La série de crimes meurtriers de BTK se poursuit alors qu'il n'y avait apparemment aucun signe annonciateur de son comportement.
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Court métrageTranscription
00:00 Les habitants de Wichita ont vécu dans la peur de B.K. pendant 30 ans.
00:07 J'ai vu ma mère coucher sur le lit, je sentais la mort dans la pièce.
00:11 Quatre personnes assassinées chez elle à Wichita, c'était du jamais vu.
00:15 Les meurtres avaient été commis dans le but d'en tirer une gratification sexuelle.
00:20 Le volcan entrait enfin en éruption.
00:23 Les policiers ressentaient une pression énorme, d'autant que chacune de leurs pistes débouchait sur une impasse.
00:29 Trois mois après le meurtre d'E.O.Tero, c'était au tour de Katrin Bright.
00:33 J'ai aussi une face plus sombre, le secret.
00:36 Dennis Rader rêvait de devenir tueur en série.
00:39 Avec ses meurtres, il était devenu BTK.
00:43 Quand Dennis Rader, le tueur en série connu sous le nom de BTK, a commencé à correspondre avec moi,
00:53 lors de notre premier entretien, il m'a conseillé d'aller faire un tour dans la campagne de Wichita.
01:00 Il a grandi dans une ferme. Il voulait que j'aille voir les granges et les silos de son enfance.
01:07 Bien ordinaires à première vue, c'est là qu'il a développé ses premiers fantasmes de torture.
01:14 Il rêvait de construire un silo de l'horreur.
01:23 Il en a dessiné les plans.
01:25 À l'intérieur, il y avait une roue de la mort sur laquelle il pouvait enchaîner ses victimes.
01:31 Il y avait aussi un train et un chemin de fer,
01:35 parce que son fantasme était d'attacher des filles sur les rails et de faire passer le train dessus.
01:41 Quand avez-vous commencé à imaginer un lieu dédié à la torture ?
01:46 À l'école primaire.
01:49 C'est là que tout a commencé.
01:52 Je jouais avec des amis aux cow-boys et aux indiens.
01:56 On s'attachait à l'intérieur d'un silo.
01:59 Et être attaché faisait naître en moi une excitation sexuelle.
02:03 C'était encore mieux quand quelqu'un d'autre était attaché.
02:07 Après ça, j'ai imaginé un silo où je pourrais assouvir mes fantasmes sexuels.
02:13 Ce qu'on sait sur les tueurs en série motivés par un désir sexuel, comme Dennis Rader,
02:19 c'est qu'ils s'inventent souvent un monde de fantasmes.
02:23 Ils commencent en général assez jeunes à modeler ce monde.
02:27 Cela peut nous aider à comprendre pourquoi ils ressentent l'envie de tuer
02:32 et pourquoi ils finissent par passer à l'acte.
02:37 Bonjour.
02:39 Bonjour, Dennis.
02:40 Je m'appelle Catherine Ramsland.
02:43 Je suis professeure en psychologie criminelle
02:46 et l'autrice de nombreux livres sur les tueurs en série.
02:49 J'échange avec Dennis Rader dans l'espoir de comprendre
02:53 ce qui l'a mené à devenir l'un des tueurs en série les plus tristement célèbres des États-Unis.
02:58 C'est la première fois que Rader s'exprime en détail sur ce sujet.
03:04 Dites-moi que je suis un monstre.
03:07 Ça doit être vrai.
03:08 Plus on a d'informations sur les tueurs en série,
03:12 mieux on comprend leurs comportements
03:14 et plus il est facile de les arrêter.
03:17 Mon objectif est de me servir de l'histoire de Dennis Rader
03:36 pour déconstruire certains stéréotypes sur les tueurs en série.
03:40 Cela nous permettrait de mieux identifier les enfants
03:43 présentant des risques de devenir des criminels à l'âge adulte.
03:48 Pour ça, il faut comprendre ce qui anime quelqu'un comme Dennis Rader.
03:54 Je dois étudier son évolution,
03:58 ses fantasmes et ses crimes
04:02 pour y voir plus clair.
04:05 À l'automne 1974, Rader avait massacré Léo Thérault,
04:10 assassiné Catherine Bright et tenté de tuer son frère.
04:14 Il avait repris le cours de sa vie comme si de rien n'était.
04:19 C'était un jeune papa et il étudiait à l'université de Wichita.
04:23 A l'origine, le meurtre de Bright n'était pas lié à celui d'Léo Thérault.
04:29 Les méthodes utilisées n'étaient pas liées à la mort de Catherine Bright.
04:33 Les méthodes utilisées n'étaient pas les mêmes.
04:36 Les membres de la famille Thérault avaient été étranglés,
04:40 alors que Catherine avait été poignardée à mort.
04:44 Sur la scène de crime chez Léo Thérault,
04:47 la ligne téléphonique avait été coupée et il n'y avait aucun signe de lutte.
04:51 Sur la scène de crime de Catherine Bright, c'était différent.
04:55 Kevin s'était défendu et des meubles avaient été renversés.
04:59 Le téléphone dans la chambre avait été débranché.
05:02 Catherine Bright a été retrouvée avec le téléphone dans la main.
05:05 Elle n'a pas eu le temps de passer l'appel.
