• il y a 9 mois
Retrouvez le webinaire de COMETE sur le genre et les politiques urbaines locales, organisé le 20 mars 2024 à 13h30.

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Transcription
00:00:00 ce nouveau webinaire Comet.
00:00:05 Tout d'abord, bienvenue.
00:00:07 On est dans un format qu'on appelle un peu flash,
00:00:09 c'est-à-dire qui est un peu plus court que nos webinaires classiques.
00:00:13 Et celui d'aujourd'hui est consacré à l'intégration du genre dans les politiques urbaines,
00:00:18 notamment les politiques d'aménagement et participation citoyenne.
00:00:22 En deux mots, vous êtes ici dans un webinaire Comet.
00:00:25 Alors Comet, c'est la communauté écologie et territoire,
00:00:28 qui est un réseau d'acteurs territoriaux et nationaux engagés dans la transition écologique.
00:00:33 Il regroupe actuellement à peu près 5 000 membres, dont une majorité de collectivités,
00:00:38 qui viennent valoriser et puis aussi partager des retours d'expérience
00:00:42 ou s'informer sur des exemples ou des actions inspirantes.
00:00:48 Voilà, alors le programme d'aujourd'hui est assez riche,
00:00:50 comme bien même on est sur un webinaire court.
00:00:53 On a le plaisir d'accueillir Corinne Luxembourg,
00:00:56 qui est professeure à l'université Sorbonne Paris Nord
00:00:59 et qui nous présentera un programme de recherche action participatif
00:01:03 intitulé "La ville côté femmes", conduit de novembre 2013
00:01:07 jusqu'au début de l'année 2020 à Gennevilliers,
00:01:10 à la demande de cette ville où notre seconde intervenante,
00:01:14 madame Bérangère Rubat-Dumerac,
00:01:17 également parmi nous pour intervenir aujourd'hui,
00:01:19 y est responsable du service "Droit des femmes = Femmes-Hommes
00:01:24 et lutte contre les discriminations".
00:01:27 Madame Rubat-Dumerac reviendra sur la commande politique d'un tel programme,
00:01:32 voir aussi ce qu'il a produit au sein des services,
00:01:36 mais aussi plus largement comment s'organise la transversalité
00:01:39 entre les questions de genre, d'égalité femmes-hommes
00:01:42 avec les autres services de la collectivité,
00:01:46 notamment les services aménagement et transition écologique.
00:01:50 Nous laisserons réserver à la fin de ce webinaire un temps d'échange.
00:01:57 Je demande encore une fois aux intervenantes de bien respecter leur temps de parole.
00:02:04 Et n'hésitez pas, tous les participants,
00:02:09 à inscrire vos questions dans le chat
00:02:14 qu'on relèvera dans ce temps d'échange,
00:02:17 questions, remarques ou partage d'expérience d'ailleurs, rien n'est limitatif.
00:02:21 Idéalement, indiquez votre nom et votre structure,
00:02:24 comme ça, ce sera éventuellement plus facile pour nous,
00:02:26 soit de vous laisser la parole ou de retranscrire vos messages de manière plus claire.
00:02:32 Donc, avant de laisser la parole à nos intervenants,
00:02:38 et un peu en introduction de ce webinaire,
00:02:42 je propose de laisser la parole à Camille Martinez,
00:02:44 qui est à l'initiative de ce webinaire,
00:02:47 et je l'en remercie,
00:02:48 qui travaille chez nous en tant que chargée de mission au CGDD,
00:02:52 mais qui est aussi chercheuse associée au laboratoire RIF,
00:02:54 qui va introduire ce sujet du genre de la ville et des politiques locales.
00:03:01 Camille, c'est à toi.
00:03:04 Merci beaucoup, Guénolé.
00:03:05 Bonjour à toutes et tous.
00:03:07 C'est vraiment un plaisir d'être, pour moi, cette fois du côté,
00:03:11 notamment des intervenantes, pour un webinaire Comet
00:03:15 que j'ai le plus souvent l'habitude d'animer,
00:03:18 et sur le thème du genre, de l'aménagement de l'espace public
00:03:22 et des politiques urbaines,
00:03:24 qui est une thématique que j'ai abordée lors de ma recherche doctorale
00:03:29 que j'ai soutenue en novembre dernier.
00:03:31 Alors, je vais essayer de ne pas être trop longue
00:03:33 pour laisser du temps aux échanges et au partage d'expérience des intervenantes.
00:03:38 Peut-être quelques mots sur la question du genre des espaces publics
00:03:42 et des politiques urbaines.
00:03:45 C'est un sujet qui ne peut exister si on n'admet pas
00:03:51 et si on n'a pas en tête que l'espace public n'est pas neutre,
00:03:55 que c'est une construction sociale et culturelle,
00:04:00 et que l'aménagement et l'organisation de la ville
00:04:04 se fondent sur un universel qui n'inclut pas les femmes en même temps que les hommes,
00:04:10 dans la mesure où cet universel a tous les atours d'un homme plutôt valide.
00:04:16 Je vous ai mis en illustration le maudit lore du Corbusier,
00:04:21 qui a inspiré la construction de grands ensembles
00:04:24 et qui fait figure de référence et de norme
00:04:28 pour beaucoup d'aménagements et d'infrastructures.
00:04:33 On verra que cet universel, plutôt masculin, plutôt valide,
00:04:38 est aussi un travailleur qui va avoir un métier plutôt de cadre et de bureau.
00:04:45 On va voir comment, à travers ce prisme et cet universel,
00:04:50 la ville et son organisation, les infrastructures qu'on va penser à l'intérieur d'elle,
00:04:57 va générer des inégalités et reproduire aussi un certain nombre de rôles sociaux
00:05:03 et d'inégalités de genre.
00:05:06 Puisque avoir conscience que l'espace public et l'aménagement n'est pas neutre,
00:05:10 c'est quelque part aussi redonner sa qualité performatrice à la ville,
00:05:14 finalement son rôle social,
00:05:16 dans la mesure où c'est une construction culturelle complexe,
00:05:19 où on va le voir se jouent des relations de pouvoir
00:05:22 et où des rapports de domination vont s'établir.
00:05:25 Finalement, on peut considérer que l'aménagement conditionne
00:05:29 un certain nombre de comportements, offre un certain nombre de possibilités,
00:05:33 on peut parler de potentialités,
00:05:35 et va révéler aussi des organisations sociales,
00:05:39 tout en favorisant une pratique plutôt androcentrée de l'espace urbain.
00:05:44 Une fois qu'on a pris en compte cet aspect-là de manière un peu générale,
00:05:51 il s'agit de mettre ce qu'on appelle les lunettes du genre
00:05:54 et de regarder comment les rapports de genre,
00:05:57 les organisations sociales et les rôles sociaux traditionnellement attribués
00:06:02 aux femmes et aux hommes sont définis par la question du genre,
00:06:06 comment cela va s'exprimer et être reproduit
00:06:10 par l'organisation des villes et de l'aménagement.
00:06:12 Et on va s'apercevoir que ça va toucher tous les champs,
00:06:15 tous les domaines de l'aménagement et de l'urbanisme
00:06:17 qui vont être concernés par la reproduction des inégalités.
00:06:20 Très rapidement, on pourrait faire des webinaires flash
00:06:23 sur chacune des différentes thématiques,
00:06:26 mais très rapidement, on peut citer l'exemple d'une dessert en transport en commun
00:06:30 qui va être pensée pour réaliser le plus souvent des déplacements pendulaires,
00:06:34 c'est-à-dire des déplacements domicile-travail,
00:06:37 et pas n'importe quel travail, puisque à n'importe quelle heure,
00:06:42 on va être soumis à la question des heures de pointe,
00:06:45 le matin et puis le soir, qui vont finalement,
00:06:48 cette dessert, être peu adaptée à des métiers en horaire décalé
00:06:53 ou à des déplacements complexes qui sont le plus traditionnellement
00:06:58 réalisés par des femmes en raison des rôles sociaux
00:07:02 qui leur sont traditionnellement habitués.
00:07:05 Et on se rend compte, quand on regarde les boucles de déplacement
00:07:08 des femmes et des hommes, que les femmes vont avoir
00:07:11 beaucoup plus de déplacements quotidiens pour se rendre
00:07:15 à diverses activités, pour organiser la gestion des enfants,
00:07:21 des courses et d'autres activités, en plus que le travail,
00:07:25 là où les hommes vont avoir des déplacements plutôt pendulaires.
00:07:29 On a aussi un sujet sur la question des espaces publics de loisirs,
00:07:33 où quand on regarde le budget qui est attribué à l'aménagement
00:07:38 d'espaces publics de loisirs, on se rend compte que 75% des budgets
00:07:42 sont attribués, servent à construire des dispositifs
00:07:47 qui vont être fréquentés quasi exclusivement par les garçons,
00:07:50 les jeunes garçons, notamment les city stads et les skateparks.
00:07:54 Et donc, il s'agit, avec les lunettes du genre,
00:07:56 de pouvoir penser des aménagements peut-être moins prescriptifs,
00:08:00 où il y a une multiplicité d'usages et de libertés d'usages
00:08:04 qui peuvent se jouer sur ces espaces-là.
00:08:09 On a aussi souvent le sujet de la toponomie, du nom des rues.
00:08:13 On peut aussi parler de la représentation de l'art et des statues dans la ville.
00:08:18 En 2014, seuls 2% des noms de rues portent des noms de femmes.
00:08:24 Alors, on voit que c'est une tendance en augmentation.
