Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 - Alors Jean-Luc Bougeon, vous le connaissez, il est le correspondant d'Europe 1. Bonjour Jean-Luc.
00:04 - Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:06 - Vous avez peut-être écouté notre émission hier matin et ensuite vous vous êtes rendu sur place.
00:12 Alors est-ce que c'est une réalité ? Est-ce qu'il y a quatre points de deal dans ce quartier Valmy ?
00:19 - Oui, il y en a quatre. Il y en a un très très gros dont tous les habitants m'ont parlé,
00:25 qui est justement en face de cette place Valmy.
00:27 Il faut savoir qu'on est à 50 mètres de la mairie d'arrondissement, de la mairie du 9e arrondissement.
00:31 Donc on est vraiment dans un endroit ultra passant avec une grande bouche de métro, un grand escalier.
00:36 Donc effectivement là il y en a un très gros et puis il y a des petits points de deal un petit peu satellites,
00:41 un petit peu autour. Alors 4, 5, certains m'ont parlé de 2 ou 3,
00:45 mais on est dans cet ordre d'idées là avec des points qui se déplacent.
00:50 C'est-à-dire que quand vous avez une opération de police à un endroit, le point se déplace ensuite quelques jours.
00:55 Et c'est vrai que ce qu'a dit Audrey, moi j'ai eu des témoignages qui vont dans ce sens.
01:01 Il faut savoir que c'est un quartier qui a toujours été populaire.
01:04 C'est un ancien quartier ouvrier de Lyon, un peu excentré, avec beaucoup de populations qui se sont mélangées,
01:09 qui est aussi en voie de boboïsation, ça faut le dire aussi.
01:12 Il y a beaucoup de barres branchées, beaucoup de commerces,
01:15 mais il y a une population qui squatte en permanence cette place Valmy à quelques bancs.
01:19 Et ils sont là en permanence, ils dealent.
01:21 Et on peut peut-être écouter Pierrot que j'ai rencontré hier,
01:24 parce que lui hier il a pu s'asseoir sur ses bancs,
01:26 parce qu'hier il y avait une opération Placenet en cours dans le quartier quand j'y suis allé.
01:31 Et enfin là Pierrot il a pu s'asseoir sur le banc, mais on peut l'écouter.
01:34 Là d'habitude les bancs ils sont infectés de gens qui vendent de la drogue, des cigarettes.
01:41 Les gens ils ne viennent plus s'asseoir là parce qu'ils ont peur.
01:44 Ils prennent tous les bancs.
01:45 Alors si moi mettons je vais m'asseoir là-bas, ils vont me virer, ils vont dire "non, toi tu dégages".
01:50 - Ah bon ? - Ah oui, oui.
01:52 - Et vous quand ils vous disent de dégager, vous repartez ?
01:54 - Ah oui moi, ah bah oui, moi je vais partir en coup de couteau.
01:57 Il y a beaucoup de racaille, je sais pas si il faut le dire, mais ils vivent que de ça.
02:01 - Vous sentez moins en sécurité dans votre quartier ?
02:03 - Ah bah ici là, oui, on sent moins en sécurité.
02:06 - Vous voyez ces témoignages, ils sont assez nombreux.
02:10 J'ai aussi rencontré Nicole, qui est un peu plus âgée qu'à 66 ans,
02:14 qui vit depuis au moins 20 ans dans ce quartier.
02:17 Et elle aussi, elle parle plutôt d'agression verbale mais d'agression physique.
02:21 On peut l'écouter.
02:22 - Mauvaise population, ex-agresseur moi-même, j'ai été agressée deux fois.
02:26 On m'a arraché mes bijoux de mon cou.
02:29 Une fois, la deuxième fois, on m'a pris mon sac.
02:31 Donc je suis tombée, on m'a cassé l'épaule.
02:34 C'est mal de sain.
02:35 Je trouve que c'est dangereux, le quartier de Vez, il est très dangereux.
02:38 Moi j'ose plus d'aller au marché.
02:40 J'avais une copine qui est allée au marché.
02:43 On lui a pris son sac dans son caddie.
02:45 Pendant qu'elle choisissait ses légumes, on lui a pris son sac dans le caddie.
02:49 Vous vous rendez compte ?
02:50 - Vous n'obligez pas de déménager ?
02:51 - Si quand même.
02:52 Mes enfants ne veulent plus que je reste ici, depuis mes agressions.
02:56 - Voilà, mais on ne sait pas si Nicole aura les moyens de quitter le quartier,
03:00 parce qu'effectivement l'immobilier a perdu un peu de valeur.
03:04 Donc vous voyez, il y a tous ces témoignages.
03:05 Et Nicole me disait, elle était en compagnie d'une amie et d'un ami,
03:08 ils étaient trois, elle dit, même en journée, on sort toujours à deux ou trois,
03:11 sinon ce n'est plus possible.
03:13 - Tout simplement parce qu'on regarde les chiffres de la délégance
03:17 et on va là où on a les moins bons chiffres.
03:20 Et le 9e arrêt de l'issement faisait partie de ces données.
03:24 Donc on agit sur le terrain.
03:26 On va agir dans la durée, le temps qu'il sera nécessaire d'être présent
03:30 pour faire les interpellations de ceux qui,
03:33 des petits groupes qui peuvent polluer ce quartier
03:36 et la tranquillité de nos habitants.
03:38 Les points de deal sont la priorité des priorités.
03:41 Il y en a plusieurs.
03:43 Il y en a un effectivement qui est plus voyant que les autres,
03:47 mais il y en a d'autres et nous agissons sur l'ensemble.
03:50 - Voilà, ça c'était la préfète du Rhône que j'ai rencontré ce matin
03:53 et qui expliquait cette opération Place Nette qui était en cours hier,
03:56 qui va durer une bonne partie de la semaine.
03:58 Ce qui montre bien que le quartier est devenu un des quartiers cibles
04:01 puisque la police fait des descentes.
04:03 On en a eu plusieurs, un des opérations Place Nette dans l'agglomération.
04:06 Mais ce quartier-là est devenu un quartier très préoccupant de la ville.
04:10 Donc les trois, quatre points de deal dont parlait Audrey,
04:12 c'est vraiment une réalité qui est vécue différemment en fonction des habitants.
04:16 Mais enfin, la plupart décrivent un changement en deux, trois ans,
04:20 trois, quatre ans, c'est une réalité.