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Volodymyr Zelensky était l'invité exceptionnel de Calvi 3D ce lundi pour évoquer la situation sur le front, le soutien international ou encore les menaces contre sa propre personne

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00:00 Bonsoir Monsieur le Président, merci infiniment d'accorder cette interview exclusive à BFM TV et à nos confrères du Monde,
00:06 entretien mené avec notre consoeur, directrice éditoriale du Monde Sylvie Koffman et Ulysse Gosset, éditorialiste de politique étrangère de BFM TV.
00:14 Monsieur le Président, nos envoyés spéciaux sur le terrain évoquent une situation extrêmement difficile de vos troupes sur le front.
00:21 Quelle est la situation exacte de votre armée et de la contre-offensive ukrainienne au moment où nous parlons ?
00:27 Je veux remercier de votre question. Je tiens à vous remercier de l'attention que vous prêtez à l'Ukraine pour ce direct, pour votre temps.
00:36 Je tiens à remercier la France pour son soutien. En ce qui contient la situation sur le front,
00:43 je viens d'avoir une réunion militaire où j'écoute off-line et on-line les responsables depuis le front, depuis la première ligne,
00:58 et je peux vous donner l'information fraîche. La situation est bien meilleure que durant les trois derniers mois.
01:06 Autrement dit, nous avons eu quelques difficultés à raison du manque de munitions d'artillerie, de blocus de ciel,
01:17 des armes à longue portée et de la grande densité des drones russes.
01:22 Nous avons travaillé de manière parfaite sur l'aviation russe. Nous avons rétabli la situation dans l'Est.
01:31 L'avancée des troupes russes a été arrêtée. Et bien que durant l'année dernière, certes, ils ont détruit Avdiyevka et ils ont pris le territoire,
01:45 mais aujourd'hui, on ne peut même plus parler de la ville, car tout a été détruit à Avdiyevka.
01:52 Ils voulaient avancer. Ils ne peuvent plus le faire aujourd'hui. Ils ont perdu un grand nombre d'avions en se guérissant de la mer Noire.
02:04 Nous continuons à agir de manière très puissante. Ce travail fonctionne.
02:09 Vous venez d'évoquer Avdiyevka. Est-ce que, justement, vous avez tiré des leçons de la chute d'Avdiyevka après celle de Barmout ?
02:18 L'état-major et le ministère de la Défense ont été critiqués. Est-ce que les lignes de défense étaient assez solidifiées ? Est-ce que vous les avez fortifiées, maintenant ?
02:31 Vous devez savoir que lorsque nous parlons de fortification, il s'agit d'un processus constant.
02:42 Et vous devez savoir que nous ne parlons pas d'un kilomètre ou d'un, nous ne parlons même pas des centaines de kilomètres, mais de plus de 1000 kilomètres de construction.
02:56 Il s'agit par conséquent d'une tâche très complexe qui doit être solide indépendamment des changements climatiques, je veux dire de la saison,
03:09 mais aussi indépendamment de l'arsenal militaire qui est utilisé contre ces lignes de défense.
03:18 Par conséquent, il s'agit d'un des objectifs les plus difficiles de construire ces lignes de défense.
03:25 Mais nous avons 3 lignes de défense et ces fortifications sont construites, il ne s'agit pas d'une seule ligne, mais il y a 3 lignes,
03:37 c'est-à-dire contre l'ennemi dans certaines régions de notre Etat, sur les lignes de contact, bien évidemment l'Est de notre pays, le Sud bien évidemment,
03:49 et nous travaillons également sur le Nord, nous en avons besoin, personne n'a dit qu'ils seraient capables de venir du côté de la Biélorussie,
03:58 nous estimons que le cœur de l'armée russe a été détruit, mais nous construisons ces lignes de défense, de fortification, c'est un travail important.
04:10 En ce qui nous en vient à Abdiyevka, ce que vous avez évoqué, vous devez comprendre comment cela s'est passé.
04:15 Lorsque l'ennemi se tient à distance de sa portée d'arme, alors que ta possibilité de tirer est de distance au minimum 2 fois moindre,
04:31 alors tout ce que fait la Russie, de manière constante, ce n'est pas juste avancer, ce n'est pas juste des armées courageuses,
04:39 c'est d'abord qu'on envoie les bombes d'aviation, il y a l'artillerie à longue portée, ensuite l'artillerie, tout cela, ils ont 20 km de plus que nous,
04:55 tout armement confondu, même l'artillerie simple, ils ont plus de 20 km, alors que nous ne dépassons pas 20 km.