00:08:27 À Paris, depuis 2014, des mesures sur l'intégration du genre
00:08:32 dans l'aménagement ont été prises en compte.
00:08:34 On se rend compte que ce chiffre avoisine maintenant les 11%.
00:08:37 On a le sujet de la participation citoyenne.
00:08:40 C'est un des sujets qui va être abordé aujourd'hui,
00:08:43 donc je n'en parle pas trop.
00:08:45 Et sans rentrer dans les écueils que peut avoir la démocratie participative,
00:08:50 on se rend compte que quand on a un œil sur qui participe et pour dire quoi,
00:08:55 là aussi, des rôles sociaux de genre se révèlent.
00:08:58 Et si on n'y fait pas attention, on se rend compte que la population
00:09:02 qui participe est souvent masculine et homogène aussi dans les prises de parole
00:09:07 et sur les sujets qui vont être abordés.
00:09:11 Et on a aussi le sujet des logements et de l'organisation,
00:09:14 de la façon dont on pense les logements,
00:09:17 qui va aussi avoir, reproduire un certain nombre de rôles sociaux
00:09:21 et qu'on peut regarder à travers un prisme du genre.
00:09:25 Alors, je n'en dis pas plus là-dessus, on y reviendra pendant toute la présentation
00:09:29 et puis pendant les échanges.
00:09:31 Ce que je voulais partager avec vous aussi, c'était qu'il ne s'agissait pas d'un sujet nouveau.
00:09:36 Dans ma thèse, je me suis rendue compte que ce sujet avait déjà passé la porte
00:09:41 des institutions, notamment des organisations internationales,
00:09:44 qui se sont saisies de ces sujets-là dès les années 90,
00:09:49 mais aussi à l'échelle nationale en France, où le ministère de l'équipement,
00:09:53 l'ancien ministère de la transition écologique,
00:09:58 avait, dans le cadre du plan construction, effleuré la question des femmes
00:10:04 et du logement et de l'habitat.
00:10:08 C'est vrai que ces émulations qui ont pu avoir lieu dans les années 90
00:10:12 n'ont pas vraiment fait petit en France, en tout cas à l'échelle locale,
00:10:16 par rapport à d'autres villes comme Montréal, qui est une ville pionnière
00:10:19 sur la question de l'intégration du genre dans l'aménagement,
00:10:22 qui a publié un premier guide à destination des aménageurs et des aménageuses
00:10:27 en formulant un certain nombre de recommandations pour limiter les inégalités
00:10:31 et les reproductions stéréotypées des rôles sociaux de genre par l'aménagement.
00:10:37 Alors, en France, si la question du genre et des politiques d'aménagement
00:10:43 prend corps dans les années 2010, dans plusieurs collectivités territoriales,
00:10:47 c'est en partie en raison d'un changement de paradigme,
00:10:51 l'introduction du gender mainstreaming, qui est un paradigme européen,
00:10:56 une nouvelle manière de fabriquer des politiques d'égalité,
00:11:00 qui est traduit par l'approche intégrée de l'égalité entre les femmes et les hommes.
00:11:04 Je vous ai mis une définition ici, ça consiste en la réorganisation,
00:11:09 l'amélioration, l'évolution et l'évaluation des processus de prise de décision
00:11:13 afin d'incorporer la perspective d'égalité entre les femmes et les hommes
00:11:17 dans tous les domaines et à tous les niveaux, par les acteurs,
00:11:21 généralement impliqués dans la mise en place des politiques.
00:11:24 Donc, à travers cette approche intégrée de l'égalité,
00:11:27 on reconnaît donc que toutes les politiques publiques sectorielles
00:11:31 ont un impact différencié sur les femmes et les hommes,
00:11:34 ce qui va légitimer, en tout cas pour l'échelle locale,
00:11:38 l'intégration de la prise en compte du genre dans les politiques sectorielles
00:11:42 et ce qui va faciliter le fait qu'on va pouvoir penser conjointement
00:11:46 les enjeux de genre et d'aménagement.
00:11:48 Ça va aussi avoir comme impact d'intégrer au processus de mise en politique
00:11:54 les acteurs traditionnellement éloignés des politiques d'égalité femmes-hommes,
00:12:00 c'est-à-dire les acteurs de l'aménagement,
00:12:02 notamment pour le sujet qui nous concerne aujourd'hui,
00:12:04 et les acteurs de la participation, qui vont co-produire ou pouvoir co-produire
00:12:08 un certain nombre de dispositifs avec les actrices de l'égalité
00:12:12 pour pouvoir prendre en compte ces sujets-là.
00:12:15 On se rend compte qu'en Europe, plusieurs grandes villes européennes
00:12:20 se saisissent de la question du gender mainstreaming,
00:12:23 du cadrage proposé par le gender mainstreaming,
00:12:25 pour intégrer la question du genre à l'échelle locale
00:12:30 dans leurs politiques d'aménagement.
00:12:32 Elles vont publier des guides de bonne pratique.
00:12:35 La ville de Vienne, qui depuis 20 ans,
00:12:38 applique le gender mainstreaming dans ses dispositifs d'aménagement.
00:12:46 La ville de Berlin, puis plus récemment aussi la ville de Barcelone,
00:12:50 avec un collectif très actif qui va prôner un urbanisme féministe.
00:12:55 On se rend compte que le guide de bonne pratique apparaît
00:12:58 l'outil privilégié pour faire des politiques d'aménagement genré,
00:13:02 mais pas que.
00:13:04 Dans le cadre de ma thèse, je me suis intéressée surtout
00:13:07 aux villes de Paris et de Lyon.
00:13:09 Alors certes, elles utilisent le dispositif du guide d'aménagement,
00:13:13 qui est un dispositif assez classique quand on fait des préconisations
00:13:18 et qu'on partage des bonnes pratiques en matière d'aménagement,
00:13:22 mais il va aussi y avoir un certain nombre de recherches-actions.
00:13:25 C'est aussi le sujet du webinaire aujourd'hui,
00:13:28 qui va permettre de guider l'action publique.
00:13:31 Alors à Paris et à Lyon, la ville de Lyon a commencé
00:13:35 par une recherche-action pour rentrer sur le sujet.
00:13:38 À la ville de Paris, il y a eu d'abord un guide de bonne pratique
00:13:41 avant de lancer un certain nombre de recherches-actions.
00:13:44 Les collectivités locales vont aussi s'appuyer sur la charte européenne,
00:13:48 la charte pour l'égalité dans la vie locale,
00:13:52 qui est donc un instrument relevant du gender mainstreaming,
00:13:57 qui va permettre aux collectivités de développer des plans d'action
00:14:02 au sein desquels la question du genre dans l'aménagement va pouvoir être inscrite.
00:14:07 Et puis plus récemment, il y a un autre type d'instrument d'action publique
00:14:12 qui voit le jour, c'est les budgets intégrant l'égalité
00:14:16 ou les budgets sensibles au genre.
00:14:18 Alors ce n'est pas le sujet du webinaire d'aujourd'hui,
00:14:20 ça pourrait être aussi tout un sujet et un monde à explorer,
00:14:25 mais le principe c'est cette fois-ci, on se départit un peu d'un guide d'aménagement
00:14:30 pour s'intéresser cette fois-ci de manière beaucoup plus transversale
00:14:33 au budget d'une collectivité, aux lignes budgétaires,
00:14:36 aux dépenses des collectivités, et pouvoir à partir de ces lignes budgétaires-là
00:14:40 identifier quels impacts toutes les dépenses vont avoir
00:14:45 au regard de l'égalité femmes-hommes et s'il existe un impact différentiel
00:14:51 ou non sur les femmes et les hommes,
00:14:53 dans le but de pouvoir évidemment corriger les inégalités
00:14:57 et limiter les impacts différentiels.
00:15:00 Voilà, finalement pour conclure et laisser la parole à nos intervenantes,
00:15:05 on se rend compte en mettant le doigt dans le sujet du genre dans l'aménagement,
00:15:10 c'est un sujet très vaste, et finalement ça a pour vertu
00:15:16 de redonner son rôle social et politique à l'aménagement des villes
00:15:21 et aussi aux métiers de l'aménagement et de la participation.
00:15:25 Et finalement, tout en éclairant ce qui est produit par un modèle
00:15:31 et des représentations plutôt androcentrées et patriarcales,
00:15:35 ça nous donne la possibilité collégialement,
00:15:38 entre chargés de mission égalité, chargés de mission transition écologique,
00:15:42 chargés de mission aménagement, dans un dialogue entre les institutionnels,
00:15:47 les chercheurs, les associations, les usagères et les usagers,
00:15:51 de trouver une alternative à des modèles traditionnels
00:15:55 qui sont producteurs et reproducteurs de domination,
00:15:59 souvent même de domination au pluriel.
00:16:02 Voilà, je m'arrête là, merci beaucoup.
00:16:06 Et puis voilà, j'ai hâte d'entendre les présentations
00:16:10 de Madame Luxembourg et Madame Ruba Dumerac.
00:16:15 Merci Camille pour ce cadrage général sur notre sujet.
00:16:19 Je renvoie à ta thèse dont on va mettre le lien dans le chat.
00:16:27 Je propose de passer la parole à Corinne Luxembourg
00:16:31 au sujet de la recherche-action conduite à Gennevilliers
00:16:35 avec le collectif participatif Les Urbains, Les Urbaines.
00:16:39 Madame Luxembourg, c'est à vous.
00:16:42 Alors, je partage aussi le PowerPoint.
