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[#Exclusif] Interview de Honorine Ngou Enseignante retraitée

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Transcription
00:00 Je suis Honorine N'Gou, ancienne enseignante au département des lettres modernes de l'université Omar Bongo
00:07 où j'ai enseigné de novembre 1985 à décembre, on va dire oui, octobre 2022.
00:18 Ça fait donc un an que je suis à la retraite.
00:23 Je suis aussi écrivaine, bien sûr, libraire et bientôt bibliothécaire et éditrice.
00:32 En fait, je suis dans le monde de l'art, de l'éducation et de la formation.
00:37 Je dois d'abord rendre grâce à Dieu.
00:46 Rendre grâce à Dieu pour l'aboutissement de ce dossier épineux et que beaucoup de Gabonais et de Gabonaises ont attendu.
00:58 Malheureusement, beaucoup sont partis dans la frustration, dans la désolation, avec colère, dans la colère.
01:08 Et c'est aussi l'occasion pour moi de tirer, de dire merci et d'encourager, de féliciter les nouvelles autorités, c'est-à-dire le CTRI.
01:24 Vous savez, un homme ne vaut pas par les promesses.
01:30 Un homme vaut par la réalisation de ses promesses, des promesses qu'il a faites.
01:37 En un laps de temps, les nouvelles autorités ont posé deux actes, ou bien deux actions, ont réalisé deux actions fondamentales.
01:50 À l'encontre, comment dire, à l'endroit de la jeunesse, par l'octroi des bourses aux élèves méditants,
01:59 et à l'endroit des retraités par, on va dire, le paiement de ses pensions, la valorisation de ses pensions et la rimage de ses pensions au nouveau système de rémunération.
02:14 Et tout s'est passé en un laps de temps.
02:17 Pour moi, c'est un acte de citoyenneté, un acte citoyen.
02:23 Je crois que beaucoup de retraités sont morts, je l'ai dit plus haut, en espérant recevoir, enfin avoir cette pension.
02:38 Et nous, vous savez ce que je veux dire, nous avons la grâce et le bonheur.
02:43 Moi je dis que je suis heureuse, je suis heureuse que ma pension ait été valorisée et animée.
02:53 Et je partage aussi la joie d'autres retraités, dont mon commentaire est un commentaire de félicitation, de satisfaction, d'encouragement.
03:09 C'est ça, quand on aime son pays. Il faut des actes forts, il faut des signes forts.
03:16 Et Brice Clotaire-Houligui, le général Brice Clotaire-Houligui, a montré effectivement qu'il ne veut pas rester dans le domaine de la théorie ou des promesses,
03:29 mais qu'il veut que le Gabonais, lambda même ceux qui ont, parce que les retraités se sentaient maltraités, oubliés, méprisés,
03:39 et il veut leur donner de la dignité, il veut leur donner de l'espoir et pourquoi pas de l'espérance.
03:48 Donc je suis tout à fait contente, heureuse, et je félicite le CCPEF aussi pour le travail abattu,
03:56 parce que ce n'était pas simple de payer plus de 26 000 retraités en un laps de temps.
04:08 Et puis, je dis une félicitation spéciale à la déléguée provinciale de l'Estuaire, Mme Mengue, qui accueille les retraités.
04:19 Moi je suis allée à son bureau sans savoir qui elle était, avec beaucoup de professionnalisme, avec beaucoup de chaleur, avec beaucoup de respect.
04:27 Et c'est ce qu'on veut pour le Gabon qui arrive, pour le Gabon nouveau.
04:31 Des gens qui aiment leur pays, qui font leur travail avec beaucoup de compétences, avec beaucoup d'enthousiasme,
04:40 et ça ne peut donner que les résultats que nous connaissons aujourd'hui et qui réjouissent tout le monde.
04:46 Lorsqu'effectivement on regarde le coût de la vie au Gabon, on peut se dire que beaucoup de retraités vivront encore en dessous de leurs moyens.
04:59 Mais je crois que c'est peut-être une proposition que je fais au gouvernement.
05:07 Les prix ont tellement augmenté que les commerçants vont prendre d'une main ce que nous avons reçu de l'autre.
05:16 Il faut une sorte, enfin, un regard sur les prix qui montent de manière vertigineuse.
