Vivants

  • il y a 6 mois
A la fin de l'été, le Docteur Grange fêtera son 3e pot de départ à la retraite. Il a du mal à quitter cette unité de soins palliatifs qu'il a fondée il y a 25 ans dans un petit hôpital de campagne. A l'origine de cet engagement : un drame personnel. Ces dernières semaines avec le Dr Grange auprès de ses patients, Cynthia, Didier, Jacqueline, questionnent notre lien à la famille et à la vie. Année de Production :
Transcript
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00:00:29 ...
00:00:39 ...
00:00:57 Musique douce
00:00:59 ...
00:01:04 -Et vous, vous êtes ?
00:01:05 Ca, c'est Fabien.
00:01:07 OK. On revient tout à l'heure.
00:01:09 ...
00:01:17 -Alors, forcément, on a parlé de vous.
00:01:19 -Oui. Merci. Merci, Mme Bouchy.
00:01:22 -Bah oui. -C'est le sujet principal.
00:01:24 -C'est le sujet principal.
00:01:25 C'est... En effet, c'est le sujet qui nous préoccupe.
00:01:29 Quand on peut plus guérir,
00:01:33 eh bien, on essaye de faire au mieux
00:01:36 pour tout ce temps qui vous reste à vivre,
00:01:38 qui ne vous connaît pas. -Tout à fait, oui.
00:01:41 -Eh bien, faire en sorte que vous soyez le plus confortable possible.
00:01:45 Et c'est ça, notre mission.
00:01:47 Autre chose, c'est que y a vous, mais y a aussi vos proches.
00:01:50 -Oui. -Et deux filles
00:01:53 auxquelles vous tenez, comme les prunelles de vos yeux,
00:01:56 qui sont très proches.
00:01:58 Et puis y a aussi vos petits-enfants.
00:02:00 C'est-à-dire aussi, ici,
00:02:02 y a la possibilité, dans un environnement peut-être moins...
00:02:06 ...hôpital, qui fait un peu plus maison,
00:02:08 que...
00:02:10 ...vos petits-enfants peuvent venir aussi.
00:02:13 -On en a parlé, du coup, j'ai posé la question de prunelles.
00:02:17 -Ouais.
00:02:18 -Voilà.
00:02:20 Bon, bah, on va vous laisser avec votre fille.
00:02:23 -D'accord.
00:02:24 -Hein ?
00:02:25 On a l'impression qu'à un certain moment donné,
00:02:29 y a des choses qui sont difficiles pour vous
00:02:33 et vous avez le droit.
00:02:37 Ca peut être votre jardin secret,
00:02:40 que vous vouliez pas en partager,
00:02:42 mais qu'il y a des éléments dans votre vie,
00:02:46 peut-être familial, conjugal,
00:02:49 qui ont un impact sur vous.
00:02:53 Est-ce que je me trompe
00:02:55 ou est-ce qu'il y a une part de réalité ?
00:02:58 -Euh...
00:03:01 Euh...
00:03:04 Euh...
00:03:05 Euh...
00:03:07 Euh...
00:03:09 -Il y a une part de réalité, c'est ce qu'elle dit.
00:03:12 Alors, nous, on est dans une prise en charge globale.
00:03:16 D'accord ?
00:03:19 Y a votre maladie, la SLA, que vous connaissez,
00:03:23 qui est une...
00:03:24 Je vais dire un gros mot,
00:03:26 une putain de maladie, quand même.
00:03:28 C'est vrai.
00:03:29 -Euh...
00:03:30 -Euh...
00:03:33 Il y a ce qui se passe dans votre tête,
00:03:36 il y a ce qui se passe aussi dans votre coeur,
00:03:41 vos sentiments, vos émotions,
00:03:44 et que, pour nous,
00:03:46 si on ne s'occupe que du corps,
00:03:49 on passe à côté de beaucoup de choses.
00:03:51 Encore une fois,
00:03:54 vous avez une totale liberté de nous le dire ou pas le dire,
00:03:57 mais...
00:03:59 On a l'impression que, quand vous passez la nuit avec votre compagnon,
00:04:04 quand il y a votre maman qui vient,
00:04:06 quand il y a des éléments extérieurs,
00:04:09 eh bien, on retrouve une Cynthia
00:04:11 qui est quelquefois...
00:04:14 bien changée ou bien bousculée.
00:04:17 -Hm. -C'est vrai, ça ?
00:04:20 -Hm. -Ouais.
00:04:22 Alors, voilà.
00:04:25 Moi, je vous encourage...
00:04:28 à nous en dire un petit peu plus,
00:04:30 avec les personnes avec qui vous avez envie d'en dire un peu plus,
00:04:34 pour uniquement comprendre la situation
00:04:37 et essayer...
00:04:39 de vous aider.
00:04:41 ...
00:04:56 -J'ai eu une tuileuse cancéreuse
00:04:59 de la taille d'un pamplemousse.
00:05:02 Enfin, la circonférence.
00:05:04 Tu vois ?
00:05:05 Et il y avait des nocus à droite.
00:05:09 -D'accord.
00:05:10 -Et j'ai refusé l'opération.
00:05:12 J'ai refusé tout.
00:05:14 -Alors, juste une question.
00:05:19 Est-ce que...
00:05:20 votre refus,
00:05:25 c'était en toute conscience, par rapport aux informations
00:05:28 qui vous ont été données et qui ont été...
00:05:31 suffisamment explicites ?
00:05:35 Les médecins vous ont bien... -Oui, oui.
00:05:38 -Dit la situation. -Oui.
00:05:40 Mais j'ai eu peur.
00:05:41 -D'accord.
00:05:42 Si vous me dites qu'il y a des nodules,
00:05:45 c'est que peut-être que votre cancer a évolué.
00:05:48 -Oui. -Et là, vous êtes en train de dire
00:05:50 que ça vous a fait peur et que vous avez refusé.
00:05:54 Ca s'appelle un refus de traitement.
00:05:56 Et nous, ça nous pose pas de problème.
00:05:59 In fine, c'est vous qui décidez.
00:06:01 Est-ce qu'il y a des choses qui vous inquiètent, qui vous font peur ?
00:06:05 -J'ai pas peur de la mort. -D'accord.
00:06:11 -Je veux juste pas souffrir.
00:06:15 ...
00:06:25 -Alors, monsieur, vous êtes au bon endroit.
00:06:27 -Merci.
00:06:29 -Vous êtes au bon endroit, parce que si vous voulez,
00:06:32 c'est les conditions du mourir qui posent problème.
00:06:35 Vous me dites que vous avez pas peur de la mort,
00:06:38 mais vous avez pas envie que ça soit dans des conditions épouvantables.
00:06:42 Et bien, ici, on vous abandonnera pas. D'accord ?
00:06:45 ...
00:06:52 -C'est la troisième fois que j'arrête.
00:06:55 ...
00:06:58 Le vrai départ en retraite, en...
00:07:01 ...
00:07:04 2015.
00:07:08 Juillet 2015.
00:07:10 ...
00:07:12 Un mois.
00:07:13 ...
00:07:17 Et après, c'est la quille.
00:07:19 ...