05:02 Pour nous, les munitions d'artillerie, nous n'avons pas reçu ces munitions à longue portée. Je ne suis pas en train de me plaindre,
05:09 je suis juste en train de vous expliquer, ce n'est pas que l'armée russe soit plus puissante, c'est que leur armée se contentait de détruire Abdiyevka entièrement,
05:19 et ensuite seulement d'y entrer.
05:21 Vous nous dites, la situation est meilleure. Est-ce que vous êtes en mesure de stopper le grignotage russe qui se poursuit depuis quelques semaines ?
05:30 Quel est l'état des forces russes selon vos informations ? Et surtout, quel est l'objectif aujourd'hui de Vladimir Poutine ?
05:38 Quel est son objectif ? Est-ce que c'est toujours d'essayer d'aller jusqu'à Kiev ou de prendre une autre grande ville ?
05:45 Quelle est l'analyse que vous faites de la stratégie russe aujourd'hui ?
05:48 Nous devons être réalistes. Il est difficile d'être trop positif aujourd'hui, pendant que la guerre est en cours.
05:58 Nous ne pourrons être positif que lorsque nous en finirons avec cette guerre et que la paix juste s'installera, et lorsque nous remporterons la victoire.
06:06 Mais si on devait être réaliste, aujourd'hui, l'avancée de la Russie a été stoppée.
06:11 Son avancée se poursuivait dans l'est du pays. Aujourd'hui, notre commandement non militaire a arrêté l'avancée russe dans l'est de l'Ukraine.
06:21 Pourquoi je dis qu'on ne peut pas être trop positif ? C'est parce que peut-être demain, ou d'ici une semaine, ou un mois,
06:30 il pourrait recevoir d'autres millions d'artillerie, ou pourrait compliquer nos positions, si par exemple, ils auraient ces munitions,
06:41 alors que nous, les munitions sur lesquelles nous avons compté ne seraient toujours pas livrées.
06:48 C'est de cela que je parle. Mais aujourd'hui, en ce qui concerne la tactique, leur avancée est arrêtée et ils sont en train de perdre un grand nombre en forces vives.
07:01 Monsieur le Président, la semaine dernière, alors que vous étiez à Odessa, aux côtés du Premier ministre grec, une frappe de missile est tombée à quelques centaines de mètres de vous.
07:10 Pensez-vous que Vladimir Poutine a tenté de vous éliminer ?
07:14 Avait-il envie de tirer sur moi ou avait-il intention ?
07:21 D'autres, je pense que ce n'est pas aujourd'hui. Ce qui est vraiment honteux, c'est que nous sommes en guerre contre la Russie.
07:35 Et lorsque nous recevons un représentant d'un autre État, pays membre de l'Union européenne, mais même peu importe de quel État,
07:41 et lorsque un leader grec ou leader de n'importe quel État,
07:48 qui vient, quel que soit ton objectif, lorsque tu entreprends quelque chose qui peut être dangereux,
07:54 et que tu frappes avec un missile de croisière à quelques centaines de mètres,
08:05 à côté de ce leader, je considère qu'il faut être vraiment malade.
08:17 Et lorsqu'on me posait la question quels sont les objectifs de Poutine, je pense que c'est quelqu'un qui a quitté le monde réel.
08:24 Je pense que c'est la destruction par tous les moyens de l'Ukraine et de tout ce qui est vivant en Ukraine.
08:30 Mais vous dites finalement que Poutine a voulu lancer un avertissement en tirant aussi près de vous à Odessa.
08:36 Est-ce que ça peut être un avertissement pour d'autres dirigeants qui veulent se rendre en Ukraine, par exemple Emmanuel Macron ?
08:43 Je ne suis pas certain que nous devrions tous réagir à ces avertissements, car je ne suis pas certain que ces avertissements soient adéquats.
08:59 Je considère que la force de Poutine est puissante, et lorsque les leaders prennent peur de ces avertissements,
09:09 que la société ait peur d'un seul homme, qui encore une fois je le souligne, je pense qu'il n'est pas adéquat.
