• il y a 2 mois
Écoutez "On refait le monde" avec Christophe Barbier, éditorialiste, Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue "Regards", et Sophie de Menthon, présidente du mouvement Ethic.
Au programme :
- Examen du budget 2025 : un "cirque budgétaire" avant un 49.3 inévitable ?
- Emmanuel Macron et Michel Barnier à Bruxelles : je t'aime moi non plus ?
- Conseil européen sur l'immigration : vers un tour de vis ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 17 octobre 2024.

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Transcription
00:00Avec Christophe Barbier, éditorialiste, Pablo Piolivien, rédacteur en chef de la revue
00:10Regards.
00:11Soyez bienvenus les garçons.
00:12Bonsoir.
00:13Bonsoir.
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08:38Il est 19h30.
08:39L'essentiel de l'actualité avec Vosd Vernouccio.
08:42Avec Yves Calvi.
08:43Bonsoir Yves.
08:44Bonsoir à tous.
08:45Un épisode de pluie absolument massif.
08:47Les mots de la ministre Agnès Pannier-Runacher alors que 6 départements sont en vigilance
08:51rouge ce soir.
08:52L'Ardèche, le Rhône, la Haute-Loire, la Loire, la Lausère et les Alpes-Maritimes.
08:57900 personnes ont été évacuées en région Rhône-Alpes-Auvergne et confinement décrété
09:02à Annonay en Ardèche.
09:04Israël revendique l'élimination ce soir du chef du Hamas palestinien Yassin Noir.
09:08L'un des cerveaux des attentats du 7 octobre, il a été tué dans une frappe à Gaza.
09:13Pour le président israélien, il était responsable d'actes de terrorisme odieux.
09:18Berlin appelle le Hamas à libérer tous les otages.
09:21Et puis l'examen du projet de budget 2025, les députés de la commission des finances
09:25suppriment la hausse des taxes sur l'électricité, taxe qui avait été réduite pendant l'inflation
09:30avec le bouclier tarifaire.
09:31Cette mesure sera quand même bien examinée dans l'hémicycle.
09:34Merci Oudvernotio, on vous retrouve à 20h.
09:36A tout à l'heure.
09:37Et je vous signale, vous qui nous écoutez, que demain dans la matinale d'RTL, nous continuerons
09:40bien entendu de suivre les intempéries et les inondations en France.
09:43Le maire de Givord dans le département du Rhône, celui et le maire adjoint d'Annonay
09:47en Ardèche, deux des communes les plus touchées seront les invités d'Amaudine Bégaud et Thomas Sautoux.
09:53Yves Calvi jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL.
09:57Avec Pablo Piovivien, rédacteur en chef de la revue Regard et Christophe Barbier, éditorialiste,
10:03nos confrères du monde les mettent à la une en ce moment.
10:05Entre Emmanuel Macron et Michel Barnier, il y aurait une véritable lutte d'influence
10:09à l'échelle européenne.
10:11Est-ce que vous l'avez apercevée cette lutte d'influence ?
10:14Ah oui, c'est une cohabitation.
10:16Christophe Barbier.
10:17Nous assistons à une cohabitation depuis l'arrivée de Michel Barnier au gouvernement.
10:20Et Michel Barnier l'a dit tout de suite, il n'y a pas de domaine réservé, il y a un domaine partagé.
10:24Donc une lutte d'influence au niveau européen.
10:26Le président de la République a l'avantage sur ce terrain-là statutairement, institutionnellement,
10:31mais pas politiquement.
10:32Parce que son camp a subi une grave défaite aux élections européennes, au niveau européen son camp.
10:37Et on voit bien dans l'évolution impulsée par la présidente de la commission européenne
10:41que ça penche à droite, et même très à droite.
10:43Barnier qui connaît très bien l'Europe, qui a ses réseaux, qui a ses relais, qui a le PPE,
10:48peut marquer des points et exister comme une des voix de la France.
10:52Attention au moment de voter, au moment de prendre des décisions, le ministre des affaires étrangères
10:56c'est quand même un macroniste, le ministre des affaires européennes c'est un macroniste,
11:00et l'Elysée donnera le la.
11:01Je résume, le chef de l'État estime que le domaine européen lui est réservé, ce qui est vrai,
11:06j'allais vous dire, fondamentalement.
11:07Puis son premier ministre considère lui que ce domaine doit être, on va dire, partagé
11:11entre l'Elysée et Matignon.
11:12Quel est votre point de vue à vous Pablo ?
