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Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.

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00:00Beaucoup de questions et de réactions ce matin autour du nouveau programme d'éducation sexuelle à l'école.
00:04Oui, son nom complet, programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle.
00:09C'est important parce qu'il n'est même pas encore officiellement présenté qu'il fait déjà polémique.
00:14On a même le ministre délégué à la réussite scolaire, Alexandre Portier,
00:18qui a quand même dit hier que ce projet en l'État n'est pas acceptable.
00:21Ce texte, dit-il, n'est pas acceptable, on ne va pas laisser faire tout et n'importe quoi.
00:25La députée Rohrberger lui répond ce matin qu'il diffuse de fausses informations.
00:29Bref, la polémique monte et nous, on est un peu perdus.
00:33Du coup, on a demandé à la ministre de l'Éducation de répondre à vos questions.
00:36On entend beaucoup notamment que l'éducation sexuelle n'a pas sa place à l'école.
00:40Alors, va-t-on enseigner les pratiques sexuelles à l'école, s'inquiète Victoria ?
00:45Les pratiques sexuelles, la réponse de la ministre, plus que claire, au micro de Pauline Delvoye.
00:51Absolument pas, c'est totalement faux.
00:53D'abord, le programme n'a pas été publié, il sera débattu mi-décembre en Conseil supérieur de l'éducation.
00:58Le programme est très clair, il s'agit aujourd'hui d'apporter un programme où il n'y en avait pas.
01:03Première chose, que nos professeurs soient soutenus, puissent répondre aux questions qui sont posées par les enfants,
01:07que les parents puissent savoir exactement ce que contient le programme.
01:09C'est un programme qui est équilibré, qui est très progressif, qui tient compte de la maturité et de l'âge de chacun.
01:14C'est un programme dans lequel on n'apprend pas les pratiques sexuelles, évidemment.
01:18On apprend le respect, on apprend la notion de consentement, on apprend la différence fille-garçon,
01:23on apprend à dire non, très important.
01:25Et puis derrière, n'oublions pas que lorsqu'un jeune n'a pas la réponse à ses questions, il va la chercher par lui-même.
01:31On sait qu'aujourd'hui, un garçon sur deux à l'âge de 11 ans va déjà consulter des sites pornographiques
01:36sur lesquels toutes sortes de réponses, dégradantes d'ailleurs, circulent, et donc c'est ça que nous voulons combattre.
01:41L'école de la République, c'est une école dans laquelle il n'y a pas d'idéologie. Ce programme n'a pas d'idéologie.
01:46La théorie du genre, elle n'existe pas, elle n'existe pas non plus dans ce programme, évidemment.
01:49On apprend la différence fille-garçon, on se respecte pour ce qu'on est, et c'est tout.
01:53Justement, alors vous parlez de théorie du genre, il y a le...
01:56Ça n'existe pas.
01:57Ça n'existe pas, mais votre ministre délégué hier a dit qu'il se battrait pour que ça n'existe pas dans ce programme, mais il a utilisé ce terme.
02:06Il n'y a qu'une seule ligne, la ligne du ministère, c'est la ligne que je défends, c'est moi qui pilote ce programme.
02:10Le programme qui est, pour le premier degré, éduqué à la vie affective et relationnelle, point,
02:16et pour le second degré, éduqué à la vie affective et relationnelle et à la sexualité, comme le prévoit le Code de l'éducation,
02:21puisqu'il y a l'éducation et la sexualité, qui est bien dans le Code de l'éducation.
02:24C'est une mauvaise formulation du coup, théorie du genre, que votre ministre délégué a utilisée hier ?
02:28La théorie du genre, la théorie du genre n'existe pas.
02:32Ce sont des fausses informations, ça n'existe pas, et ça n'existe évidemment pas dans le programme, puisque ça n'existe pas.
02:37Et du coup, l'identité du genre, vous pouvez me l'expliquer pour ceux qui, voilà, qui confondent encore...
02:41Mais ce programme explique la différence entre une fille et un garçon, c'est fondamental.
02:46Elle explique à se respecter pour ce qu'on est, voilà.
02:49Ensuite, on va en effet, dans ce programme aussi, parler de stéréotypes, c'est ce qu'on appelle aussi des clichés,
02:54pour savoir comment une fille peut être, comment un garçon peut être, point, c'est tout.