09:18 Par conséquent, s'il s'agit d'Emmanuel Macron, nous avons parlé avec lui hier, d'ailleurs. Nous avons eu une très belle discussion d'une heure et demie à peu près.
09:31 Nous avons discuté de sa prochaine visite que personne n'a annulée, et cette visite aura lieu.
09:40 Bien justement, à une question demandant s'il était envisagé d'envoyer les troupes au sol en Ukraine, notre président Emmanuel Macron a répondu
09:47 « Rien n'est exclu ». Cela a suscité des réactions dans le monde entier, mais aussi des signes de division et des divergences stratégiques chez nos alliés,
09:55 chez vos alliés. Comprenez-vous ce qu'a voulu dire et faire le président Macron ? Et approuvez-vous ses propos ?
10:02 Nous en discuterons en détail lorsqu'il viendra, mais je pense comprendre ce que propose Emmanuel Macron.
10:16 Tout d'abord, je voudrais remercier pour cet accord bilatéral de sécurité que nous avons signé déjà avec cinq pays des G7.
10:27 C'est un document de garantie de sécurité, de coopération dans le domaine de la sécurité et de défense.
10:33 C'est un document très important, nous pourrons en parler, mais ce qui est important, ce qui compte surtout,
10:43 c'est qu'il y a des points qui ont été discutés lors de la réunion organisée par le président Macron.
10:53 C'est d'abord la cybersécurité, la cyberdéfense. Je pense qu'il n'y a rien de nouveau là-dedans et je peux être franc avec vous.
11:00 Sa proposition est positive, car dans la cyberdéfense, je ne vais pas donner tous les partenaires, mais nous travaillons déjà
11:10 avec un certain nombre de partenaires dans le domaine de la cyberdéfense. Ce n'est pas une question de présence de l'armée en Ukraine.
11:16 Ce sont des spécialistes qui travaillent, qui échangent des données, des échanges de renseignements, etc.
11:23 Ils veulent seulement que dans ces échanges de renseignements et des moyens techniques, l'Ukraine ne se retrouve pas seule,
11:30 ou que l'Ukraine ne soit pas face à un ou deux partenaires. Ils voulaient avoir une sorte d'union autour de l'Ukraine et je n'y vois aucun risque.
11:40 Ensuite, en ce qui concerne la mission d'entraînement, je pense que c'est ce qui n'a pas été tout à fait bien compris, car on n'a pas eu tous les détails.
11:53 Nous avons discuté à plusieurs reprises avec le partenaire de ces sujets, il n'est pas un secret, qu'il y a eu des missions d'entraînement,
12:05 aussi bien en demande d'artillerie que des blindés, des systèmes de défense, il y a des coalitions de F-16, des entraînements qui se font sur les avions de combat.
12:17 Donc il n'y a pas de secret. Mais Emmanuel sait très bien, de ma part, que lorsque nous envoyons nos troupes là-bas,
12:24 et c'est la première fois que j'en parle, lorsque nous envoyons nos militaires là-bas et lorsqu'ils revenaient,
12:32 grâce aux entraînements reçus dans différentes missions de différents pays, ils devaient s'adapter aussi à l'Ukraine et poursuivre leurs entraînements en Ukraine.
12:42 Et ce processus était deux fois plus long entre le moment où vous envoyez quelqu'un pour les entraînements et la possibilité réelle de s'en servir sur le champ de bataille.
12:53 Par conséquent, la proposition de réduire ce temps de faire cette mission d'entraînement en Ukraine directement en adaptant tout cela à l'état de guerre,
13:04 je pense que là, il n'y a rien de mauvais. Je ne pense pas que cela voulait dire que l'armée française devait venir en Ukraine.
13:11 Nous ne parlons que des processus d'entraînement, des gens, des inspecteurs d'entraînement, etc.
13:17 Et c'est normal. Cela peut se faire dans différents domaines de cyberdéfense, de renseignement, d'entraînement sur les engins.
13:30 Et je tirerai votre attention également sur le fait que lorsque nous parlons de la coproduction, et là, la proposition d'Emmanuel a été aussi, à mon avis, très juste.
13:40 Et je n'ai parlé avec lui, j'avais donné l'exemple des Césars. Ou bien, si vous voulez, on peut parler non seulement de l'équipement français, mais d'autres, des Léopards, etc.
