FACE AUX TERRITOIRES BRAUN-PIVET Yael

  • il y a 5 mois

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00:00 (Générique)
00:12 Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de Face au Territoire sur TV5MONDE.
00:16 Vous le savez, nous sommes diffusés dans 200 pays en 22 langues.
00:19 Mon invitée ce matin, c'est la présidente de l'Assemblée nationale.
00:22 Elle est aussi députée des Yvelines. Bonjour Yael Brone-Pivet.
00:25 - Bonjour. - Merci d'être avec nous ce matin.
00:27 Bon matin. Je sais que vous avez démarré votre vie déjà très tôt.
00:31 On en parlera peut-être tout à l'heure.
00:33 Vous êtes la présidente de l'Assemblée nationale.
00:35 Cette émission est organisée en partenariat avec Ouest France,
00:38 avec Nice Matin, avec 20 Minutes, avec France Antille,
00:42 avec le magazine Le Point et le magazine Géostratégie.
00:45 Yael Brone-Pivet, vous êtes une présidente de l'Assemblée nationale,
00:48 j'allais dire atypique, en tout cas très politique.
00:53 On vous a vu sur beaucoup de fronts.
00:55 Vous êtes très souvent à l'étranger.
00:57 Vous êtes partie en Israël très vite quand le conflit est né.
01:00 Vous revenez d'Ukraine, on va en parler dans un instant,
01:02 avec Stéphane Vernet de Ouest France.
01:04 J'ai vu l'autre jour que vous aviez reçu l'ensemble des présidentes
01:07 des assemblées nationales du monde à l'Hôtel de la Cé.
01:11 Comment ça se fait que vous êtes devenue cette présidente si active ?
01:14 C'est l'époque qui veut ça.
01:16 Quand on voit vos prédécesseurs, ce n'était pas le cas.
01:18 Alors déjà atypique, parce que je suis la première femme
01:21 présidente de l'Assemblée, donc forcément c'est différent.
01:24 Après, moi j'ai pour habitude de me donner à fond dans tout ce que je fais.
01:29 Et donc là, je pense que l'Assemblée nationale et les Français
01:33 méritent que l'Assemblée nationale et moi-même donnions la pleine mesure.
01:38 Et effectivement, j'essaye d'être sur tous les fronts,
01:41 le front diplomatique, parce que l'Assemblée nationale
01:44 a un vrai rôle à jouer, et pas seulement la présidente de l'Assemblée.
01:47 Vous êtes la deuxième ou la troisième personnalité de l'État ?
01:49 La quatrième.
01:51 La quatrième, mais il y a des groupes d'advocats.
01:54 Il y a des sujets, je pose la question.
01:56 Oui, mais en fait, je trouve que...
01:58 Il y a un sujet constitutionnel.
02:00 Mais c'est effectivement, c'est un rôle important, un rôle institutionnel,
02:03 un rôle important dans notre République.
02:05 Moi, je pense qu'il faut, et les Français attendent cela de l'Assemblée,
02:09 qu'elle joue pleinement son rôle.
02:11 C'est là où siègent les représentants du peuple.
02:14 C'est là où siègent, par la volonté des Français,
02:17 l'ensemble des courants politiques qui sont présents dans notre pays.
02:20 Donc à moi de faire vivre ce temple de la démocratie.
02:23 Et donc, c'est de la diplomatie, c'est de la culture, c'est l'Assemblée.
02:26 On consulte ses prédécesseurs avant d'un poste pareil.
02:28 On les voit, on leur demande comment ils ont fait.
02:30 Tout à fait. Je les ai tous rencontrés lorsque je suis devenue présidente de l'Assemblée nationale,
02:35 pour voir un petit peu quelle avait été leur vision des choses.
02:39 Ils sont très soutenants.
02:41 Certains avaient même fait une tribune quand c'était très turbulent à l'Assemblée pour me soutenir.
02:46 Mais tous me disent la même chose.
02:49 C'est l'Assemblée la plus difficile à gérer depuis le début de la Ve République.
02:52 Et donc, ils regardent ça avec intérêt, mais avec satisfaction aussi,
02:58 puisqu'ils voient que l'Assemblée tourne.
03:00 C'est Yael Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
03:03 qui est avec nous ce matin dans Face au territoire, sur TV5MONDE.
03:06 Dans un instant, Stéphane Vernet, de Ouest-France, notre partenaire, est sur ce plateau.
03:13 Bonjour Stéphane Vernet. Vous dirigez la rédaction d'Ouest-France à Paris.
03:16 Et vous êtes rédacteur en chef délégué du premier quotidien francophone du monde.
03:20 – Tout à fait. Bonjour Sylvie. Bonjour Madame Présidente.
03:23 – Bonjour.
03:24 – Moi j'avais envie de vous parler de l'Ukraine.
03:27 Vous étiez à Kiev au-dessus de la semaine prochaine,
03:30 pour redire le soutien indéfectible de la France à l'Ukraine.
03:33 Dans quel état d'esprit avez-vous trouvé vos interlocuteurs ?
03:35 Le président ukrainien, le président de la Rada, votre...
03:38 – Je les ai trouvés très concentrés, très déterminés à mener cette guerre
03:44 et à conduire l'Ukraine à la victoire. Ils ont été très francs, très clairs, très ouverts aussi.
03:51 J'ai pu rencontrer l'ensemble des présidents des groupes d'opposition aussi.
03:55 On ne m'a rien caché. Et on m'a surtout exprimé le fait que le soutien de la France,
04:01 tel qu'il est exprimé et par le président de la République,
04:04 par le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Défense
04:07 et la représentation nationale, est essentiel à leurs yeux et extrêmement apprécié.
04:12 J'ai envie de dire, il est vital en fait pour la survie de l'Ukraine.
04:16 C'est ce qu'ils ont tous exprimé.
04:18 – Les mots, les paroles, les promesses comptent autant
04:20 que les livraisons de munitions et d'armes dont les Ukrainiens ont besoin ?
04:23 – Tout compte, vous savez. – Tout compte ?
04:25 – Tout compte. Ils ont besoin d'un soutien humain.
04:28 Ils ont besoin d'un soutien politique, diplomatique, économique.
04:32 Ils ont besoin qu'on continue cette politique de sanctions très claire vis-à-vis de la Russie.
04:37 Ils ont besoin de justice aussi. J'ai rencontré le procureur général.
04:41 Il y a des crimes de guerre qui ont été commis et qui sont commis
04:45 aujourd'hui encore par Vladimir Poutine.
04:48 Près de 20 000 enfants qui ont été déportés en Russie.
04:51 Donc ce besoin de justice reste très prégnant.
04:55 Et évidemment, vous l'avez dit, des besoins de munitions, des besoins d'armes,
04:59 des besoins de protection antiaérienne, d'éléments de déminage
05:03 pour sécuriser le passage en mer Noire. Donc beaucoup d'attentes.
05:08 – Devant la Rada, le Parlement ukrainien, vous avez dit que la France, je vous cite,
05:11 "aidera l'Ukraine à renforcer son industrie de défense",
05:14 tout comme elle contribuera bientôt à sa reconstruction.
05:18 Bientôt, vraiment ?
05:19 – Alors, on y contribue déjà à la reconstruction.
05:22 – Ça a du sens de reconstruire alors que les bombardements, le conflit…
05:25 – Oui, ça a du sens parce que les gens continuent à vivre
05:28 et les gens ont besoin d'un abri, d'un toit sur leur tête.
05:31 Les enfants ont besoin d'aller à l'école, on a besoin de se chauffer.
05:34 Et donc la France, mais d'autres pays évidemment, aident l'Ukraine à se reconstruire.
05:40 Et les collectivités territoriales prennent leur part.
05:44 À Odessa, c'est Marseille qui est très en soutien.
05:48 Et il y a la région Île-de-France aussi, qui est très mobilisée.
05:51 C'est important qu'il y ait ces partenariats à tous les niveaux
05:55 pour aider les Ukrainiens. Ils ont besoin parce que la vie continue.
05:58 La vie continue pour eux.
06:00 – À la Rada, vous avez également dit que rien ne doit être exclu à priori dans ce conflit.
06:04 Vous pensez à l'envoi de troupes au sol. Est-ce que les Ukrainiens le demandent ?
06:09 – À ce jour, non. Ils ont besoin avant tout d'armes, de munitions, de formations
06:14 et de personnes pour être en capacité aussi d'entretenir les armes que nous leur fournissons.
06:20 Typiquement, les canons César dont ils saluent l'efficacité,
06:25 ça s'entretient, ça se répare. Et là, ils ont besoin d'assistantes, de notre part.
