Déficit public, pacte asile et migration, élections européennes : Sébastien Chenu député RN du Nord, vice-président de l'Assemblée nationale, est l'invité de RTL Matin
Regardez L'invité de RTL du 11 avril 2024 avec Yves Calvi.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Il est 7h44 sur RTL. Bonjour Sébastien Chenu.
00:10 Bonjour monsieur.
00:10 Vous êtes député Rassemblement National du Nord, vice-président de l'Assemblée Nationale.
00:14 Notre dernière enquête, Toluna, Aris Interactive pour Challenges, M6 et RTL, confirme un score important à l'élection européenne le 9 juin.
00:21 On vous accorde 30% des suffrages, 17% pour le parti macroniste.
00:25 Qu'entendriez-vous faire de cette possible victoire qui serait historique si c'est dans ces chiffres-là ?
00:30 D'abord, le 9 juin effectivement, c'est un rendez-vous historique.
00:33 La liste que mène Jordan Bardella qui propose aux Français une autre politique,
00:37 c'est-à-dire une autre politique pour l'Union Européenne, pour l'Europe, une autre politique aussi pour la France
00:41 parce qu'on nous dit matin, midi et soir que la politique française dépend considérablement des décisions européennes.
00:46 Eh bien nous, nous proposons de changer complètement de direction, que ce soit en politique migratoire,
00:52 en politique environnementale, en politique d'agriculture, changer de direction.
00:57 On met régulièrement en avant l'attitude négative de vos élus qui ne ferait rien au Parlement européen sauf critiquer.
01:04 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
01:05 D'abord c'est faux parce que...
01:06 Ils sont contre tout, de toute façon ils ne font aucune proposition et d'ailleurs ils ne sont pas très présents.
01:10 D'abord, nous sommes des députés d'opposition.
01:12 Le groupe dans lequel siège Jordan Bardella est un groupe d'opposition.
01:16 Donc nous ne participons pas aux politiques de casse de l'Union Européenne, de désindustrialisation du pays,
01:22 qui abîme l'agriculture, aux politiques de submersion migratoire comme le pacte des migrations.
01:28 Nous nous opposons.
01:29 La deuxième chose, et je rappelle que Jordan Bardella est un des députés les plus présents en pleinière,
01:34 mais Jean-Paul Garraud, le chef de file de notre délégation, est celui qui a proposé le plus de questions écrites par exemple
01:39 et ce sera de toute façon toujours plus intéressant et beaucoup mieux reçu que des députés qui sont dans des scandales,
01:45 des députés sous-issus du Cattergate ou des députés LFI poursuivis pour mauvais traitement.
01:50 Enfin, je veux dire, nos députés ont fait leur boulot.
01:52 Sébastien Chenu, est-ce que vous avez un exemple récent d'apport du Rassemblement National à l'avis du Parlement Européen ?
01:58 Oui absolument, le vote contre le pacte des migrations.
02:00 C'est un apport à l'avis du Parlement Européen parce que nous nous opposons,
02:04 parce que nous défendons l'intérêt des Français.
02:06 Un pacte qui a été créé par Madame van der Leyen, soutenu par les groupes PPE, Renaissance et Socialiste
02:14 et qui organise la submersion migratoire de notre pays.
02:17 Donc ça c'est un apport, nous nous opposons à ce qui détruit notre pays.
02:21 Donc votre apport au Parlement Européen c'est de dire niette en gros, c'est de dire non à ce qui abîme.
02:26 Vous faites trop de chefs au Parlement Européen.
02:28 C'est de dire non à ce qui abîme et ce qui enlève des possibilités pour la France de mieux s'organiser,
02:34 des possibilités de souveraineté, c'est-à-dire de s'opposer à ce que l'Union Européenne se mêle de ce qui ne la regarde pas.
02:40 Nous nous considérons que les migrations, que l'immigration, mais aussi que la défense,
02:46 mais aussi que la diplomatie doivent rester des leviers nationaux.
02:50 Donc nous nous opposons à la déconstruction de notre nation,
02:53 à l'effacement de notre nation au profit d'une puissance supranationale.
