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La campagne des européennes est bel et bien lancée. Hier, le Rassemblement national a tenu un meeting à Marseille. Un meeting en forme de démonstration de force.

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Transcription
00:00 Oui, et de ce point de vue, la mission est remplie.
00:02 Il y avait du monde, alors le RN dit 8 000 personnes,
00:05 les observateurs qui étaient sur place disent plutôt 5 000,
00:07 mais ça fait du monde, il y avait des drapeaux, des belles images,
00:10 une bande-son un peu vintage avec des tubes des années 80.
00:13 Le Rassemblement national assume son statut de favori en fait,
00:15 selon un dernier sondage IFOP paru dans le journal du dimanche hier.
00:19 Il est à 29% dans les intentions de vote pour les européennes,
00:22 c'est dans trois mois.
00:23 10 points devant la liste Renaissance de Valérie Haillet qui vient d'être désignée
00:28 et 20 points devant les autres candidats,
00:30 que ce soit Raphaël Glucksmann pour le PS,
00:33 François-Xavier Benhamy pour LR ou encore Manon Aubry pour LFI.
00:36 Alors, leader dans les sondages, c'est donc le RN qui donne le tempo,
00:39 c'est le premier gros meeting de la campagne des européennes.
00:42 C'est assez saisissant quand on se souvient, il y a des années,
00:44 le RN faisait campagne quasiment en catimini.
00:47 Là, il fait une démonstration de force.
00:50 Et puis sur le fond, il s'en prend à deviner qui ?
00:53 Emmanuel Macron, regardez.
00:55 Au fond, ce que nos dirigeants et l'Union européenne
00:58 ont provoqué main dans la main, c'est le grand effacement de la France.
01:02 Par le délabrement de l'Etat, par la dislocation du pays
01:06 et par-dessus tout, par la désunion des Français.
01:09 Et le grand effaceur a un nom.
01:13 Il s'appelle Emmanuel Macron.
01:16 C'est simpliste, un jeu de mots en forme de clin d'oeil
01:20 au grand remplacement, cette théorie conspirationniste
01:24 extrême droite selon laquelle il y aurait un complot des élites
01:26 pour remplacer la population française par les étrangers.
01:28 Là, ce n'est pas le grand remplacement, c'est le grand effacement,
01:30 dit Jordane Bardella.
01:32 Marine Le Pen a aussi pris la parole, elle a qualifié
01:34 Emmanuel Macron de "grand déconstructeur".
01:36 Oui, mais entre les deux, il n'y a pas une feuille de papier
01:39 à cigarette à tous ceux qui voudraient voir dans l'envol
01:42 sondagier de Jordane Bardella une forme de véléité d'indépendance.
01:45 Le duo a voulu montrer qu'il n'en était rien.
01:47 Regardez cette photo de câlin, cet énorme câlin
01:50 entre Jordane Bardella et Marine Le Pen.
01:52 C'est beau l'amour quand même.
01:54 Marine Le Pen a d'ailleurs annoncé qu'elle figurerait
01:56 en dernière position pour le symbole sur la liste menée par Jordane Bardella.
02:00 Puis elle joue les gardes chiombes, Marine Le Pen,
02:02 le journal Libération nous apprenait ce week-end
02:04 qu'elle s'en était prise à Jean-Philippe Tanguy,
02:06 Sébastien Chenu, des députés RN coupables de quelques perciflages
02:09 contre Jordane Bardella.
02:11 Elle leur a même dit "tu recommences, tu dégages" à Sébastien Chenu.
02:14 C'est donc le grand amour, mais une forme aussi de marquage à la culotte
02:17 alors que Jordane Bardella dégainait des selfies tout le week-end,
02:20 fidèle à sa tradition, comme on peut le voir sur ces images.
02:23 Le lendemain, Marine Le Pen lui emboîtait le pas,
02:26 elle aussi en publiant tous ses selfies
02:28 pour montrer qu'elle aussi était sans doute populaire.
02:30 On n'est jamais trop prudent.
02:32 On est à trois mois du scrutin, qu'est-ce qui peut changer dans l'ordre des choses ?
02:35 Quatre choses. D'abord la cacophonie,
02:37 parce que si Jordane Bardella est bon sur Instagram,
02:39 il est un petit peu moins bon sur le programme.
02:41 On l'a vu il y a une semaine sur la polémique sur les prix planchers.
02:44 Vous savez, il avait condamné la proposition d'Emmanuel Macron
02:46 alors que le RN la défendait depuis dix ans.
02:48 Deuxième chose, le rapport à l'Union européenne.
02:50 La France revient, l'Europe revit.
02:52 Ça c'est le slogan du Rassemblement national pour cette campagne.
02:55 Mais ces dispositions sur une Europe à la carte,
02:58 on sait que ça peut inquiéter l'électorat AG notamment,
03:01 même si le RN ne recommande plus de sortir de l'euro.
03:04 Il y a toujours ce soupçon de Frexit déguisé, comme dit ses adversaires.
03:06 Troisième chose, le sparadrap russe.
03:08 On sait qu'avec la guerre en Ukraine et puis que le camp macroniste
03:11 va taper très fort là-dessus sur la proximité
03:13 entre le pouvoir russe autrefois et puis le RN.
03:17 Et puis dernière chose, la concurrence à l'extrême droite
03:19 avec la peur d'une dispersion des voix.
03:21 Vous savez, il y a l'élite menée par Marion Maréchal.
03:23 Et puis même quand on est très haut dans les sondages,
03:25 ça peut entraîner une forme de démobilisation.
03:27 On peut dire de toute façon, ils vont arriver en tête, j'irai pas voter ça le 9 juin.
03:30 Peut-être c'est trop haut trop tôt.

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