• il y a 8 mois
Table ronde :
Marion Caillard-Duc, directrice RSE - Mediaperformances
David Benguigui, Directeur Communication & Marketing 360 - IONIS Education Group
Daphnée Hor, Responsable de la prospective culturelle - Pernod Ricard

Category

🗞
News
Transcription
00:00 On passe maintenant à notre deuxième chapitre qui va s'intéresser du coup à la façon dont les communicants
00:07 vont chercher à transformer les clients, les entreprises qu'ils accompagnent
00:15 et non plus être uniquement focalisés sur leur communication. On va voir ça dans le détail.
00:21 Et on va commencer avec Nathalie qui est là.
00:26 Je suis juste là. C'est vrai qu'avec la lumière on est un peu ébloui.
00:30 Merci. C'est à toi. Je ne t'ai pas quitté, je suis toujours là.
00:34 Oui, on va entamer ce deuxième volet en parlant du sujet notamment du marketing,
00:39 comment le marketing accompagne les nouveaux comportements consommateurs.
00:43 On le sait, notamment la révolution digitale a donné du pouvoir aux consommateurs
00:47 et les différentes évolutions en matière de savoir, de communication, d'information, de technologie.
00:51 On en parlait, un bouscule les fondements, les pousse aussi à un marketing de dialogue
00:57 puisque évidemment le consommateur est plutôt zappeur et moins captif qu'avant
01:01 et évidemment besoin de beaucoup d'informations en matière de transition écologique.
01:06 Donc pour parler de tout ça, j'invite à me rejoindre Daphné Or, Marion Caillard-Duc et David Benguigui.
01:12 Je vous en prie, venez me rejoindre tous les trois.
01:14 [Musique]
01:32 Enchanté. David Benguigui, vous êtes le seul homme, mais on va très bien vous traiter sur cette table ronde.
01:36 Je vous enseignerai.
01:38 Merci beaucoup, directeur communication et marketing 360 degrés si on peut dire, de Ionis Education Group
01:45 qui est le premier groupe de l'enseignement supérieur privé en France.
01:48 C'est ça, près de 30 écoles, je ne me trompe pas ?
01:50 Oui, aujourd'hui j'ai la casquette ISSEC.
01:52 Voilà, j'allais vous le dire et notamment marketing avec l'ISSEC que vous représentez particulièrement sur cette table ronde.
01:58 Évidemment, à vos côtés Marion Caillard-Duc, merci beaucoup, directrice RSE de Médias Performance
02:04 qui est l'un de nos partenaires sur cette aventure et cette matinée,
02:07 Régie d'activation marketing de Retail Médias.
02:10 Vous êtes Bicorp.
02:12 Tout à fait, première régie à avoir été certifiée en France Bicorp en 2021.
02:15 Voilà, donc il faut le souligner aussi.
02:17 Beaucoup notamment de clients autour de l'alimentaire, donc ça aussi c'est un sujet dont vous pourrez nous parler.
02:22 Et puis ravi d'accueillir Daphné Or aussi, merci beaucoup d'être avec nous, responsable de la prospective.
02:27 Et on va voir ça avec vous chez Pernod Ricard.
02:30 Je vous rappelle, enfin moi je pense que vous voyez un peu, leader mondial des vins et spiritueux premium
02:34 présent quand même dans plus de 160 pays dans le monde, donc vraiment un enjeu fort en la matière.
02:39 Alors, on va commencer à voir avec vous justement, je parlais de prospective et ça va permettre aussi aux uns et aux autres de rebondir.
02:46 Vous chez Pernod Ricard, vous avez travaillé justement sur des scénarii prospectives.
02:51 Comment le changement climatique pourra-t-il impacter le comportement des consommateurs ?
02:55 La question est forte.
02:56 Alors pourquoi ce travail et finalement, qu'est-ce que vous avez pu en tirer et déjà quels sont vos objectifs ?
03:03 Alors c'est vrai qu'à l'origine, mon métier c'est plutôt d'essayer d'anticiper le futur de la convivialité,
03:09 donc comprendre comment nos consommateurs vont socialiser, vivre ensemble, passer du bon temps ensemble, sortir, faire la fête, etc.
