Olivier Jaoui, membre de la famille Kalderon, proche d'un otage du Hamas et membre l'association "Amis de Nir Oz", était l'invité de BFMTV ce samedi soir.
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00:00 Olivier Jahoui, est-ce que vous avez l'espoir de voir revenir votre proche au fer Caldarelle ?
00:05 Oui, il y a, vous l'aviez dit, 130 otages.
00:08 On pense aujourd'hui, de ce que vous en avez dit et de ce qu'on entend,
00:11 que peut-être une trentaine ou une cinquantaine d'entre eux seraient morts.
00:14 Donc on a évidemment toujours espoir, tant qu'on n'a pas la nouvelle qu'on a eue hier,
00:18 d'un habitant d'Ikiboutz Néroz, qui a été retrouvé mort hier par l'armée israélienne à Gaza.
00:26 On a l'espoir, vous savez, on dit dans le peuple juif, si on n'avait pas l'espoir,
00:29 autant que le peuple juif aurait disparu.
00:31 Donc oui, on a de l'espoir, on a de l'espoir aussi dans ces négociations.
00:36 Et sans pour moi entrer, je suis français et parisien dans la politique israélienne,
00:40 je rappelle quand même que les principaux responsables
00:43 et ceux dont on attend les capacités de libérer, c'est le Hamas.
00:47 C'est vrai que la pression sur Netanyahou, parce que les familles, et notamment la mienne,
00:52 qui a été très présente à Das Calderon auprès du Forum des Familles,
00:56 le poussent, incitent les Américains, tout le monde, à ce qu'ils fassent des concessions.
01:00 Je rappelle quand même que ceux qui sont responsables,
01:03 ceux qui sont venus enlever les otages un samedi matin,
01:07 qui les ont amenés à Gaza et qui les concessionnent, c'est le Hamas.
01:10 Si vraiment le Hamas voulait les libérer, ça peut paraître utopique,
01:13 ils pourraient les libérer.
01:15 C'est d'ailleurs ce que j'ai...
01:17 Aujourd'hui, il y avait des manifestations aussi à Paris,
01:19 un rassemblement auquel j'ai participé.
01:21 - Qu'est-ce qui vous fait tenir et garder espoir ?
01:23 - Ce qui nous fait tenir, c'est que ma famille tient.
01:25 Je rappelle, et vous l'avez dit, que j'ai perdu ma cousine de 80 ans,
01:29 sa petite fille de 12 ans, Noya,
01:31 qui ont été retrouvées mitraillées et brûlées dans leur abri, enlacées toutes les deux.
01:36 Donc c'est difficile quand on y pense.
01:38 Ce qui me fait tenir, c'est que notre famille en Israël tient,
01:40 que Hadass tient parce qu'elle a quatre enfants,
01:43 qu'elle a d'offert, son mari,
01:45 deux qui étaient otages,
01:47 et qui vous disent, d'ailleurs, Saar, qui était otage pendant 52 jours, 52 nuits,
01:51 vous dit qu'elle est toujours un peu là-bas.
01:53 Mais ils font tout pour l'aider à se reconstruire.
01:57 - Comment vont ses enfants, effectivement ?
01:59 Il faut s'arrêter un petit peu.
02:01 Hérez et Saar, un petit garçon et une petite fille.
02:04 - Hérez, il a 12 ans, pareil, il a vécu les mêmes conditions.
02:08 Il n'a pas beaucoup raconté, il est resté plutôt un peu renfermé.
02:11 On pense qu'il a été, même probablement avec son copain,
02:14 Eta Niaolomi, qui est français comme lui,
02:16 qui a le même âge que lui, qui était à Niros comme lui.
02:18 Ils ont été libérés en même temps.
02:20 Eta Niaolomi a raconté qu'il avait été battu plusieurs fois,
02:23 que le Hamas l'a obligé à regarder les vidéos que les assassins
02:26 avaient tournées eux-mêmes lors des massacres et des pogroms du 7 octobre.
02:31 Donc il ne va pas bien.
02:32 Quand il y a une porte fermée, il faut la lui ouvrir pour lui montrer que,
02:35 on voit sa photo, pour lui montrer que derrière,
02:37 il n'y a pas un terroriste qui va rentrer.
