• il y a 7 mois
Julien Floc'h, directeur régional Urssaf Centre-Val de Loire

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00:00 Pour le moment, 7h49, l'Ursaf est-elle injustement mal aimée du public ?
00:06 A votre avis, venez nous le dire, venez réagir.
00:08 Vous êtes nos témoins de l'actu dès maintenant au 02.38.53.25.25.
00:13 Et pour voir ce qui est peut-être bien un vieux cliché,
00:15 nous accueillons maintenant le directeur régional de l'Ursaf,
00:18 au centre Val-de-Loire.
00:19 Il est avec nous ce matin, Paul.
00:21 Bonjour Julien Flocq.
00:22 Bonjour.
00:23 C'est vrai que quand on pense à l'Ursaf, ça donne pas forcément le sourire.
00:27 On pense recouvrement, déclaration d'impôt, c'est ce qu'on disait.
00:30 À quoi d'autre on devrait penser alors ?
00:32 Écoutez, l'Ursaf, vous devriez au contraire avoir des pensées très positives,
00:35 puisqu'elle permet de financer toute la protection sociale.
00:38 C'est, au sein de la région, 9 milliards, plus de 9 milliards de recouvrement.
00:41 C'est plus de 600 milliards au niveau national.
00:44 S'il n'y a pas d'Ursaf, il n'y a pas de carte verte pour aller voir le médecin,
00:48 pour aller à l'hôpital.
00:50 Il n'y a pas les retraites, il n'y a pas le chômage,
00:52 il n'y a pas tous les droits de formation qui sont versés, etc.
00:55 Donc, effectivement, l'Ursaf garantit le financement de la protection sociale,
00:59 mais pas que. Elle accompagne aussi beaucoup.
01:01 - Et donc, c'est pas que les entreprises, ça concerne aussi les salariés,
01:04 les indépendants, c'est un peu tout le monde en fait.
01:06 - Le public est très très varié.
01:07 Vous avez les grandes entreprises, déjà au sein d'elles, les grandes, les petites.
01:10 On ne peut pas traiter de la même manière et travailler de la même manière
01:12 avec une grande entreprise qu'avec un travailleur indépendant.
01:15 Vous avez vu une invitée tout à l'heure sur le plateau
01:16 qui démarre son activité avec les bocaux, je crois.
01:20 Eh bien, on a des offres, je ne sais pas si elle le sait,
01:22 j'aurais bien aimé la croiser dans le studio d'ailleurs,
01:24 avec mes premiers mois avec l'Ursaf.
01:26 On a des offres pour les travailleurs indépendants,
01:29 on les accompagne pendant 15 mois, pour les micro-entrepreneurs, pendant 9 mois.
01:33 On a des offres simplifiées pour les particuliers employeurs,
01:35 pour, vous savez, les jeunes parents, avec l'APAGE,
01:39 avec les personnes qui emploient une femme de ménage,
01:42 un jardinier à domicile, avec le CESU.
01:44 On a simplifié, on va vers la simplification,
01:46 on veut faire beaucoup plus pour nos publics, voilà, et les accompagner.
01:48 - Parlons-en justement de cette simplification.
01:50 On a un ministre de l'Économie qui dit vouloir débarrasser
01:53 notamment les chefs d'entreprise de la paperasse,
01:55 et en ces temps de déclaration d'impôt,
01:58 vous avez des démarches comme ça, justement, de simplification ?
02:01 Vraiment, c'est dans l'air du temps là ?
02:02 - Oui, alors j'en ai plusieurs.
02:04 Je venais de citer les offres simplifiées CESU et APAGE.
02:07 Avant, vous aviez le chéquier dans les années 90.
02:09 Maintenant, tout se fait en ligne.
02:11 Il y a même le bulletin de salaire qui sort automatiquement.
02:13 Il y a même, pour le pouvoir d'achat des ménages,
02:15 l'avance immédiate du crédit d'impôt.
02:17 On travaille avec les finances publiques, donc ils nous donnent l'information,
02:20 et au lieu d'attendre un an pour bénéficier du crédit d'impôt,
02:22 on le verse immédiatement, et du coup, le coût net,
02:25 on va dire que pour embaucher quelqu'un, ça peut me coûter jusqu'à 50 euros,
02:28 mais moi, je ne vais verser que 25 euros.
