Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités reçoivent Manuel Valls, l'ancien premier ministre sous François Hollande afin de revenir sur les derniers évènements d'actualité.
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00:00 18h40, merci beaucoup d'être avec nous dans Punchline en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:14 Bonsoir Manuel Valls. Bonsoir.
00:16 Merci beaucoup d'être avec nous.
00:18 On va d'abord dire un mot, si vous voulez bien, sur l'organisation des Jeux Olympiques,
00:21 puisque le président de la République s'est exprimé aujourd'hui.
00:24 Il a affirmé que, selon lui, cela ne faisait absolument aucun doute
00:28 que la Russie allait tenter de cibler ces Jeux Olympiques de Paris.
00:32 Alors ma question est la suivante.
00:34 Quelles menaces représente réellement la Russie, selon vous, pour notre pays ?
00:38 La Russie nous mène depuis des années, cela s'intensifie,
00:42 une guerre que l'on pourrait appeler hybride,
00:44 notamment sur les réseaux sociaux, en attaquant les systèmes informatiques,
00:50 sur le plan économique, sur d'autres continents.
00:52 C'est le cas notamment en Afrique, à travers Wagner.
00:54 Nous envoyons des effets au Mali, au Burkina Faso.
00:57 C'est comme cela que la Russie aujourd'hui intervient,
01:02 ce n'est pas la première fois, à l'occasion d'élections aussi.
01:04 Cela a été vrai aux États-Unis, en Catalogne et en Espagne,
01:07 en France en 2017.
01:09 C'est cette guerre de tension permanente que mène la Russie, il faut le savoir.
01:15 Mais concrètement, comment cela pourrait se traduire pendant les Jeux Olympiques ?
01:18 Quelle forme cela pourrait prendre ?
01:20 Par des fausses nouvelles, en attaquant les systèmes informatiques,
01:25 je n'en sais rien, je ne suis pas au courant, bien évidemment.
01:28 En mettant en panne des systèmes qui sont en matière de sécurité,
01:32 d'information, de communication, qui sont essentiels
01:35 à l'organisation de grands événements.
01:38 Louis de Raguenel.
01:39 Une question, l'Elysée n'a toujours pas répondu à nos sollicitations.
01:43 Est-ce qu'il faut inviter Vladimir Poutine pour le 80e anniversaire
01:46 du débarquement qui aura lieu dans quelques semaines ?
01:49 Il était présent, c'est pour cela que vous posez la question, il y a 10 ans.
01:53 Absolument.
01:53 Au 70e anniversaire, François Hollande l'avait invité.
01:58 L'URSS, la Russie, mais l'URSS était évidemment un des vainqueurs
02:03 du second conflit mondial.
02:06 Et c'est d'ailleurs à cette occasion, le 6 juin 2014,
02:12 je suis Premier ministre depuis quelques semaines seulement,
02:14 que le fameux format Normandie avait été mis en place.
02:17 C'est-à-dire que François Hollande avait pu organiser une rencontre
02:21 entre le président ukrainien, le président russe,
02:25 la chancelière allemande et lui-même, pour tenter une discussion.
02:29 Nous étions quelques mois après l'invasion de la Crimée
02:33 et d'une partie du Donbass.
02:35 Dans la situation où nous sommes aujourd'hui,
02:37 je crois, c'est au président de la République de décider
02:40 que le président russe ne peut pas être invité
02:43 pour des raisons qui me semblent symboliquement importantes.
02:46 Le ministre français des armées Sébastien Lecornu s'est entretenu hier soir
02:49 au téléphone avec son homologue russe, Sergei Shogun.
02:52 Une première depuis octobre 2022, signe du niveau de tension
02:56 entre Paris et Moscou.
02:57 Le ministre russe de la Défense a dit espérer, je cite,
03:00 que les services secrets français n'avaient pas de lien
03:03 avec l'attentat du 22 mars dernier.
03:06 Réaction ce matin d'Emmanuel Macron.
03:08 Le ministre des armées a fait un compte-rendu factuel
03:12 comme les ministres ont l'habitude de le faire
03:14 quand ils parlent à leurs homologues.
03:16 Les commentaires pour partie du côté russe
03:20 ont été en effet baroques et menaçants.
03:23 Ce n'est pas nouveau.
03:26 Mais nous ne justifions pas.
03:29 C'est ridicule, si vous voulez dire autrement.
