• il y a 7 mois
Le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives a dévoilé ce mardi 2 avril les premières images de l'IRM Iseult. Bien plus puissant qu'un IRM classique, il doit permettre de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau.

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Transcription
00:00 Plus de 20 ans de recherche menée par 200 personnes.
00:02 C'est un partenariat en fait franco-allemand, si on restitue bien le geste.
00:06 Mais bon, voilà.
00:07 E-Isolt est tout simplement l'IRM le plus puissant au monde.
00:10 C'est un aimant, si on peut voir les images,
00:12 de 132 tonnes dans un cylindre de 5 mètres de long et autant de hauteur.
00:17 Pourquoi c'est intéressant ?
00:18 Parce que le champ magnétique de cet aimant atteint 11,7 Tesla,
00:22 ce qui permet des images dix fois plus précises que les IRM
00:26 qui sont actuellement réalisées dans les hôpitaux,
00:28 où la puissance ne dépasse pas les 3 Tesla.
00:30 Alors à quoi ça sert ?
00:31 On va écouter Nicolas Boulon qui est directeur de recherche au CEA.
00:35 Le potentiel donc offert par cette machine est double.
00:38 Comme vous le voyez, plus de contraste entre les tissus biologiques pour ses applications,
00:41 plus de résolution et plus d'éclairté
00:44 pour étudier tout simplement les mécanismes à une échelle plus fine.
00:47 Seul E-Isolt, par son champ magnétique inégalé,
00:50 peut fournir une clarté d'image à cette résolution en à peu près 4 minutes
00:54 pour rendre tout cela compatible avec la pratique clinique.
00:57 Des images de telle résolution pourraient être obtenues à plus bas champ magnétique,
01:00 mais comme vous pouvez le constater,
01:02 la clarté ici est incomparable et inégalée à 11,7 Tesla.
01:06 Un des objectifs de cette IRM, c'est d'affiner la compréhension de l'anatomie du cerveau,
01:10 voir les zones qui s'activent lorsqu'on réalise tout un tas d'activités du quotidien,
01:15 auxquelles on ne pense pas forcément quand on lit un livre,
01:17 quand on fait un calcul mental, voir toutes ces zones qui s'activent
01:20 et qui changent en fonction des tâches réalisées.
01:22 Ça veut dire que les images que l'on a là, on n'a jamais réussi à être aussi précis que ça ?
01:26 Vous voyez à gauche la puissance des IRM qu'on a traditionnellement dans les hôpitaux,
01:31 à droite on le voit vraiment, on gagne en résolution, en contraste, on voit les détails.
01:36 Il faut préciser que cette IRM à l'origine a été testée sur un potimarron
01:40 avant de commencer chez l'homme, avant d'avoir les feux verts.
01:42 Parce qu'en réalité le potimarron est un élément assez complexe
01:44 dans lequel il faut aller voir effectivement.
01:46 Et on pouvait voir un degré de précision inégalé,
01:48 on pouvait voir les pépins et les fibres du potimarron
01:51 avant que des volontaires sains ne puissent entrer dans cette machine.
01:55 Donc ça pourrait vraiment avoir des répercussions sur la recherche.
01:59 Et ça pourrait permettre de mieux comprendre certaines maladies ?
02:01 Oui, et les mécanismes notamment impliqués dans des maladies dégénératives
02:04 de type Parkinson ou Alzheimer ou des maladies psychiatriques
02:08 comme la dépression, la bipolarité ou la schizophrénie.
02:11 Il y a un exemple très intéressant qui est donné par Anne-Isabelle Etienvre,
02:14 elle est directrice de recherche fondamentale au CEA, elle dit
02:16 "On sait par exemple qu'une zone en particulier, l'hippocampe,
02:19 est impliquée dans la maladie d'Alzheimer,
02:21 donc on espère comprendre l'organisation, le fonctionnement des cellules
02:24 de cette partie du cortex cérébral."
02:26 En gros, les chercheurs espèrent pouvoir aussi cartographier
02:29 la diffusion de certains traitements.
02:31 On sait que le lithium par exemple est utilisé dans le traitement de la bipolarité.
02:34 À terme, ça pourrait permettre de comprendre comment cette distribution
02:37 du traitement se fait et voir quels sont les patients susceptibles de mieux y répondre.
02:41 Mais cet IRM méga puissant, il est destiné, il l'a pour vocation d'équiper les hôpitaux ?
02:45 Non, alors déjà il y a le problème du coût, il a coûté 70 millions d'euros,
02:49 donc ce n'est pas à la portée de toutes les bourses.
02:51 Et surtout, pour l'instant, l'ISOT est destiné à la recherche fondamentale,
02:54 ça va se poursuivre, les spécialistes en revanche espèrent que le fruit de cette recherche
02:59 pourra profiter aux hôpitaux.
03:00 Je vous l'ai dit, il a été testé d'abord sur un petit marron,
03:03 après sur des volontaires sains, une vingtaine de volontaires
03:05 pour l'instant ont testé la machine.
03:07 Là, il y a des nouveaux volontaires qui doivent être recrutés d'ici l'été.
03:11 Et en revanche, l'étape d'après, ce sera d'étudier en effet les cerveaux des malades,
03:15 mais ce ne sera pas avant plusieurs années.
03:16 Une invention française, franco-allemande, vous l'avez dit,
03:19 mais c'est vrai que c'est assez impressionnant de voir sur ces trois images-là
03:23 à quel point l'image de droite, évidemment, est plus nette et plus détaillée,
03:26 plus précise que ce qu'on pouvait avoir sur l'image de gauche.
03:29 Et à droite, c'est bien sûr ce nouvel IRM,
03:31 cet ISOLT, c'est le nom de baptême de cette machine.

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