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Envoi potentiel de troupes en Ukraine : «La réaction de Poutine, c'est la démonstration que Macron a raison», juge Stanislas Guerini
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00:00 La guerre en Ukraine. Emmanuel Macron affirma hier que chacun de ses mots sur l'Ukraine étaient pesés et mesurés.
00:07 Sous-entendu, il savait parfaitement ce qu'il disait lundi soir quand il a dit que l'envoi de troupes au sol en Ukraine n'était pas exclu.
00:15 Vladimir Poutine, lui, a rappelé qu'il possédait l'arme nucléaire. Il l'a rappelé à ceux qui auraient tendance à l'oublier.
00:25 Il n'a échappé à personne. J'imagine qu'il n'a échappé à personne, mais il a senti le besoin visiblement de le rappeler.
00:32 Est-ce qu'un cap a été franchi ?
00:34 Vous savez, je crois que quand le président de la République dit que chaque mot est pesé, il le fait en conscience et en responsabilité.
00:43 Et je crois que la réaction de Vladimir Poutine, c'est la démonstration que le président de la République a raison
00:50 quand il ne se couche pas devant Vladimir Poutine. On ne peut pas dire le matin que l'Ukraine et ce qui se passe en l'Ukraine,
00:57 c'est notre propre condition de liberté, de défense de notre démocratie, et puis le soir se coucher devant Vladimir Poutine.
01:04 On ne peut pas dire que la Russie, et c'est parfaitement légitime de le faire, est déjà en train de mener une forme de guerre hybride en Europe,
01:13 en attaquant notamment sur la cybersécurité nos démocraties dans leur corps européen, et le soir se coucher devant Vladimir Poutine.
01:22 Donc il n'y a qu'un langage que ce dictateur, que Vladimir Poutine, comprenne, c'est celui de la force.
01:27 Le pari que Vladimir Poutine a fait, et qu'il a déjà perdu en partie, c'est de penser que parce que nous sommes des démocraties, nous serons faibles.
01:36 Ce pari-là, il est perdu par Vladimir Poutine, et nous n'avons pas le droit, pas le droit de laisser l'Ukraine sombrer.
01:43 Les occidentaux et les alliés se couchent devant Vladimir Poutine ?
01:46 En tout cas, il ne faut pas que l'esprit de défaite contamine l'Union européenne et contamine les démocraties.
01:53 Je crois que ce qui se joue en Ukraine, c'est effectivement d'abord une certaine idée de la démocratie, de la souveraineté des États,
02:02 et tout simplement de notre liberté future. A chaque fois qu'on a cédé du terrain à Vladimir Poutine,
02:07 j'entends les responsables politiques aujourd'hui qui disent au fond, la meilleure manière de régler ce problème, c'est d'arrêter la guerre.
02:12 Donc ça veut dire, en d'autres termes, si on se parle clair, de laisser tomber les Ukrainiens et de concéder à Vladimir Poutine
02:18 que la souveraineté territoriale d'un État, ça n'existe pas et ça n'a peu d'importance pour l'Union européenne.
02:25 Mais qu'est-ce qui va se passer dans ce cas-là ? Mais il s'arrêtera là, vous pensez ?
02:29 C'est le contraire de ce qui s'est passé à chaque étape. On a dit pour le Donbass, pour la Crimée, c'est pas grave,
02:36 tout ça va bien se passer, puis ensuite il aura eu ce qu'il voudra. Mais ce n'est pas le projet de Vladimir Poutine aujourd'hui.
02:41 Donc évidemment que le président de la République a raison de ne pas se laisser contaminer par cet esprit de défaite-là.
02:48 Et je crois, je le lis d'ailleurs aux questions que vous me posiez sur l'élection européenne, que c'est un enjeu fondamental.
02:55 De cette capacité-là, on voit bien ce qui se passe aux États-Unis, vous voyez comment ils sont en train de se retirer du monde d'une certaine façon.
03:01 Nous avons besoin d'un réveil en Europe sur cette capacité à nous défendre en européen et à défendre la démocratie.
03:09 Tout simplement, c'est ça qui se joue en ce moment.

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