« Sauvez-nous » : ouverte en 1890, la dernière cristallerie de Paris risque de fermer ses portes

  • il y a 7 mois
Les cristalleries Schweitzer sont une véritable institution du Xe arrondissement et de la capitale. Si leur jeune gérante Clémence Magnier se bat pour remonter la pente, elle risque néanmoins de devoir quitter l’atelier historique. Elle a lancé une cagnotte pour tenter de survivre.

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Transcript
00:00 Sauvez-nous, on ne peut pas se permettre de perdre un lieu historique comme celui-ci.
00:04 Je mange cristallerie, je dors cristallerie, je cauchemarde cristallerie.
00:09 Je rêve aussi que tout va bien.
00:11 Ici, on se trouve au sein de la cristallerie Schwetzer,
00:21 dernier atelier parisien à réparer et restaurer tout objet en verre et en cristal
00:26 qui date des années 1890.
00:30 Nous, on répare le cristal par diminution de hauteur, abrasement de la matière.
00:35 Toutes les machines qui sont ici sont d'origine, sauf le moteur qui est presque centenaire.
00:41 C'est moi qui m'occupe de la mécanique si jamais il y a un problème.
00:44 Les gens qui viennent ici, ils regardent, ils se disent "bon sang, mais ici ce sont des dinosaures".
00:49 Mais c'est ce qui fait le charme de la société.
00:54 Je travaille ici depuis 15 ans. Au départ, en effet, j'étais simple employée.
00:59 Et en 2020, je suis devenue gérante.
01:01 En période Covid, on a accumulé énormément de dettes.
01:04 Dans la mesure où on était non essentiel, on n'a pas été forcément aidé par l'État.
01:09 Et puis les clients ont pris l'habitude de ne pas revenir non plus.
01:12 A l'heure actuelle, on est encore en train de faire la police
01:14 pour que les clients viennent récupérer les pièces et pouvoir nous régler.
01:18 Aujourd'hui, la situation de la cristallerie est très critique, pour ne pas dire dramatique,
01:23 dans la mesure où on est endetté à 60 000 euros.
01:25 Ce courrier, c'est le commandement de payer les loyers en retard d'ici la fin du mois de février,
01:32 sinon c'est risque de tribunal et d'expulsion.
01:34 J'ai une épée de Damoclès sur la tête parce que nous sommes en effet le 28 février,
01:38 demain, le 28 mars, c'est le mois de février.
01:40 Donc, je suis en train de faire un courrier pour les loyers en retard.
01:43 J'ai une épée de Damoclès sur la tête parce que nous sommes en effet le 28 février,
01:47 demain, c'est la fin du mois et donc moi, je ne suis pas à l'abri,
01:50 comme on me dit à la fin de la semaine ou au début de semaine prochaine.
01:54 Eh bien, madame, le règlement n'a pas été appliqué, on vous met dehors.
01:57 Pour moi, il est hors de question que j'arrête.
01:59 Je ne lâche rien, vraiment. Je continue de travailler pour mes clients,
02:02 je continue de travailler pour moi.
02:03 Là, j'ai mon lit. Je le mets là, au milieu où je reçois mes clients.
02:07 Moi, je suis obligée de dormir sur place de temps en temps parce que j'ai du boulot,
02:12 je suis toute seule à tout gérer.
02:13 Et quand je dors à ma boutique, je travaille jusqu'à minuit, une heure du matin.
02:17 Moi, j'ai du boulot à foison, j'ai un an de délai.
02:19 Je ne suis pas en manque de travail, je suis simplement en manque de trésorerie.
02:22 Je vis tout ça très mal en fait, je suis très angoissée.
02:25 J'ai mis une cagnotte en ligne.
02:27 À l'heure actuelle, j'ai récolté 7 000 euros que j'ai donnés à la famille Schwarzer
02:31 pour payer mes loyers en retard.
02:33 Et ce n'est pas encore suffisant puisqu'à l'heure actuelle,
02:36 il ne me reste pas loin de 35 000 euros à le régler.
02:38 Je suis en train de faire des dossiers pour des demandes de mécénat d'aide exceptionnelle
02:44 au sein de la mairie de Paris.
02:46 J'ai même écrit à Madame Macron, c'est pour dire.
02:48 Je pense que c'est très très grave et il faut absolument qu'on se mobilise pour sauver cet endroit.
02:56 C'est une entreprise centenaire, c'est une entreprise d'artisanat d'art.
03:00 Comme il n'en existe quasiment plus sur le canal Saint-Martin,
03:03 il n'y a quasiment plus ce qui faisait le charme du canal autrefois,
03:08 c'est-à-dire ces entreprises, ces artisans, les boutiques anciennes, tout ça a disparu.
03:14 Ici, en plus, on est entreprise du patrimoine vivant.
03:17 Je pense que ce serait vraiment dommage pour le quartier de perdre une institution comme la nôtre.
03:22 [Musique]

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