03:33 Dire que la France pourrait être derrière, que les Ukrainiens sont derrière,
03:36 tout ça n'a aucun sens, ça ne correspond pas à la réalité.
03:38 Mais c'est une manipulation de l'information,
03:40 ce qui fait partie de l'arsenal, si je puis dire, de la guerre,
03:44 telle qu'il est utilisée aujourd'hui par la Russie.
03:46 Il faut en être conscient.
03:47 C'est un accroissement de la posture agressive de la Russie.
03:50 Et ça ne se passe pas qu'avec la France.
03:53 Je vous invite à regarder ce qui a été fait
03:55 en termes de fil d'informations sur des hauts responsables militaires allemands,
04:00 ce qui a été fait à l'égard de l'Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis,
04:05 quand certains responsables russes ont dit qu'ils étaient derrière l'attentat
04:08 quelques jours après.
04:10 Il y a une succession d'informations dont on sait qu'elles sont fausses.
04:13 Elles sont fausses, qui correspondent à des postures menaçantes.
04:16 Alors c'est ridicule, dit le président de la République,
04:19 ça l'est incontestablement, mais quel est l'intérêt de la Russie
04:22 de laisser sous-entendre que la France pourrait être derrière l'attentat de Moscou ?
04:26 Nous venons d'en parler d'ailleurs, dans une guerre de manipulation de l'information,
04:31 les Russes adressant à la fois l'opinion internationale,
04:34 à leur propre opinion aussi, puisque ça a été mis en défaut
04:37 à travers le terrible attentat qui a eu lieu dans la banlieue de Moscou
04:42 et qui ressemblait beaucoup à ce qui s'est passé au Bataclan.
04:46 Mais prenons du large, c'est-à-dire au fond, nous voyons bien,
04:50 essentiellement depuis 2022, mais encore plus ces dernières semaines,
04:53 que nous sommes dans un moment grave, historique,
04:57 de très grandes tensions sur le plan européen
04:59 et dans la relation entre, d'une part, l'Union européenne,
05:03 l'Alliance atlantique et de l'autre côté, la Russie.
05:06 Nous sommes à la fois dans une guerre réelle,
05:09 parce qu'en Ukraine, c'est une guerre réelle,
05:12 la guerre des tranchées de 14-18 avec les moyens d'aujourd'hui,
05:15 les drones, la guerre hybride.
05:17 Et nous sommes aussi dans une guerre de tensions politiques,
05:21 de communications, de fake news.
05:24 Et donc, c'est cette tension-là, et ça n'est pas fini.
05:27 Il faut que, je crois, que nos compatriotes prennent bien conscience
05:30 que nous sommes en train de basculer dans quelque chose d'autre
05:33 et qu'il nous faut nous préparer dans tous les domaines,
05:35 c'est-à-dire à la fois dans la mobilisation, dans la prise de conscience,
05:38 dans le renforcement de nos capacités militaires,
05:40 dans la production d'armes pour aider les Ukrainiens.
05:43 Et voilà où nous en sommes.
05:45 D'ailleurs, de ce point de vue-là, autant je crois normal
05:48 qu'il puisse y avoir éventuellement des contacts entre services de renseignement
05:52 par rapport à l'attaque terroriste revendiquée par l'État islamique à Moscou,
05:58 entre la Russie et la France, ça peut exister,
06:00 autant je suis étonné de cette discussion factuelle,
06:06 semble-t-il, entre les deux ministres,
06:08 parce que le gouvernement russe, proche de Vladimir Poutine,
06:13 ne joue pas franc jeu, ils utilisent toute forme de conversation
06:17 pour mener en effet ce type de commentaires
06:22 que le président de la République a commentés
06:24 et qui sont en effet totalement absurdes,
06:26 à la fois dans l'incrimination des Ukrainiens comme des Français.
06:29 Mais on voit bien que là, il est difficile, sinon impossible,
06:34 de discuter aujourd'hui avec les Russes.
06:36 Alors on va revenir sur ce qui s'est passé à Montpellier,
06:38 cette collégienne harcelée par certains de ses camarades,
06:41 et rouée de cou jusqu'à être plongée dans le coma artificiel avant-hier.
06:46 Rouée de cou est traitée de mécréante parce qu'elle ne portait pas le voile
06:50 et s'habille à l'occidentale.
06:52 Écoutez la maire de Samara qui témoignait à notre micro ce matin.