00:07:22 Pour la troisième fois.
00:07:24 ...
00:07:26 ...
00:07:34 -Dans quelques semaines, le docteur Grange fêtera
00:07:37 son troisième pot de départ à la retraite.
00:07:40 Il y a 35 ans, alors qu'il était jeune médecin,
00:07:43 il perd brutalement son quatrième enfant, Augustin.
00:07:47 Cette fin de vie prématurée l'a profondément changé.
00:07:51 Il a décidé à fonder cette unité de soins palliatifs.
00:07:54 Trouver du sens face à un événement qui n'en avait aucun,
00:07:58 c'est peut-être la source de son engagement,
00:08:01 la raison pour laquelle il n'arrêtera jamais vraiment.
00:08:05 ...
00:08:08 Le docteur Grange, c'est mon père.
00:08:11 Augustin, c'était mon frère.
00:08:14 ...
00:08:17 -Je me suis trompé.
00:08:19 Je croyais qu'il y avait des fleurs, là.
00:08:22 Oh, il y a des fleurs !
00:08:23 ...
00:08:27 Il y avait des fleurs, je les ai arrosées.
00:08:29 -Attention, il y a des fleurs, je les arrose, moi.
00:08:34 Toutes les fleurs, je les arrose.
00:08:36 ...
00:08:37 -Maman, il me croit qu'il y a des fleurs.
00:08:40 -Allez, on y va !
00:08:42 -Voulez voir s'il y a des oeufs ?
00:08:44 -Ouh...
00:08:45 -Oh, c'est quoi ?
00:08:47 Vous faites attention de ne pas les casser.
00:08:50 -Un, deux.
00:08:51 -Voilà. Allez-y.
00:08:53 -Un dans chaque.
00:08:55 -Monte-le.
00:08:56 ...
00:08:58 Attention.
00:08:59 ...
00:09:03 -C'est sûr que déconseiller une création,
00:09:05 quelquefois, c'était compliqué.
00:09:07 Il fallait pas augmenter le nombre de morts à l'hôpital,
00:09:11 parce que, d'un point de vue statistique, c'était pas bon.
00:09:14 ...
00:09:16 Aïe.
00:09:17 ...
00:09:19 Quand on est une unité de soins tifs, il y a davantage de morts.
00:09:24 Mais là, elle disait que c'était pas bon pour la statistique.
00:09:28 ...
00:09:30 -Par contre, ce que je dis, c'est que peut-être plus lourd,
00:09:33 c'est que ça t'intéresse, les soins palliatifs.
00:09:37 -Ah non, il y a le potager.
00:09:39 ...
00:09:40 -Ah. -Les plantes.
00:09:42 -Elle a planté plutôt que les plantes.
00:09:45 Planté.
00:09:46 -Et les enfants, les petits-enfants.
00:09:48 Alors là...
00:09:50 -Il plante, il plante, il plante, mon mari.
00:09:53 Comme son père.
00:09:54 -Ouais. Mais ça, c'est...
00:09:56 C'est mon fils Victor qui m'a dit qu'il faut planter.
00:10:01 -Planter, planter, planter.
00:10:03 ...
00:10:23 -Moi, je sens beaucoup d'angoisse chez lui.
00:10:26 C'est un monsieur qui est encore...
00:10:29 Qui...
00:10:30 Qui n'est pas sevré tellement de son éthylisme.
00:10:33 Et il fume aussi...
00:10:36 Du cannabis.
00:10:39 Voilà.
00:10:41 ...
00:10:42 -Bon. -Ca, ça peut être bien.
00:10:44 -Oui.
00:10:45 -Le doliprane, c'est tenté,
00:10:47 mais ce monsieur, il est vraiment...
00:10:50 accroché à son interdose de morphine, en fait.
00:10:53 -Oui, on peut le dire.
00:10:55 -Le doliprane permet, comme la diversion,
00:10:58 de reculer le moment, mais au final, il...
00:11:01 réclame des interdoses...
00:11:06 alors que l'évaluation soignante
00:11:10 ne correspond pas à une évaluation de douleur à 8,
00:11:13 comme lui peut le dire.
00:11:15 -Du coup, son drap, il s'est dit que la nuit n'avait pas été...
00:11:19 -Donc, il avait peur de prendre le zopiclone ?
00:11:21 Il a en capacité de prendre plein de morphine.
00:11:24 -Ouais. -C'est intéressant.
00:11:26 -C'est pour ça qu'il y a le côté addict, ça.
00:11:29 -Oui, vraiment très intéressant.
00:11:31 -Il est addict, ça.
00:11:32 -Mais il trouve pas beaucoup de sens à tout ça.
00:11:35 Il a très, très peur, très peur de la mort.
00:11:38 Donc, quand la mort, elle revient face à lui,
00:11:40 et qu'il a des pertes, là, ça devient violent.
00:11:43 Et je pense qu'il a des conduites plus addictives encore.
00:11:47 -C'est vous qui venez m'occuper ? -Oui.
00:11:49 -Vous êtes en douzeurs ? -Oui.
00:11:51 -On va retourner le bras.
00:11:52 D'abord, je pense que la douleur, elle est globale.
00:11:56 Elle est physique, psychologique, sociale, spirituelle.
00:12:01 C'est un tout, la douleur.
00:12:03 Il y a le "j'ai mal", il y a le "je suis mal".
00:12:06 Et la réponse n'est pas toujours le médicament,
00:12:14 et surtout, la réponse n'est pas toujours la morphine.
00:12:20 -Oui, oui.
00:12:22 Alors, vous pouvez avoir une douleur physique
00:12:28 sans que la cause soit forcément organique,
00:12:35 qui nécessiterait un anthalgique
00:12:38 qui marche uniquement sur les douleurs physiques.
00:12:41 Par contre, il y a des personnes qui peuvent avoir mal au ventre
00:12:47 ou mal quelque part,
00:12:48 parce qu'ils ont des soucis, ils ont des préoccupations.
00:12:53 La douleur, c'est quelque chose d'éminemment complexe.
00:12:56 Alors, il y a le problème aussi de l'addiction.
00:13:02 C'est-à-dire que les gens qui sont sous morphinique
00:13:07 et qui, aussi, dans les personnes qui ont eu des problèmes d'addiction,
00:13:13 que ce soit l'alcool, le tabac ou le...
00:13:17 Eh bien, il y a ce côté un petit peu qui fait que,
00:13:21 quand on n'a pas la dose d'alcool, quand on n'a pas la cigarette,
00:13:27 quand on n'a pas le... Eh bien, il y a un petit manque.
00:13:31 Nous, on entend votre douleur, mais on a des échelles,
00:13:36 et nos échelles, vous pouvez nous dire
00:13:38 que vous avez mal à 8/10, c'est une échelle quantitative,
00:13:41 mais on la corrobore avec ce qu'on appelle, nous,
00:13:46 une échelle comportementale.
00:13:49 C'est-à-dire qu'on voit sur le visage les crispations,
00:13:52 les traits tirés, voilà.
00:13:54 Et nous, on n'aperçoit pas ça.
