Punchline - Que se passe-t-il du côté du Rassemblement National

  • il y a 3 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de ce qui se passe du côté du Rassemblement Nationale.
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00:0018h15, 18h15, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, toujours avec Eric Nelot, Jenny Bastier, Jean-Sébastien Ferjoullez de Regnal et Mathieu Vallée.
00:09Mathieu Vallée, qu'est-ce qui se passe au RN pendant ce temps-là ? Pendant qu'il y a beaucoup de négociations en cours pour trouver le nom d'un futur Premier ministre,
00:18vous n'êtes pas évidemment dans ces négociations-là, est-ce qu'il y a une possibilité que vous soyez exclu le Rassemblement National de tous les postes à responsabilité de l'Assemblée Nationale ?
00:27Je trouve que ça ferait très mal à notre démocratie, on a 143 députés avec nos alliés d'Eric Chiotti et il me semble important que comme on représente 37% des suffrages,
00:36des voix exprimées dimanche dernier alors que l'extrême-gauche, le Front Populaire, rappelez-le comme vous voulez, ne représente que 25% des voix, d'ailleurs il manque bien de modestie,
00:43on reconnaît bien la remarque de Fabrique, on devrait avoir des postes à la hauteur au moins des vice-présidents.
00:47Lors du dernier mandat 2022-2024, M. Chenu et Mme Laporte étaient les deux vice-présidents de l'Assemblée Nationale, j'estime qu'ils ont fait honneur à l'institution,
00:54nous avons respecté les règles de nos institutions, ce qui n'est pas le cas de nos adversaires politiques, et donc effectivement il serait normal qu'avec plus de députés qu'au dernier mandat,
01:01on en avait 88, maintenant on en a 143, on en avait 7 il y a encore quelques temps, effectivement il serait légitime que nous reviennent des postes à responsabilité
01:09pour reconnaître que les Françaises et les Français qui ont voté pour nous, 10 millions d'électeurs, soient reconnus dans ces postes.
01:15Louis, il y a une possibilité que le Rassemblement National n'ait aucun de ces postes importants de question, de vice-président, de présidence de commission ?
01:24Dans un risque normal, ce n'est pas possible, normalement il y a une juste répartition des postes, souvent à la mesure du poids politique de chaque parti,
01:31et je ne veux pas ajouter à ce que vous venez de dire, mais si la configuration du second tour des élections législatives se reproduit à l'Assemblée Nationale,
01:39c'est-à-dire que tout le monde se met tous contre le RN, à ce moment il est possible que vous ayez assez peu de choses, voire rien.
01:46Mais après ce serait un acte de défiance, je trouve que compte tenu du contexte où tout le monde se dit qu'on est dans l'impasse,
01:54ce serait un acte je trouve de défiance et de refus même de la démocratie et de la culture du compromis,
02:02et ça montrerait vraiment cette espèce de fermeture absolue de tous les partis à vouloir absolument combattre l'ennemi absolu pour eux, c'est le RN,
02:11alors qu'en réalité ils devraient plutôt se donner du mal pour essayer de sortir de la situation.
02:15Surtout après une mandature où il y avait un vice-président de l'Assemblée Nationale, Sébastien Chenu était vice-président de l'Assemblée Nationale,
02:24le RN avec 89 puis 88 députés avait détenu des postes, donc ce serait très paradoxal quand même qu'avec 143...
02:33Quand on prend les groupes, je parle pas des coalitions, je parle des groupes, on est le premier groupe de l'Assemblée Nationale,
02:42donc loin de là d'être prétentieux, mais par contre il est légitime que ça soit traduit et reconnu dans les casters, dans les vice-présidences,
02:48la présidence effectivement aura un sujet, après, éclaircissement pour la Macronie, sur 80 circonscriptions en France lors du second tour,
02:55ils ont appelé à faire barrage contre nous et ils ont permis l'élection, grâce aux voix de la France Insoumise de M. Arnaud,
03:00de beaucoup de circonscriptions où finalement ils étaient contre ces valeurs-là pendant des années, voire récemment quand M. Macron parlait d'antiparlementarisme,
03:07de communautarisme et effectivement d'antisémitisme, et là on verra bien s'ils sont respectueux de la démocratie ou s'ils font encore des alliances de la honte et contre-nature
03:15dont ils se battent et dont ils s'enorgueillent à chaque fois qu'on batte les idées, et puis quand il s'agit de passer aux actes et aux travaux pratiques, ils ne sont plus présents.