02:57 Tout autre chose, le déficit de la France devrait atteindre 5,1% du PIB cette année.
03:01 Il faut donc trouver 10 milliards d'euros supplémentaires d'économie selon Bercy.
03:05 Trois pistes sont envisagées.
03:06 Les administrations d'État qui devraient serrer la ceinture,
03:09 des efforts demandés aux collectivités locales, que l'on sait très dépensières,
03:12 ou encore taxer les rentes ou les rachats d'actions pour les entreprises.
03:15 Quelle piste choisissez-vous ?
03:17 D'abord, de où partons-nous ?
03:19 Ce bilan ne dégringole pas de la planète Mars.
03:22 Le bilan, pourquoi est-ce que le gouvernement cherche 10 milliards, puis 20 milliards,
03:25 puis probablement, après les élections européennes, taxera davantage encore les Français,
03:30 parce que la politique qui la conduit est une catastrophe.
03:33 C'est une catastrophe pour notre pays.
03:35 Politique d'échec, politique d'une dette exponentielle.
03:39 Bref, la situation dont nous héritons,
03:42 aujourd'hui, à laquelle nous devons faire face,
03:44 c'est le résultat de 7 ans de Macronie.
03:46 Donc ça, il faut quand même le dire.
03:49 Et les mauvaises surprises qui viennent et qui se profilent,
03:51 vous venez d'en faire une liste.
03:53 C'est fait. Quelle piste choisissez-vous ?
03:55 Il y a plusieurs pistes.
03:57 D'abord, il y a les dépenses tabou.
03:58 Nous, on le dit depuis longtemps, les dépenses sur l'immigration,
04:01 on les a évaluées à peu près 15 milliards d'euros par an.
04:04 Qu'est-ce que vous appelez concrètement les dépenses sur l'immigration ?
04:07 Nous, nous souhaitons que les dépenses sociales,
04:09 d'aides sociales bénéficient en premier lieu aux Français.
04:11 C'est ce qu'on appelle la préférence nationale.
04:13 Et bien, rien qu'avec ça, on économise des milliards d'euros.
04:17 Je note que le gouvernement...
04:18 Des milliards d'euros ?
04:19 Oui, 15 milliards d'euros par an.
04:20 Ça a été chiffré, d'ailleurs, pendant la campagne présidentielle.
04:23 Je note que le gouvernement s'attaque à tout ce qui fait la vie réelle des Français.
04:28 On taxe les abris de jardin, on va taxer les médicaments, etc.
04:33 Mais ne s'attaque pas à ces dépenses tabou.
04:34 Et puis, il y a aussi des dépenses sur lesquelles nous avons fait des propositions
04:38 et sur lesquelles nous n'avons pas été suivis.
04:40 Le gouvernement s'y est opposé.
04:41 Ce sont évidemment les surprofits.
04:43 Nous, on a proposé de taxer les surprofits,
04:44 c'est-à-dire des profits d'entreprise qui sont faits en dehors de la stratégie de l'entreprise,
04:49 qui sont liés à des décisions gouvernementales.
04:52 Ce n'est pas lié à une stratégie d'entreprise.
04:54 L'entreprise a profité d'un fait, par exemple le Covid.
04:58 - Oui, donnez-nous un exemple.
04:59 - Par exemple le Covid, la grande distribution, pour faire des profits, des surprofits.
05:03 Et bien là, nous proposons de les taxer.
05:05 Taxer également le rachat d'actions.
05:07 Le gouvernement s'y est opposé.
05:08 Nous, quand on a proposé le rachat d'actions,
05:10 c'est parce qu'on a considéré qu'il fallait inciter les entreprises à réinvestir leurs profits,
05:14 et pas simplement à faire circuler l'argent entre elles.
05:16 Donc là, vous avez deux pistes d'économie et de taxation,
05:21 en sachant que sur les surprofits, c'est temporaire évidemment,
05:24 pour ne pas que les entreprises délocalisent.
05:26 Et bien on a deux pistes, elles ont été refusées par le gouvernement.
