• il y a 8 mois
Christophe Deléan, membre de l'association Renouvo 73, association de patients et d'aidants pour la prévention et le traitement dans la lutte contre l'obésité, était l'invité de France Bleu Pays de Savoie.

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Transcription
00:00 - Très bon lundi matin, 8h45, c'est la journée mondiale de lutte contre l'obésité et on en parle avec l'invité de 7h45, Louette Dupin.
00:07 - Oui, bonjour Christophe Deleon. - Bonjour.
00:09 - Vous êtes membre de l'association Chambérien Renouveau 73, association de patients et d'aidants dans la lutte contre l'obésité.
00:17 L'obésité, on l'a dit, qui touche environ 17% de la population française, ce sont des chiffres de l'Inserm.
00:22 Le corps médical considère qu'il y a obésité à partir d'un indice de masse corporelle, un IMC de 30.
00:28 L'IMC c'est le poids divisé par la taille au carré. C'est important les mots surpoids, obésité ou c'est que du détail pour vous ?
00:36 - Ah non, c'est très important. Vous avez des équipes soignantes qui s'attellent énormément à aider les gens dans leur parcours.
00:45 Sur Chambéry, vous avez le groupe Jérôme 73 qui s'occupe de tous les patients qui sont en obésité.
00:54 Donc le parcours dure deux ans. Vous avez un service géré de main de maître par Cécile Bossuet-Stour.
01:01 - Donc à l'hôpital de Chambéry. - À l'hôpital de Chambéry qui est endocrinologue.
01:05 Et en parallèle, on a créé une association Renouveau 73 pour aider les gens qui veulent intégrer mais qui ont peur de l'opération et des suites.
01:17 - L'obésité, ça a commencé comment pour vous ?
01:19 - L'obésité a commencé quand j'ai arrêté de fumer. En 2013, j'ai pris 55 kilos et je me suis fait un peu laisser avoir par la malbouffe.
01:34 - Vous êtes arrivé à combien de kilos ? - 140 kilos. J'avais 55 kilos. J'ai pris 55 kilos en quatre ans.
01:41 Et je me suis fait opérer en juillet 2015 d'une slive.
01:45 - Qu'est-ce que c'est une slive ? - La slive, c'est la réduction à hauteur de 75% de l'estomac.
01:52 On vous opère et après vous avez quatre jours d'hospitalisation et après vous pouvez manger l'équivalent d'un verre de 10 centilitres.
02:02 - C'est très contraignant. - Tout à fait.
02:05 - Et ça a été efficace ensuite ? - Très efficace. J'ai reperdu les 55 kilos.
02:09 Et comme j'ai eu un problème à l'estomac, j'ai eu une petite boule qui s'est formée dans l'estomac, on m'a opéré d'un bypass.
02:19 Donc là, on détourne l'estomac et on vous branche directement dans l'intestin.
02:25 Et ça m'a permis de ne plus avoir une sténose au niveau de l'estomac.
02:29 Et aujourd'hui, je vis normalement. J'ai été opéré en 2020 et ça fait quatre ans que je me stabilise.
02:35 - Quand vous dites "je vis normalement", c'est-à-dire que vous avez une alimentation normale
02:39 ou vous devez faire attention à certaines choses de par vos antécédents mais aussi vos opérations ?
02:44 - J'ai une alimentation relativement restreinte. On mange beaucoup moins qu'une personne lambda.
02:50 Mais ça nous permet de revivre, ça permet d'aller dans un magasin normal et pas d'aller dans certaines enseignes.
02:58 Vous n'avez qu'une enseigne aujourd'hui sur Chambéry qui habille les personnes très fortes.
03:03 Il n'y en a qu'une seule, c'est qui habille.
03:05 - Ça change aussi le regard des autres ? - C'est énorme.
03:09 Il est tellement simple de dire "à toute manière, tu as besoin de perdre, fais un régime, va courir".
03:16 Un alcoolique, on le sait, il faut qu'il arrête de boire.
03:19 On est dans la même donne. C'est malheureux, c'est désastreux. Et le regard des autres est énorme.
03:25 Et aujourd'hui, rentrer dans un magasin et choisir une taille qui vous convient, c'est juste du bonheur.
03:31 - C'est notre vie sociale en fait. - Nous sommes d'accord.