00:16:47 Que voici, que voilà.
00:16:49 Et le voilà.
00:16:55 Alors, avec tout le cadrage qu'a fait Camille Martinez juste avant,
00:17:02 vous voilà arrivés à Gennevilliers.
00:17:04 Donc, il y a un travail de recherche-action qui a duré six années
00:17:07 à l'initiative et avec le financement très conséquent de la ville de Gennevilliers,
00:17:13 ce qui, je le rappelle toujours, pour des chercheurs et des chercheuses,
00:17:17 était un vrai bonheur que de pouvoir être financé si longtemps
00:17:21 pour faire un programme de recherche-action.
00:17:24 Alors, de façon un peu rapide, voilà un résumé des pratiques méthodologiques
00:17:31 que l'on avait pu mettre en place.
00:17:33 D'abord, d'avoir des cartes mentales que je vais vous présenter très, très rapidement,
00:17:38 mais surtout des observations et puis ce qu'on a appelé un laboratoire ou l'autre,
00:17:42 qui était la possibilité de discuter avec les habitants et les habitantes
00:17:45 dans l'espace public pour justement prendre en compte le fait que
00:17:50 la vie politique des habitanteux n'est pas forcément simple.
00:17:54 C'est-à-dire que quand on organise des réunions en soirée, par exemple,
00:17:58 les familles monoparentales, donc les chefs de familles monoparentales
00:18:02 ont beaucoup de mal à y aller parce qu'après une journée de travail rémunérée,
00:18:06 souvent elles s'occupent des enfants et donc le fait de ressortir
00:18:10 pour aller s'occuper de la vie publique et de la vie commune est souvent assez impossible.
00:18:16 Et donc, pour pouvoir recueillir les témoignages, il s'agissait de mettre en place
00:18:20 des dispositifs pour les rencontrer et être plus nous à leur disposition que l'inverse.
00:18:28 On a aussi vu un certain nombre de thématiques que je vais vous décrire au fur et à mesure.
00:18:33 La dernière partie ici de ce tableau montre qu'on a voulu aussi
00:18:40 que nos restitutions soient les plus participatives possibles.
00:18:44 Donc c'est une recherche-action participative, c'est-à-dire qu'on partait du principe
00:18:48 d'une expertise évidemment des chercheurs et des chercheuses, puisque c'est notre métier,
00:18:52 mais aussi d'une expertise des habitants et des habitantes de jeunes villiers,
00:18:56 expertise que nous ne maîtrisions évidemment pas et que faire chose commune
00:19:02 était de mettre en commun nos expertises aux uns aux unes aux autres
00:19:06 et de faire un savoir commun à l'issue de ce travail de recherche.
00:19:12 Ce qui est parti d'ailleurs au départ d'un certain nombre d'observations
00:19:17 et d'observations photographiées qui permettaient de compter ce qui se passait dans l'espace public.
00:19:23 Alors ici vous avez en bas à gauche une photo d'une sortie d'école où vous avez en violet,
00:19:29 en fait sur toutes les images que je vais vous montrer, en violet on a les femmes et en jaune les hommes.
00:19:34 Donc sortie d'école, un mercredi matin, on a une majorité de femmes.
00:19:40 Donc voilà, rien que des choses classiques, mais le montrer de façon photographiée, coloriée,
00:19:45 permet de compter et permet de dire les choses sans qu'il y ait forcément de "ah oui mais non,
00:19:51 moi ce n'est pas vrai parce que moi je vais chercher mon enfant quand on est un homme".
00:19:55 Et donc ça évacue un peu le "moi je fais, je suis l'exception"
00:20:00 et de montrer réellement ce qui est systémique dans la société
00:20:05 et qui fait que la présence des femmes dans l'espace public,
00:20:08 elle est souvent conditionnée à un certain nombre de choses, entre autres là d'aller chercher les enfants.
00:20:13 Ou bien en haut, la photo que vous avez ici en haut à droite,
00:20:17 qui est l'entrée d'un club de personnes âgées,
00:20:22 ce qui permet de rappeler aussi que la majorité des personnes âgées sont des femmes.
00:20:28 Et ce qui pose aussi un certain nombre de problèmes quand on se rend compte que l'aménagement urbain
00:20:33 qui se traduit très souvent par la suppression des toilettes publiques, la suppression des bancs,
00:20:39 fait qu'on a une invisibilisation des personnes âgées femmes dans l'espace public.
00:20:44 Ici là on a un terrain de sport où là on voit que,
00:20:49 c'est pareil, très classiquement il n'y a rien de très originel là-dedans,
00:20:52 on voit les mêmes choses à Bordeaux, les mêmes choses à Lyon, les mêmes choses à Paris.
00:20:56 Les terrains de sport sont très fréquemment occupés majoritairement par des hommes.
00:21:01 Ici on a en périphérie trois femmes qui ne sont pas sur le terrain de foot,
00:21:06 mais qui sont dehors et qui se servent en réalité du rebord du terrain comme d'un siège et pas pour participer.
00:21:14 Ici on a une station de métro,
00:21:18 ce qui permet aussi de rappeler que l'essentiel des transports en commun sont des usagères,
00:21:25 et là aussi de là se déclinent tout un tas d'éléments.
00:21:30 On a donc vu un certain nombre de thématiques,
00:21:34 c'est plutôt ces thématiques-là que je vais décliner ici,
00:21:37 et puis Bérangère Hubadou Merak reviendra peut-être sur le côté un peu plus commande politique,
00:21:43 et puis l'ensemble de ce qui s'est passé.
00:21:47 Entre autres là, il s'agissait de questionner la nuit,
00:21:51 en utilisant un certain nombre de moments,
00:21:57 et entre autres, comme on était géographe, d'utiliser les Nuits de la Géographie,
00:22:04 qui sont des événements annuels.
00:22:06 Ici il s'agissait de demander aux habitantes de deux quartiers
00:22:11 de nous faire visiter leur quartier en nous racontant ce qui se passait au fur et à mesure.
00:22:16 Donc voilà, on a eu quelques déambulations avec l'enregistrement de ce qui se passait.
00:22:23 C'est des déambulations qu'on a choisi mixtes, qui en réalité l'étaient assez peu,
00:22:29 c'est majoritairement des femmes qui y ont participé,
00:22:33 et qui permettaient aussi de rejoindre des endroits dans la ville
00:22:37 où elles ne se sentaient pas forcément à l'aise,
00:22:39 et où le fait de passer en groupe avec ces lampions
00:22:42 donnait à la fois un aspect un peu festif à notre promenade,
00:22:47 un aspect aussi qui permettait de questionner pourquoi on se promenait à cet endroit-là,
00:22:52 et donc d'avoir des échanges avec les habitants et les habitantes qu'on pouvait croiser,
00:22:56 et de discuter avec les participantes pour savoir un peu comment elles vivaient cet espace.
00:23:05 Chose qu'on a reproduite ensuite avec plusieurs associations de vélo,
00:23:11 ici c'était avec Bicyclaide en particulier,
00:23:16 sur la pratique du vélo la nuit,
00:23:19 et donc là de se rendre compte que ce sont des résultats qu'on voit à Gennevilliers,
00:23:26 mais qu'on voit n'importe où ailleurs,
00:23:27 c'est qu'en gros là la participation était très inférieure pour les femmes que pour les hommes,
00:23:33 on sait majoritairement qu'on a deux tiers de cyclistes hommes
00:23:38 pour un tiers de cyclistes femmes de jour,
00:23:41 que cette proportion elle descend à 4/5ème d'hommes et 1/5ème de femmes quand il fait nuit.
00:23:48 Pour autant, les femmes qui participaient redisaient à quel point la pratique du vélo
00:23:53 était quelque chose de libérateur, d'émancipateur,
00:23:56 et justement de ne pas être contrainte par l'attente d'un bus, d'un transport en commun,
00:24:06 dont les fréquences sont beaucoup plus faibles dès lors qu'on sort des heures de pointe,
00:24:12 et donc qu'on arrive aux horaires nocturnes.
00:24:15 D'autres dispositifs participatifs,
00:24:20 de questionner le plan de la ville, son organisation,
00:24:24 vous voyez en bas à droite on avait quelques post-it qui étaient de recueillir
00:24:29 le rapport à la nuit par les habitants et les habitantes,
00:24:33 avec une question qui était "Et pour vous la nuit à Gennevilliers c'est comment ?"
00:24:37 Cette question là on l'a réfléchi beaucoup
00:24:40 pour ne pas avoir de biais qui induisaient des questions de rapport à la sécurité,
00:24:45 au sentiment de sécurité ou d'insécurité,
00:24:47 et qui a fait que ceux qui se dégageaient beaucoup n'étaient pas du tout liés à la sécurité,
00:24:54 mais à l'idée que la nuit à Gennevilliers il ne s'y passe pas forcément grand-chose,
00:25:00 comme beaucoup de villes de banlieue,
00:25:02 et que ça pouvait être de l'ordre de l'ennui ou de choses comme ça,
00:25:06 ou qu'il pouvait être aussi de l'ordre de l'observation de ce qui se passait,
00:25:11 de ciel, de choses auxquelles on n'avait pas forcément pensé,
00:25:16 et que quand on travaille sur la question du genre,
00:25:19 ce n'est pas forcément des choses qui nous viennent à l'esprit nécessairement,
00:25:23 et qui permettait aussi de questionner la biodiversité,
00:25:26 en disant "S'il y a de l'éclairage, ça met en question la possibilité de la préservation de la biodiversité,
00:25:35 et en même temps, s'il n'y a pas d'éclairage, comment fait-on pour se déplacer,
00:25:39 et qu'est-ce qui fait que ça va répondre justement à ce sentiment de sécurité ou sentiment d'insécurité,
00:25:45 parce que s'il fait nuit, on appréhende plus difficilement la chaussée, l'environnement, etc."
