DB - 17-03-2024
Category
📺
TVTranscription
00:00 (Musique militaire)
00:02 (Musique militaire)
00:04 (Musique militaire)
00:06 (Musique militaire)
00:08 (Musique militaire)
00:10 (Musique militaire)
00:12 (Musique militaire)
00:14 (Musique militaire)
00:16 (Musique militaire)
00:18 (Musique militaire)
00:20 (Musique militaire)
00:22 (Musique militaire)
00:24 (Musique militaire)
00:26 (Musique militaire)
00:28 (Musique militaire)
00:30 (Musique militaire)
00:32 (Musique militaire)
00:34 (Musique militaire)
00:36 (Musique militaire)
00:38 (Musique militaire)
00:40 (Musique militaire)
00:42 (Musique militaire)
00:44 (Musique militaire)
00:46 (Musique militaire)
00:48 -Olympe et Salvator, heureux de s'aimer,
00:50 oublient le reste du monde.
00:52 Il faut que Fialin et Léonor rappellent à leurs obligés
00:56 ce qu'ils attendent d'elles.
00:58 Salvator vient à la salle d'armes
01:00 où il se retrouve entouré de conspirateurs.
01:02 Il refuse encore de trahir.
01:06 Quelques jours plus tard, Louis-Napoléon est à Strasbourg.
01:10 A la tête de ses fidèles,
01:12 il rallie le régiment du colonel Vaudrey.
01:14 Mais l'autre régiment, commandé par Salvator,
01:16 refuse de le suivre
01:18 et fait ainsi échouer le complot.
01:20 -Oh ! Je pressens un grand malheur !
01:40 -Il est encore plus grand que vous ne pouvez l'imaginer.
01:42 -Je ne comprends pas. Tout avait si bien commencé.
01:44 -Mais tout a mal fini !
01:46 -Oui, un fiasco, hein ? Un périan.
01:48 -Nous partons ? -Je pars.
01:50 Vous, vous restez ici pour garder les arrières.
01:52 Le prince et ses complices
01:54 auront été arrêtés, fusillés.
01:56 Mais un bon appart peut mourir.
01:58 La mystique bonne appartiste survit.
02:00 Je cours en Angleterre pour entretenir la flamme.
02:02 -Et moi, ne plus j'être utile ?
02:04 -Vous ne le serez jamais autant qu'en protégeant ma fuite.
02:06 Il faut être courageuse, ma chérie.
02:08 -Est-ce la fin d'un grand amour ?
02:10 -Mais non, mais non. La preuve,
02:12 c'est que nous n'en mourrons pas.
02:14 -Jeannot !
02:16 -Adieu.
02:18 Adieu, ma grande amie.
02:20 -Jeannot !
02:22 -Oui ?
02:24 -Embrasse-moi encore !
02:26 -Mais écoutez !
02:28 -Jeannot !
02:30 -Nous avons trois régiments aux trousses.
02:32 Il faut demander les caresses.
02:34 J'admire votre sang-froid, madame.
02:42 -Ca sera ma dernière campagne.
02:44 Mais je ne comprends pas.
02:48 L'affaire paraissait simple.
02:50 Qui peut m'expliquer notre échec ?
02:54 -C'est facile.
02:56 Nous étions trop d'officiers
02:58 et pas assez de soldats.
03:00 -Ah, oui.
03:02 ...
03:18 (La porte s'ouvre.)
03:20 (La porte s'ouvre.)
03:22 (La porte s'ouvre.)
03:24 (La porte s'ouvre.)
03:26 (La porte s'ouvre.)
03:28 (La porte s'ouvre.)
03:30 (La porte s'ouvre.)
03:32 (La porte s'ouvre.)
03:34 (La porte s'ouvre.)
03:36 (La porte s'ouvre.)
03:38 (La porte s'ouvre.)
03:40 (La porte s'ouvre.)
03:42 (La porte s'ouvre.)
03:44 -Allons, messieurs, du courage.
03:46 Ce n'est qu'une bataille perdue.
03:48 Fianna a réussi à s'échapper.
03:50 Elle continuera la lutte en Angleterre.
03:52 Allons, enfants de la patrie,
03:56 le jour de gloire...
03:58 -Non, je vous en prie.
04:00 Mes amis, j'espère obtenir
04:10 que nos corps reposent l'un près de l'autre
04:12 dans le même cimetière.
04:14 Ainsi, la mort elle-même ne nous aura pas désunis.
04:16 -Vous entendez, Léonard.
04:18 -Moi, je ne vous promets rien.
04:20 Etant femme, ils m'épargneront peut-être.
04:22 Ou alors ce soit à désespérer d'être française.
04:26 -Oh, on est touffes, ici.
04:28 Vous êtes bien trop nombreux pour une si petite pièce.
04:30 Ouvrez la fenêtre.
04:32 Il faut tout retirer, alors.
04:34 Ouvrez la...
04:36 Ouvrez la fenêtre.
04:38 Oh, non.
04:40 Vous êtes maladroit, hein.
04:42 Mais ça va marcher, vous allez voir.
04:44 -Merci, monsieur le directeur.
04:46 -Mais tout à votre service.
04:48 Ne me demandez tout de même pas de scier les barreaux.
04:50 Je serai obligé de refuser à mon tour.
04:52 -Mais...
04:54 -Je serai obligé de refuser à mon grand regret.
04:56 -Monsieur, ceux qui vont mourir n'ont pas le coeur à plaisanter.
04:58 -Pardonnez-moi.
05:00 Bien, lequel parmi vous
05:02 se nomme
05:04 Georges ou Charles?
05:06 Mon Dieu, que c'est mal écrit.
05:08 Louis ou Lucien?
05:10 Napoléon Bonaparte?
05:12 -C'est moi, monsieur.
05:14 -Ah, c'est vous. Alors, si vous voulez venir avec moi.