13:54 Donc, par exemple, on prend le char Léopard allemand et le César, donc l'artillerie française. Dans les deux cas, lorsque nous recevions ces armements en Ukraine,
14:04 les entraînements se faisaient à l'étranger, les gens revenaient en Ukraine, s'adaptaient. C'était déjà des militaires de combat, uniquement des Ukrainiens.
14:16 Par exemple, l'engin en question a un incident et on renvoyait en Europe ces engins dans différents pays et c'était réparé non pas en Ukraine, mais à l'étranger.
14:30 Et cela a été de nouveau un long processus. Alors, pourquoi ne pas réfléchir à ce que le personnel technique puisse venir en Ukraine, pour que l'Ukraine soit détentrice de l'essence,
14:42 pour que cette coproduction qui est dans l'intérêt des deux pays, dans le cas de César, dans l'intérêt de l'Ukraine et de la France, puisque le César s'est montré de manière très efficace sur le champ de bataille,
14:56 eh bien le prix, la cote de César a augmenté. Et là, c'est la France qui gagne et c'est parfaitement normal, car pardonnez-moi d'être aussi franc, mais pour un armement,
15:06 la meilleure publicité, c'est comment cet armement se montre sur le champ de bataille, pas de manière théorique, mais de manière pratique.
15:14 Par conséquent, les propositions qui avaient été faites d'envoyer du personnel pour la coproduction, pour l'entraînement, je ne vois rien de terrifiant là-dedans.
15:26 Le fait qu'il ait dit qu'on ne puisse rien exclure, je pense que tout d'abord c'est lié avec Poutine, car tant que l'Ukraine est là, tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français.
15:40 Mais si Poutine parvient à aller et attaquer un autre pays de l'OTAN, eh bien ce sont des pays de l'OTAN qui seraient amenés à décider comment, en quelle quantité,
15:52 devraient-ils envoyer ou pas leur armée et les armées entières, les bataillons pour la guerre sur le territoire de ce pays membre de l'OTAN.
16:03 M. le Président, justement à propos du président Macron, l'an dernier vous avez dit qu'il avait changé pour de bon.
16:12 Mais maintenant il va plus loin que l'an dernier. Il parle de la nécessité d'une défaite de la Russie. C'est la première fois qu'il a employé ce mot.
16:21 Il dit qu'il ne doit plus y avoir de limites dans l'engagement européen. Est-ce qu'il a encore changé ? A quoi est-ce que vous attribuez cette évolution chez lui ?
16:32 Tout d'abord, il comprend profondément en détail la guerre qui se déroule en Ukraine.
16:47 Ensuite, depuis ce temps, il comprend dans les moindres détails, en ce qui concerne les munitions, les armements, ce qui représente l'armée ukrainienne.
17:02 Mais il comprend parfaitement également l'armée française, les armements dont elle dispose.
17:08 Je pense qu'il a compris que Poutine l'a trompé personnellement.
17:17 Outre le fait qu'il y a eu cette intervention à grande échelle, il a donné sa parole personnellement, envoyé des messages à certains leaders qui n'ignoraient pas d'intervention à grande échelle.
17:31 Quelques jours avant, il a trompé Emmanuel Macron. Je pense que c'est pour cela qu'il en sait beaucoup plus et fait moins confiance à Poutine.
17:46 Je pense même qu'il ne lui fait plus confiance. Effectivement, il a fallu un certain temps, mais le résultat est là.
17:53 Pourquoi le fait-il ? Il y a une autre raison. Je pense qu'il ne m'en voudrait pas si je tirais une phrase de ce que nous avons dit hier.
18:13 Nous avons eu une longue conversation hier, ce n'était pas notre premier entretien. Je lui ai remercié de donner autant de temps à l'Ukraine.
18:24 Il m'a répondu « Oui, certes, mais je veux que tu saches que je le fais pour la France ». Il comprend parfaitement que la défense de l'Ukraine, c'est la défense de l'Europe.
18:45 C'est tout à fait le cas et c'est la défense de la France. Chaque état de l'Europe et du continent européen est protégé. Je pense que c'est à cela qu'il est arrivé.
18:56 Vous avez bien sûr vu cette déclaration du pape hier qui a évoqué la nécessité de hisser un drapeau blanc et d'ouvrir des négociations pour conduire à la paix.
