• il y a 6 mois
Le 19 mars dernier, la proposition de loi visant à imposer aux restaurants la mention "non fait maison" sur leurs menus et cartes avait été retirée. Un peu moins d'un mois plus tard, les professionnels de la restauration découvrent qu'un nouveau texte, "quasiment identique" est dans les tuyaux, "sans qu'ils aient été concertés". Frank Delvau, président de l'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) Paris, exprime son mécontentement dans RTL Petit Matin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 10 avril 2024 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL matin.
00:05 RTL.
00:06 Les trois questions du petit matin.
00:08 Le combat du fait maison continue à l'assemblée.
00:11 Nous recevions ici même il y a quelques semaines le député modem Richard Ramos
00:14 qui défend l'idée d'inscrire sur les cartes des restaurants les mots "non fait maison".
00:19 La proposition de loi a été retirée sous la pression des syndicats
00:23 et elle revient dans une nouvelle version.
00:25 Et vous allez rencontrer, en tout cas votre syndicat va rencontrer tout à l'heure,
00:28 le député Ramos. Bonjour Franck Delvaux.
00:31 Bonjour.
00:32 Vous êtes le président de l'UMI Paris Île-de-France,
00:34 l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie.
00:36 Merci d'être avec nous en direct ce matin.
00:38 Vous êtes toujours opposé à cette inscription qui serait obligatoire ?
00:43 Si vous voulez, ce qui est dommage c'est de vouloir opposer deux mondes.
00:47 Le monde du non fait maison au monde du fait maison.
00:50 Parce qu'après dire fait maison, oui, on s'attend que dans le restaurant gastronomique,
00:53 oui, que ce soit fait maison.
00:55 Alors le fait maison, ce n'est pas que pour les restaurants gastronomiques.
00:58 Je suis d'accord avec vous.
00:59 Mais après, il faut bien faire attention dans une telle loi,
01:02 quelle est la définition du fait maison ?
01:04 Parce qu'il y a huit ans, si par exemple vous faites une terrine de campagne,
01:07 vous n'allez pas, ou une viande, vous n'allez pas avoir le boeuf dans la cour
01:12 ou dans l'arrière-cour du restaurant.
01:15 Le pain, est-ce que c'est fait maison ?
01:17 La sauce tomate, est-ce que pour les pizzas, par exemple, est-ce que c'est fait maison ?
01:20 On peut s'interroger.
01:22 Donc aujourd'hui, cette opposition entre deux mondes,
01:25 elle n'est pas bonne dans notre métier.
01:27 Alors le fait maison, pardon de vous couper,
01:29 le fait maison consiste à utiliser des produits frais, des produits bruts.
01:34 C'est la garantie que les plats sont préparés sur place.
01:38 Oui, c'est ça.
01:39 Mais je vous dis, dans un plat, il y a plusieurs choses.
01:41 Donc c'est un plat, donc il faudra faire très attention,
01:44 si la loi passe, dans la rédaction du décret,
01:47 et décrire exactement ce qui est fait maison ou pas fait maison.
01:50 Vous savez, nous avons perdu il y a quelques mois l'arbitrage sur les petits restaurants.
01:55 Aujourd'hui, l'arbitrage sur les petits restaurants que l'on a perdu
01:58 permet à tout un chacun, même si on comprend que vous en avez parlé,
02:01 le pouvoir d'achat, l'inflation,
02:03 permet tout un chacun de faire ses courses dans les grandes surfaces
02:06 qui ont immédiatement bondi sur l'affaire.
02:08 On a perdu environ 30% de fréquentation.
02:11 Qui vous permet d'acheter des sandwiches dans des sandwiches plastiques,
02:14 moi j'appelle ça comme ça,
02:16 des pâtes ou des salades dans du plastique,
02:19 et qui a fait le jeu des industriels.
02:21 Donc attaquons-nous, moi j'aimerais que les députés s'attaquent déjà à ça.
02:25 On nous a enlevé l'arbitrage sur les petits restaurants.
02:27 Nous avons aujourd'hui des problèmes de coûts énergétiques.
02:30 Là aussi, j'aimerais que les députés s'attaquent à ça,
02:32 qu'on puisse sortir des contrats toxiques dans lesquels on...
02:34 - Mais alors, pardon de revenir au sujet,
02:36 mais sur le label "non fait maison",
02:38 j'appelle ça un label, mais vous êtes contre.
