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Jean-Philippe Agresti, le Recteur de l'Académie de Corse, est ce mercredi 27 mars l'invité de la rédaction de France Bleu RCFM.

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Transcription
00:00 Voilà, et l'invité de la rédaction ce matin, c'est donc le recteur de l'Académie de Corse,
00:06 Jean-Philippe Agresti, bonjour.
00:07 Bonjour Caroline, bonjour à vos auditrices et aux auditeurs.
00:12 L'actu de ces derniers jours, ce sont ces menaces d'attentats via les espaces numériques de travail
00:17 qu'on appelle les ENT chez vous, qui ont visé des collèges, des lycées un peu partout en France,
00:23 plus précisément en Ile-de-France, dans l'Est, dans le Sud. Des menaces d'attentats à la bombe,
00:29 accompagnées de vidéos de décapitation. C'est quelque part une faille dans la sécurité au niveau de ces ENT.
00:38 Et c'est aussi, Jean-Philippe Agresti, une mise en danger quand même de ces élèves qui ont été traumatisés.
00:43 Oui, les élèves et les parents ont été traumatisés, comme l'ensemble des personnels pour les académies
00:50 qui ont été touchés. Je veux rappeler que l'espace numérique de travail, c'est finalement le cartable
00:57 en dehors de l'école. Nous mettons beaucoup de choses concernant l'emploi du temps, concernant la relation
01:02 aux parents sur les espaces numériques de travail. Il y a un travail de fond qui est fait au niveau des
01:07 espaces numériques de travail et de la sécurisation de tous nos outils numériques. Travail de fond avec
01:14 la collectivité, avec le fournisseur au quotidien.
01:17 Alors la ministre Nicole Belloubet a annoncé hier la suspension des messageries de l'ENT.
01:21 Est-ce que ça a été le cas également chez nous pour l'Académie de Corse ?
01:26 Ça n'a pas été le cas, mais nous travaillons, nous avons plusieurs rencontres tous les jours avec le
01:31 national, avec la collectivité de Corse, avec le fournisseur, afin d'être très attentifs. Il y a en fait
01:37 deux leviers sur lesquels nous travaillons. D'abord un levier, je dirais, central lié au rectorat,
01:43 à la collectivité, aux fournisseurs de veille de sécurité, de mise en sécurité de nos systèmes.
01:49 Et puis une information à l'égard des usagers et la modification de pratiques sur laquelle nous
01:54 travaillons depuis plusieurs mois et que nous avons accentué ces derniers jours, afin de mettre en
01:59 sécurité nos systèmes.
02:00 Alors ces menaces interviennent dans un contexte d'alerte maximale face à la menace d'attentat et après celui de
02:05 vendredi près de Moscou, revendiqué par l'État islamique. En France, le niveau d'alerte est donc important,
02:11 urgence, attentat. Est-ce que les conditions de sécurité ont déjà été renforcées aux abords de nos
02:16 établissements scolaires ?
02:19 Oui, l'état d'urgence attentat fait qu'avec les préfets de Haute-Corse et le préfet de région et de Corse du Sud,
02:27 nous nous sommes contactés immédiatement afin de mettre en œuvre, ou plutôt de remettre en œuvre,
02:33 cette situation d'urgence attentat qui fait que les forces de sécurité, police et gendarmerie, sont organisées
02:40 de telle manière à ce qu'elles puissent être mobiles, passer devant les établissements et notamment chaque
02:46 fois qu'il y a des regroupements, puisque c'est véritablement ça sur ce sur quoi nous sommes le plus
02:51 attentifs, et pouvoir intervenir le plus rapidement possible. Donc ce sont des procédures sur lesquelles
02:57 nous travaillons, mais nous y travaillons aussi avec les élus des mairies et les élus de la collectivité.
03:02 Jean-Philippe Agresti, l'autre actualité dans l'éducation nationale, ce sont ces groupes de niveau au collège
03:08 pour la rentrée prochaine en maths, en français. Un arrêté qui les organise a été publié le 17 mars. Il s'agit,
03:15 nous dit-on, d'élever le niveau général. Alors comment vont être constitués ces groupes ?
