100% Sénat - Crise du logement : table ronde sur les meublés de tourisme

  • il y a 6 mois
100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat.
Année de Production :
Transcript
00:00:00 Générique
00:00:02 ...
00:00:07 -Bonjour à toutes et à tous.
00:00:08 Bienvenue sur "100% Sénat".
00:00:10 Dans un instant, nous allons suivre la table ronde
00:00:13 sur les meublés du tourisme.
00:00:15 La Commission des affaires économiques
00:00:17 veut apporter des solutions à la crise du logement.
00:00:20 On regarde cette table ronde.
00:00:22 -Je vous rappelle rapidement le contexte
00:00:24 dans lequel cette table ronde se tient.
00:00:27 Nous avons, au nom de la Commission des affaires économiques,
00:00:30 depuis la mi-décembre,
00:00:31 mis en place une mission d'information
00:00:34 sur la crise du logement,
00:00:35 à la demande du président Gérard Larcher.
00:00:38 Nous sommes trois rapporteurs.
00:00:40 J'excuse d'ores et déjà Viviane Artigalas,
00:00:42 qui est donc sénatrice des Hautes-Pyrénées
00:00:45 au nom du groupe socialiste
00:00:47 qui conduit avec Amel et moi-même cette mission,
00:00:50 qui aujourd'hui ne peut pas être là.
00:00:52 Amel Gacker, donc sénatrice du Pas-de-Calais
00:00:55 et qui représente le groupe centriste et moi-même,
00:00:58 est donc sénatrice des Alpes-Maritimes
00:01:01 pour Les Républicains.
00:01:02 Donc cette mission d'information transpartisane
00:01:05 vise à pouvoir, non seulement, bien sûr,
00:01:08 faire un état des lieux,
00:01:10 mais ça, aujourd'hui, les uns et les autres,
00:01:13 et puis beaucoup d'entre nous l'ont déjà fait,
00:01:16 mais surtout à être force de proposition,
00:01:18 de proposition tant pour répondre à la crise
00:01:21 de façon conjoncturelle,
00:01:23 mais aussi de façon structurelle,
00:01:25 à travers des mesures qui s'inscrivent
00:01:28 dans le court terme pour les mesures conjoncturelles
00:01:31 et dans le moyen et le plus long terme
00:01:33 pour les mesures structurelles.
00:01:35 Nous espérons aussi, à travers ces auditions,
00:01:38 pouvoir proposer un certain nombre de mesures
00:01:41 peut-être un petit peu disruptives
00:01:43 qui puissent aussi participer
00:01:46 à apporter un certain nombre de solutions,
00:01:49 ou en tout cas de préconisations
00:01:51 qui soient un petit peu différentes, peut-être,
00:01:54 de ce que l'on a l'habitude d'entendre sur les sujets.
00:01:58 On a ouvert le champ d'une façon très large
00:02:00 puisque depuis mi-décembre,
00:02:02 on a aussi bien auditionné des experts,
00:02:05 des chercheurs, bien évidemment,
00:02:07 tous les acteurs du monde du logement
00:02:10 et de l'immobilier,
00:02:11 mais aussi le secteur des banques,
00:02:14 mais aussi le secteur au niveau, par exemple, de l'OCDE.
00:02:18 Et puis, bien évidemment,
00:02:20 on continuera nos auditions jusqu'au début du mois d'avril
00:02:23 pour ensuite rendre notre rapport
00:02:26 en Commission des affaires économiques
00:02:29 à la fin du mois d'avril, aux premières semaines de mai.
00:02:32 Et après,
00:02:34 on attendait le grand projet de loi sur le logement,
00:02:37 qui, de fait, a été repoussé
00:02:41 et qui, aujourd'hui,
00:02:42 on nous parle d'un projet de loi sur le logement
00:02:45 qui devrait intervenir en séance ici, au Sénat,
00:02:49 aux alentours du 25 juin
00:02:51 et qui porterait plus directement sur la loi SRU,
00:02:55 sur les attributions de logements sociaux
00:02:57 et peut-être sur quelques mesures de décentralisation,
00:03:00 mais pour l'instant, on n'a pas beaucoup plus d'informations.
00:03:04 Pour autant, à travers notre rapport
00:03:06 et les mesures que l'on pourra proposer,
00:03:09 on ne s'interdit pas, bien évidemment,
00:03:12 d'en traduire un certain nombre d'entre elles
00:03:14 si elles rentrent dans le champ du projet de loi sur le logement
00:03:18 qui nous est annoncé pour le courant du mois de juin,
00:03:22 ou alors on ne s'interdit pas de déposer une proposition de loi
00:03:26 ou dans d'autres véhicules législatifs
00:03:28 qui pourraient, de près ou de loin,
00:03:30 concerner le domaine du logement
00:03:32 et surtout comment répondre à cette crise agricole.
00:03:35 Donc il nous semblait bien évidemment important, intéressant
00:03:39 et surtout, on ne pouvait pas ne pas en parler,
00:03:43 d'évoquer, dans le cadre de cette mission d'information,
00:03:46 le sujet des meublés de tourisme
00:03:48 qui sont directement en lien avec la crise du logement.
00:03:51 Et donc je suis particulièrement heureuse de vous accueillir,
00:03:54 donc à travers, bien évidemment, nos trois collègues sénateurs,
00:03:58 mais aussi vous, Madame le maire,
00:04:01 qui, comme nos trois collègues,
00:04:03 êtes particulièrement investis sur ce sujet.
00:04:06 Donc je vous remercie très sincèrement pour votre présence.
00:04:08 Donc nous accueillons aujourd'hui Max Brisson,
00:04:12 sénateur des Pyrénées-Atlantiques
00:04:14 et qui est accompagné par Madame Maïder Arostegui,
00:04:16 maire de Biarritz et conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine.
00:04:20 Yann Brossat, sénateur de Paris
00:04:22 et ancien adjoint au logement de la ville de Paris.
00:04:27 Et puis notre collègue Cyril Pellevat,
00:04:29 sénateur de la Haute-Savoie
00:04:31 et président du groupe d'études sur la montagne.
00:04:34 En vous invitant, et à travers la représentation
00:04:37 et la diversité des territoires que vous incarnez,
00:04:40 que vous représentez,
00:04:42 nous avons eu à cœur, à l'image de notre mission,
00:04:44 d'abord d'inviter des sénateurs de sensibilité variée
00:04:48 et représentant la diversité de nos territoires,
00:04:51 avec chacun leur spécificité, leurs caractéristiques,
00:04:55 avec des enjeux de logement différents
00:04:57 pour croiser vos regards.
00:04:59 Donc il y a à la fois une zone littorale et touristique,
00:05:03 une grande métropole et la montagne.
00:05:06 Et ces trois territoires que vous représentez,
00:05:09 avec chacun leur particularité en termes d'activité,
00:05:13 en termes de tourisme et en termes de construction.
00:05:16 Votre contexte d'audition est particulier,
00:05:19 puisque deux d'entre vous viennent de déposer un recours
00:05:22 devant le Conseil d'État
00:05:24 pour faire respecter par le gouvernement
00:05:26 le vote du Sénat dans la loi de finances
00:05:29 sur la fiscalité des meublés de tourisme.
00:05:33 En outre, alors que l'Assemblée a voté une proposition de loi
00:05:37 fin janvier et que le ministre du Logement,
00:05:40 que j'ai tenu à interroger dans le cadre du débat
00:05:43 sur la rénovation de l'habitat dégradé,
00:05:47 a assuré devant le Sénat il y a une dizaine de jours
00:05:51 qu'une rime s'était tenue
00:05:53 et que le gouvernement allait inscrire la PPL,
00:05:57 qu'on appelle PPL Le Meur-Ychanise,
00:06:00 à l'ordre du jour du Sénat avant l'été,
00:06:03 force est de constater que la lettre de la ministre
00:06:06 des Relations avec le Parlement,
00:06:07 qui a été adressée au président du Sénat,
00:06:10 ne mentionne aucunement l'inscription de cette PPL,
00:06:14 donc contrairement à ce que nous a affirmé
00:06:16 le ministre du Logement il y a une dizaine de jours
00:06:19 dans l'hémicycle.
00:06:21 Enfin, les conclusions du rapport sur la fiscalité locative
00:06:25 confiées à des collègues de l'Assemblée
00:06:27 par le précédent gouvernement suite à la loi de finances
00:06:31 se font toujours attendre.
00:06:34 Il y a donc de quoi s'interroger
00:06:36 sur la volonté du président de la République
00:06:38 d'apporter des solutions à ce problème et à ce sujet
00:06:42 qui mobilise à juste titre et légitimement
00:06:45 un certain nombre de nos territoires.
00:06:47 Pour en parler, je souhaiterais d'abord
00:06:49 que vous puissiez nous présenter
00:06:51 la situation dans chacun de vos territoires,
00:06:54 quel est l'impact concret des meublés de tourisme
00:06:57 sur le marché locatif
00:06:59 et l'ampleur de son effet d'éviction
00:07:02 sur les logements permanents.
00:07:05 Pourrez-vous également évoquer en contrepoint
00:07:07 leur apport économique,
00:07:09 notamment là où le tourisme est une ressource essentielle ?
00:07:14 Certains disent que la volonté de temporiser du gouvernement
00:07:17 s'explique par la tenue prochaine des Jeux olympiques de Paris
00:07:22 afin de pouvoir accueillir l'ensemble des spectateurs.
00:07:26 Qu'en pensez-vous ?
00:07:28 Est-ce reproductible
00:07:29 pour les futurs Jeux olympiques d'hiver,
00:07:32 où deux régions sont concernées,
00:07:35 ou d'autres grands événements ?
00:07:36 Il est aussi important pour nous que vous puissiez nous indiquer
00:07:39 les outils que vous avez mis en oeuvre,
00:07:42 leurs résultats et ceux qui vous manqueraient encore.
00:07:45 Est-ce que la PPL qui a été votée à l'Assemblée nationale
00:07:50 serait pour vous une réponse suffisante ou pas ?
00:07:53 Nous souhaitons en effet donner une suite concrète
00:07:56 et législative à nos travaux.
00:07:59 Donc je vais bien évidemment vous laisser la parole
00:08:02 dans l'ordre d'intervention que vous souhaitez
00:08:04 et puis ensuite, nous ne manquerons pas,
00:08:06 Amel et moi-même, de continuer à vous poser des questions.
00:08:10 Je salue également la présence de notre collègue Sylvia de Noël,
00:08:15 qui est sénatrice de la Haute-Savoie,
00:08:17 un département comme celui de Cyril Pellevat,
00:08:19 qui est bien évidemment largement concerné
00:08:22 par ce sujet des meublées touristiques
00:08:24 et qui a d'ores et déjà été désignée depuis bien longtemps
00:08:28 au nom de la Commission des affaires économiques
00:08:30 comme étant rapporteur de la PPL,
00:08:33 donc Ichanise et Le Meur,
00:08:36 quand elle arrivera ici au Sénat.
00:08:38 Et je dois enfin vous indiquer que cette audition
00:08:41 fait l'objet d'une retransmission en vidéo, en direct
00:08:45 et à la demande sur le site internet
00:08:47 et sur les réseaux sociaux du Sénat.
00:08:50 Voilà, je vous laisse la parole bien volontiers
00:08:53 et je ne sais pas qui souhaite en premier lieu s'expliquer.
00:08:56 Est-ce qu'on fait dans l'ordre d'abord les élus du Pays basque ?
00:09:00 -Oui.
00:09:01 -Avant de donner la parole à madame la maire de Biarritz,
00:09:06 que je remercie d'avoir fait le déplacement
00:09:08 pour cette audition,
00:09:11 moi, je voudrais d'abord remercier madame la présidente,
00:09:14 cher Dominique,
00:09:16 qu'on ait l'occasion un peu de débattre de manière apaisée
00:09:19 de la question des meublées de tourisme,
00:09:21 parce qu'on le fait souvent en particulier
00:09:23 dans le cadre des projets de loi de finances,
00:09:25 dans des amendements qui peuvent donner parfois lieu
00:09:29 à des débats musclés
00:09:31 et puis des épisodes assez compliqués avec le gouvernement,
00:09:35 puisque vous avez fait l'écho du recours
00:09:38 que Yann Brosset et moi-même, nous avons déposé
00:09:41 devant le Conseil d'Etat, tout simplement,
00:09:43 pour que soit appliquée la loi,
00:09:46 toute la loi votée par les deux assemblées.
00:09:49 Moi, je voudrais essayer de vous faire comprendre
00:09:51 ce qui a pu motiver mon engagement sur le sujet.
00:09:57 C'est le sentiment qu'un phénomène d'accélération
00:10:01 de la structure du développement des locations saisonnières
00:10:04 était en train de complètement déstabiliser la ville
00:10:08 dont je suis encore élu conseiller départemental,
00:10:11 et j'ai été longtemps avec Maïdia Rostegui,
00:10:14 avoir le sentiment qu'il y avait eu
00:10:16 une sorte d'accélération d'un phénomène ancien
00:10:19 et qu'il ne s'agit pas de repousser en tant que tel.
00:10:21 Les meublées de tourisme, ils sont nécessaires et importants
00:10:24 pour l'économie touristique.
00:10:26 Ils participent à la culture, d'ailleurs,
00:10:28 de nos territoires.
00:10:30 Mais les plateformes ont accéléré,
00:10:33 ont tellement facilité
00:10:35 le développement des plateformes touristiques
00:10:41 que l'on a eu une véritable déstabilisation
00:10:44 à la fois de l'habitat, de la structure commerciale
00:10:46 de nos communes, mais également du lien social
00:10:50 et de manière extrêmement préoccupante.
00:10:53 Moi, j'ai commencé à m'aborder ces questions
00:10:55 en juillet 2020, parce que j'ai reçu un coup de fil
00:10:58 de Maïdia Rostegui, qui venait d'être élue maire de Biarritz,
00:11:01 et qui me dit, ce mois-ci, c'était au mois de juillet,
00:11:04 j'ai signé 300 changements d'usage.
00:11:07 Je ne sais pas comment... Je ne peux pas dire non.
00:11:09 Je suis face à une impuissance absolue.
00:11:12 Il faut faire quelque chose.
00:11:13 Je m'adresse à mon sénateur
00:11:15 pour qu'il essaie de faire quelque chose.
00:11:16 C'est comme cela, moi, que je suis rentré sur ce sujet
00:11:20 dans mon département,
00:11:22 dans le département des Pays-Bas.