03:18 Et là, la question était un peu plus sérieuse, j'ai envie de dire, puisqu'en effet, on voulait comprendre comment le changement climatique
03:24 ou les différents changements climatiques possibles, en fin de compte, pourront impacter le comportement, le style de vie de nos consommateurs.
03:32 Et donc, c'est vrai que pour ce faire, on s'est appuyé sur des techniques de prospective plutôt traditionnelles,
03:39 mais surtout, on a essayé d'imaginer des futurs possibles.
03:43 Donc c'est vrai que dans le monde de l'entreprise, c'est assez nouveau de revoir nos techniques de strategic planning,
03:50 parce que c'est vrai que normalement, les métiers du strategic planning, plutôt traditionnels, c'est de regarder dans le passé,
03:56 de tirer des moyennes et de se dire, voilà, dans les 10 prochaines années, voilà comment les choses vont évoluer, etc.
04:04 Là, finalement, avec cette approche prospective, on a accepté les incertitudes, puisqu'il y en a beaucoup,
04:09 on vit dans un monde de permacrise ou de polycrise, etc, avec beaucoup d'incertitudes,
04:13 et donc d'accepter de planifier pour plusieurs futurs possibles et surtout de se préparer d'anticiper toutes les opportunités et les menaces
04:25 qui vont ressortir de ces 4 scénarios dont vous parliez plus tôt.
04:30 Exactement. Alors, on ne va pas tous les détailler parce qu'on a, comme je disais, 25 minutes de table ronde.
04:34 Alors, il y a vraiment l'extrême qui s'appelle le "Apocalypse Express".
04:38 Donc là, vraiment, il n'y a pas de consensus. On est à plus de 4 degrés en 2100, une vraie polarisation sociale.
04:44 Enfin bref, voilà. Deuxième scénario, le plaisir. D'abord, la planète. Ensuite, on va dire un petit peu comme le monde d'aujourd'hui.
04:51 Oui, tout à fait.
04:52 On va voir ça avec vous. Il y a le totalitarisme vert en troisième. Là, c'est vrai qu'on change la façon de consommer.
04:59 Et là, on va dire c'est quand même plus ou moins imposé et forcé. Donc c'est compliqué.
05:02 C'est la voie de la décroissance forcée.
05:04 Exactement. Donc le plus optimiste, c'est Ecoharmonie. Et alors en quoi celui-ci, vous allez nous en parler, n'est pas une utopie, mais ça peut être vraiment un futur souhaitable.
05:12 Oui, c'est intéressant parce que j'étais justement... Je suis une fan de science-fiction et donc je vais régulièrement aux Utopia, le salon de la science-fiction et la conférence de la science-fiction à Nantes.
05:23 Et en fait, j'assistais à une table ronde d'écrivains de science-fiction qui essayaient de travailler ensemble sur comment on peut éviter les prophéties autoréalisatrices, en fin de compte.
05:37 Et c'est vrai qu'en tant qu'être humain, on est naturellement plutôt attiré par les dystopies parce qu'elles ont ce côté un peu captivant, inquiétant et qui peut paraître un peu plus réaliste aussi.
05:51 Et donc c'est intéressant de voir tous ces écrivains, ces spécialistes de la fiction, d'imaginer ensemble, de se responsabiliser ensemble autour de la création de nouveaux types de narratifs qui, eux, sont plus positifs, plus optimistes.
06:04 Donc avec Ecoharmonie, le scénario Ecoharmonie, on a essayé de construire un futur possible et non pas une utopie.
06:12 Comme pour les autres scénarios d'ailleurs, on s'appuyait sur les travaux du GIEC, les différentes projections du GIEC, etc.
06:19 Donc nous, on considère que c'est toujours un futur possible. D'ailleurs, c'est un futur où on atteint la neutralité carbone en 2075.
06:26 Donc pas en 2050, mais en 2075. Et aujourd'hui, nous, on travaille avec nos différents collaborateurs, les différentes équipes chez Pernod Ricard pour rendre ce futur-là vivant.
06:42 Donc vraiment pour essayer de le visualiser et contrer un peu l'éco-paralysie auquel on est un peu tous confrontés d'une certaine manière, et de rendre ce futur vraiment beaucoup plus palpable, beaucoup plus vivant.
