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00:00 [Générique]
00:04 Un mois dans les médias, troisième partie.
00:07 Pépian Cthulhudi et Marie-Laure Grisson restent avec moi en plateau.
00:10 On va parler de journalisme, de la télévision locale jusqu'au grand reportage.
00:16 Vous allez voir ça dans quelques instants, juste après cette info dans le rétro.
00:20 Troisième partie.
00:22 [Générique]
00:27 C'est une petite révolution pour toutes les femmes qui travaillent à la mairie de Chinon.
00:32 Depuis le début de l'année, elles peuvent désormais bénéficier d'un congé menstruel.
00:36 13 jours maximum par an qu'elles peuvent prendre lorsqu'elles ont des règles douloureuses et incapacitantes.
00:42 Plusieurs données s'entrechoquent pour décider de l'avenir du collège Rabelais de Blois.
00:46 Une mixité sociale qui n'existe plus, une démographie pour les années 2025-2030 qui chute.
00:53 Un temps évoqué, la fermeture de l'établissement à la rentrée 2025 n'aura pas lieu.
00:58 Des individus cagoulés sur un scooter ont tiré au moins une dizaine de coups de feu sur deux hommes d'une vingtaine d'années.
01:03 Le pronostic vital des victimes n'est pas engagé, mais les auteurs des faits sont actuellement en fuite.
01:08 Tours est mobilisé aujourd'hui.
01:10 Ce matin, 800 personnes ont manifesté selon la CGT, un peu moins de 600 selon la police,
01:15 pour défendre les agents de la fonction publique.
01:17 Kévin Gardien, bravo, félicitations.
01:20 Une consécration.
01:22 Kévin Gardien, chef de l'auberge du XIIe siècle à Sachet,
01:25 décroche sa première étoile rouge, emblématique du guide Michelin.
01:28 C'est beaucoup d'émotion, beaucoup de remerciements pour le guide Michelin.
01:31 Deux ans, trois ans qu'on travaille, pas exclusivement pour le Michelin,
01:35 mais pour nos clients, pour leur faire plaisir.
01:38 Enfin, la pharmacie des Ermites a trouvé son successeur après quatre ans de mise en vente,
01:43 synonyme donc du maintien du commerce dans le village.
01:46 Prix de départ 350 000 euros, abaissé au fil des années pour arriver à l'euro symbolique
01:52 en échange du fonds de commerce.
01:53 Dernière ligne droite pour Delphine Chéniaud avant son départ pour la conquête de l'Everest.
01:58 L'an dernier, elle atteignait l'un des sommets les plus hauts du monde,
02:02 le Pic Lénine, à 7 134 mètres d'altitude.
02:06 Je vous promettais des témoignages, je vous propose d'écouter ceux de Théodore Deckeros et Sarah Gros.
02:13 Tous les deux sont passés par la rédaction de TV Tour Val-de-Loire pendant un an
02:17 en tant que journalistes en alternance en lien avec l'école de journalisme de Tour.
02:21 Un an de terrain en Indre-et-Loire et en Loire-et-Cher et maintenant,
02:24 c'est en Arménie que l'on retrouve nos deux journalistes.
02:27 Vous allez voir, ils vont revenir rapidement dans cette vidéo sur l'après TV Tour.
02:32 – Donc moi, je suis de la promo 2021-2022 en alternance à TV Tour.
02:37 À l'issue de cette alternance, je suis parti directement en Papouasie,
02:41 pendant 3 mois pour suivre une mission humanitaire pour le Figaro.
02:46 J'ai fait d'autres reportages aussi pour Libération et d'autres magazines.
02:51 Et ensuite, pendant toute cette année, j'étais en indépendant.
02:54 Je suis allé en Ukraine et ensuite, je suis allé au Liberia avec Sarah.
03:01 – Et donc, là, ça commence pour moi.
03:04 Donc c'était en septembre et ça a été mon premier terrain à l'étranger.
03:09 On est parti aux Libériens en Afrique pendant 3 semaines,
03:12 faire une série de reportages télé pour TV5MONDE.
03:15 – Dans ce lieu que l'on appelle "ghetto", la drogue est consommée du matin au soir.
03:22 Il en existe plus de 2000 aux Libériens.