05:22 Il faut un contrôle, parce que je ne sais pas.
05:27 Je crois que si je n'ai pas fait de statistiques, je le dis comme ça, le Gabon fait partie des pays d'Afrique où le coût de la vie est très élevé.
05:37 Donc si les produits de première nécessité coûtent aussi cher, la limite et tout ce qu'on a pu faire pour que les conditions de vie des retraités soient améliorées,
05:51 ce serait comme une louche, un brin de sel, une pincée de sel dans la mer.
06:02 Donc il faut absolument qu'on essaye de contrôler vraiment les prix avec rigueur, avec efficacité,
06:11 pour que les retraités et même les travailleurs puissent vivre décemment.
06:16 Parce que qu'on soit travailleurs au Gabon aujourd'hui, élèves ou retraités, nous sommes tous à la même enseigne.
06:23 D'où l'exigence de faire un effort à ce niveau-là pour que ce que nous avons pu obtenir puisse nous servir pour vivre et pour faire autre chose.
06:36 En dehors des pensions, les pensions sont déjà là, parce que quand vous êtes retraité, il ne vous reste que ça.
06:44 Mais on peut imaginer autre chose pour les retraités par exemple.
06:48 Moi je me dis, si certains retraités sont actifs, moi je suis à la retraite, mais je suis une retraitée active, j'ai plein de projets, etc.
07:00 Le gouvernement peut par exemple financer les projets de certains retraités, sur le plan parce qu'il y a des retraités qui veulent par exemple faire de l'agriculture.
07:08 Moi je suis dans l'agriculture. Il y a des retraités qui sont par exemple dans l'exploitation du bois.
07:16 Pourquoi pas ? Le gouvernement peut prévoir une "caisse de solidarité" pour soutenir ces gens-là.
07:25 Ça leur permettra d'avoir des revenus en plus, en dehors de ce qu'ils perçoivent.
07:30 Parce qu'effectivement, si vous n'êtes pas... Il y a des retraités qui ne sont pas propriétaires, qui louent.
07:38 Si leur retraite a été valorisée, je me dis, il a 300 000 francs par exemple de retraite, il paie le loyer, il doit manger, il a des enfants, des petits-enfants, il doit se soigner.
07:47 Vous voyez ? Il vit encore là, comment dire, en dessous de ses moyens.
07:56 Donc on peut prévoir une "caisse de solidarité" où le gouvernement pourrait financer les projets des retraités.
08:07 Un financement à hauteur de tel ou tel ou tel.
08:10 Parce qu'une personne comme moi, je vous dis, je peux encore travailler même pendant 10 ans, je le sens dans ma tête, je le sens encore dans mon corps.
08:18 C'est une grâce. Et il y a beaucoup de retraités comme ça.
08:21 Plutôt que de les laisser se scléroser, être figés, et puis luminer leur misère,
08:30 le gouvernement peut créer quelque chose en leur demandant de mettre en place des projets.
08:41 Vous savez, à 60 ans, 70 ans, on n'est pas encore, on n'est pas morts, même jusqu'à 80 ans.
08:47 On m'a dit qu'aux Etats-Unis, celui qui a fait le KFC, il avait 70-80 ans.
08:55 Il a monté cette affaire alors qu'il était à la retraite, etc.
08:59 Donc, on peut leur donner encore de l'espoir et puis dynamiser leur cerveau
09:08 en leur permettant de mettre en place des projets financés par l'État.
09:12 Et ces projets, et ce qu'ils peuvent, comment dire, gagner,
09:18 peut leur permettre de renforcer, ou bien de renforcer leurs revenus.
09:26 Ça, c'est peut-être une proposition que je fais qui n'a rien à voir avec les pensions,
09:30 qui sont déjà là. Parce que si on dit qu'il faut encore valoriser les pensions,
09:35 la masse salariale risque d'exploser. Et on doit investir pour d'autres secteurs.
09:43 Il y a la route, il y a les écoles, il y a l'hôpital, etc.
09:46 Non, moi, à mon sens, je suis satisfaite, même si j'ai travaillé à l'université pendant 37 ans.
09:54 37 ans de ma vie. J'ai commencé quand j'avais 28 ans.
09:58 De 28 ans à 65 ans. Je trouve que c'est assez injuste que le gouvernement gabonais
10:05 ne me paye pas mes services rendus.