02:58C'est reconnaître qui on est, qui est celui, mon camarade de classe, qui est à côté de moi,
03:01et je le respecte pour ce qu'il est, comme fille ou comme garçon, point.
03:05C'est un programme qui pourrait être enseigné dès la cinquième, et pour certains, c'est trop tôt.
03:10Ah non, non, non, attendez, attendez.
03:12Il s'agit de parler également de la vie affective et relationnelle, donc ça commence à l'âge de 4 ans.
03:17Par exemple, nous apprenons à reconnaître les émotions à l'âge de 4 ans,
03:20à reconnaître la peur, la colère, la tristesse, la joie, il faut savoir les reconnaître.
03:25Vous savez, j'ai des enseignants en collège qui m'ont dit,
03:27nos élèves aujourd'hui ne savent plus lire ce qu'on appelle le langage non-verbal.
03:31Eh bien, c'est ça aussi que ce programme apprendra à nos enfants dès l'âge de 4 ans.
03:36On est uniquement là-dessus, la vie relationnelle, savoir se respecter, savoir dire, non, qui a le droit de me toucher ?
03:44Il faut apprendre à nos jeunes qui a le droit de me toucher, qui n'a pas le droit de me toucher.
03:47Il faut leur apprendre cela pour qu'ils puissent aussi apprendre à dire non.
03:504 ans, ce n'est pas trop tôt ?
03:52Non, je crois qu'aujourd'hui, un jeune, pour lui apprendre,
03:54oui, très tôt, il faut apprendre à reconnaître la joie.
03:57Est-ce que mon visage, en ce moment, lorsque je vous parle, est-ce que je suis triste ?
03:59Est-ce que je suis en colère ? C'est ça qu'il faut leur apprendre.
04:02Dès l'âge de 4 ans, c'est ça que nous apprenons.
04:04Et qu'est-ce que vous pouvez dire à des parents qui sont un peu inquiets ?
04:07Je veux les rassurer.
04:09C'est un programme qui permet de répondre à toutes les questions,
04:11et combien les parents savent qu'un jeune pose une question impromptue,
04:14à n'importe quel moment, au moment où on l'attend le moins,
04:17et il nous faut des réponses.
04:18Les parents trouveront des réponses dans ce programme,
04:20tout comme les enseignants trouveront des réponses dans ce programme.
04:22Et nos enseignants seront formés, ils auront même une foire aux questions
04:25pour les aider à répondre à toutes les questions les plus étonnantes,
04:28les plus surprenantes, les plus parfois enthousiasmantes de nos jeunes enfants.
04:32Voilà la réponse en exclusivité sur BFM TV de la ministre de l'Éducation,
04:35à la fois à son ministre délégué, aussi aux associations,
04:38parce qu'on va continuer à en parler avec Véronique Fèvre.
04:40Il y a beaucoup d'associations qui ont lancé des pétitions,
04:42le syndicat de la famille, notamment Ex Manif Pour Tous,
04:45qui parle quand même de lavage de cerveau idéologique des 3 ans.
04:49Ça mérite qu'on y revienne.
04:50Est-ce que vraiment, c'est la bonne question de clair,
04:52est-ce que vraiment ça va commencer dès la maternelle ?
04:55On entendait la ministre qui parlait de l'âge de 4 ans.
04:57Alors oui, ça va commencer dès la maternelle,
05:00mais il ne s'agit encore une fois pas d'éducation aux pratiques sexuelles.
05:04Évidemment pas, parce que de la maternelle jusqu'aux primaires,
05:09c'est bien de l'éducation à la vie affective et relationnelle.
05:12Et ce n'est qu'à partir du collège qu'on enseignera
05:16une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle.
05:21Et c'est bien la différence.
05:23Dans les faits, on abordera vraiment la question de la relation sexuelle
05:27qu'à partir de la quatrième.
05:29Vraiment tout est adapté à chaque âge.
05:32Qu'est-ce qu'on va travailler, par exemple, dès la maternelle ?
05:35On va travailler très très tôt la notion d'intimité.
05:38Dans quel espace je peux me déshabiller ou pas ?
