• il y a 8 mois
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Transcription
00:00 La suite du grand rendez-vous avec Aurore Berger, justement dans le cadre de l'augmentation, vous les avez cités pour les dénoncer de ces actes antisémites
00:09 et pour répondre à une tribune appelant les candidats aux européennes à s'engager.
00:12 Vous avez dit récemment, Madame la ministre, souhaiter organiser des assises de lutte contre l'antisémitisme.
00:17 D'abord, est-ce que vous avez progressé sur cette initiative et est-ce que ça pourrait se tenir prochainement ?
00:22 Oui, le 6 mai, je vais organiser ces assises de lutte contre l'antisémitisme. Pourquoi ?
00:27 Parce qu'on a une explosion des actes antisémites dans notre pays depuis le 7 octobre dernier,
00:32 7 octobre dernier, pire pogrom de notre siècle. En Israël, des citoyens assassinés parce qu'ils étaient juifs,
00:39 des femmes prises pour cible et mutilées de manière systématique.
00:43 Ces femmes ont été violées, ont été mutilées dans un silence qui est quand même assez pesant, je trouve, pour elles,
00:49 comme si on leur déniait le fait d'avoir le droit d'être des victimes de ces actes terroristes.
00:54 Et, explosion, plus de 1 000 % d'actes antisémites dans notre pays.
00:57 Donc, on a été très clairs, à la fois sur la question de la vigilance qui doit être la nôtre,
01:01 renforcement des politiques publiques, de protection, évidemment, de l'ensemble de nos concitoyens,
01:06 des lieux de culte, des écoles juives qui pourraient être prises pour cible,
01:10 d'autant plus que dans le passé, ça a été le cas.
01:12 Mais je crois qu'on a une nécessité qui est que chacun s'engage.
01:16 Et que chacun s'engage très clairement sur, un, ce qu'est la définition de l'antisémitisme,
01:20 parce qu'il y a ceux qui, maintenant, systématiquement, se rangent derrière l'antisionisme.
01:25 Donc, une bonne fois pour toutes, l'antisionisme, c'est vouloir la destruction de l'État d'Israël.
01:30 L'antisionisme, c'est refuser l'autodétermination des Juifs, c'est refuser qu'un État démocratique puisse exister.
01:36 Ça n'est pas critiquer la politique du gouvernement israélien.
01:39 On peut critiquer, totalement dénoncer, de manière, évidemment, très directe,
01:44 et puisque ça est forte, la politique de Netanyahou, sans pour...
01:47 Ce sont deux choses différentes.
01:49 Et le pire, c'est quand maintenant, on rend responsable nos compatriotes juifs
01:55 de la politique qui serait menée par le gouvernement israélien.
01:58 Pourquoi de telles et silles ?
01:59 Ils ne sont pas responsables.
02:00 Pourquoi de telles et silles ?
02:01 Mais alors, qui doit y participer ?
02:04 L'ensemble des partis politiques qui ont un groupe à l'Assemblée nationale et au Sénat.
02:07 Donc, ça fait une dizaine de partis politiques qui sont représentés.
02:10 Donc, tout le spectre politique français.
02:11 Y compris la France insoumise.
02:13 Tous ceux qui ont un groupe politique à l'Assemblée nationale et au Sénat.
02:16 Y compris la France insoumise, qui en fait, sur ce sujet-là,
02:18 vous connaissez leur position.
02:20 Eh bien, justement, qu'ils viennent clarifier.
02:22 Déjà, j'espère que chaque parti politique, évidemment, viendra.
02:26 Parce que ce sera en présence de l'ensemble des associations
02:29 qui luttent contre la haine.
02:31 Que ce soit des associations, évidemment, juives, mais pas que.
02:34 C'est ça que je veux, surtout, dans ces assises.
02:36 C'est qu'à un moment, on considère que c'est le problème
02:38 de l'ensemble de la société française.
02:40 Ce n'est pas que l'affaire des Juifs.
02:41 Vous avez des associations qui ne sont franchement pas claires sur ce sujet.
02:44 Notamment féministes, qui ont condamné, au bout d'un certain temps,
02:48 du bout des lèvres...
02:49 Je l'ai dit, et ça m'a été suffisamment reproché.
02:52 Et je maintiens.
02:53 Et je maintiens les déclarations que j'ai faites.
02:55 Vous avez mené une sorte de...
02:57 Est-ce qu'on peut dire d'enquête ou de recherche
02:59 pour savoir si vous pouviez, éventuellement,
03:02 en tous les cas, si ces associations étaient financées par l'État.