03:26 – Et puis après, en décembre, on est reparti en Afrique, au Cap-Vert cette fois.
03:31 C'était beaucoup plus tranquille.
03:32 Et là, on a fait un reportage pour Arte sur la musique traditionnelle capverdienne,
03:38 La Morna.
03:39 – Moi, à l'issue de TéléTour, je suis parti en Papouasie 2 mois.
03:42 Et Sarah, à l'issue de TéléTour, elle est partie aussi directement au Liberia avec moi.
03:46 Et là, on a bossé sur des sujets tout de suite qui nous changeaient pas mal de la locale.
03:56 Mais voilà, on a bossé sur les crimes de guerre, impunies de la guerre civile libérienne,
04:01 du trafic de viande de brousse dans la jungle de Gola.
04:05 On a bossé sur les mines de diamants artisanales illégales aussi.
04:09 – Sur beaucoup de sujets assez sensibles, les viols aussi.
04:12 Ça, on ne l'a pas sorti, mais c'est un sujet assez dur.
04:17 Et voilà, donc le Liberia, ça a été un premier terrain, on va dire,
04:21 pour ma part en tout cas, c'était vraiment le premier terrain en zone sensible
04:24 et avec des sujets quand même assez forts à traiter.
04:29 – Voilà, merci à eux.
04:30 Marie-Laure Hamot, peut-être, qu'est-ce que ça vous inspire de voir ces jeunes journalistes ?
04:33 – Je trouve que c'est extraordinaire parce que voilà, ils sortent de là.
04:38 Comme quoi, ils ont été bien formés quand même.
04:41 Et en partant comme ça, de façon indépendante, sur des terrains difficiles et dangereux, chapeau.
04:49 – Et puis on a un commentaire ?
04:50 – Aussi jeunes, si c'est les risques, aller en Libéria, dans des zones un peu sensibles.
04:54 – En Ukraine, tout ça.
04:55 – Il faut avoir envie.
04:56 – Je pense que l'envie, il n'en manque pas.
04:58 – Oui, oui, oui.
04:58 – Exactement.
05:00 Mais ce qui est intéressant, peut-être, c'est de voir que ça explique que le journalisme s'apprend,
05:06 alors peut s'apprendre au national, mais s'apprend au local.
05:08 Et une fois qu'on l'apprend, on peut l'appliquer à quel que soit le terrain en fait.
05:13 – Il ne faut pas s'imaginer parce qu'on a fait une alternance dans un média local
05:17 qu'on ne peut pas faire autre chose.
05:20 Et au contraire, je pense que d'être dans une rédaction ou de proximité pour la formation,
05:27 c'est formidable parce qu'on est sans doute plus attentifs, plus cocounés,
05:32 on vous apprend plus que d'être noyé au milieu d'une trentaine, quarantaine de journalistes.
05:39 – Et donc on peut avoir confiance dans ce qu'on fait et partir sur des terrains un peu compliqués.
05:43 C'est un peu ce que nous dit Paul Boyer, un autre témoignage que je voudrais vous faire découvrir.
05:47 Paul Boyer était alternant lui aussi, avant Théodore et avant Sarah.
05:50 Il devait être présent parmi nous, mais il est devenu un baroudeur de l'info
05:54 et les préparatifs d'une prochaine mission l'ont retenu à Paris.
05:58 Mais on s'est entretenu avec lui quand même, juste avant l'émission.
06:03 Bonjour Paul.
06:05 – Bonjour Mickaël.
06:06 – Allez, tu devais être avec nous, mais tu as un reportage en préparation.
06:09 Là, on est en communication depuis Paris et tu es de retour du Panama,
06:15 c'est ce que tu me disais il y a quelques minutes, depuis une quinzaine de jours.
06:20 Parce que tu t'es spécialisé un peu dans ce grand reportage à travers le monde.
06:25 Mais avant cela, tu as passé, comme je le disais tout à l'heure,
06:28 quelques mois chez nous en tant qu'alternant.
06:30 En 2020 et 2021, tu passais ton Master 2 dans la rédaction.
06:36 C'était un moment où tu mettais en application ce que tu apprenais à l'école de journalisme,
06:41 c'était les bases du journalisme que tu apprenais auprès de nous ?