00:13:57 C'est-à-dire que la douleur que vous nous dites
00:14:00 n'est pas corroborée par ce que l'on voit,
00:14:04 ce que l'on observe de soignants, de médecins
00:14:10 qui ont une grande expérience de la prise en charge de la douleur chronique.
00:14:15 Et c'est important de vous le dire. Pourquoi ?
00:14:17 Parce que ce qui va se passer, c'est que si on est
00:14:21 dans une réponse automatique...
00:14:23 d'une verbalisation de votre part de la douleur,
00:14:30 on fait pas notre boulot.
00:14:31 Encore une fois, on n'unit pas votre douleur.
00:14:34 Mais je vous demande de nous faire davantage confiance
00:14:37 pour qu'on puisse travailler ensemble, OK ?
00:14:41 Et puis, on en reparle.
00:14:43 36 ans.
00:14:44 Demande pour septembre, SLA.
00:14:50 Pépi familial.
00:14:52 Ça, il faut prendre.
00:14:54 Pitié cépétrière, mielons multiples.
00:14:57 Donc, c'était retour à domicile impossible.
00:15:00 Ça, ça va être compliqué.
00:15:02 Il y en a trois qui sont cochées.
00:15:06 Il y en a un qui cherche absolument à le caser.
00:15:11 Séjour temporaire pour traitement de symptômes.
00:15:13 C'est les pouces qui craquent à domicile.
00:15:17 Bon, ça, ça peut être bien.
00:15:20 Trois.
00:15:24 Quatre. Et un.
00:15:28 Ça marche.
00:15:29 - Pour septembre. - Pour septembre.
00:15:34 - On a cette discussion, moi, je le notais dans le dossier,
00:15:36 qu'a priori, dans la situation,
00:15:39 s'il y avait justement...
00:15:43 à un moment donné, des détresses respiratoires
00:15:49 ou des détresses végétales,
00:15:51 on pourrait avoir des symptômes de la maladie.
00:15:54 Et on pourrait avoir des symptômes de la maladie.
00:15:57 Mais on ne peut pas dire que ça va être la première fois.
00:16:01 Si vous avez des symptômes respiratoires
00:16:03 ou des détresses vitales,
00:16:05 et que vous soyez consciente
00:16:08 et que ça peut être insupportable de vivre ça,
00:16:11 là, j'entends que vous seriez d'accord
00:16:14 qu'on vous mette dans un sommeil pour pas vivre l'insupportable.
00:16:18 Tout à fait.
00:16:19 C'est ma fille... Vous en avez discuté avec ma fille.
00:16:23 - Oui. - Voilà.
00:16:24 Et donc, on a aborté hier.
00:16:26 Et c'est vrai que...
00:16:28 J'ai jamais réfléchi.
00:16:30 Moi, je dis que je serais pour l'euthanasie active,
00:16:34 mais c'est vrai que c'est un raccourci que je prends, en fait.
00:16:38 - Donc là... - C'est pas l'euthanasie qui m'intéresse.
00:16:41 C'est, en effet, ne pas souffrir...
00:16:44 - Ouais. - ...au-delà du nécessaire.
00:16:47 - Voilà. - Enfin, du nécessaire.
00:16:49 - Alors là, on va remettre des mots et clarifier les choses.
00:16:52 Ce n'est en rien une euthanasie. - Voilà. Exactement.
00:16:55 - Je vais vous donner les différences.
00:16:58 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:01 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:04 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:07 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:10 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:13 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:16 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:19 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:22 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:25 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:28 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:31 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:34 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:37 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:40 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:43 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:46 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:49 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:52 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:55 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:17:58 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:01 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:04 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:07 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:10 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:13 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:16 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:19 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:22 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:25 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:28 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:30 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:33 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:36 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:39 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:42 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:45 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:48 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:51 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:54 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:18:57 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:19:00 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:19:03 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:19:06 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:19:09 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:19:12 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:19:15 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
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00:19:57 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:00 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:03 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:06 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
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00:20:12 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:15 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:18 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:21 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:24 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
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00:20:30 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:33 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:36 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:39 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:42 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:45 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:48 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:51 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:54 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:57 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:20:59 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:02 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:05 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:08 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:11 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:14 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:17 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:20 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:23 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:26 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:29 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:32 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:35 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:38 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:41 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:44 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:47 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:50 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:53 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:56 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:21:59 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:02 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:05 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:08 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:11 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:14 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:17 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:20 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:23 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:26 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:29 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:32 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:35 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:38 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:41 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:44 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:47 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:50 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:53 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:56 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:22:59 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:02 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:05 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:08 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:11 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:14 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:17 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:20 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:23 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:26 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:28 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:31 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:34 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:37 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:40 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:43 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:46 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:49 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:52 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:55 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:23:58 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:24:01 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:24:04 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:24:07 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:24:10 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:24:13 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:24:16 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:24:19 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:24:22 - Oui. - Je vais vous donner les différences.
00:24:25 - Oui. - Et donc ça, il est hors de question.
00:24:28 Oui, oui. Et donc vous dites ce que vous ressentez
00:24:31 et puis après, l'infirmière, elle voit.
00:24:34 Mais ça veut dire qu'il y aura pas automatiquement...
00:24:37 - De la mort. - Voilà. C'est ça. On est d'accord.
00:24:40 - Vous me paraissez un peu essoufflé, là.
00:24:48 - Non, c'est... Je souffle, c'est parce que...
00:24:51 Quand ça me tape dans le dos... - Oui.
00:24:54 - Après, j'ai l'impression que ça me soulage.
00:24:57 Mais bon, c'est peut-être...
00:24:59 - N'hésitez pas. A chaque fois que vous ressentez quelque chose,
00:25:03 vous appelez l'infirmière, vous discutez avec elle.
00:25:06 Elle a vu la situation et puis après, elle vous donnera ce qu'il faut.
00:25:10 D'accord ? Ah oui, ça, c'est mon stylo.
00:25:13 Alors oui, vous m'offrez une petite... - Elle pourrait nous en plusieurs.
00:25:17 - Ah non, non. Moi, j'en prends qu'une seule.
00:25:20 - Non.
00:25:23 - C'est bien, ça.
00:25:25 - Je vous laisse passer. - Ça, c'est un beau grand quart.
00:25:28 Oh, putain.
00:25:35 - Il faut le revenir, si vous avez mal. - Ah ouais, ouais, ouais. Je l'ai revenu.
00:25:39 Je l'ai revenu.
00:25:41 Et votre papa, c'est le docteur ? - Ouais.
00:25:45 - Ah ouais, c'est cool. Il est gentil.
00:25:48 Ouais.
00:25:50 - D'abord, concernant les douleurs.
00:25:53 - Oui. - C'est comment ?
00:25:56 Vous êtes douloureuse ? - Oui.
00:25:59 - Est-ce qu'il y a un moment particulier de la journée ou de la nuit ?
00:26:03 - Non.
00:26:05 - C'est une douleur qui est permanente ? - Oui.
00:26:08 - Est-ce que vous pouvez me dire où vous avez mal ?
00:26:11 - Hein ?
00:26:13 - Vous avez mal ? - Oui.
00:26:16 - Vous avez mal dans les doigts ? - Oui.