00:11:24 Par exemple, en 3 ans, à Biarritz,
00:11:28 le nombre d'annonces de locations de courte durée
00:11:31 a augmenté de 54 %,
00:11:33 et passé de 2 200 à 3 400 en 3 ans.
00:11:38 Sur le nombre de logements concernés,
00:11:43 sur un parc de 25 762 logements,
00:11:46 c'est 15 % du parc résidentiel.
00:11:50 Sur l'ensemble de la communauté d'agro-Pays-Bas,
00:11:52 qui, vous savez, recouvre la totalité du territoire du Pays-Bas,
00:11:55 puisqu'il s'agit de la plus grande communauté d'agglomération
00:11:58 en nombre de communes en France,
00:12:00 on compte 21 % aujourd'hui de logements
00:12:03 qui sont en location à l'année,
00:12:06 mais on en compte 22 % de résidence secondaire,
00:12:11 soit 45 000,
00:12:12 et 10 % de meublé de tourisme.
00:12:15 Donc le nombre de meublé de tourisme et de location
00:12:18 et de résidence secondaire est supérieur
00:12:22 au nombre de logements privés loués toute l'année.
00:12:26 Alors très rapidement, les conséquences.
00:12:29 D'abord, la 1re conséquence, c'est le prix des immobiliers.
00:12:31 La résidence secondaire fut longtemps une charge
00:12:34 pour les propriétaires.
00:12:36 L'intégration du rapport des locations saisonnières
00:12:40 fait que la résidence secondaire devient un rapport
00:12:43 et non plus une charge,
00:12:45 avec pour effet de l'intégration du calcul
00:12:48 du rapport de la location saisonnière
00:12:52 dans le prix d'achat.
00:12:54 Et avec une flambée de l'immobilier
00:12:57 qui a vu un effet dévastateur,
00:12:59 un effet d'éviction extrêmement considérable,
00:13:03 sur la Côte-Basque en particulier,
00:13:06 jeunes qui ne peuvent plus se loger,
00:13:07 actifs qui ne peuvent plus se loger,
00:13:09 plus les pratiques qui sont tout à fait insupportables,
00:13:12 de beaux qui, de fait, sont frauduleux,
00:13:14 sous couvert de beaux étudiants,
00:13:17 qui fait que des actifs, de jeunes actifs,
00:13:19 sont obligés de quitter leur appartement
00:13:21 au mois de juin
00:13:23 parce que le propriétaire va faire de la résidence
00:13:26 de la location à l'année
00:13:28 et qu'ils sont donc obligés de faire héberger en famille,
00:13:31 héberger ses amis ou héberger dans les voitures.
00:13:34 Moi, je ne peux plus supporter que dans ma ville
00:13:36 que des jeunes actifs soient obligés de dormir dans la voiture
00:13:40 pendant les 2-3 mois d'été,
00:13:42 faute de solutions d'hébergement
00:13:44 et avec des propriétaires qui ont des pratiques
00:13:47 qui sont, en l'occurrence, tout à fait frauduleuses.
00:13:51 Le développement des locations saisonnières
00:13:53 et des résidences secondaires cumulées,
00:13:54 c'est aussi la réduction de la population
00:13:56 d'une ville comme Biarritz.
00:13:59 C'est la transformation de la structure de l'habitat.
00:14:04 Et ce sont aussi des tensions,
00:14:08 et la maire de Biarritz en parlera davantage,
00:14:10 des tensions nocturnes,
00:14:11 des tensions dans les copropriétés.
00:14:13 Enfin, tout un ensemble de délitement du lien social.
00:14:18 Voilà les effets,
00:14:19 puisque vous nous interrogez là-dessus.
00:14:22 Alors, je le dis et je le répète,
00:14:24 il faut que l'on trouve,
00:14:25 et je le dis devant les élus de Montagne,
00:14:27 que l'on trouve certainement la bonne mesure,
00:14:30 que les amendements que j'ai pu porter
00:14:32 étaient souvent des amendements un peu réducteurs
00:14:35 parce qu'il s'agissait un petit peu
00:14:37 de faire appel devant une situation
00:14:40 qui, bien entendu, la situation n'est pas la même
00:14:42 qu'il faut que l'on voit comment à travers le zonage,
00:14:44 à travers les pouvoirs donnés aux maires,
00:14:46 à travers des effets de seuil,
00:14:48 on peut affiner la situation,
00:14:50 mais je suis sûr que mes collègues d'Aude Savoie
00:14:53 ne peuvent pas être indifférents
00:14:55 aux cris de détresse que nous portons
00:14:56 dans un territoire comme le nôtre,
00:14:58 avec, excusez-moi de le dire aussi,
00:15:00 les conséquences politiques.
00:15:02 Il y a aussi des forces qui peuvent instrumentaliser
00:15:05 ces données, instrumentaliser ce que je viens de dire
00:15:08 à des fins politiques.
00:15:11 Et voilà pourquoi il me semble
00:15:12 qu'il faut trouver des solutions.
00:15:14 Voilà, moi, j'ai porté des solutions fiscales.
00:15:17 Je sais parfaitement qu'elles ne sont pas les seules.
00:15:19 La communauté d'agglomération
00:15:21 et le président Jean-René Tchégaray, maire de Bayonne,
00:15:23 a mis en place un système de compensation
00:15:26 extrêmement sévère,
00:15:29 puisqu'il s'agit de voir, à Chauve-Colombie,
00:15:32 une location saisonnière sur le marché,
00:15:36 d'établir une location à l'année,
00:15:37 une nouvelle location à l'année,
00:15:39 sur un nouvel appartement.
00:15:42 Bon, mais cela commence à porter ses fruits.
00:15:44 Comme quoi, ici, un peu de radicalité
00:15:46 est en train, un petit peu, de ralentir
00:15:49 un moteur qui chauffait
00:15:51 de manière extrêmement forte.
00:15:53 Il y a certainement beaucoup d'autres propositions
00:15:56 à faire au-delà des propositions fiscales.
00:15:58 Moi, je serais, par exemple, très attaché,
00:16:01 dans le cadre de la PPL,
00:16:03 Le Meur et Chanise, par exemple,
00:16:05 à ce que la certification des meublés de tourisme
00:16:09 soit plus forte,
00:16:10 de manière à, bien sûr, un petit peu complexifier
00:16:13 les procédures, mais aussi rassurer
00:16:15 et protéger les consommateurs.
00:16:18 Et puis, ce qui est bon aussi de le dire,
00:16:20 éviter des distorsions de concurrence
00:16:22 avec les hôteliers qui deviennent aussi insupportables.
00:16:24 Il faut aussi que l'on pense aux hébergeurs professionnels
00:16:27 qui subissent de véritables distorsions,
00:16:29 aujourd'hui, de concurrence.
00:16:30 Et je pense qu'une certification
00:16:33 permettrait de davantage assurer
00:16:35 moins de distorsions de concurrence,
00:16:38 plus de protection pour les hôteliers
00:16:40 et plus de protection aussi pour les consommateurs,
00:16:42 tellement il y a parfois des écarts
00:16:44 entre les annonces et la réalité de ce qu'ils trouvent
00:16:47 lorsqu'ils rentrent dans des locations
00:16:50 de type Airbnb pour parler,
00:16:52 comme tout le monde.
00:16:53 Voilà quelques-unes. Je ne voudrais pas être plus long.
00:16:56 Donc, oui, nous attendons la PPL.
00:16:59 Le Meur et Chanise,
00:17:00 qui est un député de notre département.
00:17:04 Et je suis un petit peu déçu, de l'apparent de votre bouche,
00:17:06 Madame la Présidente,
00:17:07 que c'est remis à nouveau au calendre grec,
00:17:09 mais sur le sujet des locations saisonnières,
00:17:12 on a pris l'habitude d'être reporté
00:17:14 de plus en plus souvent au calendre grec.
00:17:17 Merci, M. le Sénateur.
00:17:21 Madame le Maire.
00:17:22 Tout d'abord, Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
00:17:26 merci pour votre invitation,
00:17:28 qui est importante pour moi
00:17:30 parce que je porte la parole de beaucoup de mes concitoyens
00:17:33 qui sont dans la grande difficulté.
00:17:36 Max Brisson, évidemment,
00:17:37 à qui j'ai fait le coup de Allomax
00:17:38 plutôt qu'Allomacha en juillet,
00:17:40 a répondu présent à cet appel de détresse.
00:17:44 Je crois qu'il a planté le décor
00:17:46 avec un certain nombre d'éléments factuels.
00:17:48 Moi, ce que je voudrais vous dire,
00:17:49 c'est que j'ai obtenu la confiance de mes concitoyens en 2020
00:17:53 sur trois grands sujets, en particulier le logement,
00:17:55 parce que c'était déjà un sujet à Biarritz
00:17:58 et dans tout le Pays basque,
00:17:59 en tout cas très peu sur le reste du Pays basque
00:18:01 et beaucoup sur ce qu'on appelle la côte.
00:18:02 Et maintenant, c'est en train de gagner,
00:18:04 je crois, jusqu'à un de nos villages les plus reculés,
00:18:06 qui est le village de Larreau.
00:18:08 Donc, c'est dire jusqu'où le phénomène
00:18:10 de location saisonnière s'étend.
00:18:13 Et également, le cadre de vie.
00:18:14 Et c'est vrai que le sénateur Brisson a bien planté le décor
00:18:16 puisque le cadre de vie, c'est la qualité de vie,
00:18:19 c'est la tranquillité,
00:18:20 c'est la possibilité de venir en vacances
00:18:22 dans un cadre apaisé, même s'il peut être festif aussi.
00:18:26 Donc, nous avons eu cet afflux de population
00:18:30 qui, économiquement, évidemment, est un plus.
00:18:32 Je reviendrai sur le logement,
00:18:34 mais je voudrais, effectivement,
00:18:35 parce que peut-être que c'est ça le sujet qui crispe
00:18:38 et qui fâche,
00:18:41 c'est l'apport économique de ces locations saisonnières
00:18:44 qui fait que nos stations,
00:18:46 qu'elles soient de mer ou de montagne,
00:18:48 ont connu des afflux inédits.
00:18:49 Nous sommes passés en 2020 de 1,8 million de visiteurs l'été
00:18:53 à plus de 3 millions à l'été 2022,
00:18:55 même s'il y a eu un léger reflux en 2023.
00:18:58 Et donc, évidemment, ces populations,
00:19:00 elles se logent, elles consomment,
00:19:03 elles rejettent des déchets,
00:19:05 y compris en termes d'assainissement.
00:19:07 Je suis vice-présidente à l'assainissement
00:19:09 sur la communauté Pays basque.
00:19:10 Donc, c'est un sujet, évidemment,
00:19:12 qui nous intéresse tout en particulier.
00:19:15 Et ça crée donc un sentiment de surtourisme
00:19:18 qui contribue à la dégradation de la qualité de notre tourisme
00:19:21 sur lequel on travaille énormément.
00:19:23 Nous venons d'obtenir la certification
00:19:24 du développement durable,
00:19:27 développement international durable,
00:19:31 donc des idées mises en place par France Congrès.
00:19:33 Donc, nous faisons des efforts,
00:19:35 nos hôteliers font des efforts,
00:19:36 nos restaurateurs font des efforts.
00:19:38 Et tout cela, finalement, est tout à fait amenuisé
00:19:41 par cette affluence massive de touristes
00:19:45 qui déstabilisent également notre capacité à les transporter,
00:19:49 que ce soit en termes de taxi,
00:19:51 en termes d'offres de train.
00:19:55 Donc, tout ceci désorganise et dérègle
00:19:58 le tourisme qualitatif qu'on a voulu mettre en place
00:20:00 depuis plusieurs années.
00:20:02 Sur la question proprement dite,
00:20:03 moi, je vais peut-être compléter les propos de Max Brisson
00:20:06 avec quelques chiffres sur les meublés de tourisme
00:20:08 qui sont très parlants.
00:20:11 Donc, le nombre de meublés de tourisme
00:20:12 enregistré à la taxe de séjour pour Biarritz,
00:20:15 ce sont de 4 361, population 26 000 habitants,
00:20:20 résidence secondaire 3096 sur les 4 361
00:20:24 et résidence principale 1265.
00:20:28 La hausse de déclaration des résidences principales
00:20:30 à la taxe de séjour.
00:20:32 En résidence principale, nous avions en 2020
00:20:34 408 résidences principales déclarées à la taxe de séjour.
00:20:38 Nous sommes passés en 2024 à 1265 résidences principales
00:20:44 déclarées.
00:20:45 Pour les résidences secondaires, nous étions en 2020
00:20:47 à 2188 résidences secondaires déclarées à la taxe de séjour.
00:20:52 Nous sommes passés en 2024 à 3096.
00:20:55 Donc, vous voyez que ça explose,
00:20:57 même si effectivement, ce qui a été mis en place
00:21:00 par la communauté d'agglomération
00:21:01 qui n'est pas encore totalement sortie d'affaires
00:21:03 parce qu'on a des recours,
00:21:05 qui est ce changement d'usage,
00:21:08 en tout cas, a eu pour effet de stopper
00:21:11 l'industrialisation d'Airbnb
00:21:12 parce que c'est ça qui a été extrêmement nocif,
00:21:16 appuyé par les organismes bancaires,
00:21:18 par les professionnels de l'immobilier
00:21:21 qui ont incité les acheteurs potentiels à acheter
00:21:23 en leur disant "ne vous inquiétez pas, brave gens,
00:21:25 vous pourrez compenser le prix très élevé,
00:21:28 même si vous y contribuez, avec du Airbnb".
00:21:31 Et aujourd'hui, nous avons des particuliers,
00:21:35 en particulier, j'ai des familles monoparentales,
00:21:37 des jeunes femmes qui arrivent de l'extérieur de Paris
00:21:39 pour ne pas les citer et qui sont dans la difficulté
00:21:42 puisqu'elles ont des charges de remboursement
00:21:43 qui sont extrêmement lourdes
00:21:45 et plus avec la capacité de les rembourser.
00:21:48 Donc, le changement d'usage a eu cette vertu
00:21:51 de stopper cette industrialisation
00:21:55 et pour l'instant, les effets sont quand même assez timides
00:21:59 parce que nous n'avons pas d'afflux
00:22:02 de remise sur le marché locatif à l'année,
00:22:05 parce que, comme l'a dit Max Brisson,
00:22:07 nous n'avons pas encore ce rééquilibrage fiscal.
