• l’année dernière
Bijoy Jain et Juliette Lecorne poursuivront, le temps d’une soirée, la conversation débutée à l’occasion de l’exposition Bijoy Jain / Studio Mumbai, Le souffle de l’architecte, présentée à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, et prolongeront leur exploration des liens entre l’art, l’architecture, l’espace et la matière.

Bijoy Jain est l’auteur d’une œuvre témoignant d'une profonde préoccupation pour la relation entre l'homme et la nature, et dont le temps et le geste sont des facteurs essentiels. À la Fondation Cartier, Bijoy Jain propose une création totale : un espace de rêverie et de contemplation en dialogue avec le bâtiment iconique de Jean Nouvel.
Transcription
00:00:00 Bonsoir, bienvenue au pavillon de l'Arsenal. Je suis Marion Valère, directrice du pavillon
00:00:14 de l'Arsenal et très heureuse de vous accueillir pour cette soirée spéciale pour plusieurs
00:00:18 raisons. D'abord, parce que c'est une collaboration entre la Fondation Cartier et le pavillon
00:00:24 de l'Arsenal et nous sommes très heureuses. Je dis heureuses parce que nous sommes que
00:00:28 des femmes ce soir à représenter ces institutions. Très heureuses de cette collaboration parce
00:00:34 que, comme vous le savez, la Fondation Cartier a été un lieu pionnier à Paris pour parler
00:00:40 d'architecture. Vous faites des expositions magnifiques d'art mais aussi beaucoup d'architecture
00:00:46 et beaucoup sur le vivant. Et donc il était, je crois, assez naturel et évident de travailler
00:00:51 ensemble, de collaborer. Il est dans une ville où il y a autant d'institutions qui font
00:00:56 de très belles choses. C'est important aussi de dialoguer et de les faire ensemble. Donc
00:01:01 merci pour cela. Cette conférence s'inscrit dans le cadre d'une exposition, l'exposition
00:01:08 qui met à l'honneur le travail de B. Joy Jane. Et donc avec ce livre que vous avez peut-être
00:01:15 vu en lien avec l'expo, c'est une exposition vraiment magnifique que je vous invite toutes
00:01:21 et tous à aller voir, qui montre dans le détail le travail d'un architecte. Et cette
00:01:29 exposition le montre d'une manière assez intéressante puisqu'elle rentre vraiment
00:01:33 dans le détail de la matière. C'est ce qui m'a beaucoup touchée. Là-bas, on voit à
00:01:38 quel point l'architecture est aussi un travail d'artisanat. Et donc, pour la petite histoire,
00:01:45 j'y étais avec ma grand-mère et je crois qu'elle a été énormément touchée de comprendre
00:01:50 dans le détail comment est-ce qu'on fait de l'architecture aujourd'hui. Je disais
00:01:56 que j'étais là avec ma grand-mère et qu'elle a beaucoup apprécié l'exhibition. Et de
00:02:01 voir dans le détail comment est-ce qu'un architecte travaille la matière. Donc bravo
00:02:08 pour cette exposition. Et donc ce soir, B. Joy Jane, vous nous raconterez votre travail,
00:02:14 votre exposition, avec Juliette Lecorne, co-curateur de cette exposition. Merci d'être là. C'est
00:02:25 un honneur. Et donc voilà, on a hâte de vous écouter tous les deux. Et puis je vais passer
00:02:33 la parole à Isabelle Godefroy, qui est directrice artistique de la Fondation Cartier, pour nous
00:02:38 raconter aussi peut-être un peu ce projet et nous présenter nos intervenants. Merci
00:02:44 à toutes et tous et excellente soirée au pavillon de l'Arsenal.
00:02:49 Merci beaucoup Marion pour cette introduction. Merci surtout de nous avoir invitées, de
00:02:59 cette invitation qui est vraiment une chance pour nous et un honneur puisque le pavillon
00:03:03 de l'Arsenal est une institution essentielle dans le rayonnement de l'architecture en France.
00:03:10 Donc nos intérêts se rejoignent. Je pense que c'est la première collaboration, mais
00:03:13 j'espère pas la dernière. Comme Marion l'a dit très justement, la Fondation Cartier
00:03:19 a beaucoup travaillé autour de l'architecture. C'est vrai que nous entretenons un lien très
00:03:25 étroit avec Jean Nouvel, qui a créé notre bâtiment Boulevard Raspail et qui construit
00:03:30 actuellement d'ailleurs le nouveau bâtiment de la Fondation qui se trouvera à place du
00:03:33 Palais Royal. Et que l'architecture depuis les débuts de la Fondation Cartier fait partie
00:03:39 de notre ligne de programmation. Nous avons invité de nombreux architectes à participer
00:03:44 à la fois à travers des scénographies comme Solano Benitez, Maurice Urocha, aussi Diller
00:03:50 et Scofidio, et puis aussi à travers des expositions comme par exemple celle de Junya
00:03:55 Ishigami qui avait rencontré un certain écho dans le monde de l'architecture il y a quelques
00:03:59 années. Et donc je suis très heureuse aujourd'hui de donner la parole à B. Joy dont nous accueillons
00:04:08 avec bonheur l'exposition qui elle aussi rencontre un succès assez phénoménal je
00:04:13 dois dire, "Le souffle de l'architecte". Marion vous l'avez très bien présenté,
00:04:17 donc je vais pas en dire beaucoup plus puisque Juliette Lecorn, conservatrice à la Fondation
00:04:23 Cartier et B. Joy ici présents nous présenteront bien mieux que moi le projet. Mais je voulais
00:04:30 vraiment remercier B. Joy pour cette collaboration absolument extraordinaire à travers laquelle
00:04:37 nous avons beaucoup appris et qui nous a changé je dois dire vraiment tous je pense toute
00:04:44 l'équipe de la Fondation pourra en dire autant. Voilà je leur passe la parole sans
00:04:48 en dire plus. Et voilà Juliette je te passe la parole.
00:04:53 Bonne soirée, bonne conférence.
00:04:55 [Applaudissements]
00:04:59 Bonsoir à tous. B. Joy, je suis très heureuse de vous présenter aujourd'hui. J'ai eu
00:05:04 l'occasion de passer un an et demi avec vous cette année pour préparer cette exposition
00:05:10 et de créer votre exposition à la Fondation Cartier. En fait pour ceux qui ont vu l'exhibition
00:05:18 "The Breath of an Architect" "Le Souffle de l'Architecte" vous allez vous rappeler
00:05:25 ce que nous allons dire ce soir mais si vous ne l'avez pas vu l'exhibition est encore
00:05:29 ouverte jusqu'au 21 avril. Avant de parler de l'exhibition B. Joy je voulais vous poser
00:05:38 une première question, une question facile.
00:05:40 Avant de commencer la première question, vous avez dit que vous étiez heureuse mais pour
00:05:48 toutes les difficultés que j'ai mis en place pour vous, c'est très généreux de vous dire
00:05:52 que vous êtes heureuse mais c'est un plaisir d'être ici.
00:05:57 Je l'étais, définitivement. Vous avez honoré la Terre avec une création complète et nous
00:06:01 parlons de cela mais c'était un plaisir. Ma première question est une question facile
00:06:07 mais je pense que c'est un bon début de votre création. Quel a été votre premier souvenir
00:06:14 d'architecture ? Votre premier souvenir, votre première souvenir d'architecture ?
00:06:21 Pour être honnête je connais l'audience mais j'adore la histoire.
00:06:24 Quand je dis souvenir, c'est mon premier contact. C'était peut-être à l'âge de 3 ou 4 ans et mon
00:06:41 meilleur ami était le fils d'un travailleur de construction qui vivait à travers la
00:06:48 mer. Il faut se rappeler que c'était à Mumbai dans les années 60, ou en milieu des années 60,
00:06:55 pas en années 60, je suis encore jeune. Mais ce qui était important c'est que nous étions...
00:07:02 Oui, plus près, ok. Il était mon meilleur ami. Tout ce que je voulais faire c'était
00:07:09 s'amuser avec lui parce qu'il y avait du son, des gens, un réveil, la nourriture
00:07:20 à la cuisine, des chiens, tous les types de choses et c'était un champ ouvert.
00:07:25 Je me souviens que chaque week-end, c'était une maison qui était peut-être, je pense,
00:07:34 un troisième de cette scène que nous avons ici. C'était un couloir de plinthes,
00:07:40 c'était avant la monsoon et ils dormaient souvent dehors. Mais la maison, le plinthe,
00:07:45 était peut-être aussi haut que le sol, il y avait la terre et ils avaient une terre
00:07:50 plongée à ce niveau et ils rendaient ça, pas si similaire à ce que nous faisons
00:07:57 à la Fondation actuellement. Et pour moi, la partie la plus jolie chaque week-end
00:08:03 c'est ce qu'ils appellent un "leap", ils brûlaient le sol avec cette terre et ce plinthe
00:08:10 chaque week-end, il y avait un petit feu. Et pour moi, ça m'a emprisonné,
00:08:20 comment dire, c'est comme un tatouage, ça va dans votre sang et c'est ma mémoire
00:08:25 de mon premier contact avec mon compréhension de l'architecture.
00:08:30 C'est incroyable que c'est ce que j'ai fait ici, ce n'était pas quelque chose
00:08:36 que je me souviens, mais oui, pour répondre à votre question, c'était le moment
00:08:40 où j'ai fait contact avec l'architecture, un peu. Et je suis en train de perdre
00:08:45 le contact avec l'architecture.
