Valentin Caron, président des JA du Loiret

  • il y a 7 mois
Valentin Caron, président des JA du Loiret

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00:00 Bonjour Valentin Caron.
00:02 Bonjour.
00:03 En une semaine de salon à peine, il y a déjà eu pas mal d'annonces.
00:06 On peut dire que ça y est, c'est réglé ? Vous avez été entendu ?
00:08 Alors on a été entendu. On a été écouté, on a été entendu.
00:12 Je pense que le salon a marqué un point d'orgue sur les annonces.
00:17 On voit depuis le début de la semaine un défilé des membres du gouvernement et des politiques.
00:22 Il y a certaines annonces à voir comment elles seront appliquées par la suite.
00:26 C'est-à-dire concrètement, vous attendez quoi dans vos exploitations, vous dans la vôtre par exemple ?
00:30 Concrètement, on attend d'ici très peu de temps des choses très concrètes qui arrivent dans nos cours d'exploitation.
00:39 Les agriculteurs français en particulier, les agriculteurs du Loiret, commencent à avoir un certain ras-le-bol.
00:46 Ça dure, c'est long. On est conscient qu'il y a certaines mesures qui dépendent soit du niveau local,
00:51 au niveau des départements, au niveau national et au niveau européen. Mais on reste vigilant.
00:55 Au niveau local, notamment, la préfète du Loiret et de la région Centre-Val de Loire a annoncé une charte d'engagement.
01:02 Moins de contrôles, pas dans les moments où les agriculteurs sont dans le rush.
01:06 Ça, c'est du très concret, c'est ce que vous attendez depuis le début ?
01:09 Alors, ça fait partie de ce qu'on attend. On ne va pas dire que tout est réglé parce qu'on va signer une charte
01:14 avec les services de l'État dans le Loiret. C'est déjà une charte qui est mise en place dans d'autres départements.
01:20 Donc on va l'appliquer dans le Loiret. Bon, il y a des choses qui vont dans le bon sens. C'est vrai.
01:25 Éviter d'avoir 10 contrôles par an, pouvoir ne pas être là, s'absenter parce qu'on est dans les champs
01:33 et pouvoir repousser les contrôles, ça peut être une bonne chose.
01:35 Il y a des choses aussi au niveau national. Cette semaine, Bruno Le Maire s'entretient avec les banques.
01:39 Il a annoncé que les agriculteurs les plus endettés vont pouvoir repousser le remboursement de leurs dettes.
01:45 Il y a des taux préférentiels qui ont été créés. Voilà, ça bouge. Ça bouge à tous les niveaux.
01:49 Vous avez l'impression que ce n'est pas assez ?
01:51 Alors, on ne va pas vous dire que ce n'est jamais assez. Là, c'est vrai que les annonces de Bruno Le Maire
01:56 avec les autres ministères, ça, ce sont des choses qui sont très conjoncturelles.
02:03 En fait, ça vient en appui aux agriculteurs les plus fragiles parce qu'il ne faut pas oublier que la crise
02:09 que nous vivons aujourd'hui, c'est une accumulation de 20 ans d'un délaissement d'agriculture complète.
02:14 Donc il y a des agriculteurs qui sont fragilisés. Il y a des choses qui vont dans le bon sens.
02:19 On ne peut pas le dire. Après, techniquement, il va falloir que les agriculteurs se manifestent,
02:25 fassent un travail avec les banques, avec les services de l'État, avec les chambres d'agriculture
02:29 pour qu'ils soient accompagnés par la suite.
02:32 Donc vous, ces mesures-là, elles ne font pas repousser le problème ?
02:35 Alors oui, parce que le premier des problèmes, on n'arriverait pas à ces situations-là
02:40 si l'agriculture était un secteur d'activité rémunérateur.
02:45 La majorité des problèmes, c'est des problèmes financiers.
02:48 Ça peut arriver à des jeunes qui sont installés depuis très peu de temps, d'autres un peu moins,
02:52 même à des gens qui sont à 5 ans de la retraite.
02:55 Voilà, c'est vraiment un problème structurel de fond.
02:59 Et justement, vous parlez de jeunes, de futurs retraités.
03:02 D'ici 2030, il y aura plus de la moitié des agriculteurs qui seront en âge d'être à la retraite.
03:07 Le problème du renouvellement, on en parle beaucoup, c'est un vrai problème, aussi dans le Loiret ?
03:11 Ah mais c'est un vrai problème, même dans le Loiret, comme vous le dites,
03:14 la moitié des agriculteurs qui vont partir en retraite.
03:17 Notre défi des 10 prochaines années, je vais te dire, c'est de renouveler les générations,
03:21 c'est d'attirer les jeunes vers nous.
03:23 Alors comment on fait ?
03:24 Alors déjà, on essaye de régler tous les problèmes antérieurs
03:27 et on essaye d'avoir un secteur d'activité, un métier qui soit attractif et qui soit rémunérateur.
03:33 J'espère que le salon, l'année prochaine ou en deux ans, on pourra dire
03:36 "on a fait une bonne année et notre secteur devient rémunérateur, les jeunes venez nous voir,
03:41 adhérez à nos métiers, allez dans les lycées agricoles".
03:44 Les lycées agricoles n'ont jamais été aussi remplies,
03:46 donc ça veut dire qu'il y a quand même un certain attachement à ce métier.
03:49 Le problème, c'est que les exploitations rémunératrices, en ce moment,
03:52 on a l'impression que ce sont les grandes exploitations.
03:54 On en connaît dans la Beauce, chez nous, c'est celle qui fonctionne encore.
03:57 Le modèle, le futur modèle, c'est ça, c'est des grandes exploitations
04:00 de 700, 800, 1000 hectares d'autos.
04:03 Non, après, ce n'est pas le modèle qu'on défend.
04:06 Je veux dire, l'agriculture française est riche par sa diversité
04:09 et on défendra toujours une agriculture familiale.
04:12 Après, il y a des exploitations, peut-être en Beauce,
04:15 mais ce n'est pas la région de France où les exploitations sont les plus grandes.
04:18 Il y a des régions où ils sont extensifs,
04:21 donc ils ne produisent pas beaucoup d'hectares,
04:24 donc ils ont déjà besoin d'avoir plus de surface.
04:26 Non, je pense que renouveler les générations dans des exploitations vivables et familiales,
04:31 c'est le défi de demain.

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