00:22:10 Moi, je pense, en discutant beaucoup avec les propriétaires,
00:22:14 que tant qu'il n'y a pas un rééquilibrage,
00:22:15 c'est-à-dire une hausse de la fiscalité,
00:22:18 mais très importante sur les meubles et tourisme,
00:22:20 compensée par une baisse massive de la fiscalité
00:22:24 sur les locations à l'année.
00:22:25 Par exemple, si vous êtes un propriétaire Airbnb
00:22:29 et que vous décidez de transformer votre logement Airbnb
00:22:32 en location à l'année, par exemple,
00:22:34 on peut imaginer un système de défiscalisation pendant 5 ans.
00:22:37 Ça, c'est un point qui peut être important,
00:22:38 mais ce n'est pas suffisant
00:22:39 parce que ce que nous disent les propriétaires,
00:22:41 c'est que lorsqu'ils ont un locataire qui ne paye pas,
00:22:44 ce qui peut arriver,
00:22:45 eh bien, et tant mieux, les locataires étaient protégés,
00:22:48 mais aujourd'hui, ils n'arrivent pas
00:22:51 à mettre leur locataire hors de leur logement.
00:22:53 Et ça, c'est un problème.
00:22:54 Et il faut aussi, après qu'on ait,
00:22:56 et là, je le redis, c'est très vertueux,
00:22:57 protégé les locataires,
00:22:59 il faut aujourd'hui que nous protégeons les propriétaires
00:23:02 qui sont la clé de la remise du logement
00:23:04 sur le marché locatif.
00:23:06 Donc, nous ne pouvons plus loger nos jeunes,
00:23:08 les classes moyennes et même moyennes plus.
00:23:10 Donc, tout le monde déboule dans le bureau du maire
00:23:12 qui envoie dans le bureau de l'adjointe au logement
00:23:14 pour avoir un logement social que nous n'avons pas.
00:23:16 Nous sommes une commune carencée.
00:23:18 10,5 % de logements,
00:23:20 donc, nous payons la pénalité SRU.
00:23:22 Maintenant, la surpénalité, nous sommes à 2 millions d'euros.
00:23:24 Donc, ça, c'est scandaleux.
00:23:26 Depuis le Covid, pratiquement rien ne se construit.
00:23:29 Et en plus, à Biarritz, un projet à recours
00:23:32 dans lequel l'État ne nous donne aucun moyen
00:23:34 d'accélérer les recours pour que les logements sociaux sortent.
00:23:37 Et donc, j'ai à peu près 3 000 personnes en attente
00:23:39 pour du logement social.
00:23:40 Et avec ce qui m'inquiète énormément,
00:23:42 en plus des jeunes, j'y reviendrai dans une seconde,
00:23:45 ce sont des personnes âgées.
00:23:46 Je les appelle mes petites mamies.
00:23:48 Ce sont des personnes qui n'ont jamais rien demandé
00:23:50 de toute leur vie, qui ont été des salariés,
00:23:52 enfin, des employés, qui sont seules,
00:23:54 veuvent vous séparer,
00:23:56 qui ont eu des loyers modestes dans le privé,
00:23:59 leur propriétaire décède,
00:24:00 les héritiers, soit n'ont pas les moyens
00:24:02 de payer les droits de succession
00:24:04 qui sont devenus très, très importants,
00:24:06 soit décident de les expulser pour vendre le logement.
00:24:09 Et donc, elles arrivent dans mon bureau en pleurs, en larmes,
00:24:11 et je n'ai pas de solution pour les loger.
00:24:15 Et donc, ça, c'est une bombe sociale aussi,
00:24:17 parce qu'on ne peut pas laisser nos personnes âgées
00:24:20 dans ces situations-là.
00:24:21 Donc, on a un certain nombre de projets
00:24:23 qui sont bloqués pour les recours et d'autres qui arrivent.
00:24:26 En plus, nous avons donc l'obligation
00:24:28 de faire de la veille foncière
00:24:30 qui contribue à lourdir notre dette,
00:24:32 donc, dans un territoire qui est le plus dense du département,
00:24:36 avec plus de la moitié du territoire
00:24:37 qui n'est pas constructible
00:24:39 entre la loi littorale, la courbe à aéroports
00:24:43 et Natura 2000.
00:24:45 Donc, aujourd'hui, on a des contraintes de tous les côtés
00:24:48 et pourtant, une volonté sincère
00:24:50 qui est en tout cas remarquée par tout le monde,
00:24:53 mais qui ne se traduit pas
00:24:55 dans un accompagnement qu'on pourrait avoir.
00:24:56 On s'est même mis volontaires dans les territoires engagés.
00:25:00 Donc, moi, aujourd'hui, ce que j'attends du législateur,
00:25:03 il semble au moins avoir pris conscience de la difficulté,
00:25:06 puisqu'aujourd'hui, on commence à parler
00:25:07 de la crise du logement et de la politique du logement.
00:25:09 C'est un souci.
00:25:11 J'attends de vraies mesures courageuses,
00:25:13 qu'on ne me dise pas, comme je l'entends,
00:25:15 que fiscalement, on n'a pas les moyens.
00:25:17 On peut parfaitement compenser une baisse de la fiscalité
00:25:20 par une hausse de la fiscalité.
00:25:21 Bien sûr, il faut faire en fonction des territoires.
00:25:25 Si cette politique fiscale peut être pénalisante
00:25:28 pour un territoire, eh bien, on peut définir
00:25:30 qu'il y a des territoires qui seront peut-être différents
00:25:32 de d'autres en fonction de leurs contraintes
00:25:34 et peut-être en zone tendue et en zone carencée,
00:25:37 que peut-être certaines mesures puissent s'appliquer
00:25:39 et pas d'autres.
00:25:40 Je voudrais quand même revenir sur ce qu'a mentionné
00:25:42 très brièvement Max Brisson, et on est en plein dans l'actualité,
00:25:44 puisque le président a eu...
00:25:46 Alors, ça, c'est vraiment la fausse bonne idée de l'année,
00:25:49 de proposer à la Corse d'avoir son autonomie.
00:25:51 Pourquoi est-ce que je dis ça ?
00:25:52 Parce qu'on est au Pays basque, il y a la Bretagne,
00:25:54 donc on va tous s'engouffrer forcément dans la file.
00:25:58 Il n'y a pas de raison.
00:25:59 Tous mes amis basques, ils vont dire "Mais pourquoi pas nous ?"
00:26:01 Et on a une jeunesse basque qui ne peut plus se loger chez elle,
00:26:04 qui se radicalise, qui a été radicalisée par le passé,
00:26:07 qui nous a résolu le problème de la surpopulation,
00:26:09 parce qu'à l'époque, le territoire n'était pas
00:26:11 aussi calme qu'aujourd'hui, et cette jeunesse-là,
00:26:14 elle bout, Madame la Présidente.
00:26:16 Et donc aujourd'hui, il y a une urgence
00:26:18 à ce qu'on puisse avoir de vraies mesures
00:26:20 pour loger nos locaux,
00:26:22 et qu'on puisse alors aussi continuer à accueillir
00:26:24 cette population qui s'est réfugiée chez nous
00:26:26 suite à la crise Covid.
00:26:27 On est ravis d'avoir ces nouvelles familles,
00:26:29 ces SP++.
00:26:31 On a déplafonné nos crèches.
00:26:34 Alors, on est très contents qu'ils puissent venir,
00:26:36 même s'ils sont très exigeants par rapport à...
00:26:38 Je crois que c'était vous, le sénateur Brossat,
00:26:40 quand on s'était rencontrés, qui aviez dit que
00:26:42 "Vous, vos écoles se vident, moi, elles se remplissent."
00:26:45 Donc... Mais en tout cas, voilà.
00:26:47 En dehors de ça, on a donc une urgence
00:26:50 pour nos personnes âgées, nos jeunes,
00:26:52 plus de saisonniers,
00:26:54 et sur tout le territoire,
00:26:56 peut-être pas spécifiquement à Biarritz,
00:26:58 mais sur l'intérêt du territoire Pays-Bas,
00:27:00 qu'une jeunesse qui bout et qui va certainement
00:27:02 s'engouffrer dans la brèche
00:27:03 qui, malheureusement, vient de s'ouvrir.
00:27:07 Voilà ce que je voulais partager avec vous.
00:27:09 -Merci beaucoup, Madame le maire,
00:27:11 pour ce témoignage, dans lequel je me reconnais
00:27:14 au niveau de mon territoire.
00:27:15 Je ne suis pas encore sur l'autonomie,
00:27:17 mais en tout cas sur la question, voilà,
00:27:20 des communes qui font des efforts,
00:27:22 mais qui, malheureusement, ne sont pas prises en compte
00:27:25 et qui reçoivent ce qu'on a pu vivre les uns et les autres
00:27:29 au travers du dernier bilan triennal,
00:27:32 des pénalités qui sont excessivement, voilà, pénalisantes.
00:27:37 C'est le cas de le dire pour les finances des communes,
00:27:39 qui sont de nature plutôt à décourager les maires
00:27:41 de continuer à faire du logement alors que les efforts sont là.
00:27:45 Donc on va laisser la parole
00:27:46 aux représentants d'une grande métropole,
00:27:49 la capitale de notre pays, donc au sénateur Yann Brossat.
00:27:53 -Merci, Madame la présidente, Madame la rapporteure.
00:27:58 D'abord, très heureux de pouvoir évoquer ce sujet devant vous,
00:28:03 en mesurant bien que la situation parisienne est spécifique,
00:28:08 même si je note que c'est désormais une préoccupation
00:28:12 qui dépasse très, très largement le territoire
00:28:15 dont je suis élu.
00:28:17 Bon, vous connaissez tous Paris.
00:28:19 Paris, effectivement, ville capitale,
00:28:21 mais surtout une ville dans laquelle nous avons
00:28:23 un décalage structurel en matière de logement
00:28:27 entre l'offre et la demande,
00:28:28 avec une demande très importante et une offre
00:28:32 qui est au fond structurellement limitée.
00:28:36 À Paris, on ne construira pas des dizaines de milliers
00:28:40 de logements supplémentaires
00:28:41 parce que ça n'est tout simplement pas possible.
00:28:45 Paris est une ville qui est pleine comme un oeuf
00:28:48 et les dernières zones d'aménagement qui existaient,
00:28:50 qui sont pour l'essentiel situées dans des terrains de la SNCF,
00:28:53 sont d'ores et déjà lancées.
00:28:55 Donc, de toute façon, on ne pourra pas construire
00:28:58 massivement de nouveaux logements,
00:29:00 y compris des filières auxquelles on pense beaucoup
00:29:05 comme la transformation d'immeubles de bureaux en logement
00:29:08 trouvent leur limite dans une ville comme Paris
00:29:10 parce que, malheureusement,
00:29:12 enfin malheureusement ou heureusement, je n'en sais rien,
00:29:13 mais les bureaux à Paris sont pleins.
00:29:15 Et contrairement à ce qu'on a pensé d'ailleurs,
00:29:17 le Covid n'a pas vidé les bureaux parisiens.
00:29:20 Au contraire, les bureaux bien situés
00:29:23 sont devenus plus attractifs qu'avant
00:29:24 parce que les entreprises souhaitent que leurs salariés,
00:29:27 quand ils viennent au travail et qu'ils ne télétravaillent pas,
00:29:30 puissent disposer d'un cadre de travail agréable.
00:29:32 Donc, dans un contexte comme celui-là,
00:29:35 la question de la préservation des logements existants
00:29:40 est devenue pour nous une question absolument stratégique.
00:29:44 C'est-à-dire qu'être adjoint au logement à Paris,
00:29:48 c'est d'abord veiller à ce que les logements
00:29:50 servent à loger des gens.
00:29:52 Et donc, c'est une préoccupation que nous avons eue dès 2014.
00:29:57 Je trouve que je suis devenu maire adjoint
00:30:00 en charge du logement en 2014
00:30:01 parce que nous avons été confrontés très tôt,
00:30:05 plus vite que les autres, malheureusement pour nous,
00:30:07 au développement exponentiel de ces locations touristiques,
00:30:11 avec des phénomènes en cascade.
00:30:13 D'une part, première conséquence
00:30:17 de la transformation de logements en locaux de tourisme.
00:30:20 Et donc, dans un contexte où nous avions déjà
00:30:24 un décalage entre l'offre et la demande,
00:30:27 de fait, la situation s'en est trouvée aggravée,
00:30:33 très concentrée dans un certain nombre de quartiers bien connus,
00:30:37 bien sûr le Marais, Montmartre, les abords de la tour Eiffel,
00:30:42 avec des dizaines de milliers de logements
00:30:46 qui ont basculé vers la location touristique.
00:30:50 Donc, des conséquences sur le marché du logement,
00:30:52 mais aussi, comme dans le Pays basque,
00:30:56 des conséquences sur la vie de quartier,
00:30:59 y compris avec la typologie des commerces
00:31:01 qu'on a retrouvées dans ces quartiers.
00:31:04 Et au fond, d'ailleurs, une forme d'uniformisation
00:31:07 des quartiers les plus touristiques,
00:31:09 avec des commerces de bouche massivement remplacés
00:31:13 par des commerces de vêtements de grande chaîne.
00:31:16 Ils se baladent des rues des Archives dans le Marais
00:31:19 pour en voir les conséquences.
00:31:22 Donc, une fois que nous avons perçu ces difficultés,
00:31:25 nous avons cherché à mettre en place
00:31:28 une politique publique visant à limiter ce phénomène.
00:31:33 D'abord, dès 2014, en créant, nous aussi,
00:31:37 des règles de compensation
00:31:39 et en créant, au sein de la municipalité,
00:31:42 un service dédié au contrôle des meublés de tourisme
00:31:46 qui compte aujourd'hui entre 30 et 40 agents.
00:31:50 C'était la 1re mesure que nous avions mise en place.
00:31:54 Et ensuite, nous avons aussi veillé
00:31:58 à modifier le cadre législatif
00:32:01 pour nous donner des marges de manœuvre supplémentaires.
00:32:03 Et de ce point de vue-là, le Sénat a été utile
00:32:06 puisque, en 2016,
00:32:09 dans le cadre de la loi pour une République numérique,
00:32:12 je crois que c'était Axel Lemaire, à l'époque,
00:32:13 qui était secrétaire d'Etat en charge du numérique,
00:32:16 nous avions obtenu le vote d'un amendement
00:32:19 porté par David Assouline permettant aux communes
00:32:21 qu'ils souhaitent de mettre en place
00:32:23 un numéro d'enregistrement.