19:10 Est-ce qu'une pause dans les combats, est-ce qu'une forme de trêve vous paraît envisageable ? Est-ce que des négociations vous paraissent possibles à l'heure actuelle ?
19:22 Tout d'abord, il me semble que l'exemple que vous venez de donner avec Odessa témoigne du fait qu'il n'est pas intéressé par des pourparlers.
19:34 Et le format de dialogue a été clairement démontré au port d'Odessa. Ensuite, nous avons déjà passé par le format de Normandie que vous connaissez.
19:49 Nous avons déjà passé par cette étape. Il y a eu plusieurs rencontres, non seulement en Normandie, mais ailleurs lors du processus de Minsk à différents niveaux, qui a été dérivée.
20:03 Il y a eu plus d'une centaine de rencontres. Pour Poutine, cette pause est une sorte d'oxygène. Il faut comprendre que la pause, ce ne sont pas des pourparlers de paix.
20:20 Pour lui, c'est un moyen de prendre une respiration, une possibilité supplémentaire et un temps supplémentaire pour restaurer la capacité militaire de son armée qui se trouve en difficulté aujourd'hui,
20:35 pour mener des missions d'entraînement de six mois de ces jeunes appelés qui viennent aujourd'hui à la guerre non préparés, pour faire le lavage du cerveau de ces jeunes qui ne veulent pas combattre.
20:54 On les oblige à le faire. Ils ont peur et ils se lancent non préparés. Ils fuient le champ de bataille aussi. Pour tout cela, il lui faut du temps.
21:03 Et pour augmenter aussi la production, nous recevons des obus nord-coréens. Nous recevons l'artillerie nord-coréenne. Nous recevons les missiles nord-coréens.
21:21 Ce qui témoigne non pas du fait qu'il n'est pas seul et qu'il est avec différents partenaires. Cela témoigne du fait qu'il y a un manque et un déficit de certains armements.
21:36 Et si nous faisons une pause, cette pause sera de nouveau un processus de Minsk, mais un Minsk suivant qui donnera la possibilité à la Russie de se préparer et cette fois de venir avec une équipation totale de l'Ukraine
21:55 et apprendre sur ses erreurs commises au début de la guerre lorsque nous avons détruit le cœur de son armée.
22:05 Pas de pause, Monsieur le Président, mais est-ce que vous excluez catégoriquement une rencontre avec Poutine ?
22:12 Ce n'est pas ce que je voulais dire. Il y a un plan que nous voyons parfaitement vivant.
22:21 Notre première rencontre des leaders des pays civilisés en Suisse lors du sommet d'inauguration pour la paix, je pense que nous devons le faire au printemps ou bien à la fin du printemps.
22:39 On verra avec les dates. L'essentiel, c'est que nous puissions proposer un plan avec des mesures politiques.
22:49 Il y aura des pays concrets prêts à suivre le chemin de la paix juste, sortir avec la plupart des pays. Ce sera un avantage politique. Ce ne sera pas juste l'isolement politique pour Poutine.
23:05 L'essentiel, c'est que nous puissions proposer un plan avec des mesures concrètes et après cela, il faudrait techniquement élaborer les détails de ce plan.
23:15 Et là, différents pays devraient transmettre ce plan aux représentants de la Fédération de Russie pour qu'ils l'adoptent ou ne l'adoptent pas.
23:25 Mais nous montrerons que nous voulons la paix et que ce n'est pas une pause pour que Poutine puisse se préparer. Non, ce sera concrète de ce que nous faisons.
23:37 Alors qu'ici, nous devons travailler pour finir cette guerre. Il n'y aura que des actions.
23:44 Monsieur le Président, quelles que soient les difficultés actuelles que vous décrivez pour Vladimir Poutine, il continue de brandir la menace nucléaire très clairement, y compris d'ailleurs contre les pays européens.
23:54 Faut-il le prendre au sérieux ?
23:56 Je pense qu'une personne qui aime tant la vie et qui menace de l'arme nucléaire, je pense que c'est de la rhétorique en ce qui concerne les autres pays.
24:13 Car les autres pays, tels que la France par exemple, sont aussi dotés de l'arme nucléaire.