00:25:51 Donc ça a permis comme ça de questionner un certain nombre de choses.
00:25:55 D'autres choses qui ont pu être questionnées, toujours sur les rapports sportifs par exemple,
00:26:00 qui est le regard des autres sur nos corps, que ce soit lié à des questions religieuses,
00:26:08 que ce soit lié à des questions de handicap,
00:26:10 que ce soit lié même à des questions juste parce qu'on est une femme,
00:26:14 on sait que nos corps sont regardés, et du coup ça nous met dans une situation parfois assez peu agréable.
00:26:24 Dans ces travaux que l'on a pu mener à Gennevilliers,
00:26:28 un élément qui est revenu et qui est venu vraiment par des habitantes auxquelles on n'avait pas nécessairement pensé au départ,
00:26:34 qui était la place que les femmes prennent dans les jardins partagés à Gennevilliers,
00:26:39 qui sont des vrais endroits de partage, d'émancipation,
00:26:43 dans lesquels elles apprennent à faire des choses, à bricoler.
00:26:46 Mais il y a aussi des échanges de cultures, cultures dans tous les sens du terme là en l'occurrence,
00:26:52 de cultures alimentaires mais aussi de cultures du monde,
00:26:56 qui remontraient à quel point toutes, autant les unes que les autres,
00:27:03 si ce n'était nos parents, si ce n'était au moins nos grands-parents,
00:27:06 qui avaient un rapport à l'agriculture et à faire pousser des choses,
00:27:09 et qui permettaient de mettre des choses en commun,
00:27:11 et qui faisaient aussi que cet aspect-là pouvait être un aspect de se dépenser physiquement,
00:27:19 sans forcément faire du sport, et donc dépasser ce côté du regard des autres sur nos corps,
00:27:25 puisque là en fait il ne s'agit pas de montrer qu'on est en train de faire du sport,
00:27:28 mais juste de faire du jardinage collectivement.
00:27:33 Un des éléments qui nous a été vraiment très essentiel,
00:27:38 ça a été de se questionner sur le procédé de recherche et le procédé de restitution.
00:27:43 Ici vous en avez plusieurs exemples,
00:27:45 on a travaillé avec une élève architecte de l'école d'architecture Paris-La Villette,
00:27:50 Chloé Mercier, qui nous a accompagnés sur la création d'une carte sensible
00:27:56 que vous avez ici en haut à droite,
00:27:58 ou d'un carnet de voyage établi par des habitantes de Jeunesvilliers,
00:28:02 pour montrer ce que c'était que la ville quand on la vivait de l'intérieur,
00:28:07 et puis pour raconter aussi toutes ces petites choses qui font la sensibilité, l'émotion,
00:28:13 et montrer à quel point l'émotion fait aussi partie de l'aménagement de l'espace.
00:28:18 Une autre mode de restitution, c'était des pièces de théâtre,
00:28:21 il y en a eu cinq qui ont été représentées.
00:28:25 Un élément qui nous a paru vraiment fondamental,
00:28:28 c'était de rendre compte de cette recherche d'action régulièrement
00:28:32 par le biais d'un journal de recherche
00:28:34 qui était accroché dans les halls d'immeubles de la ville deux fois par an,
00:28:38 et puis on profitait aussi du forum des associations pour diffuser ces résultats.
00:28:43 Donc là, vous voyez, il y en a eu sept de proposés,
00:28:48 le dernier étant celui avec des pistes de réflexion,
00:28:52 et des réflexions sur comment on pourrait imaginer d'autres aménagements de l'espace public.
00:28:58 Alors, on pourrait en discuter bien sûr,
00:29:01 mais ça questionnait à la fois le fait de s'asseoir,
00:29:04 que quand on est une femme, quand on s'assoit dans l'espace public,
00:29:06 souvent le seul endroit où on peut s'asseoir sans trop de problèmes,
00:29:10 c'est quand on est à nouveau dans une dimension domestique,
00:29:13 c'est-à-dire de surveillance des enfants,
00:29:15 et donc, quel type d'assise on pouvait imaginer
00:29:18 pour pouvoir profiter de l'espace public
00:29:20 sans forcément être dans ce rôle de care et ce rôle de regard sur des enfants,
00:29:27 mais pour soi-même.
00:29:29 Ça questionnait évidemment les équipements sportifs.
00:29:32 Là-dessus, sur l'espace public,
00:29:36 c'est évidemment que la cour d'école est un élément très important.
00:29:41 Je vous renvoie à tous les travaux d'Edith Maruij-Jules, par exemple, là-dessus,
00:29:46 ou sur la circulation aux abords des écoles.
00:29:49 Ça permettait aussi de se questionner sur la proximité des services administratifs.
00:29:55 À Gennevilliers, on a la particularité d'avoir une mairie
00:29:58 qui concentre quasiment l'essentiel des services administratifs.
00:30:03 L'espace habité de logement est relativement petit,
00:30:09 facilement parcourable à pied.
00:30:11 Néanmoins, ça veut dire que c'est souvent les femmes
00:30:14 qui s'occupent de ces services administratifs,
00:30:16 et donc, on a pu aussi imaginer des éléments
00:30:20 pour peut-être rapprocher ces éléments-là.
00:30:24 Ce sont des choses qui ne sont pas forcément mises en œuvre
00:30:28 parce que ça pose aussi d'autres problèmes,
00:30:30 et ça veut dire aussi qu'on s'appuie sur l'essentialisation
00:30:33 des actions sur les femmes pour finalement un peu les renforcer.
00:30:37 Là aussi, ce sont des choix politiques qui peuvent être faits,
00:30:40 de se dire qu'on va forcer à ce qu'il se passe autre chose.
00:30:44 Même discussion sur une place publique.
00:30:48 Ici, on avait repris le paravis d'un centre culturel et social
00:30:53 dans l'un des quartiers de Gennevilliers,
00:30:56 ou encore en s'appuyant sur des choses qui fonctionnaient plutôt bien,
00:30:59 comme les jardins partagés, en se disant qu'à chaque fois
00:31:03 qu'il y a des opérations de renouvellement urbain,
00:31:05 souvent on met en place des grilles autour des immeubles
00:31:09 pour résidentialiser, qu'une façon peut-être
00:31:12 d'imaginer une autre façon de résidentialiser
00:31:16 et de questionner le retour à la saisonnalité
00:31:19 pouvait être aussi l'installation d'arbres fruitiers,
00:31:21 d'en faire des vergers de maraudes,
00:31:23 c'est-à-dire des endroits où, si on met des pommiers, des poiriers,
00:31:27 quand le fruit est mûr, on peut le cueillir,
00:31:29 et puis n'importe qui qui passe dans la rue peut cueillir ce fruit.
00:31:32 Ça remet évidemment la question de s'occuper de ce verger,
00:31:38 s'occuper des choses, mais aussi la question de la saisonnalité,
00:31:42 la question aussi d'un rythme humain et d'un rythme quotidien
00:31:49 qui peut être aussi très intéressant.
00:31:52 D'autres choses qui ont pu être travaillées,
00:31:54 et j'en finirai là-dessus, avec deux étudiants en école d'architecture,
00:32:02 l'un sur le questionnement des raies de chaussée,
00:32:04 et ça fait partie des choses qui sont souvent questionnées
00:32:07 dès lors que l'on parle rénovation urbaine.
00:32:10 Ici, c'est les travaux du Périnry-Vin, qui est une jeune architecte,
00:32:13 ou ici des travaux de Tom Morley-Devesse,
00:32:16 principalement ici sur le questionnement du chantier,
00:32:20 qui est quand même quelque chose de très marquant dans l'espace public
00:32:23 parce que la ville bouge, la ville se construit, se construit sur elle-même,
00:32:27 et souvent le moment du chantier est un moment qui est assez peu interrogé,
00:32:31 assez peu questionné, que ce soit du point de vue du genre
00:32:34 ou du point de vue de la déambulation, même tout court.
00:32:37 Donc voilà, ça faisait partie des choses qu'on avait souhaité aborder
00:32:41 avec elle et avec lui.
00:32:43 Voilà, donc trois publications qui sont sorties de ce travail.
00:32:47 La première, qui est le tout petit livre que vous avez en bas à droite,
00:32:51 qui est épuisé, donc si vous le souhaitez, évidemment,
00:32:54 je peux vous envoyer le PDF sans problème.
00:32:57 On a sorti une revue, donc un numéro de Géocarfour,
00:33:00 il y a quelque temps maintenant, mais qui, je crois,
00:33:03 est toujours d'actualité sur bon nombre de choses
00:33:05 et que là, vous pouvez retrouver sans problème.
00:33:08 Et puis le dernier ouvrage qui est sorti en 2020,
00:33:11 qui présente vraiment tous les résultats de cette recherche d'action
00:33:15 et aussi des résultats d'autres villes et d'autres chercheurs.
00:33:20 Et voilà.
00:33:22 Merci beaucoup pour ce retour sur cette recherche d'action
00:33:27 et sur les enseignements institutionnels.