00:32:26 Et à ce moment-là, je dois le dire,
00:32:28 j'étais frappé par...
00:32:30 Peut-être que j'étais un peu naïf et nouveau,
00:32:32 mais par le temps qu'il a fallu
00:32:33 pour que les décrets d'application sortent.
00:32:37 Et en l'occurrence,
00:32:39 il a fallu attendre le 1er octobre 2017
00:32:42 pour que la ville de Paris puisse effectivement
00:32:45 mettre en place ce numéro d'enregistrement
00:32:48 qui nous permet quand même, et c'est utile,
00:32:51 d'avoir la liste des logements loués
00:32:53 sur ces plateformes de location touristique.
00:32:55 Et à ce moment-là, 2e surprise,
00:32:59 Airbnb nous annonce qu'elle n'appliquera pas la loi.
00:33:02 C'est une réunion que nous avons avec eux
00:33:05 et ils nous disent qu'ils ne retireront pas,
00:33:07 contrairement à ce que prévoyait la loi,
00:33:09 les annonces qui n'ont pas de numéro d'enregistrement.
00:33:11 Je dois dire que des acteurs privés
00:33:16 qui assument de ne pas appliquer la loi,
00:33:19 c'est quand même une disposition d'esprit, disons,
00:33:23 qui est relativement originale.
00:33:26 Et donc, nous avons décidé de traîner à ce moment-là
00:33:28 Airbnb devant les tribunaux
00:33:31 pour publication d'annonce illégale,
00:33:33 c'est-à-dire d'annonce dépourvue de numéro d'enregistrement.
00:33:36 Et l'amende est tombée en juillet 2021
00:33:40 avec une amende de 8 millions d'euros
00:33:43 pour cette plateforme de location touristique.
00:33:46 Parallèlement, enfin, dans le même temps,
00:33:49 dans la même période,
00:33:51 notre règlement municipal sur les changements d'usage,
00:33:53 c'est-à-dire, en fait, nos règles de compensation
00:33:55 ont été contestées
00:33:57 devant la Cour de justice de l'Union européenne.
00:34:01 En septembre 2020,
00:34:03 nous avons vu notre règlement validé,
00:34:06 ce qui était évidemment très important
00:34:08 parce que si notre règlement avait été censuré,
00:34:12 beaucoup d'autres villes auraient été concernées
00:34:15 par une telle décision
00:34:17 avec, bien sûr, des conséquences en cascade.
00:34:20 Mon sentiment, c'est que nous avons malgré tout
00:34:24 bien avancé dans une ville comme Paris.
00:34:27 Et que l'ensemble des règles que nous avons mises en place,
00:34:31 les moyens aussi que nous avons déployés
00:34:33 pour vérifier que ces règles sont bien appliquées,
00:34:36 les condamnations pour les propriétaires
00:34:38 qui ne respectent pas les règles,
00:34:40 tout cela, mis bout à bout,
00:34:41 nous a permis d'endiguer le phénomène.
00:34:44 Enfin, en tout cas, d'éviter que le phénomène
00:34:47 ne continue à se développer de manière exponentielle,
00:34:50 comme c'était le cas il y a encore quelques années.
00:34:54 Et donc, les choses ont plutôt évolué de bonne manière.
00:34:58 Pour conclure, je dirais que, pour nous,
00:35:01 la proposition de loi Le Meur et Chanise
00:35:03 est quelque chose de très important,
00:35:06 notamment parce qu'elle permet de régler un problème
00:35:10 qui peut paraître un peu anecdotique,
00:35:13 mais qui est essentiel pour nous,
00:35:14 qui est la question de la preuve de l'usage d'habitation,
00:35:18 puisqu'aujourd'hui, nous devons fournir des documents
00:35:23 qui témoignent du fait qu'au 1er janvier 70,
00:35:26 le logement était bien à usage de logement.
00:35:29 Et bien souvent, nous n'avons pas les documents nécessaires.
00:35:33 Et donc, si on pouvait assouplir un peu cette règle,
00:35:36 nous éviterions que nos enquêteurs fassent beaucoup de travail
00:35:41 qui, au final, n'aboutit à rien,
00:35:43 avec des contentieux qui ne débouchent pas.
00:35:46 Et au-delà de ça,
00:35:48 cette PP, elle apporte des avancées importantes,
00:35:51 notamment sur la question de la fiscalité,
00:35:54 sur la question des 120 jours,
00:35:56 en envisageant de passer à 90.
00:35:58 De mon point de vue, d'ailleurs,
00:36:00 on devrait laisser les collectivités libres
00:36:03 de fixer le nombre de nuitées maximum.
00:36:06 Je conçois que dans certaines villes, 120,
00:36:08 ça ne pose pas de problème.
00:36:09 Chez nous, nous estimons qu'on devrait même peut-être aller à 60.
00:36:13 En tout cas, tout ce qui permet aux collectivités
00:36:16 d'avoir davantage de marge de manœuvre
00:36:18 pour réguler ce phénomène,
00:36:21 nous paraît bon à prendre. Merci.
00:36:24 Merci, monsieur le sénateur.
00:36:26 Et donc, on passe à la montagne, la Haute-Montagne,
00:36:29 avec le sénateur de la Haute-Savoie,
00:36:31 mais pas que de la montagne,
00:36:33 donc aussi une zone très tendue en termes de logement,
00:36:36 Cyril Pellewa. Je laisse la parole.
00:36:39 Oui, merci, madame la présidente, madame la co-rapporteure,
00:36:41 et puis je vous salue toutes et tous.
00:36:43 En tout cas, c'est un réel plaisir d'être là.
00:36:45 Merci pour l'invitation
00:36:46 au nom du Groupe développement économique de la montagne.
00:36:48 Et puis, j'associerai aussi aux propos à Sylvia de Noël
00:36:51 avec qui on travaille également régulièrement.
00:36:53 Peut-être juste vous dire que, bien évidemment,
00:36:55 dans le cadre du Groupe montagne, régulièrement,
00:36:57 on a mené des auditions également des tables rondes,
00:37:00 notamment depuis le projet de loi de finances 2024.
00:37:02 Et c'est clair que là, je vais peut-être rentrer
00:37:04 un peu plus dans le détail et aussi d'avoir un bilan,
00:37:06 parce que comme ça a été rapporté,
00:37:08 on a le cas des zones de montagne spécifiques
00:37:10 et on a le cas de l'agglomération anessienne,
00:37:13 qui sont deux choses avec des spécificités
00:37:15 qui sont complètement différentes.
00:37:16 Donc vraiment, ce que je voulais faire,
00:37:17 c'est vraiment un bilan, et puis des propositions concrètes,
00:37:20 notamment, ça répondra à la question par rapport
00:37:22 au texte de loi qui a été à l'Assemblée nationale.
00:37:25 Donc voilà, en tout cas, je vous propose de dérouler comme ça.
00:37:27 Donc en tout cas, je ne reviendrai pas sur la crise du logement,
00:37:29 qui est commune à toute la France,
00:37:31 et puis vraiment, je pense qu'il ne s'exprime pas
00:37:33 de la même manière dans l'ensemble des territoires,
00:37:36 et ça a été rappelé, mais par contre,
00:37:37 on peut voir aussi que dans les territoires,
00:37:41 on a des spécificités, et même au sein des quartiers.
00:37:43 Enfin, je vais prendre par exemple la ville d'Annecy.
00:37:45 On a vraiment Annecy, une commune historique,
00:37:47 enfin un quartier historique à Vieillesvilles,
00:37:48 et après, on a le cas des communes associées,
00:37:50 des communes historiques.
00:37:52 Donc ainsi, dans nos territoires touristiques,
00:37:54 qui apparaissent plus touchés que les milliers d'euros,
00:37:56 car la spéculation immobilière,
00:37:57 le nombre élevé des résidences secondaires
00:37:59 et les investissements locatifs type Airbnb
00:38:01 font baisser le nombre de logements disponibles
00:38:02 pour les populations permanentes et aggravent la crise immobilière.
00:38:05 Donc ça, ça a été rappelé, et en Savoie,
00:38:07 bien évidemment, on est déjà sur un territoire
00:38:09 qui est déjà profondément tendu.
00:38:11 Cependant, là encore, les territoires touristiques
00:38:13 ne sont pas tous identiques,
00:38:15 et il convient de les différencier.
00:38:16 Ainsi, les grandes villes, ça a été rappelé,
00:38:18 notamment, c'est le cas de Biarritz, de Paris,
00:38:19 enfin, l'agglomération parisienne, etc.,
00:38:21 sont particulièrement touchées
00:38:23 par le phénomène des meublés touristiques.
00:38:25 Donc c'est le théâtre, je vous l'ai dit, de la ville d'Annecy,
00:38:27 et au sein de la ville d'Annecy,
00:38:29 je pense, en discutant régulièrement
00:38:30 avec le maire d'Annecy, il y a aussi des spécificités
00:38:32 entre les personnes qui sont occasionnelles
00:38:35 et aussi des vrais professionnels de la location de meublés.
00:38:38 Il me donnait l'exemple d'un cas,
00:38:39 alors il avait des difficultés à recoller,
00:38:41 mais d'une personne qui pouvait avoir
00:38:42 jusqu'à 20 à 25 logements,
00:38:44 et qui s'en occupait pour des logements meublés,
00:38:47 et il pouvait me dire que, notamment,
00:38:49 quand on avait le festival du film d'animation,
00:38:52 la semaine sur un 40 m² Annecy
00:38:54 pouvait dépasser les 5 000, 6 000 euros.
00:38:56 Donc on était vraiment sur cette thématique-là,
00:38:58 et aussi, ce qu'il m'a rapporté,
00:38:59 c'est qu'avec les outils d'intelligence artificielle,
00:39:01 par exemple, Tchad GPT,
00:39:03 quand on tape "faire un week-end en France",
00:39:05 la première des choses qui sortaient,
00:39:06 c'était "aller en ville d'Annecy"
00:39:07 et "commune d'Annecy, vieille ville".
00:39:09 Donc du coup, il y a tout ça qui se cumulait
00:39:11 et qui amène des nuisances.
00:39:13 Donc bien évidemment, sur les territoires type Annecy,
00:39:15 et ça a été rappelé par mes collègues
00:39:17 dans les autres agglomérations,
00:39:18 la hausse de la fiscalité sur les meublés de tourisme
00:39:20 serait bénéfique, puisqu'elle pourrait permettre
00:39:22 un report vers le marché de la résidence principale.
00:39:23 Et là encore, dans les reports qui sont faits,
00:39:25 c'est de dire, finalement,
00:39:26 avec l'arrivée massive des meublés de tourisme,
00:39:28 on perd de l'habitat permanent,
00:39:30 derrière, on va fermer des classes,
00:39:32 et ça crée des difficultés.
00:39:33 Et en plus, on a les nuisances sonores
00:39:35 liées notamment aux valises,
00:39:36 liées aux gens qui sont là pour faire la fête, etc.
00:39:39 Donc lui, bien évidemment,
00:39:40 je pense que si on parle de l'agglomération d'Annecy,
00:39:42 d'aller sur la partie qui est la hausse de la fiscalité
00:39:46 et d'avoir un zonage et d'avoir aussi une répartition
00:39:48 au sein, je le disais, des communes historiques,
00:39:50 ce sont des choses qui vont plutôt dans le bon sens.
00:39:53 Par contre, quand on va sur d'autres types de territoires,
00:39:56 ceux-ci ne veulent pas de hausse de la fiscalité,
00:39:59 car ils tirent d'importants bénéfices
00:40:00 de la présence de meublés.
00:40:01 C'est le cas notamment des territoires thermaux,
00:40:04 où l'offre d'hébergement pour les curistes
00:40:06 est quasiment exclusivement composée
00:40:07 de meublés de tourisme.
00:40:08 En effet, les hôtels ne sont pas adaptés
00:40:10 pour les cures thermales qui durent plusieurs semaines,
00:40:12 notamment car ils ne disposent pas de cuisine.
00:40:14 Et faire baisser l'offre de meublés
00:40:16 ferait donc perdre de précis revenus à ces territoires
00:40:18 car le nombre de curistes pourrait baisser
00:40:19 et avec eux, le montant perçu de la taxe de séjour.
00:40:22 De même, et là, ce nous concerne en Haute-Savoie
00:40:24 et dans d'autres départements, les territoires de montagne,
00:40:27 notamment ceux où se trouvent des stations de ski,
00:40:28 ne bénéficieraient pas d'une hausse de la fiscalité
00:40:31 sur les meublés touristiques.
00:40:32 Les meublés de tourisme font partie intégrante
00:40:34 de leur offre d'hébergement,
00:40:35 et ces territoires ne souhaitent pas entraver les meublés,
00:40:37 car cela pourrait porter atteinte
00:40:39 à leur activité touristique.
00:40:40 Si comme les territoires littoraux,
00:40:41 les stations présentent un nombre élevé
00:40:42 de résidences secondaires et de meublés touristiques,
00:40:44 ils ont en revanche moins de population permanente,
00:40:46 donc ont moins de besoin de logements l'année.
00:40:49 En outre, ils sont davantage confrontés
00:40:51 au phénomène de l'ifroid, c'est-à-dire d'une occupation minimale
00:40:54 en termes de temps des logements.
00:40:55 Ce phénomène a plusieurs causes.
00:40:56 La période touristique en montagne
00:40:58 qui se situe principalement en hiver,
00:41:00 sur les 4-5 mois d'hiver.
00:41:02 La plupart des logements touristiques en montagne
00:41:03 sont anciens, mal isonnés ou exigus,
00:41:06 faute de rénovation, les propriétaires
00:41:07 ne les mettent donc plus en location.
00:41:09 Et troisièmement, les personnes disposant
00:41:11 de résidences secondaires ne les mettent pas en location
00:41:12 lorsqu'elles ne les occupent pas.
00:41:14 Dans ces territoires, la location par des plateformes
00:41:16 type Airbnb ou Booking a justement permis
00:41:18 de faire baisser le nombre de lits froids
00:41:19 et d'augmenter la fiscalité des meublés,
00:41:21 et augmenter, pardon, la fiscalité des meublés
00:41:22 empirera la situation, car cela privera
00:41:25 les propriétaires de revenus pour rénover les appartements,
00:41:28 dont un plus grand nombre sortira du marché.
