• il y a 9 mois
Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / Be TV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Anne Fontaine, à l'occasion de son prochain film, « Boléro », dans lequel elle nous raconte l’œuvre de Maurice Ravel.
Transcription
00:00 ♪ ♪ ♪
00:06 Anne Fontaine, bonjour.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Je suis bien content de vous recevoir.
00:11 On est là principalement pour parler de "Boléro",
00:13 votre nouveau film.
00:15 ♪ ♪ ♪
00:16 Je vais juste vous présenter un petit peu.
00:18 Vous êtes une réalisatrice française
00:20 qui a traversé plusieurs décennies de cinéma.
00:22 ♪ ♪ ♪
00:23 Ah, merde.
00:25 C'est presque quand même 20 films.
00:27 Des films très différents.
00:29 Une volonté aussi de faire des portraits,
00:31 des portraits d'hommes, des portraits de femmes,
00:33 qui aussi dans une forme d'ambiguïté.
00:36 Vous revenez avec "Boléro".
00:38 Je sais que c'est un film que vous vouliez faire
00:40 depuis quelques années.
00:41 - Félicitations, monsieur Ravel.
00:42 - Merci.
00:43 - Cher maître, votre musique m'a électrisé.
00:46 - Vous êtes sûr que vous ne voulez pas rejoindre la fête?
00:48 - Pas moi qui va le voir, c'est Maurice Ravel.
00:50 - Et qui êtes-vous, sinon Maurice Ravel?
00:52 - Pas grand-chose, je le crains.
00:54 (brouhaha)
00:56 - J'aimerais savoir ce qui vous a donné envie
00:58 de faire un film sur le boléro de Maurice Ravel
01:01 et aussi en creux un biopic de Maurice Ravel.
01:05 - J'avais envie de faire un film où la musique est un des acteurs
01:08 du film et je trouvais que le boléro était un accès
01:12 démocratique à la musique et qu'au fond, au lieu de faire
01:16 un biopic sur Ravel, c'était un biopic sur cette musique
01:20 qui pouvait ensuite traverser plusieurs époques
01:24 de la vie de Ravel.
01:26 Peut-être parce que j'ai un passé de musicienne,
01:30 puisque mon père avait les grandes orgues de Lisbonne,
01:33 organistes, donc ma mère faisait des vitraux
01:36 et moi, j'avais fait du violoncelle.
01:39 - On va reconnaître ton excellence.
01:42 - Sont éliminés au premier tour Ravel.
01:46 ♪ ♪ ♪
01:48 - J'ai toujours préféré les perdants, c'est eux
01:50 qui ont du panache.
01:52 - Il y a vraiment deux choses dans le film.
01:54 Comment est-il né, c'est un mystère complet, Maurice Ravel.
01:58 - Il vit par procuration, comme pas mal de créateurs
02:02 peuvent mettre une telle énergie, un tel érotisme
02:06 dans leur musique et ne pas être fait pour la vie dite
02:09 classique et réelle.
02:11 - J'aimerais savoir comment vous l'avez travaillé, ça,
02:14 avec le personnage qui porte, qui incarne Maurice Ravel,
02:17 Ravel Personas.
02:19 - Je vais vous dire les essais que j'ai faits qui m'ont conduit
02:22 à choisir, parce que c'est extrêmement radical.
02:25 J'ai fait un très gros plan sur lui, mais vraiment comme ça,
02:28 et je lui ai fait écouter le boléro et je lui ai seulement
02:31 dit "je voudrais croire que c'est toi qui as pu composer
02:34 cette musique".
02:36 Puis je lui ai dit la même chose, "mais tu reconnais pas
02:39 que c'est toi qui l'as écrite", puisque quand il arrive
02:42 à un certain stade de sa vie, il ne sait plus que c'est lui.
02:45 Sur ces tests, j'ai vu une profondeur, une sensibilité,
02:49 une finesse de jeu qui m'a complètement...
02:52 C'est même pas rassuré où je me suis dit "c'est lui".
