Arnaqué : "J'aurais du m'en rendre compte"

Michel Jonasz a crée son propre label en 2005, et même sa propre langue !

Transcript

00:00 - C'est parce que vous aviez justement l'impression de ne pas parler le même langage que les maisons de disques,

00:03 vous avez créé votre propre label en 2005, l'envie d'être indépendant ?

00:06 - Non, c'est pas exactement comme ça, parce qu'il y a eu deux périodes.

00:10 Il y a eu une période où j'étais dans une maison de disques qui s'appelait AZ,

00:14 où là j'ai fait mes premières classes et où j'ai très très vite compris que la grosse erreur qu'on peut faire quand on est artiste,

00:20 c'est de ne pas écouter sa voix intérieure, son intuition et d'être influencé par les autres.

00:25 En 1973, je pars de cette maison de disques et j'arrive chez Warner et je leur dis

00:32 "écoutez, je ne sais pas quel pourcentage vous allez me donner,

00:36 mais il y a un truc que je veux que vous écriviez sur mon contrat, que je suis mon propre directeur artistique".

00:41 Ils ont accepté. Donc le fait que je sois devenu producteur pour l'indépendance, non.

00:47 Oui et non en même temps, il y avait aussi des histoires financières.

00:51 - Oui c'est ça, il y a une histoire de sous aussi, il y a une différence.

00:53 - Il y a une grosse différence. - À ce point là ?

00:55 - Ce n'est pas seulement une histoire de différence de combien on gagne plus ou quoi.

00:59 Moi ça me sidérait que je fais des albums, j'écris, je compose, je chante et ce n'est pas à moi, c'est à la maison de disques.

01:05 - Vous n'aviez pas les droits ? - C'est le copyright. Mais ça ne vous appartient pas.

01:08 Le disque appartient, le master, ce qu'on appelle le master, appartient à celui qui l'a payé.

01:13 Donc moi je voulais que ces disques-là m'appartiennent.

01:16 Voilà, c'était surtout ça. C'est pour ça que je suis devenu producteur.

01:18 Mais par rapport à ce dont vous évoquez, c'est-à-dire la liberté artistique, l'indépendance,

01:23 ça je l'avais dit dès le début parce que je l'avais fait mettre sur mon contrat.

01:26 - On peut dire en plus que l'argent ce n'est pas tant que ça un sujet pour vous Michel Jonas.

01:30 J'en veux pour preuve, vous l'avez appris à vos dépens, vous vous êtes fait escroquer pendant plusieurs années.

01:36 Sans vous rendre compte ?

01:37 - Sans me rendre compte. Et ça alors là je pourrais dire j'aurais dû me rendre compte.

01:41 Mais j'ai ce truc de faire confiance et de ne pas trop me mêler.

01:46 Puis voilà, ce n'est pas un épisode très réjouissant.

01:51 Mais autant je peux être affecté par un problème relationnel avec quelqu'un.

01:58 Oui ça, ça peut vraiment... Un problème d'argent.

02:01 Alors bien sûr qu'il y a eu une histoire de confiance trahie et que ça m'a fait quand même un petit peu de peine.

02:05 - Et c'était une somme considérable quand même.

02:07 - C'était une somme importante, oui. Oui, je sais, j'en aurais jamais parlé.

02:10 Mais le jour où il y a eu le procès, il y avait un journaliste qui était là et qui l'a évoqué.

02:15 Mais tout va bien, je suis très bien entouré.