02:40 Vous dites que c'est stigmatisant pour ceux qui ne font pas leur cuisine sur place.
02:46 - Oui, on est en train de vouloir opposer deux mondes.
02:50 Le monde du "fait maison", non fait maison.
02:52 Vous savez, c'est pas parce que vous ne faites pas maison que ce n'est pas bon.
02:54 - Mais est-ce que ce n'est pas la moindre des politesses pour le client d'afficher clairement la couleur ?
02:58 - Oui, je crois aussi que le client fait la différence.
03:01 Quand vous allez dans un restaurant gastronomique,
03:04 ce n'est pas forcément le même prix que dans un restaurant
03:07 si vous avez un ticket moyen à 12, 13, 14, 15 euros.
03:11 Donc, à un moment, vous faites aussi la différence par le prix qui est affiché.
03:16 Et une fois de plus, comme je vous dis,
03:18 ce n'est pas le tout de dire "fait maison", "non fait maison".
03:20 On sait très bien que votre pâté en croûte, vous n'allez peut-être pas le faire.
03:23 Vous l'aurez acheté chez votre charcutier à côté qui fait un très bon produit.
03:26 Le pain, vous ne l'aurez pas fait chez vous.
03:28 Vous l'aurez acheté peut-être chez le boulanger à côté...
03:30 - Non, mais il y a beaucoup de restaurateurs, vous savez bien,
03:31 qui se font livrer tôt le matin des plats sous vide
03:33 et qu'on sert à midi par des serveurs en livret.
03:35 Il y a trop pris sur la marchandise, quand même. Souvent.
03:38 Aujourd'hui, non. La loi n'a pas trop pris.
03:41 Alors, on se parle, non. Il n'y a pas trop pris.
03:46 Sauf si ce restaurateur indique sur sa carte qu'il a fait le plat fait maison.
03:50 Alors oui, là, il y a trop pris. Et là, il faut suivre.
03:53 - Mais alors, qu'est-ce que vous proposez ?
03:54 Parce que de toute façon, Lumi, c'est vous qui aurez sans doute le dernier mot,
03:58 parce que c'est un syndicat puissant.
03:59 Donc, qu'est-ce que vous proposez ?
04:00 Vous n'êtes pas pour qu'on indique "non fait maison".
04:03 Et le label "fait maison", ça ne marche pas très bien.
04:06 On le constate depuis plusieurs années.
04:07 Alors, qu'est-ce que vous proposez pour conclure ?
04:10 - On n'est peut-être pas si puissant que ça, voyez,
04:12 puisqu'on a perdu l'arbitrage sur les titres "restaurant".
04:14 - Sur le "fait maison", qu'est-ce que vous proposez ?
04:17 - Sur le "fait maison", c'est de ne pas stigmatiser deux mondes.
04:20 Le monde du "non fait maison" ou "fait maison".
04:22 Parce qu'on est en train de vouloir faire croire à l'ensemble de la population
04:25 que si ce n'est pas fait maison, ce n'est pas bon.
04:27 C'est une erreur. C'est faux.
04:28 Donc, oui, le consommateur doit être averti.
04:31 Et comme vous le dites, si quelqu'un se fait livrer d'un plat industriel
04:35 et qu'il note sur sa carte que c'est fait maison,
04:37 là, oui, c'est pas normal pour le consommateur.
04:40 - Donc, on laisse les choses en l'état.
04:42 On garde ce label "fait maison" qui est facultatif.
04:45 - Oui, c'est un label qui existe déjà.
04:47 - Oui, oui, oui.
04:48 - Vous savez, on ne parle que de simplification dans notre pays.
04:51 Et j'ai l'impression que tous les jours,
04:53 on veut remettre encore plus de choses, plus de règles.
04:58 Donc, à un moment, il faut nous laisser vivre.
05:01 - Donc, le "non fait maison", on ne va pas vers ça.
05:03 C'est ce que j'ai compris.
05:04 - Écoutez, on verra.
05:06 - Très bien. On va suivre ça, en tout cas.
05:08 Merci beaucoup, Franck Delvaux, président de L'UMI Paris-Ile-de-France.
05:11 Merci d'avoir été avec nous.
05:12 Bonne journée et à bientôt, 6h19.
05:16 Cette interview est à retrouver sur l'appli RTL.
05:19 [SILENCE]

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