00:33:31 Je vais passer la parole maintenant à Mme Bérangère Rubat-Dumérat,
00:33:37 qui est responsable du service droit des femmes,
00:33:39 égalité femmes-hommes et lutte contre les discriminations
00:33:43 de la vie de jeunes villiers, au lieu de cette recherche d'action.
00:33:47 Et peut-être essayer de comprendre comment cette commande
00:33:50 est arrivée sur ce sujet.
00:33:52 Madame Rubat-Dumérat, c'est à vous.
00:33:55 Bonjour à tous et à toutes.
00:33:59 Vous me voyez.
00:34:01 Très bien.
00:34:03 Effectivement, ça a été une commande politique
00:34:08 qui s'est inscrite dans le temps,
00:34:12 en tout cas, c'était lors du précédent mandat.
00:34:16 Donc, moi, j'ai eu la chance d'arriver dans la ville en 2014.
00:34:20 Donc, j'ai un peu l'entièreté de toute la démarche.
00:34:24 Alors, pour resituer jeunes villiers,
00:34:26 on est, c'est une ville de 50 000 habitants
00:34:28 et une ville de banlieue parisienne,
00:34:31 assez populaire, enfin, en tout cas, en termes de population.
00:34:36 Et puis, oui, on a trois quartiers de prioritaire,
00:34:41 enfin, de politique de la ville.
00:34:43 Donc, ça, c'est aussi une donnée un peu importante.
00:34:45 Donc, voilà.
00:34:46 Voilà un peu pour le contexte.
00:34:48 Donc, là, en même temps, je partage.
00:34:51 Donc, effectivement, nous, l'équipe municipale
00:34:54 était vraiment portée par cette question du droit à la ville.
00:34:57 Alors, bon, on peut...
00:34:59 Il y a des textes assez intéressants là-dessus,
00:35:02 mais c'est vrai que c'est la question de l'accès
00:35:05 de l'ensemble des services proposés par la ville
00:35:07 à tous et toutes.
00:35:08 Donc, ce qu'avait dit Corinne Luxembourg,
00:35:11 c'est la question des équipements sportifs, culturels,
00:35:14 la question du droit au lésir, parce qu'effectivement,
00:35:16 en plus, souvent, les femmes courent partout,
00:35:20 et voilà, elles sont beaucoup dans la question
00:35:24 de la gestion des contraintes familiales,
00:35:27 la question de la ville le jour, la nuit,
00:35:30 des espaces éventuellement festifs et des services publics.
00:35:33 Donc, c'est la question aussi des instances de concertation.
00:35:37 Donc, un focus assez large.
00:35:39 Et donc, moi, mon propos, ça va être un peu
00:35:42 de vous montrer un peu comment le cheminement,
00:35:44 qu'est-ce qu'on en a fait de cette recherche-action,
00:35:46 comment on se l'est appropriée, plus ou moins,
00:35:49 avec des choses qui sont moins en cours,
00:35:53 un peu moins en cours.
00:35:54 Mais voilà, donc effectivement, sur la recherche-action,
00:35:58 effectivement, un regard, la question du regard genré,
00:36:02 de s'apercevoir aussi que nous,
00:36:05 au niveau des services techniques,
00:36:07 ce n'est pas forcément quelque chose qui est très...
00:36:09 Enfin, on est sur la ville, l'universalisme,
00:36:13 enfin, un regard assez de neutralité, entre guillemets.
00:36:17 Donc après, comment rendre ce questionnement,
00:36:22 ce regard plus opérationnel.
00:36:25 La question de ce que soulignait aussi Camille Martinez au début,
00:36:31 la question de l'enjeu de la démarche intégrée,
00:36:33 de l'accompagnement des démarches
00:36:35 et du croisement des expertises,
00:36:37 à la fois, alors moi, je ne me suis peut-être pas bien présentée,
00:36:41 mais moi, je suis en charge de l'égalité,
00:36:44 et donc pas du tout, enfin, sur une direction plutôt vers les habitants,
00:36:50 les habitantes, et pas du tout rattachée aux services techniques.
00:36:53 Donc c'est là aussi où ça peut se corser.
00:36:57 Donc effectivement, nous, en parallèle,
00:37:00 enfin, sous le mandat précédent,
00:37:03 on a fait plusieurs marches exploratoires.
00:37:06 Donc je pense qu'il y a eu quand même pas mal de retours d'expérience là-dessus.
00:37:11 Mais du coup, effectivement, on en a fait une
00:37:14 qui a particulièrement bien marché autour d'une station de métro,
00:37:19 qui par contre n'est pas très agréable à vivre,
00:37:24 et elle n'est toujours pas très…
00:37:26 Enfin voilà, il y a eu en tout cas des réaménagements,
00:37:29 ça a permis à la RATP notamment de faire des rafraîchissements
00:37:36 sur les différents…
00:37:41 Enfin là, on voit la station de métro, on voit qu'elle est complexe,
00:37:44 mais il y a eu des interventions sur les bacs à fleurs,
00:37:47 sur la continuité du sol, enfin des choses assez concrètes,
00:37:52 parce qu'effectivement, ça avait permis de faire un…
00:37:55 La marche exploratoire avait permis de faire un partage autour de…
00:38:00 avec un groupe de femmes, se repérer, s'orienter,
00:38:03 est-ce qu'effectivement tout était très clair,
00:38:05 c'était pas forcément le cas,
00:38:07 voir être vu, entendre et être entendu.
00:38:11 Alors sur ces questions de sentiments de sécurité,
00:38:14 c'est vrai qu'il y a eu une réflexion sur l'éclairage, etc.,
00:38:19 l'éclairage public, c'est important.
00:38:22 L'entretien et la propreté, je pense qu'il y a eu une mise à neuf,
00:38:25 enfin un peu la station, la gare routière en tout cas avait été…
00:38:31 Il y avait eu tout un travail autour de ça.
00:38:33 Et puis la convivialité, ça c'est toujours en question,
00:38:36 parce que c'est un espace de passage.
00:38:38 Mais voilà, donc du coup, effectivement,
00:38:41 cette question des marches exploratoires,
00:38:43 nous on en a fait donc une en 2018.
00:38:47 C'est vrai que comme l'espace public est complexe,
00:38:49 parce qu'on était en lien avec la ville de Danière,
00:38:55 en lien avec la RATP,
00:38:57 y compris le conseil départemental sur une voie départementale.
00:39:00 C'est vrai que c'est complexe,
00:39:01 il faut arriver à se comprendre sur ces sujets
00:39:06 et que les acteurs soient assez sensibilisés.
00:39:10 Et ça, c'est vrai qu'il faut cheminer avec ça.
00:39:16 Et puis en termes de frein à la participation,
00:39:19 c'est vrai qu'on a essayé aussi de travailler avec des groupes de jeunes femmes
00:39:23 sur des questions de harcèlement sexiste.
00:39:26 Et là, on a eu un peu plus de mal,
00:39:28 enfin c'était plutôt la question de prendre sa place.
00:39:32 Ce que disait aussi Corinne Luxembourg,
00:39:35 ce n'est pas forcément évident en tant que femme
00:39:37 et d'être dans ce rapport-là.
00:39:39 Donc on l'a travaillé différemment,
00:39:43 mais voilà, c'est des démarches qui sont quand même assez délicates.
00:39:49 Voilà, donc ça c'était notre expérience de marche exploratoire.
00:39:53 Et puis du coup après, c'était comment on travaillait avec les services.
00:39:57 Donc on a eu un travail notamment avec les collègues.
00:40:02 Alors bon là, je suis désolée, je vais reverrer cette diapositive.
00:40:08 Mais notamment par rapport aux déplacements,
00:40:11 parce qu'effectivement, nous on a une réflexion sur la question du plan de déplacement.
00:40:20 Donc du coup, on avait mis un dispositif en place d'aide à l'achat d'un vélo.
00:40:27 Donc effectivement, heureuse surprise,
00:40:29 les femmes se sont saisies de ce dispositif,
00:40:33 vu que là, bon, 55% de femmes avaient bénéficié la première année.
00:40:40 Et puis finalement, ça s'est tassé.
00:40:42 Et donc là, on est en train de réfléchir,
00:40:44 parce que j'ai refait le point avec les collègues,
00:40:47 les dernières années, on est plutôt à une majorité masculine.
00:40:50 Et puis avec le questionnement d'intégrer éventuellement le vélo électrique,
00:40:54 parce qu'effectivement, c'est un autre rapport.
00:40:57 C'est peut-être plus adapté au transport des enfants.
00:41:01 Enfin voilà, on est en train de réfléchir à ça.
00:41:03 Et effectivement, alors par ailleurs,
00:41:07 c'était pour nous les services municipaux,
00:41:10 c'est avoir des données sur les usages,
00:41:13 parce qu'effectivement, on a beaucoup de données,
00:41:15 mais par contre, pas forcément très genrées.
00:41:18 Et donc du coup, là, j'ai eu la chance de travailler avec,
00:41:23 à l'époque, il y avait une chargée de missions
00:41:26 qui était particulièrement intéressée.
00:41:28 Donc dans le cahier de décharge d'un baromètre mobilité,
00:41:33 pardon, c'est autre chose, ce dernier dispositif,
00:41:37 on avait des données assez précises sur les déplacements
00:41:42 des résidents et des résidentes de jeunes villiers.
00:41:45 Donc sur, effectivement, ce que disait Corinne Luxembourg,
00:41:49 une part très faible d'usage du vélo,
00:41:53 par contre, les transports en public,
00:41:56 les transports publics et la marche, beaucoup plus féminine,
00:42:00 les hommes étant plus,
00:42:03 enfin, utilisant plus de véhicules en tant que conducteurs,
00:42:08 enfin, les transports publics, bien entendu, et le vélo.