00:26:19 - Partout ? - Oui.
00:26:22 - Partout ? - Oui.
00:26:25 - Tu veux qu'il y ait quelqu'un qui vienne ?
00:26:31 - Caroline ? Ah, Caroline. - Caroline.
00:26:34 - Ça serait bien. Excusez-moi. Comme d'habitude, j'ai du mal à comprendre.
00:26:38 Mais je ne la vois pas assez longtemps avec vous.
00:26:41 C'est pour ça. - Caroline.
00:26:44 - Vous me dites que vous avez mal et en même temps, je vois toujours un bon sourire.
00:26:48 Alors, c'est pas perturbant, mais quand même, je me dis...
00:26:53 Est-ce que j'ai bien compris ? Est-ce qu'elle a mal alors qu'elle me fait un joli sourire ?
00:26:57 Vous avez mal, problème ?
00:27:00 - C'est... - Hein ?
00:27:03 - Hein ? - Hein ?
00:27:08 - Hein ? - Hein ?
00:27:11 - Attendez, Caroline arrive.
00:27:14 - Merci, Caroline. - Je ne vous fais rien.
00:27:18 - Parce que j'ai du mal à comprendre les réponses, en fait. - Bonjour.
00:27:21 - Un, un, un...
00:27:24 - Un, un... - Les articulations.
00:27:27 - Les articulations. Toutes les articulations.
00:27:30 Et quand on les bouge, c'est encore plus douloureux ? - Oui.
00:27:34 - Et si vous deviez mettre une note ?
00:27:37 Mettez une note entre 1 et 10.
00:27:40 - Un, un, un...
00:27:43 Neuf. - Neuf. - Ah, oui, c'est important.
00:27:46 - C'est beaucoup, hein ? Là, je vois bien, votre visage est crispé.
00:27:50 - Un.
00:27:52 Un...
00:27:54 Un, un...
00:27:56 - Ça vous tire ? - Oui.
00:27:59 - Et à la maison, c'était pareil aussi ?
00:28:02 - Oui.
00:28:04 Un, un, un...
00:28:06 Je n'ai pas mal.
00:28:09 - Oui.
00:28:11 - Un, un...
00:28:14 Un, un...
00:28:17 Un, un...
00:28:20 - Vous avez dit "ça me fait dépousser" ?
00:28:24 - Elle est sous corticoïde ?
00:28:27 - Je me souviens pas.
00:28:30 - Peut-être que ça serait une bonne idée d'essayer.
00:28:33 Un mini-grand kilo, petit, demi au départ.
00:28:38 - Quand vous étiez sous corticoïde à la maison,
00:28:42 vous aviez moins mal ? Vous vous souvenez de ça ?
00:28:46 - Vous avez déjà été sous corticoïde ?
00:28:49 - Oui.
00:28:51 - On va essayer, ça.
00:28:56 - J'ai pas trop envie de boire tout de suite.
00:29:11 - Oui.
00:29:13 - Mais parce que juste, j'ai trois, quatre papiers à régler.
00:29:17 Mais ça serait bien si c'était fait.
00:29:20 - N'a pas...
00:29:23 trop envie de mourir maintenant.
00:29:26 - Mais j'en ai pas peur.
00:29:29 Ça, c'est mon côté flemme.
00:29:32 Ça, c'est... Tant pis, c'était prudent.
00:29:35 - Maintenant...
00:29:37 - J'aurais honte.
00:29:40 - Maintenant, car...
00:29:43 a encore...
00:29:46 quelques...
00:29:48 documents...
00:29:50 à régler...
00:29:53 mais dit...
00:29:56 ne pas en avoir peur, c'est ça ?
00:29:59 - De mourir ? - Oui.
00:30:02 - J'ai pas l'angoisse. Je dis pas que je me déroge pas.
00:30:06 Mais j'ai confiance.
00:30:09 - J'ai parlé de la douleur, tout ça,
00:30:12 et je me dis que le temps, c'est élastique, c'est une notion...
00:30:16 Pourquoi essayer d'influencer sur quelque chose
00:30:20 pour lequel je n'ai aucune prise ?
00:30:23 Et combattre, en fait,
00:30:26 utiliser de l'énergie...
00:30:29 J'ai pas besoin d'énergie, là.
00:30:32 J'ai juste besoin d'accueillir.
00:30:35 - Accueillir. Ce qui l'adviendra.
00:30:38 - On lui a bloqué beaucoup de portes.
00:30:41 Cette personne, on lui a dit...
00:30:44 Un mandéen avec son cancer, qui avait une espérance de vie
00:30:48 que d'un mois après trois mois...
00:30:51 à Rambouillères, on lui a dit que...
00:30:54 jamais plus, elle marcherait.
00:30:57 On lui a dit que jamais plus, elle retournera à domicile.
00:31:01 C'est toujours embêtant quand on ferme des portes.
00:31:05 Je suis plutôt partisan de laisser la possibilité à la personne
00:31:10 d'avoir des projets et après,
00:31:13 ils sont réalisables ou pas.
00:31:16 Mais essayer de la mettre assise au bord du lit,
00:31:21 qu'éventuellement, à un moment donné, de voir si elle peut tenir debout
00:31:26 avec des aides, et puis après, on voit.
00:31:30 Et je pense que c'est mieux qu'elle constate par elle-même
00:31:34 cette responsabilité plutôt que de lui, à chaque fois,
00:31:38 lui bloquer les portes.
00:31:40 C'est une personne qui a une force de vie très importante,
00:31:44 beaucoup d'énergie,
00:31:46 et elle se bat avec un cancer de l'ovaire depuis 2009.
00:31:51 Et elle est très lucide
00:31:54 et assez juste.
00:31:56 Elle n'a pas envie de déranger.
00:31:59 C'est une belle personne.
00:32:01 - Avec une histoire de vie... - Sa fille est super.
00:32:04 - Une histoire de vie un peu compliquée.
00:32:07 - Très compliquée.
00:32:09 Comment on se sort de ça ?
00:32:13 Elle a son premier mari
00:32:17 lors d'une crise.
00:32:19 Elle a tué son enfant
00:32:23 et s'est suicidée après.
00:32:26 ...
00:32:31 -Ti-ti-ti-ti-ti-ti-ti-ti...
00:32:35 ...
00:32:43 ...
00:32:52 ...
00:32:58 -Voilà le centenaire.
00:33:00 Peut-être qu'on va prendre l'autre ascenseur pour...
00:33:04 -Elle arrive ? -Oui.
00:33:06 Tu l'appelles, l'autre ascenseur ? -C'est Victor.
00:33:09 -C'est Victor.
00:33:11 -Ca va, mon papy ?
00:33:13 -Ca va, Zéro.
00:33:15 -Je suis content de te voir. -Et moi.
00:33:18 -Joyeux anniversaire. -Moi aussi.
00:33:22 -Je suis content.
00:33:24 -Bon.
00:33:31 C'est bon ? -C'est parfait.
00:33:34 -Alors, on y va.
00:33:36 -Voyons nos anniversaires !
00:33:44 Voyons nos anniversaires !
00:33:48 -Paris !