02:55 - Tous les sons, tous les bruits deviennent musique.
02:59 - Et donc, je l'ai dirigé toujours sur quelque chose
03:02 qu'il retient à l'intérieur et capter les sons.
03:05 - En porosité, comme ça, au monde et à tout.
03:08 - Voilà, j'aime beaucoup le mot porosité, exactement.
03:11 - Vous allez écrire la musique de mon prochain ballet.
03:14 Ce qu'il me faut, c'est du charnel.
03:17 De l'envoûtant, de l'érotique.
03:20 - Vous êtes un brillant technicien, mais je vous crois
03:23 incapable de produire la moindre émotion.
03:26 - On n'avait pas assez confiance en la vie, Maurice.
03:29 - Osez, on va mieux quand on ose.
03:31 - Puis, évidemment, d'être complètement à l'aise
03:34 sur l'instrument et de pouvoir diriger un orchestre
03:37 sans qu'il y ait un seul doute que c'était pas lui
03:40 qui dirigeait.
03:42 - Je pourrais vous embrasser, Missy, et je vous mentirais
03:45 si je vous disais que j'en ai pas envie.
03:48 Mais ça, n'importe quel homme peut le faire.
03:51 Moi, j'ai préféré composer de la musique pour vous.
03:54 - Vous prenez donc l'oeuvre symphonique par excellence
03:57 qui est connue, qui est fredonnée dans le monde entier,
04:00 qui est une pulsion de vie, et en même temps,
04:03 dans la dynamique d'opposition, vous opposez ça à un personnage
04:06 qui est pas sûr de lui, et donc cette dynamique comme ça
04:09 finit par exploser aussi par la maladie neurologique
04:12 de Maurice Ravel, où il y a forcément aussi
04:15 quelque chose qui se répète.
04:17 - Il était un inadapté génial.
04:19 Donc, on est touchés par...
04:21 C'est pour ça que c'est important, cette chronologie
04:24 de la pathologie neurologique, vous avez raison,
04:27 c'est que, vers la dernière partie, on lui demande
04:30 qu'est-ce qui fait accouder au balcon.
04:33 Et ça, il l'a dit, hein. Il dit "j'attends".
04:36 Moi, pour une phrase comme ça, je suis capable de faire un film
04:39 parce que "j'attends", c'est... c'est bouleversant.
04:42 - Vous avez libéré votre nature volcanique.
04:45 - Ce morceau n'a aucun sens, c'est un exercice de skill,
04:47 ça n'est même pas de la musique.
04:48 - J'ai rien écrit de ce que je voulais écrire,
04:50 rien du tout.
04:51 - Peut-être qu'un jour, je vous apprendrai
04:53 à aimer votre musique.
04:55 ♪ ♪ ♪
04:59 - Vous tournez quand même beaucoup. Est-ce que vous avez
05:04 toujours ce feu sacré, cette même envie d'en découdre, Anne?
05:07 - Je sais pas si c'est le mot "d'en découdre",
05:10 mais en tout cas, ce que je sais, c'est que la vie dite normale,
05:14 je suis hyper pas douée, quoi.
05:16 Et mon don, c'est d'être à travers des personnages.
05:20 Donc j'aime conquérir quelque chose de cette vie
05:25 qui n'existe pas sur des pages et qui va devenir vivante.
05:29 Je trouve que c'est un acte presque mystique.
05:33 Mais bon, j'ai un petit sens des personnages,
05:37 et je crois plus dans la fiction que...
05:41 C'est un handicap, en fait.
05:43 C'est grâce à mon handicap que je fais autant de films,
05:46 je crois, et que j'ai un peu de chance que quelques-uns marchent.
05:50 - Je vous remercie beaucoup, Anne Fontaine, vraiment.
05:53 - Voilà. - Merci.
05:55 - Une abeille, un ours, un poulet ou une bête?
06:00 Cette semaine, dans les salles, le cinéma pourrait bien
06:03 prendre des allures de zoo et vous plonger dans un monde
06:06 peuplé de drôles de zèbres.