00:41:30 Puisque ces logements touristiques
00:41:31 sont pour la plupart également utilisés
00:41:33 comme résidences secondaires,
00:41:34 la hausse de fiscalité ne permettra pas non plus
00:41:36 une remise sur le marché du logement permanent.
00:41:38 Ce serait donc la double peine pour ces territoires
00:41:40 de montagne qui ne verront pas d'augmentation
00:41:42 de leur offre en résidence principale,
00:41:43 et donc de leur population permanente,
00:41:45 et qui verront leur activité touristique baisser,
00:41:47 ou seront obligés de construire plus pour pallier
00:41:48 à la baisse de logements touristiques disponibles,
00:41:50 ce qui est déjà compliqué avec les règles d'urbanisme
00:41:53 spécifiques aux territoires de montagne,
00:41:54 donc leurs montagnes, et qui sera de plus en plus difficile
00:41:57 avec le zéro artificiation net.
00:41:59 Un équilibre, et ça, je rejoins ce qu'a dit
00:42:01 le sénateur Brisson, doit donc être trouvé,
00:42:03 car si le tourisme pose des difficultés
00:42:05 en termes de logements dans certains territoires,
00:42:06 ça a été rappelé, c'est aussi un moteur
00:42:08 qui les fait vivre financièrement pour d'autres.
00:42:09 N'oublions pas que le tourisme représente aujourd'hui
00:42:11 8,5% du PIB et 2 millions d'emplois,
00:42:14 et tout à l'heure, je recevais les représentants d'Airbnb
00:42:16 qui nous disaient qu'aujourd'hui, 200 millions d'euros
00:42:19 de taxes de séjour étaient reversées sur les territoires.
00:42:22 Donc après, sur la proposition de loi Le Meur,
00:42:26 alors il y a du bon et du moins bon,
00:42:27 en tout cas, c'est ce qu'on a identifié
00:42:28 sur les territoires de montagne,
00:42:30 donc pour remédier au déséquilibre du marché locatif
00:42:31 en zone tendue, donc il y a plusieurs pistes
00:42:33 qui sont intéressantes, c'est en particulier
00:42:35 le cas de la possibilité d'essayer aux maires,
00:42:36 et là, je pense qu'on est tous d'accord,
00:42:37 de créer des zonages réservés aux logements permanents
00:42:39 dans leurs pays-lieux, cela va dans le sens
00:42:41 de la différenciation bien appréciée au Sénat,
00:42:44 puisque la main est laissée aux élus,
00:42:46 qui peuvent se saisir ou non de cet outil
00:42:47 en fonction des besoins de leur territoire.
00:42:49 De même, l'extension du champ de régime
00:42:52 de changement d'usage va aussi dans le bon sens,
00:42:53 en laissant là encore la main aux élus,
00:42:55 ce qui leur permet de s'adapter
00:42:56 aux spécificités de leur territoire.
00:42:58 Plus largement, les outils qui vont dans ce sens
00:43:00 d'une différenciation entre les territoires
00:43:01 et qui laissent le choix aux élus de s'en saisir ou non
00:43:04 apparaissent devoir être priorisés
00:43:06 face à des mesures nationales, en particulier fiscales.
00:43:09 Donc, pour ce qui est du moins bon,
00:43:12 là, du coup, en revanche, modifier la fiscalité
00:43:14 des meublés classés pour toutes les communes
00:43:15 serait une erreur, c'est ce qui a été rappelé
00:43:18 tout à l'heure avec Max.
00:43:20 A l'occasion du projet de loi de finances 2024,
00:43:21 le Sénat avait voté, bon, je peux pas revenir,
00:43:24 malgré l'avis défavorable du gouvernement,
00:43:27 une baisse de l'abattement fiscal des meublés de tourisme,
00:43:29 qui passe désormais à 30 % dans la limite
00:43:30 d'un chiffre d'affaires de 15 000 euros,
00:43:31 contre 71 % dans la limite de 188 700 euros.
00:43:35 Donc, là aussi, il y a peut-être des éléments à voir,
00:43:37 parce qu'en fonction du coût de la vie des territoires,
00:43:39 15 000 euros, ça peut être très rapidement atteint
00:43:41 sur certains territoires, notamment, je pense,
00:43:44 les territoires touristiques, à la Haute-Savoie, Paca,
00:43:46 et peut-être régions parisiennes et Pays-Basques.
00:43:48 Par contre, dans d'autres départements,
00:43:49 peut-être plutôt ruraux, à ce moment-là,
00:43:52 les 15 000 euros pourraient suffire.
00:43:54 Donc, revenir sur cette hausse de la fiscalité est nécessaire.
00:43:57 En tout cas, on l'estime pour plusieurs raisons.
00:44:00 En effet, les propriétaires de meublés en zone touristique
00:44:02 sont rarement des professionnels.
00:44:03 92 % sont des particuliers qui mettent en location
00:44:06 leur logement de manière occasionnelle,
00:44:07 compte 8 % de professionnels.
00:44:09 Sans l'abattement fiscal, ils ne disposent pas de moyens
00:44:11 pour rénover énergétiquement leur logement,
00:44:13 puisqu'ils n'ont pas d'accès à MaPrimeRénov'.
00:44:15 En outre, le classement des meublés de tourisme
00:44:16 permet de lutter contre les locations non déclarées,
00:44:18 qui ne donnent pas lien à perception d'impôt.
00:44:21 De même, ils donnent aux élus un référencement efficace
00:44:24 des logements touristiques présents sur leur territoire
00:44:26 et représentent une garantie de qualité pour les touristes.
00:44:28 Si les propriétaires ne tirent plus un avantage fiscal
00:44:31 suffisant au classement de leurs meublés,
00:44:32 il y a un risque de développement du marché noir
00:44:35 plutôt qu'une remise sur le marché du logement permanent.
00:44:37 Enfin, faute de classement, les stations classées de tourisme
00:44:40 et les communes touristiques perdront leur label.
00:44:42 Et comme indiqué précédemment, cela enlèvera
00:44:44 aux communes de montagne un moyen de lutter contre l'île Ifroi.
00:44:47 Un abaissement des seuils de chiffre d'affaires
00:44:49 peut être envisagé, car ils sont actuellement hauts
00:44:51 et permettent donc à des professionnels d'en bénéficier,
00:44:53 mais l'abattement en particulier pour les classés
00:44:55 ne doit pas être modifié.
00:44:56 Par ailleurs, il apparaît plus prudent d'attendre
00:44:58 de mettre en place les autres solutions avancées
00:44:59 qui vont dans le bon sens, et seulement,
00:45:01 si elles s'avèrent insuffisantes,
00:45:03 s'avancer dans la voie du changement de fiscalité.
00:45:05 Cependant, s'il y a une réelle volonté
00:45:07 d'augmenter la fiscalité des meublés,
00:45:08 il pourrait alors plutôt être recherché un objectif
00:45:11 pour respecter l'égalité devant l'impôt
00:45:13 qui permettra d'augmenter la fiscalité
00:45:14 dans les cas où cela est bénéfique pour le territoire
00:45:16 et de la laisser en l'état quand cela ne l'est pas.
00:45:20 Suite à un rendez-vous qu'on avait eu
00:45:22 avec le directeur de cabinet de l'ancien ministre du Logement
00:45:25 en novembre 2023, ce dernier avait indiqué
00:45:27 ne pas s'y opposer.
00:45:29 Le critère exact resterait à déterminer,
00:45:31 mais cela pourrait être, par exemple,
00:45:33 lié au nombre de lits froids sur la commune,
00:45:34 faire la différence entre les particuliers
00:45:36 qui louent leur résidence principale
00:45:37 et les professionnels,
00:45:38 différencier en résidence principale ou secondaire,
00:45:41 ou encore différencier pour les communes de montagne
00:45:43 ou en zone détendue.
00:45:45 Dans tous les cas, il ne faut pas se précipiter,
00:45:46 tête baissée, pour un changement de fiscalité,
00:45:48 car lorsque l'on sait comment les choses fonctionnent à Bercy,
00:45:50 aucun retour en arrière ne sera possible.
00:45:52 Il faut engager des études approfondies
00:45:53 pour éviter tout effet de bord
00:45:54 qui pourrait avoir l'effet inverse que celui recherché,
00:45:57 à savoir la remise sur le marché du logement permanent.
00:46:00 Après, évidemment, il y avait la proposition
00:46:02 d'appliquer le DPE, mais ça, on pourrait faire passer une note,
00:46:04 mais on est très sensibles avec Sylvaine Noël,
00:46:06 donc on a déposé une proposition de loi,
00:46:07 mais là encore, il y a des éléments sur lesquels
00:46:09 il faudra qu'on fasse attention.
00:46:12 Ensuite, abaisser le nombre de jours de location
00:46:16 autorisés pour résidence principale.
00:46:17 Donc, dans la PPL de Meurs,
00:46:18 on propose de laisser une faculté aux communes
00:46:21 d'abaisser le plafond annuel de jour de mise en location
00:46:23 des résidences principales.
00:46:24 Ceci est un non-sens, puisque les personnes
00:46:26 qui louent leurs résidences principales
00:46:27 ne les mettront pas sur le marché du logement permanent.
00:46:32 Cette mesure va au contraire favoriser
00:46:34 les logements loués par des professionnels,
00:46:35 ce qui est au contraire l'objectif recherché.
00:46:39 Donc après, on a quelques pistes d'amélioration.
00:46:41 Donc, il vaudrait mieux décorréler la taxe d'habitation
00:46:43 sur les résidences secondaires et la taxe rencière,
00:46:46 car cela permettrait de donner davantage la main aux maires
00:46:48 qui pourraient adapter leur fiscalité.
00:46:50 Ceux qui estiment qu'il y a trop de résidences secondaires
00:46:51 sur leur territoire pourront augmenter leur taux,
00:46:53 tandis que dans les communes où le nombre
00:46:54 de résidences secondaires ne pose pas de problème,
00:46:56 il leur sera possible de conserver un taux bas.
00:46:58 Si le gouvernement a prévu cette décorrélation
00:47:00 dans le projet de loi de finances 2024,
00:47:02 elle est conditionnée par le fait que seules les communes
00:47:04 dont le taux est inférieur à 75% de la moyenne départementale
00:47:06 des taux communaux constatés l'année N-1
00:47:09 pourront actionner le levier fiscal.
00:47:10 De ce fait, seuls 20% des communes
00:47:12 pourraient bénéficier de la déliaison.
00:47:16 De plus, les communes touristiques,
00:47:17 dans la mesure où leur niveau de taux
00:47:19 reflète les charges spécifiques auxquelles elles sont exposées,
00:47:21 et les communes en situation de centralité,
00:47:24 seraient presque systématiquement exclues de la déliaison.
00:47:26 Les charges qu'elles ont assumées les conduisent,
00:47:28 en a, à appliquer le plus souvent des taux supérieurs
00:47:31 aux seuils fixés proposés par le gouvernement.
00:47:33 Autre proposition qui irait dans le sens
00:47:35 de mieux laisser la main aux élus,
00:47:36 ce serait de fusionner la taxe d'habitation
00:47:38 sur les logements vacants et la taxe nationale
00:47:40 sur les logements vacants, et en faire une taxe uniquement locale.
00:47:43 Là aussi, en laissant la main aux maires
00:47:44 sur la fiscalité des logements vacants,
00:47:46 on s'adapte aux spécificités des territoires.
00:47:48 En août, en uniformisant la taxe,
00:47:50 également, on évitera les optimisations
00:47:56 entre logements vacants et résidences secondaires.
00:47:57 Cela donnera également des moyens supplémentaires aux maires
00:47:59 pour mettre en place des politiques en faveur du logement,
00:48:02 de leur population permanente, et pour construire des logements.
00:48:05 Enfin, la PPL-Le Meurs ne traite pas de la facilitation
00:48:08 du recours aux changements d'usage,
00:48:09 elle en crée juste un nouveau type.
00:48:11 Ce que demandent les maires, c'est une sécurisation
00:48:13 des changements d'usage pour éviter les risques juridiques
00:48:15 et contentieux quand ils veulent les mettre en place,
00:48:17 car ils sont souvent attaqués par des loueurs.
00:48:19 Il faut donc chercher des pistes de sécurisation
00:48:20 et faire en sorte que l'Etat aide les communes
00:48:22 qui veulent mettre en place le changement d'usage
00:48:24 pour éviter les risques contentieux.
00:48:26 Voilà, Madame la Présidente, d'accord rapporteur.
00:48:29 -Merci beaucoup, M. le Sénateur.
00:48:31 Donc, je vais laisser la parole à Amel Gacker
00:48:33 pour qu'elle vous pose, je pense, un certain nombre de questions.
00:48:36 Sylviane, si tu veux ensuite exprimer,
00:48:38 il n'y a pas de problème non plus.
00:48:40 -Merci, Madame la Présidente.
00:48:41 Merci à vous pour vos propos,
00:48:45 pour votre état des lieux,
00:48:48 qui est clairement, bien sûr, très juste,
00:48:51 mais surtout très inquiétant,
00:48:52 parce que vous mettez le doigt sur un aspect
00:48:55 de cette fameuse bombe sociale dont on parle,
00:48:58 un aspect de cette bombe sociale provoquée, en tout cas,
00:49:02 ou à l'origine, ou provoquée par cette crise du logement,
00:49:05 et plutôt, j'ai envie de dire, à plusieurs niveaux,
00:49:08 et notamment, il y a un point que vous avez abordé
00:49:10 et qui est particulièrement important,
00:49:13 c'est le sentiment des habitants dans ces zones
00:49:17 qui se sentent obligés,
00:49:20 qui sont obligés de quitter leur propre territoire,
00:49:23 là où, parfois, ils sont nés,
00:49:25 et le sentiment d'injustice à tous les niveaux,
00:49:27 d'injustice sociale que cela provoque.
00:49:29 Voilà en quoi, en effet, il y a urgence et matière,
00:49:32 véritablement, à intervenir,
00:49:33 mais pas que, mais aussi pour cela.
00:49:35 J'aurais deux, trois questions,
00:49:37 alors pas de façon décousue,
00:49:38 mais qui ne sont pas forcément en lien les unes avec les autres.
00:49:41 Alors, je pense que chacun, vous vous retrouverez
00:49:43 dans les réponses à apporter.