00:08:50 C'est intéressant. Vous êtes né à Mumbai, et vous avez passé
00:08:58 assez de temps à l'étranger, à Los Angeles et à Londres.
00:09:03 Vous avez été attiré par l'architecture, si je suis bien, entre 1989 et 1991,
00:09:10 vous collaboriez aussi avec Richard Mayer, mais je suppose qu'il y a beaucoup
00:09:16 d'architectes qui sont entre nous, mais Richard Mayer est un architecte américain
00:09:21 connu pour ses modèles en bois. Vous commencez avec vos compétences
00:09:27 en carpenter, en travaillant sur les modèles en bois. Ce qui est intéressant
00:09:33 pour moi, c'est que votre premier rencontre était déjà avec du bois.
00:09:39 Est-ce que cette expérience a un effet sur votre relation avec la matière ?
00:09:46 Si je peux reprendre votre première question, maintenant que vous avez
00:09:53 parlé de ce que j'ai fait plus tard, ce que je me souviens, c'est qu'il y avait
00:10:01 une grande joie dans la construction des choses, même en tant qu'enfant.
00:10:06 Quand vous vous rendez ensemble, vous êtes jeune, vous avez 9 ans,
00:10:11 vous faites tous sortes de jeux. Je me souviens qu'on construisait
00:10:16 des burrows à l'intérieur du sol, et on faisait un château pour se cacher.
00:10:22 Je pense que cette généalogie de faire quelque chose, je pense qu'elle a toujours été là.
00:10:30 Quand j'étais à l'État-Unis, en école, je ne savais pas comment faire des modèles.
00:10:38 Je me souviens qu'un professeur de mon âge, qui apprendait à Los Angeles
00:10:43 à l'école SyArk, et c'était vraiment cool, et il venait et je me souviens
00:10:50 que le premier jour de classe, il m'a dit que la plupart des gens ne savaient pas
00:10:53 comment faire des modèles. Donc je l'ai appris, le lendemain,
00:10:58 à aller dans la boutique de bois. Et c'est comme ça que j'ai commencé.
00:11:03 Je n'avais aucune idée de comment couper du bois. Bien sûr, j'avais utilisé mes mains,
00:11:07 mais c'était une tâche complètement différente.
00:11:12 Et c'est cette trajectoire qui m'a emmené à Los Angeles.
00:11:15 J'ai travaillé comme carpenteur, plus comme un fabriquant de cabinets,
00:11:19 comme un fabriquant de modèles, mais je ne parle pas de modèles si grands.
00:11:23 Ils pouvaient remplir la taille de cette pièce. Un de ces modèles
00:11:26 prendrait un an entre nous huit. Et ça a duré environ cinq ans.
00:11:31 Donc, ce que je peux répondre à, de la façon dont vous avez posé la question,
00:11:39 c'est que si je pense à ça en temps réel, je pense que c'est inhérent.
00:11:47 Je n'aime pas cette idée de faire. Et c'était, je crois, hier,
00:11:52 dans la classe que j'ai eue avec l'école de l'extérieur.
00:11:55 Ils l'ont appelée "Les Spéciales". Et je crois que l'un des étudiants m'a demandé
00:11:58 si je fais toujours des choses. Ou si quelqu'un m'a demandé si je fais toujours des choses.
00:12:02 Donc, vous pouvez faire des choses dans votre œil, et faire des choses
00:12:12 en les vivant viscérément. Je ne sais pas comment expliquer ça.
00:12:17 Donc, ce n'est pas nécessairement que je dois faire des choses physiquement.
00:12:22 Il y a une joie de vivre le processus, le mouvement de la fabrication de quelque chose.
00:12:28 Bien sûr, il y a une grande joie de faire quelque chose aussi.
00:12:32 Mais je crois que, pour répondre à votre question, je pense que c'est quelque chose
00:12:35 que, plus je comprends, ou plus je m'en rends compte,
00:12:40 c'est quelque chose que je dois embrasser dans mon propre égo.
00:12:45 Donc, oui, je pense que c'est très bien une partie inhérente.
00:12:48 Mais je pense que ça revient à ce moment, quand j'avais quatre ans,
00:12:52 qui a commencé cette trajectoire.
00:12:56 Et puis, vous avez ouvert votre studio, Studio Mumbai, en 1995,
00:13:02 à l'époque à Mumbai.
00:13:04 Oui, ce n'était pas Studio Mumbai à l'époque, c'était sous mon nom.
00:13:10 Et puis j'ai pensé que, ok, je pense que c'était cinq ans plus tard,
00:13:15 ou quelque chose de proche.
00:13:17 Et je voulais vraiment faire un studio comme un genre de terrain commun.
00:13:22 C'était la raison pour laquelle j'ai donné le nom de Studio Mumbai.
00:13:26 La raison pour laquelle j'ai donné le nom de Studio Mumbai,
00:13:30 c'était que nous étions à Bombay, à Mumbai,
00:13:34 et aussi un genre de lieu qui, dans certaines manières,
00:13:38 n'avait pas de hiérarchie.
00:13:42 C'était mon souhait.
00:13:44 Et donc, l'idée était que les gens viennent d'entrer et de sortir.
00:13:50 Et la priorité, ou l'a priori,
00:13:58 était construite dans la structure de la raison pour laquelle
00:14:01 Studio Mumbai a été nommé.
00:14:03 Bien sûr, maintenant, je me trouve, c'est moi et un collègue de mon côté,
00:14:06 qui était là pendant que nous préparions le défilé,
00:14:08 et c'est assez petit maintenant.
00:14:10 Mais c'est toujours été mon souhait, dans certaines manières,
00:14:15 de faire bouger cette idée d'une mouvement a priori.
00:14:22 Et c'est vraiment ce que je pense que je voudrais voir
00:14:27 dans la façon dont le studio se déroule,
00:14:29 si ça a aucun sens.
00:14:31 La première fois que j'ai eu l'occasion d'aller à Studio Mumbai,
00:14:36 je dois admettre que j'étais fascinée,
00:14:39 parce que pour moi, c'était au moins un moyen opposé
00:14:43 de comment je pouvais penser à la structure
00:14:46 de ce que j'ai vécu en tant qu'architecte classique.
00:14:52 Il n'y avait aucun ordinateur,
00:14:55 il n'y avait presque aucun architecte,
00:15:01 à l'exception de vous, à Switzerland et à Nomadou,
00:15:03 mais il y avait un groupe de gens qui faisaient des choses
00:15:06 et qui exploraient des sujets.
00:15:08 Je veux dire, Mumbai est une ville très bruyante,
00:15:12 et c'était un peu un oasis de silence.
00:15:16 Le seul son était la manueverie de mains,
00:15:19 et c'était effrayant pour moi.
00:15:21 Est-ce que vous étiez très conduits à ça ?
00:15:27 Vous n'avez pas vérifié les couverts.
00:15:30 Les ordinateurs sont cachés dans les couverts.
00:15:33 Non, je veux juste dire ça.
00:15:41 Je pense que c'est quelque chose de culturel.
00:15:43 Ce n'est pas vraiment une préférence pour un ordinateur
00:15:46 ou une manière de ne pas en avoir,
00:15:48 pour être très honnête avec vous.
00:15:50 C'est plus un endroit de fabriquer,
00:15:54 de faire, qui exhauste un système.
00:16:00 C'est plus un sujet de comment on prend un système
00:16:03 jusqu'au plus extrême.
00:16:05 Donc je suis très heureux de travailler avec un ordinateur,
00:16:09 et je ne suis pas très adapté.
00:16:12 Je peux être adapté, et je pense que je dessine bien avec l'OrtoCAD.
00:16:16 Et j'aime ça, parce que c'est un ordinateur direct,
00:16:19 physique, et il y a une méthodologie qui mimique ça très prudentement.
00:16:27 Mais ce n'est pas une préférence pour la main,
00:16:31 ou pour une machine, ou pour une autre entité.
00:16:35 C'est plus pour pouvoir exhauster le potentiel de ce qu'il doit offrir.
00:16:41 Ce que vous avez vécu dans le studio n'était pas une idée absolue
00:16:49 de faire quelque chose, que ce soit la main ou autre chose.
00:17:01 Pour moi, un studio est comme un studio à l'école.
00:17:07 Je pense que j'ai dit à mes étudiants hier,
00:17:10 lors de cette classe, que mon seul souhait
00:17:13 est de maintenir la discipline ou la pratique de ce que j'ai appris à l'école.
00:17:19 Et c'est juste une fondation.
00:17:21 Ce n'est pas un lieu où tu fais de l'école,
00:17:24 tu sors de l'école et tu as une vie professionnelle.
00:17:27 Je veux avoir une vie professionnelle
00:17:30 en faisant la pratique d'un studio que j'ai appris à l'école.
00:17:33 C'est un engagement que j'ai fait.
00:17:36 Quand j'étais à l'université,
00:17:38 cet environnement d'être dans un studio
00:17:40 était un lieu de dialogue, de critique, d'exploration.
00:17:47 Pour moi, c'était très important
00:17:50 que ce soit la façon dont je voudrais faire le cours.
00:17:55 Et que tout ce qui vient de cette voie soit un élément de ça,
00:18:00 qu'il soit ce que je fais aujourd'hui,
00:18:03 je l'appelle la vie professionnelle.
00:18:06 Pour moi, c'est un sacrosancte,
00:18:08 c'est inévitablement non négociable,
00:18:12 comme une façon de comprendre, pour moi,
00:18:15 le sens de la pratique.
00:18:18 Et la raison pour laquelle je l'ai chargé de cette façon,
00:18:23 c'est que la seule fois où on apprend,
00:18:26 c'est quand on fait une découverte.