06:30 Donc c'est plutôt de cela aujourd'hui dont on parle.
06:34 Mais la situation est évolutive. On voit bien, c'est une guerre.
06:38 La Russie ne faiblit pas.
06:40 Et donc, il faut effectivement être prêt à soutenir l'Ukraine jusqu'au bout.
06:45 – Alors, la Russie ne faiblit pas, vous venez de le dire.
06:47 Vladimir Poutine a mis son pays en économie de guerre.
06:50 En France, on en parle beaucoup, mais sans le faire.
06:52 Est-ce que nous avons seulement les moyens financiers
06:55 de réorienter l'économie de notre pays à un moment où les caisses de l'État sont très vides ?
06:59 – Bonne question. Alors, on le fait déjà en partie.
07:03 Nos chaînes de production tournent à plein régime.
07:07 On a accéléré les cadences, ce qui fait que pour produire maintenant
07:11 certaines armes, c'est trois fois plus rapide qu'avant.
07:15 On va pouvoir produire plus.
07:17 Chacun fait un effort dans ses pays respectifs, l'Allemagne notamment.
07:21 Il est important que ce soit un effort conjoint.
07:24 Mais il faut le faire, puisqu'à un moment aussi,
07:28 où l'aide américaine a, quant à elle, faibli.
07:32 Et il faut aussi, vous voyez, le soutien à l'Ukraine,
07:35 ça passe aussi par une remobilisation de l'ensemble des alliés.
07:38 C'est la raison pour laquelle nous avons écrit à notre homologue Johnson…
07:42 – C'est ce que j'avais évoqué.
07:44 – Et il vous a répondu pour débloquer les fameux 60 milliards de dollars
07:47 promis par les Américains et les Ukrainiens ?
07:50 – Le dialogue est ouvert.
07:52 Le président Zelensky a des contacts, mon homologue également.
07:56 Il faut faire le maximum pour que l'aide arrive.
07:59 – Yael Broun-Pivet, quand vous avez…
08:02 Vous parlez de ça dans les radios, dans les télévisions, vous êtes étranger, etc.
08:06 Est-ce que vous consultez le quai d'Orsay, la présidence de la République,
08:10 est-ce que vous avez une forme d'autonomie par rapport à ces sujets-là ?
08:14 Avant ça, est-ce que vous appelez ?
08:16 – Un peu des deux. Le choix des déplacements…
08:19 – Vous ne pouvez pas poser de problème à la diplomatie française ?
08:22 – Ce n'est pas l'objectif. – Est-ce que vous pourriez le poser ?
08:25 – Non, je ne crois pas.
08:26 – Vous posez des problèmes par exemple quand vous êtes allée en Israël,
08:29 tout de suite soutenir les Taïbos, etc.
08:31 Est-ce que vous sentez un décalage après avec l'administration, la diplomatie, le quai ?
08:36 – Mais vous savez, on est fondé dans notre état de droit
08:39 sur un régime de séparation des pouvoirs.
08:41 – Oui, c'est pour ça que je vous pose la question.
08:43 – Et donc, ni le président du Sénat, ni moi-même,
08:45 ne devons demander l'autorisation à quiconque pour travailler cette diplomatie parlementaire.
08:50 En revanche, à partir du moment où nous décidons d'aller à tel ou tel endroit,
08:54 de recevoir telle ou telle personne, nous sommes en liaison constante
08:58 avec le ministère des Affaires étrangères et avec la présidence de la République.
09:02 Et pour l'Ukraine par exemple, il est évident que c'est un déplacement
09:07 qui se fait et qui se prépare avec les équipes de la présidence,
09:11 avec l'ambassadeur systématiquement.
09:14 Mais c'est important parce que cette diplomatie, elle doit apporter quelque chose.
09:18 Il n'est pas question d'avoir une action qui soit concurrente ou antagoniste,
09:22 elle est complémentaire.
09:24 Mais en même temps, moi je représente l'Assemblée nationale,
09:27 je vais avec une délégation qui comporte des personnes membres de l'opposition,
09:31 en l'occurrence Valérie Larrabeau, ma première vice-présidente,
09:34 membre du Parti socialiste.
09:36 Donc c'est une autre façon de faire de la diplomatie.
09:39 Et je peux vous dire qu'elle est très appréciée parce qu'elle se combine
09:43 avec celle menée par le gouvernement et par la présidence de la République.
09:46 Stéphane Vernet, show nuque et dessinateur et collaborateur de Ouest-France,
09:50 a une question à vous poser sous forme de dessin.
09:53 C'est la tradition de cette émission, Yael Brun-Pivet, on l'écoute, on le regarde.
09:56 Yael Brun-Pivet, Madame la Présidente, bonjour.
09:59 En 2022, lors de votre élection historique à la présidence de l'Assemblée nationale,
10:05 je vous avais dessiné tel bain nure tenant les rênes d'un attelage fougueux.
10:10 En 2023, votre déplacement en Israël après le pogrom du 7 octobre
10:16 vous a valu une vague d'insultes sur les réseaux sociaux
10:20 et un tweet à caractère antisémite signé Jean-Luc Mélenchon.
10:24 Alors vous voici prête à chanter le psaume des batailles.
10:28 Nicolas Sarkozy, en son temps, y pensait en se rasant.
10:32 Et vous, du haut de votre perchoir rive gauche,
10:36 lorgnez-vous sur la rive droite avec comme horizon l'Elysée 2027.
10:42 Et on vous donnera le dessin.
10:44 J'adore. Mais vous savez que le premier dessin de Chenu avec ce char
10:49 est accroché dans mon bureau, il est encadré.
10:52 Il va le savoir.
10:53 Voilà, celui-là, je le trouve absolument sensationnel.
10:55 Alors, est-ce que vous lorgnez sur l'autre rive ?
10:57 Non, pas du tout.
10:58 Vous savez, moi, je suis juste à ma place aujourd'hui
11:02 et j'essaye de faire au mieux la mission que m'ont confiées les Français
11:06 et les parlementaires et croyez bien que ça m'occupe à plein temps.
11:09 La lune de Ouest-France, Stéphane Vernet.
11:11 Le déficit public désise le camp de la majorité présidentielle.
11:15 Et nous repartons à Rennes, chez vous, puisque François-Xavier Lefranc,
11:19 qui est président du directoire de Ouest-France,
11:21 a une question à poser à Yael Brounepivé,
11:24 en duplex de Rennes, de la rédaction d'Ouest-France.
11:27 Bonjour, madame Brounepivé.
11:29 Une entreprise dont l'activité porte atteinte aux droits fondamentaux des personnes
11:32 doit-elle être condamnée ?
11:34 Prenons les réseaux sociaux.
11:35 Chaque jour, des milliers de personnes sont insultées, diffamées, bafouées,
11:38 menacées, menacées de mort même parfois, dans une impunité gravissime.
11:43 Il y a quelques condamnations,
11:45 mais il est très dur de faire passer le droit sur les réseaux sociaux.
11:48 Nos sociétés ont accepté que ces réseaux ne soient pas responsables de ce qu'ils diffusent.
11:53 Nous en paierons le prix et il sera élevé.
11:56 Mais en attendant, est-ce qu'on ne pourrait pas permettre
11:59 la levée plus facile de l'anonymat,
12:02 tout simplement pour que le droit puisse passer ?
12:04 Qu'attendons-nous ?
12:06 Les machines numériques sont-elles plus fortes que la démocratie ?
12:10 C'est une vraie question.
12:11 Les réseaux sociaux ne doivent pas être un monde
12:15 où règne la loi du plus fort et la loi de la jungle.
12:19 Donc il faut évidemment les réguler.
12:21 Nous avons adopté un certain nombre de textes sur la lutte contre la haine en ligne.
12:25 Et nous avons aussi musclé les moyens de la plateforme Pharoes
12:29 qui peut permettre de mener des enquêtes et de retirer les contenus.
12:32 On ira vers une amélioration, c'est ça la question ?
12:34 Il y a une amélioration, je pense, oui.
12:36 Après, il faut faire attention à la question de l'anonymat.
12:39 C'est une question extrêmement complexe.
12:41 Et ne jamais oublier que dans des pays où règne la dictature,
12:46 l'Iran par exemple, où des gens se battent pour leur liberté,
12:50 il ne faut pas non plus que les réseaux sociaux, en levant l'anonymat,
12:55 fassent qu'ils se mettent en danger eux-mêmes.
12:58 Donc faisons attention à ce que l'on fait,
13:00 mais en tout cas vers une plus grande régulation
13:02 et une plus grande poursuite de ceux qui ont des messages haineux, évidemment.