05:16 -J'espère que vous n'allez pas me séparer de mes amis.
05:18 -Hélas, monsieur, ce sont les ordres.
05:20 -Je n'accepterai aucun régime de faveur.
05:22 -Mais qui vous dit qu'il s'agit d'un régime de faveur?
05:24 -Adieu, mes amis.
05:30 -Prince!
05:32 Dieu sait
05:34 comme nous nous retrouverons.
05:36 -Bien, alors, pressons.
05:42 Il ne faut pas faire attendre monsieur le préfet.
05:44 Il veut être présent à la messe d'action de grâce.
05:46 Oh, vous entendez les cloches?
05:48 Tenez, c'est bon, c'est par ici.
05:50 C'est par ici.
05:52 -Ah, cette prestille,
05:58 que c'est long.
06:00 Monsieur le préfet.
06:04 -Prenez ma place.
06:06 -Je vous en prie, monsieur le préfet.
06:08 -Merci.
06:10 -Ah oui, il manque
06:14 deux ou trois ressorts.
06:16 Excusez-moi, mes pensionnaires les subtilisent
06:18 à ma barbe pour en faire des outils.
06:20 On passe le temps.
06:22 -Venons-en à l'interrogatoire du délinquant.
06:24 Suivons.
06:26 -Vous êtes bien Charles Louis Napoléon Bonaparte,
06:36 fils de Louis et d'Hortense
06:40 et de Boarnet. -Oui.
06:42 -Âge, domicile, profession?
06:44 -Vingt-huit ans.
06:46 -Exilé, capitaine d'artillerie.
06:48 -Capitaine d'artillerie?
06:50 Où ça?
06:52 -Au régiment de Berne.
06:54 -Ah non, bon.
06:56 Voilà que nous avons failli être envahis par l'armée suisse.
06:58 -Je reviendrai un jour
07:00 pour me mettre à la tête de l'armée française.
07:02 -A moins qu'on ne vous en note toute possibilité.
07:06 -Je devine le sort qui m'attend.
07:10 Le peloton de Vincennes qui exécuta le duc d'Anguin
07:12 va se retourner contre moi.
07:14 Je ne demande qu'une chose,
07:16 c'est de mourir avec mes amis.
07:18 -La justice, on décidera.
07:22 -Je vais envoyer une dépêche à Paris par le télégraphe Chappe.
07:26 En attendant, vous accorderez aux prisonniers
07:28 toutes les faveurs réservées à son rang.
07:30 -J'y arriverai avec joie, monsieur le parfait.
07:32 -Et les autres?
07:34 -Quoi que vous puissiez en penser,
07:36 leur crime est plus grand que le vôtre.
07:38 -Je revendique toutes les responsabilités.
07:40 Je suis le seul coupable.
07:42 -Peut-être.
07:44 Mais il y a un point à votre décharge
07:46 que n'ont pas vos complices.
07:48 -Lequel, s'il vous plaît?
07:50 -Vous n'avez pas la nationalité française.
07:54 -Aujourd'hui, 30 octobre, à l'aube,
08:02 le prince Louis-Napoléon, fils de Louis Bonaparte,
08:06 avec la complicité de quelques officiers supérieurs,
08:10 a soulevé les régiments
08:12 de la caserne d'Austerlitz à Strasbourg.
08:15 Après quelques échauffourées,
08:17 l'ordre a été rétabli dans la rue.
08:20 Les émeutiers ont été incarcérés.
08:24 Signé Chopin, préfet de Strasbourg.
08:28 -Tant l'air de se gratter.
08:36 -Le prince Louis-Napoléon, fils de Louis Bonaparte,
08:42 avec la complicité de quelques officiers supérieurs,
08:48 a soulevé les régiments
08:51 de la caserne d'Austerlitz à...
08:55 Le brouillard s'épaissit.
09:01 On ne peut rien voir.
09:05 -Monsieur le sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur.
09:09 -Vous m'avez fait demander.
09:11 -Dorval, c'est grave.
09:13 Regardez ce que je viens de recevoir.
09:16 Le prince Napoléon, fils de Louis Bonaparte,
09:19 a soulevé les régiments de la caserne d'Austerlitz à Stras...
09:23 Strasb... Strasb...
09:25 -Ca ne peut être que Strasbourg. -Aucun doute possible.
09:29 -Nous sommes perdus. C'est de dépêche tronquée.
09:32 L'expéditeur aura été assassiné pendant qu'il télégraphiait.
09:35 -Nous aurons d'autres nouvelles dans la journée.
09:38 -Comment sont-elles ? Catastrophiques, probablement.
09:41 De Strasbourg à Nancy, il n'y a qu'une étape.
09:44 Et de Nancy à Reims...
09:46 Ah ! Si j'avais le Bugeaud sous la main...
09:49 -Oui, mais il est en Algérie.
09:51 -Je vais envoyer le gouverneur de la place de Paris
09:54 avec ses 40 000 hommes au devant de l'usurpateur.
09:57 On l'arrêtera sur la Meuse, ou sur la Meuse,
10:00 ou sur la Narne, à moins qu'on ne l'arrête pas du tout.
10:03 Vous allez voir encore qu'ils vont s'embrasser, ces 2-là.
10:06 Ah, misère ! A qui se fier ?
10:08 -Aux ducs de Nemours, peut-être ?
10:10 -Non, non, non, non.
10:12 Je ne vais pas envoyer un de mes fils au devant de cet ogre.
10:15 Réservons l'avenir de la dynastie.
10:17 On ne sait jamais ce qui peut arriver.
10:20 -Quel temps fait-il sur la Manche ?
10:22 -Pourquoi, sire ?
10:24 -Pour rien, pour rien.
10:26 Je suis affreusement sujet au mal de mer.
10:29 -Oh, mais sire, nous n'en sommes pas là.