05:08 Comme le frère de Catherine Bright a survécu,
05:12 il a pu fournir un portrait à la police.
05:15 Après ça, avez-vous suivi l'actualité ?
05:20 Oh oui, de près.
05:23 Je lisais tous les journaux et j'écoutais la radio.
05:26 J'étais à l'affût de toute information.
05:29 Kevin avait donné une description assez précise de moi à la police.
05:32 Quand j'ai vu le portrait, je me suis dit "Mince, alors, c'est vraiment ressemblant."
05:36 Une des choses que Rader m'a confiée,
05:39 c'est qu'il n'a jamais eu de chance avec ses crimes.
05:43 Ça ne se passait jamais comme prévu.
05:47 Il avait l'impression que c'était lui la victime.
05:50 Il appréhende le monde uniquement de son point de vue
05:54 et personne d'autre n'a d'importance.
05:57 Il ne considérait pas ses victimes comme des êtres humains.
06:01 Elles lui appartenaient et elles devaient se plier à ses fantasmes.
06:06 Si elle ne le faisait pas, il devenait la victime.
06:10 C'est ainsi qu'il voyait les choses.
06:12 Après l'affaire Otero et l'affaire Catherine Bright,
06:18 un article de journal a affirmé que des suspects potentiellement impliqués
06:23 dans le meurtre d'Otero avaient été arrêtés.
06:28 Ce que B.T.K. aime plus que tout, c'est qu'on parle de lui.
06:32 Lorsque des suspects ont été arrêtés à la place de Dennis Rader,
06:37 ça ne lui a vraiment pas plu.
06:39 Il s'est dit "Mais c'est moi qui ai fait ça.
06:42 C'est moi qui devrais faire les gros titres."
06:45 Ça l'a mis hors de lui.
06:49 En octobre 1974, un journaliste de Wichita Eagle a reçu un coup de téléphone anonyme.
06:56 On lui indiquait qu'une lettre liée à l'affaire Otero
06:59 l'attendait au premier étage de la bibliothèque, cachée dans un livre d'ingénierie.
07:03 On a envoyé l'enquêteur Bernie Jaworski chercher cette lettre, et il l'a trouvée.
07:09 Elle commençait par ces mots "Je suis coupable.
07:14 C'est moi qui ai tué et j'ai agi seul."
07:17 Rétablissons la vérité.
07:20 Ensuite, il liste les quatre victimes,
07:23 la position dans laquelle on les a retrouvées,
07:26 comment elles sont mortes, les liens et les nœuds utilisés.
07:30 Soit l'auteur de cette lettre connaissait très bien la scène de crime,
07:34 soit c'était le coupable.
07:36 À la fin de la lettre, il avait écrit "Mon nom de code sera BTK."
07:42 Les initiales en anglais des mots "Ligoter, torturer et tuer."
07:47 Pourquoi vouliez-vous avoir un nom de code et comment l'avez-vous trouvé ?
07:53 J'ai lu des livres, comme "L'étrangleur de Boston".
07:56 Moi, je n'étranglais pas, je ligotais.
07:59 Les autres meurtriers n'ont pas choisi leur nom de code ?
08:02 Non, c'est la police ou la presse qui l'a trouvé pour eux.
08:05 Moi, j'ai décidé de procéder différemment. J'ai choisi le mien moi-même.
08:09 Une des choses qui motivait grandement Dennis Rader,
08:13 c'était son besoin d'attention.
08:15 Il voulait qu'on voit en lui quelqu'un de spécial.
08:18 Il considérait les autres tueurs en série comme des célébrités.
08:24 Je crois qu'il s'est donné un nom de code
08:28 parce qu'il avait compris que ça attirait l'attention.
08:32 Il voulait terroriser Wichita.
08:38 La lettre de 1974 indique qu'il avait pour projet de continuer à tuer.
08:43 Il disait être habité par un monstre
08:45 et qu'il ne savait pas de quoi ce monstre était capable.
08:48 Bittigay n'avait pas son mot à dire.
08:50 C'était le monstre qui choisissait ses victimes.
08:53 Une décision a été prise par les autorités.
08:57 La lettre n'allait pas être publiée
09:00 parce que c'était une pièce à conviction pour l'enquête en cours.
09:05 Le Wichita Eagle a caché cette information au public
09:08 à la demande de la police
09:10 et n'a pas révélé l'existence d'un tueur en série.
09:13 Dans les années 70, la police avait convaincu les éditeurs
09:17 de ne pas semer un vent de panique sur la ville.
09:20 Sur des cassettes, je me suis enregistré dire
09:25 « Pourquoi j'ai fait ça ? » « Quelle en est la cause ? »
09:28 Et j'en suis venu à la conclusion que c'est le facteur X qui m'a poussé à agir.
09:33 Quand Dennis parle du facteur X,
09:36 il sous-entend qu'une force mystérieuse l'anime.
09:40 Le facteur X, c'est ce qu'on pourrait imaginer comme étant sa part d'ombre.
09:47 Il réfléchissait en permanence à des stratagèmes sexuels
09:51 qui lui permettraient de contrôler ses victimes.
09:54 Le facteur X, c'est une pulsion constante.
10:00 Encore aujourd'hui, si je vois quelque chose à la télé,
10:03 une photo, ou si je repense à mes anciens fantasmes,
10:06 je ressens encore de l'excitation sexuelle.