00:49:44 La première, concernant, et vous l'avez dit à plusieurs reprises,
00:49:47 il n'y a pas, en fait, de solution unique.
00:49:49 Il y a l'approche, en effet, fiscale.
00:49:51 En fait, je vois, moi, plutôt deux niveaux.
00:49:54 Ce sont les réponses à des solutions locales
00:49:57 et puis les réponses à des solutions nationales.
00:49:59 Je le vois plutôt un peu comme cela,
00:50:01 avec un aspect que vous avez mis en avant,
00:50:02 qui est quand même celui de la différenciation
00:50:05 en fonction des territoires,
00:50:06 même si on retrouve beaucoup de points communs,
00:50:09 malgré la différence dans vos territoires,
00:50:12 il y a quand même quelques points communs,
00:50:13 mais il y a une vraie différenciation.
00:50:14 La question, elle va porter sur cela.
00:50:16 C'est justement, aujourd'hui, comment vous la concevez
00:50:18 au travers de ce que vous avez peut-être déjà entendu
00:50:19 et surtout creusé, puisque vous avez travaillé sur le sujet.
00:50:22 Comment aborder cette différenciation
00:50:25 pour traiter de ce sujet ?
00:50:27 Est-ce qu'il y a des éléments,
00:50:30 en termes d'organisation au niveau communal,
00:50:32 intercommunal aussi, à apporter ?
00:50:35 Donc, comment, voilà, aujourd'hui, on peut traiter cela
00:50:37 tout en ayant bien en tête, encore une fois, je le redis,
00:50:39 que nous avons vraiment deux niveaux d'intervention,
00:50:41 encore une fois, local et national.
00:50:43 Deuxième sujet, le modèle économique.
00:50:47 Vous avez évoqué, encore une fois, à très juste titre,
00:50:50 parfois ce qui amène certains habitants à investir,
00:50:56 parce que c'est vraiment ça, dans ces territoires.
00:50:58 Vous l'avez dit, le rôle de, sans jeter la pierre,
00:51:01 mais de certains acteurs économiques,
00:51:02 voilà, c'est bien si je le dis comme cela,
00:51:04 qui ont parfois incité à des investissements
00:51:07 dans ces territoires, en mettant dans la balance
00:51:09 un modèle économique, un retour sur investissement.
00:51:12 Mais ça veut dire que si demain, et il faut le faire,
00:51:15 il n'y a pas, encore une fois, d'incompréhension,
00:51:19 il ne faut pas qu'il y ait d'incompréhension
00:51:20 dans ce que je veux dire,
00:51:21 mais des conséquences que cela va avoir
00:51:23 pour, justement, ces habitants qui ont investi,
00:51:27 qui ont tendu le marché,
00:51:30 mais parce que, clairement, on leur a vendu
00:51:32 ce modèle économique qui leur permettait
00:51:33 de pouvoir acheter et investir dans ces territoires.
00:51:36 Donc, est-ce que vous avez eu l'occasion
00:51:38 d'évoquer, d'aborder ce sujet,
00:51:40 et, justement, de la façon
00:51:42 dont il va falloir traiter cela aussi,
00:51:44 c'est-à-dire ces personnes qui vont se retrouver
00:51:47 à devoir quitter, finalement, le territoire,
00:51:50 parce que l'investissement ne sera plus forcément rentable ?
00:51:54 Et puis, troisième question,
00:51:56 et je m'arrêterai là pour commencer.
00:51:58 Vous le savez, nous sommes...
00:52:01 Le projet de loi sur l'écopropriété dégradée,
00:52:04 la rénovation d'écopropriétés dégradées,
00:52:06 dont je suis rapporteure, a été votée
00:52:08 à l'Assemblée nationale, au Sénat,
00:52:11 et dans le cadre des échanges et des discussions,
00:52:13 c'était le cas dans l'Assemblée, d'ailleurs, sénatoriale,
00:52:16 a été abordé le sujet des locations saisonnières
00:52:19 dans l'écopropriété,
00:52:21 avec des propositions qui ont été faites,
00:52:24 en expliquant aussi qu'en effet, il s'agissait d'un sujet,
00:52:27 des propositions qui étaient...
00:52:29 Donc, ce qui a été mis en avant, pardon,
00:52:31 ce sont, évidemment, les nuisances
00:52:32 que cela pouvait apporter
00:52:34 dans l'ensemble de l'écopropriété,
00:52:36 et quelques solutions avaient été évoquées,
00:52:39 notamment une meilleure information
00:52:41 des copropriétaires, des syndicats,
00:52:44 qu'il fallait mettre aussi dans la boucle
00:52:46 pour pouvoir gérer ces situations.
00:52:49 Est-ce que c'est un sujet que vous avez eu
00:52:51 l'occasion de travailler ?
00:52:53 Et quelles sont, justement, vos préconisations
00:52:56 sur ce sujet ?
00:52:57 Je vous remercie.
00:52:59 Je vous laisse la parole,
00:53:02 et simplement, peut-être pour juste compléter
00:53:05 par rapport à ce que vient de dire Amel,
00:53:06 nous, à Nice, on a aussi, bien évidemment,
00:53:09 utilisé tous ces outils,
00:53:12 les changements d'usage, les compensations,
00:53:15 et là, on vient de se faire retoquer
00:53:16 par le tribunal administratif,
00:53:18 parce que, donc, nous avions mis,
00:53:20 pour pouvoir être autorisés
00:53:22 à faire de la location saisonnière,
00:53:23 dans les règlements de copropriété,
00:53:25 avoir l'accord des copropriétaires.
00:53:28 Il se trouve que le tribunal administratif
00:53:30 vient de nous retoquer.
00:53:32 Donc, voilà, c'est aussi cette problématique,
00:53:36 et c'est vrai qu'au niveau des copropriétés,
00:53:38 ça devient de plus en plus compliqué
00:53:40 à pouvoir arriver à gérer ce phénomène-là
00:53:44 avec des gens qui sont là l'année,
00:53:46 qui, pour certains, sont propriétaires,
00:53:49 d'autres sont locataires,
00:53:50 mais connaissent aussi les mêmes nuisances.
00:53:52 Et pour autant, quand on essaie
00:53:54 d'avancer sur ces sujets,
00:53:55 eh bien, en l'occurrence,
00:53:57 là, la justice ne nous a pas suivis.
00:54:00 Je vous laisse la parole
00:54:01 pour répondre à ces questions de notre rapporteur.
00:54:04 Je sais pas qui veut... Madame le maire, bien sûr.
00:54:06 Madame le rapporteur,
00:54:08 votre remarque et vos questions
00:54:10 sont particulièrement pertinentes,
00:54:12 parce qu'on s'aperçoit déjà
00:54:14 des effets pervers de ce changement d'usage,
00:54:15 avec en particulier un report
00:54:17 qui commence à être massif
00:54:19 des résidences secondaires
00:54:20 vers les résidences principales.
00:54:22 Donc, ils vont échapper au changement d'usage.
00:54:26 Nous aurons moins de taxes d'habitation,
00:54:30 enfin, sur les résidences secondaires,
00:54:31 et nous sommes déjà ville carencée,
00:54:33 donc notre carence va augmenter d'autant
00:54:35 que nous aurons plus de résidences principales.
00:54:37 Et ce, pourquoi ?
00:54:39 Parce que c'est devenu un business,
00:54:42 mais un business aussi qui permet d'entretenir
00:54:45 une propriété ou un appartement
00:54:48 dans une copropriété,
00:54:50 et en particulier dans des familles.
00:54:52 Alors, c'est dans toutes les régions de France pareil,
00:54:54 mais c'est au Pays-Bas, au Letchie,
00:54:56 la maison est quelque chose de très important
00:54:57 qu'on se transmet.
00:54:58 Et souvent, c'est l'appartement de la grand-mère
00:55:00 ou la maison de l'oncle de la tante,
00:55:02 dans lequel on se retrouve en famille pour les vacances,
00:55:05 et qu'on ne peut aujourd'hui entretenir
00:55:06 que parce qu'il y a cette location estivale.
00:55:12 Et donc, dans notre territoire,
00:55:14 j'ai commencé à proposer au président
00:55:16 de la communauté d'agglomération
00:55:19 de pouvoir non pas mettre un coup de canif,
00:55:22 mais au contraire, de pouvoir individualiser,
00:55:27 enfin en tout cas améliorer ce dispositif
00:55:29 en permettant la location d'une résidence secondaire
00:55:32 pour un temps très court,
00:55:34 ce qui éviterait le passage à la résidence principale,
00:55:38 parce qu'aujourd'hui, nous n'avons pas,
00:55:40 et demain, nous n'aurons pas les moyens de contrôle
00:55:42 pour savoir si c'est véritablement
00:55:44 une vraie résidence principale ou une résidence secondaire.
00:55:46 Donc, je pense que la réalité, en tout cas,
00:55:48 de la ville de Biarritz, mais peut-être pas que,
00:55:50 c'est de dire, voilà, soyons réalistes,
00:55:53 on veut continuer dans cette politique,
00:55:57 mais il faudra peut-être y déroger,
00:56:01 l'aménager d'ores et déjà
00:56:02 en permettant une résidence secondaire,
00:56:05 ce qui évitera aussi à ceux qui en ont 25 ou 30
00:56:07 de pouvoir en bénéficier, et de dire, avec ça,
00:56:10 eh bien, on ne sera pas obligés de vendre
00:56:11 l'appartement de la grand-mère ou la maison de l'oncle,
00:56:14 et on pourra, avec peut-être les 15 000
00:56:16 ou les 20 000 euros de revenus,
00:56:18 même s'ils sont hautement fiscalisés,
00:56:21 payer les charges, etc., etc.
00:56:22 Donc, voilà, en tout cas, nous, ce vers quoi...
00:56:25 -Ce que vous avez dit, là, ce n'est pas encore mis en oeuvre.
00:56:28 -Ah non, non, non, ce n'est pas mis en oeuvre,
00:56:29 et je peux vous dire que c'est un sujet
00:56:30 qui est très transpartisan.
00:56:32 Nous avons, à la communauté d'agglomération,
00:56:33 toutes les tendances politiques,
00:56:35 et que, on va dire, chez nos amis et collègues,
00:56:38 on va dire les plus durs sur le sujet,
00:56:43 il y a un petit peu de résistance.
00:56:45 Mais quand on explique les choses de façon factuelle
00:56:47 et en disant, si on ne fait pas ça,
00:56:49 il va y avoir des effets pervers,
00:56:50 je pense que tout le monde est capable de le comprendre.
00:56:52 Donc, j'ai mis ça sur la table
00:56:53 lors d'un comité de pilotage il y a 15 jours,
00:56:56 et j'espère que, petit à petit, le message va passer.
00:57:00 -Si on continue du Pays-Basque vers la montagne
00:57:07 en passant par la capitale,
00:57:09 je vais...
00:57:11 Je vais compléter un petit peu ce qu'a venu de dire
00:57:16 Maïda Rostegui.
00:57:18 Moi, je sors d'une campagne sénatoriale,
00:57:21 donc j'ai fait le tour de toutes les communes
00:57:24 du Pays-Basque et du Béarn.
00:57:27 Et finalement, ce que je ressens profondément,
00:57:29 c'est, comme l'a d'ailleurs dit tout à l'heure Cyril Pellewa,
00:57:32 la grande différence d'une commune à l'autre,
00:57:35 d'une vallée à l'autre,
00:57:36 et de la nécessité de faire de la dentelle.
00:57:40 Moi, voilà, j'ai le souvenir de maires m'indiquant
00:57:43 que le nombre de résidents secondaires
00:57:46 déstructurait complètement leur village,
00:57:48 et d'autres me disant que ce n'était pas un problème.
00:57:50 Et parfois, à quelques kilomètres de distance,
00:57:55 certains ayant des maisons en ruines
00:57:57 qui défigurent le centre-bourg,
00:57:59 et d'autres n'ayant plus un seul logement à louer
00:58:03 et une seule propriété qui ne soit pas occupée et habitée.
00:58:07 Donc, il faut, me semble-t-il, autant que faire se peut,
00:58:10 laisser le plus, comme l'a d'ailleurs dit Yann,
00:58:13 bon, ça, tout à l'heure,
00:58:14 le plus de compétences aux maires, aux conseils municipaux.
00:58:18 Après, il y a simplement un équilibre aussi
00:58:20 avec la communauté d'agglomération.
00:58:22 Mais c'est vraiment une réponse trop générale,
00:58:27 obligatoirement tape à côté.
00:58:30 Par exemple, aux Pays-Bas,
00:58:32 il y a une station thermale, la station de Cambo-Lébert,
00:58:36 qui vit essentiellement de meubles de tourisme.
00:58:40 Et c'est l'histoire du thermalisme dans notre pays.
00:58:43 Les hôtels, ils sont très, très peu nombreux.
00:58:46 Et donc, il faut faire très attention
00:58:48 à ce qu'une réponse trop globale
00:58:51 vienne créer de nombreux dommages collatéraux.
00:58:55 Et c'est pour ça que j'ai apprécié l'intervention de Cyril,
00:58:58 parce qu'il ouvre des portes à la discussion.
00:59:00 Il va falloir qu'on se revoie
00:59:01 avant que la pépale, le maire et Chani arrive,
00:59:05 parce que je pense qu'il faut qu'on arrive à un juste équilibre.
00:59:09 Je crois qu'il faut faire de la dentelle.
00:59:10 Mais à côté de cela, il faut quand même
00:59:12 que le législateur prenne ses responsabilités,
00:59:14 que le gouvernement prenne ses responsabilités,
00:59:15 parce qu'il est nécessaire quand même de sécuriser,
00:59:18 et cela a été dit beaucoup depuis le début de notre échange,
00:59:21 de sécuriser les actes que prennent aujourd'hui les communes.
00:59:25 Moi, je l'ai vécu avec la communauté d'agglomération Pays-Basque.
00:59:29 Finalement, faute de cadre législatif,
00:59:32 la communauté d'agglomération, dans l'incertitude juridique,
00:59:36 a essayé de bricoler,
00:59:39 ce ne me prend pas mal, Maïda Hermé,
00:59:41 voilà, d'offrir un cadre qui peut-être était trop radical
00:59:44 par certaines dimensions,
00:59:47 parce qu'il n'y avait pas un cadre juridique
00:59:48 qui aurait permis à la communauté d'agglomération
00:59:51 d'appréhender le sujet dans sa diversité.