00:33:50 -Paris !
00:33:52 ...
00:33:57 -Tiens, papa. Champagne.
00:34:00 100 ans, tu voulais y arriver.
00:34:03 Nous sommes tous là pour te les fêter.
00:34:07 5 enfants, 15 petits-enfants, 20 arrière-petits-enfants.
00:34:13 Ta famille, dont vous dites avec maman, ta popie,
00:34:16 que c'est ta plus belle réussite,
00:34:19 tu as su transmettre tes valeurs du travail,
00:34:22 de la générosité et du sens des autres.
00:34:25 ...
00:34:40 ...
00:34:49 -Ca va, papa ?
00:34:51 -Ca va ?
00:34:53 J'ai pas beaucoup pleuré, mais je pleure avec toi.
00:34:59 ...
00:35:05 -Comment ça va ? -C'est bien.
00:35:08 Je suis content.
00:35:10 Je suis content qu'elle soit partie dans son sommeil paisible,
00:35:14 après avoir vu ses enfants, ses petits-enfants, sa famille.
00:35:18 C'est super.
00:35:21 Voilà.
00:35:23 -Et elle n'a pas eu mal ? -Non.
00:35:27 Par contre,
00:35:30 c'était un peu compliqué ce matin, parce que...
00:35:34 Je suis allé à... Elle est décédée à 6h20.
00:35:38 Je suis allé à 7h,
00:35:40 et papa n'était pas prévenu, il s'était dans son sommeil.
00:35:44 Je l'ai réveillé, et c'est moi qui lui ai annoncé.
00:35:48 Donc je lui ai dit que...
00:35:51 Elle m'a dit "Comment va maman ?"
00:35:53 Je lui ai dit "Maman, elle est décédée."
00:35:57 Alors elle me dit "Elle est fatiguée."
00:36:00 Je lui ai dit "Non, papa, elle est décédée."
00:36:03 Elle me dit "Non, elle est fatiguée, elle était pas bien."
00:36:07 "Et comment elle va ?"
00:36:09 Je lui ai dit "Papa, elle est partie."
00:36:12 Alors elle me dit "Elle est partie en vacances."
00:36:16 Je lui ai dit "Non, papa, maman, elle est morte."
00:36:20 -T'as l'enfant, fils ? -Ouais.
00:36:23 ...
00:36:52 ...
00:37:10 -Avec votre groupe, vous étiez dans les bars ?
00:37:14 -Non, on a joué dans des petits bars.
00:37:18 Mais si on réunissait au centre culturel, on a joué.
00:37:23 -C'est un patient qui est beaucoup dans l'échange.
00:37:26 Il a bien parlé avec Marie concernant le fait qu'il apprécie la musique.
00:37:31 Il a une guitare, c'est ça ?
00:37:33 Un ami musicien vient voir cet après-midi.
00:37:36 -Je vais voir un concert.
00:37:38 -Valédie, si j'ai la possibilité de faire un concert ici, je le ferai.
00:37:42 -Il va le faire. -Faire venir un groupe.
00:37:45 ...
00:37:47 -Moi, je l'ai trouvé plus...
00:37:51 ...plus crispé, plus tendu, ce matin.
00:37:56 ...
00:38:02 Vous vous êtes dit que...
00:38:04 ...
00:38:07 Hein ?
00:38:09 ...
00:38:11 ...que on est dans une limite, que là, vous avez compris que...
00:38:15 -Oui.
00:38:17 ...
00:38:18 -Est-ce que je peux résumer ça comme...
00:38:22 ...vous vous étiez mis un objectif qui était un petit peu trop haut
00:38:27 et que là, c'est vous qui avez constaté que cet objectif,
00:38:30 vous ne pourriez pas l'atteindre ?
00:38:32 -C'était pas...
00:38:34 Je veux dire, c'était un questionnement.
00:38:37 -Oui, un questionnement, mais vous avez eu votre propre réponse
00:38:41 de constater que ça ne serait pas possible.
00:38:45 Et donc, vous vous êtes dit que ce n'est pas la peine de...
00:38:48 -Oui. -D'accord.
00:38:50 Là, au niveau des douleurs, c'est comment, aujourd'hui ?
00:38:54 ...
00:38:57 Je sens un peu de lassitude.
00:39:00 -Oui. Là, c'est un petit peu...
00:39:03 Pas inquiète, mais...
00:39:06 ...
00:39:11 Je sais pas comment ça va se passer.
00:39:14 -Bien sûr.
00:39:16 Et les nuits ?
00:39:19 ...
00:39:26 Vous voulez répondre ?
00:39:28 -Non.
00:39:30 -Oui ?
00:39:32 On éteint ? -Oui.
00:39:34 ...
00:39:37 -La nuit, vous dormez ? -Très bien.
00:39:40 -Très bien. Bon.
00:39:43 ...
00:39:52 ...
00:39:56 -On commence par la décès.
00:39:58 -Comme vous voulez.
00:40:00 -Alors, du coup, Madame Petit est décédée
00:40:03 dans la nuit de vendredi à samedi.
00:40:05 Pierre a dû faire une interdose aux alentours de 21h15
00:40:09 et elle est décédée tranquillement à 3h04.
00:40:12 Ensuite, dans la même nuit, Madame Désert,
00:40:15 qui est décédée à 6h15, elle, je crois.
00:40:19 -5h.
00:40:21 Elle a pu dire, vendredi après-midi,
00:40:24 qu'elle était passée à autre chose
00:40:26 et quand Victor lui a dit "à demain",
00:40:28 elle a dit "peut-être pas".
00:40:30 Donc elle sentait que les choses...
00:40:33 C'est aussi ce qu'ont ressenti les filles
00:40:36 quand elles sont venues aussi vendredi soir.
00:40:39 -Elle nous a dit, en gros,
00:40:41 qu'elle croisait des chemins
00:40:43 et qu'elle savait pas quelle direction elle allait prendre
00:40:46 et qu'elle avait besoin de se recentrer avec elle-même.
00:40:49 -D'accord.
00:40:50 Moi, je trouve que c'est assez rare
00:40:53 qu'une personne verbalise sa fin de vie comme ça.
00:40:57 Donc elle a été actrice de... Vraiment.
00:41:01 Non, c'est une très belle prise en charge.
00:41:09 ...
00:41:12 -Je veux te faire...
00:41:14 -Tu peux pas faire ça, Marie. -Pourquoi ?
00:41:16 -C'est un papier important pour Victor.
00:41:19 Tu vois ?
00:41:21 Avoir la gratitude comme dernier sentiment de vie...
00:41:24 -Ca montre qu'elle s'est bien réagie.
00:41:27 -Et qu'ailleurs, on a eu le temps de discuter longtemps avec elle.
00:41:31 Je suis certaine qu'elle s'est sentie aussi respectée, écoutée
00:41:36 et que ça a aussi largement participé au fait de lâcher prise.
00:41:40 Vous, vous avez le sentiment qu'elle pouvait partir en une semaine ?
00:41:44 -Non.
00:41:45 Par contre, c'est sûr que vendredi,
00:41:49 quand on est partis,
00:41:52 quand j'ai vu le fait de se lâcher prise,
00:41:56 je savais que les choses allaient être différentes.