10:09 J'y peux rien, c'est toujours en moi.
10:12 Il prétend que ce fameux facteur X vit en lui
10:17 et que c'est ce facteur qui tient les rênes.
10:20 Lui ne peut rien faire contre ça.
10:23 C'est une façon de se laver les mains des décisions qu'il a prises
10:27 et des choses qu'il a faites.
10:30 Il a ainsi l'impression d'être plus que ce qu'il est réellement.
10:35 Si on n'arrive pas à le comprendre, alors il est supérieur à nous.
10:39 Si, au contraire, on peut trouver une logique derrière ses crimes,
10:43 il n'a plus rien de spécial.
10:46 C'est de la faute du facteur X.
10:49 Je n'ai pas décidé du jour au lendemain de tuer Léo Tero.
10:52 Ça a mis du temps.
10:54 L'envie a grandi en moi comme un volcan en ébullition.
10:58 Quand est-ce que tout a commencé ?
11:00 Ça remonte à mon enfance.
11:03 Revenons à votre enfance.
11:11 Vous n'avez pas beaucoup parlé de votre père
11:14 et de l'image que vous en avez.
11:17 Un instant, je reviens.
11:19 Je vous en prie.
11:21 C'est l'heure du déjeuner.
11:23 Quel est le menu ?
11:25 Une sorte de sauce bolognaise réchauffée
11:28 avec des oeufs brouillés et un biscuit.
11:31 Dennis Rader se voit comme quelqu'un de bien
11:35 qui a fait de mauvaises choses.
11:37 C'est faux, évidemment.
11:39 Mais il est vrai qu'il mène une vie ordinaire la plupart du temps.
11:43 Si vous voulez créer une connexion avec lui,
11:47 il faut lui parler des choses du quotidien
11:50 qui n'ont aucun rapport avec ses meurtres en série.
11:54 Vous pouvez manger pendant notre entretien,
11:57 si ça vous convient.
11:59 Je ne veux pas vous faire manquer un repas.
12:02 Revenons à votre enfance.
12:04 Mon père était mon héros.
12:07 C'était un modèle pour moi.
12:09 Il nous emmenait pêcher, il nous a appris à chasser.
12:13 Il cumulait deux boulots.
12:15 C'était quelqu'un de très occupé.
12:17 Vous diriez que vous étiez proche de lui ?
12:21 Oui, j'étais plus proche de lui que de maman.
12:24 Tous les deux étaient de bons parents.
12:27 On s'imagine souvent qu'un tueur en série
12:31 a forcément été victime de violences extrêmes
12:35 au cours de son enfance,
12:37 qu'elles soient physiques, sexuelles ou verbales.
12:42 Il faut qu'on élargisse notre perception,
12:46 car certains tueurs n'ont subi aucune maltraitance
12:50 dans leur jeunesse.
12:52 Dennis Rader est né dans un petit village
12:56 du sud-est du Kansas.
12:58 Ses grands-parents maternels et paternels
13:01 avaient une ferme.
13:03 Sa famille priait et allait à la messe.
13:06 Il a eu une enfance semblable
13:09 à celle de beaucoup de petits Américains.
13:13 Mais Rader ne s'est jamais débarrassé
13:16 du besoin d'attention qu'ont les enfants.
13:19 Ce qu'on remarque chez de nombreux tueurs en série,
13:23 en particulier chez ceux qui présentent
13:26 ce genre de profil psychopathe,
13:28 c'est une rupture dans le développement.
13:31 Bien qu'il soit devenu adulte,
13:34 ce besoin d'attention reste très infantile.
13:38 Rader était enfant.
13:40 Il a assisté à un événement
13:42 qu'il considère être le point de départ
13:45 de ses troubles.
13:47 - Ma mère passait l'aspirateur dans le salon
13:50 et en voulant aspirer sous l'un des canapés,
13:53 sa bague s'est coincée dans un ressort.
13:56 Elle n'arrivait pas à se libérer.
13:58 Ça lui faisait mal.
14:00 Donc elle m'a demandé d'aller chercher de l'aide.
14:03 Et c'est cette image de ma mère effrayée
14:06 prise au piège qui m'a fait pasculer du côté obscur.
14:11 - L'expression sur le visage de sa mère
14:16 est un élément clé du facteur X.
14:19 L'image de sa mère, habituellement en position de force,
14:23 alors sans défense, a modelé son évolution.
14:26 C'était cette expression qu'il voulait retrouver
14:29 sur le visage de ses victimes.
14:33 - Au cours de son enfance,
14:35 ses fantasmes sexuels ont rapidement évolué.
14:38 Ils sont peu à peu devenus de plus en plus malsains.
14:42 - J'ai commencé par les chats de la ferme.
14:48 J'avais construit une boîte
14:50 et j'avais fait un trou sur le dessus
14:52 de la taille d'une tête de chat.
14:54 Je mettais du lait dans un bol
14:56 et j'attendais qu'un chat passe par là.
14:59 Ensuite, je tirais sur une ficelle
15:01 et la boîte lui tombait de chez.
15:03 Quand il sortait sa tête par le trou,
15:06 je lui passais un noeud coulant autour du cou.
15:09 - Je l'ignorais.