03:35 - Votre entourage était compréhensif ou là aussi il y avait des a priori ?
03:40 - Alors, les seuls a priori, c'est la peur de l'opération.
03:44 Parce que comme chaque opération, il y a des risques.
03:47 Mais néanmoins, le résultat de l'opération est tel que les gens s'abandonnent dedans et vont à fond dans leur nouveau corps.
03:59 - Il y a beaucoup de messages de prévention, de slogans, qu'on entend "manger 5 fruits et légumes par jour".
04:04 Il y a un programme national qui s'appelle "Manger, bouger".
04:07 Est-ce que ça c'est utile quand on est obèse ou est-ce que ça culpabilise ?
04:11 - Alors tout à fait, ça reste utile parce que c'est important de manger des fruits et légumes.
04:17 Mais je pense que la plus grande chose est la méconnaissance au niveau du médical.
04:25 Parce que beaucoup de médecins de ville, médecins de famille ne maîtrisent pas l'obésité.
04:31 Et si certains... Le travail de l'association et mon travail de patient ressource,
04:37 parce que je suis patient ressource à l'hôpital de Chambéry,
04:41 c'est de rassembler les médecins et l'hôpital pour leur expliquer quel est le travail et qu'est-ce qu'on attend vis-à-vis de cette obésité.
04:51 - Faire le lien du point de vue du malade.
04:54 Vous restez avec nous Christophe Deleon, membre de l'association Chambéryenne Renouveau 73.
04:58 On va accueillir les auditeurs.
05:00 - Bien sûr l'antenne est à vous 0806 001010.
05:03 Est-ce que vous ou un de vos proches est concerné par le problème d'obésité ?
05:06 Est-ce que la prise en charge de cette maladie est suffisante selon vous ?
05:09 Ça aussi c'est la question sur laquelle on a envie de vous entendre.
05:12 Peut-être qu'il y a des solutions ? Vous avez peut-être pensé à des choses ?
05:14 Plus taxer les boissons sucrées ? Je ne sais pas.
05:17 0806 001010. L'antenne est à vous sur France Bleu Pays de Savoie.
05:21 France Bleu Pays de Savoie, l'antenne est à vous.
05:24 - Et Sophie est avec nous depuis Montmélian. Bonjour Sophie.
05:28 - Bonjour Sophie.
05:29 - Bonjour.
05:31 - On vous écoute.
05:32 - Alors, c'est un sujet qui me parle.
05:36 Je trouve qu'on n'en parle pas assez ou alors ça reste vraiment très général.
05:39 Et surtout il n'y a pas suffisamment de soutien.
05:42 Pour mon cas, je trouve qu'on ne cherche pas assez la cause.
05:46 Parce qu'on parle de l'alimentation, c'est bien bon.
05:49 Mais l'obésité, ce n'est pas que l'alimentation.
05:52 Et la difficulté qu'on peut rencontrer, c'est que quand on va voir différents médecins
05:56 à part nous envoyer vers des nutritionnistes et parler d'alimentation,
06:00 en France, c'est relativement compliqué.
06:02 Moi, c'est quelque chose que je connais par rapport à un gros dérèglement hormonal.
06:06 Et il n'y a pas tellement de solutions.
06:09 Donc, ce n'est pas évident.
06:11 Les médecins nous disent systématiquement,
06:13 "Prenez rendez-vous avec un nutritionniste."
06:15 Donc, ça tourne toujours autour de la nourriture.
06:17 Et après, ça reste relativement compliqué.
06:20 - Christophe Deleon, je vous vois acquiescé, ce que dit Sophie.
06:23 - Elle a tout à fait raison.
06:25 Parce que beaucoup de gens ont des dérèglements hormonaux.
06:28 Beaucoup de gens sont traités à la cortisone.
06:30 Et on sait que la cortisone, à moyen et long terme, fait grossir les gens.
06:34 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, 9 docteurs sur 10 ne vous parlent que de nutrition.
06:41 Et nutritionniste.
06:43 Et d'où le pourquoi d'un patient ressource, d'aller aider les médecins de ville,
06:49 pour rassembler les médecins de ville et leur apporter une aide vis-à-vis de l'hôpital.
06:54 Vous avez un centre antidouleur à l'hôpital qui s'en occupe à merveille.
