• il y a 7 mois
Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.

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00:00 Faut-il davantage de contrôle pour les établissements privés ? C'est ce que préconise un rapport parlementaire.
00:04 On en parle avec vous, Véronique Fèvre, chef du service éducation de BFMTV, parce qu'il y a la question du financement des établissements privés sous contrat,
00:11 donc avec de l'argent public. Les députés le jugent trop opaque. Est-ce qu'on a des chiffres ?
00:16 Oui, on a des chiffres qui sont donnés par la direction, la DEP, la direction qui s'occupe des statistiques au ministère de l'Éducation.
00:23 En 2022, les établissements d'enseignement privé ont perçu 13,8 milliards d'euros au total, donc 8,5 milliards de l'État.
00:32 C'est essentiellement pour financer la rémunération des enseignants. 1,9 milliard des collectivités locales, 3,3 des parents,
00:40 et puis 159 millions d'euros de la part des entreprises. Mais ce qui varie surtout et ce que pointent les rapporteurs,
00:47 ce sont les contributions des collectivités locales. Je vous donne un exemple. Dans la région Île-de-France, en 7 ans,
00:53 l'aide fournie au lycée en outil des subventions d'investissement a augmenté de 450 %, quand d'autres régions, au contraire,
01:02 vont baisser. Ça va tout simplement dépendre de l'orientation politique, des choix politiques.
01:08 Et dans ce contexte, le rapport pointe le manque de contrôle financier. Et lorsqu'il y a des inspections qui sont menées,
01:16 finalement, les inspecteurs voient qu'il y a un pot commun, mais on n'arrive pas bien à retracer chacune des contributions
01:24 qui doit avoir une destination précise. Selon les rapporteurs, au rythme actuel de 5 contrôles par an pour 7 500 établissements,
01:33 la fréquence d'un contrôle d'un établissement est d'une fois tous les 1500 ans. Alors face à cela, la ministre de l'Éducation
01:40 promet qu'elle va renforcer les contrôles. Il y en a 60 inspecteurs qui ont été recrutés l'année dernière pour effectuer ces contrôles.
01:49 – Il y a aussi le débat, Véronique, sur le manque de mixité sociale.
01:52 – Oui, clairement, ça, l'établissement privé, les établissements privés sont un peu bonnédanes. En 2021, 40 % des élèves scolarisés
02:02 au sein des collèges privés étaient issus d'un milieu social très favorisé. Il y en a moitié moins dans l'enseignement public.
02:10 Et une étude réalisée dans trois villes témoins établit que le secteur privé contribue entre 33 et 45 % des problèmes de ségrégation sociale.
02:19 Le reste, c'est de la ségrégation résidentielle, c'est-à-dire notamment la répartition des logements sociaux.
02:26 Pourquoi y a-t-il davantage d'élèves favorisés ? Tout simplement parce que des familles défavorisées ne peuvent pas se permettre
02:32 de payer à la fois la contribution des parents et la cantine, parce que tous ces tarifs-là ne sont pas modulés ou très peu aujourd'hui.
02:40 – En fonction des revenus.
02:41 – Oui, en fonction des revenus, contrairement au public. Et le député Paul Vannier, lui, propose une amende pour les élèves exclus.
02:51 Parce qu'il faut savoir aussi que les établissements privés ont tendance, notamment les lycées, à évacuer.
02:58 – À virer les moins bons.
02:59 – Oui, en fin d'année, les élèves qui n'ont pas atteint le niveau demandés le problème, c'est que les lycées publics aussi pratiquent ce genre d'exclusion.
03:09 Notamment, par exemple, dans des grands lycées parisiens, vous n'avez pas de section technologique.
03:14 Alors quand, en fin de seconde, on vous dit "il faut vous orienter vers une première technologique", il faut trouver un autre établissement.
03:20 Donc c'est aussi hypocrite et les rapporteurs ne proposent pas d'amende de 10 000 euros.

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