15:11 - Pourquoi aimiez-vous pendre des chats?
15:14 - Ça m'excitait de les voir pendus.
15:17 - Il a avoué avoir torturé des chatons et des chats
15:23 lorsqu'il était enfant.
15:25 Beaucoup de tueurs en série s'en prennent aux chats
15:28 parce que leur cri de douleur
15:30 ressemblerait au cri d'une femme en détresse.
15:33 - Pourquoi n'a-t-il pas conscience
15:35 de l'immoralité de ses actions
15:37 et pourquoi y prend-il plaisir?
15:39 Il adorait faire naître le désespoir chez ses victimes.
15:43 Il aimait avoir le droit de vie et de mort sur elles.
15:47 Ce n'était malheureusement qu'un entraînement
15:50 pour ce qui allait suivre.
15:52 - Très jeune, une de ses obsessions
15:57 était le bondage.
15:59 Il a mené des expériences sur lui-même.
16:03 - Ma maîtresse de CM2 était une vraie dominatrice.
16:08 Elle s'entraînait à ses élèves les plus faibles, comme moi.
16:12 Elle est devenue la première victime de mes fantasmes.
16:16 Je faisais le mur et je l'espionnais par sa fenêtre.
16:20 Je l'apercevais parfois dans sa chambre.
16:23 Ca a été ma première expérience sexuelle.
16:27 C'était pas une pratique normale.
16:30 J'étais pas avec une fille.
16:32 Je me suis attaché le long d'une haie sur une clôture
16:36 et j'ai ressenti quelque chose d'inédit.
16:39 Je me suis dit "mais qu'est-ce qui se passe?"
16:42 Et pour retrouver cette sensation,
16:44 je me suis tourné vers le bondage.
16:47 - La corde est déjà un élément excitant pour lui.
16:51 Le sexualisme est une pratique qui lui donne un sentiment de puissance.
16:56 Si on ajoute à ça une femme de son entourage qu'il souhaite dominer,
17:01 on arrive à la jouissance.
17:03 C'est la genèse de sa paraphilie.
17:06 La paraphilie déclenche un désir sexuel
17:10 qui est considéré comme déviant.
17:13 Parfois, les personnes atteintes
17:16 ne peuvent éprouver du désir d'aucune autre manière.
17:20 Mais au fur et à mesure,
17:22 il a besoin d'aller toujours plus loin pour stimuler ses sens
17:26 et pour ressentir de l'excitation.
17:28 Son fantasme prend une toute autre ampleur
17:31 lorsqu'il décide de le mettre en pratique sur autrui.
17:35 - On retrouve très clairement ces fantasmes d'enfance
17:38 dans le meurtre d'Eotero.
17:40 Les quatre victimes étaient ligotées, étranglées ou pendues,
17:44 comme les chats.
17:46 Il a recréé chez ces victimes
17:48 une impression d'impuissance vue sur le visage de sa mère
17:51 lorsque sa main était coincée sous le canapé.
17:54 - Quand Lemonyon est devenu chef de la police en 1976,
18:02 personne n'était encore sur la piste de B.T.K.
18:06 Après 1974,
18:08 on n'a plus entendu parler de lui pendant deux ans et demi.
18:12 Tellement de temps s'était écoulé
18:15 que certains d'entre nous présumaient qu'il était en prison
18:18 ou qu'il était mort.
18:20 - Ce que les autorités ignoraient,
18:24 c'était que Rader avait fondé une famille à Park City,
18:28 dans la banlieue de Wichita.
18:30 Dennis et sa femme avaient eu leur premier enfant en 1975.
18:35 Rader s'était fait embaucher par une société de sécurité.
18:42 C'était le travail idéal pour lui.
18:45 - Dennis allait vérifier les installations de sécurité
18:48 dans les foyers.
18:50 C'est tout de même ironique.
18:52 - Ce travail n'a fait qu'encourager son instinct de prédateur.
18:56 Il a appris de nouvelles techniques.
18:58 Il savait comment pénétrer dans une maison
19:01 sans se faire repérer par le système de sécurité.
19:04 - J'aimais aller jeter un coup d'oeil dans les dressings des gens
19:07 et fouiller dans leurs tiroirs.
19:09 Je trouvais des bas nylons, des petites culottes,
19:12 et je repartais avec.
19:14 C'était excitant.
19:16 - Personne ne s'est jamais plaint d'objets manquants ?
19:20 - Non, je prenais mes précautions.
19:23 - Pendant que la femme de Rader s'occupait de leur bébé à la maison,
19:27 il a recommencé à donner vie à ses fantasmes.
19:30 Son nouveau travail lui permettait de repérer de futures victimes.
19:33 - Il était toujours à la recherche de sa prochaine victime.
19:37 Il surveillait en permanence les activités de ceux qu'il appelait ses projets.
19:40 Pendant le moment que j'ai passé avec lui,
19:43 il n'a cessé de me répéter,
19:45 "Si mon projet suit une routine régulière,
19:47 je ne donne pas cher de sa peau."
19:50 - Une fois que vous saviez à qui vous alliez vous attaquer,
19:54 que ressentiez-vous ?
19:56 - Eh bien, c'est un peu comme la chasse au gros gibier.
20:01 Une fois que le chasseur a l'animal dans le viseur de son fusil,
20:05 c'est terminé.