10:32 -On voit bien que vous n'avez pas mon expérience.
10:35 Allez, Dorval, et dites à Guiseau de prendre toutes les précautions.
10:39 Mobilisation de la garde nationale, état de siège,
10:42 pas de rassemblement plus de 100 personnes,
10:45 hormis la famille royale, bien sûr.
10:47 Allez, Dorval, et merci. -Bien, sire.
10:49 -Et 2 berlines prêtes au voyage à tout moment,
10:52 avec les biens de la couronne. Allez, allez.
10:56 -Ah...
10:57 Ah...
11:01 Ah...
11:02 ...
11:30 -En fait, de vrai, me direz-vous ce qui se passe ?
11:33 -M. le ministre, nous déménageons.
11:35 -Nous ?
11:36 -Nous, le roi, sa famille et toutes les tue-d'ries.
11:39 -Et pourquoi ? Qu'est-il arrivé ?
11:41 -Le prince Napoléon marche sur Paris, on le dit à Château-Thierry.
11:45 -C'est de la folie, il est en prison à Strasbourg.
11:48 -Comment pouvez-vous l'affirmer ? -J'en arrive.
11:51 -Voilà qui va faire plaisir au roi. Alors, je range ?
11:54 -Naturellement. Et empêchez tous ces hannetons de se coller à toutes les fenêtres.
11:58 ...
12:28 -Redressez-vous, sire, et soyez rassurés.
12:31 Nous sommes toujours maîtres du royaume.
12:33 -Vous en êtes sûr ? -Certain.
12:35 -Ah...
12:37 Ah, ben, j'aime mieux ça.
12:40 C'est que je deviens casanier, mon bon jacal.
12:44 Casanier.
12:46 -Mais vous n'avez donc pas lu la dépêche de Chopin d'Arnouville ?
12:51 -Si, c'est même elle qui a provoqué la panique.
12:55 ...
13:01 -Il est incomplet. Je l'ai lu avant qu'elle ne parte.
13:05 Le télégraphe a dû avoir une défaillance.
13:08 -Que disait la suite ?
13:09 -En gros, le neveu de Napoléon a soulevé les régiments, etc., etc.,
13:14 et puis l'ordre a été rétabli, les hébétiers sont sous les verrous.
13:18 -Le prince est-il en prison ? -Avec une demi-douzaine de sédicieux.
13:21 -Oh, quelle maladresse !
13:24 C'est un mauvais exemple à donner que d'embastiller un prince de sang royal ou impérial.
13:29 Un tel geste a faibli l'idée de mon hiérarchie,
13:32 et je risque d'en être un beau jour la victime.
13:36 -Vous voulez le faire élargir ? -Non, non, non.
13:39 Je le trouve déjà bien assez large.
13:41 Il a de petites épaules.
13:44 -Mon cher, c'est pour parier à cette disgrâce qu'on a inventé les épaulettes.
13:48 Que faire de ce prétendant ?
13:51 -Ah, seigneur !
13:53 -Ces prétendants, ce qu'ils peuvent être encombrants...
13:56 -Renvoyez celui-là en Suisse. -Il reviendra en voisin à la première occasion.
14:01 -A l'île d'Elfaux. -On en revient à Roussy.
14:07 -Ah !
14:09 -Vous ne manquiez pas d'audace.
14:34 -Je reconnais que j'ai un certain culot.
14:37 Que je mets d'ailleurs au service de ma profession.
14:41 Vous en avez tout le bénéfice, monsieur le ministre.
14:43 -Oui, oui, au fait...
14:45 -Ah ! Ce qu'on est bien chez soi !
14:50 -Je ne vous aime pas contre lui. Encore moins arrogant.
14:57 -Je ne recherche pas la sympathie. J'en ai pas besoin.
15:01 -Tant mieux pour vous.
15:04 -Dites-moi, dans l'objet de votre visite.
15:06 -La sécurité du roi, tout naturellement.
15:10 Il apparaît que ce petit Napoléon de poche se montre bien encombrant.
15:17 Pige-grue les têtes aussi, et puis...
15:20 Le grand Napoléon a envoyé quelqu'un pour lui refaire son nœud de cravate.
15:24 -Vous revenez à la charge.
15:30 J'aimerais vous convaincre.
15:33 -Vous pensez que le roi serait satisfait de cette solution ?
15:37 -Pas évidemment. Mais...
15:39 Après coup.
15:42 Il désire la grandeur, mais...
15:44 Il n'a pas la méchanceté qui doit l'accompagner,
15:47 l'utilité de la police secrète.
15:49 -En somme, vous méditez à un assassinat pur et simple.
15:55 -Pur et simple ?
16:00 Avec un petit nombre d'exemples de rigueur,
16:04 un règne est parfois plus clément que ceux qui, par trop de pitié,
16:07 laissent arriver des désordres générateurs de crimes.
16:10 N'est-ce pas profondément vrai ?
16:13 -Mais...
16:16 Pourquoi me proposer ça à moi ?
16:19 -L'affaire est d'importance.
16:25 Je préfère être couvert par mon supérieur.
16:28 -Vous voulez que je vous dise le fond de ma pensée, M. Gibassier ?
16:32 -Mais je vous en prie, M. le ministre.
16:36 -Vous me dégoûtez.
16:38 Les gens comme vous salissent tout ce qui le touche.
16:41 Votre supérieur vous interdit formellement d'approcher
16:45 de près ou de loin le prince Napoléon.
16:47 C'est clair ?
16:49 Maintenant, vous pouvez sortir.
16:56 -De quels encouragements, mon zèle, se trouve récompensé ?
17:00 A la vérité, M. Jacqual,
17:03 vous craignez que la faveur du roi
17:05 ne se reporte sur moi dans un élan de reconnaissance.
17:08 Alors nous verrons qui de nous deux aura le dernier mot.
