L'INVITÉ / Le journalisme, c'est du sport !

  • il y a 6 mois
Transcript
00:00 Et on va continuer à parler sport et journalisme avec notre premier invité ce soir Frédéric Lhoné.
00:05 Responsable des sports pour la Nouvelle République d'Indre-et-Loire.
00:08 Il nous présente ce soir son métier de journaliste de sport local, son intérêt mais aussi ses difficultés.
00:14 Bonsoir Frédéric Lhoné, soyez le bienvenu.
00:16 Bonsoir.
00:16 Merci d'être avec nous.
00:18 D'abord quand on parle de journaliste de sport en Indre-et-Loire, de quel sport est-ce qu'on parle ?
00:24 De tous les sports en fait. Alors forcément ici à Tours il y a le Tour Volleyball, le Volleyball,
00:32 puisque c'est l'un des meilleurs clubs français des dix dernières années.
00:36 Il y a également le hand avec les joueuses de Chambray qui évoluent également dans l'élite.
00:43 On a également le basket, le TMB qui est quand même un gros projet avec de l'ambition etc.
00:50 Et puis il y a une culture basket ici en Touraine.
00:53 Le hockey, les remparts, puisque là aussi on retrouve aussi une culture hockey avec un vrai public hockey.
01:01 Et puis le foot, forcément même si le foot c'est un peu, si je peux me permettre l'expression,
01:05 un peu cassé la gueule ces dernières années à Tours, ça reste quand même le sport populaire par excellence.
01:12 Il a toujours son public le Tour Football Club ?
01:14 Alors en tribune à la Vallée du Cher, il y a les irréductibles mais qu'on peut presque compter.
01:20 Mais malgré tout on sent bien nous quand on fait un sujet au-delà des simples comptes rendus,
01:26 mais quand on fait un sujet un peu de fond tout de suite ça fait réagir sur le Tour FC.
01:30 Ça va au-delà, déjà ça intéresse tous les passionnés de foot et puis ça va au-delà, ça parle aux gens le Tour FC.
01:37 Alors pourquoi est-ce que le sport il intéresse autant les lecteurs que les journalistes quand il s'agit du local
01:42 et donc parfois pas du plus haut niveau ?
01:44 Alors effectivement pas du plus haut niveau.
01:47 J'ai énoncé un peu les clubs qu'on suit à haut niveau mais on descend aussi à des niveaux beaucoup plus bas.
01:53 Mais parce qu'on parle des gens en fait, on parle des gens, on parle de leur club, du club de leur village, de leur petite ville.
02:01 Et donc voilà, c'est le club qu'ils vont voir le dimanche après-midi en allant se promener ou parce qu'ils y sont,
02:08 ils sont licenciés dans ce club-là.
02:10 Donc forcément c'est là où ils y ont joué étant plus jeunes.
02:13 Donc ça leur parle et puis malgré tout les clubs dont je parlais aussi, ça reste des clubs de très bon niveau.
02:21 C'est les clubs que les gens vont voir en tant que spectateurs dans la salle.
02:27 Donc ils ont besoin de suivre tout ça.
02:29 Et puis le passionné de sport, il est passionné du PSG, de l'OM etc.
02:33 Mais il est passionné aussi plus globalement de ce qui va se passer plus près de chez lui.
02:38 Alors vous le savez, on vient encore d'en parler le thème de ces assises du journalisme qui se déroule en ce moment,
02:44 c'est "Le journalisme c'est du sport".
02:46 Alors je vous pose la question, vous avez 4 heures, est-ce que le journalisme de sport c'est du sport ?
02:50 Oui, oui, oui. Déjà il faut avoir la culture sportive pour avoir les codes, le vocabulaire.
02:59 Puisque nous, la Nouvelle République, on n'est pas un média spécialisé.
03:04 Donc on s'adresse à un large public. Donc il faut que le non connaisseur s'y retrouve,
03:09 mais il faut aussi que le connaisseur s'y retrouve.
03:11 Donc il faut avoir cette culture là.
03:14 Et après en termes de rythme de vie, ça peut être parfois un peu sportif.
03:19 Parce que le soir souvent...
03:20 Souvent le soir, très souvent le week-end effectivement.
03:23 Et puis avec beaucoup de déplacement pour suivre justement ces équipes là.
03:29 Parfois en Coupe d'Europe pour les filles du Rwanda-Chambray ou pour les gars du Tour Volleyball.
03:35 Donc voilà, il y a pas mal de déplacement. Mais bon, c'est agréable.
03:40 Alors qui dit presse locale, dit proximité.
03:44 Vous finissez par très bien connaître les acteurs du sport local, à les côtoyer évidemment.
03:49 Est-ce que c'est plutôt un avantage ou un inconvénient ? Ou les deux ?
03:53 Les deux.
03:54 Forcément la proximité et puis le fait de voir régulièrement les gens
04:00 permet d'avoir d'autres échanges, d'aller plus loin.
04:03 Notamment dans la découverte humaine des choses.
04:10 Mais après c'est à double tranchant.
04:13 Parfois il peut y avoir une trop grande proximité et il faut être vigilant là-dessus.
04:18 Toujours garder cette distance journalistique pour continuer à faire notre travail.
04:22 Et puis parfois cette proximité engendre aussi des tensions à force.
04:28 C'est comme dans un vieux couple, il peut y avoir des tensions.
04:33 Mais à force oui, ça peut arriver.
04:37 Ça vous a valu des déconvenues, on le voit à l'écran.
04:39 Vous avez déjà été interdit de stade par le Tour Football Club en 2016.
04:43 Le président était insatisfait de vos articles.
04:47 Finalement ce journalisme de sport, on peut dire qu'il est parfois aussi délicat à pratiquer
04:52 que le journalisme de faits divers ou de politique ?
04:55 Oui parce que finalement même si la matière peut sembler plus légère,
05:00 elle reste malgré tout, notamment à haut niveau,
05:05 elle devient extrêmement sérieuse puisqu'il y a des enjeux financiers, des enjeux politiques.
05:11 Il y a tous ces enjeux-là et puis des enjeux de personnes, d'égo.
05:15 Donc tout ça se mélange et là en l'occurrence, il y a eu des tensions qui sont montées crescendo.
05:21 Et le plus haut de la tension, c'était avec Jean-Éric Zabrodsky
05:28 qui était à l'époque le responsable des sports à André Loire, à l'ANR.
05:31 On a été éjecté du stade parce que deux mois avant,
05:36 on avait écrit sur le bilan financier du Tour FC.
05:40 Des sacrés enjeux effectivement.
05:42 Merci pour ces éclaircissements sur votre métier, Frédéric Lhonnet.
05:45 Merci.
05:46 [SILENCE]

Recommandée