20:07 - Qu'est-ce qui t'a rendu aussi taré ?
20:13 - Nous sommes dans le quartier où Dennis Rader avait l'habitude de roder.
20:22 Il regardait les maisons, il entrait dans les jardins,
20:25 il s'adonnait au voyeurisme, à la recherche de nouveaux projets.
20:29 Ce qui lui plaisait dans ce quartier,
20:33 c'est qu'il était près de l'autoroute.
20:36 Il pouvait s'enfuir rapidement.
20:39 Pour Rader, un projet est un incident.
20:45 Il échafaude un plan, il prend quelqu'un pour cible
20:50 et il prévoit de commettre un crime.
20:54 Il a donné des noms à ses victimes.
20:57 L'une d'elles jouait du piano, il l'a appelée "Projet Piano".
21:02 Il a ainsi organisé tous ses crimes.
21:05 - Ça m'est venu un jour.
21:08 Je devais leur trouver des surnoms.
21:11 Les marins nomment bien leurs bateaux
21:14 et les pétroliers leurs puits de pétrole.
21:17 - Quand on analyse la situation d'un point de vue psychologique,
21:22 on comprend qu'il déshumanise ses victimes.
21:25 Il se détache d'elles,
21:31 la douleur ressentie, le deuil des proches.
21:34 Rien de tout ça ne le touche, car ce sont des projets.
21:38 Le 17 mars 1977, presque 3 ans après le meurtre de Catherine Bright,
21:47 Rader se sent de plus en plus oppressé par ses fantasmes.
21:51 Il est prêt à tuer à nouveau.
21:54 Rader avait plusieurs projets potentiels en tête.
22:00 Ce jour-là, il portait un costume en tweed,
22:03 de belles chaussures et une mallette.
22:06 C'était son costume de James Bond.
22:09 Il se voyait comme un espion.
22:12 Quand il est arrivé à son premier projet, le "Projet Vert",
22:17 il a frappé à la porte et personne n'a répondu.
22:20 Ce n'était pas un problème,
22:22 parce qu'il avait repéré un autre projet un peu plus loin.
22:26 Il a enfilé son costume de twerks et rien ne pourrait l'arrêter.
22:31 J'étais équipé pour passer à l'acte, mais le "Projet Vert" est tombé à l'eau.
22:37 Je suis allé frapper à deux ou trois autres portes. J'étais lancé.
22:41 Ensuite, Rader se rend au "Projet Blackout".
22:46 Une fois de plus, sans résultat.
22:49 Il ne peut pas finir cette journée sur un échec.
22:53 C'est alors qu'il voit un petit garçon dans la rue.
22:56 Il se dit que la mère de cet enfant doit forcément être à la maison.
23:01 Ce n'était pas prévu, mais l'opportunité s'est présentée.
23:06 J'avais déjà un plan en tête. J'ai saisi ma chance.
23:10 Dans ma tête, j'avais encore cinq ans, même si j'en avais six.
23:17 Je venais de fêter mon anniversaire.
23:21 Ma mère était à l'été.
23:24 Elle m'avait envoyé au bout de la rue acheter de la soupe.
23:28 Sur le retour, un homme m'a arrêté.
23:32 Il m'a montré la photo d'une femme et d'un enfant,
23:35 et il m'a demandé si je les connaissais.
23:38 Non, monsieur, je ne les connais pas.
23:43 Quinze minutes plus tard, le voilà qui frappe à la porte.
23:50 Quand j'ai ouvert, je me suis à nouveau retrouvé face à lui.
23:54 Il m'a poussé et il est entré.
23:57 Il a baissé les stores et il a éteint la télé.
24:01 Il a sorti une arme dessous sa veste.
24:05 Après ça, il nous a emmenés dans la salle de bain.
24:10 Il a enfermé tous les enfants avec une couverture et quelques jouets.
24:17 Il a poussé le lit devant la porte.
24:21 Il y avait une fente dans la porte,
24:24 juste assez large pour voir ce qui se passait de l'autre côté.
24:28 Je voyais tout.
24:31 Je l'ai vu attacher ses mains et ses pieds derrière son dos.
24:38 Ensuite, il a fait un pas dans la salle.
24:42 Je l'ai vu tomber.
24:45 Ensuite, il a mis un sac plastique sur sa tête.
24:50 Il a noué une corde autour de son cou.
24:53 Elle était face contre terre.
24:56 Puis il est parti.
25:01 Je tambourinais contre la porte.
25:05 J'ai finalement réussi à y faire un trou.
25:09 On est sortis.
25:13 Je me suis pressivité vers ma mère.
25:17 Un instant.
25:20 C'est une image gravée dans mon cerveau.
25:33 Je ne l'oublierai jamais.
25:42 Dès qu'on interroge un survivant ayant eu affaire à un agresseur,
25:46 on en apprend davantage sur le mode opératoire de l'agresseur en question.
25:51 Avait-il l'air déterminé ? Qu'a-t-il dit ?
25:55 Pour qui s'est-il fait passer ?
25:58 Shirley a dit à ses enfants de rester calmes,
26:01 parce qu'elle ne savait pas ce qui l'attendait ce jour-là.
26:05 Elle aurait pu leur dire, "Criez plus fort,
26:08 il faut que les voisins vous entendent."