17:11 -Sa Majesté sera tenue au courant de votre ignoble proposition.
17:16 -Moi, à votre place,
17:23 je lui en laisserai la surprise.
17:27 -M. Jacqual, je vous en prie,
17:30 ne vous inquiétez pas.
17:33 Je vous en prie.
17:36 (Le son de la foule)
17:39 -De Vray, où est Gibassier ?
18:02 -Mais il est déjà parti, M. le ministre. Pourquoi ?
18:05 -Des hommes comme lui,
18:08 on ne les retrouve qu'à s'ils le veulent bien.
18:11 Viens avec moi.
18:14 -Vite, le vrai. Une dépêche.
18:17 Au préfet Chopin d'Arnouville, à Strasbourg. Notez.
18:20 Le prince Napoléon en danger de mort.
18:23 Doubline,
18:29 écarte de sa prison.
18:32 Ne laissez approcher de lui
18:35 aucune personne inconnue à Strasbourg.
18:38 Vous me répondez de sa vie.
18:41 Signé le ministre de la police.
18:44 Bien, allez vite au bureau du télégraphe.
18:47 De Vray, faites entrer M....
18:52 Deforge.
18:56 (Il s'éloigne.)
18:59 -Ah, M. Deforge.
19:07 -La commission de censure m'a fait parvenir votre pièce,
19:10 avec les réserves qu'elle croit devoir faire sur le sujet.
19:13 -Pourquoi, M. le ministre ?
19:16 C'est un drame historique.
19:19 Je ne vois pas en quoi il pourrait gêner les institutions actuelles.
19:22 -Moins long.
19:25 Asseyez-vous.
19:28 J'ai lu votre manuscrit pendant un voyage récent.
19:34 La route m'en a paru moins longue.
19:37 C'est vous dire que je l'ai trouvé bon.
19:40 Où comptez-vous faire jouer votre charlot de cordée ?
19:43 -Euh... à la Porte Saint-Martin.
19:46 M. Arel, le directeur, avait retenu ma pièce
19:49 pour Hortense Fréval. Malheureusement,
19:52 la disparition de la grande comédienne a fait reculer le projet
19:55 jusqu'au jour où une autre comédienne s'est révélée capable de la remplacer.
19:58 -Ah, je n'en connais qu'une.
20:01 Julie Armand.
20:04 -Il s'agit d'elle, M. le ministre.
20:07 -Très bien.
20:10 (Il s'éloigne.)
20:13 Excusez-moi.
20:16 -Le brouillard sur l'est de la France empêche le télégraphe de fonctionner.
20:19 -Ah ?
20:22 C'est sûrement ce qui est arrivé hier.
20:25 Vous allez partir immédiatement pour Strasbourg.
20:31 Prévenez le préfet du danger qui menace le prince Louis-Napoléon.
20:34 J'y passais en route pour le tuer. Non.
20:37 Laissez Chopin dormir sur ses deux oreilles d'âne.
20:40 Prévenez plutôt le colonel de Valjeuneuse. Dans lui, j'ai confiance.
20:43 Mais faites vite, de vrai. Cravez les chevaux, brûlez la poste.
20:46 C'est une question de vie ou de mort. Allez.
20:49 Julie Armand.
21:05 Vous ne trouvez pas qu'elle ressemble un peu à Hortense ?
21:08 -Peut-être, oui.
21:11 Par son talent, sûrement. Sûrement, oui.
21:14 -Cocher, arrêtez.
21:34 -Cocher, arrêtez.
21:37 ...
21:40 ...
21:43 ...
21:46 ...
21:49 ...
21:52 ...
21:55 ...
21:58 ...
22:01 ...
22:04 ...
22:07 ...
22:10 ...
22:13 ...
22:16 ...
22:19 ...
22:22 -Vous êtes bien bon d'être venu.
22:25 Depuis que nous sommes fiancés, je n'ai plus le droit à tant d'égards.
22:28 -Pardonnez-moi, ma chérie, mais la vue de cet individu m'a fait oublier les convenances.
22:32 -Est-il donc si intéressant ?
22:35 -C'est une cratule de la pire espèce.
22:38 -Votre retour auprès de moi me touche autant plus.
22:41 Je vois sans doute avoir des visions.
22:44 Que viendrait-il faire ici ?
22:47 -Se fiancer, peut-être.
22:50 Ce sont des choses qui arrivent à Strasbourg.
22:53 -Si j'en étais sûr, je ne laisserais qu'on rire. -Non.
22:56 ...
22:59 ...
23:02 ...
23:05 -La pose, madame !
23:08 ...
23:11 -Un grand corvée, ce monsieur Rubas. -Oui, quel corvée.
23:14 -Chut, tais-toi. -Il est sourd.
23:17 -Ah bon ? -Oui.
23:20 ...
23:23 ...
23:26 ...
23:29 ...
23:32 -Vivement, venez ces fornières, puisqu'on est au Poisson d'Aventure.
23:35 Il suffira de presser un bouton et hop !
23:38 En 50 secondes, notre portrait sera fini.
23:41 -De la tête aux pieds ? -Des pieds à la tête.
23:44 Et aux besoins à 20 personnes, s'il le faut.
23:47 -C'est pas possible. -Si, ça s'appellera la photographie.
23:50 -C'est ridicule.
23:53 Ah, monsieur Rubas a encore oublié son mouchoir.
23:56 ...
24:03 -Bonjour, madame.
24:06 Je suis le chef de cabinet du ministre de la Justice.
24:09 Mon nom est Debré. J'ai un message urgent pour le colonel de Valjeuneuse.
24:12 -Entrez. M. de Valjeuneuse est là.
24:15 -Bonjour, Debré. -Bonjour, colonel.