03:19 Alors le travail est simple. D'abord, la classe reste la référence pour deux tiers des enseignements.
03:29 Pour les mathématiques et le français, donc un tiers des enseignements, quatre heures et demie hebdomadaires,
03:34 c'est le groupe qui va être l'organisation à partir de la rentrée 2024. Ces groupes seront organisés en fonction
03:42 du travail des équipes pédagogiques, des évaluations pour la sixième dans la liaison école-collège,
03:49 et tout au long de l'année, les élèves seront réévalués afin qu'il y ait une mobilité entre ces groupes.
03:55 Alors enseignants, chefs d'établissement, eux, sont plutôt opposés à cette réforme. Il reste, selon eux,
04:00 quelques questions, notamment en termes d'organisation. Alors comment on va s'en sortir en termes d'organisation,
04:07 d'autant que selon eux, la question des moyens n'est pas réglée ?
04:10 Alors permettez-moi d'être plus nuancé, chefs d'établissement et syndicats ne sont pas opposés,
04:17 ils posent des questions, des questions légitimes auxquelles nous essayons de répondre depuis le mois de décembre.
04:22 Nous avons eu vendredi dernier une commission blanchée. La commission blanchée, c'est avec les représentants
04:29 des chefs d'établissement. Nous avons évoqué l'ensemble des questions. Il y a deux lignes directrices.
04:34 La première, c'est l'accompagnement. Depuis décembre, nous avons mis en place un accompagnement auprès des
04:40 chefs d'établissement et auprès des équipes avec les IAIPR pour mettre en place ces groupes.
04:45 La deuxième ligne directrice, c'est l'autonomie. Nous faisons confiance aux équipes pour la mise en œuvre
04:53 de ces groupes, puisque c'est véritablement là que se fera le succès. Il faut que ces groupes correspondent
04:59 à la réalité de la situation des élèves en sixième et en cinquième.
05:03 - Au chapitre des nouveautés également, il y a ces stages pour les secondes en milieu professionnel du 17 au 28 juin.
05:10 Deux semaines, ce n'est pas rien. Est-ce que c'est une technique pour les faire partir en vacances plus tard ?
05:15 - C'est ce qui permet d'assurer le continuum de l'orientation. Nous le savons, un jeune, notamment lorsqu'il vient
05:25 d'un milieu défavorisé, a une perspective très faible. Il connaît très peu de métiers qu'il peut exercer.
05:31 Notre travail consiste à mettre en œuvre un continuum de la cinquième à l'enseignement supérieur sur l'orientation,
05:39 à travers la déconstruction des stéréotypes de genre par exemple, à travers des salons, mais aussi à travers le travail
05:46 et la présence en entreprise et ces stages découverts. Et je crois que ce stage en seconde, c'est un levier supplémentaire.
05:52 Les milieux économiques en Corse notamment, ils sont très favorables et très engagés à nos côtés.
05:58 - Et on va préciser également qu'il y a une plateforme qui a été ouverte pour ces stages.
06:03 - Oui, Un jeune, une solution, sur laquelle seront publiées les offres de stages. Et je profite de votre antenne
06:12 pour appeler évidemment toutes les administrations et toutes les entreprises à proposer des stages
06:18 et à accueillir nos jeunes qui valent bien la peine, qu'on leur consacre du temps.
06:22 - Alors si vous lancez cet appel, ça veut dire que pour l'instant, la plateforme vient de s'ouvrir
06:25 et qu'il n'y a pas encore de proposition pour la Corse ?
06:29 - Vous pouvez aller vérifier, il y a déjà beaucoup de propositions et nous sommes en train de les collecter
06:35 au fur et à mesure et de les mettre en ligne.
06:37 - Jean-Philippe Agrest, je vous remercie d'avoir été en direct avec nous ce matin.
06:42 Vous étiez en direct depuis nos studios à Ajaccio. Merci à vous.
06:45 - Bonne journée. - Bonne journée.

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