03:22Alors Eugénie Bastille, vous en avez un mot ?
03:23Il y aurait une logique en fait à ce que le cordon sanitaire, qui a montré sa redoutable efficacité pendant les élections, soit appliqué à l'Assemblée Nationale,
03:30puisque ça a montré que ça marchait. Tout le monde dit que la diabolisation ça ne marche pas, mais c'est faux, la diabolisation marche très bien, pourquoi s'en priverait-il ?
03:38Et moi je trouve que c'est un scandale démocratique, mais en attendant, d'un point de vue tactique et stratégique, il a montré sa redoutable efficacité.
03:45Et je pense que la tentation va être très forte de l'appliquer, et rappelons qu'en 2022, et c'est ce que beaucoup d'observateurs n'ont pas vu venir,
03:52c'est qu'en 2022 dans l'entre-deux-tours, il n'y avait pas de diabolisation, il n'y avait pas de cordon sanitaire, on ne parlait pas du RN, on ne parlait que de Mélenchon Premier ministre,
03:58donc toute cette mécanique-là n'était pas mise en œuvre. Là elle a été mise en œuvre avec brio, elle a marché, on ne voit pas pourquoi il s'en priverait à l'Assemblée.
04:05À quel prix ? Je sais bien, mais moi je suis très fier d'être resté solide, et M. Barthélém et Mme Le Pen, dans nos convictions, nous on n'a pas bradé nos idées pour des postes et pour des sièges.
04:15Parce que, attendez, c'est quand même fort la frustration de M. Mélenchon, vous l'avez évoqué, entre la non-dénonciation des crimes atroces, terroristes, le 7 octobre en Israël,
04:24entre la haine du juif et la haine de la police, entre toutes ces valeurs que M. Macron et tous ses alliés et ses amis ont soi-disant combattues durant des mois voire des années,
04:30la bordélisation de nos institutions, de l'Assemblée, de la rue, il le dénonçait, M. Darmanin a été élu grâce à la voix de la France Insoumise, Mme Barth également...
04:37On va l'écouter dans un instant.
04:38Non, mais moi ce qui me choque et je suis fier, c'est qu'on avait un peu moins de 3 millions d'électeurs en 2022, en moins de deux ans, M. Ferrari, on est à plus de 10 millions.
04:44Donc on est sur la bonne pente, dans l'abondanté, on est sur la bonne dynamique, et à la rentrée, je pense qu'on étonnera bien du monde,
04:50parce que beaucoup se glossent, mais ne vous inquiétez pas, il ne faut pas vendre d'abord d'eau sans dieu.
04:54On peut s'inverser, c'est-à-dire qu'effectivement, on peut dire le cordon sanitaire a marché au législatif, appliquons-le à l'Assemblée,
04:58mais on a fait une coalition législative, appliquons aussi la coalition au gouvernement, et ne refusons pas de gouverner avec la France Insoumise, puisque nous l'avons fait élire.
05:05Il faut être logique.
05:06Il faut qu'il nous loine 6 mots avant qu'on écoute M. Darmanin.
05:08Moi je crois que ce serait une grosse, grosse erreur d'appliquer le cordon sanitaire à l'Assemblée, parce que parmi les électeurs du Rassemblement National,
05:14il y a quand même un sentiment d'amertume en disant, on a perdu.
05:17Certes, votre parti a fait des erreurs, il y avait certains candidats qui étaient vraiment présentables, mais on a perdu parce qu'il y a eu des désistements.
05:23Donc vous allez enrager des gens qui vont dire que la démocratie, c'est pour tout le monde, sauf pour nous.
05:27Je crois que ce serait vraiment pas...
05:29Un peu de justice serait la meilleure chose.
05:31Surtout en regardant qui d'autre a été élu.
05:33Parce qu'on peut émettre toutes les critiques du monde qu'on veut sur le Rassemblement National, comme sur tous les partis, si on veut,
05:39mais quand même, n'oublions pas qui a été élu dans les rangs de la France Insoumise.
05:42Raphaël, Arnaud...
05:43On l'a dit, il n'y a pas de...
05:45Cette réalité-là, il n'y a pas que les électeurs du Rassemblement National qu'elle choque.