00:18:29 Alors, comment on maintient un espace
00:18:32 qui reste ouvert à la découverte,
00:18:35 parce que c'est là que l'apprentissage se fait.
00:18:37 Sinon, ce n'est pas de l'apprentissage,
00:18:39 vous l'avez déjà vécu, vous le connaissez déjà.
00:18:42 Pour moi, c'est plus la pratique
00:18:46 de laisser partir ce que vous connaissez,
00:18:49 de le récuperer à nouveau,
00:18:52 et de le voir de façon complètement différente
00:18:55 de la façon dont vous le connaissiez le jour précédent.
00:18:58 C'est pour moi la pratique de l'étudio.
00:19:02 Le son que vous entendez,
00:19:05 et c'est intéressant,
00:19:07 il y a peut-être deux jours,
00:19:09 j'ai reçu ces machines de sondage,
00:19:11 une photo m'a été envoyée,
00:19:13 complètement brûlées,
00:19:15 comme si elles étaient morts, brûlées.
00:19:17 Ils m'ont dit qu'ils allaient commencer à sonder ma main,
00:19:20 et je me suis dit que c'était un peu drôle.
00:19:23 Mais c'est aussi une relation culturelle
00:19:26 que nous avons à la maison,
00:19:28 où la plupart des gens n'ont pas l'opportunité
00:19:32 ou l'envie de vivre dans ce genre d'environnement,
00:19:36 à part avoir de l'électricité dans leur maison.
00:19:40 C'est assez extrême.
00:19:43 Alors comment utilisez-vous
00:19:46 cette condition culturelle
00:19:49 de façon qui apporte cette opportunité,
00:19:53 sinon si j'étais, comment dire,
00:19:58 si j'étais attaché à cette machine,
00:20:02 et que c'était la seule façon,
00:20:04 il n'y aurait pas d'autre opportunité.
00:20:06 C'est vraiment un mouvement de balance
00:20:10 entre toutes ces choses.
00:20:12 Ce n'est pas l'une ou l'autre.
00:20:15 Je suis très curieux de répondre à votre question.
00:20:19 Je suis très curieux du digitalisme,
00:20:23 je suis très curieux de voir ce qu'on peut faire.
00:20:26 Je pense que pour moi,
00:20:28 l'important,
00:20:29 que ce soit un monde mécanique,
00:20:31 ou un monde digital,
00:20:33 ou un monde d'inertie,
00:20:36 de mouvement qui vient de la nature de notre respiration,
00:20:41 de nos mains, de notre gestion,
00:20:44 je pense que l'aspect sous-jacent
00:20:47 à n'importe quel de ces mouvements
00:20:49 est comment vous restez sentieux,
00:20:53 comment vous présentez une autre source
00:20:58 qui a une communauté
00:21:01 qui est une source qui peut,
00:21:04 d'une certaine façon,
00:21:05 et je ne le dis pas d'une manière abstraite,
00:21:07 mais de la façon dont vous comprenez
00:21:09 que le temps transcend.
00:21:11 Et ma préoccupation dans le studio
00:21:14 ou dans la pratique,
00:21:15 c'est cette notion du temps.
00:21:18 Donc, c'est une réponse longue,
00:21:21 mais de toute façon, c'est…
00:21:23 C'est super.
00:21:26 Ce que je trouve très singulier aussi,
00:21:29 c'est que vous travaillez dans le contexte du studio,
00:21:33 bien sûr à Mumbai,
00:21:35 avec un certain nombre de collaborateurs,
00:21:38 certains sont des artisans très compétents
00:21:41 de la serre, du bois, de la pierre,
00:21:44 mais dès que vous êtes conduit par un projet,
00:21:47 vous collaborerez aussi
00:21:50 avec des artisans des endroits locaux.
00:21:54 J'ai pu visiter le winerie
00:21:58 que vous réhabilitez
00:22:01 à Courtezon, à l'extérieur de l'Avignon,
00:22:03 dans le domaine de Beaugastel,
00:22:05 à Château Neuf-du-Pape,
00:22:07 et j'ai pu voir que vous avez un projet
00:22:10 qui est en train de se réaliser.
00:22:12 C'est un projet qui est en train de se réaliser
00:22:15 pour la réhabilitation d'un winerie.
00:22:18 Pour moi, ce projet dit deux choses
00:22:22 sur votre façon de pratiquer l'architecture.
00:22:25 La première, c'est que vous utiliserez
00:22:28 la localité de la serre en termes de matériel,
00:22:31 mais aussi en termes de compétences
00:22:34 et en termes de capacité.
00:22:37 Vous avez aussi une capacité à faire
00:22:40 des choses différentes.
00:22:42 Vous avez aussi une capacité à faire des choses différentes.
00:22:45 Vous avez aussi une capacité à faire des choses différentes.
00:22:48 Vous avez aussi une capacité à faire des choses différentes.
00:22:51 Vous avez aussi une capacité à faire des choses différentes.
00:22:54 Vous avez aussi une capacité à faire des choses différentes.
00:22:57 Vous avez aussi une capacité à faire des choses différentes.
00:23:00 Vous avez aussi une capacité à faire des choses différentes.
00:23:03 Ce qui est très impressionnant pour vous dans ce projet,
00:23:06 comme vous m'avez dit la dernière fois,
00:23:09 c'est comment influencer la qualité du vin.
00:23:12 J'ai trouvé ce projet, comme beaucoup de vos projets,
00:23:15 mais je pense que c'est aussi très intéressant
00:23:18 de mettre votre pratique dans un projet très concret
00:23:21 en France pour pouvoir se rappeler à l'audience.
00:23:24 Ça nous parle de nombreux aspects de votre pratique.
00:23:27 Ok, peut-être que je commence par...
00:23:30 C'est facile de construire un bâtiment.
00:23:33 C'est facile de construire un bâtiment.
00:23:36 C'est facile de faire quelque chose.
00:23:39 Mais de faire quelque chose
00:23:42 qui peut changer la trajectoire
00:23:45 d'un mouvement...
00:23:48 Comment vous faites bouger la lumière ?
00:23:51 Maintenant, faire du vin, c'est des bactéries,
00:23:54 c'est la vie.
00:23:57 L'air mistral influence le vin.
00:24:02 Le sol influence les rots.
00:24:05 Et ainsi de suite.
00:24:08 Une partie de ce commitment
00:24:11 était complètement naïf et sans prétexte.
00:24:14 Mais parfois c'est agréable.
00:24:17 Je ne veux pas l'appeler de l'ignorance,
00:24:20 mais de la naïveté.
00:24:23 Vous n'avez pas de prétexte,
00:24:26 vous ne faites pas quelque chose.
00:24:29 Ce n'est pas nécessairement un livre précis.
00:24:32 En fait, je vous ai donné une lecture la semaine dernière.
00:24:35 Je me suis dit de regarder ce que le terroir signifie.
00:24:38 C'était intéressant.
00:24:41 Nous avons commis à nos clients
00:24:44 que c'était une compétition ouverte.
00:24:47 Nous avons commis à nos clients
00:24:50 de construire le vin comme vous le faites.
00:24:53 Que signifie-t-il ?
00:24:56 Ce n'est pas de faire du vin,
00:24:59 mais c'est le rythme de la movement dans un paysage.
00:25:02 C'est inclusif d'un point de vue politique,
00:25:05 de culturel.
00:25:08 L'acte humain est une partie du terroir.
00:25:11 L'acte humain s'implique dans le terroir.
00:25:14 Juste pour avoir le vent,
00:25:17 le soleil, l'eau,
00:25:20 ce n'est pas suffisant.
00:25:23 Il faut avoir un input pour avoir un output.
00:25:26 C'est comme un feed-back.
00:25:29 C'est un feed-back mutuel.
00:25:32 Pour moi, c'était intéressant.
00:25:35 Je me suis dit qu'il fallait faire de la forme.
00:25:38 C'est intéressant,
00:25:41 car le projet est créé
00:25:44 de proximités de 20 kilomètres.
00:25:47 Ce n'était pas parce que je voulais être à 20 kilomètres
00:25:50 que je faisais de la forme,
00:25:53 mais il y a une économie financière.
00:25:56 C'est très loin du terrain.
00:25:59 Comment ça devient un bâtiment contemporain ?
00:26:02 On assigne aussi
00:26:05 une image à ce qui est contemporain.
00:26:08 Ça m'a préoccupé.
00:26:11 Il y a des rues en tille,
00:26:14 des gens qui les construisent localement.
00:26:17 Il y a eu un moment,
00:26:20 il y a deux ans,
00:26:23 où je me suis dit que ce bâtiment n'était plus
00:26:26 un sujet de vue,
00:26:29 mais un sujet de son,
00:26:32 ou de manque.
00:26:35 Je me suis senti en silence.
00:26:38 Je me suis dit que peut-être c'était
00:26:41 ce qu'on avait voulu faire.
00:26:44 On le fait plus intuitivement.
00:26:47 On ne pense pas à ce sujet
00:26:50 jusqu'à ce que l'on reconnaisse
00:26:53 que quelque chose se déroule de façon anticipée.
00:26:56 Pour moi,
00:27:05 c'est important de savoir
00:27:08 que l'on peut amener un groupe de gens,
00:27:11 car c'est aussi un matériel pour moi,
00:27:14 l'air, l'eau et la lumière.