11:14C'est vrai que ce qu'a dit Christophe est tout à fait juste, pour l'instant dans cette lutte d'influence
11:20on ne peut qu'en juger à partir des bruits de couloirs, parce qu'officiellement ils sont plutôt
11:27assez raccords, tout ce qui sort pour l'instant des réunions bilatérales ou des réunions de préparation,
11:32je parle de la réunion de préparation à ce conseil européen qui a eu lieu hier,
11:37tout le monde avait l'air plutôt d'accord.
11:40Je note que, par exemple, Bruno Retailleau, lorsqu'il a participé à une réunion avec d'autres
11:46ministres de l'intérieur européen, a largement adouci son discours par rapport à ce à quoi
11:53il nous avait habitué dans les médias français, où en gros il parlait de vouloir que l'État de droit
11:58n'était pas intangible ou je ne sais quoi.
12:00Lorsqu'il s'adresse à ses confrères européens, le ton n'est pas tout à fait le même.
12:08Après, comme l'a rappelé Christophe, ils ont une force, les membres LR de ce gouvernement,
12:15à commencer par le Premier ministre, c'est qu'ils ont le PPE.
12:18Et d'ailleurs, Michel Barnier l'a très bien compris, puisqu'il était présent aujourd'hui
12:23à une réunion des dirigeants du PPE, histoire de dire « Ok Emmanuel Macron, tu es le président
12:32de la République, mais moi je peux compter sur un allié de poids dans le Parlement européen,
12:37c'est le PPE, à laquelle appartiennent énormément de commissaires et un des plus gros groupes
12:44au Parlement européen, voire le plus gros groupe. »
12:46Alors nous avons le plaisir d'accueillir Sophie de Monton, chef d'entreprise, présidente du mouvement éthique.
12:51Je précise Sophie que la circulation était difficile, ce qui expliquait évidemment votre arrivée ce soir en retard.
12:56J'arrivais en bateau pratiquement.
12:57Ah oui, d'accord, la circulation plus les pluies.
13:03Est-ce que c'est la première vraie crise entre le Premier ministre et le Président de la République
13:08à laquelle on est en train d'assister ?
13:10J'ai l'impression en fait qu'il y a une crise latente permanente, c'est-à-dire qu'on ne comprend plus très bien
13:16qui dirige, qui maintient ses idées, que ce soit entre la position du ministre de la Justice
13:24et celle du ministre de l'Intérieur, en France déjà on a du mal.
13:27On comprend mal si le Président et le Premier ministre sont en raccord.
13:32Donc j'ai l'impression que c'est un peu une crise latente.
13:34Est-ce que c'est une vraie crise ? Je ne sais pas.
13:36Mais là elle est exprimée à l'étranger, d'une façon ou d'une autre.
13:39Alors moi j'ai toujours, je ne sais pas, mais c'était inimaginable il y a encore un certain nombre d'années.
13:45Oui, mais alors j'ai l'impression aussi qu'il y a une forme d'impuissance dans l'Europe.
13:49L'Europe ce n'est pas très bien aussi où elle se trouve.
13:51Elle a changé, elle a viré à droite, elle a changé de position par rapport aux émigrés.
13:58Il y a des pays qui se sont démarqués et qui sont supposés être meilleurs que nous en matière d'accueil des étrangers.
14:04Donc le problème qui m'inquiète c'est que l'Europe ne va pas tellement mieux.
14:09En tout cas quand il s'agit de représenter la France, normalement on évite ce genre de dispute, non à l'étranger ?
14:14Christophe Barbier ?
14:15Oui mais vous avez prononcé le bon adverbe « normalement ».
14:18Mais on n'est plus dans une situation normale, ni la France ni l'Europe d'ailleurs.
14:21C'est-à-dire que les crises nous débordent de tous les côtés.
14:23En France profondément une crise politique et une crise démocratique.
14:27Mais aussi la crainte de voir arriver une crise économique majeure.
14:30Donc ces préventions d'usage, ces traditions n'ont plus cours aujourd'hui.
14:35On peut le regretter.
14:36Rappelons-nous quand même que dans les cohabitations précédentes,
14:38même sur le terrain international, ça avait été parfois très régional.
14:40Papeau-Pilot-Vivien ?
14:41Chirac-Mitterrand, etc.
14:42Voilà exactement ce que j'allais dire.
14:43Il y a eu un sommet à Tokyo où Chirac et Mitterrand étaient arrivés en même temps
14:48et ils représentaient tous les deux la voie de la France, président et premier ministre.
14:53Et ce n'était pas la même voie.
14:55Mais pour autant, ils étaient venus tous les deux.
14:57Parce que, comme ça a été rappelé tout à l'heure...