00:59:54 Voilà pourquoi il faut à la fois sécuriser,
00:59:56 je crois très fortement, et c'est le travail
00:59:58 que nous avons à faire dans les prochains mois
01:00:00 à travers différents véhicules législatifs
01:00:02 que nous pourrons avoir à la maire,
01:00:04 de sécuriser les actes des municipalités
01:00:09 et des communautés, des intercommunalités,
01:00:12 et parallèlement de laisser le plus possible
01:00:14 de liberté aux maires et à leurs conseils municipaux
01:00:17 pour juger par rapport à la réalité de leur commune.
01:00:20 Sur le modèle économique, maintenant, l'important,
01:00:24 d'abord, mon modèle sur le sujet m'agace un petit peu,
01:00:26 je le dis gentiment,
01:00:28 c'est quand même un système très spéculatif
01:00:31 qui a été mis en place, un effet d'aubaine,
01:00:33 qui a nourri une véritable spéculation.
01:00:37 Voilà, donc, oui, s'il est remis en cause,
01:00:40 cela, moi, je reçois, étant plutôt engagé,
01:00:44 je reçois beaucoup de propriétaires.
01:00:48 J'ai l'impression, heureusement que je suis élu
01:00:50 du suffrage universel indirect,
01:00:52 en ayant pris les positions qui sont les miennes,
01:00:54 parce que je veux dire, pour le coup,
01:00:56 que les maires, très largement, suivent.
01:00:59 Voilà, mais oui, on est en train de déstabiliser quelque chose,
01:01:04 mais qui a quand même, qui s'est développé
01:01:06 de manière très, très spéculative.
01:01:09 Alors, est-ce que ça fera partir des gens ?
01:01:12 Je ne suis pas sûr, parce que c'est quand même
01:01:13 des gens qui sont à l'extérieur.
01:01:15 Enfin, moi, excusez-moi, mais sur la Côte-Vallée,
01:01:16 il y a des gens qui achètent un appartement,
01:01:18 deux appartements, trois appartements,
01:01:19 quatre appartements pour faire des locations saisonnières,
01:01:21 s'ils ont envie de faire de l'hôtellerie,
01:01:23 qu'ils fassent de l'hôtellerie,
01:01:26 parce que cela aussi déstabilise
01:01:29 l'appareil hôtelier de nos communes.
01:01:31 Et, excusez-moi, un hôtelier, c'est un professionnel
01:01:34 qui gère aussi les jeunes quand ils ont envie de faire la fête,
01:01:37 qui gère l'étention sociale.
01:01:39 C'est un métier avec des normes extrêmement strictes
01:01:43 qu'on doit aussi respecter et qui est aujourd'hui déstabilisé
01:01:46 par des distorsions de concurrence avec un système périllatif
01:01:48 qui amène même parfois certains hôteliers
01:01:51 à passer de l'hôtellerie
01:01:53 aux locations de meublée de tourisme,
01:01:55 parce qu'il y a moins de normes, parce qu'il y a moins de comprentes.
01:01:58 Voilà. Et puis, par ailleurs, mais c'est un autre sujet,
01:02:01 il sera aussi nécessaire de sécuriser, me semble-t-il,
01:02:05 la location de longue durée,
01:02:07 sous l'angle fiscal, Maïda Rostegui l'a évoqué,
01:02:10 mais aussi sur l'ensemble des dispositifs de la location,
01:02:13 parce que finalement, aujourd'hui, sur la Côte-Basque,
01:02:16 pour louer à l'année,
01:02:18 il faut être une sorte de saint laïc,
01:02:21 parce que ça rapporte moins,
01:02:23 c'est plus fiscalisé.
01:02:25 On est sûr, quand on fait de la location touristique,
01:02:28 on est sûr d'être payé,
01:02:30 on est sûr que les locataires vont partir,
01:02:32 on est payé même avant d'une installation dans le logement.
01:02:36 Voilà. Donc il y a aussi quand même dans la balance,
01:02:39 et Maïda l'a dit très justement,
01:02:40 il fallait que les droits des locataires soient sécurisés,
01:02:43 mais il faudra peut-être aussi que l'on sécurise
01:02:45 les droits des propriétaires.
01:02:46 -Merci. La question que je voulais vous poser,
01:02:49 c'est quand on rendra un petit peu plus rentable
01:02:53 la location de longue durée,
01:02:55 que peut-être aussi les choses sont de nature
01:02:56 à plus se rééquilibrer
01:02:58 au regard de la location en meubles touristiques.
01:03:02 Yann Brossard.
01:03:04 -Oui, peut-être sur deux points.
01:03:06 D'abord, sur la différenciation.
01:03:08 Je suis profondément acquis à cette idée,
01:03:12 parce qu'évidemment, ce phénomène se traduit
01:03:14 de manière différente sur le territoire national,
01:03:16 mais j'ai envie de dire,
01:03:17 même à l'intérieur d'une ville comme Paris,
01:03:20 et même à l'intérieur de certains arrondissements,
01:03:23 je suis élu du 18e arrondissement,
01:03:24 qui est à la fois l'arrondissement de Montmartre,
01:03:27 le Sacré-Coeur et Barbès et la Goutte d'Or.
01:03:30 Évidemment que les locations Airbnb,
01:03:33 ça se traduit pas exactement de la même manière
01:03:35 à Montmartre et à la Goutte d'Or.
01:03:37 Et d'ailleurs, nos règles de compensation à Paris
01:03:40 ne sont pas les mêmes
01:03:42 selon les quartiers dans lesquels on se situe.
01:03:44 Elles sont beaucoup plus drastiques
01:03:46 dans les quartiers très touristiques
01:03:48 que dans des quartiers qui le sont moins.
01:03:52 Et c'est vrai que, comme élu local,
01:03:55 à chaque fois que je rencontrais des ministres du Logement,
01:03:57 sur ce dossier, pas sur tous, mais sur ce dossier,
01:04:00 j'avais envie de leur dire,
01:04:01 "Je ne vous demande pas de faire,
01:04:02 "je vous demande juste de nous laisser faire."
01:04:06 Et c'est vrai que je pense que si les élus locaux
01:04:07 avaient eu davantage de marge de manœuvre
01:04:09 sur ce dossier-là ces dernières années,
01:04:11 on aurait perdu moins de temps.
01:04:13 Et on aurait sans doute pu réguler ce phénomène
01:04:16 sans trop tarder.
01:04:18 Parce qu'évidemment, maintenant que des autorisations
01:04:21 ont été données, on ne peut pas revenir dessus.
01:04:24 Et donc les règles, elles ne sont pas rétroactives.
01:04:26 Donc là où nous avons donné la possibilité
01:04:29 de créer des meubles touristiques,
01:04:30 maintenant, c'est trop tard.
01:04:32 C'est la première chose. La deuxième,
01:04:34 sur la question des nuisances au sein des copropriétés,
01:04:37 mon groupe avait déposé des amendements
01:04:38 et j'ai bien compris qu'on pourrait en rediscuter
01:04:41 à l'occasion de la PPL et Channise-le-Meur.
01:04:45 Là aussi, c'est un vrai sujet.
01:04:46 D'ailleurs, je parlais des 30 à 35 agents
01:04:50 qui travaillent à la ville de Paris
01:04:51 sur le sujet du contrôle des locations touristiques.
01:04:54 Ces agents travaillent pour l'essentiel
01:04:56 sur la base de ce qu'on appelle poliment des signalements,
01:04:59 des dénonciations, en tout cas des signalements.
01:05:03 Pourquoi les gens nous signalent la présence
01:05:06 d'une location touristique dans leur immeuble ?
01:05:08 Pas d'abord parce qu'ils ont conscience
01:05:10 des problèmes de logement que ça pose,
01:05:11 mais d'abord parce que ça crée des nuisances
01:05:13 à l'intérieur de la copropriété.
01:05:15 Du bruit, des codes d'accès
01:05:18 qui sont donnés à tort et à travers.
01:05:20 C'est ça, en fait, qui engendre le signalement
01:05:24 et qui ensuite permet à la ville d'agir
01:05:26 et éventuellement d'obtenir sanctions
01:05:28 contre le propriétaire qui loue illégalement.
01:05:31 Mais donc, ce que ça révèle,
01:05:33 c'est qu'on a un vrai sujet de nuisance
01:05:36 lié à ces locations touristiques.
01:05:37 Et c'est là aussi, de mon point de vue quand même,
01:05:40 que la question du nombre de nuités
01:05:42 n'est pas une question complètement absurde,
01:05:45 parce que quand on limite le nombre de nuités,
01:05:47 de fait, on limite la durée des nuisances.
01:05:50 -Cyril, tu veux rajouter quelque chose ?
01:05:55 -Oui, merci.
01:05:56 Madame la présidente, sur la différenciation,
01:05:58 je pense qu'on est tous d'accord.
01:05:59 Après, les critères qui peuvent être utilisés,
01:06:00 on en a parlé dans la PPL,
01:06:03 c'est notamment les zonages sur le PLU.
01:06:05 Après, on peut avoir la loi montagne, la loi littoral,
01:06:07 déjà, pour cadrer les secteurs.
01:06:09 Et puis après, de faire aussi,
01:06:10 je le disais dans les propos des minéraux,
01:06:12 la différence entre un professionnel,
01:06:14 celui qui va acheter plusieurs logements
01:06:15 justement pour les mettre sur les plateformes,
01:06:18 ou la personne qui est occasionnelle
01:06:20 et qui va louer son propre logement
01:06:21 pour quelques nuités.
01:06:23 Donc là aussi, il y a des moyens en différenciation
01:06:25 et pour trouver des critères pour pouvoir le faire.
01:06:27 Après, sur le modèle économique, c'est aussi la même chose.
01:06:29 Je pense que les investisseurs qui, eux, ont investi,
01:06:32 je pense notamment sur les territoires de montagne,
01:06:33 on savait très bien que ça allait être du logement meublé, etc.,
01:06:36 avec récupération de TVA et j'en passe,
01:06:38 et que c'était acté dans les promotions immobilières,
01:06:40 ceux-là, on ne peut pas les pénaliser non plus.
01:06:42 Par contre, si on arrive sur un effet d'aubaine
01:06:44 avec des gens qui vont acheter, typiquement,
01:06:46 ce que je disais tout à l'heure, à Annecy,
01:06:47 avec des personnes qui vont acheter 20, 30 logements
01:06:49 pour les mettre en location,
01:06:50 ou peut-être ce qui se passe aujourd'hui à Paris
01:06:52 avec les Jeux olympiques, etc.,
01:06:54 on n'est pas du tout sur la même chose.
01:06:55 Donc il faut aussi, sûrement, y sanctionner.
01:06:57 Et après, je reviendrai aussi sur ce qu'a dit
01:06:59 notre collègue Brossard sur les syndicats.
01:07:02 On a exactement le même sujet sur la vieille ville d'Annecy,
01:07:05 avec les nuisances, avec des syndicats,
01:07:07 avec des propriétaires qui se fédèrent,
01:07:09 qui veulent justement mettre, au niveau des syndicats,
01:07:14 regarder ce qu'il est possible de faire.
01:07:15 Je crois qu'il y a quelques leviers là-dessus,
01:07:17 mais je ne les ai pas en tête.
01:07:18 Et puis, on en revient, on vide aujourd'hui des logements,
01:07:24 des immeubles qui étaient historiques,
01:07:25 parce que, justement, il y a les nuisances,
01:07:27 on le dit, les systèmes de clés, etc.
01:07:29 Donc ça force les gens à vendre à des investisseurs.
01:07:31 Donc on a des immeubles aussi,
01:07:33 où il y a une usure qui est beaucoup plus rapide,
01:07:34 et des bâtiments aussi qui s'effrident plus rapidement.
01:07:37 Donc c'est ce qui nous a relevé, donc.
01:07:38 En tout cas...
01:07:40 -Sylviane, est-ce que tu as des questions ?
01:07:43 -Alors non, moi, je n'avais pas de questions.
01:07:45 Je voulais juste rebondir sur ce que vous aviez dit,
01:07:48 madame le maire.
01:07:49 Je pense qu'effectivement, le rééquilibrage fiscal,
01:07:53 mais aussi législatif, en faveur des propriétaires,
01:07:56 une plus grande sécurisation,
01:07:58 est pour moi absolument indispensable.
01:08:00 On n'arrivera pas à avoir un vrai effet levier
01:08:03 sur le basculement de ces résidences,
01:08:06 aujourd'hui louées de façon saisonnière,
01:08:09 vers du permanent,
01:08:10 si on ne donne pas de garantie aux propriétaires
01:08:13 qu'ils pourront plus facilement
01:08:16 se débarrasser d'un locataire indésirable.
01:08:19 On voit aujourd'hui, on en a tous autour de nous,
01:08:22 des gens qui sont prêts à payer une taxe sur les logements vacants
01:08:24 plutôt que de remettre en location leur logement
01:08:28 parce qu'ils ont eu droit à un épisode très désagréable
01:08:31 et qu'on ne les reprendra plus.
01:08:33 Donc ça, je pense qu'il ne faut vraiment pas
01:08:35 qu'on néglige le sujet,
01:08:37 parce que c'est effectivement un sujet majeur.
01:08:40 Et je rejoins également Max sur la nécessité absolue
01:08:43 de faire dans la dentelle, parce qu'on voit bien
01:08:46 qu'on a autant de situations touristiques
01:08:50 que de cas particuliers.
01:08:51 Et le fait de vouloir,
01:08:54 comme on sait très bien le faire en France,
01:08:56 vouloir appliquer de façon uniforme une règle,
01:09:01 à mon avis, on risque de déstabiliser
01:09:04 particulièrement des territoires
01:09:06 qui, eux, ont besoin de ces meublés de tourisme.
01:09:09 Et je pense que sur le modèle de la taxe,
01:09:12 l'augmentation de la taxe sur les résidences secondaires
01:09:14 sur laquelle les maires ont eu la main et s'en sont saisis,
01:09:19 eh bien, je pense qu'il serait bon...
01:09:21 Alors, je ne sais pas si on peut aller jusqu'au modèle fiscal,
01:09:24 mais en tout cas, sur tout le reste du volet
01:09:27 de cette proposition de loi,
01:09:29 il faut vraiment que les maires
01:09:30 et pas les présidents de PCI aient la main.