06:54 Palpable et pas forcé, c'est ce qu'on disait tout à l'heure. C'est vraiment quelque chose où il y a un accompagnement du changement.
07:00 Exactement. Et c'est pour ça que c'est important de se projeter dans ce futur-là en 2050 pour pouvoir d'une certaine manière backcaster ou rétroplanifier pour savoir dès aujourd'hui ce qu'il faut faire.
07:12 Alors Marion Caillard-Duc, j'allais dire ces scénarios dont on parle. Et ils vous parlent parce que vous regardez de près le comportement des consommateurs.
07:18 On a vu le scénario 2. J'en parlais, je soulignais la notion de plaisir qui dépasse, on va dire, encore celui de la planète dans beaucoup de cas.
07:26 Qu'est-ce qui le caractérise, ce consommateur et qu'est-ce qui lui manque encore, on va dire, quelque part, pour changer ses habitudes ?
07:32 Alors oui, du coup, en étant une régie publicitaire dans le retail média, la performance en suit de très près les comportements consommateurs.
07:41 Et donc, si je devais définir en un mot, ce serait quand même, et ça, je crois, était dit ce matin, la schizophrénie.
07:47 N'hésitez pas à rapprocher le micro de votre bouche pour qu'on puisse bien vous entendre jusqu'au bout.
07:51 Je disais la schizophrénie. Voilà, parfait.
07:55 Puisqu'en fait, juste pour vous donner un ordre d'idées, si on regarde le top 3 des inos PGC qui ont été le plus vendus en 2023, vous retrouvez Desperados tropical,
08:10 la gaufrette Kinder Tronky et la glace Kinder chocolat.
08:14 Je ne sais pas si on peut vraiment qualifier ça de mieux consommé, en sachant qu'on est quand même dans des intentions, en tout cas déclaratifs,
08:22 et ça a aussi été dit ce matin, de vouloir mieux consommer. Je pense que tout le monde veut mieux consommer. On est là tous d'accord là-dessus.
08:29 Autre paradoxe, c'est par exemple, c'est le mois du vrac et du réemploi. Donc je vais en parler.
08:37 90% des Français sont pour le retour de la consigne. Seulement un tiers des Français ont déjà acheté en vrac et sur des petits paniers à 8 euros.
08:45 Donc autant dire les amendes pour l'apéro. On n'est pas non plus encore là sur des alignements entre l'intention et les comportements.
08:52 Mais après, il faut aussi se rappeler que le premier driver de l'achat et de la consommation reste le prix.
09:00 Il reste effectivement après la notion de plaisir. Ceci étant dit, la notion de plaisir n'est pas du tout à mettre en opposition avec le mieux consommé.
09:09 Et c'est peut-être aussi en ça qu'il faut accompagner le consommateur dans des nouveaux récits et dans de nouveaux plans marketing,
09:17 et de l'informer aussi sur sa possibilité à mieux consommer tout en se faisant aussi plaisir, en étant peut-être moins dans la culpabilisation.
09:27 Donc ça c'est des choses aussi que nous on peut mettre en place. Et notamment, on y croit beaucoup sur le choix de l'achat.
09:37 En fait, 60% des achats se font encore en magasin. Donc vous avez aussi une juste information à donner, un développement des offres aussi.
09:47 Donc là c'est un appel aux marques et aussi aux distributeurs, et une clarification du coup de ces offres pour accompagner le consommateur au mieux.
09:56 Alors David Benguigui, qu'est-ce que vous inspire ces premières réflexions, ce scénario ? Alors qui est-ce qui décide ? Le consommateur ou l'équipe marketing ?
10:03 Alors il y a deux scénarios. C'est un peu le même schéma que la poule et l'œuf, qui est le premier entre la poule et l'œuf.
10:10 Donc on peut faire un débat sans fin. Mais il y a deux tendances. La première, c'est un marketing qui suivrait les comportements des consommateurs.
10:19 Donc ça serait les usages des consommateurs qui dicterait un peu les tendances.