06:08 - Bon, et comment, si, avez-vous venu?
06:11 - Me llamas así, de repente?
06:14 - Se está separando.
06:16 - Es muy hermosa. - Guapísima.
06:18 - Quand le miel de 20 000 espèces d'abeilles attire l'ours
06:21 d'argent berlinois, on ne peut que saluer la performance
06:24 d'une fillette en pleine crise d'identité.
06:26 Une réflexion profonde sur la difficulté d'être soi
06:29 dans le monde bourdonnant d'aujourd'hui.
06:32 - C'est le gâti que se joue à l'horloge, non?
06:34 - Bah, c'est le dalakonai. - Qu'est-ce qui se passe?
06:36 - C'est que me estás cogiendo y te estoy diciendo que pares!
06:39 Y sigues!
06:40 - Tia, je suis empeñada en faire le ver qu'il n'y a pas de
06:42 chicanes ni de chicos.
06:44 - Je vais te dire que tu es la meilleure fille de la ville.
06:47 Et tu ne l'es pas.
06:49 - J'adore.
06:51 ♪ ♪ ♪
06:56 ♪ ♪ ♪
07:01 - Et si l'ours en pluche que la jeune Alice sert dans ses bras
07:24 ne montre qu'un tueur démoniaque?
07:26 Les comportements inquiétants qu'elle manifeste depuis
07:29 quelques temps pourraient bien le confirmer, répond signé
07:32 Jason Blum, le roi de l'horreur depuis Paranormal Activity.
07:35 ♪ ♪ ♪
07:38 - She's lost.
07:40 ♪ ♪ ♪
07:43 - Linda! Rentre immédiatement!
07:45 - T'es une voleuse, Linda, et une menteuse!
07:48 - Qu'est-ce qu'il y a?
07:50 - Y a qu'elle est punie, alors elle va dormir chez toi.
07:52 - Hein? C'est ça, la punition?
07:54 - C'est ça, le dîner?
07:56 - Tu veux quoi? Des surgelés comme chez ta mère?
07:58 (rire)
08:00 C'est dégoûtant!
08:02 - C'est du poulet que je voudrais.
08:04 - Avec des poivrons.
08:06 - Du poulet au poivron?
08:08 - Et le polo con un peperoni.
08:10 - Poulet papa.
08:12 - À la broche, au curry ou à l'estragon, qu'importe!
08:14 N'hésitez pas à dévorer cette délicieuse course-poursuite
08:17 récompensée par le cristal du festival d'animation d'Annecy.
08:20 Comme un solilèce qui régalera toute la famille.
08:23 - C'est le poulet au poivron!
08:25 (cris)
08:27 - Moi, j'aime pas les poivrons.
08:29 ♪ ♪ ♪
08:31 - Votre projet personnel?
08:33 - Travailler.
08:35 - Vous avez beaucoup trop d'affects.
08:37 - Vous choisir entre le travail et les affects?
08:40 - Oui.
08:42 En purifiant votre ADN, vous allez replonger
08:44 dans vos vies antérieures pour nettoyer les traumatismes
08:46 dont vous avez hérité depuis des siècles.
08:48 - J'ai le sentiment très profond
08:50 que quelque chose de terrible va arriver.
08:53 ♪ ♪ ♪
08:55 - Attention, cette semaine, le réalisateur Bertrand Bonello
08:58 sort la bête et offre ainsi à la belle Léa Sédoux
09:01 une occasion supplémentaire d'exercer tout le talent
09:04 qu'on lui connaît. Une fable glaçante qui relègue
09:07 l'affect humain au rang de menace.
09:10 ♪ ♪ ♪
09:13 Un peu beaucoup passionnément, du 8 au 16 octobre,
09:17 vous aimerez "Monce à la folie", mais vous aimerez surtout
09:20 son festival qui va faire battre vos cœurs de cinéphiles
09:23 au diapason d'une sélection de films "100% Love".
09:26 ♪ ♪ ♪
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09:34 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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