«La Troisième main» d'Arthur Dreyfus et le film «Ma France à moi»

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Transcription
00:00 - Et les livres que l'on lit, Nicolas Caro, est-ce qu'ils sont imprimés en Chine ?
00:03 Je ne crois pas, non, c'est plus local comme industrie.
00:06 - En France et en Allemagne aussi parfois.
00:07 - Vous avez choisi ce matin de nous parler du roman d'Arthur Dreyfus,
00:10 primé en cette rentrée littéraire.
00:11 - Bricastel, oui, pour la troisième main chez POL.
00:15 Une histoire étrange, un roman picaresque, un roman con en fait.
00:18 C'est l'histoire de Paul Marchand.
00:20 Tout début 20ème, enfance heureuse, sans plus, rien à dire de notable.
00:23 Tout change un jour de 1915.
00:25 Il est jeune encore, il n'est pas mobilisé, mais on l'envoie
00:28 chercher trois bidons de mazout près du champ de bataille.
00:30 Et ça a mal se passer.
00:31 - Pourquoi il est blessé ?
00:33 - Il croit mourir.
00:34 Un obus l'envoie à Valdinguey.
00:36 Il se réveille à l'hôpital, perclus de douleur, en particulier à l'estomac.
00:39 Il vérifie. Ouf !
00:41 Il a encore deux bras, deux jambes.
00:42 Enfin, quand je dis deux bras, il en a trois maintenant, en fait.
00:45 Un médecin fou s'est occupé de lui.
00:47 Un certain Camille Gottschalk, un Suisse qui cherchait justement un cobaye
00:51 pour ses expériences de greffe quand il est tombé sur Paul inconscient.
00:54 - Mais comment ça trois bras ?
00:55 - Bah donc un bras et une main de chaque côté, comme tout le monde.
00:57 Et puis un troisième bras et une troisième main au bout,
00:59 mais qui part du ventre de Paul.
01:01 Une main fonctionnelle et tout.
01:03 Une main d'allemand, si vous voulez savoir.
01:05 Il s'appelait Hans, mort au combat.
01:07 Alors éventuellement, passer le côté monstrueux et inesthétique
01:10 d'une troisième main greffée au ventre,
01:12 on pourrait faire contre mauvaise fortune bon cœur.
01:14 Se dire que ça peut être pratique.
01:16 L'argent est une troisième main, disait Paul Gentoulet.
01:18 Ça va l'être pratique, oui, mais cette troisième main,
01:21 celle de Hans, est bien décidée à garder une certaine autonomie.
01:25 Et là, ça devient vraiment pénible pour Paul.
01:28 Les deux êtres cohabitent et vont devoir s'associer pour continuer.
01:31 Faire des tours de magie, par exemple, pour gagner un peu d'argent
01:33 ou commettre des exactions, c'est chapard défacile.
01:37 Avec une troisième main, autant profiter de la monstruosité.
01:39 C'est un roman à la fois terrible et enlevé.
01:41 Il y a un côté Frankenstein, évidemment, un côté conte gothique moderne.
01:46 C'est aérien, avec des chapitres très courts,
01:48 mais 500 pages quand même, je vous conseille.
01:50 - La troisième main, donc chez P.O.L., roman d'Arthur Dreyfus.
01:54 Merci Nicolas Caro.
01:55 Le sorti ciné de la semaine, Laurie Choleva.
01:58 C'est... Non, pardon.
01:59 - Un film d'actualité !
02:02 - Vous nous parlez du nouveau film de Fanny Ardant.
02:05 - Exactement.
02:06 "Ma France à moi", elle incarne à l'écran la mère de Benoît Cohen.
02:09 Donc dans son nouveau film, "Ma France à moi",
02:11 adapté de son propre roman, "Mohamad, ma mère et moi".
02:14 On suit l'histoire de France, une retraitée bourgeoise
02:17 qui se sentait très seule après le décès de son mari
02:19 et qui décide d'accueillir un réfugié afghan.
02:21 Un jeune homme renfermé, traumatisé par la guerre,
02:24 qui va se révéler être un garçon drôle, cultivé, ambitieux,
02:26 qui rêve d'intégrer Sciences Po.
02:28 * Extrait de "Ma France à moi" *
02:43 - Alors ça ressemble à un conte de fées, à l'eau de rose,
02:45 et pourtant c'est une histoire vraie.
02:47 C'est un film personnel pour Benoît Cohen.
02:49 On suit ce duo improbable avec bonheur, deux êtres seuls, perdus,
02:52 qui vont se trouver et s'aimer comme une vraie famille.
02:55 Il faut savoir que le jeune réfugié afghan
02:57 est incarné par un acteur non professionnel qui s'appelle Naoui Délam,
03:00 qui est lui-même afghan et qui donne une belle profondeur à ce personnage d'Oreza.
03:03 - Votre film cette semaine, Lori, rendez-vous au bout du monde.
03:06 - Oui, avec "Voyage au pôle Sud", un documentaire signé du réalisateur Luc Jaquet,
03:11 à qui l'on doit bien sûr la marche de l'empereur Oscar,
03:13 du meilleur documentaire en 2006.
03:15 Avec ce nouveau voyage en noir et blanc,
03:17 on touche tout simplement au sublime,
03:20 30 ans après sa première mission en Antarctique,
03:23 Luc Jaquet nous ramène au cœur du royaume des glaces, comme il le dit,
03:27 mais aussi au plus proche de l'extrême et de la vie qui s'y trouve.
03:30 - Plus on descend vers le sud, plus la neige et la glace prennent le pouvoir.
03:34 Qu'est-ce qui peut bien nous attirer là-bas ?
03:38 Bienvenue dans le royaume des glaces.
03:43 - Alors c'est magnifique, c'est blanc,
03:46 il y a une immensité qui nous prend à travers l'écran,
03:50 tous ces animaux, ces paysages hostiles qui sont de plus en plus marqués
03:53 aussi par le réchauffement climatique malheureusement.
03:56 300 heures de rush condensées en 1h23,
03:59 complètement hors du temps, c'est vraiment un voyage.
04:02 Allez-y, les images sont évidemment exceptionnelles.
04:04 - C'est particulier en noir et blanc au début, le documentaire,
04:07 et en fait on s'y fait et c'est splendide.
04:08 - Et il y a des manchots ? On voit les manchots ou pas à nouveau ?
04:10 - Oui, bien sûr, pour les enfants c'est génial.
04:13 - Oui, c'est vraiment beau.
04:14 - Voilà, le nouveau chef de...
04:15 - Je vais le faire, je vais le faire, je vais le faire.
04:16 - De Luc Jacquet, merci beaucoup Lauriche Leva, merci Nicolas, merci Vincent.

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