13:07 Dans un instant, Floreal Hernández, le rédacteur en chef de 20 minutes,
13:11 partenaire de cette émission sur ce plateau.
13:12 Merci Stéphane Vernet.
13:13 Bonjour Floreal Hernández, merci d'être avec nous ce matin.
13:19 Bonjour.
13:20 Je vais rebondir sur ce qu'ont dit mes collègues juste avant,
13:24 sur la non minimisation sur les réseaux sociaux.
13:27 Vous avez porté plainte après que des dizaines et des dizaines de députés
13:32 ont reçu un mail antisémite, à caractère antisémite.
13:36 Où en est l'enquête aujourd'hui ?
13:38 J'ai utilisé la procédure de l'article 40 pour ce faire.
13:42 Je n'ai pas de nouvelles à ce stade.
13:45 Donc je ne peux pas vous en dire plus.
13:47 Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que moi,
13:49 que ce soit des actes qui touchent l'ensemble des députés,
13:53 quelques députés ou moi-même personnellement,
13:55 je porte systématiquement plainte et je les dénonce systématiquement.
13:58 Vous êtes très régulièrement cible de cette attaque ?
14:00 Tout à fait.
14:01 Que ce soit sur les réseaux sociaux ou par courrier,
14:03 qui sont adressés directement à ma permanence parlementaire
14:06 ou à l'Assemblée nationale.
14:07 Je pense qu'il est important de les dénoncer,
14:09 de ne jamais courber les chines, de ne jamais plier
14:12 et de faire en sorte que la justice soit rendue.
14:15 Le garde des Sceaux a fait une circulaire pour demander
14:19 aux magistrats du parquet de poursuivre systématiquement
14:22 et d'avoir la plus grande fermeté.
14:24 C'est ce que nous devons faire.
14:25 Aujourd'hui, nous ne devons rien laisser passer
14:27 dans les discours de haine, que ce soit des discours racistes,
14:30 antisémites, xénophobes.
14:32 C'est de notre devoir et c'est une des raisons pour lesquelles,
14:35 avec le président du Sénat, nous avions initié cette marche
14:38 le 12 novembre dernier contre l'antisémitisme.
14:41 Parce que nous devons nous dresser collectivement
14:43 contre ce fléau.
14:44 Depuis le 7 octobre, il y a eu une montée des actes antisémites.
14:48 On a l'impression qu'à chaque fois qu'il y a cette montée,
14:51 après il peut y avoir une décrue, mais la décrue n'est jamais
14:54 au niveau d'avant, qu'il y a toujours un palier supplémentaire
14:57 qui est gagné en antisémitisme.
15:00 C'est difficile de le mesurer, mais ce qui est sûr,
15:03 c'est que l'antisémitisme, malheureusement, a toujours existé.
15:08 C'est Sartre qui disait que si le juif n'existait pas,
15:11 l'antisémite l'inventerait.
15:13 Malheureusement, quelle que soit les époques, le lieu,
15:18 il a eu beaucoup de formes différentes qui parfois se combinent
15:22 et se superposent, mais malheureusement, ça a toujours existé.
15:26 Mais ce n'est pas une raison pour laquelle il faut baisser la garde
15:29 ni baisser les bras.
15:31 – On a parlé des élections présidentielles il y a quelques minutes.
15:34 Les élections européennes sont la prochaine échéance
15:36 pour les Français et pour les hommes et les femmes politiques
15:39 qui portent un parti.
15:42 Valérie Hayek estime que Jordan Bardella manque de respect aux Français
15:46 en envoyant son numéro 2 ou son numéro 3 sur les débats communs.
15:50 Qu'est-ce que vous en pensez ?
15:51 – Sur les plateaux de télévision.
15:53 – Écoutez, chacun est libre de la façon qu'il a de faire campagne.
15:58 Et donc, moi, ce qui m'importe, c'est que la campagne ait lieu,
16:02 qu'elle porte enfin sur les sujets européens
16:05 et non pas qu'on en fasse une campagne de niveau national
16:08 et qu'il puisse y avoir des débats pour qu'on puisse parler projet contre projet.
16:14 Vous savez, les Français, s'ils se détournent des urnes,
16:17 c'est bien pour ce type de raison, lorsque l'on instrumentalise les élections
16:21 et qu'on prend un scrutin pour un autre.
16:24 Il ne faut pas le faire, il ne faut pas prendre des Français pour des imbéciles.
16:27 C'est un scrutin européen.
16:29 Nous savons à quel point l'Europe est importante,
16:31 les enjeux sont importants pour notre souveraineté,
16:34 pour les combats que nous menons et les combats qui touchent les Français.
16:38 Je peux penser à l'environnement, à notre souveraineté.
16:41 Et donc, parlons Europe jusqu'au 9 juin.
16:44 – Avec 20 minutes, mobilisez-vous sur ces élections européennes
16:47 pour faire voter les jeunes.
16:48 – Exactement, oui, pour donner le plus d'informations dessus.
16:52 – C'est fondamental.
16:53 – On va regarder votre une, la une de 20 minutes.
16:55 – Où on s'est intéressé à la santé mentale des athlètes,
16:58 avec notamment Simon Biles, la gymnaste américaine
17:01 qui avait fait médaille d'or en 2016 et qui en 2021 à Tokyo n'a pas participé
17:07 puisqu'il y a eu un burn-out en tout cas de son cadre.
17:11 – Vous allez suivre ces Jeux Olympiques ?
17:12 – Oui, parce que je suis passionnée par le sport.
17:15 – Alors quels sports vous pratiquez ?
17:17 – Alors moi je pratique la natation, je nage toutes les semaines.
17:20 – Vous êtes en raccord avec la une de 20 minutes.
17:22 – Voilà, et puis j'aime le vélo, j'aime la voile.
17:25 En fait, pour tout vous dire, j'aime les sports qui me permettent
17:28 de me vider la tête et de…
17:30 – Bon, ça on peut comprendre.
17:31 – Et donc, si possible en famille, avec une partie de mes enfants, c'est possible.
17:36 – Vous avez combien d'enfants ?
17:37 – J'ai cinq enfants.
17:38 – Voilà, merci.
17:39 – Donc j'en trouve toujours un qui est mis à contribution pour m'accompagner.
17:43 – Voilà, c'est Yael Braun-Pivet, vous l'avez compris,
17:45 qui est notre invité ce matin dans "Face au territoire".
17:47 Merci, Florey Aller, Nendez rédacteur en chef de 20 minutes dans un instant.
17:49 Denis Carreau, tout juste arrivé de Nice, tout juste.
17:52 [Musique]
17:55 Bonjour Denis Carreau, vous avez pris un vol à 6h du matin
17:57 et vous êtes miraculeusement sur ce plateau en direct.
18:00 Merci d'être avec nous, vous dirigez les rédactions du groupe Nice Matin,
18:02 c'est-à-dire Varmatin et Monaco Matin également.
18:04 – Bonjour, bonjour Yael Braun-Pivet.
18:07 Gabriel Attal a inauguré hier la nouvelle formule des questions au gouvernement.
18:12 Il est désormais seul pendant 45 minutes face aux députés.
18:15 Est-ce que vous avez été convaincu par l'exercice hier ?
18:18 – Et par Gabriel Attal.
18:20 – Alors d'abord, pour replacer un petit peu les choses dans leur contexte,
18:24 les questions au gouvernement, c'est un des actes centrales de la vie parlementaire
18:27 et c'est un des actes centrales du contrôle qu'effectue le Parlement
18:32 à travers ses députés du gouvernement.
18:34 C'est vraiment une mission essentielle qui nous est conférée par la Constitution.
18:38 L'exercice avant avait lieu le mardi sur une durée qui était très importante
18:42 et qui était trop longue.
18:44 Donc j'ai, avec les présidents de groupe, décidé de revenir à deux séances
18:48 et j'avais dès le départ imaginé cette séance spéciale questions Premier ministre.
18:53 Et donc Gabriel Attal a souhaité l'essayer.
18:56 Donc nous sommes dans une phase d'expérimentation.
18:58 Hier c'était la première séance.
19:00 Moi j'ai trouvé ça plutôt bien.
19:02 J'ai trouvé ça dynamique, j'ai trouvé ça plus politique
19:06 et donc ça crée une séance différente de celle de la veille
19:10 et il y avait plus d'affluence dans l'hémicycle.
19:12 Donc je trouve que c'est une bonne première.
19:14 – Il n'y a pas le risque que les questions soient un petit peu moins précises
19:17 que quand un ministre en charge d'un fortefeuille précis répond ?
19:21 – Justement, c'est pour ça qu'on a deux séances
19:24 et que c'est deux séances différenciées.