00:42:00 -Je me dis, entre le mercredi et le jeudi,
00:42:02 qu'est-ce qui s'est joué ?
00:42:04 -C'était juste une question de la pratique.
00:42:07 -Elle s'y s'en prête.
00:42:09 -Ca marche plus.
00:42:11 -L'expérience, c'est que le plus grand des médecins
00:42:16 ne peut pas acter le temps qui reste à l'aide de personne
00:42:19 et très souvent, c'est le malade lui-même qui décide.
00:42:23 31 juillet 2022, elle nous dit, de point de vue "je suis apaisé",
00:42:27 et le moral, je suppose.
00:42:29 "Je n'ai pas trop envie de mourir car j'ai encore des documents à régler,
00:42:33 "je n'ai pas peur, je suis croyante, je pense que cela va m'aider."
00:42:37 -Pourquoi elle dit "je suis croyante" ?
00:42:40 -Vous savez, nul ne sait ni le jour ni l'heure.
00:42:43 Elle me dit "en effet,
00:42:46 "je ne vais pas perdre de l'énergie à combattre quelque chose
00:42:50 "sur lequel je ne peux pas grand-chose.
00:42:52 "Il me reste à accueillir ce qui adviendra."
00:42:55 -Sachant qu'elle vous a dit ça,
00:42:58 et que quand je lui ai dit "tu décides pas de tout",
00:43:01 elle m'a dit "je pense quand même que je décide à plus de 50 %
00:43:05 "quand je pars ou quand je ne pars pas,
00:43:08 "tellement j'ai l'impression que tout repose sur...
00:43:12 "Enfin, pas tout, mais une grande partie repose sur le moral."
00:43:16 Et moi, je lui ai un peu dit "attends, si c'était comme ça..."
00:43:20 -Je pense que les gens ont une force intérieure,
00:43:23 une énergie à continuer à vivre ou à lâcher.
00:43:26 -Est-ce que quelqu'un va remettre des culs dans ce camion ?
00:43:30 -Est-ce que ça fait rien ?
00:43:32 -Je crois que ça ferait trop de boucan.
00:43:35 -L'annivers après ? Avant ?
00:43:49 -Avec ?
00:43:53 -Ah, y a le maquillage !
00:43:55 -Ah oui, c'est atelier. Ca rigole pas, moi.
00:43:58 -Ca va me reconvertir, après ?
00:44:01 -Oui. -Comme ça ?
00:44:03 -Oui. -Et après, j'étale comme ça ?
00:44:06 Je peux pas faire avec mes doigts ? -On est chez les Apaches.
00:44:10 -Je peux faire avec mes mains ? -Ca va péter.
00:44:13 -Ca sera mieux, je pense. -On est chez les Indiens !
00:44:16 -J'ai l'impression de perdre la peinture.
00:44:19 -A mon avis, il fallait mieux pas, aujourd'hui.
00:44:22 Il fallait rester...
00:44:24 C'est une catastrophe !
00:44:26 -Ca va, hein ?
00:44:28 -Oui, si, si, ça va.
00:44:30 -Elle a bien travaillé.
00:44:32 -Oui.
00:44:34 -Elle est conne.
00:44:36 Y a autre chose à mettre, là-dedans ?
00:44:39 -Oui.
00:44:41 -Vous vous moquez ? C'est que je fais pas bien.
00:44:45 Je fais pas bien.
00:44:47 Ca va, comme ça ?
00:44:49 -Très heureuse de sa séance.
00:44:54 De maquillage...
00:44:57 -Vous l'aime ?
00:44:59 -Oui.
00:45:01 -Avec...
00:45:03 Lucie.
00:45:05 Qui est une experte.
00:45:11 -Ah !
00:45:13 -Non ?
00:45:15 C'est pas une experte ?
00:45:17 Non ?
00:45:19 C'est pas une experte ?
00:45:21 -Euh...
00:45:23 Mais...
00:45:25 Mais...
00:45:27 Mais...
00:45:29 -Qu'est-ce qu'elle dit ?
00:45:31 -Elle a dit qu'elle est meilleure, hein, Pierre-Mière.
00:45:35 -Ah bon ?
00:45:37 C'est le principal, hein ?
00:45:39 -Oui.
00:45:41 -Ah !
00:45:43 -Ah !
00:45:45 -Ah !
00:45:47 -Ca va un peu, et c'est bon.
00:45:53 -Ca va ?
00:45:55 -Est-ce que vous voulez vous voir ?
00:45:58 Non ?
00:46:00 -Ca va bien.
00:46:02 -Tout bon ? -Ouais.
00:46:04 -À tout à l'heure ?
00:46:06 -Oui.
00:46:08 -Hé, hé.
00:46:10 -Bonjour.
00:46:12 -Alors, Didier ? -Bonjour, docteur.
00:46:19 -Et vous ? -Bah, c'est...
00:46:21 -Et puis, ça va ? -Ca va. On m'a dit que...
00:46:24 ...vous étiez un petit peu...
00:46:26 Un petit peu chafouin. -Ouais.
00:46:29 -C'était pas... -C'était pas la grande forme.
00:46:33 -Respirez.
00:46:42 Encore.
00:46:50 OK.
00:46:52 Ca, ça fait mal ? -Non.
00:46:55 -Quand on palpe, non ? -Non.
00:46:58 Pas trop, non. -Pas trop.
00:47:01 Et là, non plus ? -Un peu.
00:47:07 -Un peu.
00:47:09 Je vous sens plutôt un peu moins bien.
00:47:12 Maintenant, je vais partir, parce que, vous savez,
00:47:16 samedi matin sera mon dernier jour.
00:47:19 Mon point de départ, c'est jeudi, hein.
00:47:22 Mais là, je vous vois pas, pour l'instant,
00:47:26 dans l'état où vous êtes, sortir.
00:47:29 Le fait que...
00:47:31 votre espérance de vie est quand même limitée, comptée,
00:47:36 comme on a dit, ça vous angoisse pas plus que ça ?
00:47:40 -Bah, non, je peux rien y faire. -Oui.
00:47:43 Vous êtes philosophe, là-dessus. -Oui.
00:47:46 -Ouais ? -Ouais.
00:47:48 -Qu'est-ce qui vous traverse la tête ?
00:47:51 -Bah...
00:47:53 Toujours la même chose, quoi.
00:47:55 J'ai pas envie de quitter ce petit monde...
00:47:59 m'attend, quoi.
00:48:01 -Moi, je trouve que c'est un monsieur qui, je sais pas,
00:48:10 il a changé, il a un teint un peu plus gris.
00:48:14 Fatigué, il se dit beaucoup plus douloureux,
00:48:18 aujourd'hui, que ses derniers jours.
00:48:22 Je pense qu'il a aussi beaucoup d'angoisse.
00:48:26 Et il s'est mis sur le côté,
00:48:29 et on avait l'impression qu'il commençait à se nommer un petit peu.
00:48:34 Est-ce que c'est l'effet du Xanax ?
00:48:37 -Mais il recherche...
