Nicolas Pouvreau-Monti de l'observatoire de l'immigration et de la démographie, explique les raisons du déficit budgétaire dans le pays : «Le Royaume-Uni par exemple est en mesure d'attirer une immigration qualifiée en volume plus nombreux, du fait de son attractivité universitaire, du fait de son attractivité dans le secteur financier notamment. En France on a des immigrés qui sont en moyenne 2,5 fois plus nombreux à n'avoir aucune qualification».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Alors ce qui marque également dans votre tribune, c'est que vous pointez la spécificité de notre immigration,
00:05 qui est souvent peu qualifiée.
00:07 Ça c'est une spécificité déjà de l'immigration en France.
00:10 C'est ce qui distingue l'immigration en France de l'immigration dans d'autres pays européens,
00:17 où la moyenne de qualification est plus forte.
00:19 Dans quel pays par exemple ?
00:21 Le Royaume-Uni par exemple est en mesure d'attirer une immigration qualifiée en volume plus nombreux
00:25 du fait de son attractivité universitaire, du fait de son attractivité dans le secteur financier notamment.
00:31 En France, on a des immigrés qui sont en moyenne 2,5 fois plus nombreux à n'avoir aucune qualification,
00:36 ou seulement un niveau brevet CEP, des niveaux encore plus forts sur certaines immigrations très représentées en France,
00:41 50% des immigrés sahéliens par exemple.
00:44 Et il y a un corollaire de cette qualification relativement faible,
00:48 c'est un taux de chômage et d'inactivité qui est aussi très fort pour certaines personnes.
00:51 Alors on va le voir, vous citez un exemple.
00:53 41,6% des immigrés algériens sont au chômage ou inactifs,
00:58 taux trois fois plus élevé que pour les Français.
01:00 Comment vous l'expliquez ?
01:01 Alors il y a plusieurs raisons à ça.
01:03 Il y a d'abord une question de qualification, on y revient.
01:06 Il y a une question d'enjeu culturel,
01:09 on sait que dans les inactifs algériens, il y a notamment beaucoup de femmes au foyer.
01:12 Et il y a aussi une question forcément de désincitation,
01:16 liée à certains aspects de notre système social,
01:20 à l'absence d'un délègue de carence.
01:21 Pourquoi il y a plus de femmes au foyer ?
01:23 Écoutez, il y a des raisons culturelles à ça.
01:24 Une question de rapport homme-femme,
01:26 de place de la femme qui est moins vue dans la sphère publique, dirons-nous.
01:31 Et en fait, ça explique assez puissamment
01:33 le déséquilibre de l'immigration sur les comptes publics,
01:35 parce qu'on a d'une part des populations
01:37 qui contribuent moins au système de solidarité collective
01:39 parce qu'elles travaillent moins souvent, parce qu'elles sont plus souvent inactives,
01:42 et parce que quand elles sont actives,
01:44 elles sont sur des postes peu qualifiés où on cotise moins, d'une part.
01:47 Et d'autre part, des populations qui consomment beaucoup plus
01:50 ces systèmes de solidarité collective.
01:52 Par exemple, les immigrés algériens, puisqu'on prend leur exemple,
01:54 qui sont la principale nationalité
01:55 représentée parmi les titulaires de titres de séjour,
01:58 on sait qu'ils sont environ une moitié de ménage
02:01 à vivre en HLM, ce qui est quatre fois plus que les Français.
02:03 Donc vous voyez, faible contribution au système de solidarité collective.
02:05 Et les HLM, si les loyers sont moins chers,
02:07 c'est parce que ça bénéficie de la solidarité ?
02:09 C'est ça. En fait, c'est à la fois le résultat de la politique du logement,
02:11 aux 30 milliards d'euros par an,
02:12 et c'est aussi le résultat de l'épargne des Français et des natifs,
02:15 à travers le Livre Réal notamment.
02:16 Oui.
02:17 [Musique]
02:19 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]