10:23 - Je préviens votre micro, il ne faut pas hésiter. - Pardon, pourtant c'est marqué en plus "micro sur menton", on ne peut pas le louper.
10:29 - On prévient les autres. - Il n'en manque plus que le clignotement et ce sera nickel.
10:32 Donc je reviens à ce que je disais. La première option, on aurait un marketing qui serait suiveur, qui regarderait les tendances, les usages.
10:40 Donc on aurait une espèce au même titre que le consommateur, on aurait un use-acteur.
10:44 Ça y est, ça clignote là. Pourtant je suis bien sur le menton.
10:48 Et deuxième scénario qui me paraît plus pertinent, c'est que le marketing dicterait des tendances.
10:58 C'est-à-dire qu'au lieu d'observer, on anticiperait, on insufflerait des tendances qui, pourquoi pas, pourraient avoir un impact sociétal environnemental.
11:06 Et je pense qu'il y a une attente forte, on l'a vu tout à l'heure avec l'étude CSA, on l'a vu dans une autre étude sur les plaisirs coupables avec Cantar.
11:14 Il y a un besoin, une attente des consommateurs vis-à-vis des marques pour qu'ils insufflent ça.
11:21 Et en termes de scénario, je crois que comme dirait l'autre, la question elle est vite répondue.
11:26 Le scénario que je privilégie, c'est le second et il suffit de voir l'impact de certaines campagnes comme Patagonia notamment,
11:33 comme Dove etc. qui ont réussi à insuffler un vrai changement du consommateur en termes de comportement.
11:40 Alors pour entraîner aussi le consommateur, il faut aussi que tout l'écosystème soit embarqué et c'est typiquement, Daphné Horst, que vous faites aussi à travers ces scénarii.
11:49 Oui, oui, je crois aussi beaucoup à la dimension performative de ces futurs possibles.
11:54 Et donc nous, ce qu'on a mis en place, donc au-delà des initiatives RSE de notre entreprise etc.,
12:03 on a mis en place des ateliers qui essayent de mobiliser toutes les forces vives de l'entreprise déjà.
12:10 Donc de dépasser un peu l'écueil selon lequel ce serait uniquement les directions RSE qui seraient responsables de cette conduite du changement etc.
12:19 Et donc on a mis en place des ateliers avec chacune de nos directions,
12:24 aussi bien les équipes marketing, communication, affaires publiques, fusion acquisition, digital etc.
12:31 pour déjà faire ce gros travail d'acculturation parce que finalement il y a un gros travail d'éducation,
12:38 démocratisation de ces savoirs à faire et surtout de les faire agir en fait sur ces quatre scénarios
12:46 puisqu'on se prépare aux quatre scénarios possibles et de les faire réfléchir sur quelles sont les petites et grandes actions
12:54 qui peuvent être mises en place pour dépasser cette paralysie dont je parlais plus tôt.
13:00 Donc vraiment d'essayer de responsabiliser tous les métiers pour créer ce mouvement collectif dont on a parlé dans les tables rondes plus tôt aussi.
13:09 Mais vraiment créer ce mouvement qui est nécessaire au changement.
13:14 Alors créer du mouvement, Marion Cayer 2, vous parliez, c'est pas antinomique aussi cette notion de plaisir,
13:19 il faudrait guider vers quel message finalement, consommer moins mais de manière choisie, quel pourrait être le bon message ?
13:26 Oui en fait consommer moins c'est une forme de mieux consommer, on peut aussi partir de là.
13:34 Ce qui était compliqué sur les deux dernières années c'est le contexte inflationniste
13:39 puisque en 2022-2023 l'inflation a fait que les français ont moins consommé.
13:46 On est passé sur la partie vraiment alimentaire, même non alimentaire, des paniers qui avaient 16 articles à un panier de 15 articles.
13:55 Donc on a moins consommé mais c'était totalement subi.
13:59 Et donc le fait de subir la situation, le fait de ne pas, et d'avoir toujours ce paradoxe, fin du mois, fin du monde,
14:07 n'a pas responsabilisé non plus forcément le consommateur ou ne lui a pas rappelé le pouvoir immense qu'il a
14:16 de pouvoir décider en fait de sa consommation et donc de faire un choix qui est parfois effectivement de moins acheter et d'acheter mieux.