26:12 Mais Raider l'a rassurée, il lui a dit,
26:14 "Si vous faites ce que je vous dis, je vous laisserai la vie sauve."
26:18 Dennis Raider était un fou sans merci que rien n'arrêtait.
26:25 J'ai toujours eu beaucoup de peine pour Steve et pour ce qui lui est arrivé.
26:31 BTK ne s'est pas contenté de tuer sa mère.
26:35 Il l'a tué lui aussi.
26:38 Le souvenir de ma mère m'a complètement dévoré pendant une longue période.
26:44 Je me fichais de ce qui m'arrivait, d'où j'allais.
26:50 Je me fichais de mourir.
26:54 Il m'arrive encore de vouloir mourir.
27:03 Chez Shirley Vian, Raider ne fait preuve d'aucune empathie envers les enfants.
27:08 Il ne les considère pas comme des êtres humains.
27:12 Il a lui-même une femme et un bébé,
27:15 et pourtant, il semble ne ressentir aucune compassion envers ses enfants,
27:21 qui assistent à une scène terrible à travers la porte,
27:24 alors qu'il assassine leur mère.
27:27 Le fait que les enfants aient été présents chez Shirley Vian, vous a-t-il dérangé ?
27:34 Non, c'était elle qui m'intéressait.
27:37 Pendant la Seconde Guerre mondiale,
27:39 quand les pilotes de bombardiers se faisaient attaquer par des avions ennemis,
27:43 ils devaient garder en vue leur objectif et détruire ce qu'ils avaient à détruire.
27:48 Rien d'autre n'avait d'importance.
27:50 C'était le but de ma mission.
27:52 Vous êtes-vous inquiété de ce qui pouvait leur arriver ?
27:55 Non, mais ils étaient assez âgés pour se débrouiller tout seuls.
28:00 Rader ne sait que très peu soucier d'eux.
28:04 C'est ainsi que fonctionne le cerveau d'un psychopathe.
28:08 L'objectif final est tout ce qui importe,
28:10 et tous les moyens sont bons pour y arriver.
28:13 Après le meurtre de Vian,
28:18 BTK était à nouveau un sujet de préoccupation pour la police de Wichita.
28:22 Certains ont avancé que Shirley Vian était une de ses victimes,
28:26 d'après la manière dont elle avait été ligotée.
28:29 En effet, elle avait également été attachée au cadre du lit.
28:33 On a retrouvé du sperme non loin de son corps.
28:37 Dans la plupart des cas, on a relevé des traces de sperme sur le corps ou à côté,
28:41 mais ce n'était pas des viols puisqu'il n'y a pas eu pénétration.
28:45 Je n'ai jamais violé de femme.
28:48 Ce n'était pas mon truc.
28:51 Je ne poussais pas le vice aussi loin.
28:54 Même les tueurs en série ont leurs limites.
28:57 Ça, c'était la mienne.
29:00 Je ne suis pas un violeur.
29:02 Ce qui est étrange avec Dennis Rader,
29:05 c'est qu'il n'a pas l'air de se rendre compte que le meurtre est le pire des crimes.
29:11 Quand il dit qu'un viol serait pousser le vice trop loin,
29:15 c'est absurde.
29:17 Dans ses fantasmes, il violait ses victimes.
29:21 On a retrouvé Shirley avec un sac sur la tête.
29:25 Le sac était attaché à l'aide d'une chemise de nuit.
29:29 C'était signé BTK.
29:33 C'était des nœuds bien particuliers.
29:35 Le tueur ne s'était pas contenté de faire des tours avec une corde.
29:39 Les nœuds et les cordages répondaient à une certaine symétrie.
29:43 C'est là qu'apparaît l'aspect sadomasochiste des rapports de BTK avec les victimes.
29:48 Rader ne les ligotait pas par simple pragmatisme,
29:52 mais parce que cela lui procurait du plaisir.
29:55 J'ai fait des nœuds de cabestan pour les mains et les pieds.
29:59 C'est un nœud très compliqué à défaire.
30:02 Une fois qu'il est bien serré, impossible de le dénouer.
30:07 C'était un de mes préférés.
30:09 J'aimais aussi prendre une longue corde pour en faire un nœud coulant.
30:14 Dennis Rader essayait souvent différents types de liens et de nœuds
30:19 afin de laisser une certaine amplitude de mouvement à ses victimes,
30:23 ou au contraire, afin de les restreindre davantage.
30:27 C'est un aspect de la paraphilie, la sensation de pouvoir et de contrôle.
30:31 C'est aussi un aspect de son fantasme.
30:35 Dennis Rader emportait des éléments de la scène de Grimm
30:39 à l'instar de nombreux tueurs en série.
30:41 Il prenait des vêtements de la victime qu'il portait ensuite
30:44 et dont il se servait pour ses activités érotiques.
30:49 On était sûr que lorsqu'on trouverait ce type,
30:52 on saurait tout de suite que c'est le bon,
30:54 parce qu'on découvrirait tous les objets qu'il avait volés à ses pauvres victimes.
30:59 Rader idolâtrait les tueurs en série connus.
31:02 Il leur enviait leur notoriété et l'attention qu'ils recevaient.
31:05 Il voulait qu'on sache qu'il était comme eux.
