Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi 27 mars 2024 : le journaliste et réalisateur, Édouard Bergeon pour son nouveau film, "La Promesse verte", avec Alexandra Lamy.
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Court métrageTranscription
00:00 Bonjour, Édard Bergeon.
00:01 Bonjour.
00:02 Vous êtes réalisateur et fondateur de la chaîne "Au nom de la terre.tv", créée
00:06 pour soutenir le monde agricole, le bien manger aussi, la ruralité.
00:09 "Au nom de la terre", c'est aussi votre premier long métrage que vous avez réalisé
00:13 en 2019, inspiré de votre propre histoire familiale avec Guillaume Canet dans le rôle
00:16 principal.
00:17 Aujourd'hui, vous sortez "La promesse verte" avec Félix Moati, Alexandra Lamy, Julie
00:22 Chen, Philippe Toretton.
00:23 C'est l'histoire du combat d'une mère pour sauver son fils, pour le libérer en
00:28 tout cas.
00:29 Il est condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, des accusations à tort
00:33 orchestrées par un gouvernement engagé dans le soutien de la déforestation, donc dans
00:37 le soutien de la production d'huile de palme.
00:40 Ce film est né après la lecture d'un article, Édouard Bergeon, pendant le tournage d'"Au
00:44 nom de la terre".
00:45 Je voudrais que vous me racontiez ce que disait cet article.
00:47 Oui, je pensais déjà au deuxième film quand je tournais "Au nom de la terre", parce
00:51 qu'un film c'est long.
00:52 Pour les deux films, ça m'a pris cinq ans à chaque fois.
00:54 Je suis tombé sur un article de presse qui racontait une manifestation d'agriculteurs.
00:59 Problème de revenus et surtout, il disait dans cet article, n'importons pas du bout
01:04 du monde ce qu'on ne veut pas chez nous.
01:06 Ce qui est fabriqué à un coût environnemental, social, qui est complètement déplorable
01:10 par rapport aux normes qu'on nous colle dessus.
01:13 Et en l'occurrence, là, c'était n'importons pas de l'huile de palme qui vient d'Indonésie
01:17 et de Malaisie, alors que nous, on a été encouragé il y a une trentaine d'années
01:20 dans la culture de colza pour faire du biodiesel, comme mon père l'avait été.
01:24 En fait, c'est là que ça reprend le côté personnel.
01:26 Mon père, qui était agriculteur, pour couvrir ses jachères qui avaient été imposées par
01:30 l'Europe il y a une trentaine d'années, cultivait du colza pour faire du biodiesel.
01:34 Et c'est là que je me suis dit, les agriculteurs français vont être encore les dindons de
01:37 la farce.
01:38 Et il y a le début d'un film qui peut naître.
01:39 C'est aussi un message politique que vous nous livrez là.
01:41 À travers un drame humain, on est encore en réponse au nom de la terre, j'ai l'impression.
01:46 On est petit, mais on peut faire bouger les choses.
01:48 Retourner les étiquettes, c'est devenir consommateur.
01:51 Déjà, on peut décider de ce qu'on achète ou pas.
01:53 Moi, je ne mange pas de l'huile de palme, je cuisine.
01:55 Donc c'est réapprendre déjà au tout petit à responsabiliser.
01:59 Ensuite, voter.
02:00 On a un bulletin de vote qui est notre carte bleue.
02:03 En achetant ce qu'on veut ou pas, on peut voter aussi pour des hommes ou des femmes
02:08 politiques qui peuvent changer les choses.
02:09 Parce qu'on peut faire changer les choses.
02:10 L'incorporation d'huile de palme dans les biocarburants a été interdite par le Conseil
02:15 d'État l'année dernière en France.
02:17 Donc avec des ONG, des activistes, des politiques qui jouent le jeu, on peut faire bouger les
02:22 choses.
02:23 Et heureusement, parce que mon film parle de déforestation, mais délivre quand même
02:25 un message positif.
02:26 Quand on se bat, on peut faire bouger les choses.
02:28 Effectivement, le point de départ, c'est au nom de la terre.
02:31 C'est votre histoire familiale.
02:32 On ne va pas se mentir.
02:34 Avec le décès de votre père.
02:36 Mon père était déjà un voyageur.
02:38 En 77, 78, il était allé voir au Wyoming ce qui se passait aux États-Unis.
02:42 J'ai retrouvé toutes ses lettres.
02:44 Il y avait un côté journaliste qui décrivait l'agriculture et les communautés amish,
02:48 mormone.
02:49 C'est un hommage toujours dans mon travail.
02:52 Et puis là, dans ce film, ce deuxième film, La promesse verte, c'est peut-être aussi
02:55 plus un hommage à ma maman.
02:57 Parce que c'est le rôle d'une héroïne.
02:59 Alexandra Lamy joue une combattante du quotidien.
03:01 Qui ne lâche rien.
03:02 Qui ne lâche rien.
03:03 Et en fait, elle est démunie, cette maman.
03:05 Elle pourrait être vous, elle pourrait être moi, elle pourrait être un papa.
03:07 D'ailleurs, on est tout petit face à un grand système.
03:10 Mais par amour pour son fils, elle va déplacer des montagnes.
03:14 Je voudrais que vous répondiez à l'article de Télérama qui vient de sortir, l'un de
03:19 leurs bergeons, c'est important.
03:20 Avec Antoine Robin, le producteur du film Au nom de la Terre, vous êtes montré du
03:24 doigt pour des méthodes un peu compliquées sur des tournages avec l'utilisation...
03:27 Je ne veux pas commenter des comérages.
03:29 C'est important quand même d'en parler.
03:32 Non, pas du tout.
03:33 Et on vous reproche notamment, certains collaborateurs, de faire des films publicitaires.
03:37 Vous ne me parlez pas du papier des échos de ce week-end où je raconte tout ce que
03:41 je fais justement avec notamment Auchan, qui est partenaire de La Promesse Verte.
03:45 En fait, il faut bien imaginer que la grande distribution, pour parler de cette marque
03:50 exactement, il y en a d'autres qui jouent le jeu.
03:51 Si elle n'existait pas, il n'y aurait plus d'agriculture en France.
03:55 Je ne sais pas où vous faites vos courses, vous, mais 85% des Français font leurs courses,
04:00 vous savez où ? Dans la grande distribution.
04:02 Donc moi, avec tout le panel de ce que je fais, je travaille avec les gens qui jouent
04:06 le jeu.
04:07 Merci beaucoup Edouard Bergeon d'être passé dans le monde, et le dit sur France Info,
04:09 ça s'appelle La Promesse Verte, ça vient de sortir avec Alexandre Alamy, Félix Moiti.
04:13 Ils sont tous les deux formidables dans ce film et même Julie Chen.
04:16 Très belle distribution.
04:18 Merci beaucoup.