19:26 Le mardi après-midi à 15h, nous conservons le même format
19:30 et donc là les députés peuvent poser des questions plus précises au ministre.
19:34 Nous avons aussi ce qu'on appelle des questions orales sans débat
19:37 et ça, ça a lieu tous les mois à l'Assemblée nationale.
19:40 C'est un autre format.
19:41 Mais là je trouve que c'est intéressant d'avoir un nouveau format plus politique
19:45 où les groupes peuvent directement interpeller le Premier ministre.
19:48 C'est plus politique, c'est moins technique
19:50 mais je trouve que ça a son intérêt et c'est complémentaire avec la séance du mardi.
19:54 Donc nous allons regarder.
19:55 Moi, vous savez, je n'ai pas de tabou, je suis pragmatique, j'essaye,
19:59 on regarde ce que ça donne, on évalue.
20:01 – Donc si ça marche, ça sera pérennisé ?
20:02 – Si ça marche et si les présidents de groupe sont majoritairement satisfaits,
20:06 ça sera pérennisé.
20:08 Si on voit qu'il y a une insatisfaction et que ça ne convainc personne,
20:12 eh bien nous reviendrons à une autre formule.
20:14 Mais franchement, moi je trouve que c'est bien.
20:17 Je propose, on essaye, on évalue, on décide.
20:20 Ça me semble être de bonne méthode.
20:22 On pourrait utiliser ce type de méthode pour d'autres sujets.
20:25 – Alors un autre sujet, Emmanuel Macron avait promis avant son élection en 2017
20:29 d'introduire une dose de proportionnel aux législatives.
20:32 Il est temps aujourd'hui d'honorer cette promesse.
20:34 – Oui, je le crois.
20:35 Je le crois parce que ça fait partie des promesses
20:39 qui permettraient de procéder à ce fameux renouveau démocratique
20:44 que les citoyens appellent.
20:45 – L'Assemblée nationale, en 86, Jacques Chirac était Premier ministre,
20:49 Jacques Chabond-Delmas était votre prédécesseur,
20:51 et il y avait le Front National représenté.
20:53 C'était Jean-Marie Le Pen le président de groupe.
20:55 – Tout à fait.
20:56 L'exemple de 86 est significatif.
20:59 C'était une proportionnelle intégrale.
21:01 Et ça n'a pas convaincu puisque dès le scrutin ultérieur,
21:06 nous sommes revenus à un scrutin majoritaire total.
21:09 Le scrutin proportionnel a permis l'entrée du Rassemblement national
21:13 à l'Assemblée nationale.
21:14 Vous noterez qu'aujourd'hui, le scrutin majoritaire a permis
21:18 au Rassemblement national d'être présent à l'Assemblée nationale
21:21 et d'être très nombreux.
21:22 – La question de l'intégralité, c'est quoi ? Une dose ?
21:23 – Donc moi, ce que je propose, c'est d'être moins radical qu'en 86.
21:26 C'est une dose de proportionnel.
21:28 Et pour que ça soit réalisable, parce qu'à nouveau,
21:31 moi je suis très pragmatique, on peut être idéaliste,
21:35 mais moi ce qui m'importe, c'est de changer effectivement les choses.
21:39 Et si l'on veut effectivement introduire une dose de proportionnel
21:42 avant la fin de ce mandat, il faut procéder à mon sens,
21:45 sans redécoupage.
21:46 Et si l'on ne veut pas redécouper, et bien c'est un système mixte
21:50 avec une proportionnel sur les départements les plus peuplés,
21:54 là où les circonscriptions ont le moins de réalité politique.
21:58 Donc c'est une proposition que je fais et que je mets sur la table.
22:01 Je suis en train de consulter les différents groupes politiques.
22:04 Nous regarderons si nous sommes capables d'avoir une majorité
22:07 autour de cette proposition.
22:08 – Alors l'idée, c'est que l'Assemblée ressemble davantage aux Français.
22:11 Certains députés considèrent que la fin du cumul des mandats
22:17 a éloigné l'Assemblée des préoccupations des Français.
22:21 Vous faites partie de ceux qui sont opposés à la remise en cause
22:25 des règles de non cumul.
22:28 – Oui, je trouve que ce retour en arrière n'est pas une bonne chose
22:32 et que les députés, pour être en contact avec le terrain,
22:36 n'ont pas besoin d'exercer un mandat exécutif local
22:39 qui soit différent du mandat qu'ils exercent à l'Assemblée nationale.
22:43 – C'est quoi ? C'est la charge de travail qui est en cause aussi ?
22:45 – C'est la charge de travail, moi je pense, et nos concitoyens,
22:48 je crois, attendent des députés qui soient plein temps consacrés
22:51 à leur mandat de parlementaire.
22:53 Mais vous savez, les députés aujourd'hui peuvent exercer des mandats locaux.
22:56 Hier soir, moi j'ai passé ma soirée au conseil municipal du Véziné,
22:59 dans les Yvelines, parce que je suis élue municipale.
23:02 Je n'ai pas besoin d'être maire pour pouvoir être au conseil municipal.
23:05 Mais en revanche, le sujet du lien des députés avec le territoire est important
23:10 et j'ai lancé à l'Assemblée nationale, la semaine dernière,
23:14 une mission d'information conférence des présidents
23:17 pour justement s'interroger au rôle local du député,
23:20 à la place qu'il doit avoir sur un territoire.
23:22 Donc c'est un sujet important.
23:24 Donc c'est une bonne question, mais je pense que le retour du cumul de mandats
23:27 est une mauvaise réponse à cette bonne question.
23:29 – Annie Carodin, la faveur.
23:30 – Hier, vous avez rappelé à l'ordre, dans un communiqué,
23:32 le député Renaissance, Quentin Bataillon,
23:35 après son passage dans l'émission de Cyril Hanouna sur C8,
23:39 il a clairement dérapé.
23:41 – Ecoutez, moi je demande…
23:43 – La polémique a enflé depuis, d'ailleurs.
23:45 – La polémique enfle, je le comprends.
23:48 Vous savez, moi, quand j'étais présidente de la commission des lois,
23:51 j'avais rappelé à l'ordre deux députés qui avaient fait le tour du plateau
23:54 avant de présenter leur rapport, c'était sur le cannabis.
23:57 Et c'est quelque chose, moi je suis très attachée à l'institution,
24:00 je suis très attachée à nos règles,
24:02 et je considère qu'effectivement, tant que le rapport n'est pas rendu,
24:05 le rapport n'est pas encore rédigé ni rendu, il faut avoir une certaine réserve.
24:10 – Il n'y a pas uniquement cette question, il y a le fait aussi
24:12 qu'il est sur le plateau de quelqu'un qui a été auditionné quelques jours avant.
24:15 – Oui, dans sa commission.
24:16 – Dans sa commission, oui, c'est problématique.
24:18 – Mais d'une manière ou d'une autre, la question de Annie Carodin…
24:20 – C'est la raison pour laquelle j'ai fait ce rappel à l'ordre,
24:22 qui me semblait être indispensable.
24:23 – Oui, la question d'Annie Carodin va presque plus loin,
24:26 est-ce qu'on peut aller dans toutes les émissions de télévision
24:28 quand on est un élu du peuple ou pas ?
24:30 Est-ce qu'on peut aller dans des émissions,
24:32 alors ne parle pas spécialement de celle-là, borderline comme on dit.
24:35 – Écoutez, la question se pose sur les émissions,
24:37 mais sur les journaux de presse écrites.
24:40 Je pense que les parlementaires et les élus d'une façon générale
24:43 doivent être pleinement libres de la façon dont ils doivent exercer
24:47 et dont ils exercent leur mandat.
24:48 Donc je me garderais bien de faire cette espèce de police de la pensée
24:52 en disant "allez là et pas là", et après chacun fait comme il le souhaite.
24:56 Moi, pour vous dire à titre personnel, j'estime que je dois aller
24:59 et que je peux aller partout.
25:01 Je ne suis jamais allée sur cette émission,
25:04 mais je pense qu'il faut aller partout parce qu'il faut parler à tous les Français,
25:08 quels que soient les choix qu'ils font dans leur lecture
25:11 ou dans les émissions de télé qu'ils regardent.
25:14 – Il doit démissionner, Quentin Bataillon ?
25:17 – Je ne le crois pas parce que vous savez, les auditions sont terminées.
25:20 Donc les travaux de la commission d'enquête sont achevés.
25:23 Nous sommes maintenant à la phase du rapport,
25:25 c'est pour ça que moi je l'ai rappelé à une stricte neutralité.
25:28 J'espère et je compte sur le fait qu'ils s'y tiennent.