24:18 M. Jacqual m'envoie vous demander d'assurer la sécurité du prince Napoléon
24:21 en prison à Strasbourg. -Pourquoi ? Il est en danger ?
24:24 -Oui. Un homme est ici de sa propre volonté pour le supprimer.
24:27 -Gilles Lassier ?
24:30 -Oui. -J'aurais dû m'en douter.
24:33 -Toro !
24:36 Toro, prépare-toi !
24:39 Attention, l'affaire est délicate.
24:42 Ce Gilles Lassier est un dangereux personnage.
24:45 Et par contre, le prince Napoléon reste un ennemi.
24:48 A vous de juger. Maintenant, je vais avertir le préfet.
24:51 -Vous auriez dû commencer par lui.
24:54 -M. Jacqual avait peur de troubler son sommeil.
24:57 -Madame, colonel...
25:00 -Au revoir, Debré.
25:03 -Qu'allez-vous faire ?
25:14 -Je ne sais pas encore, mais je sauverai le prince Napoléon.
25:17 -Surtout, n'allez pas à l'encontre de vos intérêts.
25:21 Nous sommes fiancés depuis huit jours,
25:24 et vous voilà déjà parti dans une aventure.
25:27 Ne jouez pas à la carte de l'Empire.
25:30 Elle est perdante, vous le savez bien.
25:33 -Je n'ai jamais joué en connaissant le dessous des cartes.
25:36 -Ah, vous l'avouez, c'est un jeu pour vous.
25:39 -Je ne suis pas un joueur.
25:42 -Vous êtes un joueur.
25:45 -Je suis un joueur.
25:48 -C'est un jeu pour vous.
25:51 Plus qu'un jeu, une passion.
25:54 Alors pourquoi vous êtes engagé envers moi ?
25:57 -Je crois bien que c'est parce que je vous aime.
26:00 -Votre attitude a fait échouer la conspiration bonapartiste.
26:08 Le roi fera de vous un général.
26:11 -Le roi peut faire de moi tout ce qu'il veut,
26:14 sauf un lâche.
26:17 ...
26:20 Musique douce
26:26 ...
26:29 ...
26:32 ...
26:35 ...
26:38 -Ouvrez au nom du roi.
26:41 -Il est toujours spécial.
26:44 ...
26:47 ...
26:50 ...
26:53 ...
26:56 ...
26:59 ...
27:02 ...
27:05 ...
27:08 ...
27:11 ...
27:14 -A-tu vu un train civil avec un manocle noir ?
27:17 -Oui, mon colonel.
27:20 -Il est là. Trouve une voiture et amène-la ici.
27:23 -Vite.
27:26 -Colonel de Balgenèse, ouvrez !
27:29 ...
27:32 -Viens la signaler, mon colonel.
27:35 -Vous croyez ça, vous ?
27:38 -On vous trucide. Montrez-moi la cellule.
27:41 -Là.
27:44 -Qu'attendez-vous, monsieur le directeur,
27:47 pour me conduire auprès du prisonnier ?
27:50 Vous avez consulté mes papiers.
27:53 Je suis mandaté par le roi.
27:56 -Je conviens de tout, monsieur le commissaire.
27:59 Ma fonction m'impose des devoirs de prudence et de soumission.
28:02 En ce qui le concerne, je m'interdis toute initiative personnelle.
28:05 Seul monsieur le préfet peut me dégager de mes responsabilités.
28:08 -Ce n'est pas de la prudence,
28:11 c'est de la frousse, pure et simple.
28:14 -Prenez-le comme il vous plaira.
28:17 Moi, je vais envoyer mon gardien-chef à la préfecture
28:20 et nous ne ferons rien avant qu'il revienne.
28:23 -Merde !
28:26 -Marchez vos mots, monsieur.
28:29 -Il est là.
28:32 Il est là.
28:35 Déjà ?
28:51 -Ne me ferez-vous pas le monde d'un prêtre ?
28:56 -Prince, suivez-moi. On en veut votre vie.
28:59 -C'est ce qui m'attend.
29:02 Voici ce que j'écris à ma mère. -Venez.
29:05 -Je vous en prie.
29:08 "Ma mère, je meurs pour la cause du peuple..."
29:11 -Prince, vos instants sont comptés.
29:14 -J'espérais que cette lettre soit remise à la reine Hortense.
29:17 -Vous la confierez à la poste. Je suis là pour vous sauver,
29:20 non pour vous conduire au poto. Venez, nous perdons de précieuses secondes.
29:26 -Vous pouvez vous armettre. Vous n'avez pas rien à perdre.
29:29 -C'est juste.
29:37 ...
29:40 -Gardes !
30:06 Gardes !
30:09 -Il n'y a rien.
30:33 ...
30:36 -Allez !
30:44 ...
30:47 ...
30:50 -Garde à vous.
31:10 -Vous voilà, Schwarzkopf. On vous attend. Vous avez le papier.
31:13 -Vous allez être content. -Attendez-moi.
31:17 -Vous êtes un peu haut, mais nous arrivons par ici.
31:20 -Ah bon ?
31:23 -Vous savez, il ne doit pas être bien loin.
31:43 C'est une fugue, une simple fugue.
31:46 Ils reviennent tous le monde.
31:49 -Schwarzkopf, je suis très mécontent.
31:52 Cette maison n'est pas ce qu'elle devrait être.
31:55 On y entre comme dans un moulin, on en sort comme d'une auberge.
31:58 -En fait, il n'y a que nous pour y rester à demeure.
32:01 -Hum ?
32:04 ...
32:08 ...
32:11 ...
32:14 ...
32:17 ...
32:20 -Puis-je savoir où vous m'emmenez ?
32:23 -Pour le moment, je l'ignore.
32:26 Nous fuyons Strasbourg.
32:29 -Je ne vous comprends pas. Hier, vous avez tout fait pour contrecarrer ma réussite.