05:41Et qui a le droit d'être présent ou pas et de me toucher ?
05:43Exactement, vous avez tout compris.
05:45La grille de lecture, c'est celle-là.
05:47Les objectifs, c'est lutter aussi contre la pédocriminalité,
05:51les problèmes d'inceste.
05:53On va travailler sur les secrets qui peuvent être gardés
05:56et ceux qui, au contraire, doivent être dénoncés.
05:59On va aussi travailler sur ce que disent les stéréotypes de genre,
06:02c'est-à-dire les assignations des filles et des garçons à certaines activités.
06:06La notion de consentement très très tôt.
06:08Apprendre à demander avant d'embrasser, toucher son ou sa camarade.
06:12Et c'est vraiment un apprentissage du respect de l'autre,
06:15en assurant que les séances sont toujours placées sous l'autorité d'un professeur.
06:19Et au fil des années, il peut y avoir des associations agrées qui viennent.
06:23L'idée, c'est de faire au minimum les trois séances par an
06:26qui devraient être assurées, qui sont prévues dans la loi.
06:29Mais qui ne sont pas faites aujourd'hui.
06:31Il n'y a que 15% des élèves qui disent avoir eu ces séances.
06:34On entend aussi beaucoup du côté de ces associations,
06:36on va parler de sexe à des enfants sans leur consentement.
06:39Ce sont des adultes qui vont faire ça.
06:41Vrai ou faux, cette histoire de sexe sans consentement ?
06:43Encore une fois, il faut bien faire la distinction entre ce que je vous ai dit,
06:48l'éducation, la vie affective et relationnelle,
06:50et la vie affective, relationnelle et sexuelle.
06:53En réalité, je le redis, les relations sexuelles ne sont pas abordées
06:57avant l'âge de 13-14 ans, c'est la quatrième.
07:02L'idée, c'est de contrecarrer les effets délétères de la pornographie sur les jeunes.
07:10Tous les enfants auront déjà vu, c'est terrible,
07:12ces chiffres commencent dès le CM2, des images pornographiques.
07:16Deux tiers des enfants de moins de 15 ans ont déjà vu des images pornographiques.
07:20Un tiers des enfants de moins de 12 ans ont déjà eu accès à ces images.
07:25L'idée, c'est de pouvoir, à travers cet enseignement,
07:30lutter le respect, le consentement, les violences sexistes et sexuelles.
07:35Il faut rappeler que plus d'une jeune femme sur deux
07:37a déjà vécu un acte ou un propos sexiste à l'école.
07:41Ce programme qui fait beaucoup réagir, encore une fois,
07:43il n'a pas été présenté officiellement.
07:45Normalement, c'est dans le courant du mois de décembre
07:47pour une mise en application à la rentrée 2025.
07:49Est-ce qu'il peut encore évoluer ?
07:51La ministre l'a dit, le terme d'identité de genre qui apparaissait 17 fois,
07:55effectivement, va sans doute être un petit peu allégé.
07:59Et puis, il y a tout un volet aussi qui va devoir être abordé.
08:02C'est qu'il ne s'agit pas de donner un programme aux enseignants
08:04en disant, allez-y, débrouillez-vous.
08:06Il va falloir les former.
08:07La ministre parlait de la formation aux émotions.
08:09Aujourd'hui, la formation aux émotions, les enseignants ne sont pas du tout formés.
08:12Et encore moins à aborder la question de la sexualité à partir de la quatrième.
08:19Donc, il va falloir vraiment qu'ils aient une formation solide.
08:22Et également, la question aujourd'hui au ministère se pose de leur protection
08:26contre d'éventuelles attaques.
08:28On a vu une infirmière scolaire, notamment du côté de Saint-Etienne,
08:31qui a été calomniée par des associations de parents.
08:33On l'a accusée d'avoir propagé des pratiques sexuelles.
08:37Alors que c'était les élèves qui l'avaient abordée.
08:39Donc, il va falloir aussi protéger les professeurs.
08:43Et également, ça c'est très très important, c'est communiquer avec les parents.
08:47Il n'y aura pas de séance d'éducation à la sexualité
08:50qui sera instaurée devant les élèves sans que les parents ne soient prévenus auparavant d'y contenu.

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