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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reviennent sur la mort de Wanys après une course poursuite avec la police et sur la marche blanche organisée à La Courneuve.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 [Musique]
00:11 Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:17 [Musique]
00:20 18h17, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:24 On va partir à la Courneuve, rejoindre notre équipe.
00:26 La Courneuve où se trouve, se déroule une marche blanche, en hommage à Ouinis,
00:32 ce jeune homme mort la semaine dernière après un refus d'obtempérer.
00:35 La marche est organisée par la famille de ce jeune de 18 ans.
00:39 La marche a démarré à la Courneuve, elle vient d'arriver à Aubervilliers sur les lieux même du drame.
00:44 On rejoint l'équipe CNews. Expliquez-nous où nous en sommes actuellement.
00:47 Oui tout à fait Laurence, vous l'avez dit, là vous entendez derrière moi des applaudissements.
00:53 La marche blanche qui s'était lancée depuis la Courneuve à Aubervilliers vient d'arriver sur le lieu où est mort le jeune Ouinis.
00:59 Des gerbes de fleurs ont été déposées et là je pense que vous pouvez l'entendre derrière moi,
01:04 les participants crient et demandent justice pour Ouinis.
01:07 C'est un cri qu'on a entendu durant toute cette marche blanche qui au début s'est déroulée en silence.
01:12 Pour l'instant l'ambiance est calme, tous demandent juste et simplement justice pour Ouinis.
01:18 Les participants lèvent le poing en recueillement pour la mémoire du jeune Ouinis.
01:22 Merci beaucoup pour ces explications.
01:24 On est là, François de Pony, dans une sorte de...
01:27 Alors la douleur de la famille est évidemment et éminemment respectable.
01:30 Mais là on est sur autre chose, on est sur une manifestation qui est un peu plus qu'une simple manifestation d'hommage, on est bien d'accord.
01:38 C'est tout le temps comme ça.
01:39 D'ailleurs la famille est effondrée, je suis sûr qu'ils participent à peine, peut-être même pas,
01:44 et certains récupèrent l'événement pour en profiter, pour attaquer la police, la justice, l'État, etc.
01:49 Mais moi pour avoir vécu, quand j'étais maire, ce genre d'événements,
01:53 j'ai constaté aussi que les autorités préfectorales et judiciaires ne savent pas gérer ces événements-là.
01:59 Il y a tout de suite un communiqué du préfet qui dit "je fais une enquête, ne vous inquiétez pas, je m'occupe de tout",
02:03 et personne ne va à la famille pour expliquer.
02:05 Moi je ne comprends pas qu'un préfet ou un procureur n'aille pas voir la famille pour dire "voilà, voilà ce que je vais faire, voilà ce que la justice va faire".
02:11 On voudrait expliquer la procédure, vous avez raison.
02:13 Oui, parce qu'ils ont le sentiment que l'autorité dit tout de suite "il n'y a rien à voir, circulez, il n'y a rien à voir".
02:17 Des fois le maire vient pour essayer de parler, et après on les laisse tout seuls, et d'autres récupèrent l'événement.
02:22 Alors vous n'êtes pas d'accord, Céline Pina ?
02:23 Non, je ne suis pas d'accord, parce qu'en fait ceux qui sont en train d'organiser tout ça, eux savent très bien quelle est la procédure.
02:29 Ce n'est pas la famille là qui est derrière.
02:31 On a les mêmes t-shirts que pour la mort d'Adama Traoré, c'est justice pour Adama.
02:36 Je parlais de la famille moi.
02:37 Oui, mais donc en fait, même si on était allé voir la famille, ça n'aurait pas empêché la marche blanche.
02:42 Les premières images qu'on a vues, vous avez vu ces gens avec le point levé ?
02:46 C'est le point levé du Black Power.
02:48 Ce n'est pas un point levé, genre je salue, je dis coucou, non, non.
02:52 Ce point levé du Black Power, il dit clairement, et il dit aussi "vous êtes venus tuer nos enfants, donc vous les blancs, vous tuez nos enfants issus de la diversité".
03:02 Vous la police, qui êtes l'arme de cet État raciste, de cet État qui ne vous fait pas de place.
03:10 Et voilà l'histoire qu'ils sont en train de regarder, de raconter, voilà l'histoire qu'ils mettent en scène, voilà l'histoire que les gens achètent.
03:18 Et ça, en revanche, c'est assez insupportable.
03:21 Parce qu'on l'a vu avec Adama, avec Justice pour Adama, ce que ça a donné en termes de mensonges et de déstabilisation.
03:28 Rapidement, parce que je pense que vous avez raison.
03:30 Bien sûr que c'est comme ça que ça se passe.
03:31 Mais si l'État occupait l'espace, on ne leur laisserait pas cette place-là.
03:36 On leur a laissé la place, ils ont occupé. Et maintenant, effectivement, on voit tous ces gens-là, mais parce qu'on leur a laissé la place.
03:41 Je rappelle que l'accident dans lequel ce jeune est mort, pour l'instant, le procureur a conclu, une mort accidentelle.
03:47 Mais une enquête est en cours.
03:49 Absolument, en fait, il était pris en chasse par un véhicule de police.
03:53 Il y a un autre véhicule de police, parce qu'il avait fait un refus d'obtempérer, un autre véhicule de police survient.