25:31 – Vous l'avez eu au téléphone ?
25:32 – Bien sûr, je l'ai eu.
25:33 – Vous l'avez sermonné ?
25:35 – Écoutez, nos conversations ne regardent que nous,
25:38 mais en tout cas j'ai fait un communiqué de presse, je crois très clair à cet égard.
25:41 – La une de Nice matin, l'incompréhension, on revient sur l'affaire
25:44 de la disparition du petit Émile avec les nouveaux éléments,
25:48 notamment de notre reporter Grégory Leclerc.
25:50 – Et oui, c'est dans votre région.
25:52 – Ce n'est pas très bon.
25:53 – Voilà, merci Denis Carreau, directeur des rédactions du groupe Nice matin.
25:56 Dans un instant, Armelle Le Goff,
25:58 directrice adjointe de la rédaction du Monde est sur ce plateau.
26:00 – Merci.
26:01 [Musique]
26:04 – Voilà, c'est le point bien sûr, vous aviez corrigé vous-même Armelle Le Goff.
26:07 – Oui, oui. Bonjour.
26:08 – Bonjour, je me sens moins sale.
26:10 – Ah oui, mais vous verrez, il y a encore…
26:12 – Mais ça progressera dans la parité au fur et à mesure que l'émission avance.
26:16 – Exactement.
26:17 Le dérapage des comptes publics va nécessiter un certain nombre de réformes et d'économies.
26:21 Quelles seraient, d'après vous, les pistes à privilégier ?
26:23 On est en plein débat sur le sujet actuellement.
26:25 – Oui, c'est un débat qui nous préoccupe beaucoup.
26:27 Et c'est parce qu'il est d'importance et le budget de la France
26:32 doit préoccuper l'ensemble des Français.
26:34 Donc c'est bien qu'on ait ce débat et c'est bien que les Français
26:37 aient cette conscience-là de ce qui se passe autour de nos finances publiques.
26:40 Moi, ce que je pense, c'est qu'il faut évidemment que tout le monde fasse un effort
26:46 parce que pour rétablir nos comptes publics, c'est un sujet d'intérêt national.
26:53 Parce que si nos comptes continuent à se dégrader,
26:55 c'est l'impuissance de l'État qui va s'organiser.
26:58 – La fin de la souveraineté aussi.
26:59 – Et donc c'est la fin de la souveraineté, c'est une impuissance.
27:02 C'est les budgets que nous essayons d'augmenter en matière de justice,
27:05 d'éducation nationale que nous ne pourrons plus augmenter.
27:09 Donc c'est un sujet qui est d'importance cruciale.
27:12 – Le concept de Bruno Le Maire qui dit "il faut changer de paradigme"
27:15 "protecteur versus état-providence" qu'on avait jusqu'à présent.
27:22 Qu'est-ce que vous en pensez de ça ? Ça vous parle ce… ?
27:24 – Non, ça ne me parle pas.
27:26 – Donc là, il y a clairement dans l'exécutif…
27:29 – Après, c'est un livre que Bruno Le Maire a écrit,
27:35 ce n'est pas le programme mis en œuvre aujourd'hui par le gouvernement.
27:38 – Mais c'est le ministre de l'économie depuis 7 ans qui le dit.
27:40 – C'est quelque chose qui m'aurait échappé.
27:42 – C'est le ministre de l'économie depuis 7 ans qui le dit.
27:44 – Mais à nouveau, il dit des choses, mais il en écrit d'autres.
27:47 Et à nouveau, son livre n'est pas le programme présenté par le Premier ministre.
27:51 Maintenant, ce qui me semble important, c'est d'une part,
27:54 avoir comme boussole un principe d'équité dans l'effort.
27:59 Nous ne pouvons pas demander à certains d'avoir l'entièreté
28:04 de la charge de l'effort de réduction du déficit et de cette charge-là.
28:09 – Vous pensez à l'arrivée de l'assurance chômage par exemple ?
28:12 C'est pour ça que vous n'êtes pas d'accord avec les pistes qui ont été évoquées ?
28:15 – C'est un peu plus compliqué que ça, parce que la réforme de l'assurance chômage,
28:19 d'une part, je pense qu'on vient de la réformer.
28:22 La dernière réforme n'a pas encore été pleinement mise en œuvre
28:24 et elle n'est certainement pas évaluée.
28:26 – Et puis elle suivait d'autres réformes.
28:28 – Et elle suivait d'autres réformes et on a une logique qui suit le sens de l'économie.
28:34 Et donc, faisons attention à ne pas avoir des grands coups de braquet trop rapides.
28:38 Je pense que ça n'est pas d'une bonne méthode,
28:41 quel que soit le contenu de la réforme.
28:43 Après, sur la réforme du chômage, je pense que tous regardent évidemment
28:46 et que si nous pouvons faire des économies, il faut le faire.
28:50 Mais le sujet, ce n'est pas le sujet économique par rapport à la réforme du chômage.
28:54 C'est qu'est-ce que nous pouvons faire pour faire en sorte que les Français retrouvent un emploi ?
28:57 Et ça, c'est la réorganisation de France Travail, c'est la question de la formation,
29:02 c'est la question du logement, de la mobilité, des gardes d'enfants,
29:06 pour lever les freins à l'inemployabilité de certaines personnes.
29:09 Donc c'est à tout cela qu'il faut s'attaquer.
29:11 C'est ce que nous faisons, c'est ce que nous faisons.
29:13 Donc c'est une réforme globale.
29:15 J'en reviens quand même sur le principe d'équité, excusez-moi.
29:17 Il faut que l'effort soit partagé.
29:19 Il faut qu'on ait une réduction de nos déficits, mais il faut aussi,
29:23 et c'est ce que j'avais exprimé sur l'augmentation des recettes,
29:26 que nous n'ayons pas de tabou à cet égard,
29:29 pour voir si nous pouvons rééquilibrer nos comptes par cet effet-là également.
29:33 – Donc des taxes sur des profits ?
29:36 – Alors je n'ai pas proposé une solution précise,
29:41 mais je suis heureuse que sur le principe, je suis heureuse d'avoir été entendue.
29:46 Et le Premier ministre a annoncé qu'il demandait au rapporteur général
29:50 et à trois membres de la majorité de travailler sur ce sujet.
29:54 – Ce n'est pas une façon d'enterrer le sujet en fait ?
29:56 – Au contraire, c'est une façon de considérer que, oui, le sujet existe,
30:00 il n'y a pas de tabou, regardons ce que nous pouvons faire.
30:03 Donc moi, en tant que membre de la majorité, je suis extrêmement satisfaite
30:07 d'avoir été entendue, parce qu'effectivement, il ne doit pas y avoir de tabou.
30:10 – Un autre tabou que vous avez exprimé, c'est les hausses d'impôts sur les classes moyennes.
30:13 Vous êtes absolument contre ? – Contre, tout à fait.
30:16 – C'est quoi ? C'est vos origines venant du Parti Socialiste de gauche
30:20 qui fait que vous avez des convictions très fortes sur ces sujets-là,
30:23 et orientées d'une certaine manière, c'est ça ?
30:25 – Alors, l'origine du Parti Socialiste, j'ai été membre un an du Parti Socialiste
30:30 durant l'entièreté de mon existence, donc je ne considère pas que ce soit une étiquette
30:34 qui doit me coller à la peau en comparaison de mon adhésion et de mon action
30:40 auprès du Président de la République.
30:42 Moi, si je suis rentrée en politique, c'est justement parce que je ne voulais ni dogme,
30:46 et que je pensais qu'il fallait se rassembler et dépasser les partis.
30:51 Donc moi, je suis pleinement une vraie centriste, une progressiste,
30:56 et une vraie marcheuse de la première heure.
30:59 – Dernière question sur ce sujet tout de même, Emmanuel Macron a pu être présenté parfois
31:03 comme le Président des riches qui avait mis fin à des taxations sur les plus hauts revenus.
31:08 C'est quelque chose qui vous semble infondé, injuste,
31:10 et c'est quelque chose sur lequel il faudra éventuellement revenir ?
31:13 – Complètement infondé, parce qu'Emmanuel Macron, c'est le Président de la suppression
31:17 de la taxe d'habitation, dont on sait à quel point elle était injuste
31:21 pour les plus défavorisés, c'est la suppression de la redevance audiovisuelle,
31:25 c'est celui qui a augmenté considérablement la prime d'activité pour les plus faibles revenus,
31:31 qui a relancé la politique de l'apprentissage avec plus d'un million d'apprentis.
31:36 – Mais c'est aussi le Président du déficit.