31:09 Il avait peur que le fils de Shirley Vian ait vu son visage.
31:14 Il avait peur qu'il ne se rendrait pas compte
31:17 de la façon dont les autres tueurs se comportaient.
31:20 Il avait peur qu'il ne se rendrait pas compte
31:23 de la façon dont les autres tueurs se comportaient.
31:26 Il avait peur qu'il ne se rendrait pas compte
31:29 de la façon dont les autres tueurs se comportaient.
31:32 Il a vu son visage.
31:34 Il souhaitait être reconnu pour ce crime,
31:37 mais il ne voulait pas forcer le destin.
31:40 Il n'a pas immédiatement contacté la police ou la presse.
31:43 Depuis combien de temps vous attrayessiez-vous aux autres tueurs en série ?
31:47 Depuis l'âge de 14 ans.
31:50 Je crois que j'ai été inspiré par un Californien
31:53 qui a été tué par un homme.
31:56 Il a été tué par un homme.
31:59 Il a été tué par un homme.
32:02 Il a été tué par un homme.
32:05 Il a été tué par un homme.
32:08 Il a été tué par un homme.
32:11 Il a été tué par un homme.
32:14 Il a été tué par un homme.
32:17 Il a été tué par un homme.
32:20 Il a été tué par un homme.
32:23 Il a été tué par un homme.
32:26 Il a été tué par un homme.
32:29 Il a été tué par un homme.
32:32 Il a été tué par un homme.
32:35 Il a été tué par un homme.
32:38 Il a été tué par un homme.
32:41 Il a été tué par un homme.
32:44 Il a été tué par un homme.
32:47 Il a été tué par un homme.
32:50 Il a été tué par un homme.
32:53 Il a été tué par un homme.
32:56 Il a été tué par un homme.
32:59 Il a été tué par un homme.
33:02 Il a été tué par un homme.
33:05 Il a été tué par un homme.
33:08 Il a été tué par un homme.
33:11 Il a été tué par un homme.
33:14 Il a été tué par un homme.
33:17 Il a été tué par un homme.
33:20 Il a été tué par un homme.
33:23 Il a été tué par un homme.
33:26 Il a été tué par un homme.
33:29 Il a été tué par un homme.
33:32 Il a été tué par un homme.
33:35 Il a été tué par un homme.
33:38 Il a été tué par un homme.
33:41 Il a été tué par un homme.
33:44 Il a été tué par un homme.
33:47 Il a été tué par un homme.
33:50 Il a été tué par un homme.
33:53 Il a été tué par un homme.
33:56 Il a été tué par un homme.
33:59 Il a été tué par un homme.
34:02 Il a été tué par un homme.
34:05 Il a été tué par un homme.
34:08 Il a été tué par un homme.
34:11 Il a été tué par un homme.
34:14 Il a été tué par un homme.
34:17 Il a été tué par un homme.
34:20 Il a été tué par un homme.
34:23 Il a été tué par un homme.
34:26 Il a été tué par un homme.
34:29 Il a été tué par un homme.
34:32 Il a été tué par un homme.
34:35 Il a été tué par un homme.
34:38 Il a été tué par un homme.
34:41 Il a été tué par un homme.
34:44 Il a été tué par un homme.
34:47 Il a été tué par un homme.
34:50 Il a été tué par un homme.
34:53 Il a été tué par un homme.
34:56 Il a été tué par un homme.
34:59 Il a été tué par un homme.
35:02 Vous aimiez que la peur se lise sur le visage de vos victimes ?
35:06 Oui, ça faisait naître le désir en moi.
35:09 Avec Fox, tout s'est passé sans accroc.
35:12 Même si je ne voyais pas son visage,
35:15 le fait de savoir ce que je lui avais fait me suffisait.
35:19 Quand ma mère s'est coincée le doigt sous le canapé,
35:22 elle se débattait.
35:25 Alors qu'il se tenait à cheval sur elle, il s'est penché et lui a murmuré,
35:28 "Je suis bitiqué à un vrai sale type."
35:31 C'était la deuxième scène de crime où on a prélevé de l'ADN
35:34 grâce à des tâches de liquide séminal.
35:37 On les a trouvées sur une des chemises de nuit posées sur le lit.
35:40 Après l'incident, j'ai eu le temps de fouiller dans ses affaires.
35:45 J'ai pris ses plus beaux vêtements,
35:48 des combinaisons, des bas, ce genre de choses.
35:51 C'étaient mes trophées.
35:54 Quand il nous a raconté comment il avait tué Nancy Fox,
35:57 il nous a rapporté avec précision tous les détails du meurtre,
36:01 les supplications, les mots échangés, la peur.
36:06 Il avait tout mémorisé
36:09 et il revivait ces instants jour après jour dans son monde de fantasmes.
36:13 Bien qu'il ait l'air normal vu de l'extérieur,
36:16 ça donne une idée du monstre qu'il était à l'intérieur.
36:19 Quand je suis rentré chez moi, ma femme était là.
36:24 J'ai dû mentir pour expliquer pourquoi je rentrais aussi tard.
36:27 Notre voiture faisait des siennes à l'époque,
36:30 donc je m'en suis servi comme excuse.
36:33 Nancy Fox vivait dans une toute petite maison.
36:39 Il avait clairement choisi un endroit
36:42 qui lui permettait de garder le contrôle total de la situation.