24:20 Et je pense que ce n'est pas sérieux de menacer d'une arme nucléaire un pays qui est lui-même un pays nucléaire.
24:30 Ou bien les pays qui font partie de l'OTAN et qui sont protégés par le parapluie nucléaire.
24:37 Par conséquent, l'utilisation de l'arme nucléaire sur d'autres pays du monde, je n'y crois pas tellement.
24:44 Ensuite, le fait qu'il puisse intervenir, c'est possible.
24:51 Le fait qu'il puisse entreprendre une opération terrestre, il en est capable.
24:55 Car il comprend que sans entrer sur le territoire de n'importe quel pays membre de l'OTAN, il n'y aura pas de réponse nucléaire.
25:05 Car toute réponse nucléaire de n'importe quel état sur un autre état qui est doté également de l'arme nucléaire,
25:14 est une guerre nucléaire incontestablement. Et je n'y crois pas.
25:18 Donc je comprends que son opération terrestre pourrait concerner les pays de la Baltique, pourrait concerner la Moldavie.
25:27 Je suis persuadé qu'il va déstabiliser le Kazakhstan pour avoir un dialogue avec la Chine.
25:33 Son plan est clair. Il va faire beaucoup de foyers de déstabilisation à travers le monde.
25:41 Et plus il y en aura, plus forte sera sa position pour parler, selon lui.
25:48 Donc voilà ce qu'il fait. Sa tactique est claire. Il n'a pas besoin de détruire tel ou tel pays dans le monde pour la victoire.
25:55 Il suffit de déstabiliser ce pays et d'en occuper une partie.
26:00 M. le Président, il y a en France un événement mondial qui arrive très vite, les Jeux olympiques qui ont lieu à Paris cet été.
26:08 Est-ce que vous êtes toujours opposé à la présence des athlètes russes pour ces Jeux, pour la cérémonie d'ouverture, pour les Jeux eux-mêmes ?
26:16 Et vous savez qu'il y a un autre événement important en France. Demain, il y a le débat à l'Assemblée nationale sur l'Ukraine.
26:22 Certains Français redoutent que la France soit considérée comme co-belligérante.
26:26 Et certains disent même qu'on ne veut pas que nos enfants meurent en Ukraine.
26:31 Qu'est-ce que vous dites aux Français sur les JO et sur le risque pour la France et cette peur qui existe, pas simplement en France, que la guerre ne s'étende à toute l'Europe ?
26:43 Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine. Si la Russie intervient dans les pays de l'OTAN, vos enfants pourraient être envoyés vers un des pays de l'OTAN.
27:01 Et là, ce sera une autre question. Et ce sera la décision collégiale de l'OTAN. Et là, je n'ai rien à commenter.
27:13 Mais nos enfants meurent réellement pour rien, uniquement parce que nous avons une frontière commune avec la Fédération de Russie.
27:23 Nous sommes les premiers à avoir répondu à cette attaque. Nous étions seulement les premiers, mais nous ne sommes pas les seuls.
27:31 Et vos personnes devraient soutenir notre pays, car c'est nous qui payons le tribut le plus lourd.
27:43 Par conséquent, incontestablement, notre vision sur les JO en France, bien sûr, nous ne voudrions pas que les tueurs ou bien les sportifs qui représentent les organisations terroristes telles que la Fédération de Russie,
28:03 ne voudrions pas que ces sportifs soient représentés en France et que la France, dans cet aspect humanitaire, soit du côté de la justice. C'est ça que nous voulons, c'est-à-dire de notre côté.
28:15 Je ne considère pas que s'il n'y a pas de drapeau russe, mais il y a un drapeau ukrainien, eh bien nous ne sommes pas des idiots.
28:23 Nous savons très bien, nous qui serons sur les tribunes et dans tous les terrains, tout le monde saura qui est cette personne, ce sportif avec un drapeau blanc, c'est un russe.
28:35 Les russes pourraient être présentés, mais quelle importance s'agit-il d'un drapeau blanc ou d'un drapeau tricolore ?
28:45 C'est vrai que c'est déjà important de ne pas accepter le drapeau russe, c'est déjà positif, mais c'est une mesure qui ne va pas jusqu'au bout. Je vous le dis tout à fait franchement.
28:58 Merci beaucoup M. le Président d'avoir pris la parole ce soir sur BFMTV.

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