31:38 – Oui, mais on ne peut pas être aussi binaire et considérer que la politique sociale
31:43 du Président de la République n'existe pas, autrement moi je ne serais plus à ses côtés, vous savez.
31:48 C'est quelque chose qui me tient à cœur, et non pas par rapport à une ancienne adhésion,
31:53 mais par rapport à mon engagement associatif au Resto des cœurs pendant des années.
31:57 Et donc c'est quelque chose que moi, qui est vital dans mon engagement politique.
32:01 – La une du point.
32:03 – La une du point, on fait une autre une sur des révélations concernant l'esclavage sexuel
32:08 dans lequel ont été réduits des femmes au sein de Daesh,
32:13 et aujourd'hui il y a toujours 2800 femmes et fillettes yézidis qui sont introuvables,
32:18 dans une certaine indifférence, est-ce que c'est quelque chose…
32:23 – Là c'est la une du point.
32:25 – Qui vous parle…
32:26 – Ça me parle, lorsque vous avez parlé tout à l'heure du sommet des présidentes d'Assemblée,
32:30 on a beaucoup parlé du droit des femmes, de ces femmes iraniennes, de ces femmes yézidis,
32:35 de ces femmes qui ne peuvent plus… afghanes évidemment,
32:37 qui n'ont plus accès à l'instruction, qui subissent des mariages forcés.
32:42 J'avais à l'Assemblée nationale le 8 mars 2023 organisé des tables rondes
32:46 avec justement des femmes du monde entier,
32:48 il y avait une femme yézidite qui était venue porter sa parole,
32:51 c'est notre rôle à nous de porter leur parole
32:54 et de leur permettre aussi quand nous le pouvons, de la porter elle-même.
32:57 – Merci, Armelle Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du Point.
33:01 Merci.
33:02 Dans un instant nous partons pour les Antilles,
33:05 Yael Brounepivet est notre invitée ce matin,
33:07 en face au territoire sur TV5MONDE,
33:09 et c'est Cyril Boutier qui est directeur éditorial de France Antille
33:12 qui a une question à vous poser depuis Fort-de-France.
33:15 – Bonjour Yael Brounepivet, vous êtes au fait des questions ultramarines
33:19 puisque je rappelle que vous avez été ministre des Outre-mer quelques semaines
33:22 avant d'accéder au perchoir de l'Assemblée nationale,
33:25 vous continuez bien évidemment à échanger avec les députés de nos territoires.
33:29 Pour vous, quelle serait l'initiative parlementaire à prendre,
33:33 s'il n'y en avait peut-être qu'une,
33:36 ou en tout cas une plus urgente en faveur des territoires ultramarins ?
33:40 – Le réflexe Outre-mer, moi je plaide depuis que je suis présidente
33:43 de l'Assemblée nationale pour que, à chaque texte de loi que nous examinions,
33:48 nous pensions systématiquement à son application dans les Outre-mer,
33:52 à avoir des dispositions spécifiques qui correspondent à chaque territoire,
33:56 parce que chaque territoire est différent, c'est très important,
33:59 et donc le réflexe Outre-mer pour prévoir des dispositions sur le logement,
34:03 sur l'environnement, sur l'urbanisme,
34:06 qui correspondent à leurs besoins et à leur territoire.
34:10 – Merci Armel Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du Point dans un instant,
34:13 Tom Benoît de Géostratégie sur ce plateau.
34:15 [Générique]
34:18 Bonjour Tom Benoît, vous dirigez la rédaction de Géostratégie magazine.
34:21 – Bonjour, bonjour Madame la Présidente de l'Assemblée nationale.
34:24 Alors sur le déficit naturellement, donc nous avons 5,5 de déficit,
34:28 vous vous êtes déclaré, nous le rappelions précédemment,
34:31 peut-être éventuellement favorable à une taxation sur les super-profits,
34:34 Bruno Le Maire a signé une tribune dans les Échos hier en stipulant
34:37 qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôt,
34:39 donc il y a un discours, Gabriel Attal lui dit qu'il n'a pas de dogme en la matière,
34:43 est-ce que vous ne craignez pas d'envoyer un signal pour les gros déposants
34:47 ou devraient gérer même les grands groupes,
34:50 on sait que le CAC 40 c'est 5 sociétés qui font 86% du chiffre,
34:54 qui vont peut-être quitter le pays ?
34:56 – Alors non, parce que les entreprises du CAC 40 sont des entreprises,
35:01 dont je sais qu'elles sont citoyennes, vous savez on a beaucoup travaillé
35:05 avec la loi Pacte notamment sur la responsabilité sociale des entreprises,
35:11 les entreprises d'aujourd'hui, les entreprises françaises,
35:14 sont de formidables entreprises qui créent de la richesse,
35:18 qui emploient des centaines de milliers de personnes à travers le monde,
35:23 qui participent au rayonnement économique de la France,
35:26 – Généralement à l'étranger, principalement.
35:28 – Tout à fait, vous savez j'ai habité à l'étranger longtemps
35:31 parce que mon mari travaillait pour une entreprise française à l'étranger,
35:34 et donc j'ai une conscience aiguë de la valeur de ces entreprises.
35:38 En revanche, lorsque je demande à ce que l'effort soit partagé,
35:41 je pense que ces entreprises sont tout à fait conscientes
35:44 qu'il y a un souci, un besoin d'équité,
35:48 et que ce sentiment d'équité il doit être ressenti par tous,
35:52 et donc moi je ne doute pas que nos entreprises sont prêtes à regarder
35:56 à nos côtés la meilleure façon de faire en sorte de rééquilibrer nos finances publiques.
36:01 Après moi je n'ai à nouveau rien proposé, je dis simplement,
36:05 il ne faut pas qu'il y ait de dogme, il ne faut pas qu'il y ait de tabou,
36:08 regardons tout cela, mais regardons-le ensemble, en dialoguant.
36:12 Moi je fais toujours confiance à l'intelligence collective.
36:15 – Alors très précisément par rapport à la dette publique,
36:17 je le rappelle régulièrement, on a 3 000 milliards de dettes,
36:19 on a 52% de dettes extérieures, il y a des prêteurs qui sont chinois, américains.
36:23 La Banque Centrale Européenne a acheté énormément de la dette
36:26 ces dernières années, depuis les années 2010,
36:28 si elle était amenée à le faire à nouveau.
36:31 Est-ce qu'il n'y aurait pas des tensions, et est-ce que vous avez évoqué le sujet,
36:34 avec nos voisins allemands par exemple,
36:36 qui n'ont presque pas de problème d'endettement,
36:38 ils ont 65% d'endettement par rapport à leur PIB.
36:41 Est-ce qu'ils accepteraient que la BCE achète des titres obligataires français,
36:45 ce qui ferait baisser le taux d'intérêt naturellement,
36:48 mais ce qui ferait considérablement baisser la valeur de la monnaie que l'on partage ?
36:53 Écoutez, moi je pense que tout se discute, et singulièrement avec nos amis allemands.
36:58 Moi je suis très proche de mon homologue,
37:00 Ce sont toujours nos amis.
37:01 Ibn Dostag, mais bien sûr, et j'aurai une réunion avec nos partenaires allemands
37:06 en juin, à l'Assemblée Nationale.
37:08 Pour le moment, vous n'en avez pas parlé.
37:10 Donc pour le moment, nous n'en avons pas parlé,
37:12 mais je pense en tout cas, et vous avez raison, qu'il ne s'agirait pas
37:15 de déstabiliser nos équilibres,
37:17 donc c'est la raison pour laquelle moi je n'ai à ce jour rien proposé de précis,
37:21 mais je pense que tout doit se regarder.
37:24 C'est un impératif de finances publiques, justement.
37:27 Le taux d'intérêt justement auquel la France emprunte,
37:31 se situait à 2,8, y est monté en flèche à 2,94,
37:35 donc 14 points d'écart, 0,14.
37:38 Fitch a déclaré qu'il ne jugeait pas crédible la politique du gouvernement actuel
37:43 que vous représentez, si je puis dire.
37:45 Non, je ne représente pas le gouvernement, je suis désolée.
37:48 Auquel vous êtes associée par rapport à votre parti, Renaissance.
37:51 Mais, mettons, si la note était abaissée de la France,
37:55 par Fitch et par les autres agences de notation,
37:58 est-ce que ça amènerait des différences de stratégie
38:01 par rapport au gouvernement ou à l'Assemblée ?
38:03 En fait, c'est important de regarder cela et de conserver la confiance des agences
38:08 et la confiance des investisseurs,
38:11 mais à nouveau, c'est la raison pour laquelle il faut qu'on présente
38:14 quelque chose de crédible sur nos finances publiques.