06:55 Je ne comprends pas, je suis de la même communauté que cette jeune fille,
06:59 je suis de confession musulmane, ma fille pareil,
07:02 et on ne comprend pas cette version de la religion que ces personnes ont.
07:07 Je suis choquée, parce que si c'est la raison de l'acharnement de ma fille,
07:12 c'est très très grave, c'est très très grave.
07:15 Parce que moi j'ai toujours été, voilà, ma fille je la laisse exprimer,
07:20 malgré que je surveille, je suis une maman,
07:24 mais bon, elle grandit, elle fait ses propres choix,
07:27 et c'est dommage qu'une enfant se retrouve à devoir se mettre dans le moule
07:33 pour d'autres personnes.
07:36 Manuel Valls, qu'est-ce que cette affaire selon vous
07:39 dit de la progression de l'idéologie frériste et salafiste dans notre pays ?
07:43 Beaucoup. D'abord, tabasser une jeune fille, une collégienne
07:48 qui vient de sortir du coma et dont on ne connaît pas les séquelles,
07:51 c'est insupportable. Il n'y a aucune raison, aucune, aucune,
07:54 qui peut justifier cela.
07:57 Ça me fasse sans doute, on verra les enquêtes telles qu'elles seront menées,
08:01 à des faits à la fois de harcèlement, et puis derrière,
08:05 il y a l'idée que l'on veut imposer un ordre religieux, moral, sexuel,
08:11 semble-t-il, dans les écoles.
08:14 Et donc je crois que plus que jamais, Céline Pilain le disait tout à l'heure
08:18 sur ce même plateau, d'autres le disent, comme Jean-Pierre Robin,
08:22 Yannis Roder depuis longtemps, moi-même aussi, je l'ai dit,
08:25 et parfois seul, c'est une lutte, mais vitale, civilisationnelle,
08:31 puisqu'on utilise souvent ce terme, que nous pose l'islam politique
08:36 en France et en Europe. Ce n'est pas une affaire de quelques semaines,
08:40 c'est une affaire de plusieurs générations, d'années que nous avons devant nous.
08:45 Et ça se joue dans la société. L'islamisme, ce n'est pas uniquement
08:49 des attentats, ce n'est pas uniquement le djihadisme, il y a cela, évidemment,
08:52 mais c'est une bataille continue. Eux, ils ont intégré le temps,
08:55 et évidemment, ils l'ont écrit. - Le temps long, très long.
08:58 - Le temps très long, ils l'ont toujours écrit. C'est l'école qu'ils visent,
09:01 parce qu'ils nous visent pour ce que nous sommes, c'est-à-dire la France
09:04 des valeurs universelles, les droits de l'homme, de l'égalité femmes-hommes,
09:09 de la laïcité, mais aussi on nous attaque parce que nous sommes d'une terre chrétienne,
09:12 juive, donc c'est pour toutes ces raisons-là que nous attaquent.
09:15 Donc c'est contre ce totalitarisme, et donc ça veut dire qu'il ne faut rien laisser passer.
09:19 Mais au-delà des faits, ça veut dire qu'il faut une bataille culturelle,
09:23 éducative, qui va être difficile, parce qu'on voit bien que,
09:27 notamment dans la jeunesse musulmane, il n'y a pas une minorité,
09:30 mais une majorité de gamins, selon les enquêtes d'opinion,
09:33 qui décrochent par rapport à la République, aux valeurs.
09:37 A ceci s'ajoute l'utilisation sur les réseaux sociaux, sur les images
09:41 qu'on constate dans toutes les affaires de harcèlement.
09:44 Alors Céline, tu n'as pas une question ?
09:46 On a eu l'affaire du proviseur qui a dû démissionner pour avoir demandé à une élève d'enlever son voile.
09:51 On a cette histoire de jeune fille qui se fait attaquer devant son lycée.
09:56 Est-ce que vous trouvez que le positionnement et le discours du gouvernement
10:01 est à la hauteur des faits ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
10:04 Moi je crois, mais s'il voulait, l'État, les gouvernements,
10:08 depuis plusieurs années, réagissent, et aujourd'hui même,
10:12 on voit bien qu'il y a vraiment la volonté de ne pas regarder de côté,
10:17 d'attaquer de front ce sujet.
10:19 Mais c'est un sujet qui va au-delà même des politiques et des institutions,
10:23 qui ont évidemment un rôle essentiel à jouer.