01:09:34 Moi, pour avoir également échangé avec le maire d'Annecy,
01:09:37 il me disait que le PCI, parfois, prenait des décisions
01:09:41 qui n'étaient pas conformes à l'intérêt de la ville d'Annecy,
01:09:44 parce qu'il y a 34 communes et il y a 34 situations différentes.
01:09:48 Donc, il faut vraiment que les maires
01:09:50 et non pas les présidents de PCI aient la main sur ces questions-là.
01:09:53 Voilà. Mais j'avais pas de questions.
01:09:55 Pardon ?
01:09:56 -Ca, c'est quand tu communes. -Eh oui.
01:09:59 -Sur la partie de la PPL,
01:10:04 le maire y chanise sur la question des étiquettes,
01:10:08 puisque aujourd'hui, les meublés de tourisme
01:10:10 échappent à l'interdiction de louer,
01:10:12 ce qui est quand même, là aussi, véritablement un paradoxe.
01:10:16 Je crois qu'ils ont fait une différence.
01:10:18 Suivant les étiquettes,
01:10:19 pour être en étiquette de A à D
01:10:22 et obtenir un changement d'usage définitif,
01:10:26 et donc, quand on est en étiquette F et G,
01:10:30 donc, les changements d'usage temporaires,
01:10:33 ou est-ce que vous pouvez un petit peu plus creuser le sujet ou pas ?
01:10:37 Est-ce que vous pensez que ça correspond aujourd'hui
01:10:40 à la réalité tant du parc des meublés touristiques
01:10:43 tel que vous le connaissez chacune et chacun dans vos territoires ?
01:10:47 -Non.
01:10:48 -Non ? Bon.
01:10:49 -Non.
01:10:50 -Non.
01:10:51 -Non.
01:10:52 -Non.
01:10:54 -Non.
01:10:55 -Non.
01:10:56 -Non.
01:10:57 -Non.
01:10:58 -Non.
01:10:59 -Non.
01:11:01 -Non.
01:11:02 -Non.
01:11:03 -Non.
01:11:04 -Non.
01:11:05 -Non.
01:11:06 -Non.
01:11:07 -Non.
01:11:09 -Non.
01:11:10 -Non.
01:11:11 -Non.
01:11:12 -Non.
01:11:13 -Non.
01:11:14 -Non.
01:11:16 -Non.
01:11:17 -Non.
01:11:18 -Non.
01:11:19 -Non.
01:11:20 -Non.
01:11:21 -Non.
01:11:23 -Non.
01:11:24 -Non.
01:11:25 -Non.
01:11:26 -Non.
01:11:27 -Non.
01:11:28 -Non.
01:11:30 -Non.
01:11:31 -Non.
01:11:32 -Non.
01:11:33 -Non.
01:11:34 -Non.
01:11:35 -Non.
01:11:36 -Non.
01:11:38 -Non.
01:11:39 -Non.
01:11:40 -Non.
01:11:41 -Non.
01:11:42 -Non.
01:11:43 -Non.
01:11:45 -Non.
01:11:46 -Non.
01:11:47 -Non.
01:11:48 -Non.
01:11:49 -Non.
01:11:50 -Non.
01:11:52 -Non.
01:11:53 -Non.
01:11:54 -Non.
01:11:55 -Non.
01:11:56 -Non.
01:11:57 -Non.
01:11:59 -Non.
01:12:00 -Non.
01:12:01 -Non.
01:12:02 -Non.
01:12:03 -Non.
01:12:04 -Non.
01:12:05 -Non.
01:12:07 -Non.
01:12:08 -Non.
01:12:09 -Non.
01:12:10 -Non.
01:12:11 -Non.
01:12:12 -Non.
01:12:14 -Nous avons une association au Pays basque
01:12:17 extrêmement remuante
01:12:19 et liée...
01:12:22 Oui, c'est IALDA,
01:12:23 et liée à la mouvance autonomiste basque,
01:12:27 qui a mis sur Airbnb, en annonce,
01:12:32 la location de l'hôtel de ville d'Angleterre.
01:12:35 C'est passé à travers les mailles du filet
01:12:38 et l'hôtel de ville d'Angleterre était en haut.
01:12:42 C'est une très belle maison, très belle villa,
01:12:44 des années 30, que je vous recommande.
01:12:47 Elle s'est retrouvée.
01:12:48 Il faut quand même que l'on oblige
01:12:50 à ce que les annonces correspondent aux réalités...
01:12:55 J'extrapole un peu par rapport à ta question, Dominique.
01:12:58 Que les annonces correspondent aux réalités de ceux qui y louent,
01:13:02 il y va de la protection de ceux qui y louent.
01:13:08 Donc, il me semble qu'il y a un ensemble de contraintes
01:13:11 par lequel j'estime quand même
01:13:13 que les questions énergétiques devraient être aussi intégrées.
01:13:17 Il est assez difficile pour moi de comprendre
01:13:20 que l'on puisse avoir à nouveau,
01:13:23 à travers les DPE et les étiquettes,
01:13:25 un avantage supplémentaire, un effet d'urbaine
01:13:28 à nouveau supplémentaire en faveur des locations saisonnières.
01:13:32 Cyril ?
01:13:33 Je pense qu'au niveau des territoires de montagne,
01:13:36 c'est une des préoccupations qui ne sont pas opposées.
01:13:39 Le délai de 5 ans est relativement faible.
01:13:41 Il faudrait qu'on ait un délai qui soit le plus important.
01:13:45 C'est aussi dans ce cadre-là qu'avec Sylviane,
01:13:47 on avait déposé le texte de loi pour revoir le calcul du DPE
01:13:50 et qu'on évite d'appliquer ce coefficient de 2,3,
01:13:54 notamment pour l'énergie électrique,
01:13:55 qui est principalement décarbonée et car nucléaire.
01:13:58 Donc, ça nous permettrait d'avoir...
01:14:00 En tout cas, il faut qu'on travaille aussi sur le DPE,
01:14:04 parce que sinon, on va privilégier plutôt le gaz ou le fioul
01:14:08 sur ces territoires de montagne.
01:14:10 Pas opposé, par contre, laisser un délai plus important
01:14:13 et derrière, revoir aussi la classification du DPE
01:14:16 et notamment l'énergie électrique,
01:14:18 parce qu'on a beaucoup de logements
01:14:21 qui sont quand même anciens
01:14:22 et où on est sur des radiateurs énergivores français.
01:14:26 C'est ce qu'on appelle des...
01:14:28 Amel, tu as encore des questions ?
01:14:32 Une dernière question.
01:14:34 Alors, ce n'est pas une question piège,
01:14:36 mais cette problématique des locations saisonnières
01:14:40 qui crispent, qui...
01:14:43 Comment dire ? Oui, aggrave, en fait,
01:14:46 la crise du logement,
01:14:48 c'est un phénomène qui n'est pas purement français.
01:14:50 C'est un phénomène qu'on rencontre notamment dans de grandes...
01:14:53 Mais pas que, dans beaucoup de pays,
01:14:55 mais notamment dans certaines capitales européennes.
01:14:57 Est-ce que dans les travaux que vous avez eus à mener,
01:15:00 vous avez creusé ?
01:15:01 Et je sais que notamment en Italie,
01:15:05 en Espagne, au Portugal, forcément...
01:15:08 On a déjà avancé sur ces sujets-là.
01:15:11 Est-ce que vous avez eu l'occasion d'y travailler ?
01:15:14 Est-ce que vous pourriez nous éclairer sur cela,
01:15:16 puisque vous avez creusé, encore une fois, ce sujet ?
01:15:19 Oui, merci pour cette question.
01:15:24 Oui, bien sûr.
01:15:27 D'ailleurs, dans les premiers contacts
01:15:29 que nous avons eus à Paris avec Airbnb,
01:15:31 ça m'a toujours beaucoup frappé.
01:15:32 La réponse qu'on nous faisait, c'est...
01:15:34 On ne comprend pas pourquoi c'est compliqué avec vous.
01:15:35 Ça se passe bien avec toutes les autres villes.
01:15:37 Et donc, comme on n'est pas complètement demeurés,
01:15:39 on a fini par prendre contact avec ces autres villes,
01:15:42 avec Barcelone, avec Londres, avec Amsterdam.
01:15:47 Bon, et on a fini par construire une coalition
01:15:50 visant à mieux réguler ce phénomène.
01:15:51 Et d'ailleurs, quand la ville de Paris
01:15:53 a dû défendre son règlement municipal
01:15:56 sur le changement d'usage au Luxembourg,
01:15:58 devant la Cour de justice de l'Union européenne,
01:16:00 nous avons eu le soutien
01:16:01 de très, très nombreuses villes européennes,
01:16:03 qui craignaient que notre règlement soit censuré
01:16:06 et qu'au final, elles en subissent les conséquences.
01:16:10 Donc oui, en fait, on construit tous,
01:16:12 chacun dans notre coin,
01:16:14 à peu près les mêmes outils de régulation.
01:16:17 C'est ça que j'ai trouvé assez étonnant.
01:16:19 C'est qu'on n'était pas en contact avant
01:16:21 et en réalité, on faisait tous à peu près la même chose.
01:16:24 – Et les pays les plus en avance, justement,
01:16:26 qui aujourd'hui ont eu le courage de vrai ?
01:16:32 – Amsterdam est plus stricte que nous.
01:16:36 Amsterdam est plus stricte que nous.
01:16:38 – En termes de nuités ?
01:16:40 – Ah oui, en termes de nuités,
01:16:42 il me semble qu'ils étaient, je ne sais plus, c'est 30 ou 60,
01:16:45 mais ils étaient plus stricts que nous.
01:16:46 Berlin, je crois, a fini par se faire retoquer son règlement.
01:16:50 Mais eux, ils avaient même interdit, à un moment donné,
01:16:52 totalement la location d'appartements entiers.
01:16:57 Ce que nous, on n'a jamais fait.
01:17:00 Mais oui, globalement, mon sentiment en ces deux choses,
01:17:03 un, ils sont plus stricts et deux,
01:17:05 les collectivités locales ont davantage le marge de manœuvre.
01:17:08 C'est surtout ça que j'ai trouvé très frappant.
01:17:11 – Plus décentralisé.
01:17:12 – Bien sûr.
01:17:12 Moi, c'est une chose qui m'a frappé,
01:17:14 notamment dans ma discussion avec la ville de Barcelone,
01:17:17 parce qu'à Barcelone, ils fixent tout eux-mêmes, en réalité.
01:17:23 Nous, on est quand même un peu sous tutelle.
01:17:25 En tout cas, c'est le sentiment qu'on peut avoir à certains égards.
01:17:29 – Oui, donc pour terminer, peut-être…
01:17:31 – Oui, je veux dire, je crois que dans ce domaine,
01:17:32 on peut peut-être…
01:17:33 – Non, mais juste, pour vous, est-ce que la décentralisation,
01:17:38 et on en parle beaucoup au travers des politiques publiques du logement,
01:17:41 est-ce que sur ce sujet-là,
01:17:43 elle peut être quelque chose qui doit être creusé,
01:17:48 et justement, pour arriver à trouver cette prise en compte
01:17:53 des spécificités, cette souplesse accordée aux maires
01:17:56 de pouvoir eux-mêmes déterminer ce qu'ils savent être bon
01:18:00 pour leur territoire ?
01:18:03 – Effectivement, si on pouvait commencer à vraiment faire confiance aux maires
01:18:06 et ne pas considérer que derrière chaque maire,
01:18:08 il y a un fraudeur ou une fraudeuse, on pourrait déjà bien avancer.
01:18:12 C'est vrai qu'on s'était retrouvés donc avec Anne Brossat
01:18:14 dans un congrès, enfin en tout cas une réunion
01:18:17 avec plusieurs de nos collègues en présentiel et à distance.
01:18:21 Moi, j'avais été frappée notamment par Florence, également,
01:18:23 la ville de Florence,
01:18:25 qui disait que c'était la plus grande ville étudiante en Italie
01:18:27 et qu'elle n'arrivait plus à loger ses étudiants.
01:18:30 Donc, eux, ils étaient assez en retard, en tout cas, c'était il y a deux ans.
01:18:34 Nous, juste à côté, Saint-Sébastien-d'Honnestia,
01:18:38 qui a défini les quotas par quartier,
01:18:40 donc ils ont dit, voilà, par copropriété,
01:18:42 c'est un tel nombre d'appartements, et vous vous débrouillez entre vous,
01:18:45 et c'est un ou deux et pas plus.
01:18:48 Et ça fonctionne plutôt pas mal,
01:18:49 parce qu'ils ont connu les mêmes difficultés que nous.
01:18:52 Et je crois que, hors Europe, aux États-Unis,
01:18:54 je crois que la ville de New York a été carrément interdite.
01:18:57 Il me semble qu'il n'y a plus d'Airbnb à New York.
01:18:59 - Oui, carrément. - Voilà.
01:19:01 Donc, est-ce que New York n'en a plus besoin ?
01:19:02 Est-ce qu'elle tourne sans ça ? Je ne sais pas.
01:19:04 C'est peut-être un petit peu radical,
01:19:06 mais effectivement, je pense que l'idée, c'est quand même de...
01:19:09 Faites-nous confiance.
01:19:11 On n'est pas là pour frauder, on est là au service
01:19:14 de nos habitants et de nos compatriotes.
01:19:16 - Merci. Est-ce que l'une ou l'un d'entre vous
01:19:20 souhaite rajouter quelque chose par rapport à nos échanges ?
01:19:24 Non ? Eh bien, en tout cas, merci beaucoup
01:19:26 de nous avoir consacrés tout ce temps.
01:19:29 Et sachez qu'on essaiera d'en faire le meilleur usage
01:19:32 dans les propositions qu'on sera amenés à faire.
01:19:34 Et on aura encore l'occasion, bien évidemment,
01:19:36 d'évoquer largement ces sujets.
01:19:38 - Vous venez de suivre cette table ronde
01:19:41 sur les meubles et du tourisme,
01:19:42 une réponse à la crise immobilière
01:19:44 apportée par les sénateurs
01:19:46 de la Commission des affaires économiques.
01:19:48 Pour aller plus loin, vous pouvez suivre
01:19:49 toute l'actualité du Sénat sur le site www.publicsénat.fr
01:19:54 pour retrouver les articles de notre rédaction web.
01:19:57 Merci d'avoir été avec nous
01:19:59 et bonne suite des programmes sur les chaînes parlementaires.
01:20:03 (Générique)
01:20:06 ---

Recommandée