38:16 Et c'est pour ça qu'à mon sens, il faut regarder toutes les sources d'économies
38:20 et toutes les sources de recettes,
38:22 et que c'est ainsi qu'on aura quelque chose de crédible.
38:25 On ne peut pas avoir simplement des sources d'économies
38:28 pour avoir quelque chose qui paraisse cohérent.
38:31 Le problème de la dette est devenu un problème qui préoccupe les Français.
38:34 Mais c'est bien.
38:35 Alors que longtemps, c'était des problèmes qui paraissaient moins importants
38:38 que les problèmes sociaux et médias, etc.
38:40 Parce qu'il impacte les générations futures.
38:42 La stratégie Magazine, je le sais, est très attentif à ces questions de dette.
38:46 C'est devenu un vrai débat.
38:48 Les Français sont inquiets.
38:50 Mais je trouve ça bien.
38:52 Pas qu'ils soient inquiets, mais qu'ils soient conscients, préoccupés
38:55 de cette question de la dette qui a été considérablement aggravée
38:58 par la crise Covid, par la crise en Ukraine,
39:01 par le soutien aujourd'hui que nous devons apporter aux Ukrainiens,
39:04 mais surtout par la hausse des prix de l'énergie causée par l'agression russe.
39:08 Ne nous trompons pas de débat.
39:10 Donc oui, c'est bien que ce soit un sujet qui concerne les Français.
39:13 Maintenant, il faut le regarder en face.
39:15 Évidemment, on le sait tous, et vous le premier,
39:18 que la meilleure réponse pour rétablir nos finances publiques,
39:21 c'est de la croissance, c'est de la création d'emplois.
39:23 Et c'est pour ça qu'il ne faut pas perdre la confiance des investisseurs.
39:28 Éventuellement, on a la dépense publique la plus élevée de l'Union européenne
39:31 et des pays de l'OCDE.
39:32 Et cette dépense publique, c'est les dépenses sociales,
39:35 mais c'est aussi les collectivités territoriales et l'État central.
39:38 C'est tout qu'il faut regarder.
39:39 La une de Géostratégie qui s'intéresse d'ailleurs de près.
39:41 Justement, sujet monétaire, que se produirait-il si la France quittait l'euro,
39:44 de gré ou de force, si je puis dire.
39:46 Et je salue un homme brillantissime qui a contribué à ce numéro,
39:49 qui a été président du FMI de la Banque de France, Jacques Delarossière,
39:52 qui a 14 ans et qui est très investi sur l'écation monétaire,
39:57 qui a été reçu d'ailleurs par la Banque centrale européenne très récemment.
40:00 Je sais qu'il collabore régulièrement avec vous.
40:02 Tom Benoit, directeur de la rédaction de Géostratégie magazine,
40:05 qui appartient au groupe La Fond Presse.
40:07 Merci.
40:08 Merci, madame.
40:09 Merci, Demet Korkmaz, journaliste à la rédaction de TV5 Mondes Internationales,
40:12 est présente sur ce plateau dans un instant.
40:14 Bonjour, Demet Korkmaz.
40:18 Bonjour.
40:19 On va partir évidemment du côté de Gaza et de cette guerre terrible.
40:23 Le Média Disclose a révélé que la France avait exporté depuis le début de la guerre à Gaza
40:28 100 000 pièces qui sont nécessaires à la fabrication des fusils mitrailleurs.
40:32 Sébastien Lecornu a répondu disant que ces pièces étaient destinées
40:35 à la ré-exportation à partir d'Israël dans un pays tiers.
40:39 Est-ce que vous estimez que c'est crédible comme réponse ?
40:44 Écoutez, je ne peux pas commenter les propos du ministre de la Défense.
40:51 Ce qui est sûr, et c'est ce que nous sommes en train de créer à l'Assemblée nationale,
40:55 c'est qu'il faut qu'on ait un regard sur ces questions d'exportation d'armes.
40:58 Et nous sommes en train, en ce moment, j'ai procédé aux nominations,
41:01 il y a une décision de créer à l'Assemblée nationale et au Sénat
41:05 une commission parlementaire qui aura ce regard sur la question des exportations d'armes.
41:10 Parce qu'on voit que c'est un sujet qui revient régulièrement dans le débat public.
41:14 Et c'est important que le Parlement puisse avoir un degré d'information suffisant sur ce sujet.
41:19 Quel est le rôle d'ailleurs de ces commissions parlementaires qui mènent des auditions, mais il n'y a pas...
41:24 Quel pouvoir elles ont réelles ?
41:26 Elles ont un pouvoir certain.
41:28 Comme la délégation parlementaire au renseignement à laquelle j'ai appartenu pendant 5 ans.
41:32 Ce sont des commissions déjà biparétaires, Sénat, Assemblée nationale.
41:36 Et ça c'est formidable parce que c'est le Parlement dans son ensemble.
41:39 Ce sont des commissions de haut niveau puisqu'elles réunissent des présidents de commissions en général.
41:43 Commission de la Défense, Commission des lois pour la DPR.
41:46 Donc ça aussi c'est important.
41:47 Commissions qui se réunissent à 8 clous, qui sont soumises au secret défense,
41:52 dans lesquelles les parlementaires font abstraction de leur couleur politique.
41:56 Et ils le font ?
41:58 Et ils le font. Moi je l'ai vécu pendant 5 ans, ils le font vraiment.
42:00 Même Alephi ?
42:01 C'est l'intérêt général.
42:02 Alors Alephi n'en fait pas partie de la DPR et ne fera pas partie de cette commission.
42:07 Mais si Alephi faisait partie de ça...
42:10 J'attendrai cela de leur part.
42:11 Vous attendrez ça.
42:12 Parce que ce sont des sujets importants pour lesquels en plus nous avons besoin d'avoir la confiance des partenaires avec lesquels on travaille.
42:19 Je voudrais continuer sur Gaza.
42:21 Il y a plusieurs pays européens notamment qui ont stoppé leur vente d'armes à Israël.
42:25 Pourquoi est-ce que la France n'arrive pas à franchir ce pas ?
42:28 Moi je crois que ce qui est important c'est de voir que enfin, enfin, on a une communauté internationale
42:36 qui a réussi à se mettre d'accord sur le vote d'une résolution à l'ONU.
42:39 Je trouve que voilà, on y est.
42:41 Mais sur la question des armes, est-ce que la France doit aussi symboliquement montrer qu'elle est contre la situation humanitaire qui est désastreuse,
42:51 contre un territoire qui est complètement ravagé ?
42:53 Elle l'est. La situation est catastrophique à Gaza.
42:57 On le voit tous. On peut être tous que j'ai envie de traumatiser par les images qu'on voit.
43:03 On les voit derrière vous d'ailleurs.
43:05 Et les chiffres, on... Et c'est... Voilà.
43:07 Vous avez parlé précédemment de votre rôle diplomatique.
43:10 Vous avez fait plusieurs voyages à l'étranger. On l'a déjà évoqué.
43:13 Pourquoi n'être jamais allée à Gaza ou même en Cisjordanie dans un camp de déplacés ?
43:18 Est-ce que ça équivaut à soutenir le Hamas pour vous ?
43:23 Ça serait interprété comme ça pour vous ?
43:25 Alors, je ne crois pas... Le déplacement à Gaza, compte tenu de ce qui se passe, ne pourrait pas se faire.
43:34 Mais en tout cas, moi, je...
43:36 Vous croyez que ça n'est pas possible ?
43:37 Moi, je ne suis fermée à rien. Je ne suis fermée à rien.
43:40 J'ai été en Israël après les attentats, avant l'offensive israélienne,
43:46 pour manifester mon soutien au peuple israélien après la pire attaque terroriste qu'ils ont eue à subir.
43:52 Je trouve que c'était important.
43:55 Je suis tout à fait disposée à manifester évidemment mon soutien à la population de Gaza, si l'occasion s'en présente.
44:04 Moi, je suis quelqu'un de très équilibré.
44:08 J'essaie de faire au mieux.
44:10 Je trouve que ce qui se passe en ce moment est grave.
44:13 Et il faut que ça cesse.
44:15 Et c'est la raison pour laquelle...
44:16 Comment vous choisissez vos déplacements diplomatiques ?
44:17 Mais ça fait des semaines que j'appelle à ce cesser le tour.
44:19 Quels sont les critères pour vos déplacements diplomatiques ?
44:22 Alors, c'est très aléatoire.
44:24 Il y a les déplacements qui se font dans le cadre d'organisations internationales,
44:28 le G7, le Conseil de l'Europe et la plateforme de primaire.
44:32 Mais lorsque vous le décidez, vous, en tant que présidente de l'Assemblée nationale...