14:26 Et donc ça c'est effectivement des leviers et plein de messages d'accompagnement qu'il faut rappeler et remettre en place.
14:34 Même si, ce que je disais tout à l'heure, le driver-prix reste le premier critère de choix d'un produit,
14:41 mais on peut effectivement peut-être moins acheter sur un budget équivalent mais acheter des produits qui sont meilleurs pour la planète, pour la société.
14:51 Alors on va parler tout à l'heure de la façon dont on peut justement aussi guider le consommateur,
14:55 pas dans l'esprit l'œuf et la poule dont on parlait tout à l'heure, mais est-ce que vous partagez cette vision qui a été présentée ?
15:02 Pas du tout. Je suis totalement aligné avec cette vision et on peut l'appliquer à la communication.
15:09 Je pense qu'il faut communiquer moins mais mieux. Alors qu'est-ce qu'on constate actuellement ?
15:16 C'est qu'on est tous émetteur de contenus, il y a de plus en plus de contenus, il y a de plus en plus de contenants,
15:21 donc on a une espèce de peur du vide, on veut remplir ces contenants avec des contenus qui sont de plus en plus,
15:27 on a une espèce d'infobésité, des contenus qui se ressemblent, qui sont interchangeables, avec le même jargon.
15:32 Souvent c'est les challenges qui deviennent des opportunités, il faut se réinventer,
15:38 enfin voilà, tout ce jargon qu'on retrouve d'une tribune à l'autre souvent.
15:43 Donc je pense qu'il est important de moins communiquer mais de façon plus efficace.
15:50 Il y a également, on a vu que l'IA ce n'était pas que le mal incarné, mais il y a quand même un recours à l'IA qui est important,
15:56 qui va encore démultiplier cette production de contenus.
16:00 Et donc dans le cadre de l'éducation, il est important pour nous qu'on apprenne à nos futurs professionnels
16:08 qui vont travailler soit en agence, soit chez l'annonceur, à communiquer de façon plus efficace et plus raisonnée.
16:14 Oui justement, parce qu'on en a parlé sur la précédente table ronde aussi sur les médias,
16:18 il y a la formation puisque finalement vous êtes dans des écoles, formation à ceux qui feront le marketing de demain.
16:24 J'imagine que vous proposez déjà évidemment des pistes dans cette axe là ?
16:29 Oui exactement, il y a un marketing, notamment un master marketing communication RSE.
16:35 Récemment on a travaillé sur une projectuite avec l'EFS, l'établissement du français du sang.
16:42 Et donc il y a pas mal d'actions qui sont mises en place parce que demain, comme je le disais tout à l'heure,
16:46 ce sera des professionnels qui vont se retrouver soit en agence, soit chez l'annonceur.
16:51 Et donc ils pourront avoir un impact, c'est un peu ce que j'ai dit en préambule.
16:57 Demain il faut qu'ils aient une influence sur le comportement des consommateurs
17:01 et non pas qu'ils soient suiveurs du comportement des consommateurs,
17:03 parce que le consommateur attend des marques une action.
17:05 Et en particulier à l'ISSEG, il y a une demande des étudiants, des jeunes, de se former à ces sujets là, vous le sentez très nettement ?
17:12 Oui, il y a une demande, il y a une attente forte, il y a une mobilisation sur cette génération,
17:16 ils sont relativement impliqués, oui. Et en même temps, ils sont assez paradoxaux,
17:19 puisque, voilà, on a vu ça avec les plaisirs coupables, ils aiment bien tout ce qui est RSE,
17:26 mais ils aiment bien voyager, ils aiment bien consommer du Netflix, etc.
17:30 Voilà, c'est aussi le paradoxe dont on parle depuis un petit moment.
17:34 Les consommateurs, comment on peut les guider aussi, Marion ?
17:38 Pour justement aller vers un consommé moins, mais en tout cas qui reste aussi désirable,
17:44 si on va employer les termes depuis ce matin.