06:44 – Complètement, c'était les bases et des bases qui m'ont servi depuis trois ans.
06:49 Tu parlais des reportages à l'étranger,
06:51 je travaille notamment pour la télévision Arte et TV5Monde.
06:55 Sans ce passage à TVTour, je n'aurais jamais su ni filmer, ni monter,
06:59 ni même réaliser des reportages et des interviews.
07:03 Donc oui, j'ai beaucoup appris ici.
07:06 – Tu avais des sujets de prédilection déjà à l'époque.
07:08 Alors le grand reportage en Touraine, c'est un peu compliqué.
07:12 – Non, mais après, comme tu le sais, j'avais beaucoup les sujets
07:15 qui touchent au monde du handicap.
07:16 J'avais fait plusieurs PAD sur ça, mais sinon, globalement,
07:20 tous les sujets liés à la santé, les sujets de société,
07:23 même parfois sportifs.
07:24 Donc non, j'ai fait un peu de tout à TVTour.
07:27 – Ouais, la polyvalence, c'est un peu le maître mot ici.
07:30 Après ton master, donc, tu pars respirer le grand air du large,
07:34 puisque tu traverses l'Atlantique, pour aller en Haïti pour un reportage
07:38 qui a été publié, je crois, dans "Ouest France" et "Libération".
07:41 Pourquoi cette destination à l'époque ?
07:43 – Tout d'abord parce qu'il n'y avait aucun journaliste français sur place.
07:46 Donc en tant que jeune pigiste, on voulait un petit peu se démarquer.
07:50 J'ai fait le choix d'y aller avec un collègue
07:52 qui est aussi passé par TVTour, Rémi Carton.
07:55 Et ça s'est révélé être une superbe expérience,
07:57 parce qu'on a vendu des reportages en presse écrite,
08:00 mais aussi notre premier grand reportage pour la radio-télévision suisse.
08:05 Donc c'était vraiment super.
08:07 – Et après, tu t'es orienté vers un autre continent, l'Afrique.
08:11 Alors pareil, pourquoi ce continent ?
08:14 – Toujours dans la même idée, c'est des pays sous couvert
08:18 où il y a peu de traitement médiatique français.
08:22 Donc en allant sur place, on évitait toute concurrence.
08:25 Et ce qu'on aimait beaucoup avec Rémi, c'était travailler les sujets en amont,
08:28 puis les proposer.
08:30 Donc au début, on n'était pas du tout spécialistes de l'Afrique,
08:33 mais de fil en aiguille, on y allait, je crois, 5-6 fois depuis 3 ans.
08:37 – Alors tu disais préparer les sujets en amont,
08:40 avant de partir faire un grand reportage,
08:41 vous immergez dans un pays pendant plusieurs semaines.
08:45 Le gros du travail, il est en amont, il est dans la préparation,
08:48 dans le repérage, tant qu'on peut, à distance
08:51 de ce qu'il est possible de faire sur place.
08:54 – Tout à fait, et ce travail à distance se fait jamais seul.
08:57 On bosse, on essaie de travailler avec des journalistes sur place
09:00 pour qu'ils nous donnent un peu le pouls de leur société,
09:02 de savoir ce qui est possible de réaliser ou non.
09:05 Et dès que tous les feux sont verts et qu'on a vendu nos sujets,
09:07 on y va pour les réaliser, ouais.
09:09 – Alors quel type d'histoire, parce que j'ai lu que tu aimes,
09:12 c'est ce qui te motive, c'est raconter des histoires,
09:15 des histoires qui sont universelles à partir de ces exemples particuliers.
09:18 Quel est le type d'histoire que tu apprécies raconter dans tes reportages ?
09:24 – C'est des histoires qui peuvent aussi toucher les spectateurs
09:28 et les téléspectateurs français.
09:29 Là, j'ai un reportage qui me vient en tête, c'était au Sierra Leone il y a 2 ans.
09:34 J'ai suivi avec Rémi pendant 4 jours
09:36 une équipe de footballeurs amputés de guerre.
09:39 Il y a eu un violent conflit au Sierra Leone.
09:42 Et donc c'est des histoires qui mêlent un côté humain,
09:45 mais aussi parfois un côté sportif ou sociétal.