44:36 Parce que je sens qu'il y a un événement qui appelle l'intervention et l'appui de la France.
44:43 C'est le cas avec l'Ukraine.
44:45 Ça a été le cas avec la Moldavie, que je souhaitais soutenir dans son processus d'adhésion à l'UE.
44:51 Là, c'est le cas en Israël où je n'étais pas allée du tout.
44:54 Mais il m'a semblé qu'après les attentats, ils avaient besoin de cette solidarité internationale.
45:00 Donc voilà. Il n'y a pas de ligne.
45:02 En parlant de représentation, les Palestiniens ont lancé une procédure à New York hier
45:07 pour devenir membre à part entière de l'ONU.
45:11 Est-ce que la France doit appuyer cette demande ?
45:14 Alors si tant est que ça corresponde aux critères d'adhésion, pourquoi pas ?
45:18 Moi, je réfléchis beaucoup en ce moment.
45:21 Et à l'Assemblée nationale, nous essayons de voir ce que nous pouvons faire aussi
45:25 pour contribuer à une solution de paix, une solution à deux États.
45:29 Et donc nous prendrons probablement des initiatives à l'Assemblée nationale dans les semaines qui viennent.
45:34 Mais en tout cas, c'est important que nous fassions tous le maximum d'efforts.
45:38 D'une part, pour que ça cesse.
45:40 Ça doit passer par des sanctions. Par exemple, vous avez parlé des sanctions importantes pour l'Ukraine.
45:44 Est-ce que vous pensez que des sanctions doivent désormais être envisagées également vis-à-vis d'Israël ?
45:49 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que là, dans les prochains jours, il faut que ça bouge.
45:53 Merci.
45:55 Merci, Demet Korkmaz. Vous êtes journaliste à la rédaction internationale de TV5MONDE.
45:59 Notre invitée ce matin, C.I.A.L. Brune Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale.
46:02 Vous êtes députée des Yvelines.
46:04 Et figurez-vous que nous avons ce matin reçu une question de TV 78,
46:09 qui est une chaîne partenaire de notre émission.
46:11 TV 78, vous connaissez bien, c'est la chaîne des Yvelines.
46:14 Et c'est Patrice Carmousse, directeur de l'information de cette chaîne,
46:17 qui a une question à vous poser depuis TV 78. Patrice.
46:20 Si on prend le gouvernement, tous les ministères régaliens sont tenus par des hommes.
46:24 Et quand une femme est nommée Première ministre, comme Elisabeth Borne,
46:28 c'est qu'elle a affaire à une situation extrêmement compliquée, voire impossible,
46:33 comme celle de la majorité relative.
46:35 Et je me dis que pour la succession d'Emmanuel Macron dans le camp présidentiel,
46:38 est-ce que vous ne seriez pas, vous, la candidate naturelle de la majorité présidentielle ?
46:43 On vous posera et reposera la question.
46:46 En fait, ça me met très mal à l'aise, ce type de question,
46:50 parce que moi, je suis convaincue que les Français, quand ils confient un mandat à un élu,
46:57 quel qu'il soit, ils sont las que cet élu ne pense qu'à une chose,
47:01 c'est à l'exercice d'un autre mandat.
47:03 Donc en fait, je pense que ça participe de la défiance.
47:05 Et donc c'est pour ça que cette question me met mal à l'aise.
47:07 Moi, ça ne fait même pas deux ans que je suis présidente de l'Assemblée nationale.
47:10 Alors on va la poser autrement.
47:11 Et donc moi, ce qui m'importe, c'est d'être présidente de l'Assemblée nationale et de faire mieux.
47:14 Est-ce que vous excluez un jour d'être candidate à la présidence de la République ?
47:18 Mais à nouveau, je n'ai pas à l'exclure ou à ne pas l'exclure.
47:21 La question ne se pose pas.
47:23 Elle ne se pose pas aujourd'hui.
47:25 C'est normal que les observateurs se la posent, vu ce qui se passe aujourd'hui,
47:29 la succession d'Emmanuel Macron, les problèmes d'Edouard Philippe,
47:31 qu'on a vus au Havre hier.
47:32 Mais c'est trop tôt. C'est trop tôt pour se la poser.
47:34 À partir de quand il faudra se la poser ?
47:35 Je n'en sais rien, mais en tout cas, certainement pas aujourd'hui.
47:37 Aujourd'hui, les Français attendent que nous exercions pleinement les mandats qu'ils nous ont confiés.
47:42 Et moi, ils m'ont confié ce mandat de députée et ce mandat de président de l'Assemblée nationale.
47:47 Et ce n'est que ça qui m'occupe matin, midi et soir.
47:51 Et alors, on me reproche de faire peut-être trop de choses pour l'Assemblée.
47:54 Moi, je sais que je ne ferai jamais trop de choses pour l'Assemblée nationale.
47:57 Il faut que l'Assemblée retrouve sa place au sein de notre démocratie et dans le cœur des Français.
48:02 Et c'est à ça que je m'envoie.
48:03 Alors, vous êtes une personnalité importante de la majorité.
48:06 Vous êtes la présidente de l'Assemblée nationale.
48:08 On voit bien que le président de la République va avoir un problème au soir des Européennes.
48:12 Presque pas de légitimité, bien sûr.
48:14 Il est élu jusqu'à la fin de son mandat.
48:15 Mais vous savez, on appelle les présidents américains qui ne peuvent pas se représenter les lame-ducs,
48:19 les cadavres boiteux, car ils n'ont plus de prise sur les choses.
48:22 Est-ce que vous ne craignez pas ça ?
48:23 Est-ce que vous ne craignez pas, au fond, que le président de la République
48:26 ne puisse pas jusqu'au bout avoir une prise sur sa majorité ?
48:30 Le risque est réel.
48:31 On voit déjà, on l'a vu pendant cette émission, des prises d'opposition différentes des uns des autres.
48:36 Des prises de l'économie qui se distinguent, de ce que dit l'exécutif, etc.
48:39 À travers un livre, certes, mais quand même.
48:41 Est-ce que ce n'est pas une vraie crainte ?
48:42 Et vous qui êtes aux commandes de faire en sorte que cette majorité fonctionne,
48:45 est-ce que ça ne vous fait pas peur, ça ?
48:47 Ça ne me fait pas peur, parce que je sais que nous avons le sens des responsabilités
48:50 et que la situation internationale, intérieure, économique, politique, est trop grave
48:56 pour qu'on prenne le risque de la division et prenne le risque de prendre...
48:59 Mais qui peut signer la fin de la récupération ?
49:01 Qui peut jouer au jeu que vous décrivez ?
49:03 Qui, aujourd'hui ?
49:05 Aujourd'hui, il n'y a que des débats, et les débats, c'est sain.
49:08 Moi, je suis une femme de débat, je suis une femme de dialogue.
49:11 Après, ce qui est important, c'est que nous puissions marcher ensemble
49:15 lorsque les décisions sont prises, et c'est ce que nous faisons systématiquement.
49:19 Et vous voulez qu'après Emmanuel Macron...
49:21 Après, que nous débattions, c'est très sain.
49:23 Vous voulez qu'après lui, ce soit un candidat de cette famille politique qui soit la...
49:27 Moi, ce que je souhaite, c'est que nous allions de plus en plus vers un système politique
49:32 où il y ait du dialogue et où il y ait de la collaboration...
49:35 Une présidence moins jupitérienne ?
49:37 Les différents partis politiques.
49:39 En tout cas, une présidence qui a un système politique
49:43 qui représente davantage le spectre politique
49:47 et qui puisse avoir une culture plus importante du compromis.
49:50 C'est une des erreurs d'Emmanuel Macron, ça ?
49:52 D'avoir été un président trop présent ?
49:54 Pas du tout, pas du tout.
49:55 C'est notre système tel qu'il existe dans la Ve République.
49:59 Maintenant, à nous de regarder si on ne peut pas travailler davantage
50:03 à construire du consensus.
50:05 C'est ce que nous faisons à l'Assemblée Nationale.
50:07 C'est ce que nous faisons avec le président de la République.
50:09 Continuons ainsi.
50:10 Merci beaucoup d'avoir été notre invitée ce matin.
50:11 Merci à vous.
50:12 Pendant 45 minutes, Yael Broun-Pivet, présidente de l'Assemblée Nationale.
50:15 La semaine prochaine, nous recevrons Ségolène Royal à votre place.
50:18 Vous voyez que les femmes se succèdent sur ce plateau.
50:20 Merci. Les programmes continuent sur TV5MONDE.
50:23 Au revoir à tous.
50:24 (Générique)

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