05:48Elle choque aussi beaucoup d'autres Français qui voient le deux-poids-deux-mesures qui s'exercent d'un côté ou de l'autre.
05:54Aujourd'hui, Mathieu Ballet, les excuses de Roger Chudeau, qui est un député Rassemblement National,
05:58qui a tenu des propos contestés sur les binationaux.
06:00Il dit, si mes propos ont pu choquer, je m'en excuse.
06:02De même, je n'ai pas voulu offenser la personne de la ministre Vallaud-Belkacem.
06:06J'ai critiqué sa politique éducative.
06:08C'est une polémique qui a coûté cher au RN, en termes de sièges.
06:13Oui, je pense qu'évidemment, moi, je suis solidaire de mes camarades élus du RN.
06:17Mais M. Chudeau a raison de faire ce méa coup de pain,
06:20parce que la ligne de Mme Le Pen et de M. Bardella n'a jamais été celle-ci.
06:23Et M. Bardella vient de l'immigration italienne, il vient de l'immigration espagnole.
06:27Mme Sorel vient de l'immigration algérienne.
06:29Donc, on a dans nos rangs des gens qui viennent de l'immigration.
06:31Donc, pour nous, on n'est pas anti-étrangers, on est pro-français.
06:34Et en réalité, c'était très simple.
06:36Si demain, nous sommes aux responsabilités, parce que moi, je ne l'excuse pas,
06:39la politique n'est pas terminée au soir du deuxième tour des élections législatives,
06:42les binationaux qui représentent 3 millions de Français n'ont pas d'inquiétude à avoir.
06:45Ils ne perdront aucun droit.
06:47On gardera la même continuité de l'État, le même fonctionnement
06:49sur les très peu de postes, une dizaine de postes à haute responsabilité.
06:53Et je termine juste sur ça.
06:54On pourrait être magistrat, préfet, commissaire, pardon de le dire indéniablement.
06:57J'en suis la preuve vivante avec les origines de ma mère.
07:00Et donc, finalement, vous savez, c'est dommage que le message ait été brouillé.
07:03Mais M. Bardella l'a rapidement rectifié et précisé.
07:06Ça nous a coûté cher, parce que beaucoup ont été de mauvais soin
07:09et ont menti sur notre positionnement.
07:11Mais on l'a redit. Il peut y avoir une erreur.
07:14Mais quand on rectifie notre position et qu'on dit clairement
07:16les fondements de notre maison, les faits ne peuvent pas bouger...
07:18Ce qui est vrai, c'est qu'il y a plein de gens qui ne voulaient pas entendre la correction ou la précision.
07:21Surtout que ce n'est pas M. Bardella, mais un préfet qui a exprimé cette position.
07:24Soit c'est une erreur, soit il y a un peu de machiavélisme
07:27en agitant un symbole et en disant, vous savez, on n'a pas voulu le faire.
07:30Vous savez bien que quand vous parlez de la double nationalité,
07:32vous adressez un message qui va être reçu par certaines personnes.
07:35Et après, c'est fini.
07:37Mais là, c'est Roger Chiseau qui l'a fait.
07:38Ensuite, vous revenez et vous dites, non, on n'a rien à craindre.
07:40Si les bibliothèques nationaux n'ont rien à craindre, il ne fallait pas agiter.
07:43On a commencé... Je vous ai répondu sur ça.
07:46Sur les européennes, M. Bardella a commencé la campagne en septembre 2023.
07:49On a fait quasiment dix mois de campagne continue.
07:52Très bien. Et la dissolution, on l'a demandé et on l'assume.
07:54Et c'était très bien, vu la crise politique et le plus haut score qu'on ait fait aux élections européennes,
07:57grâce aux Françaises et aux Français.
07:59Mais ça arrive à tout le monde de dire des erreurs.
08:03Tout de suite, ça a été fait.
08:04Maintenant, les autres parties...
08:05Non, les autres parties.
08:06M. Bardella l'a expliqué.
08:07J'étais présent à la conférence de presse dès le lundi qui suivait.
08:09C'était le jeudi à 22h30 chez vos confrères de BFM TV
08:12que M. Chiseau fait cette déclaration.
08:14Le lendemain, M. Bardella a rectifié.
08:16Et le lundi, on précisait les propos.
08:17La déclaration sur la mesure, elle a été maintenue jusqu'au bout.