36:46 Son objectif était de lui faire comprendre
36:51 qu'elle ne pouvait rien contre lui
36:54 et qu'elle ne pouvait pas lui échapper.
36:57 De cette manière, il pouvait s'adonner librement à son fantasme.
37:02 Rader a déclaré que Nancy Fox était son projet préféré
37:06 parce que tout s'était déroulé selon ses plans.
37:09 Maintenant, il voulait que le monde sache
37:13 que B.T.K. avait frappé à nouveau.
37:16 Il a appelé la police,
37:18 puis il a écouté les nouvelles.
37:21 C'était son œuvre.
37:24 Il voulait trouver un article de journal qui parlait de lui
37:27 pour le découper et le garder en souvenir.
37:31 Lors d'une froide matinée de décembre 1977,
37:37 la police a reçu un appel anonyme.
37:40 (Bruit de téléphone)
37:42 (Musique)
38:07 (Bruits de télévision)
38:10 Les enquêteurs trouvaient le tueur bien à regard.
38:34 Quand j'ai appelé pour Fox,
38:37 l'incident s'était déjà passé et personne n'en parlait.
38:40 J'ai voulu jouer au chat et à la souris.
38:43 J'ai passé un coup de téléphone, ce qui était stupide.
38:46 J'avais peur que la personne au bout du film
38:49 m'identifie et dise "mais je connais cette voix, c'est Dennis Rader".
38:52 Il n'avait pas imaginé que ce coup de téléphone
38:56 le mettrait tant en danger.
38:59 Il a craint de se faire arrêter à plusieurs reprises.
39:02 Le fait de passer entre les mailles du filet
39:05 le confortait dans l'idée qu'il n'était pas comme les autres.
39:08 Il était forcément plus intelligent que la police.
39:12 Il a dit plus tard que cet appel était la chose la plus insensée qu'il ait faite,
39:17 parce que la police avait désormais un enregistrement de sa voix.
39:21 Cela fait presque trois ans qu'il a laissé la lettre à la bibliothèque
39:26 après le meurtre d'E.O. Tero.
39:30 Il est en manque de notoriété.
39:33 Il a deux fois plus de meurtres au compteur,
39:36 mais la police n'a toujours pas mentionné l'existence d'un tueur en série à Wichita.
39:39 Les autorités ont l'ascendant sur la situation,
39:44 ce qui pousse B.T.K. à contacter la presse.
39:47 Je travaillais chez CAKE TV en tant que chef de la photographie.
39:52 La réceptionniste a appelé le bureau.
39:56 Elle a dit "on a reçu une lettre bizarre".
40:00 J'y ai jeté un oeil.
40:03 C'était une lettre qui parlait de Nancy Fox
40:06 et qui décrivait les faits en détail.
40:09 La phrase la plus glaçante de cette lettre était la suivante.
40:12 "Combien de personnes dois-je encore tuer pour que les journaux parlent de moi ?"
40:16 B.T.K.
40:22 Le producteur en charge, Ron Lewin, a reçu la lettre.
40:25 Il est avec nous aujourd'hui pour nous donner les informations.
40:28 Le communiquement est arrivé en forme d'une lettre typée à deux pages
40:31 qui a été envoyée à CAKE, channel 10.
40:34 Elle a été signée avec le nom B.T.K.
40:37 B.T.K. a claimé avoir étranglé un total de 7 femmes.
40:40 7 personnes, plutôt, mais principalement des femmes.
40:43 Il a donné une liste de ses victimes, en commençant par le numéro 5.
40:46 Pendant l'enregistrement du journal télévisé,
40:50 la police est entrée dans le studio.
40:53 On a enchaîné sur une interview de Lemoyne.
40:56 Lemoyne, le chef de la police,
41:19 a décidé qu'il était de son devoir de mettre en garde le public
41:22 contre le tueur en série qui sévissait à Wichita.
41:25 "Cet homme se cache parmi nous. Personne n'est à l'abri."
41:30 Quand on a annoncé qu'il y avait un tueur en série en liberté à Wichita,
41:35 comment avez-vous réagi ?
41:38 Ça a été une sacrée montée d'adrénaline.
41:41 Ça n'était pas une bonne nouvelle, mais en même temps,
41:44 on prenait enfin conscience de mon existence.
41:47 On peut dire que ça a flatté mon écho.
41:50 Dennis Rader adorait l'idée d'être un tueur en série.
41:54 C'était l'aspect le plus intéressant de son identité.
41:59 C'est ce constant besoin d'attention qui le mènera à sa perte.
42:04 La nouvelle a fait l'effet du noir.
42:16 Toute la ville a été retournée par ce cataclysme.
42:19 200 000 habitants ont vu leur vie bouleversée.
42:22 Les gens étaient terrifiés.
42:29 À Wichita, on se demandait combien vont encore mourir.
42:33 Les gens ont pris peur.
42:44 Elle a détourné le regard et lui a sauté dessus.
42:47 Il avait prévu d'assassiner de nombreuses autres jeunes femmes.
42:51 Les gens n'allaient pas tarder à rencontrer la mort.
42:55 Les pulsions sexuelles se sont faites de plus en plus fortes.
42:59 Les gens ont pris peur.
43:02 [SILENCE]