• il y a 8 mois
Delphine Horvilleur, rabbin et philosophe, était l’invitée de Ce n’est pas tous les jours dimanche. 

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Transcription
00:00 Alors ma grand-mère, ma vraie grand-mère, je crois, n'aurait jamais parlé de Claude François
00:04 d'abord parce qu'elle ne parlait pas et puis je ne suis pas sûre qu'elle l'ait vraiment connue.
00:07 Mais moi j'imagine un dialogue un peu fictionnel dans ce livre,
00:11 en m'imaginant que ma grand-mère me raconte un peu le sous-titre de certaines chansons des années yé-yé,
00:16 certaines chansons que moi j'adore, parce que je suis fan de musique de variété.
00:19 Il y en a une en particulier qui sonne très anodine,
00:22 cette chanson que tout le monde connaît, ce reflet de Claude François, qui dit "ça s'en va"
00:25 et "ça revient à ses pieds". - La chanson populaire.
00:27 Voilà, de tout petit rien, et j'imagine avec bien entendu une bonne dose d'humour ou de mauvaise foi,
00:33 ponçons ça comme on veut, que cette chanson parle d'antisémitisme.
00:36 En fait j'essaie de montrer que c'est vrai, la particularité de l'antisémitisme, on le sait,
00:40 et mieux vaut en rire tellement c'est tragique et pathétique,
00:43 c'est que ça s'en va et ça revient toujours.
00:46 Quoi qu'on fasse, c'est toujours de retour.
00:47 Qu'il se transforme, qu'il n'a pas les mêmes formes,
00:50 que ce ne sont pas les mêmes émetteurs, mais qu'en tout cas il y a cette constante effectivement et qu'il revient.
00:55 Les gens s'imaginent qu'on va s'en débarrasser, qu'on a compris, que le monde sait,
00:58 moi aussi je l'ai cru pendant longtemps que le monde savait, mais en réalité,
01:00 on voit bien que ça revient et que ça mute et ça a une capacité plastique incroyable,
01:04 parce qu'on reproche aux juifs tout et son contraire, d'être trop riches, trop pauvres,
01:09 de manipuler la société ou d'être des parasites de la société.
01:13 On leur reproche d'être trop féminins, pas assez virils,
01:17 et on leur reproche de ne pas avoir d'État, et on leur reproche d'avoir un État,
01:20 on leur reproche de ne pas avoir d'armée pour se défendre et d'en avoir une.
01:23 En fait, on reproche tout et son contraire selon les contextes,
01:27 et quand on le sait, alors ça permet une vigilance particulière
01:31 pour entendre les sous-entendus de certains discours,
01:34 que parfois ceux qui les prononcent n'entendent pas eux-mêmes.

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