00:27:17 Et tous ces gens,
00:27:20 l'air, l'eau, la lumière,
00:27:23 sont tous malléables,
00:27:26 ils peuvent être ajustés,
00:27:29 ils peuvent être déplacés,
00:27:32 car c'est ainsi que nous sommes faits.
00:27:35 Pour moi, c'est un matériel primordial,
00:27:38 pas des briques, pas de terre, pas de bois, pas de pierre.
00:27:41 Ce sont juste des armatures
00:27:44 qui permettent une construction.
00:27:47 Mais c'est comme un contenant.
00:27:50 Je sais que Lev est là,
00:27:53 et je vous en prie,
00:27:56 car c'est l'air dans le bateau
00:27:59 que vous bougez vers.
00:28:02 C'est ce qui donne sa forme,
00:28:05 pas la forme qui donne l'air.
00:28:08 C'est peut-être d'en voir d'une autre manière.
00:28:11 Je vois donc la construction
00:28:14 comme une forme
00:28:17 qui est formée par l'espace qui l'inhabite.
00:28:20 Et c'est ce qui la donne.
00:28:23 Pour moi, c'est merveilleux
00:28:26 et c'est un privilège
00:28:29 d'être en France, en Italie,
00:28:32 ou à la maison.
00:28:35 Parce que je ne suis plus un touriste.
00:28:38 Je peux entrer dans un monde
00:28:41 qui est ethnographique,
00:28:44 anthropologique,
00:28:47 qui est l'économie d'un endroit.
00:28:50 Et l'évolution de cela
00:28:53 au cours de quelques années,
00:28:56 qui est aussi un feed-back
00:28:59 à mon propre évolution,
00:29:02 dans le sens de l'espace,
00:29:05 de l'homme, etc.
00:29:08 Je ne dis pas cela
00:29:11 d'une manière abstraite
00:29:14 ou de la manière de la cloche de coco,
00:29:17 mais de façon physique et tangible.
00:29:20 Pour moi, c'est un peu comme
00:29:23 la manière de faire de la science.
00:29:26 C'est vraiment ce que j'aime
00:29:29 de faire ce que je fais.
00:29:32 C'est la capacité de faire de nouveaux amis,
00:29:35 de nouvelles histoires.
00:29:38 Et c'est toujours dans les histoires
00:29:41 et de découvrir que les connexions
00:29:44 sont faites de près et de loin.
00:29:47 Le monde est aussi complexe
00:29:50 et direct.
00:29:53 Pour moi, découvrir cet aspect
00:29:56 est vraiment la partie la plus magnifique
00:29:59 de ce voyage.
00:30:02 C'est intéressant que vous aiez choisi
00:30:08 quelques mots que je trouvais
00:30:11 très précis
00:30:14 pour parler de l'exhibition.
00:30:17 Je crois que c'est un peu comme
00:30:20 la question de l'espace,
00:30:23 de la stillness,
00:30:26 de l'eau, de l'air, de la lumière.
00:30:29 Pour moi, l'exhibition est moins
00:30:32 une exposition sur l'architecture
00:30:35 plutôt que de la construction.
00:30:38 Vous avez honoré la Fondation Cartier
00:30:41 par la création d'un espace.
00:30:44 C'est un espace qui est un peu
00:30:47 comme un bâtiment.
00:30:50 C'est la première fois
00:30:53 que nous accueillons un architecte
00:30:56 de la Fondation Cartier dans le bâtiment de Jean Nouvel
00:30:59 qui ne veut pas ajouter de fausses lumières
00:31:02 mais qui veut créer un espace
00:31:05 pour accueillir le bâtiment de Jean Nouvel
00:31:08 comme il le fait.
00:31:11 C'est un espace qui se concentre
00:31:14 dans le milieu des choses
00:31:17 plutôt que dans le milieu des choses.
00:31:20 Je ne sais pas si ça m'a fait sens.
00:31:23 Oui, complètement.
00:31:26 Mais je veux faire une correction.
00:31:29 Pour moi, c'est l'architecture.
00:31:32 C'est réel, c'est physique.
00:31:35 On peut être à l'intérieur du bâtiment.
00:31:38 On peut être à l'intérieur ou à l'extérieur.
00:31:41 Ça dépend de la façon dont on veut l'experimenter.
00:31:44 C'est un projet qui est pour moi
00:31:47 basé sur l'idée de créer des bâtiments.
00:31:50 C'est un bâtiment, après tout.
00:31:53 Ce ne peut pas être le bâtiment que nous comprenons
00:31:56 car nous allons toujours allumer l'idée d'un bâtiment
00:31:59 qui est d'une certaine dimension physique.
00:32:02 Pour moi, c'est assez précis
00:32:05 et c'est mon architecture.
00:32:08 C'est une partie de moi.
00:32:11 C'est une partie de beaucoup de choses.
00:32:14 Mais c'est très intentionnel, très clair.
00:32:17 Ce n'est pas beaucoup
00:32:20 de faire éclairer le bâtiment.
00:32:23 Mais je me souviens très distinctement
00:32:26 – je n'avais pas visité la Fondation à ce moment-là,
00:32:29 je passais par Raspail,
00:32:32 je me souviens de ce moment-là.
00:32:35 Je me souviens d'être dans cette voiture
00:32:38 et j'ai vu tout de suite.
00:32:41 C'était un bâtiment très clair
00:32:44 et je me suis fait passer.
00:32:47 C'était ça.
00:32:50 Mais cette vision ne m'a jamais laissé.
00:32:53 Je ne me demande pas pourquoi.
00:32:56 Je ne me demande pas comment.
00:32:59 Je ne me demande pas ça.
00:33:02 Je sais seulement que c'est présent dans moi.
00:33:05 Bien sûr, je suis revenu
00:33:08 et j'ai vu le bâtiment sur des émissions.
00:33:11 Mais il y avait cette préoccupation
00:33:14 de pouvoir relivrer cette vision.
00:33:17 Donc ma curiosité
00:33:20 était de retourner ça.
00:33:23 Et vous avez aussi
00:33:26 discuté avec Jean Nouvel.
00:33:29 C'est ainsi qu'il a donné le bâtiment
00:33:32 pour qu'il soit inhabité.
00:33:35 Pour que je puisse être en conversation avec lui,
00:33:38 je voudrais le retrouver
00:33:41 comme il l'a été présenté
00:33:44 le jour 1,
00:33:47 où tout est complètement…
00:33:50 Bien sûr, le temps s'est passé,
00:33:53 et ainsi de suite.
00:33:56 Et pour être dans cette conversation,
00:33:59 c'est à son limite.
00:34:02 Donc le travail est présenté
00:34:05 de façon à ce qu'on découvre
00:34:08 ce bâtiment qui passe par,
00:34:11 c'est une ville en mouvement,
00:34:14 une ville imaginaire ou réelle
00:34:17 de fragments portés par des gens
00:34:20 et qui, par des raisons,
00:34:23 ne veut pas en parler.
00:34:26 Je ne veux pas en parler,
00:34:29 mais c'est en mouvement.
00:34:32 On trouve ce bâtiment
00:34:35 pour se réchauffer.
00:34:38 Et on occupe ce bâtiment.
00:34:41 On regarde le jardin,
00:34:44 on est des soignants.
00:34:47 Et on voit comment tout s'est déroulé.
00:34:50 Pour moi, c'est vivant, réel et respiratoire.
00:34:53 Je ne le dis pas parce que le titre du défilé
00:34:56 est "Le souffle d'un architecte",
00:34:59 mais pour moi, c'est un espace actif,
00:35:02 haptique.
00:35:05 Est-ce que nous sommes en bon temps ?
00:35:11 Ou est-ce que j'ai pris trop de temps ?
00:35:14 Je suis désolé.
00:35:17 Vous avez utilisé le mot "haptique".
00:35:20 C'est très intéressant,
00:35:23 car je pense que le défilé,
00:35:26 mais tous les projets
00:35:29 que vous réalisez avec le Studio Mumbai
00:35:32 posent une question
00:35:35 qui n'est rarement exposée dans les musées,
00:35:38 quand ça s'applique à l'architecture.
00:35:41 Je dirais que les exhibitions sur l'architecture
00:35:44 sont plus sur la documentation
00:35:47 de l'architecture,
00:35:50 plutôt qu'une expérience d'architecture.
00:35:53 C'est une intention que vous avez donnée
00:35:56 à l'exhibition,
00:35:59 qui est très précieuse et riche pour moi.
00:36:02 Vous parlez de cette relation haptique.
00:36:05 Vous parlez de la question
00:36:08 de la puissance émotionnelle du l'espace.
00:36:11 Cette relation haptique physique
00:36:14 que nous avons avec la matière,
00:36:17 avec les structures,
00:36:20 avec les anthologies ou les formes
00:36:23 qui peuvent apparaître enigmatiques
00:36:26 ou non fonctionnelles,
00:36:29 mais qui apportent un certain sens
00:36:32 de la sensation qu'il y a dans nos corps
00:36:35 et dans notre esprit.
00:36:38 Est-ce que vous avez des questions
00:36:41 sur cette relation avec ce paysage ?
00:36:44 Il n'y a pas de questions ici.
00:36:47 Non, je suis avec vous.
00:36:50 Je pense que cette construction,
00:36:53 si je peux l'appeler ainsi,
00:36:56 ce circuit,
00:36:59 c'est comme un circuit,
00:37:02 sa fonction,
00:37:05 l'énigme,
00:37:08 est dans le spectateur aussi.
00:37:11 Il faut évoquer ou provoquer
00:37:14 cette qualité énigmatique qui existe dans nous tous.