02:31 Il y a la simplification aussi, vous parliez des travailleurs indépendants.
02:34 Depuis quelques années, encore une fois,
02:35 on a travaillé avec ma collègue des finances publiques,
02:39 la directrice de l'ADRFIP,
02:41 pour mettre en place la déclaration sociale et fiscale unifiée.
02:45 Au lieu que les travailleurs indépendants fassent une déclaration fiscale,
02:48 une déclaration sociale, ils n'en font qu'une seule, avec le fisc,
02:51 et nous, après, c'est les finances publiques qui nous reversent les données concernant.
02:55 Donc tout ça, c'est très récent, et avec la montée du nombre d'indépendants,
02:59 vous avez des renforts à l'Ursaf récemment aussi ?
03:02 Oui, alors ça, c'était en 2020, on a intégré ce qu'on appelait l'ex-RSI,
03:07 et maintenant, on gère effectivement tout le recouvrement pour les travailleurs indépendants,
03:11 et on a été amené à déployer des offres nouvelles,
03:13 parce qu'un travailleur indépendant, lui, il doit tout assumer, mais tout seul.
03:17 Il a à la fois son cœur de métier, si on prend, je ne sais pas,
03:20 un artisan charpentier, il doit faire ses devis, il doit construire sa charpente,
03:25 mais après, derrière, il y a tout ce qui est papier,
03:27 et donc on va alléger au maximum dans notre relation avec lui.
03:30 Et on les accompagne aussi quand ils sont en difficulté.
03:32 On a ce qu'on appelle le Conseil de la Protection sociale des travailleurs indépendants,
03:35 qui a une action sociale pour les travailleurs indépendants,
03:39 les entrepreneurs, c'est quand même assez exceptionnel,
03:41 et on les accompagne quand il y a un moment de difficulté,
03:44 ça peut être quand il est malade, il ne peut pas du tout travailler, un accident de la vie,
03:47 ça ne mérite pas non plus de faire couler la boîte.
03:50 - Alors, vous accompagnez, vous aidez, il y a aussi des recouvrements quand même,
03:54 en centre Val-de-Loire, ça a doublé, il me semble, de 2022 à 2023, ou presque.
04:00 Vous êtes un peu sur cette même courbe pour 2024, ou pas ?
04:03 - En fait, on a deux piliers, à la fois on accompagne énormément,
04:07 on communique beaucoup plus, j'espère qu'on parlera des jeunes aussi tout à l'heure,
04:11 donc ça c'est vraiment quelque chose qui est fondamental pour nous,
04:14 on doit rendre simple, ce qui est le droit est quand même assez complexe,
04:18 donc nous on se doit de le rendre simple pour tout le monde,
04:20 pour tous nos publics, de manière adaptée à leurs besoins,
04:22 et de l'autre côté, on doit faire respecter la règle,
04:24 parce que forcément, un chef d'entreprise qui paye des cotisations pour ses salariés,
04:29 le devis qu'il va sortir, il n'est pas le même que celui qui fait de la fraude,
04:32 et donc ce que vous me disiez tout à l'heure, c'est qu'effectivement,
04:34 nos redressements pour la fraude contre le travail dissimulé,
04:37 il a presque doublé l'année dernière, et ça on va renforcer,
04:40 on accompagne, on aide beaucoup, y compris quand il y a des difficultés,
04:43 par contre on est intraitable, on doit déclarer les salariés,
04:46 on doit être tous sur un pied d'égalité, c'est une des missions de l'URSAF aussi,
04:49 s'assurer de l'équité de traitement entre les acteurs économiques.
04:52 Et vous en parliez des jeunes, vous avez lancé une campagne en ce moment sur le travail dissimulé,
04:57 une campagne qui cible surtout les jeunes, pourquoi du coup cibler ces jeunes ?
05:01 Les protéger, les jeunes en général, ils sont plutôt assez exposés,
05:05 on le dit dans la campagne, c'est jamais le moment de leur en parler,
05:09 parce que la vie est devant eux, etc.