32:32 Aujourd'hui, je m'évade grâce à vous.
32:35 -Hier, vous étiez l'agresseur.
32:38 Aujourd'hui, vous auriez été la victime.
32:41 -Croyez-vous vraiment que cet homme m'aurait effranglé dans ma cellule ?
32:44 -J'en ai la quasi-certitude.
32:47 -C'est curieux, je n'arrive pas à m'en convaincre.
32:50 Une fin pareille ne cadre pas avec l'idée que j'ai de mon amour.
32:53 -Et comment le voyez-vous, votre avenir ?
32:56 -Cela va de soi, colonel. Je serai l'empereur des Français.
32:59 ...
33:03 ...
33:06 ...
33:09 ...
33:12 -Ils passeront sûrement par un des trois postes que nous surveillons à la frontière suisse.
33:15 Le pauvre petit Napoléon doit être pressé de retrouver sa maman.
33:18 Tout ne peut pas se faire consoler.
33:21 -Vous n'avez pas vu passer une berline ?
33:24 -Non, rien.
33:27 -Nous les aurons.
33:30 -C'est une question de patience.
33:33 C'est peut-être Pierre-Hussin.
33:41 -Éplanquez-vous.
33:44 ...
33:59 ...
34:02 -Ah non, c'est l'autre comique.
34:05 Vous avez des nouvelles ?
34:08 -Le télégraphe a signalé une berline suspecte sur la route de Paris...
34:11 ...entre Saint-Dizier et Vitry-le-François.
34:14 ...
34:17 -Possible, ça !
34:20 Il n'irait pas à Paris se jeter dans la gueule du loup.
34:23 Il pouvait choisir que trois directions, la Belgique, la Suisse ou l'Angleterre.
34:26 -Avec ce Valjeuneuse, il passera partout où il voudra.
34:29 Cette histoire va me coûter ma place, ce maudit Valjeuneuse.
34:32 -Consolez-vous, cette trahison risque de lui coûter sa tête.
34:35 -Dieu vous entende.
34:38 -Dieu ! Il ne perd pas un mot de ce que je dis.
34:41 Qu'est-ce que vous auriez fait, vous, à la place de Valjeuneuse ?
34:44 -Ouf ! -Sur la route de Paris.
34:47 Est-ce que le chef du cabinet du ministre de la police...
34:50 ...vous a dit de renforcer la surveillance du prince ?
34:53 -Oui, sans l'hypothèse d'un suicide.
34:56 -C'est bon, j'ai compris.
34:59 Ils sont partis à Paris se mettre sous la protection de Jackal.
35:02 Allez, à cheval, vous autres ! On va les retrouver, vos calopins.
35:05 -Dites bien aux lieux que j'ai tout fait pour qu'on les retrouve.
35:08 -Compte sur moi, grand asperge.
35:11 Je vais te faire monter en grave, moi.
35:14 -Cet homme est infréquentable.
35:17 -Allez !
35:20 -Allez !
35:23 -Qu'est-ce qu'il y a, Taureau ? -C'est Atlas qui boite.
35:46 -C'est Atlas qui boite.
35:49 -Un pied, un pied, un pied.
35:55 -Spoigne-le vite, nous sommes pressés.
35:58 Et par quelle méthode espérez-vous devenir l'empereur des Français ?
36:03 -Il me suffira de toujours me conduire en futur empereur...
36:06 ...même si provisoirement je passe par des moments difficiles.
36:09 Le mouvement de l'histoire fera le reste.
36:12 -Vous croyez ? -Certainement.
36:15 -La bourgeoisie libérale ne survivra pas à une gestion archaïque.
36:18 Il y a trop d'inégalités entre les classes sociales.
36:21 La bourgeoisie elle-même sera débordée par le peuple.
36:24 Les futures révolutions seront prolétariennes.
36:27 -Le peuple fera la République. -Certainement, mais il ne saura pas la conduire.
36:31 Je serai le rassembleur, puis l'empereur des Français, comme le fut mon oncle.
36:36 -En partie, du moins.
36:39 Alors ? -Avez-vous lu le mémorial de Sainte-Hélène ?
36:42 -Bien sûr.
36:45 -Napoléon voulait les États-Unis d'Europe, d'une Europe soudée par les idées républicaines.
36:49 Il a dit aussi, dans l'état actuel des choses,
36:52 avant longtemps, l'Europe sera Cosaque ou tout en République.
36:55 Que ferez-vous dans cette alternative ?
36:58 -Je ne réfléchis jamais si longtemps à l'avance.
37:01 Dans quel camp je serai, je l'ignore, mais je serai soldat.
37:05 En ce moment, j'ai l'impression que mes galons...
37:08 ...sont en train de glisser de mes manches.
37:11 -Ce n'est pas à cause de moi.
37:14 -On me reprochera certainement d'avoir fait du zèle en votre faveur.
37:17 -Merci. Je vous ferai maréchal de France.
37:21 -Il manie, vous avez tous, de distribuer des récompenses.
37:25 C'est une forme de mépris, vous savez.
37:29 Bon, ça ira comme ça.
37:32 En route.
37:35 -En n'allant pas trop vite.
37:39 ...
37:42 ...
37:45 ...
37:48 ...
37:51 ...
37:54 ...
37:57 ...
38:00 ...
38:03 ...
38:06 ...
38:09 -Les temps viendront peut-être, mais croyez-moi, prince.
38:13 Actuellement, vous n'avez aucune chance de renverser le régime.
38:16 -Il n'est pas si solide.
38:19 -Apparemment, non, mais il faudra du temps pour l'user.
38:23 -Combien, à votre avis ?
38:26 -10 ans. Plus, peut-être.
38:29 -10 ans d'exil ? Je ne le supporterai pas.
38:33 -Alors, vous y perdrez la vie, ou plutôt moins la liberté.