00:42:11 Donc effectivement, ça, ça nourrit notre réflexion sur
00:42:14 comment peut-être sécuriser,
00:42:18 enfin, trouver nos plans de déplacement, etc.
00:42:23 Mais effectivement, donc là, pour l'instant,
00:42:25 on en est un peu à une phase,
00:42:27 voilà, il y a aussi des services,
00:42:30 et les collègues aussi se renouvellent,
00:42:34 donc il faut s'approprier,
00:42:36 puis poursuivre cette espèce d'acculturation.
00:42:39 Donc là, ce qu'on est en train,
00:42:42 du coup, ça nous, on est dans ce suivi des données,
00:42:48 et puis on se dit aussi que de se mettre en lien
00:42:52 avec les porteurs de projets, les vélo-écoles, etc.,
00:42:55 c'est aussi une dimension qu'on peut avoir,
00:42:58 et qui a la jonction, enfin,
00:43:00 les collègues et les services techniques
00:43:03 ne sont pas dans ce sujet-là,
00:43:05 mais c'est vrai que des services ou des directions
00:43:08 comme la mienne peuvent le faire,
00:43:10 et c'est aussi travailler de manière assez concrète
00:43:13 dans l'accompagnement à cet usage et à la transformation.
00:43:17 Alors nous aussi, on a eu notre grande,
00:43:20 enfin, on a un gros projet autour de la question des cours d'école,
00:43:26 un projet qu'on a joliment appelé "Nature en cours",
00:43:29 parce qu'effectivement, la question de l'apprentissage
00:43:32 des usages genrés, c'est quand même,
00:43:34 la cour d'école est quand même un bon niveau.
00:43:38 Donc effectivement, c'était à la fois un croisement
00:43:42 entre rendre nos cours plus agréables l'été,
00:43:45 parce que les cours d'école, comme vous voyez,
00:43:48 là, elle a été raménagée, mais elle a été très, très minérale.
00:43:51 On attend un peu que les végétaux prennent leur place,
00:43:58 mais en tout cas, effectivement, c'était,
00:44:01 enfin, lutter contre l'effet de chaleur,
00:44:05 des îlots de chaleur urbains.
00:44:08 Et puis, on a donc, dans toute la démarche
00:44:11 pédagogique d'accompagnement,
00:44:15 c'était à la fois travailler sur les usages,
00:44:18 et notamment sur l'interroger sur la place des filles
00:44:21 et des garçons dans la cour,
00:44:23 des dynamiques entre les grands et les petits,
00:44:25 et voilà, pour un peu aussi imaginer d'autres usages.
00:44:31 Et donc, on est engagé, en tout cas sur ce mandat,
00:44:36 sur le réaménagement de deux cours d'école par an,
00:44:39 ce qui est déjà pas mal, parce qu'effectivement,
00:44:41 entre les phases de concertation et le reste,
00:44:44 ça prend beaucoup de temps.
00:44:47 Donc, en fait, on a sollicité un bureau d'études,
00:44:53 une association qui s'appelle "Décrier des villes",
00:44:57 et qui a cette double compétence, en fait,
00:45:02 à la fois d'aménagement, de concertation,
00:45:04 et de regard genré.
00:45:06 Donc, ça, c'est vraiment chouette.
00:45:08 Donc, effectivement, on a toute une phase
00:45:11 d'atelier de sensibilisation, de co-construction
00:45:13 avec les enfants, dans le cadre scolaire-périscolaire,
00:45:16 les parents d'élèves, les enseignants, enseignantes.
00:45:19 Et du coup, effectivement, on arrive assez vite,
00:45:21 vous voyez, à des...
00:45:23 On voit bien que les garçons prennent toute la place.
00:45:26 Enfin, voilà, c'est vraiment typique
00:45:28 des travaux d'Edith, Marie-Jules.
00:45:30 Donc là, voilà, on est sur une suroccupation
00:45:35 des... voilà, zone de jeu actif.
00:45:38 C'est la zone rose, donc elle est quand même
00:45:40 très, très prise.
00:45:42 Et du coup, on peut se dire que les zones
00:45:45 moins actives qui sont occupées par les filles,
00:45:47 elles sont un peu plus restreintes.
00:45:49 Donc, du coup, voilà, on a imaginé
00:45:52 des choses beaucoup plus...
00:45:55 différentes, en fait,
00:45:58 avec aussi le regard des enfants.
00:46:01 Donc ça, c'est aussi des expériences
00:46:03 très intéressantes, y compris
00:46:05 pour nos services opérationnels.
00:46:07 Donc, on a réduit l'espace dédié au foot
00:46:10 et on l'a transformé en terrain,
00:46:12 en espace multisport avec l'installation
00:46:14 de panneaux de basket.
00:46:15 Donc ça aussi, il y a quand même
00:46:17 un espace de jeu, et ça, c'est...
00:46:18 de jeu de ballon, et ça, c'est important.
00:46:20 On a installé un grillage,
00:46:23 alors il y a un gros débat sur ça,
00:46:24 mais autour de ce terrain pour circonstruire
00:46:26 l'espace, pour éviter qu'il y ait une...
00:46:29 que le ballon reprenne ses droits
00:46:31 et qu'il aille n'importe où.
00:46:33 On a imaginé... les enfants, si on demandait
00:46:36 des espaces dédiés aux jeux de billes,
00:46:38 parcours de motricité,
00:46:40 et...
00:46:42 parcours de motricité,
00:46:46 et alors ça, c'est une expérience
00:46:47 très intéressante parce que
00:46:49 ça s'est matérialisé par un sol souple,
00:46:52 et en fait, finalement, il est très utilisé
00:46:54 par les filles pour faire de la gym,
00:46:56 des roues, des roulades,
00:46:58 enfin, c'est vraiment super.
00:47:00 Et puis aussi, on a des...
00:47:03 alors, des espèces de petits
00:47:07 portions de...
00:47:09 des assises supplémentaires
00:47:10 avec des bancs tournants,
00:47:12 et c'est vrai que ça permet aussi
00:47:14 d'apaiser vraiment la cour.
00:47:15 Enfin, en tout cas, nous, c'est la restitution
00:47:18 qu'on nous en a faite.
00:47:19 C'est qu'effectivement, en termes de mixité,
00:47:22 on a quand même globalement
00:47:24 quelque chose de bien,
00:47:26 enfin, une occupation plus mixe des jeux,
00:47:30 la bonne surprise de l'espace gym,
00:47:33 des usages plus apaisés,
00:47:35 alors en termes d'accident,
00:47:37 visiblement, c'est quand même plus satisfaisant.
00:47:40 Et puis, on a quand même aussi...
00:47:43 bon, alors, la cour est plus...
00:47:46 enfin, l'été est moins...
00:47:48 enfin, plus...
00:47:50 enfin, il y a quand même
00:47:52 des zones d'ombre, etc.
00:47:53 Donc ça aussi, c'est vrai que c'est quand même
00:47:55 aussi plus agréable à vivre.
00:47:58 Et donc, l'installation des bancs
00:48:02 autour des arbres est jugée très positivement
00:48:04 par les enfants.
00:48:06 Et on a quand même un questionnement
00:48:09 toujours sur cet usage égalitaire.
00:48:12 Donc, effectivement,
00:48:14 toujours des enfants qui relèvent,
00:48:16 parce qu'on a fait des bilans
00:48:18 après l'installation,
00:48:20 et les enfants qui relèvaient
00:48:23 que quand même, il y avait un sujet
00:48:24 sur la suroccupation des garçons.
00:48:26 Et donc, du coup, l'enjeu de...
00:48:28 plus de former de manière plus...
00:48:30 enfin, en tout cas, d'avoir un temps de formation
00:48:33 après des adultes,
00:48:35 enseignants, enseignantes,
00:48:37 et les animateurs, animatrices
00:48:41 sur la pause méridienne notamment.
00:48:43 Ce qui n'est pas si simple que ça à organiser.
00:48:45 Donc, effectivement, nous, on a...
00:48:49 donc ça, c'est un projet qui a...
00:48:52 enfin, on en est à...
00:48:54 c'est la troisième année,
00:48:56 donc on a quand même maintenant
00:48:58 un certain recul.
00:49:01 Et du coup, cette année, par exemple,
00:49:04 on a travaillé sur un plan d'action,
00:49:07 alors qu'on doit passer au conseil municipal,
00:49:09 donc voilà, mais...
00:49:11 ou qui comprend effectivement
00:49:13 cette dimension des espaces publics.
00:49:15 Et ça nous permet d'avoir vraiment
00:49:17 une vision de l'ensemble
00:49:19 de nos interventions sur le sujet.
00:49:22 Donc, effectivement,
00:49:25 la question d'avoir une vision
00:49:30 un peu globale
00:49:32 sur l'ensemble de nos sujets,
00:49:34 à savoir, effectivement,
00:49:37 l'égalité des plus jeunes âges
00:49:39 avec la question de nature en cours
00:49:42 et la formation des adultes, bien sûr,
00:49:44 qui gravitent autour de cela.
00:49:47 Lors de la dénomination
00:49:49 des nouvelles voiries d'équipements publics,
00:49:52 on systématise le choix
00:49:54 d'une personnalité féminine,
00:49:56 donc ça, c'est en cours.