03:59 Et donc c'est un accident de la route, parce qu'il roulait à contresens, donc il a percuté la voiture de police.
04:04 Donc c'est un accident de la route impliquant une voiture de police.
04:09 Moi, je pense que, François, vous avez tous les deux raison, ce que vous dites ne s'oppose pas.
04:12 C'est-à-dire qu'on peut tout à fait, et je pense qu'il faut le faire, aller expliquer où en est l'enquête,
04:17 pour donner au moins des raisons rationnelles de calmer tous ceux qui veulent politiser, surpolitiser l'événement.
04:23 Et il n'y a rien de mieux que de convaincre les personnes directement impliquées par le deuil
04:30 de l'intérêt qu'il y a à ne pas mettre d'huile sur le feu, ne pas céder à la récupération.
04:35 Le drame dans cette histoire, moi ce que je trouve à chaque fois déplorable, c'est que tous ceux qui disent "ouais, pas de récupération",
04:40 en réalité, le fait de dire "je n'en fais pas" est en fait un moteur pour en faire.
04:45 Et à la fin de l'histoire, moi ce qui me gêne toujours avec ce slogan "vérité et justice",
04:51 c'est qu'en fait ils ne veulent pas la vérité ni la justice, ils veulent la vengeance, puisque vous venez de le dire...
04:56 Là pour l'instant la marche est pacifique, Louis.
04:58 Oui, mais justice, ça sous-entend que la justice ne fait pas la justice.
05:02 C'est ça ce que ça veut dire. Donc c'est une remise en question.
05:05 Il y avait des t-shirts "vérité, justice" pour Adama, après toutes les décisions de justice,
05:09 et il réclamait encore la justice. Quand la justice est passée, que vous réclamez la justice, ça veut dire quoi ?
05:13 Non, je suis assez d'accord, c'est un déni de justice, c'est aussi une défiance de l'autorité,
05:16 ils ne respectent rien et ce qu'ils veulent finalement, c'est la loi du talion.
05:19 Ils veulent finalement attaquer un commissariat plutôt que d'attendre que la justice soit faite.
05:23 Et quand la justice est faite, si ça ne leur convient pas, ça ne va pas.
05:26 Il y a aussi une récupération politique. Souvenez-vous, la minute de silence pour Nahel.
05:30 Quand c'est un policier, je ne vois pas de minute de silence.
05:32 Donc il y a un soutien à géométrie variable, y compris par une partie de la frange de la classe politique.
05:37 Je pense notamment à Philippe Poutou, à d'autres personnes d'extrême-gauche.
05:41 Et j'aimerais qu'on apporte notre soutien aux policiers.
05:43 Bien sûr que le deuil de la famille est légitime, mais il ne faut pas oublier les policiers
05:48 qui, chaque jour, risquent leur vie sur le terrain.
05:51 Absolument. Un refus de tempérer toutes les 20 minutes en France. Jean-Sébastien Perjou.
05:54 Je crois que ce que disait François Puponi, même si ça ne s'oppose pas à ce que disait Céline Pina,
05:59 est extrêmement important. Parce que j'entendais cette semaine des témoignages de gamins,
06:03 quasiment, à propos de cette affaire de Bervilliers, qui était interrogée,
06:06 et qui faisait référence à l'affaire Nahel, en disant qu'il n'y a pas eu de justice.
06:10 Et dans la mesure où l'univers médiatique tel qu'il fonctionne,
06:15 on voit bien qu'il y a des catégories entières de la population qui ne s'y intéressent plus,
06:18 chacun vit dans son canal, et les algorithmes accentuent les effets de Chambre des côtes,
06:23 de Chambre de résonance. Et donc il y a des gens qui ne sont confrontés qu'à un seul discours.
06:28 Donc effectivement, quand il peut y avoir une intervention directe du maire, du préfet,
06:32 pour aller voir les familles concernées et leur dire "non, la justice existe,
06:35 il y a des procédures, elles prennent du temps, c'est normal que ça puisse prendre du temps",
06:40 je crois que c'est extrêmement important, parce qu'on sous-estime totalement le défaut d'information,
06:45 finalement, dans lequel vivent un certain nombre de nos concitoyens,
06:48 et ce qui évidemment ouvre la voie à des tas de manipulations et d'instrumentalisation.
06:52 - Non mais ce qui est terrible, c'est que c'est le même scénario à chaque fois.
06:55 Vous vous souvenez, les émeutes de 2005 ont été provoquées par la mort d'Ozia Debouna,
06:58 deux jeunes adolescents qui étaient... C'était un refus d'opt-enterrer aussi,
07:02 puisque la police les poursuivait et qu'ils se sont électrocutés,
07:06 c'est ce qui a provoqué les émeutes. L'affaire Nahel, l'été dernier,
07:10 on n'est pas à l'abri, effectivement, c'est de la nitroglycérine, tous ces cas.
07:13 Et aux Etats-Unis, la mort de George Floyd qui a déclenché des émeutes aussi
07:17 au nom de cette même idéologie. Et effectivement, on a dans ces banlieues françaises
07:24 des forces qui sont prêtes à exploser au moindre prétexte,
07:29 et c'est pour ça que les responsables politiques ont une responsabilité
07:34 écrasante dans leur discours et qu'ils doivent effectivement être très prudents
07:37 parce que la moindre étincelle peut mettre le feu au pouvoir.

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