38:37 -Comment pourrais-je quitter la France sans laisser mes amis en prison ?
38:41 On me traitera de lâche.
38:44 -Non, puisque c'est contraint et forcé.
38:47 Manu Militari, que vous la quitterez.
38:50 -Entre deux gendarmes.
38:53 ...
38:56 ...
38:59 ...
39:02 ...
39:05 -Ceux-là n'ont pas l'air de rechercher un aussi gros gibier.
39:09 ...
39:12 ...
39:15 ...
39:18 ...
39:21 ...
39:24 ...
39:27 ...
39:30 -Et vous ?
39:33 -Compte-moi confiance.
39:36 ...
39:39 ...
39:42 ...
39:45 ...
39:48 ...
39:51 -Eh, monsieur !
39:54 -Eh, excuse-moi !
39:57 -Reste là !
40:00 -Qu'est-ce qu'il y a, monsieur ?
40:03 ...
40:06 ...
40:09 ...
40:12 ...
40:15 ...
40:18 ...
40:21 ...
40:24 ...
40:27 ...
40:30 ...
40:33 -Salvatore, je les tiens.
40:36 ...
40:39 ...
40:42 ...
40:45 ...
40:48 ...
40:51 ...
40:54 ...
40:57 ...
41:00 ...
41:03 ...
41:06 ...
41:09 ...
41:12 -Garde-toi, Salvatore !
41:15 ...
41:18 ...
41:21 ...
41:24 ...
41:27 ...
41:30 ...
41:33 ...
41:36 ...
41:39 ...
41:42 ...
41:45 ...
41:48 ...
41:51 ...
41:54 ...
41:57 ...
42:00 ...
42:03 -Oui.
42:06 J'aimerais me réfugier aux Etats-Unis.
42:09 Mon oncle Joseph possède là-bas une plantation richissime.
42:13 Il me confiera si je lui demande une partie de ses terres.
42:18 Et puis je retrouverai les Murat.
42:21 Mon cousin Pierre Bonaparte.
42:24 ...
42:26 Là-bas, je me sentirai moins isolé que dans cette petite Suisse
42:30 où ma mère, la reine Hortense, n'a que le droit de s'appeler la Duchesse de Saint-Leu.
42:35 -Je vous conduirai en Bretagne.
42:38 Vous trouverez là-bas une place sur un bateau.
42:42 -Que vont devenir mes pauvres partisans ?
42:45 -Je serai étonné que le roi se montre sévère.
42:49 Il servirait vos intérêts en dramatisant votre coup d'Etat.
42:53 -Ah ! Voyez-vous ! La France entière se révolterait contre lui.
42:57 Je sens que je dois rester parmi ce peuple qui me réclame un grand cri.
43:02 -Attendez qu'il rugisse. Il sera temps de revenir.
43:10 -La voiture est en bas.
43:12 -As-tu remis ma lettre à Jacques Alle ?
43:15 -Il n'était pas là, mais je l'ai donnée à son chef de cabinet.
43:19 -Parfait. La commission sera faite. Il faut partir, prince.
43:23 Je vous en prie.
43:33 ...
43:39 -Ah ! M. le ministre de la Police.
43:55 Direz-vous où se trouve le prince d'Apollon ?
43:58 -Certainement. Il est en route pour la Bretagne.
44:02 -Je vais pouvoir renseigner la duchesse de Saint-Leu qui vient de me demander audience.
44:07 Encore une qui ne s'embarrasse pas de formalité pour circuler en France,
44:11 malgré les interdictions.
44:14 -Je ne pouvais pas empêcher une mère de venir intercéder pour son fils.
44:20 Un de mes meilleurs agents a voyagé avec elle.
44:23 -Et qui voyage avec le prince Napoléon ?
44:26 -Le colonel de Vadjeuneu, sire.
44:30 -Vous n'étiez pas au courant ? -Si.
44:33 J'étais informé par ma police secrète.
44:36 La conduite de cet officier est tout à fait indécente.
44:40 -On vous a mal informé, sire.
44:43 C'est sur mon ordre que le colonel de Vadjeuneu a sauvé le prince d'une mort ignoble.
44:48 -Je ne vous ai pas demandé de le faire évader.
44:51 -En prison, son assassin l'aurait eu toujours à sa merci.
44:55 Il n'y avait pas d'autre solution que la fuite.
44:59 Et puis, la présence de Napoléon à son procès
45:02 eût été des plus encombrantes.
45:05 Pensez-y.
45:07 -Soit. Mais pourquoi lui faire visiter la Bretagne ?
45:11 -C'est de Brest, de Nantes ou de l'Orient que les bateaux partent.
45:15 Pour l'Amérique.
45:17 -Vous l'envoyez là-bas ?
45:20 -Bon, il nous a semblé que la Suisse
45:23 était peut-être un peu trop proche
45:26 pour un exilé aussi turbulent.
45:29 -Ah, j'accalme, je suis heureux de vous féliciter.
45:32 Et aussi de savoir que mon brave Vadjeuneuse n'a pas de démérité.
45:36 Il sera général à la prochaine promotion.
45:40 -Il en sera le premier surpris.
45:43 -Pourquoi ? Ai-je la réputation d'être un ingrat ?
45:47 -Ah non, sire, non.
45:49 Non, mais le colonel ne sait peut-être pas
45:51 jusqu'à quel point il a servi vos intérêts.
45:54 -Eh bien, vous le lui direz.
45:57 Au revoir, Jacques-Al.
45:59 -Sire, arrivé aux Etats-Unis,
46:02 le prince aura besoin de s'y faire une situation.
46:05 Je pense qu'un viatique lui serait nécessaire.
46:08 -Comme vous y allez. C'est à sa famille de le financer.
46:11 Pensez à moi.
46:13 -Je crois savoir que la Duchesse de Saint-Louis
46:15 a des difficultés de trésorerie.