00:48:40 En tout cas, dans l'effet de la morphine,
00:48:43 il recherche vraiment l'effet "je dors".
00:48:47 -Oui.
00:48:49 -Je le trouve moins bien, en tout cas.
00:48:56 -Tout à fait. Il est moins bien, hein.
00:48:59 -Le café passe moins bien, lui, il adore son café.
00:49:05 -Il dit qu'il y a plus rien, qu'il y a plus de passage pour les solides.
00:49:09 -Les goûts ne passent plus, il est écoeuré,
00:49:12 il n'a plus cette envie, c'était plus qu'une gêne d'avaler.
00:49:16 C'est plus un des goûts, il ne retrouve plus le plaisir
00:49:20 comme il avait au départ, parce qu'avant, il mangeait des plateaux entiers,
00:49:25 avec le potage, là, il touche très peu.
00:49:28 -C'est maman qui vient chercher tout ça ?
00:49:31 -Oui, sinon, il aurait fallu un autre taxi que pour les valises.
00:49:35 -Oui.
00:49:37 -Bon. Ouais.
00:49:39 -Ouais.
00:49:41 -Oui, c'est cool, hein.
00:49:43 Je vous souhaite un bon retour.
00:49:45 Profitez bien de la maison, de la famille.
00:49:49 Et puis, nous, notre porte, elle reste ouverte si un moment, il y en a besoin.
00:49:54 OK ? A plus tard, Cynthia.
00:49:57 -Au revoir, Cynthia. Une belle personne.
00:50:00 -J'ai...
00:50:02 -Rentrez bien chez vous et profitez, d'accord ?
00:50:06 Un petit baison aux chiens, surtout, aussi.
00:50:09 ...
00:50:16 -Au revoir. -Kissing.
00:50:19 ...
00:50:21 -Elle est vraiment...
00:50:23 ...
00:50:25 Elle est trop contente.
00:50:27 ...
00:50:30 ...
00:50:34 Oh, qu'est-ce qu'on est bien !
00:50:36 ...
00:50:41 -Tu te prépares ?
00:50:43 -A quoi ?
00:50:45 Non, ma chambre, ça sera la chambre rouge.
00:50:49 -C'est pas ça, la chambre rouge ?
00:50:52 -Non, c'est Groseille.
00:50:54 La chambre rouge, c'est celle qu'a le balcon.
00:50:59 On peut sortir dehors
00:51:01 et on voit un peu la vie de la cité.
00:51:06 ...
00:51:10 Elle souffle.
00:51:13 ...
00:51:16 -Mama !
00:51:18 -C'est qui qui a gagné ? -Moi !
00:51:21 ...
00:51:23 -Maman !
00:51:25 ...
00:51:28 -Hop !
00:51:29 Allez. 1, 2, 4, 12.
00:51:32 Hop, hop, hop.
00:51:35 Hop, hop, hop.
00:51:38 C'est quoi ? Regarde. J'ai fait là.
00:51:41 ...
00:51:45 -Oh, un petit pot !
00:51:47 -Viens, regarde.
00:51:49 Allez. Tu sais où on va, là ?
00:51:52 -Où ? -Hein ?
00:51:54 -On va où, là ? -Je vais t'expliquer.
00:51:57 Là, c'est un cimetière.
00:52:00 Et là, ça s'appelle une tombe.
00:52:03 ...
00:52:05 Et là, regarde, je vais te montrer.
00:52:08 Regarde. Là...
00:52:10 Regarde.
00:52:12 Là, il y a marqué "Augustin".
00:52:15 Augustin Grange.
00:52:17 Tu sais qui c'était, Augustin Grange ?
00:52:20 -Hein ? -C'est qui ?
00:52:22 -C'était qui ? -Je vais t'expliquer.
00:52:25 C'était notre fils à Nushka et Baboun.
00:52:29 Ah non, faut jamais monter.
00:52:31 Regarde, viens. Viens voir.
00:52:33 Là, on peut s'asseoir. Viens là.
00:52:36 -Pourquoi il faut pas monter ? -Parce que c'est le respect.
00:52:40 Là, c'est Augustin Grange.
00:52:42 C'était le fils de Baboun et Nushka.
00:52:45 Et c'était le frère de...
00:52:48 -Papa. -Victor, Pierre-Emmanuel,
00:52:52 Amélie, Timothée.
00:52:55 Mais c'était le grand frère.
00:52:58 Augustin, il était plus âgé que ton papa.
00:53:02 -Mais pourquoi il est grand ?
00:53:05 -Tu sais ce qui lui est arrivé à Augustin ?
00:53:08 Il est mort.
00:53:10 Il est mort. -Pourquoi il est mort ?
00:53:13 -Parce qu'il avait un virus.
00:53:16 A 28 jours, il est mort.
00:53:18 Alors Baboun et Nushka, ils étaient très tristes.
00:53:21 Et puis Victor, il l'a pas connu.
00:53:24 C'était son grand frère. Lui, il est arrivé après.
00:53:27 Tu comprends ?
00:53:29 Donc c'est ton grand-oncle,
00:53:32 c'est le frère de ton papa
00:53:35 et c'est le fils de Baboun et Nushka.
00:53:40 -Pourquoi ? -On lui fait une petite caresse.
00:53:43 On lui fait "bonjour".
00:53:45 -Un petit bisou ? -Un petit bisou.
00:53:48 Moi, je lui fais un petit bisou.
00:53:51 Mais parce qu'il est en-dessous.
00:53:54 Et puis tu sais, je vais te raconter...
00:53:57 Un jour, ici, il y aura Baboun.
00:54:00 -Pourquoi ? -Il y aura Baboun.
00:54:02 Et puis il y aura Nushka.
00:54:04 Et puis toi, tu viendras mettre des fleurs.
00:54:07 Tu mettras des fleurs pour Baboun quand il sera là.
00:54:11 Parce que ce sera sa dernière maison.
00:54:14 Et tu mettras...
00:54:16 Moi, j'aime bien les pivoines ou les violettes.
00:54:19 Tu me mettras des fleurs ? Tu oublieras pas.
00:54:22 -Non. -Non ? OK.
00:54:24 Et nous, on va mettre des fleurs.
00:54:26 -Tu veux mettre des fleurs, Arthur ? -Oui.
00:54:29 Tu sais que toi, tu t'appelles Arthur et ton deuxième prénom, c'est Augustin ?
00:54:34 Ton deuxième prénom, c'est Augustin ?
00:54:37 -C'est pour ça. -Eh ben, tu vois...
00:54:40 -Tu veux me planter les fleurs, Arthur ? -On va lui mettre des fleurs.
00:54:44 -On enlève ça ? -Ouais, je crois qu'il s'est foutu, ça.
00:54:48 Ouais.
00:54:50 Arthur, tu veux nous aider ?
00:54:52 -Ouais. -Tu veux nous aider ?
00:54:54 -Oui.
00:54:55 -Vous travaillez, quand même.
00:55:11 Après. -Oui, on travaille.
00:55:14 -Faut pas que vous sentiez trop l'alcool, avec les patients.
00:55:21 -C'est trop beau pour le dernier jour, là.
