Un adolescent de 15 ans a été roué de coups par plusieurs personnes jeudi après-midi à Viry-Châtillon à la sortie de son collège. Une nouvelle affaire d'ultra-violence chez les jeunes après l'agression de Samara à Montpellier en début de semaine, qui conduit à s'interroger sur le rôle des réseaux sociaux et leur impact psychologique.
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00:00 Il faudrait qu'on revienne ce matin sur ce qui s'est passé à Viry-Châtillon, cette inquiétude qui concerne l'état de santé d'un adolescent de 15 ans
00:05 qui a été roué de coup hier à la sortie de son collège. Nouveau drame après Samara à Montpellier il y a trois jours.
00:12 On va retrouver Benoît Galleret, Benoît avec nous pour revenir justement sur ce qui s'est passé du côté de Viry et sur les réactions.
00:21 Oui parce que c'était l'inquiétude hier de la tête de liste LR aux européennes, François-Xavier Bellamy, sur ce plateau qui déplorait
00:29 une flambée de violence chez les jeunes et c'est vrai que c'est un fait divers de plus qui semble lui donner raison ces derniers temps.
00:36 Écoutez les chiffres qu'avançait François-Xavier Bellamy, impressionnant.
00:42 Entre 2022 et 2023 c'est plus 50% d'incidents graves qui ont été rapportés dans les écoles primaires.
00:47 Quand un incident de cette nature survient, tout est fait finalement pour étouffer l'affaire.
00:51 Et c'est d'ailleurs généralement le professeur qui a rapporté l'incident qui se retrouve en difficulté, abandonné par sa hiérarchie.
00:58 Plus 50% de violence à l'école primaire, alors on a vérifié, c'est malheureusement vrai, même si certains relativisent en notant qu'en primaire dont ils parlent,
01:05 les chiffres étaient très bas, donc passer de deux insultes à trois ça fait bien plus 50%.
01:10 Peut-on pour autant parler d'ensauvagement comme le dénoncent en boucle certains en ligne, jusqu'à Gérald Darmanin lui-même ?
01:17 Il n'existe pas d'indicateur pertinent, répond l'union syndicale des magistrats, on parle là d'un ressenti social, dit-elle.
01:25 Mais Crépole, Samara, Shannon, Lindsay, chaque drame renforce ce sentiment d'embrasement.
01:30 Que disent les chiffres exactement du coup Maxime ?
01:32 Un peu plus de 198 000 mineurs ont été concernés par des procédures judiciaires en 2021, ce sont les derniers chiffres, 9 sur 10 au passage sont des garçons.
01:43 Ça fait quand même beaucoup, ça fait près de 3% des ados.
01:46 Mais les magistrats l'expliquent ainsi, on porte plus souvent plainte qu'avant.
01:50 La parole se libère, on tolère beaucoup moins la violence, on ne règle plus ses comptes en famille.
01:54 La France s'est judiciarisée, voilà pourquoi ces statistiques élevées ne veulent pas forcément dire plus de passage à l'acte.
02:01 D'ailleurs, en termes de condamnation, on a à peu près autant de mineurs condamnés en 2021 qu'en 2017.
02:07 Les chiffres sont assez stables.
02:09 Pareil côté prison, le ministère de la Justice comptait 644 mineurs écroués en 2021 contre 691 en 2009.
02:18 On a remonté les archives, on pourrait presque conclure à une accalmie.
02:21 Sauf qu'il y a une chose qui a changé, c'est l'omniprésence des réseaux sociaux.
02:25 C'est ça, avec deux conséquences.
02:27 Déjà, les bandes de jeunes s'en servent pour diffuser leurs délits, impressionner, marquer leur territoire.
02:32 Ce qui fait non seulement monter la surenchère sur le terrain, mais ce qui fait surtout que c'est vu par beaucoup plus de monde, Maxime.
02:37 Certains snaps ou TikTok très violents cumulent des millions de clics, alors qu'avant, il n'y avait pas de caméra partout.
02:42 Et puis surtout, aucune chaîne de télé n'aurait diffusé de telles images.
02:46 Là, chaque agression ou presque est documentée, archivée en ligne, reprise, utilisée par les médias, les politiques.
02:52 Alors forcément, ça fait peur.
02:53 Deuxième effet de ces réseaux, ils servent aux plus jeunes à se harceler entre eux dans des proportions inédites.
02:59 L'OMS, Organisation mondiale de la santé, évalue à 1 sur 6 le nombre d'écoliers victimes de cyberharcèlement.
03:05 C'est dans leur rapport qui vient de sortir juste là, fin mars.
03:08 Ça augmente chaque année, note-t-il.
03:10 Et ce n'est pas du grand banditisme, certes, mais je cite le rapport.
03:13 Les jeunes passant jusqu'à 6 heures par jour en ligne,
03:16 ces violences ont de profondes répercussions sur la santé et le bien-être de milliers d'entre eux.
03:22 C'est qu'elles traumatiquent, automutilation, suicide.
03:24 Ça peut aller très loin, on le sait.
03:26 Donc que cette violence soit physique, vécue en ligne ou seulement ressentie, finalement,
03:31 peu importe, j'allais dire, c'est au sentiment d'impunité et d'absence de limite qu'il faut mettre fin.
03:35 C'est ce que promet d'ailleurs en ligne la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet,
03:39 qui tweetait hier ce plan ministériel, déployer un véritable bouclier autour de l'école, dit-elle,
03:45 avec plus de postes anti-harcèlement, une force de sécurité mobile à l'école,
03:49 des procédures disciplinaires qui seraient enfin systématiques pour une école, dit-elle,
03:53 qui ne laisse aucune place à la violence et aux menaces.
03:56 – Merci Benoît Aybon.