46:17 -Moi aussi, j'en ai.
46:19 -C'est dommage.
46:21 Car ces 10 000 francs que vous lui donneriez
46:24 vous ferait dans toute l'Europe une réputation de générosité
46:27 que vous méritez bien.
46:29 -10 000 francs, ce serait cher payé, disons 20 000.
46:32 -Et l'Amérique elle-même s'étonnera d'une telle magnanimité.
46:36 -16 000, je n'en démanderai pas.
46:39 -Un sujet.
46:50 -Sire, pour l'amour de Dieu, soyez clément.
46:54 Vous ne devez pas à une mère le seul enfant qui lui reste.
46:58 -Relevez-vous, madame.
47:00 Puisque vous aimez tant implorer des grâces,
47:03 j'aurais aimé que vous réclamiez la mienne
47:07 avant que votre fils tente de me renverser.
47:11 -C'est donner de l'importance à un chahut d'étudiants.
47:15 -Il y a trop d'étudiants en France
47:17 qui ne pensent qu'à étudier les techniques révolutionnaires.
47:21 Le prince Napoléon fera désormais ses classes en Amérique du Nord.
47:26 -Est-ce vrai ? Est-ce que je vous entends bien ?
47:30 -Je lui ai même accordé une bourse.
47:33 -Oh !
47:35 Oh, sire, laissez-moi vous baiser les mains.
47:38 Le monde entier saura votre bonté, votre générosité,
47:41 votre grandeur d'âme.
47:43 -Oui, c'est ce qu'on m'a dit.
47:46 (Le vent souffle.)
47:49 -Lorient.
48:09 Combien de fois prononcerai-je le nom de cette petite ville
48:12 quand je serai là-bas ?
48:14 (Il souffle.)
48:16 Quand le soleil se lèvera sur New York,
48:18 je penserai qu'il me vient de Lorient,
48:20 petit port français face au grand océan.
48:23 Roland, vous méprisez les récompenses, et vous avez raison.
48:30 Et à vous les promettre aujourd'hui,
48:32 je sombrerai dans le ridicule.
48:35 Je veux cependant vous donner une preuve de mon estime.
48:43 -Vous me faites très mal.
48:46 -Ah, vous faisant très mal.
48:49 Mais un homme comme vous mérite toutes les vérités.
48:53 -Allez-y.
48:56 -Cette femme,
48:58 l'âme d'Auriole que vous allez épouser,
49:01 n'était que le jouet de Fialin et de Leonard Gordon
49:04 pour vous attirer dans mon camp.
49:07 Vous étiez à l'époque comme nubilé par un chagrin d'amour.
49:11 Et restiez insensible à toutes les avances
49:14 sans vous envoyer une doigte blanche pour vous attirer dans mon camp.
49:18 J'ai vu une jeune veuve,
49:21 à qui son état lui interdisait de faire les premiers pas.
49:25 Vous voulez que je m'arrête.
49:28 -Je vous en prie, continuez.
49:31 -Et votre soudain emballement a fait le reste.
49:37 Elle vous a même attiré jusqu'à Basle pour me voir.
49:41 Mais là, votre droiture foncière vous a arrêté à ma porte.
49:46 Je tiens tout cela dans la bouche de Mme Gordon,
49:50 qui après tout n'est qu'une comédienne.
49:54 -L'âme d'Auriole a droit aussi aux applaudissements.
49:58 Elle a joué son rôle à la perfection.
50:02 -Je ne regrette pas de vous avoir parlé.
50:06 Vous ne méritez pas d'être une dupe.
50:10 Le fait rouge dans la blé,
50:16 il faut être un seigneur pour le supporter.
50:20 -Il faut être aussi un grand seigneur.
50:24 -Vous avez raison.
50:27 -Il faut être aussi un grand seigneur pour poser la pique.
50:32 -La police?
50:39 -N'ayez pas peur, ce n'est que son ministre.
50:43 -J'ai enfin trouvé sur le livre de bord de l'Andromède,
50:51 en rate de l'Orient, l'endroit où se trouve le roi.
50:55 -Vous venez pour m'arrêter?
50:58 -Non, je vous apporte 16 000 francs de la part des rois
51:02 pour aider à votre installation.
51:05 -Je ne peux pas accepter sans déchoir.
51:09 Ou alors je vais l'étonner par mon ingratitude.
51:13 -Quant à vous, colonel de Vagenuse,
51:20 les services rendus en cette occasion
51:23 feront bientôt de vous un général.
51:27 -Vous vous moquez de moi?
51:30 -Ce sont les propres termes de sa majesté.
51:34 -Quoi?
51:37 J'ai déserté mon régiment, je me suis rendu complice
51:41 d'un crime contre la sécurité de l'Etat,
51:44 et pour m'en punir, on m'offre de l'avancement?
51:50 -Mais où est donc votre justice, monsieur le ministre?
51:54 -Il n'est pas de ce monde, vous savez bien.
51:58 -Eh bien, je chercherai un autre monde,
52:01 mieux adapté à mes idées.
52:04 -Il est impossible de vivre comme un fantoche.
52:07 Je vous souhaite bon voyage, vos princes aux Amériques.
52:11 Et vous, monsieur le ministre, dans les dédales du pouvoir.
52:17 -Toron, on s'en va.
52:20 Votre monde ne sera jamais le mien.
52:26 -Un corps aigible.
52:38 -Tant mieux, je le trouve très bien comme il est.
52:43 ...
53:07 ...
53:31 -Mais vous n'allez pas faire ça, chef.
53:34 ...
53:42 -Exit salvateur.
53:45 ...
54:14 ...
54:24 ...
54:34 ...
54:44 ...
54:54 ...
55:04 ...
55:14 ...
55:25 Sous-titrage Société Radio-Canada
55:27 [SILENCE]