05:29 Peut-être va-t-il comprendre que ce sont des voies qui sont plus intéressantes
05:34 que d'aller faire les poches des Français du matin au soir.
05:36 En tous les cas, ça fait partie de nos propositions.
05:38 - Les députés européens ont voté hier une vaste réforme de la politique migratoire européenne.
05:43 Les contrôles des arrivées aux frontières vont être durcis,
05:45 un système de solidarité entre membres devrait être mis en place.
05:49 Pourquoi êtes-vous opposé à ce texte ?
05:50 - Non mais c'est une bombe à retardement.
05:52 Là, vous nous présentez un des versants.
05:54 Vous me dites "mais finalement, tout ça c'est de l'organisation".
05:57 Oui, c'est de l'organisation de la submersion.
06:00 Or nous, nous refusons la logique de submersion migratoire.
06:03 Là encore, les chiffres sont effarants,
06:06 que ce soit le franchissement des frontières extérieures de l'Europe,
06:09 qui n'a cessé de croître, ou que ce soit en France,
06:11 le nombre de demandeurs d'asile ou de personnes accueillies.
06:14 Les chiffres de l'immigration sont absolument terrifiants,
06:16 mais il y a une chose qui fait consensus,
06:19 c'est que les Français disent "ça doit s'arrêter".
06:20 Et bien l'Union européenne, qui voit l'immigration comme un projet,
06:23 Emmanuel Macron, qui voit l'immigration comme un projet,
06:25 dit "eh bien on va organiser tout ça au lieu de l'arrêter".
06:28 Vous savez très bien que de toute façon, les migrants arrivent en Europe.
06:30 C'est quoi la solution pour l'ORN ?
06:32 Mais c'est ce que propose Jordan Bardella,
06:33 c'est-à-dire une double frontière,
06:35 c'est-à-dire la surveillance de nos frontières extérieures,
06:38 arrêter les franchissements illicites.
06:40 C'est grand l'Europe, vous savez ?
06:41 Mais bien sûr, bien sûr, bien sûr que c'est grand.
06:43 Ça ne m'a pas échappé, mais également avoir
06:45 les leviers de politique migratoire
06:47 qui soient gérés au niveau national.
06:49 Les Français, c'est pour ça que Marine Le Pen propose un référendum,
06:52 doivent décider de qui entre, qui sort,
06:55 pour combien de temps, qui se maintient dans le pays.
06:57 Mais ça, ça fait consensus.
06:59 Les Français sont d'accord avec ça.
07:00 Il n'y a que le gouvernement qui, par projet,
07:02 puisqu'il voit ça comme un projet,
07:04 il voit l'immigration comme un projet, s'y oppose.
07:06 Eh bien avec nous, avec la liste de Bardella,
07:07 on s'oppose à cette logique-là.
07:09 On ne veut pas l'organiser, on veut s'y opposer.
07:11 Le président du RN a décliné plusieurs débats télévisés pour les européennes,
07:15 encore celui de ce soir. Pourquoi selon vous ?
07:17 Il en a surtout accepté 8.
07:20 Je vois par exemple que Mme Eyé de Renaissance a décliné un débat
07:23 devant Éthique, les chefs d'entreprise.
07:25 Jordan Bardella y va.
07:26 Donc vous voyez, il va y avoir beaucoup de débats.
07:29 Je crois qu'il y en a 8 qui ont été annoncés.
07:31 Il en a fait un hier ou avant-hier avec Manuel Valls.
07:34 Ça n'a échappé, je crois, personne de ceux qui s'intéressent à la politique.
07:38 Donc pas d'inquiétude.
07:39 Jordan Bardella est en train d'expliquer notre programme
07:43 et vous allez beaucoup le voir et peut-être même beaucoup le recevoir.
07:46 En tout cas, oui, il sera présent au Grand Jury spécial du 5 mai prochain
07:48 avec 6 autres têtes d'affiches.
07:50 Débat RTL, M6, Paris 1er, Le Figaro en partenariat avec LCP.
07:54 Merci Sébastien Chenu, vous restez avec nous
07:56 puisque vous êtes dans l'œil de Philippe Cavre-Ivier dans un instant.
07:58 !