06:58 - J'entendais aussi beaucoup parler de, tout à l'heure Arthur l'a dit,
07:03 de la taxation aussi des produits sucrés, des produits avec les graisses saturées.
07:08 Est-ce que ça, ça peut être aussi une solution ?
07:10 Ou c'est une fausse bonne solution parce qu'on est toujours sur la nourriture
07:14 et sur la culpabilisation de, voilà, les gens qui sont obèses sont des gens qui mangent mal ?
07:19 - Je pense que ça reste une fausse bonne solution.
07:22 C'est une solution, mais parmi tant d'autres.
07:25 Et pour moi, la cause de départ, et Sophie a raison, c'est le pourquoi.
07:32 - Vous pourriez donner un conseil à Sophie qui dit,
07:34 "à chaque fois que je vais voir un médecin généraliste, il m'oriente vers un nutritionniste".
07:39 - Eh bien, mon conseil c'est d'aller voir le groupe Jérôme 73 à l'hôpital de Chambéry,
07:44 puis elle verra qu'au-delà du nutritionniste, on lui expliquera beaucoup de choses.
07:49 - France, le Pays de Savoie, 7h52, journée mondiale de lutte contre l'obésité,
07:52 l'obésité est une maladie, on en parle avec vous au 0806 0010 10.
07:56 Et Christophe Delay en membre de l'association chambéenne Renouveau 73.
08:00 Sylvie est avec nous du côté de la Léchère. Bonjour Sylvie.
08:02 - Bonjour Sylvie.
08:03 - Bonjour.
08:04 - Bonjour.
08:05 - On vous écoute.
08:06 - Oui, alors, moi j'ai toujours été très forte.
08:11 Et il y a un an et demi, j'ai fait un bypass.
08:17 Et en fait, je suis passée de 115 kg à 65.
08:24 Et depuis, je revis.
08:28 J'ai réappris à manger, j'ai réappris à faire du sport, et voilà.
08:33 Et alors, je fais une typologie de l'opération, attention.
08:37 Mais c'est vrai que c'est un tremplin pour quelqu'un qui connaît,
08:41 qui a essayé tous les régimes possibles et existants et qui n'avait rien qui marchait.
08:45 - Il n'y a pas d'effet secondaire de cette opération, le bypass ?
08:48 - Alors, il y a beaucoup de choses qu'on ne peut plus faire.
08:52 Donc, on ne peut plus boire de gaz, donc plus d'alcool.
08:57 Et quand on mange trop, on le sait de suite.
09:01 Je me suis retrouvée couchée deux, trois fois.
09:05 Mais en fait, le corps s'habitue à...
09:08 Et puis nous, on s'habitue à la quantité qu'on peut manger.
09:11 Et moi, ça fait un an et demi, et franchement, je ne regrette pas.
09:16 - Et visiblement, le gain que vous en avez, notamment sur le plan de votre état,
09:22 votre situation, mais aussi la vie sociale.
09:26 - Oui, oui, oui. Et puis, je fais un travail quand même assez physique
09:31 et je ne pouvais même plus monter des escaliers.
09:34 Et là, maintenant, je privilégie les escaliers au lieu de prendre l'ascenseur.
09:39 Il y a beaucoup de choses que je fais que je ne faisais plus.
09:42 - Bon, vous êtes passée par là aussi, Christophe.
09:44 - Tout à fait.
09:45 - Vous comprenez tout à fait ce que dit Sylvie.
09:47 - Tout à fait. Et c'est hyper important.
09:49 Et je pense qu'elle doit revivre comme beaucoup de personnes aujourd'hui.
09:53 Renouveau 73, un site internet, donc si on veut les informations.
09:58 - Tout à fait. Et si je peux me permettre, vite fait, le 7 mars,
10:02 donc c'est bientôt, à la Maison des Associations,
10:05 on a un groupe de parole et vous êtes tous invités.
10:08 - Bien, le 7 mars, c'est 4, 5, 6, et jeudi ?
10:11 - Jeudi. Jeudi soir à 18h.
10:13 - Eh bien, rendez-vous jeudi. Merci beaucoup, Christophe Deleon.
10:16 - Merci à vous. Merci à vos auditeurs.
10:18 - Merci à Sophie et Sylvie.
10:19 - Merci à vous, effectivement, de nous avoir appelés.
10:20 Merci Bleuette, vous retrouvez cet entretien sur francebleu.fr

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