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00:00 Le député du Sarlat des Sébastien Paytavis présente aujourd'hui à l'Assemblée nationale
00:04 son projet de loi sur le congé menstruel.
00:06 Avant de le rédiger, il a suivi des expérimentations, notamment dans des entreprises.
00:11 Il vient nous raconter ce matin, Louis de Bergevin.
00:13 Bonjour Sébastien Paytavis.
00:15 Bonjour Louis.
00:16 Pour travailler sur cette proposition de loi, vous avez fait tester à des députés des
00:21 hommes la douleur que peut ressentir une femme quand elle a des règles douloureuses.
00:25 Vous l'avez filmé, on écoute leur réaction.
00:27 Ah stop stop stop !
00:31 Ah la vache !
00:34 Wow !
00:35 Ah putain !
00:36 Ça fait super mal en fait !
00:39 Est-ce que vous imaginez Sébastien Paytavis que ça fasse vraiment mal à ce point-là ?
00:43 Oui, oui évidemment.
00:46 C'est-à-dire qu'il y a quand même une femme sur deux qui souffre de règles douloureuses.
00:53 Et puis il y a 10% des femmes qui souffrent d'endométriose et avec des règles très
00:58 incapacitantes.
00:59 Et effectivement, quand on avait entendu les médecins, notamment les médecins de la
01:03 douleur, nous expliquer que ça pouvait être similaire aux douleurs d'une crise cardiaque.
01:09 Vous avez donc fait des expérimentations, comme là effectivement sur des députés.
01:13 Mais à plus large échelle, il y a eu des expérimentations dans des collectivités,
01:17 des entreprises que vous avez suivies.
01:19 Ça veut dire qu'on a mis en place ce congé mensuel.
01:21 Qu'est-ce que vous en avez conclu ?
01:22 En fait, la société est prête pour ça.
01:27 Une fois que les Espagnols l'ont mis en place l'année dernière, au mois de février,
01:34 beaucoup de collectivités locales en France s'en sont emparées.
01:37 Il y a Saint-Denis, il y a la ville de Saint-Ouen, il y a la ville de Lyon.
01:41 Et puis il y a des entreprises, le groupe Carrefour par exemple, le groupe L'Oréal.
01:46 Il y a une entreprise à côté de Toulouse, Louis Design, qui l'ont mis en place.
01:50 Et ça permet quoi alors ?
01:52 Alors forcément, comme il n'y a pas un cadre législatif,
01:57 ça se passe pour les collectivités locales avec une autorisation spéciale d'absence
02:03 et avec un congé donné par l'employeur pour les groupes.
02:07 Ce qui emmène en fait une inégalité et qui vient empêcher notamment le secret médical,
02:13 puisque forcément les femmes en question sont obligées d'informer leur employeur.
02:17 Et justement, c'est certainement un frein parce qu'en fait,
02:21 on sait qu'il y a 10% des femmes qui seraient concernées aujourd'hui par des règles incapacitantes.
02:26 Et en fait, dans les expérimentations, aujourd'hui,
02:29 c'est plutôt entre 2 et 6% des femmes qui y ont recours.
02:33 7h47 sur France Bleu, Périgord.
02:35 Notre invité ce matin, le député Sébastien Peitavie,
02:37 pour ce projet de loi sur le congé monstruel.
02:39 Louis de Bargevin.
02:41 Donc ça permet aux femmes qui ont des règles douloureuses
02:43 de prendre quelques jours d'arrêt, très en tout, dans l'année.
02:47 Derrière ça, dans l'entreprise, comment ça se passe ?
02:52 On imagine que ça peut se passer mieux dans les équipes.
02:55 Quel retour vous avez là-dessus ?
02:58 En fait, de prendre en compte la question de la santé mensuelle et gynécologique,
03:02 ça permet d'aménager le poste de travail,
03:07 souvent de pouvoir mettre en place le télétravail.
03:10 Mais le télétravail ne peut pas soit s'adapter à tous les métiers,
03:15 soit parfois n'est pas suffisant.
03:16 Et donc effectivement, d'avoir cette réponse-là,
03:18 ça permet d'avoir un éventail assez large
03:21 pour pouvoir répondre à des situations qui sont très diverses.
03:24 Et en fait, c'était les retours de l'entreprise RuDesign.
03:29 Eux disaient que ça rendait leur entreprise très attractive,
03:32 puisqu'il y avait beaucoup de femmes qui trouvaient
03:34 que c'était vraiment quelque chose de très chouette
03:37 que cette entreprise puisse le mettre en place.
03:39 Et en fait, ils ont des recrutements, et notamment de jeunes femmes
03:43 qui sont très intéressées de venir travailler dans cette entreprise
03:46 qui est proche de leur valeur.
03:48 Est-ce que vous avez constaté des limites ?
03:50 Quand on entend "congé menstruel",
03:53 un arrêt maladie sans jour de carence,
03:56 on peut se dire qu'il y en a qui pourraient abuser,
03:58 qui prennent systématiquement plusieurs jours chaque mois.
04:01 Ça, ça existe ? Vous l'avez constaté ?
04:04 En fait, non, ça n'existe pas.
04:06 Là, c'est plutôt un problème de recours.
04:08 Il y a beaucoup de femmes qui pourraient y avoir droit
04:10 et qui ne le font pas, parce qu'en fait,
04:12 pour beaucoup, elles savent très bien que si elles ne sont pas là,
04:14 elles laissent leurs collègues en difficulté.
04:17 Donc, c'est pour ça que l'on a réfléchi à un dispositif
04:19 qui est complètement modulable,
04:21 entre pouvoir arriver un petit peu plus tard,
04:23 pouvoir se mettre en télétravail,
04:25 et vraiment, dans le cas le plus extrême,
04:27 pouvoir poser un arrêt.
04:28 Et effectivement, il n'y a pas d'abus.
04:30 Là, dans notre proposition, on limite à trois jours par mois
04:35 qui peuvent être déposés,
04:37 et donc un capital de 13 jours sur l'année.
04:40 Mais effectivement, dans les retours, il n'y a absolument pas d'abus.
04:42 Certains disent que ça ne suffit pas forcément,
04:44 13 jours dans l'année ?
04:46 Effectivement.
04:48 Ça serait une première étape.
04:51 Après, il y a les questions d'endométriose
04:54 avec, on va dire, un caractère très spécial.
04:57 Et là, il y a une ALLD qui est possible.
05:00 Après, il y a les difficultés aujourd'hui de l'ALD,
05:02 parce qu'en fait, il y a entre
05:04 allocation longue durée
05:06 et donc aujourd'hui, on se retrouve avec 1,5,
05:09 entre 1,5 et 2,5 millions de femmes
05:12 qui seraient atteintes d'endométriose.
05:13 Il n'y en a que 13 000 en 2022
05:15 qui ont pu avoir une reconnaissance ALD.
05:19 Donc en fait, on est très loin du compte.
05:21 En fait, il y a un gros problème de diagnostic
05:23 au niveau de l'endométriose aujourd'hui.
05:24 Il faut entre 7 et 9 ans pour avoir un diagnostic pour être femme.
05:28 Et donc, vous présentez votre proposition de loi aujourd'hui
05:31 à la commission, à l'Assemblée nationale.
05:34 Donc, proposition de loi sur le congé menstruel.
05:38 Merci beaucoup Sébastien Paytavis,
05:39 député du Sarlatet, d'être venu sur France Le Périgord ce matin.