10:08 Ça, c'est mon, comment dire, c'est ma grande, ma grosse frustration.
10:15 Et je me suis dit que j'adresserais une lettre au président de la République,
10:19 parce que, surtout que vous avez été, j'ai parlé, j'ai, on va dire,
10:23 corriger des milliers de copies. J'ai dirigé des centaines de rapports
10:29 et de mémoires de licence. Je vous dis, de 28 ans à 65 ans.
10:34 Quand je vais à la retraite, le gouvernement gabonais peut quand même faire l'effort
10:38 de me payer les services rendus. Ça, moi, je suis dans le livre,
10:43 je suis dans l'éco-tourisme, je suis dans l'agriculture,
10:50 je suis, je suis, je suis. Ce que l'État peut me donner, mon dû,
10:54 peut me permettre effectivement de m'autofinancer et de financer mes projets.
10:59 En dehors de ça, l'État peut effectivement penser à une, je ne sais pas moi,
11:06 je vous ai dit tout à l'heure, une caisse, la caisse du seigneur,
11:11 peut appeler ça la caisse du seigneur, pour soutenir les seigneurs
11:17 qui veulent entreprendre des choses après leur retraite.
11:21 Je veux dire aux Gabonais qu'ils ne doivent pas oublier le 30 août 2023.
11:30 C'est une date historique, que tout Gabonais doit avoir en mémoire.
11:36 Qui équivaut à quoi ? À une nouvelle existence, une nouvelle vigueur,
11:42 une nouvelle manière de voir, d'être, de se comporter, d'aimer le Gabon.
11:50 D'aimer le Gabon. Parce que j'entends des critiques à gauche et à droite,
11:57 et des critiques qui ne sont pas constructives, concernant l'action du CTRI.
12:04 Je veux bien. Mais le développement d'un pays est étroitement lié à la réforme des mentalités.
12:13 Le CTRI donne la voie. Ils veulent conduire le Gabon vers la félicité.
12:21 Tous les Gabonais, qu'ils aient été dans l'ancien système ou pas,
12:28 doivent essayer de se mettre ensemble pour que nos points de vue divergent
12:33 et que nous puissions atteindre cet objectif-là, amener le Gabon vers la félicité.
12:39 Ça veut dire que nos anciennes pratiques, nos anciennes méthodes,
12:44 nos anciens comportements qui visaient à bloquer le développement du Gabon,
12:50 manque de patriotisme, manque d'intégrité, manque de complaisance dans la médiocrité,
13:00 tout ce qui empêche l'essor du Gabon doit être revu et oublié en un laps de temps.
13:10 Le CTRI a fait, comme je le disais tout à l'heure, s'occuper du Gabon qui s'en va,
13:21 les personnes âgées, et du Gabon qui vient, la jeunesse.
13:27 Pour moi, Gabonaise et Gabonaise qui s'en va, c'est des actions prometteuses,
13:35 formes porteuses, on va dire, d'avenir, qu'il faut absolument encourager.
13:41 Et on ne peut les encourager qu'en soutenant ce qui est positif,
13:45 en faisant des propositions qui visent à l'amélioration, à la refondation,
13:50 et à la restauration du Gabon, pas seulement sur le plan institutionnel,
13:55 mais sur le plan culturel, sur le plan politique, sur le plan mental,
14:00 sur le plan spirituel, en fondant la construction du Gabon sur Dieu.
14:06 Il y a un, il n'était pas juif, il était russe, il s'appelait Alexandre Solzhenitsyn,
14:14 un dissident russe, il a écrit dans un texte qui s'appelle "L'archipel du Goulag",
14:20 il a dit "L'homme a oublié Dieu, tout vient de là".
14:25 Le Gabon a oublié Dieu, avec sa justice, avec son amour, avec sa vérité, avec son pardon,
14:35 et tout ce qui nous est arrivé vient de là.
14:39 Poussions-nous revenir et rebâtir le Gabon sur Dieu et ses valeurs ?
14:46 Et le Seigneur fera le reste en utilisant l'Oligéma comme instrument
14:53 pour porter le Gabon, mener le Gabon vers le haut.
14:56 C'est mon mot de fin, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer.
15:01 [Générique]
15:14 [SILENCE]

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