00:49:58 On a des gens de rue, voilà,
00:50:00 Maria Cazares, Myriam Makeba,
00:50:02 enfin voilà, plein de nouveaux noms.
00:50:04 Mais c'est très important,
00:50:06 cette question de la symbolique.
00:50:08 Et puis, effectivement,
00:50:10 on est dans la réflexion
00:50:12 de systématiser,
00:50:14 parce qu'on était plutôt dans,
00:50:16 entre guillemets,
00:50:18 des initiatives
00:50:20 un petit peu de co-lecture
00:50:22 de plans, etc.,
00:50:24 mais là, on est en train de vouloir
00:50:26 systématiser,
00:50:28 on se questionne sur l'intégration
00:50:32 du genre
00:50:38 dans les projets d'aménagement
00:50:40 avec une méthodologie
00:50:42 et du coup, de vraiment la formaliser.
00:50:44 Voilà, c'est ça le sujet.
00:50:46 C'est comment formaliser
00:50:48 et puis pour que les choses
00:50:50 se capitalisent, que les services
00:50:52 opérationnels soient pas,
00:50:54 qu'on soit un peu dans quelque chose
00:50:56 de plus systématique,
00:50:58 mais il faut aussi prendre le temps
00:51:00 et voir un peu en termes de budget,
00:51:02 comment ça s'organise.
00:51:04 Donc effectivement,
00:51:06 nous, les grands points de vigilance
00:51:08 et leviers qu'on voit,
00:51:10 c'est effectivement la sensibilisation des équipes
00:51:12 sur la compréhension des enjeux,
00:51:14 la prise en compte dans les cahiers de décharge
00:51:16 et ça au niveau de la conception
00:51:18 ou des équipements
00:51:22 ou des espaces.
00:51:24 Il y a un enjeu
00:51:26 d'acculturation, de reconnaissance
00:51:28 de l'expertise d'usage
00:51:30 pour tous nos services,
00:51:32 ça c'est sûr. L'évaluation en postérior
00:51:34 prend du temps et il faut le faire.
00:51:36 Enfin, il faut le faire, voilà.
00:51:38 Et puis,
00:51:40 pour capitaliser
00:51:42 et avoir une mémoire
00:51:44 de ces sujets dans les équipes.
00:51:46 Voilà mon apport.
00:51:50 Merci pour cette présentation
00:51:52 qui complète effectivement bien
00:51:54 la première.
00:51:56 On voit le terrain de jeu, entre guillemets,
00:51:58 de Jeannevilliers
00:52:00 et comment on est arrivés
00:52:02 à offrir ce terrain de jeu
00:52:04 à la recherche-action.
00:52:06 Alors il y a différentes remarques,
00:52:08 questions dans le chat,
00:52:10 peut-être plus des remarques
00:52:12 d'ailleurs, avec un certain nombre
00:52:14 de références et on remercie
00:52:16 ceux qui ont pu apporter
00:52:18 des précisions directement.
00:52:20 Bon, on l'a volé comme ça,
00:52:22 mais j'en avais une peut-être
00:52:24 sur ce budget
00:52:26 sensible aux gens.
00:52:28 Pardon.
00:52:30 Alors, est-ce que
00:52:32 c'est quelque chose qui est très répandu,
00:52:34 enfin, ouais, est-ce que c'est très répandu,
00:52:36 est-ce que c'est quelque chose qui
00:52:38 pourrait être facile à mettre en place ?
00:52:40 Voilà, je fais aussi appel aux participants
00:52:42 si certains ont des
00:52:44 retours là-dessus.
00:52:46 Peut-être,
00:52:48 Guénolé, je me permets, parce que je vois
00:52:50 que aussi parmi nous,
00:52:52 il y a Claudie Vouet,
00:52:54 qui est aussi une spécialiste
00:52:56 experte de la question du budget sensible
00:52:58 aux gens, donc peut-être
00:53:00 si, Claudie, vous acceptez
00:53:02 d'en dire un mot.
00:53:04 Et puis, ensuite,
00:53:06 Corinne Bérangère,
00:53:08 et puis j'aurai aussi quelques
00:53:10 remarques par rapport à ce qui a pu être
00:53:12 dit dans le chat, notamment deux
00:53:14 sujets qui reviennent. Alors, la question
00:53:16 des espaces publics de loisirs, je pense qu'on a pas mal
00:53:18 quadrillé le sujet de qu'est-ce qui
00:53:20 pouvait exister autre que des city-stades.
00:53:22 Il reste effectivement le sujet
00:53:24 de est-ce qu'il faut séparer les filles
00:53:26 et les garçons ? Évidemment, ce n'est pas
00:53:28 l'objectif
00:53:30 de la séparation, ni de tomber
00:53:32 dans une essentialisation
00:53:34 qui considérerait que les filles
00:53:36 sont calmes et doivent jouer
00:53:38 sur un banc
00:53:40 ou à la marrelle, et que les garçons doivent se dépenser
00:53:42 en jouant au foot. Peut-être,
00:53:44 on pourrait en dire un mot là-dessus. Et puis, le sujet
00:53:46 des toilettes publiques aussi, qui est en plus,
00:53:48 et puis pour en parler régulièrement avec
00:53:50 Corinne, un de mes sujets
00:53:52 préférés et qui permet de dire plein de choses.
00:53:54 Donc, on pourrait en dire un mot,
00:53:56 mais peut-être qu'effectivement, en termes de...
00:53:58 pour finir sur les dispositifs d'action publique,
00:54:00 je pense que, je ne sais pas si, madame
00:54:02 Roué, vous êtes toujours là, mais
00:54:04 un peu un retour peut-être sur ce qui
00:54:06 existe, est-ce que beaucoup de collectivités
00:54:08 se lancent là-dessus ? Et puis, un mot sur
00:54:10 ce que c'est. Je suis désolée, je vous prends un peu
00:54:12 au dépourvu, mais...
00:54:14 Oui, merci. Bonjour Camille.
00:54:16 Bonjour à toutes, à tous.
00:54:18 Très, très rapidement, c'est
00:54:20 vrai qu'en France, on est sur un
00:54:22 démarrage
00:54:24 qui s'accélère depuis
00:54:26 deux ou trois ans sur cette question de budgétisation
00:54:28 sensible au genre. Donc, moi, avec plusieurs
00:54:30 de mes collègues, peut-être que vous connaissez,
00:54:32 Isabelle Guéguen notamment, Aurélie Arquier,
00:54:34 Céline Calvé, on a
00:54:36 accompagné les villes de Lyon,
00:54:38 de Strasbourg, on travaille
00:54:40 beaucoup aussi avec la ville de
00:54:42 Bordeaux. Et c'est vrai qu'à Lyon
00:54:44 et à Strasbourg, on a pas mal
00:54:46 travaillé cette question, justement, de l'aménagement
00:54:48 des espaces publics. Et
00:54:50 en fait, l'aborder par le prisme du
00:54:52 budget, c'est une nouvelle façon
00:54:54 de rentrer dans la question
00:54:56 du mainstreaming, donc de la
00:54:58 transversalité, et de vraiment...
00:55:00 Enfin, ce que nous on dit, c'est qu'il faut faire
00:55:02 parler les budgets. Et c'est tout à fait
00:55:04 possible de faire parler les budgets en se disant
00:55:06 "il y a telle dépense qui est faite, finalement,
00:55:08 à qui bénéficie-t-elle ? Par qui est-elle ?
00:55:10 Par qui cet espace qui a été
00:55:12 financé ?" Bah typiquement, les
00:55:14 city-stades, voilà,
00:55:16 qui les occupent ?
00:55:18 Quand on met de l'argent sur de l'aménagement
00:55:20 d'un festival et qu'on prévoit des toilettes,
00:55:22 finalement, est-ce qu'on prévoit que ces toilettes
00:55:24 ont l'effet séparé, pas séparé,
00:55:26 etc. Donc ça veut dire
00:55:28 qu'à partir des lignes budgétaires,
00:55:30 on arrive à poser
00:55:32 des questions, et surtout,
00:55:34 des allers-retours avec les équipes
00:55:38 sur la notion
00:55:40 d'objectiver, en fait.
00:55:42 Parce que cette idée, c'est ce que disait Camille au départ,
00:55:44 la ville c'est universel,
00:55:46 c'est toujours ce qu'on entend, mais nous on fait un city-stade,
00:55:48 on le fait pour tout le monde, on fait un espace
00:55:50 public, on le fait pour tout le monde,
00:55:52 on ne fait pas de discrimination.
00:55:54 Et puis finalement, nous ce qu'on dit, c'est
00:55:56 "prouvez-le, quelque part, prouvez qu'il n'y a pas
00:55:58 de discrimination". Elle n'est pas voulue, forcément,
00:56:00 cette discrimination, mais elle s'impose
00:56:02 de fait, parce que justement, les rôles sont
00:56:04 genrés, etc. Et donc, de rentrer
00:56:06 par le prisme du budget, c'est aussi une façon
00:56:08 de dialoguer avec les équipes, et
00:56:10 évidemment avec les élus, qui sont ceux
00:56:12 qui finalement ont les cordons de la bourse,
00:56:14 pour voir s'il n'y a pas des
00:56:16 réajustements et des rééquilibrages budgétaires
00:56:18 possibles, pour faire en sorte
00:56:20 que, notamment sur le thème
00:56:22 de l'aménagement de l'espace
00:56:24 public, on puisse
00:56:26 mettre de l'argent, c'est l'égal
00:56:28 conditionnalité, donc c'est mettre de l'argent
00:56:30 là où il peut y avoir
00:56:32 un impact plus positif sur
00:56:34 l'égalité, et ne pas
00:56:36 financer la reproduction des stéréotypes
00:56:38 et des discriminations, en fait.