09:48 – Un mot, je reviens un peu sur les coulisses,
09:52 non pas de la préparation du Fonds,
09:54 non pas de la préparation éditoriale, mais plutôt économique.
09:57 Quand on part faire du grand reportage, on part sans filet en fait.
10:01 L'idée au début, c'était de partir, de trouver des angles,
10:05 de faire des reportages les plus forts possibles
10:07 pour trouver à les vendre derrière.
10:10 – Alors oui, nous on est toujours parti en ayant vendu
10:12 quand même 2, 3 reportages en amont.
10:17 Après c'est sûr qu'on a mis un peu de nos propres économies,
10:19 mais aujourd'hui en fait on arrive à trouver un schéma économique
10:21 où on se fait presque rembourser la totalité des frais.
10:25 Donc les avions, les hôtels, les dépenses de repas.
10:28 Mais au début, oui, on a mis un peu de nos propres sous.
10:32 – Du grand reportage que tu pratiques au quotidien,
10:35 au journalisme local que tu as pratiqué aussi chez nous,
10:39 puis aussi à l'école de journalisme de Tours,
10:42 quels sont les points communs entre ces deux types de journalisme ?
10:45 Est-ce que c'est le journalisme ou c'est des journalistes ?
10:50 – Moi je pense qu'il y a un journalisme,
10:53 que ce soit à l'étranger ou en France,
10:54 parfois on n'a pas beaucoup de temps pour réaliser un sujet.
10:58 Il faut s'adapter aux gens qu'on a en face de nous.
11:00 Mais moi je pense que, enfin, je réalise mes reportages à l'étranger
11:03 de la même manière que je les réalise en France en fait.
11:06 Je ne fais aucune différence entre chez nous et ailleurs.
11:10 Donc j'y mets la même passion, on va dire.
11:12 – Bon, ben merci beaucoup Paul.
11:15 Et puis passe le bonjour à Rémi Carton,
11:18 que tu as cité à plusieurs reprises et qui était passé,
11:22 comme tu le rappelais, dans notre rédaction.
11:25 Merci Paul et puis bon vent pour la suite.
11:27 – Merci à toi.
11:29 – À ce que nous démontre Paul.
11:31 – Chapeau, chapeau, vraiment chapeau.
11:33 – Il est bluffant.
11:34 – Il est bluffant, il a vraiment la passion chevillée au corps
11:38 parce que ce n'est pas facile, c'est prendre des risques,
11:41 on n'a pas le confort d'une rédaction
11:42 qui fait qu'il arrive quoi que ce soit financièrement.
11:46 Il part un peu comme ça à l'aventure sans savoir
11:49 s'il va rentrer ou pas dans ses frais.
11:51 Parce que pour lui ce qui est le plus fort c'est d'informer,
11:53 c'est d'aller voir sur place.
11:55 Mais ce qui est bien aussi, c'est que cette notion du reportage,
11:59 pour lui ce n'est pas forcément d'aller à l'autre bout du monde.
12:02 Il dit que le grand reportage ça peut être aussi au coin de la rue.
12:05 Ce qu'il a pratiqué notamment en étant à TV Tour.
12:09 – Et notamment dans les quartiers où il est allé pour faire les reportages.
12:12 – Bien sûr, moi je vois un peu l'engagement, l'humanisme
12:15 dans tous les sujets là en fait traités,
12:17 c'est vraiment être proche de l'humain,
12:19 il y a un sens vraiment d'engagement qui se réflète dans les reportages
12:23 et puis dans aussi leur parcours et ça c'est intéressant.
12:27 – Un peu d'humanité donc dans le journalisme qu'on essaye de donner
12:29 et ce que eux donnent en tout cas tous les jours.
12:32 Je vous remercie infiniment Pépé Langtoufdi et Marie-Laure Ougry
12:35 d'avoir participé à cette émission spéciale d'un mois dans les médias.
12:38 Merci à Aurélie Rousseau et à Hervé Gauthier d'avoir été en plateau aussi
12:44 tout à l'heure et surtout un grand merci à vous derrière votre écran
12:47 de nous avoir suivis.
12:48 On se retrouve fin avril pour un nouveau numéro d'un mois dans les médias.
12:52 À bientôt.
12:53 [Musique]

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