00:37:17 Donc, plutôt que de m'utiliser
00:37:20 par le mot "émotion",
00:37:23 car nous pouvons devenir sentimentaux
00:37:26 lorsque l'espace devient émotionnel,
00:37:29 il y a une différence entre les deux,
00:37:32 au moins de mon point de vue,
00:37:35 entre sentiment et sentimentalité.
00:37:38 Il faut donc découvrir
00:37:41 cette qualité énigmatique de nous,
00:37:44 par les paysages que nous traversons,
00:37:47 par les villes que nous traversons,
00:37:50 par les forêts que nous traversons,
00:37:53 et ainsi de suite.
00:37:56 Pour moi, il faut évoquer
00:37:59 cet aspect dans nous,
00:38:02 et découvrir la diversité
00:38:05 de la façon dont quelque chose
00:38:08 peut être vu de nombreuses façons.
00:38:11 Les possibilités,
00:38:14 c'est juste le point de vue,
00:38:17 en fonction de ce que j'ai dit,
00:38:20 anthropologique, culturel,
00:38:23 toutes ces ontologies qui font
00:38:26 ce que j'appelle la vie.
00:38:29 Pour moi, l'architecture,
00:38:32 comme une notion de bâtiment,
00:38:35 est assez petite et peut être absolument.
00:38:38 Car nous nous donnons à quelque chose
00:38:41 qui nous dicte comment nous devons être.
00:38:44 Et c'est plus à propos
00:38:47 d'une évocation de la façon dont nous pouvons être.
00:38:50 Ce n'est pas instructif,
00:38:53 ce n'est pas directif,
00:38:56 et il y a une ambiguïté
00:38:59 dans le fait de trouver
00:39:02 une relation avec ce qu'on fait.
00:39:05 Et c'est vraiment
00:39:08 la notion pour moi
00:39:11 de pourquoi on fait
00:39:14 les choses que l'on fait.
00:39:17 Je me souviens, hier,
00:39:20 que je me suis dit que la pédagogie d'architecture,
00:39:23 pour moi au moins,
00:39:26 ne s'agit pas de construire des bâtiments,
00:39:29 mais de créer de l'espace.
00:39:32 Et il y a une grande distinction.
00:39:35 Comment créer de l'espace
00:39:38 où le space nous fait semblant de nous fermer ?
00:39:41 Aujourd'hui, quand on pense à tout ce que l'on lit,
00:39:44 on sent que les choses
00:39:47 se ferment sur nous.
00:39:50 On a une certaine têture.
00:39:53 Et comment fonctionner,
00:39:56 comment bouger de façon
00:39:59 qui peut même ouvrir légèrement ?
00:40:02 Parce que c'est toujours un ouvrage.
00:40:05 Et pour moi, c'est ce que je trouve
00:40:08 le rôle de ce que l'architecture peut faire.
00:40:11 Et mon intérêt est dans cette possibilité.
00:40:14 C'est intéressant que vous mentionnez
00:40:20 la stillness.
00:40:23 Je pense que dans votre conversation
00:40:26 avec Hervé Chandez, co-curateur de l'exhibition,
00:40:29 vous avez venu avec l'idée
00:40:32 d'adresser un espace de silence,
00:40:35 un espace rempli d'une certaine stillness.
00:40:38 Je pense aussi que Alev Ebouziassizbaï,
00:40:41 l'un des artistes de l'exhibition,
00:40:44 vous avez emprunté cette souffrance
00:40:47 ou la stillness dans vos œuvres,
00:40:50 dans votre céramique.
00:40:53 C'est une notion très commune
00:40:56 pour moi.
00:40:59 Pourquoi est-ce si important pour vous
00:41:02 d'adresser un espace de silence
00:41:05 et d'une certaine stillness ?
00:41:08 Est-ce trop bruyant ?
00:41:11 Je ne dirais pas que c'est important.
00:41:14 Bien sûr, j'aime bien une soirée de disco.
00:41:20 Je pense que c'est un sens de calme.
00:41:33 C'est un sens de question
00:41:36 de ce que cela permet.
00:41:39 C'est comme une pause,
00:41:42 un espace suspendu,
00:41:45 un endroit sans jugement, sans préjudice.
00:41:48 C'est un espace calme.
00:41:51 Ce qui permet c'est d'observer
00:41:54 ce qui est à l'extérieur de vous,
00:41:57 mais aussi ce qui est à l'intérieur de vous.
00:42:00 Je ne dis pas ça de manière psychoanalytique,
00:42:03 mais de se concentrer sur ce qui se trouve autour de vous
00:42:06 et de trouver une fréquence,
00:42:09 une réverberation, une résonance
00:42:12 qui soit un endroit commun.
00:42:15 L'idée de la stillness
00:42:18 est plus de faire des contacts.
00:42:21 Parce que, peu importe ce qu'on appelle le bruit
00:42:24 ou le son que nous entendons dans une ville,
00:42:27 ce sont des fréquences
00:42:30 qui nous viennent ou qui nous partagent.
00:42:33 Mais il y a toujours un espace.
00:42:36 Il y a toujours un espace.
00:42:39 Tant que nous sommes en air,
00:42:42 en lumière d'eau,
00:42:45 et que nous vivons dans la gravité,
00:42:48 il y a toujours un espace,
00:42:51 peu importe ce que nous pouvons imaginer.
00:42:54 Ce n'est pas complètement vrai.
00:42:57 Donc, pour permettre l'opportunité
00:43:00 d'obtenir un petit aperçu
00:43:03 d'un espace ouvert,
00:43:06 et c'est vraiment le seul exercice
00:43:09 dans cette notion de "quietude",
00:43:12 comme pratique,
00:43:15 comme façon de faire,
00:43:18 il faut faire des contacts.
00:43:22 Je suis d'accord.
00:43:25 Ce n'est pas une forme,
00:43:28 je ne veux pas dire que c'est l'esthétique,
00:43:31 parce que j'aime un bon son,
00:43:34 j'aime John Cage,
00:43:37 le musicien allemand,
00:43:40 en tout cas, cette idée du bruit
00:43:43 et ce que ça peut faire.
00:43:46 Donc, ce n'est pas donner une préférence à l'un ou à l'autre,
00:43:49 mais c'est donner la possibilité
00:43:52 d'une fréquence,
00:43:55 qui est à la fin du jour un mouvement.
00:43:58 Donc, c'est tout à fait
00:44:01 cette idée du mouvement du corps
00:44:04 dans la danse,
00:44:07 en fête, en fait,
00:44:10 pour fêter notre physicalité.
00:44:13 Donc, c'est ce que je veux dire.
00:44:16 Merci.
00:44:19 Et peut-être une dernière chose sur l'exhibition,
00:44:22 qui me fait aussi des émotions,
00:44:25 c'est que vous avez fait
00:44:28 un travail d'importance sur les sièges,
00:44:31 sur la posture de la position.
00:44:34 Nous parlions de
00:44:40 comment inhabiter un espace
00:44:43 qui est un espace naturel,
00:44:46 mais aussi un espace naturel
00:44:49 pour faire des contemplations.
00:44:52 Je pense que l'importance
00:44:55 des sièges dans l'exhibition
00:44:58 nous montre aussi
00:45:01 comment expérimenter
00:45:04 l'angle naturel du corps,
00:45:07 l'angle naturel du repos.
00:45:10 Je veux dire, la posture naturelle du corps
00:45:13 est aussi une posture naturelle
00:45:16 de l'angle de l'angle du regard.
00:45:19 Pourquoi les sièges ?
00:45:22 Je sais que c'est quelque chose
00:45:25 d'intéressant dans votre pratique,
00:45:28 et comme architecte,
00:45:31 pouvoir s'asseoir dans un espace
00:45:34 est une posture très forte.
00:45:37 Je suis complètement curieux
00:45:40 des sièges et du monde des sièges,
00:45:43 et du monde de la position,
00:45:46 de la position de la position,
00:45:49 parce que ce que j'ai découvert,
00:45:52 c'est que faire un siège
00:45:55 est très tendance,
00:45:58 parce que ce n'est pas seulement
00:46:01 de faire un siège pour s'asseoir,
00:46:04 mais aussi de faire un siège pour se déplacer.
00:46:07 Il y a un siège occasionnel,
00:46:10 un siège cérémonial,
00:46:13 un siège pour le mort,
00:46:16 un siège pour un roi,
00:46:19 un siège...
00:46:22 Donc, ce monde entier de la position,
00:46:25 et le fait que nous ne sommes pas
00:46:28 en position de se déplacer,
00:46:31 et le fait que nous ne sommes pas...
00:46:34 Prenons par exemple,
00:46:37 le horizon ou le niveau
00:46:40 où nous nous assissons est très différent
00:46:43 du reste de l'espace qui est ici.
00:46:46 Il y a quelque chose dans cette relation,
00:46:49 et c'est très granulaire,
00:46:52 cette notion de se placer.
00:46:55 Je l'appelle "se placer",
00:46:58 et pendant que vous parliez de cela,
00:47:01 mon esprit s'est déplacé dans ce...
00:47:04 Je ne sais pas si vous avez vu
00:47:07 les Ramsés dans le Temple du Soleil,
00:47:10 dans l'Abu Simbel,
00:47:13 et la façon dont les Égyptiens,
00:47:16 en retournant dans le temps,
00:47:19 comme un millénaire,
00:47:22 si vous regardez la posture des Ramsés,
00:47:25 il est assis dans une chaise,
00:47:28 en bois,
00:47:31 et bien sûr, il est le maître
00:47:34 d'une civilisation.