00:56:40 Donc, oui, ça s'accélère, Lyon
00:56:42 en a fait beaucoup, et vraiment est parti,
00:56:44 Strasbourg fait un travail très important
00:56:46 actuellement, qu'on accompagne aussi,
00:56:48 puis il y a plein d'autres sujets qui peuvent être traités.
00:56:50 Et cette question des budgets, je pense
00:56:52 qu'elle est, par exemple,
00:56:54 ce que Madame Luxembourg a
00:56:56 exposé, puis
00:56:58 l'autre collègue après,
00:57:00 après, pour moi, c'est vraiment cette question,
00:57:02 et on a eu cette expérience à Orléans,
00:57:04 à la Source, dans les
00:57:06 quartiers de la Source, sur la rénovation urbaine,
00:57:08 on peut faire plein, effectivement,
00:57:10 de recherches d'action, des recommandations,
00:57:12 des préconisations, prendre beaucoup
00:57:14 de temps des habitantes,
00:57:16 sur ces questions-là, qui est un temps non-rémunéré,
00:57:18 bien entendu,
00:57:20 et qui, parfois, se
00:57:22 termine un peu en frustration, parce que
00:57:24 les équipes changent, parce que
00:57:26 c'est une nouvelle équipe qui entre
00:57:28 à la municipalité, et puis
00:57:30 on a d'autres, voilà, d'autres priorités,
00:57:32 on n'y croit pas beaucoup, forcément. Donc,
00:57:34 la volonté politique et le budget, pour moi,
00:57:36 c'est vraiment quelque chose qui va ensemble,
00:57:38 et c'est important d'y travailler.
00:57:40 La recherche, c'est essentiel, mais la volonté
00:57:42 politique et les finances,
00:57:44 c'est pas mal non plus. Donc, voilà,
00:57:46 très, très rapidement.
00:57:48 Merci beaucoup, Claudie. Peut-être,
00:57:50 effectivement, sur la question des toilettes publiques,
00:57:52 il y a un certain nombre, parce que je vois
00:57:54 une question qui est apparue aussi,
00:57:56 il y a un certain nombre de
00:57:58 ressources qui ont été mises dans
00:58:00 le chat.
00:58:02 C'est un sujet très intéressant,
00:58:04 parce qu'en fait, à travers la question
00:58:06 des toilettes publiques, on voit tout le rôle
00:58:08 performatif de
00:58:10 la ville. D'abord, parce que quand
00:58:12 on fait le choix de toilettes
00:58:14 non-mixtes, on réifie,
00:58:16 quelque part, la binarité qui existe entre
00:58:18 les femmes et les hommes, alors que
00:58:20 des études qui ont regardé,
00:58:22 notamment pourquoi il y avait
00:58:24 le plus souvent la queue chez les toilettes
00:58:26 des femmes plutôt que
00:58:28 dans les toilettes des hommes, on se rend compte que pour réduire
00:58:30 le temps d'attente pour les femmes,
00:58:32 mais aussi pour les hommes, qui a un temps optimum,
00:58:34 c'est la mixité des
00:58:36 toilettes mixtes qui vont
00:58:38 jouer, mais qui vont
00:58:40 avoir un vrai impact. Et si on dresse
00:58:42 sur ce sujet de la binarité, on voit
00:58:44 bien aussi que derrière
00:58:46 la question du genre dans l'aménagement,
00:58:48 on a accès à une question très politique
00:58:50 et très "qu'est-ce qu'on veut faire ?"
00:58:52 C'est une des questions qui a été posée aussi, quelle définition
00:58:54 du genre on donne, et je dirais même
00:58:56 quelle définition de l'égalité on cherche.
00:58:58 Quand on a des toilettes
00:59:00 avec, je ne sais pas, 10 mètres
00:59:02 carrés pour des toilettes pour hommes, 10 mètres
00:59:04 carrés des toilettes pour femmes, on se rend compte
00:59:06 qu'on met beaucoup plus de dispositifs
00:59:08 de pisseautières ou
00:59:10 d'urinoirs
00:59:12 dans les toilettes des hommes que
00:59:14 dans les toilettes des femmes. Il y a donc
00:59:16 un nombre de dispositifs plus importants chez les
00:59:18 femmes et donc des temps
00:59:20 d'attente qui peuvent être
00:59:22 augmentés. Ça, c'est aussi, on est sur,
00:59:24 on pourrait imaginer qu'on est sur une égalité
00:59:26 spatiale, on a 10 mètres carrés d'un côté
00:59:28 de l'autre. Est-ce que, derrière,
00:59:30 ça pose la question de "est-ce que c'est une égalité ?
00:59:32 Est-ce que c'est une équité qu'on cherche
00:59:34 à atteindre ?" On sait que les femmes
00:59:36 passent plus de temps
00:59:38 dans les toilettes pour un
00:59:40 tout un tas de raisons à la fois
00:59:42 physiognomiques et de
00:59:44 nécessités, mais aussi parce qu'elles vont avoir
00:59:46 plus souvent à la charge d'emmener les petits
00:59:48 aux toilettes.
00:59:50 Et donc, dans ce cas-là, on a la question
00:59:52 de l'équité, peut-être qu'en termes de
00:59:54 dispositifs de toilettes,
00:59:56 on pourrait atteindre l'égalité
00:59:58 et donc ça suggère 15 mètres
01:00:00 carrés, 5 mètres carrés, voilà.
01:00:02 Et donc, tout ça, on se rend compte que
01:00:04 c'est des sujets à la fois
01:00:06 qu'est-ce qu'on définit par le genre et quel type
01:00:08 d'égalité on cherche, qui sont très
01:00:10 parlants. Peut-être d'un point de vue plus
01:00:12 concret, est-ce que, justement, il y a eu des sujets
01:00:14 sur les toilettes publiques
01:00:16 à Gennevilliers, des dispositifs
01:00:18 qui ont soit été revendiqués,
01:00:20 soit mis en place ?
01:00:22 Alors, en fait,
01:00:24 nous, au niveau des toilettes publiques, c'est vrai que
01:00:26 c'est pas un sujet qui a été
01:00:28 qui a émergé parce que
01:00:30 pour l'instant, on ne sait jamais,
01:00:32 parce qu'effectivement, on a été
01:00:34 plutôt sur des questions
01:00:36 de...
01:00:38 de dalles,
01:00:40 enfin bon voilà, de réaménagements, pas
01:00:42 forcément qui étaient
01:00:44 sur ces
01:00:46 usages-là. Par
01:00:48 contre,
01:00:50 voilà, la question des toilettes publiques,
01:00:52 elle est aussi, elle se pose très fortement dans les
01:00:54 équipements scolaires, par exemple
01:00:56 aussi sur...
01:00:58 effectivement, avec les questions d'intimité ou pas,
01:01:00 et là, moi, j'ai pas d'avis tranché, mais je sais
01:01:02 que c'est un débat.
01:01:04 Et du coup, effectivement,
01:01:06 avec le
01:01:08 cabinet sur décret des villes,
01:01:10 on se questionnait sur aussi qu'est-ce qu'on pouvait
01:01:12 faire de ces questions, même si c'était pas
01:01:14 dans le projet Nature en cours.
01:01:16 En fait, voilà, moi, j'étais aussi
01:01:18 sur des questions, mais sur plutôt
01:01:20 dans les... quand on est dans une phase de
01:01:22 réaménagement d'équipements,
01:01:24 qu'est-ce que... comment on se
01:01:26 posait cette question-là, en fait. Mais
01:01:28 alors... et puis, c'est vrai que sur
01:01:30 jeunes villiers, oui, sur la question des parcs,
01:01:32 on a plutôt... les grands parcs
01:01:34 urbains sont départementaux,
01:01:36 donc on a été moins dans ces
01:01:38 questionnements-là,
01:01:40 voilà, mais il faudrait qu'on se pose la question.
01:01:42 Voilà, c'est plutôt
01:01:44 de cet ordre-là
01:01:46 on peut répondre.
01:01:50 Très bien. En tout cas, ça ouvre...
01:01:52 on voit que ça ouvre quand même des
01:01:54 sujets. Ah oui, oui.
01:01:56 En tout cas, il me reste
01:01:58 à remercier nos intervenants
01:02:00 pour avoir apporté
01:02:02 leur expertise sur ce
01:02:04 sujet du genre dans
01:02:06 l'aménagement urbain.
01:02:08 Un sujet...
01:02:10 enfin, c'est un sujet neuf, clairement, pour
01:02:12 la communauté Comet, mais
01:02:14 j'espère que ça ouvrira d'autres
01:02:16 fenêtres
01:02:18 pour approfondir en tout cas
01:02:20 ce sujet. Merci
01:02:22 Camille aussi de l'avoir
01:02:24 proposé.
01:02:26 N'hésitez pas non plus à consulter le site
01:02:28 Comet, très vite on y retrouvera
01:02:30 le replay
01:02:32 de ce webinaire, ainsi que
01:02:34 les différents supports, à la fois diffusés
01:02:36 et ceux qui ont été mentionnés dans
01:02:38 le chat.
01:02:40 Voilà, encore une fois, merci
01:02:42 et à très vite pour
01:02:44 un nouveau webinaire de Comet.
01:02:46 Au revoir.
01:02:48 Merci.

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