10:26 C'est un sujet de fond qui interpelle tous les citoyens.
10:29 Nous avons plusieurs lignes de front.
10:31 Il y a évidemment, nous venons de l'évoquer, la guerre en Europe avec l'Ukraine.
10:35 Mais l'autre ligne de front, qui est la même qui se joue en Israël et au Proche-Orient,
10:40 qui est celle qui se joue en Europe, bien évidemment,
10:42 c'est face à l'islam politique, à l'islamisme, à l'islam politique.
10:46 Que cherche en plus l'islam politique ?
10:49 Il a comme objectif les communautés musulmanes qui sont en Europe,
10:53 d'abord pour s'approprier un maximum d'âmes, de cerveaux, d'individus,
10:59 et pour les séparer, le séparatisme, du reste de la société.
11:03 Donc la bataille, elle se joue aussi au sein de l'islam.
11:06 Moi, je veux entendre enfin des voix au sein de l'islam, des intellectuels, des imams,
11:10 les responsables religieux, parfois, je désespère,
11:13 qui prennent vraiment à bras le corps ce sujet-là.
11:16 On a tué deux de nos enseignants dans des conditions épouvantables ces dernières années.
11:20 Il y a plus de dix ans, on a attaqué une école,
11:23 parce qu'on a jamais attaqué une école dans notre pays, ici.
11:25 On a attaqué une école à Zouz.
11:27 Vous trouvez qu'on a progressé ou qu'on recule ?
11:29 Je crois qu'on progresse dans la prise de conscience,
11:32 notamment chez nos compatriotes,
11:34 mais il faut intégrer le temps long
11:38 et remobiliser l'école, les enseignants, mais la société,
11:41 chaque citoyen à sa part.
11:43 Et je ne connais pas tous les faits, et on verra bien,
11:45 mais je trouvais que cette mère, cette maman,
11:47 est particulièrement courageuse à découvert
11:50 de dire ce qui s'est passé exactement.
11:52 Je vois tout de suite les commentaires qui viennent, y compris sur votre plateau,
11:55 en disant "attention, c'est trop tôt, il ne faut pas en parler".
11:58 Non, non, c'est un sujet majeur.
12:00 Il faut lutter contre l'islam politique.
12:02 Enfin, clairement, il faut mobiliser toute la société.
12:05 C'est facile à dire, mais c'est un combat existentiel.
12:08 Il faut bien se rendre compte.
12:09 Quand on a plusieurs millions de musulmans sur notre sol,
12:12 on voit bien quel est l'objectif des islamistes.
12:15 Et si on ne veut pas que tout cela bascule dans le mauvais sens,
12:18 il faut une réaction très puissante de tout le monde, de toute la société.
12:21 On parlait de prise de conscience.
12:23 On va écouter Manuel Bompard, à présent,
12:25 qui est le coordinateur de la France Insoumise.
12:27 Il s'exprimait avant-hier sur la laïcité qui, selon lui, est menacée.
12:31 Oui, mais menacée par qui ?
12:33 Écoutez la réponse de Manuel Bompard.
12:35 Non, mais qu'il faille protéger la laïcité, c'est une évidence.
12:39 Mais je ne participerai pas à la multiplication des discours alarmistes.
12:42 Je pense qu'une très grande partie de la population française
12:45 est attachée à la laïcité, à la loi de 1905.
12:48 Et c'est un combat qui a toujours été un combat d'actualité
12:50 et qui reste encore aujourd'hui un combat d'actualité.
12:52 Menacée par l'islamisme radical ?
12:54 Menacée par toutes les religions.
12:59 Manifestement, tous les responsables politiques
13:01 n'ont pas conscience de la réalité.
13:03 Oui, ça.
13:05 Parce qu'ils s'appellent Manuel et moi aussi,
13:07 on a des points communs.
13:09 Mais est-ce que vous diriez que la France Insoumise
13:11 est pour vous devenue l'allié des islamistes ?
13:13 Oui, entre idiot utile et complice,
13:16 avec une stratégie politique électorale
13:20 qui fait que les dirigeants de la France Insoumise
13:22 tiennent des discours anti-juifs, anti-israël, anti-sémites.
13:27 Ils le font par conviction ou uniquement par stratégie politique ?
13:29 Je n'en sais rien. En tout cas, ils le font.
13:31 Et sans aucun doute, il y a une stratégie politique derrière.