00:47:37 Et ce que j'ai ressenti dans cela,
00:47:40 c'est que le centre de la gravité
00:47:43 est transfert de son crânium
00:47:46 jusqu'à ses pieds,
00:47:49 et il y a un certain...
00:47:52 "poise",
00:47:55 il y a un certain "poise"
00:47:58 dans la façon dont la posture est prise,
00:48:01 et c'est affordé par l'interface
00:48:04 de la position de la posture.
00:48:07 Je trouvais cela intéressant.
00:48:10 Je ne savais pas que je ferais du jazz,
00:48:13 que je ferais ces choses,
00:48:16 mais pour moi, c'est comme une constance
00:48:19 de la posture,
00:48:22 comment quelque chose qui est ajusté
00:48:25 peut changer la façon dont vous le ressentez.
00:48:28 Donc c'est plus une pratique,
00:48:31 et j'aime l'idée de minutie,
00:48:34 comme un micro et un macro,
00:48:37 et de pouvoir bouger entre les micro,
00:48:40 comme zoomer dans et zoomer hors,
00:48:43 comme à la vitesse de la lumière,
00:48:46 et que la lumière est inclusée.
00:48:49 Si je peux développer une façon de bouger
00:48:52 qui accommode ces deux extrémités,
00:48:55 alors tout ce qui est dedans est capturé.
00:48:58 Donc c'est vraiment
00:49:01 de cette curiosité
00:49:04 de savoir
00:49:07 quel est le "poise",
00:49:10 la nature du "poise",
00:49:13 qui vient de cela.
00:49:16 Et c'est ce que vous voyez
00:49:19 dans le défilé.
00:49:22 Les poussées dans le défilé sont spectaculaires.
00:49:27 Je pense aux poussées
00:49:30 qui sont faites avec du silicot et du bambou.
00:49:33 Il y a l'idée
00:49:36 d'une économie de moyens,
00:49:39 ou d'un certain métis
00:49:42 qui est impliqué dans votre pratique architecturale et designelle.
00:49:45 Je le sens vraiment
00:49:48 dans ces poussées.
00:49:51 Est-ce que vous vous sentez proche de ces notions ?
00:49:54 Peut-être, je ne suis pas sûr.
00:50:00 Ce n'est pas...
00:50:03 Ça vient du fait que
00:50:06 j'ai ce mec incroyable
00:50:09 dans le studio,
00:50:12 qui est presque chamanique.
00:50:15 Je vois comment il bouge ses mains.
00:50:18 On a passé du temps
00:50:21 et j'ai dit "Qu'est-ce si... ?"
00:50:24 Je vais prendre l'extrême.
00:50:27 Je n'ai vraiment pas beaucoup.
00:50:30 Je n'ai que ce bambou
00:50:33 que je peux élever.
00:50:36 C'est une culture de sériculture.
00:50:39 Ça vient de...
00:50:42 Est-ce que je peux influencer la trajectoire d'une ville ?
00:50:45 J'ai entendu l'alarme.
00:50:48 Est-ce qu'on peut influencer la trajectoire d'une communauté,
00:50:51 d'une ville, d'une ville ou d'un village ?
00:50:54 Dans leur mouvement quotidien,
00:51:00 le bambou grosse en abondance,
00:51:03 juste à l'extérieur de leur maison.
00:51:06 Ils savent laver.
00:51:09 Ils ont 10 générations de sériculture.
00:51:12 Ils plantent le mulberry,
00:51:15 ils savent plouer le champ,
00:51:18 ce qui signifie les chèvres.
00:51:21 Il y a un univers entier
00:51:24 dans cette notion.
00:51:27 C'était vraiment le point de vue.
00:51:30 C'est un expériment,
00:51:33 une recherche d'une idée.
00:51:36 Que se passe-t-il si on pouvait faire quelque chose
00:51:39 qui est si fondamental,
00:51:42 mais en même temps très précis ?
00:51:45 Il y a une discipline.
00:51:48 Et comment on peut le transmettre
00:51:51 dans le paysage ?
00:51:54 C'est vraiment un exercice qui vient de ça.
00:51:57 Ce n'est pas un sujet mécanique,
00:52:00 ni de la main, ni de la suite.
00:52:03 C'est juste que ça a permis l'accessibilité
00:52:06 à un groupe plus grand
00:52:09 de personnes ou de communautés.
00:52:12 Et vraiment, cet exercice
00:52:15 est né de cette idée.
00:52:18 Et tout ce qu'on fait dans les studios,
00:52:21 comment on peut influencer la trajectoire
00:52:24 de ce genre de paysage ?
00:52:27 Quand ça peut se produire, comment ça peut se produire,
00:52:30 c'est secondaire.
00:52:33 Hassan Fathi,
00:52:36 c'est un architecte égyptien
00:52:39 qui a écrit de beaux livres
00:52:42 et qui a construit en Égypte.
00:52:45 Il a construit ce lieu qui a été fait
00:52:48 des murs noobs,
00:52:51 qui n'ont jamais habité.
00:52:54 Et juste à côté, ils ont construit des chalets suisses.
00:52:57 Je vous donne juste...
00:53:00 Et ce n'est pas nécessairement de prendre de l'un sur l'autre,
00:53:03 mais l'un est en recherche
00:53:06 de changer, d'influencer
00:53:09 la course de quelque chose
00:53:12 dans des manières
00:53:15 qui deviennent
00:53:18 un environnement qui est fait
00:53:21 d'un réseau de bien.
00:53:24 C'est un lieu de richesse et de croissance.
00:53:27 Bien sûr, c'est une idée,
00:53:30 et parfois, c'est toujours une idée.
00:53:33 Mais c'est vraiment la raison pour laquelle tout ce travail
00:53:36 est là, à l'échéance.
00:53:39 Je pense qu'il faut obéir au cloche.
00:53:42 Merci, Bijoy.
00:53:45 (Applaudissements)
00:53:48 Peut-être que j'ai mal écrit.
00:54:01 Je ne l'ai pas compris. Je suis architecte par profession.
00:54:04 Mais vous avez dit que vous différenciez
00:54:07 entre les bâtiments et l'espace.
00:54:10 Mais tous les architectes
00:54:13 ont des projets d'espace,
00:54:16 pas de boîtes.
00:54:19 Si vous regardez les principes
00:54:22 de la fonction suivante,
00:54:25 vous regardez la fonctionnalité
00:54:28 de l'établissement que vous voulez faire.
00:54:31 Vous voulez faire des projets,
00:54:34 et vous vous en occupez des espaces.
00:54:37 Un concert pour 1000 personnes
00:54:40 ou 200 personnes.
00:54:43 C'est l'espace qui vous dit ce qu'il faut faire.
00:54:46 Peut-être que j'ai mal compris.
00:54:49 Et je voulais mentionner Fati.
00:54:52 Il n'a pas étudié
00:54:55 le style de vie d'un pêche
00:54:58 en Égypte.
00:55:01 Il a construit un village vernacular
00:55:04 basé sur le vocabulaire des villages existants.
00:55:07 Des villages en eau.
00:55:10 Mais il a manqué la vie réelle
00:55:13 des pêcheurs.
00:55:16 Parce que les pêcheurs vivent
00:55:19 à côté de leurs animaux.
00:55:22 Ils ne veulent pas se déplacer
00:55:25 dans une communauté sans salle
00:55:28 pour prendre leurs chiens ou leurs animaux.
00:55:31 Il a donc manqué l'idée sociale
00:55:34 de la ville.
00:55:37 Et les pêcheurs ne sont pas allés
00:55:40 à la ville qu'il a construite.
00:55:43 Ils ont construit leur propre village.
00:55:46 C'était un erreur
00:55:49 d'un point de vue architectural.
00:55:52 Mais pour le design,
00:55:55 c'était une petite ville en Égypte.
00:55:58 Peut-être que c'est encore là.
00:56:01 Je voulais juste ajouter
00:56:04 à ce que dit Fatih.
00:56:07 Et son erreur.
00:56:10 Et si ils ont construit d'autres bâtiments,
00:56:13 c'est parce que le travail qu'il a fait est totalement redondant.
00:56:16 Mais en revenant à ma première question,
00:56:19 sur l'espace et l'architecture.
00:56:22 Je pense que chaque architecte responsable,
00:56:25 il y en a peut-être quelques-uns dans le public,
00:56:28 ils s'occupent de l'espace.
00:56:31 Et il n'y a pas de spirituality à ce sujet.
00:56:34 Même l'architecture est un espace.
00:56:37 Quand vous la voyez, c'est déjà vu.
00:56:40 Les architectes veulent faire une sorte de découverte,
00:56:43 un déploiement, quelque chose dont ils ne sont pas au courant.
00:56:46 Ils vont à un bâtiment,
00:56:49 ils ne savent pas ce qu'ils se confrontent avec.
00:56:52 Mais quand ils le voient, c'est déjà vu.
00:56:55 Alors, pourquoi pas? Merci.
00:56:58 Je pense que les deux questions sont précises d'une manière.
00:57:08 Si je réponds au premier aspect du déploiement,
00:57:14 je pense que nous avons parlé.
00:57:23 Je vais utiliser le vin, et vous pouvez m'excuser pour cela,
00:57:26 sans romantisme ou spirituality.
00:57:29 C'est le programme qui n'est pas écrit,
00:57:33 qui n'est pas parlé.
00:57:36 C'est l'inspiration de l'unprononcé.
00:57:39 C'est là que se trouve le programme.
00:57:42 Pourquoi passer cette énergie,
00:57:46 pourquoi construire ce truc
00:57:51 pour stocker des bottes de vin,
00:57:54 ou des casques?