05:11 Mais ce qui est très important, l'été arrive,
05:13 je pense que beaucoup d'entre eux sont en train de bûcher pour les examens,
05:16 sont en train de passer les concours, mais ils se projettent aussi sur l'été,
05:19 ils vont certainement avoir des jobs d'été, et certainement pour financer leurs études.
05:22 Ce job, il faut qu'il soit déclaré, c'est important pour eux, ça leur ouvre des droits.
05:27 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que quand on paye l'impôt,
05:31 ce sont des droits collectifs pour des politiques publiques.
05:33 Quand on paye des cotisations sociales, ce sont des droits individuels, c'est pour vous,
05:37 c'est comme si à l'URSAF on vous ouvrait un livret A,
05:40 et selon la nature du besoin que vous aurez,
05:42 on va aller piocher dedans, soit rapidement, pour la formation, le chômage,
05:46 un arrêt maladie par exemple,
05:48 même si c'est les collègues de la caisse primaire qui vont s'en charger,
05:51 soit pour la retraite.
05:53 Et donc, à ce moment-là, ils seront bien contents d'avoir la cotisation,
05:56 le trimestre validé, parce que finalement, s'ils bossent deux mois pendant l'été,
05:59 ça peut suffire à valider les trimestres, pour quand ils en auront besoin.
06:02 Et les jeunes sont surreprésentés, il me semble,
06:05 dans les arrêts de travail ou les blessures au travail ?
06:08 Alors en fait, c'est sur tout ce qui est accidents de travail.
06:11 Effectivement, par rapport à leur proportion en tant que salariés,
06:15 ils sont, ce que je disais tout à l'heure, surexposés.
06:18 Et là encore, il vaut mieux être déclaré,
06:20 parce que vous avez une couverture qui est plus forte,
06:22 vous êtes beaucoup mieux couvert quand, malheureusement,
06:24 vous êtes victime d'un accident de travail ou d'une maladie professionnelle,
06:27 que quand vous avez une grippe ou une maladie classique.
06:30 Donc, et cette protection-là, elle n'est possible que si vous êtes déclaré.
06:33 Donc c'est très important de se déclarer.
06:35 Donc, j'ai un message là, vers les jeunes,
06:37 mais aussi vers leurs parents, vers leurs grands-parents,
06:39 s'ils nous entendent, et discutez avec eux,
06:41 parce qu'il y a des bons réflexes à avoir quand vous allez chercher un job.
06:45 Alors ça, vous avez aussi, avec toutes les données que vous traitez,
06:48 une vision de l'économie.
06:50 Comment elle se porte, cette économie, dans notre région ?
06:52 Eh bien, paradoxalement, je pense que pour les chefs d'entreprise,
06:56 pour les entreprises, enfin une majorité d'entre elles, c'est dur.
06:59 C'est-à-dire que le monde économique a beaucoup changé,
07:01 les paramètres ont changé, l'inflation,
07:02 enfin je ne reviens pas, ils savent ce qu'il en est.
07:04 Recruter aussi, parfois, c'est compliqué.
07:06 En revanche, globalement,
07:09 alors il y a des nuances très fortes selon les secteurs d'activité
07:12 et selon les zones géographiques,
07:13 mais globalement, encore en France, sur le premier trimestre,
07:16 on crée 0,4% d'emplois.
07:19 Donc, on n'est plus sur une croissance forte
07:20 comme on avait ces derniers mois, post-Covid.
07:23 - La courbe monte.
07:24 - Mais la courbe, ou en tout cas, stagne,
07:26 et elle stagne à un niveau qui est bien supérieur
07:28 à ce qu'elle était avant la crise Covid.
07:30 Donc, les indicateurs sont plutôt bons.
07:32 Il y en a d'autres, mais je ne veux pas vous embêter avec.
07:33 Donc, globalement, c'est bon.
07:35 - On va finir sur cette note positive.
07:36 Merci à vous, Julien Flocq.
07:38 Je rappelle que vous êtes directeur régional de l'Ursaf,
07:41 centre Val-de-Loire.
07:42 Merci d'avoir accepté notre invitation.
07:44 - Merci Paul.
07:44 - Bonne journée, messieurs.

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