13:35 Les autres religions tuent.
13:37 Les autres religions tuent et commettent des attentats.
13:40 Mais ça n'existe pas sur notre sol.
13:42 Donc c'est au nom d'une religion dévoyée,
13:45 bien évidemment, que depuis 15 ans,
13:50 on attaque la France, on tue des jeunes,
13:53 on tue des juifs parce qu'ils sont juifs,
13:54 des policiers parce qu'ils sont policiers,
13:56 des prêtres parce qu'ils sont prêtres,
13:58 qu'on s'attaque à des enseignants parce qu'ils enseignent la laïcité.
14:01 Il y a une très grande majorité de nos compatriotes
14:04 qui sont inquiets sur les attaques contre la laïcité.
14:07 C'est pour ça que le combat que j'évoquais tout à l'heure
14:10 est difficile parce qu'il y a des complices
14:12 de l'islam politique, de l'islamisme, pour des raisons électorales.
14:16 C'est aussi une des raisons pour lesquelles
14:18 je suis totalement engagé de nouveau en politique.
14:20 Parce qu'on ne peut pas laisser passer cela,
14:22 parce qu'on voit bien les basculements dans notre société.
14:25 Ces propos en plus, ce relativisme,
14:28 tout ça est dit avec un ton très sympathique,
14:31 ce relativisme est particulièrement dangereux.
14:33 Et il faut aider les familles, les femmes notamment,
14:36 qui se battent contre cet ordre moral, religieux et sexuel,
14:39 comme la maman qui s'est piquée et qui a agressé.
14:41 Il y a quelque chose qui choque beaucoup de Français,
14:43 parce qu'on a beaucoup de remontées par rapport à ça,
14:45 c'est que ces discours-là qu'on n'entendait plus du tout
14:48 il y a encore quelques années,
14:50 maintenant les gens disent "ça passe, on peut être antisémite,
14:53 on peut tenir des discours pareils,
14:55 il y a des responsables politiques qui les tiennent,
14:57 et puis globalement il y a assez peu de sanctions,
15:00 et on a l'impression que c'est une nouvelle opinion qu'on peut défendre,
15:03 qui peut choquer, qui peut émouvoir,
15:05 mais ça heurte beaucoup de Français
15:07 qu'à nouveau on puisse débattre de ces choses-là,
15:09 de l'antisémitisme pour être très précis.
15:11 C'est insupportable, ça fait plus de 20 ans,
15:13 ça m'a coûté cher politiquement que je dénonce,
15:15 je vais dire un mot, ce qu'on appelle l'antisémitisme
15:18 ou l'antisionisme, qui vient notamment de la gauche,
15:21 évidemment du monde arabo-musulman,
15:23 mais parce qu'il y a une confusion.
15:25 L'antisémitisme, c'est la meilleure traduction,
15:28 la seule traduction possible, c'est aujourd'hui,
15:30 être anti-juif, être anti-israélien.
15:33 Si nous ne sommes pas au clair,
15:34 si nous ne comprenons pas ce qui se joue au Proche-Orient,
15:38 c'est-à-dire la guerre que mène Israël au Hamas,
15:41 ou la guerre que le Hamas mène à Israël,
15:43 nous concerne nous directement.
15:45 Donc aujourd'hui, pour lutter contre l'antisémitisme
15:48 et la haine des Juifs, il faut soutenir Israël,
15:50 malgré toutes les difficultés, malgré les atrocités de la guerre.
15:53 Mais si nous ne sommes pas solidaires en Israël,
15:55 nous trompons de combat ici.
15:57 Et une grande partie d'ailleurs des responsables politiques,
15:59 y compris de notre diplomatie, font preuve de lâcheté.
16:02 Merci beaucoup Manuel Valls d'être venu ce soir
16:04 répondre à l'ensemble de questions en direct
16:06 sur CNews et sur Europe 1.
16:07 Merci Louis de Raguenel, merci Céline Pina de m'avoir accompagné.
16:11 Merci évidemment à vous de nous avoir suivis.
16:13 Dans un instant, vous avez rendez-vous avec Christine Kelly
16:16 dans Face à l'Info sur CNews,
16:17 et Hélène Zellany dans Europe 1 Soir sur Europe 1 Passé.
16:21 Une très très belle soirée, merci.
16:24 18h-19h sur CNews et Europe 1.
16:27 Punchline.