Dans « Boléro », Anne Fontaine signe un biopic pour plonger dans le chef-d’œuvre de Ravel avec Raphaël Personnaz dans le rôle du compositeur français. A l'occasion de sa sortie en salle, ce 6 mars, la réalisatrice répond aux questions de Jérôme Garcin, dans une interview-confession cinéma dont lui seul a le secret.
Retrouvez toute l’actualité, les reportages, les enquêtes, les opinions et les débats de "l’Obs" sur notre site : https://www.nouvelobs.com/
Retrouvez toute l’actualité, les reportages, les enquêtes, les opinions et les débats de "l’Obs" sur notre site : https://www.nouvelobs.com/
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Je connais la fragilité des acteurs, donc c'est comme ça que je m'y prends.
00:03 Comment est-ce que vous choisissez vos thèmes ?
00:09 Je pense qu'il y a une part aveugle quand je décide d'entreprendre tel sujet,
00:13 mais il faut que je sente une affinité intime avec le sujet ou avec un des personnages.
00:18 Je virevolte entre la comédie caustique et des films plus métaphysiques, plus profonds.
00:24 J'ai fait 19 films et je pense que tous ont quand même un point commun,
00:29 c'est l'ambiguïté sexuelle.
00:30 Est-ce que vous vous souvenez de la première fois que vous avez entendu le boléro de Ravel ?
00:34 Dans mon souvenir, j'ai entendu mon père l'écouter en cachette.
00:38 Il était organiste, donc ce n'est pas le même type d'instrument et de musique.
00:41 Il mettait ça pour se redonner le moral et je ne sais pas si ça marchait.
00:45 Le boléro, Ravel ne l'aimait pas.
00:47 Est-ce que vous l'aimez, vous, Anne Fontaine, le boléro ?
00:49 Ah oui, il y a quelque chose comme une transe.
00:51 Vous commencez, vous ne pouvez pas lâcher et c'est extrêmement bien composé
00:54 parce que ça a l'air simple.
00:56 On a l'impression que c'est le même rythme qui se déploie,
00:58 mais il y a une sophistication.
01:00 Et puis, c'est un tube.
01:01 Au moment où on est en train de parler, il y a un boléro dans un ascenseur,
01:05 en Afrique, en Inde, en Corée,
01:08 parce que ce n'est plus de la musique classique, c'est organique.
01:10 Pourquoi avoir choisi l'accélérant Raphaël Persona pour un carnet Ravel ?
01:15 Je le trouve vraiment génial dans le rôle.
01:16 Il a une force intérieure, une subtilité dans les regards.
01:21 Il est beau et en même temps émacié.
01:23 Je l'ai fait m'écrire de 10 kilos.
01:24 Il n'était pas très gros déjà au départ.
01:26 Le féminin masculin est là, le no sexe est là.
01:30 Et puis, il joue du piano incroyablement.
01:32 Il s'est entraîné pendant un an à être complètement en phase
01:37 avec les morceaux que joue Alexandre Taro.
01:40 Vous êtes, pour finir, une directrice d'actrice et d'acteur sévère,
01:44 autoritaire ou douce ?
01:46 À votre avis, c'est le choix qui est le plus important.
01:49 C'est François Truffaut qui disait que c'est 75% de la qualité de la mise en scène.
01:53 C'est de la mise en scène.
01:54 Moi, je le fais plutôt douce,
01:56 mais tant que je n'ai pas la chose exactement que j'imagine,
02:00 je ne lâche pas.
02:01 Donc, c'est détermination, mais une douceur,
02:03 parce que je sais que d'être acteur de cinéma,
02:05 je connais la fragilité des acteurs.
02:07 Donc, c'est comme ça que je m'y prends.
Recommandations
Labo des possibles : l’économie circulaire nécessite une prise de conscience collective
Le Nouvel Obs
France-Algérie : pourquoi les relations entre ces deux pays sont-elles si compliquées ?
Le Nouvel Obs