03:04 Et au final, il n'y a aucune association
03:06 ayant tenu des propos ambiguës financés par l'État.
03:08 La vérité, beaucoup d'associations, qui sont des associations,
03:10 j'allais dire militantes et politiques,
03:12 qui ne reçoivent pas d'argent public.
03:14 Ce dont je voulais m'assurer, c'est que les associations
03:16 qui perçoivent de l'argent des Français,
03:18 évidemment, ne s'étaient pas compromises
03:20 dans des propos qui auraient été ceux, par exemple,
03:23 de dire que ce qui s'était passé le 7 octobre
03:25 n'était qu'un mouvement spontané, légitime,
03:29 de résistance à l'oppression.
03:31 Et ce que je dis aussi, pour avoir reçu des femmes israéliennes
03:35 qui ont été témoins, ou qui ont vu des corps
03:38 qui savent faire parler, malheureusement,
03:40 ce que ces corps ont subi,
03:42 parce que c'est quand même ça qui s'est produit,
03:44 il y a notamment une phrase qui m'a particulièrement marquée,
03:48 c'est cette députée israélienne,
03:50 comme je suis une opposante, vous voyez, à Netanyahou,
03:52 qui me dit, en fait, "Moi, j'ai participé
03:54 à tous les mouvements féministes internationaux,
03:57 et là, on a eu le sentiment d'être abandonnés."
03:59 Et elle me dit, en fait, "MeToo, c'est pour tout le monde,
04:01 sauf pour les Juives."
04:02 Qu'est-ce que je réponds à ça ?
04:04 Qu'est-ce que la France doit répondre à ça ?
04:06 Ça devrait tous nous interpeller, nous glacer le sang, en fait,
04:09 de se dire que des femmes, alors qu'elles ont été prises pour cibles,
04:12 alors qu'elles ont été mutilées, alors qu'elles ont été violées,
04:14 sont abandonnées dans une forme de silence international.
04:18 Mais même en France, lorsque certaines associations
04:20 se portaient solidaires du sort des femmes israéliennes
04:23 qui ont été persécutées, on leur a dit,
04:25 "Vous n'êtes pas les bienvenues dans certaines marches."
04:27 C'est quand même particulier.
04:28 C'est insupportable, surtout.
04:29 Encore une fois, quand on est féministe,
04:30 on l'est tous les jours de la semaine,
04:32 on choisit pas ses victimes,
04:34 de manière que les victimes choisissent pas leur bourreau.
04:36 C'est pas les victimes qui sont responsables quand même
04:38 des viols qu'elles ont subis.
04:39 De manière générale, d'ailleurs, aucune victime de viol
04:41 n'est jamais responsable des viols qu'elles ont subis.
04:43 Mais les mises en garde sur le retour de l'antisémitisme en France
04:45 datent d'il y a une vingtaine d'années déjà.
04:46 Est-ce que c'est pas une prise de conscience un peu tardive ?
04:48 On peut penser aux travaux de Georges Ben Soussan.
04:49 C'est pas un peu tardif comme prise de conscience aujourd'hui ?
04:52 En fait, ce qui est très important aussi à dire,
04:54 c'est que dans notre pays, d'ailleurs,
04:55 quel qu'aient été les présidents de la République,
04:57 quel qu'étaient les gouvernements,
04:58 il y a toujours eu une clarté absolue sur cette question-là.
05:01 Une clarté absolue sur la lutte contre l'antisémitisme.
05:04 Ça veut dire que l'État, au plus haut niveau,
05:06 considère que la lutte contre l'antisémitisme,
05:08 la lutte contre le racisme,
05:09 mais aussi la lutte contre toutes les formes de haine,
05:11 est l'affaire de l'État, est l'affaire des institutions.
05:13 Et ça, je crois que c'est déterminant quand même
05:16 dans la manière avec laquelle, évidemment, on se comporte.
05:18 La question, c'est que tout le monde soit clair.
05:20 C'est qu'au-delà de l'État, au-delà des institutions,
05:22 au-delà du gouvernement,
05:23 tous les partis politiques puissent...
05:25 C'est un révélateur pour vous.
05:27 Oui, mais j'espère surtout que ce sera une prise de conscience aussi
05:29 de ce que vivent un certain nombre de nos concitoyens,
05:32 aujourd'hui, ici, dans notre pays,
05:34 pour qu'il y ait une réaction collective
05:36 où chacun se sente concerné.

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