17:46 Chez Media Performance, nous on a une croyance, qui était celle, je crois, qui a été un peu partagée par Julien Carette tout à l'heure,
17:53 c'est d'informer le consommateur, c'est-à-dire de faire confiance aussi au cerveau du consommateur et des Français,
18:01 et en leur donnant la juste information, au juste moment, à la juste place, j'allais dire,
18:08 on leur donne les clés pour une consommation éclairée.
18:12 Et donc en cela, nous on a mis en place deux programmes.
18:16 Un programme qui n'en est pas du tout pour les marques,
18:18 donc là en tant que régie, on n'est pas sur du développement business,
18:22 mais on va mettre en avant des labels, ça s'appelle 1% for Label.
18:26 On est sur un message qui explique ce que fait le label, la démarche du label,
18:32 pas du tout associé à un produit, mais on le fait en magasin, là où il prend sa décision d'achat.
18:39 Et donc ça permet de donner une information qui vient popper au bon endroit, au bon moment.
18:45 Et après, au consommateur de se dire si le message du bio, sur le Planet Score,
18:52 l'origine du produit est quelque chose qui compte pour lui.
18:55 En tout cas, ça le responsabilise.
18:57 On a le pendant aussi pour les marques, où on va mettre en avant à travers un programme qui s'appelle For Good,
19:02 on aime bien, le franglish aussi, chez Media Performance, mettre en avant les engagements de la marque.
19:08 Et là encore, c'est juste pour informer aussi le consommateur.
19:11 On le voit, les études le montraient aussi ce matin, ils attendent beaucoup des entreprises.
19:16 Donc l'appel et le consommateur, d'ailleurs pour changer les modes de consommation,
19:20 il faut de nouvelles offres, il faut aussi l'accompagner largement là-dessus.
19:23 Et donc là, ce programme chez nous permet aussi de mettre en avant les engagements de la marque
19:28 et pas forcément juste les critères du produit.
19:31 C'est un mix assez intelligent pour cela.
19:36 Et puis plus globalement, je vais aussi prendre un exemple, je reste sur mon VRAC et mon réemploi.
19:44 Les premiers magasins, le premier Carrefour, en fait, on ne se servait pas soi-même des fruits et légumes.
19:50 C'était quelqu'un qui vous servait.
19:52 Donc pourquoi le VRAC a aussi un peu de mal, par exemple, à émerger ?
19:55 Parce qu'il faut apprendre à se servir de ses rayons, il faut accompagner le consommateur.
20:02 Et tant qu'on ne l'accompagnera pas, et tant que l'offre ne sera pas plus développée,
20:07 ces modes de consommation, ces nouveaux comportements mettront beaucoup plus de temps à émerger.
20:12 En 60 ans maintenant, ça ne nous viendrait pas à l'idée de ne pas servir nous-mêmes dans les rayons.
20:17 Je pense que du coup, ça peut prendre encore quelques années.
20:20 Mais en accompagnant davantage, en donnant plus d'informations, c'est totalement envisageable et totalement possible.
20:27 Alors qu'est-ce que vous pensez justement de ces enjeux en termes de formation, d'information aussi du consommateur ?
20:32 Vous, vous allez diffuser aussi, parce que l'idée aussi, c'est de diffuser largement ces scénarii pour,
20:37 finalement, comme toujours, on a vu, c'est transverse, il faut mobiliser aussi.
20:41 Oui, oui, tout à fait. Alors c'est vrai que d'habitude, ce genre d'études dans les grosses entreprises restent très confidentielles.
20:49 Nous, en tant qu'équipe prospective, on a passé beaucoup de temps dessus, investi beaucoup de temps, etc., et d'énergie.
20:56 Mais justement, je pense qu'il y a eu une prise de conscience dans l'entreprise suite à ce projet.
21:03 Et on s'est dit, clairement, on ne va pas y arriver. Compte tenu des challenges, on ne va pas y arriver seul.
21:10 Et donc, ça nous a paru évident qu'il fallait partager avec le plus grand nombre, notre écosystème direct,
21:19 donc l'hôtellerie, les bars et les restaurants, les distributeurs, etc., mais plus largement,
21:26 puisqu'en effet, on publie cette étude la semaine prochaine de manière totalement ouverte, en open source, d'une certaine manière.