02:40 Et Saar, elle dit que, OK, elle est là,
02:43 et que sa tête, son âme, son cœur, d'abord il y a son père là-bas,
02:47 qu'elle dit qu'elle a passé 52 jours avec un terroriste près d'elle,
02:52 qu'il a regardé chaque jour, elle se demandait,
02:54 est-ce qu'il va finir par me violer ou pas, pour une enfant de 16 ans.
02:57 Et puis quand ils sont revenus, après qu'ils aient été libérés,
03:02 dans leur tête, est-ce qu'ils se sont libérés, je ne sais pas,
03:04 ils ont découvert la mort de leur grand-mère, la mort de leur cousine,
03:07 le fait qu'ils n'ont pas de maison, ils n'ont plus rien,
03:09 ils vivent aujourd'hui dans des tours à Kiryat Ghat,
03:12 avec des vêtements qu'on leur a donnés, puisque tout a brûlé.
03:15 - Leur libération, c'était... - Ils n'ont pas fort, mais ils ont l'espoir.
03:17 "RS s'est remis à faire du VTT", voilà ce qu'on m'a dit ce matin.
03:20 - Ils ont repris l'école ?
03:22 - Difficilement, ils y vont un jour sur deux,
03:25 et mon cousin, j'ai un cousin israélien qui nous en a parlé hier,
03:30 qui les voit régulièrement, et qui dit qu'en fait,
03:32 ils vont à l'école et quand ils y sont, ils ont la tête ailleurs.
03:35 Mais ils attendent leur père, c'est ce que vous montriez
03:37 dans votre reportage avec la famille de Yahalomi,
03:40 je rappelle, ils sont tous des Français,
03:42 le retour de leur père faciliterait les choses,
03:44 donc on y croit. Après, j'espère, comme vous l'avez dit.
03:47 - Est-ce que pendant ces six mois, vous avez eu des preuves de vie
03:51 de leur papa ?
03:53 - Non, on sait très bien qu'à aucun moment, le ramasse
03:55 n'a permis la moindre preuve de vie.
03:58 Les Israéliens et beaucoup de familles, et la mienne notamment,
04:02 reprochent aussi aux ONG, comme la Croix-Rouge,
04:04 de ne pas s'être trop bougé pour aller rencontrer les otages.
04:08 Donc il faut les libérer tous, on n'a pas de preuve de vie.
04:10 La seule preuve que nous ayons à propos d'offerts,
04:12 c'est que deux des femmes qui ont été libérées très tôt
04:16 disent l'avoir vu, et les enfants l'ont vu.
04:19 Ils ne savent pas quand, parce qu'ils ne peuvent pas se repérer
04:21 dans le temps, dans les tunnels, c'était impossible.
04:24 Et je rappelle par ailleurs qu'ayant vu leur père,
04:26 ils ont pensé que leur mère et leur frère, qui étaient aussi à Nîros,
04:28 eux étaient morts. Parce qu'ils se sont dit "notre père est vivant,
04:30 mais pas eux". Donc ce qu'on espère, c'est la libération des otages.
04:34 Et puis, une forme d'espoir, je me suis permis,
04:36 si vous m'autorisez, j'ai mis un t-shirt.
04:38 Vous m'avez déjà invité sur votre antenne,
04:41 et j'ai toujours mis une chemise, vous avez mis une chemise aussi
04:43 pour venir sur BFM, c'est normal.
04:45 Ce t-shirt, c'est une association dont je suis un des co-fondateurs,
04:48 qui s'appelle "Les Amis de Nîros", et qui nous a été demandé
04:51 par les dirigeants de Nîros, avec un objectif précis,
04:54 c'est d'aider les jeunes. C'est-à-dire qu'il faut être sur l'avenir,
04:56 et aider les jeunes, c'est notamment aider les jeunes de Nîros
04:59 à reprendre leurs études. Évidemment, en Israël,
05:01 la plupart des étudiants n'ont pas étudié cette année,
05:04 et on sait que s'ils ne peuvent pas reprendre l'année prochaine,
05:06 deux ans d'arrêt d'études, c'est fini.
05:08 Or, comme partout, il y a des frais, des ordinateurs,
05:10 des frais d'inscription. Et donc, on s'est donné la mission,
05:12 avec les Amis de Nîros, d'aider à financer.
05:15 C'est une forme d'espoir, c'est-à-dire que...
05:16 - On va vous laisser montrer votre t-shirt.
05:18 - Oui, voilà, je suis vraiment...
05:19 - Voilà, Nîros, et vous...