00:57:57 Parce que je pense que ce que nous faisons en tant qu'architectes,
00:58:05 spatialement,
00:58:07 pour moi, le space est à l'intérieur du boîtier.
00:58:10 C'est le space qui doit être influencé.
00:58:14 Tout ce qui se fait autour de ça,
00:58:17 de la même manière que vous cultivez le champ,
00:58:20 la même manière que vous prenez la graine,
00:58:23 et ainsi de suite,
00:58:26 c'est de venir jusqu'à ce moment singulier,
00:58:29 à ce moment où
00:58:32 l'air est le design,
00:58:35 le design de l'air est alcoolique,
00:58:38 et non acide,
00:58:41 ce qui donne de la valeur
00:58:44 au développement du vin
00:58:47 qui se trouve dans cette bouteille.
00:58:50 Pour moi, c'est le programme.
00:58:53 Tout ceci, c'est ce que nous faisons,
00:58:56 et pour moi, c'est une technique,
00:58:59 un entraînement et une pédagogie.
00:59:02 Mais il y a un aspect inécrit
00:59:05 qui est ce que chacun d'entre nous doit faire
00:59:08 pour nous-mêmes,
00:59:11 pour trouver ce qui peut être.
00:59:14 Pour moi, c'est ce qu'on appelle le "espace".
00:59:17 C'est un espace interne,
00:59:20 qui va jusqu'au fond.
00:59:23 Si c'est un hall concert,
00:59:26 et que vous appréciez cette idée,
00:59:29 et peut-être que c'est le goût du hall concert,
00:59:32 et pas...
00:59:35 Je fais ça pendant que je parle,
00:59:38 c'est que le fait que c'est construit
00:59:41 par des bâtiments,
00:59:44 et qu'il y a un sentiment de goût
00:59:47 qui crée un nuance
00:59:50 au son que vous entendez.
00:59:53 Je ne suis pas intéressé à répondre au son
00:59:56 dans un hall concert.
00:59:59 Il y a d'autres aspects à recevoir.
01:00:02 C'est ce que je comprends
01:00:05 comme un constructe spatiale.
01:00:08 Pardonnez-moi de ne pas l'articuler,
01:00:11 mais je fais tout mon possible
01:00:14 pour parler de cette idée
01:00:17 de ce que c'est que cette compréhension
01:00:20 de faire de l'espace.
01:00:23 Parce qu'à ce moment-là,
01:00:26 il y a une autre découverte.
01:00:29 On peut entendre Mahler, Beethoven,
01:00:32 ou d'autres musiques,
01:00:35 et pas seulement le son.
01:00:38 C'est une découverte.
01:00:41 Mon intérêt dans l'architecture
01:00:44 est d'enlever cette possibilité,
01:00:47 qu'elle arrive ou non,
01:00:50 mais de bouger vers cette idée.
01:00:53 En ce qui concerne Hassan Fathi,
01:00:56 c'est un point valable,
01:00:59 d'une certaine manière.
01:01:02 Personnellement, je pense que
01:01:05 le plus grand aspect
01:01:08 ou non, je vais prendre celui-là.
01:01:11 Le plus ardent aspect
01:01:14 de ce que nous faisons,
01:01:17 c'est comment nous répondons
01:01:20 à une aspiration,
01:01:23 une aspiration évolutionnaire
01:01:26 qui est en mouvement.
01:01:29 Ce n'est pas facile.
01:01:32 Il y a une vérité sur les animaux,
01:01:35 etc.
01:01:38 Je ne pense pas que ça vienne
01:01:41 de cette idée.
01:01:44 Quand je pense à Corbusier
01:01:47 et à ce qu'il a fait en Inde,
01:01:50 et à la trajectoire,
01:01:53 et à la façon dont il a construit
01:01:56 cette société,
01:01:59 je ne suis pas en train de faire
01:02:02 de la bonne ou de la mauvaise.
01:02:05 C'est devenu une chose d'aspiration.
01:02:08 Les agriculteurs,
01:02:11 et la plupart de l'Inde,
01:02:14 sont encore agrariens.
01:02:17 Ils vivent dans des structures
01:02:20 de colombe et de bois
01:02:23 et préfèrent vivre dans ça.
01:02:26 Je peux vous raconter une petite histoire
01:02:29 que j'ai eu l'occasion de vivre.
01:02:32 Je parle d'une période
01:02:35 de 13 ou 14 ans
01:02:38 où on a vu ce genre d'architecture
01:02:41 et ce genre de bâtiments.
01:02:44 On a discuté de goût,
01:02:47 d'esthétique, de préférences.
01:02:50 C'était intéressant.
01:02:53 Un des travailleurs du studio
01:02:56 était dans un paysage rural.
01:02:59 Un jour, je l'ai découvert
01:03:02 qui avait commis un suicide.
01:03:05 On a donc dû aller à son funérail.
01:03:08 Je suis allé voir son maison.
01:03:11 Il y avait 8 personnes.
01:03:14 C'était un jour très froid,
01:03:17 et le toit était assez simple.
01:03:20 C'était un toit en tiles.
01:03:23 Il y avait un patio,
01:03:26 et derrière, il y avait des gens qui mouraient.
01:03:29 On s'est assis dehors,
01:03:32 car il n'y avait pas assez de place
01:03:35 pour aller à l'intérieur.
01:03:38 On s'est assis pendant un temps.
01:03:41 Il y avait un vent fort.
01:03:44 Je me souviens que c'était si fragile.
01:03:47 Tout ce qui était autour était si fragile.
01:03:50 C'était ce moment,
01:03:53 et mon couteau se retrouve.
01:03:56 Tout faisait sens.
01:03:59 De ce moment à l'autre,
01:04:02 si j'étais dans les mêmes chaussures,
01:04:05 je ferais exactement ce que je ressentais dans le paysage.
01:04:08 C'est cette idée d'aspiration
01:04:11 qui est basée sur l'expérience.
01:04:14 Le paysage est très impardonnable.
01:04:17 On le sait, dans tout paysage,
01:04:20 en France, en Japonie, partout.
01:04:23 Comment accompagner cette notion
01:04:26 d'un territoire,
01:04:29 d'un paysage, d'une topographie,
01:04:32 dans un système
01:04:35 de construction,
01:04:38 d'architecture, c'est ce que nous faisons.
01:04:41 C'est notre pédagogie.
01:04:44 Mais en quelque sorte,
01:04:47 être capable d'être inclusif.
01:04:50 C'est vraiment la recherche.
01:04:53 Je suis intéressé...
01:04:56 Une partie de l'exercice
01:04:59 ici à la Fondation Cartier
01:05:02 est de faire un bâtiment,
01:05:05 ou de faire un projet,
01:05:08 et je parle des aborigénaux,
01:05:11 les premiers aborigénaux,
01:05:14 en utilisant exactement le même DNA.
01:05:17 Et de le faire
01:05:20 de façon inreconnaissable
01:05:23 à eux, dans leur expérience,
01:05:26 ils le savent,
01:05:29 mais la trajectoire de l'aspiration a changé.
01:05:32 C'est pas quelque chose qu'ils veulent laisser tomber,
01:05:35 parce que c'est pas en concrete et en bois.
01:05:38 C'est un expériment spatial.
01:05:41 C'est ce que je veux dire par faire de l'espace
01:05:44 et cette notion d'aspiration.
01:05:47 La conversation est sur comment trouver
01:05:50 une porte vers une aspiration
01:05:53 qui est en mouvement constante.
01:05:56 Pourquoi aller si loin?
01:05:59 On vient de la Palais Royal,
01:06:02 et on a passé par là,
01:06:05 et on a vu ces bâtiments sur la rue.
01:06:08 Et si on pense à des gens qui sont déplacés,
01:06:11 qu'est-ce qu'ils veulent en faire?
01:06:14 Le plus sûr, qui n'est pas de l'eau,
01:06:17 ni de la pluie, ni d'air,
01:06:20 et c'est super confortable.
01:06:23 C'est très nuanceux.
01:06:26 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:06:29 et on peut se sentir bien.
01:06:32 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:06:35 et on peut se sentir bien.
01:06:38 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:06:41 et on peut se sentir bien.
01:06:44 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:06:47 et on peut se sentir bien.
01:06:50 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:06:53 et on peut se sentir bien.
01:06:56 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:06:59 et on peut se sentir bien.
01:07:02 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:05 et on peut se sentir bien.
01:07:08 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:11 et on peut se sentir bien.
01:07:14 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:17 et on peut se sentir bien.
01:07:20 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:23 et on peut se sentir bien.
01:07:26 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:29 et on peut se sentir bien.
01:07:32 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:35 et on peut se sentir bien.
01:07:38 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:41 et on peut se sentir bien.
01:07:44 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:47 et on peut se sentir bien.
01:07:50 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:53 et on peut se sentir bien.
01:07:56 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:07:59 et on peut se sentir bien.
01:08:02 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:05 et on peut se sentir bien.
01:08:08 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:11 et on peut se sentir bien.
01:08:14 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:17 et on peut se sentir bien.
01:08:20 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:23 et on peut se sentir bien.
01:08:26 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:29 et on peut se sentir bien.
01:08:32 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:35 et on peut se sentir bien.
01:08:38 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:41 et on peut se sentir bien.
01:08:44 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:47 et on peut se sentir bien.
01:08:50 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:53 et on peut se sentir bien.
01:08:56 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:08:59 et on peut se sentir bien.