21:33 Et on espère que, justement, tout ce qu'on a appris à travers cette étude va être utilisé par d'autres entreprises, d'autres groupes,
21:41 pour déterminer quelles sont les actions qu'il faut mettre en place pour changer les habitudes, etc.
21:51 Et moi, je crois beaucoup, justement, on parlait de dystopie et d'utopie tout à l'heure,
21:57 mais moi, je crois beaucoup à une troisième notion qui est celle des protopies, finalement, qui est un peu une troisième voie, je dirais,
22:05 qui consiste à dire que, finalement, les changements vont être incrémentaux, pour revenir à ce que tu disais,
22:11 justement, sur, par exemple, la culture du vrac et l'éducation, la culturation des consommateurs.
22:17 Donc, on sait que c'est ces petits changements, ces petits pas, donc ces changements incrémentaux,
22:21 qui vont nous permettre d'aller dans la bonne direction. Et d'où l'importance des protopies pour rendre tous ces futurs-là accessibles.
22:29 - David Van Liggy, une conclusion, peut-être, justement, sur ces petits pas.
22:33 Vous disiez quand même tout à l'heure, il faut moins de contenu, ça veut dire aussi qu'il faut que les agences de marketing évoluent,
22:40 aussi se disent, je ne suis pas obligée de produire, produire tout le temps.
22:43 - Oui, il y a un espace de frénésie, effectivement, de production des contenus, parce que, comme on l'a dit tout à l'heure,
22:49 il y a de plus en plus de contenants. C'est un peu comme si on avait des tuyaux et qu'on met un peu de char à saucisse,
22:54 c'est assez bizarre, qu'on fait au quotidien, on est tous émetteurs de contenu, plus ou moins réussis.
23:00 Et donc nous, effectivement, on a un devoir de formation vis-à-vis de nos étudiants, pour qu'ils aient une communication plus responsable.
23:08 Et ils ont une nouvelle équation à résoudre, c'est comment être responsable et efficace.
23:15 Pour eux, c'est plus compliqué, puisqu'il y a cette double injonction.
23:20 - Marion Carrière-Duc, peut-être une conclusion à cette table ronde ?
23:24 - Une conclusion qui est que moi, j'ai envie qu'on soit optimiste, quand même, et qu'on évite le apocalypse express.
23:30 - On est d'accord.
23:32 - Et donc c'est possible, mais en émettant effectivement aussi des moyens, que ce soit côté marque, dans mon univers,
23:39 et Telmédia, que ce soit aussi côté distributeur, même s'il y a beaucoup de choses.
23:42 Et je suis ravie d'apprendre que Michel-Édouard Leclerc sera le futur ministre de l'économie.
23:46 - C'est encore fissueux.
23:48 - On garde l'info.
23:50 Mais tout ça, il y a des signaux qui sont quand même positifs, même s'il faut s'accorder aussi du temps.
23:58 Je pense que tout ne peut pas se faire en un an, en deux ans.
24:02 Et puis il faut accompagner, vraiment, moi j'y crois beaucoup, il faut accompagner le consommateur,
24:07 il faut le re-responsabiliser, mais sans non plus le culpabiliser.
24:12 Donc il y a aussi plein de, on en parlait aussi ce matin, de nouveaux récits à faire émerger,
24:18 à concrétiser et à rendre, je pense, peut-être, clairs, entendables.
24:23 Et puis voilà, se faire plaisir et acheter de la glace Kinder, c'est bien,
24:27 mais quand on peut aussi faire d'autres choses et un mix dans son panier,
24:32 qui effectivement soit peut-être un petit peu plus au global, un petit peu plus sain, nutritionnellement et pour la planète aussi.
24:40 Voilà, ce qui pousse aussi les équipes marketing à bouger.
24:43 Donc la semaine prochaine, Daphnéa, on aura tout sur ces scénarii,
24:47 depuis l'écho harmonie jusqu'à l'apocalypse express, qu'on va quand même éviter.
24:51 En passant par le plaisir d'abord et la planète ensuite, en effet, les quatre.
24:55 Très bien, merci beaucoup en tout cas à tous les trois d'avoir participé à cette table ronde.
25:00 (...)

Recommandations