00:55:23 -Et toi, c'est ton dernier jour de tournage, aussi ?
00:55:32 Ben, ça va te faire un vide, hein ?
00:55:40 Ça va te...
00:55:42 Ça sert plein le temps, maintenant, lui.
00:55:45 Il est... Il est comme les murs.
00:55:49 -Ça te donne envie de faire un petit mec-séminar ?
00:55:51 -Je sais pas.
00:56:01 Et après, le dernier samedi.
00:56:06 Après, ciao !
00:56:08 -Vous revenez quand même 5 fois pour des formations.
00:56:11 -Oui, ça, c'est... -Oui.
00:56:13 Il y aura peut-être un 4e faux départ.
00:56:16 -Non, non, non.
00:56:18 C'est pas bon d'être médecin ici, parce que t'en prends...
00:56:21 Mais je les ai un peu habitués à ça, maintenant.
00:56:24 -Vous aimez ça.
00:56:26 Vous nous rendez mieux aussi.
00:56:28 -Vous avez remarqué quand même que les médecins,
00:56:31 quand ils arrivent ici, ils sont un petit peu étonnés
00:56:34 de la liberté que vous avez à dire les choses,
00:56:37 à vous positionner,
00:56:39 ce qui est, à mon avis, très bien.
00:56:42 Et j'espère que vous pourrez toujours le faire.
00:56:45 Musique douce
00:56:48 ...
00:56:57 -Quand on dit "on fait", c'est pas ça qui va payer.
00:57:00 -Quand on dit "on fait"...
00:57:02 -Quand on fait, on dit.
00:57:04 -Non, quand on dit "on fait"...
00:57:06 Rires
00:57:08 -On y est presque, à plusieurs cerveaux.
00:57:11 -C'est là.
00:57:13 -Il faudra lui faire un nœud, après.
00:57:16 -Tu vois ?
00:57:18 -Tu me refermes comme ça.
00:57:20 -Vas-y.
00:57:22 -La réflexion est collégiale, mais la décision est médicale.
00:57:26 -On vient d'en prendre, mais c'est trop fort !
00:57:29 Rires
00:57:31 -Il a l'obligation de prendre sa retraite pour de vrai.
00:57:35 -Je vais pas faire la RCP avec ça.
00:57:37 -On vous a jamais vu avec des cheveux,
00:57:39 donc vous voulez voir ce que ça donne.
00:57:41 -Et puis, le Dr Siam nous a fait une prescription.
00:57:44 -Oui.
00:57:46 -Obligation de prendre sa retraite pour de vrai, cette fois-ci.
00:57:50 Voyage, petits-enfants, famille,
00:57:52 de temps en temps, formation sur l'embatif et RCP non rémunérés.
00:57:57 Rires
00:57:59 -Et Norma colle l'avent adulte en cas de besoin.
00:58:02 Rires
00:58:04 -Non, mais je rêve.
00:58:06 Donc, voilà.
00:58:08 Vous connaissez Estelle, elle est déjà venue.
00:58:12 Euh...
00:58:14 Je te confie cette belle équipe
00:58:17 et je suis très heureux que tu prennes la suite.
00:58:20 Je trouve ça super. Pourquoi vous me marrez ?
00:58:23 Vraiment, c'est une super équipe.
00:58:25 C'est... Vraiment.
00:58:27 Musique douce
00:58:30 ...
00:59:00 ...
00:59:21 -T'es à me nier ?
00:59:25 ...
00:59:31 Message.
00:59:33 ...
00:59:48 ...
00:59:57 -Hier soir, du coup, ça allait pas trop.
01:00:00 Il était plutôt mou et agité.
01:00:02 Et là, son épouse, quand je suis allée pour lui donner les antacics,
01:00:06 elle a commencé à pleurer dans la chambre.
01:00:09 Donc on l'a reçue avec l'arîne.
01:00:11 C'est très compliqué pour elle de voir monsieur comme ça.
01:00:15 Elle vit très mal les choses.
01:00:17 Elle trouve ça un peu long, finalement, de le voir souffrir.
01:00:21 Et elle nous a dit qu'elle lui avait...
01:00:23 Elle nous a dit qu'elle l'autorisait à partir.
01:00:26 Et lui...
01:00:28 Et lui, il lui a dit "je veux pas te quitter".
01:00:31 -Ah, elle nous a dit beaucoup de choses.
01:00:34 -Donc on a recentré sur elle et le fait que voilà,
01:00:37 qu'elle lui avait "donné" son autorisation de pouvoir...
01:00:41 -Partir. -Partir,
01:00:43 et que c'était déjà énorme.
01:00:45 -Tu lui as aussi dit qu'il voulait dormir.
01:00:48 -Il voulait dormir.
01:00:50 Vraiment, elle était dans une grande émotion, ce matin.
01:00:53 Pas bien, c'est la mort.
01:00:55 -Il lui a dit "je veux pas te quitter".
01:00:58 -Oui, il lui a dit.
01:01:00 -Lui, il veut pas mourir.
01:01:02 -Il lui a dit... Ah oui, c'est ça aussi, le truc important.
01:01:06 Il lui a dit "j'aurais dû me repérer".
01:01:09 -Ah, oui.
01:01:11 -Ouf.
01:01:13 -Du coup, elle a repris, elle lui a dit "regarde pas en arrière,
01:01:17 regarde devant".
01:01:19 -Il lutte.
01:01:21 Et s'il lâche, c'est possible qu'il se rappelez pas.
01:01:24 Ça a été évoqué, ça, avec madame.
01:01:27 Et puis sur la taille, on l'aurait été...
01:01:30 bien mené.
01:01:32 ...
01:01:37 ...
01:01:42 -Alors, regarde, on va mettre la terre, là.
01:01:45 C'est pas mal, là, regarde.
01:01:47 Qu'est-ce que t'en penses ?
01:01:49 C'est pas mal ?
01:01:51 -C'est marrant.
01:01:53 -Ouais. Et là, comme ton papa, il a dit "il faut protéger",
01:01:59 hein, et eh ben, on le fait.
01:02:01 Voilà.
01:02:03 Et regarde, là, on va bien protéger.
01:02:07 C'est toi qui les prends ou c'est moi ?
01:02:10 -C'est petit. -Hein ?
01:02:12 -C'est petit. -Donc tu peux le faire tout seul ?
01:02:15 -C'est petit gros. -C'est petit gros.
01:02:18 D'accord.
01:02:20 -C'est quoi, papa ?
01:02:22 -Papa, il fait un peu son cinéma, hein.
01:02:27 Tu sais. T'as vu ?
01:02:29 Il fait la caméra.
01:02:31 Je sais pas, tu sais, il doit faire un film, à mon avis.
01:02:36 Ou un documentaire, je pense.
01:02:39 Il dit que c'est un documentaire.
01:02:42 -Mes chers enfants, mon père, votre grand-père,
01:02:47 dit souvent que lorsqu'on meurt, on revient à la terre.
01:02:51 C'est peut-être pour ça
01:02:55 qu'on passe notre temps à planter, planter, planter.
01:02:59 ...
01:03:29 ...
01:03:59 ...
01:04:11 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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