• il y a 8 mois

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Transcription
00:00 Le livre du jour à présent Nicolas Caro, un bon polar ce matin pour bien démarrer la semaine.
00:04 Aux éditions du Masque, ça s'appelle "Peine perdue" au pluriel, signé Nicolas Lebel.
00:10 L'histoire de Théo Pereyra, étudiant en lettres, 25 ans, chouette garçon, avec sa petite amie Claire.
00:15 Un soir, il est avec des copains de fac, ils font un peu la fête, même beaucoup, même trop.
00:20 Et surtout, surtout, erreur fatale et débile, Théo prend le volant.
00:24 Et là, accident j'imagine.
00:25 Accident terrible, il pleuvait fort en plus, il perd le contrôle et fonce dans un abribus.
00:29 Il y avait là Manon, il sort, il se précipite, elle est encore en vie.
00:32 Il appelle les secours, il lui jure que tout va bien se passer, tout va bien se passer.
00:35 Madame, il répète en boucle, il panique, les secours arrivent, mais trop tard, Manon, il laisse la vie.
00:40 Théo est jugé, condamné à 4 ans ferme.
00:42 Il fera 2 ans et demi sans doute, puisqu'il se comporte évidemment très bien.
00:46 Il est surnommé le professeur à cause des livres.
00:48 Il organise même un petit club de lecture pour les détenus.
00:50 Il parle de Madame Bovary, Villon, Oscar Wilde, mais c'est pas facile.
00:54 Un type, Marco, une sorte de caïd en plus, le tabasse une fois par mois
00:58 et étrangement le protège des autres menaces en même temps.
01:00 Mais Théo, serre les dents, il voudrait juste retrouver sa vie.
01:03 Il a interdit à ses parents et à Claire de venir au parloir, il veut qu'il reste en dehors de ça.
01:07 Mais il a quand même une visite régulière, celle de Pierre Moulins.
01:12 Il est venu une quinzaine de fois déjà, c'est le mari de la victime.
01:15 À chaque fois, il vient pour la même chose, demander à Théo de lui raconter les derniers moments de sa femme, encore et encore.
01:23 - Mais pourquoi il lui demande ça ?
01:24 - Ça fait partie d'un programme de justice restaurative.
01:27 Au début, on se dit qu'il essaye de comprendre, il essaye d'épuiser sa tristesse.
01:31 Mais en fait, on se dit aussi que c'est un peu étrange, voire carrément pervers,
01:34 parce qu'il torture Théo à chaque fois, il lui dit de rentrer plus dans les détails.
01:37 Théo le fait pour aider, mais aussi parce que l'autre lui a promis en échange de plaider en sa faveur pour sa demande de liberté anticipée.
01:44 Ah oui, puis je vous ai pas dit, mais je peux le faire, c'est sur la quatrième, on le découvre dès les premières pages.
01:48 Vous savez, Marco, le caïd, il est payé par Moulins pour refaire le portrait de Théo régulièrement.
01:55 Alors ça commence comme ça, maintenant, comment tout ça se termine ?
01:57 Il y a une bonne centaine de rebondissements encore, il faudra lire, bien entendu.
02:01 - Ça s'appelle "Peine perdue" au pluriel, signé Nicolas Lebel. Merci Nicolas Caro.
02:06 La série de la semaine, Héloïse Gouin, vous nous conseillez cette adaptation d'un célèbre roman français.
02:11 - Ce que j'ai à vous dire aujourd'hui est d'une gravité exceptionnelle.
02:14 Un fléau est en train de ravager notre ville.
02:17 Et ce fléau porte un nom, un nom effrayant.
02:21 La peste.
02:22 - Voici donc une adaptation en série du chef-d'oeuvre d'Albert Camus, publié en 1947.
02:28 Alors, contrairement au roman, cette fiction du même nom se situe non pas dans les années 40 à Oran,
02:33 mais en 2030 en France.
02:35 Dans cette dystopie, un variant de la peste est détecté dans une petite ville balnéaire de la côte méditerranéenne.
02:41 Alors, je peux vous dire que les symptômes de cette maladie nous feraient presque regretter le Covid.
02:45 Je ne rentre pas dans les détails pour nos auditeurs qui sont peut-être au petit déjeuner.
02:49 Face à cette nouvelle infection venue des rats qui se propage à toute vitesse,
02:53 un médecin, un journaliste et une infectiologue deviennent des lanceurs d'alerte.
02:57 Ensemble, ils tentent de faire réagir un gouvernement malhonnête.
03:00 - Nous assistons à un léger sursaut épidémique.
03:03 Rien d'alarmant, en vérité.
03:05 - Rien d'alarmant ?
03:06 Moi, dans mon immeuble, il y a déjà eu trois morts depuis le début de la semaine.
03:08 - On a l'impression d'un remake du Covid.
03:11 Est-ce que la série est fidèle au roman de Camus ?
03:13 - Plusieurs choses le sont.
03:15 Comme dans le roman, où nous présente une société très restrictive,
03:17 dans laquelle la plupart de la presse est censurée,
03:20 tout le monde est mis sur écoute.
03:21 Oui, parce que je rappelle qu'au lendemain de la guerre,
03:24 la peste était pour Camus une métaphore du totalitarisme.
03:27 Mais cette série revisite le livre d'une manière très libre et moderne.
03:31 D'ailleurs, je précise que Catherine Camus, la fille de l'écrivain, a validé cette adaptation.
03:35 Et il faut dire que cette transposition de l'histoire en 2030 est puissante dans ses propos.
03:39 En plus de nous exposer une épidémie affolante qui nous rappelle de mauvais souvenirs,
03:44 les épisodes nous parlent du manque de moyens dans les hôpitaux,
03:46 de la fracture sociale, de la crise migratoire, de la défiance envers les médias,
03:51 et j'en passe, en gros, on nous parle de beaucoup de problématiques d'aujourd'hui.
03:54 Cette fiction d'anticipation résonne donc forcément en nous tous.
03:59 Et le casting est réussi, on y trouve Hugo Becker, Judith Schemla, Frédéric Pierrot,
04:03 ou encore Pascal Arbiot, autant d'éléments qui vous assurent de passer une bonne soirée
04:07 à frissonner devant vos écrans. C'est assez effrayant.
04:10 - Oui, ça a l'air, la peste, c'est ce soir donc sur France 2,
04:14 et gratuitement tous les épisodes ou pas, non je ne sais pas, sur France.tv.
04:17 - Je ne sais pas s'ils sont encore tous là, mais souvent c'est le cas avec les séries France 2.
04:21 - Voilà, ils sont généreux la France 2. Merci beaucoup Eloïse Gouin, merci Nicolas, merci à tous les trois.

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