01:09:02 C'est un espace où on peut se sentir bien,
01:09:05 et on peut se sentir bien.
01:09:08 Je ne parle pas de modernité,
01:09:11 mais de modernisme.
01:09:14 C'est quelque chose qui est
01:09:17 prévalent dans notre pédagogie d'architecture.
01:09:20 C'est comme ça.
01:09:23 Cette notion d'une ligne propre
01:09:26 vient d'une...
01:09:29 Parce que la façon dont
01:09:32 l'architecture est faite,
01:09:35 c'est la même chose chez moi et dans mon pays.
01:09:38 C'est fait par des machines.
01:09:41 Les choses sont coupées.
01:09:44 Et ces machines doivent prendre
01:09:47 une certaine trajectoire.
01:09:50 C'est seulement maintenant que ça m'est arrivé.
01:09:53 Il y a des coins.
01:09:56 Si j'ai intérêt à cette notion
01:09:59 de ce qui est embodié,
01:10:02 de la motion que nous prenons...
01:10:05 Si vous me demandiez si j'avais
01:10:08 à parler de ça il y a cinq ans,
01:10:11 ou même il y a quelques années,
01:10:14 c'est que nous habitons souvent
01:10:17 dans un espace coupé par une couteau.
01:10:20 Et la dernière trace
01:10:23 de ce coin est une machine.
01:10:26 C'est assez...
01:10:29 physique.
01:10:32 Je ne veux pas dire que c'est agressif,
01:10:35 mais c'est juste la fonction
01:10:38 de la couteau.
01:10:41 C'est ce qui va se faire.
01:10:44 Ça m'a fait penser à cette notion
01:10:47 d'un coin,
01:10:50 d'une ligne propre.
01:10:53 Ce n'est pas la raison pour laquelle
01:10:56 je suis dans cet espace.
01:10:59 J'ai donc commencé à me demander
01:11:02 si il y avait une façon
01:11:05 de...
01:11:08 de nager cette couteau
01:11:11 de façon à ce qu'elle ait
01:11:14 moins d'expression
01:11:17 ou d'expérience.
01:11:20 C'est un aspect
01:11:23 de la ligne propre
01:11:26 et de la ligne non-propre.
01:11:29 Je ne sais pas si j'ai répondu à cette question.
01:11:32 Mais j'ai été intéressé par cette notion
01:11:35 des coins, des lignes,
01:11:38 et de ce qu'elles signifient et évoquent.
01:11:41 Et en réponse aux objets
01:11:44 et aux choses amusantes,
01:11:47 les oiseaux, les animaux,
01:11:50 les rochers...
01:11:53 J'ai parlé de ce dialogue
01:11:56 avec un mason de pierre.
01:11:59 Il est parti en avril dernier.
01:12:02 J'ai été là-bas en Paris.
01:12:05 J'ai connu lui.
01:12:08 Il avait 14 ans
01:12:11 quand il a commencé à couper des pierres.
01:12:14 Il avait déjà coupé des pierres
01:12:17 avant de commencer.
01:12:20 Ils avaient un certain sens,
01:12:23 un certain mouvement.
01:12:26 Je ne parle pas d'un mouvement physique,
01:12:29 mais d'un mouvement interne,
01:12:32 exprimé à l'extérieur.
01:12:35 Je me souviens
01:12:38 quand je n'avais pas de travail,
01:12:41 je suis allé au pays,
01:12:44 avec un homme de 27 ans,
01:12:47 et on marchait sur le paysage.
01:12:50 Il me montrait des pierres
01:12:53 et me disait que je pouvais les couper.
01:12:56 Il me disait que quand on regarde une pierre,
01:12:59 elle a quelque chose à offrir
01:13:02 à soi-même, à soi-même.
01:13:05 Et il me demandait
01:13:08 ce que je devais offrir à la pierre.
01:13:11 C'est intéressant,
01:13:14 ce n'est plus une pierre,
01:13:17 ce n'est plus une pierre.
01:13:20 C'est une conversation qui s'est déroulée
01:13:23 sur les choses que nous voyions dans le paysage.
01:13:26 Il faisait des dessins,
01:13:29 ou je faisais quelque chose.
01:13:32 Parfois, ce sont des petits jouets
01:13:35 en paquets,
01:13:38 et on les changeait.
01:13:41 Il y a une encyclopédie
01:13:44 de marques sur la pierre,
01:13:47 de la façon dont elles ont été coupées,
01:13:50 parfois sans fin, parfois complètement.
01:13:53 L'exercice n'était pas
01:13:56 des lignes courtes,
01:13:59 ou des lignes courtes,
01:14:02 mais plutôt un regard
01:14:05 vers le paysage.
01:14:08 Et en utilisant
01:14:11 ces choses qui ont été faites
01:14:14 comme langue,
01:14:17 comme façon de transmettre et de communiquer.
01:14:20 Pour moi, ils sont roulés
01:14:23 dans cette idée de langue et de histoires
01:14:26 sur les endroits, les espaces,
01:14:29 les territoires, les paysages.
01:14:32 C'est vraiment plus que ça,
01:14:35 que de les penser comme des lignes,
01:14:38 ou des courbes, etc.
01:14:41 Pour moi, je ne regarde pas l'architecture
01:14:44 ni les façons de les faire.
01:14:47 Par exemple, le pavillon que vous voyez,
01:14:50 si vous le regardez,
01:14:53 il est plus
01:14:56 en forme de refractoir,
01:14:59 c'est un coup de diamant.
01:15:02 Il y a un nom pour ce coup de diamant,
01:15:05 je ne me souviens pas du nom actuellement.
01:15:08 Mais c'était intéressant,
01:15:11 si vous regardez attentivement,
01:15:14 chaque bambou,
01:15:17 les angles ont été enlevés,
01:15:20 chaque angle a été enlevé.
01:15:23 Le seul but,
01:15:26 c'est de ne pas le sander,
01:15:29 car il a besoin de le faire,
01:15:32 mais si je prends un micron
01:15:35 de l'angle sur une distance,
01:15:38 et sur l'espace entier,
01:15:41 vous avez une expérience
01:15:44 d'un autre genre de lumière.
01:15:47 Ce ne sont pas vraiment des lignes.
01:15:50 C'est un peu comme ça.
01:15:53 C'est un peu comme ça.
01:15:56 C'est un peu comme ça.
01:15:59 C'est un peu comme ça.
01:16:02 C'est un peu comme ça.
01:16:05 C'est un peu comme ça.
01:16:08 C'est un peu comme ça.
01:16:11 C'est un peu comme ça.
01:16:14 C'est un peu comme ça.
01:16:17 C'est un peu comme ça.
01:16:20 C'est un peu comme ça.
01:16:23 C'est un peu comme ça.
01:16:26 C'est un peu comme ça.
01:16:29 C'est un peu comme ça.
01:16:32 C'est un peu comme ça.
01:16:35 C'est un peu comme ça.
01:16:38 C'est un peu comme ça.
01:16:41 C'est un peu comme ça.
01:16:44 C'est un peu comme ça.
01:16:47 C'est un peu comme ça.
01:16:50 C'est un peu comme ça.
01:16:53 C'est un peu comme ça.
01:16:56 C'est un peu comme ça.
01:16:59 C'est un peu comme ça.
01:17:02 C'est un peu comme ça.
01:17:05 C'est un peu comme ça.
01:17:08 C'est un peu comme ça.
01:17:11 C'est un peu comme ça.
01:17:14 C'est un peu comme ça.
01:17:17 C'est un peu comme ça.
01:17:20 C'est un peu comme ça.
01:17:23 C'est un peu comme ça.
01:17:26 C'est un peu comme ça.
01:17:29 C'est un peu comme ça.
01:17:32 C'est un peu comme ça.
01:17:35 C'est un peu comme ça.
01:17:38 C'est un peu comme ça.
01:17:41 C'est un peu comme ça.
01:17:44 C'est un peu comme ça.
01:17:47 C'est un peu comme ça.
01:17:50 C'est un peu comme ça.
01:17:53 C'est un peu comme ça.
01:17:56 C'est un peu comme ça.
01:17:59 C'est un peu comme ça.
01:18:02 C'est un peu comme ça.
01:18:05 C'est un peu comme ça.
01:18:08 C'est un peu comme ça.
01:18:11 C'est un peu comme ça.
01:18:14 C'est un peu comme ça.
01:18:17 C'est un peu comme ça.
01:18:20 C'est un peu comme ça.
01:18:23 C'est un peu comme ça.
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01:18:29 C'est un peu comme ça.
01:18:32 C'est un peu comme ça.
01:18:35 C'est un peu comme ça.
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01:18:41 C'est un peu comme ça.
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01:21:50 C'est un peu comme ça.
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01:21:56 C'est un peu comme ça.
01:21:59 C'est un peu comme ça.
01:22:02 C'est un peu comme ça.
01:22:05 C'est un peu comme ça.
01:22:08 C'est un peu comme ça.
01:22:11 C'est un peu comme ça.
01:22:14 C'est un peu comme ça.
01:22:17 C'est un peu comme ça.
01:22:20 C'est un peu comme ça.
01:22:23 C'est un peu comme ça.
01:22:26 C'est un peu comme ça.
01:22:29 C'est un peu comme ça.
01:22:32 C'est un peu comme ça.
01:22:35 Je ne pense pas que quelque chose soit perdu.
01:22:38 Si vous voulez que quelque chose soit perdu, c'est ce que vous avez perdu.
01:22:41 Sinon, c'est là.
01:22:45 (Applaudissements)
01:22:48 (...)
01:22:51 (...)

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