08:19La mesure de priver les bibliothèques nationaux de certains postes,
08:22à mon avis, était stratégiquement à la fois effrayante et peu efficace.
08:29C'est coupeuse.
08:30Je ne peux pas vous dire mieux.
08:33On ne changera rien et on n'allait rien changer,
08:36hormis ce qu'ils faisaient.
08:37C'est le cas vraiment d'une pratique.
08:39C'est ce qui se produit déjà.
08:41C'est-à-dire qu'aujourd'hui...
08:43Vous ne pouvez pas imaginer un instant qu'un franco-russe
08:45puisse être patron de la DGSE.
08:46Aujourd'hui, par exemple, à la DGSE, c'est pareil.
08:49Le sujet, Louis, ce n'était pas les postes stratégiques.
08:52Le sujet, c'est que tous les mi-nationaux se sont dit menacés.
08:55Les franco-portugais, ils ont eu peur.
08:58Là où ça a surpris beaucoup, c'est que Roger Chudeau
09:00était quand même le numéro 2 de l'éducation nationale
09:03sous le quinquennat Nicolas Sarkozy.
09:05Eric Nolot, dernier mot.
09:06Les mi-nationaux sont spécifiquement ciblés.
09:08Le premier adjectif qui vous vient à l'esprit, c'est xénophobe.
09:10Que vous le vouliez ou non.
09:11Après, vous pouvez rétro-pédaler.
09:12Ensuite, j'ai interviewé directement M. Bardella
09:15qui dit que ça ne concerne qu'une dizaine de postes.
09:17Donc, en fait, il ne revenait pas sur le principe.
09:19Il disait que ça ne servait à rien.
09:21On a compris.
09:22M. Nolot, je suis serviteur de l'État.
09:24Je peux vous dire que ces postes qui sont concernés
09:26le sont déjà avant qu'on soit responsabilisés.
09:28Mais parce que M. Chudeau, c'est un élu
09:30qui a été réélu parce qu'il travaille.
09:32Il travaille.
09:34Vous parlez de la déclaration de M. Chudeau.
09:36On va refaire le match une fois.
09:38De toute façon, j'ai bien compris qu'on ne peut pas
09:40faire d'erreurs, qu'on doit tout dire bien dans notre parti.
09:42Mais si on avait la même exigence,
09:44pardon, je vous ai écouté.
09:45Si on avait la même exigence avec les autres partis
09:48sur les brevets de républicanisme,
09:49sur le respect des électeurs qu'on représente,
09:51sur le fait qu'on ne se fasse pas insulter,
09:53qu'on ne se fasse pas frapper.
09:54Pardon, Mme Téveneau s'est fait agresser.
09:56Mais Mme Dauchy, notre députée européenne,
09:58il n'y a pas eu autant d'esclaves.
09:59On l'a dit.
10:00On l'a signalé tout autant, Mathieu Ballet.
10:02Pas partout.
10:03J'ai encore eu des militants du Val-d'Oise cet après-midi
10:05qui sont menacés parce qu'ils ont été candidats
10:07aux élections législatives par l'ultra-gauche
10:08et l'extrême-gauche.
10:09On n'en parle pas beaucoup.
10:10Chez vous, sûrement.
10:11Mais je parle sur les autres antennes.
10:12Là où je suis d'accord avec vous,
10:14J'ai intégré ce parti il y a quatre mois.
10:18Et honnêtement, j'étais déjà dans un métier policier.
10:20Il y avait un police bashing.
10:21Là, honnêtement, sur le RN,
10:23on peut faire des erreurs comme tout le monde,
10:24mais pas les plus beaux, les plus forts, les meilleurs.
10:25Ça, c'est la Macronie.
10:26Par contre, l'important, c'est qu'on ait rectifié les choses.
10:28Et franchement, sur cette campagne,
10:30il y a eu ce sujet-là.
10:31Et qu'est-ce qu'il y a eu d'autre comme sujet ?
10:32Je parle sur Programmatique.
10:33On a fait un programme de cohabitation
10:35puisque ce n'était pas l'élection présidentielle.
10:36Ce que aucun autre parti n'a fait.
10:38Donc je veux bien qu'on prenne les marrons du feu
10:40qui ont posé problème.
10:41Mais franchement, ce n'est pas l'ensemble de la marmite
10:42et l'ensemble du barbecue.

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