Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 22 mars 2024 avec Etienne Gernelle.
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00:02 RTL Matin
00:06 Bonjour Etienne Gernel.
00:08 Bonjour à tous.
00:09 Hier le Sénat a donc rejeté la ratification du CETA, c'est le traité de libre-échange entre l'Europe et le Canada.
00:14 Et vous nous dites maintenant, ce matin, que c'est une victoire du rabougrisme.
00:18 Oui c'est une victoire du rabougrisme, un triomphe du populisme, de la démagogie, de la lâcheté.
00:23 Une défaite de la pensée, une défaite surtout de nos intérêts économiques.
00:26 En un vote, nous avons vu le pire de la politique.
00:30 Alors il faut que vous nous expliquiez pourquoi.
00:31 D'abord ce traité qui a été conclu en 2013 est appliqué à 90% depuis 2017.
00:36 Et puis les chiffres sont là.
00:38 Ce traité est bon pour nous.
00:40 Nos exportations ont augmenté d'un tiers en valeur.
00:43 Les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire en particulier en ont bien profité.
00:48 Puisqu'ils ont triplé leur excédent.
00:50 Quant aux importations de vente de viande bovine, vous savez c'était notre crainte,
00:54 elles sont tepsilonesques.
00:56 Et puis sur l'écologie, par exemple, précisons que les accords de Paris sur le climat
01:00 ont été incorporés au CETA par une clause interprétative en 2016.
01:04 Tout cela n'est que démagogie, calcul politicien minable.
01:08 Quelle démagogie ? Expliquez-nous.
01:09 Alors le protectionnisme revient toujours quand il y a une crise économique.
01:13 On joue sur les peurs et évidemment le libre-échange est un bouc émissaire extrêmement facile.
01:18 C'est pourtant absurde, que serions-nous sans lui ?
01:21 C'est évident évidemment pour nos grandes entreprises industrielles
01:24 qui nous apportent de la richesse et des emplois.
01:26 C'est vrai en particulier pour notre agriculture qui est structurellement excédentaire.
01:31 Et en outre, et c'est démontré depuis très longtemps, le libre-échange n'est pas un jeu à somme nulle.
01:37 S'il n'est pas naïf, s'il est bien calibré, il profite aux deux parties.
01:41 Et le CETA est typiquement un traité bien calibré.
01:45 Alors vous nous parliez de calculs politiciens.
01:47 Oui, les partis dits populistes, pour faire court, l'arc Le Peno-Mélenchoniste,
01:51 sont protectionnistes, ce n'est pas une surprise.
01:54 Le drame, c'est quand les partis de gouvernement s'y mettent.
01:58 Que ce soit par inculture économique, c'est fréquent,
02:00 ou cynisme politicien, c'est fréquent aussi.
02:02 En l'espèce, au Sénat, c'est LR qui s'est voté dedans.
02:05 Mais les socialistes aussi.
02:07 Le CETA a été négocié, et bien négocié, sous François Hollande, désormais dans l'opposition.
02:14 Les socialistes s'en offusquent, ce sont des tartuffes dans cette affaire.
02:17 Emmanuel Macron dans tout ça.
02:18 Alors lui, mais quelle lâcheté, quelle lâcheté d'avoir retardé si longtemps la ratification du traité.
02:26 En 2017, Emmanuel Macron était le seul, le seul candidat, au premier tour de la présidentielle, à défendre le CETA.
02:34 Mais même lui, depuis, a mis son drapeau dans sa poche.
02:37 Il ne faut vraiment pas s'étonner qu'après, le rabougrisme l'emporte.
02:41 Rabougrissement économique, c'est sûr, mais avant tout rétrécissement du courage et de l'intelligence.
02:46 - Le mot du jour, rabougrissement.
02:48 Merci Etienne Garnel, directeur d'hebdomadaire Le Pou.
02:50 [SILENCE]