14:59On n'en est pas encore là quand même, rassurez-moi.
15:01Ça fait rire, sauf une manche.
15:02On en est quand même un peu là.
15:04Mais parce qu'effectivement, les rôles ne sont pas parfaitement définis dans notre Constitution.
15:10Et que, en vérité, notre Constitution est pensée pour être un cadre global
15:15où tout le monde accepte de s'entendre.
15:18S'ils ne s'entendent pas, la Constitution a du mal à arbitrer.
15:23Et donc, ils ont une nécessité de s'entendre.
15:26Comment dit la chef d'entreprise qui a soutenu Macron et qui était l'air auparavant ?
15:33J'ai l'impression d'assister aux banquets d'Astérix.
15:36Ça, c'est plutôt sympathique.
15:37Oui, c'est plutôt sympathique, à condition qu'il y ait toujours un barde qui finit gaiement.
15:42Mais si vous voulez, là, aujourd'hui...
15:46Je le redis au passage, c'était la fête des entreprises.
15:49Et d'habitude, c'est la 22ème.
15:50D'habitude, c'est une fête.
15:51C'est sympa.
15:53Aujourd'hui, franchement, il y a une gravité.
15:56Le seul socle, la colonne vertébrale qui reste en France, ce sont les entreprises.
16:00Il n'y a plus rien.
16:01Les entrepreneurs ne croient plus en personne.
16:04On nous explique que la fiscalité sera pour les très gros, très riches, etc.
16:11La simplification, on ne la voit pas venir.
16:13Donc, il y a vraiment une déprime générale.
16:18Mais les entrepreneurs ont confiance en eux.
16:20Ils tiennent la barque.
16:22Et c'est à peu près la seule chose sur laquelle on peut se raccrocher actuellement dans le pays.
16:25C'est vraiment...
16:27On ne sait pas ce qui va se passer sur le plan de la fiscalité.
16:29On ne sait pas ce qui va se passer sur le plan de la sécurité.
16:31On ne sait pas les réformes de l'État.
16:33Il y a un paradoxe.
16:34Vous nous dites qu'on est les derniers à tenir debout.
16:36Alors que vous devriez tous être totalement perturbés par la situation que vous êtes en train de...
16:39On est perturbés simplement.
16:40Un chef d'entreprise, ce n'est pas perturber.
16:42Il tient le guidon.
16:43Il est obligé de nourrir ses salariés.
16:46Il est obligé de bosser.
16:47Il est obligé d'appeler ses clients.
16:50Il y a une force de caractère des entrepreneurs qui fait qu'ils arrivent à s'en sortir.
16:54Et heureusement.
16:56Mais oui.
16:57Et heureusement.
16:58Et on se retrouve dans un instant.
17:09Avec Sophie Menton, chef d'entreprise et présidente du Mouvement Ethique.
17:12Christophe Barbier, qui est l'éditorialiste.
17:14Et Pablo Piovivian, rédacteur en chef de la revue Regards.
17:18Qu'arrive-t-il à Emmanuel Macron à plusieurs reprises ces dernières semaines ?
17:21Certains de ses propos ont choqué notamment les dirigeants israéliens.
17:24Le dernier en date concernait les conditions dans lesquelles l'État d'Israël a été créé
17:27grâce aux Nations Unies.
17:29D'après Emmanuel Macron.
17:31Au micro d'RTL, la députée macroniste Caroline Yadane
17:34se fait ce soir la porte-parole de la communauté juive.
17:37Elle se sent trahie.
17:38Elle se sent abandonnée.
17:39Elle se sent incomprise.
17:41Elle se sent totalement délaissée dans ce combat qui doit être un combat universel.
17:46Ça a été très mal perçu parce qu'on a l'impression que par ses propos
17:49le président de la République remet en cause une sorte de bail temporaire
17:53sous bonne conduite qui aurait été délivré à Israël par l'ONU.
17:57Ce qui est déjà totalement faux historiquement.
17:59Mais surtout ça intervient dans un contexte extrêmement délicat
18:02où Israël est menacé de destruction par sept fronts autour de lui.
18:06Vous qui êtes une députée macroniste, vous ne comprenez plus le président ?
18:10Non, je ne comprends plus le président.
18:12Vraiment.
18:14Comment réagissez-vous à ce propos ?
18:16Est-ce qu'effectivement il y a un bouleversement ?
18:18La politique française vue de l'Elysée ?
18:21Oui, bien sûr, il y a un changement.
18:22C'est le même président qui, il y a un an, nous disait
18:25il faut un front international contre le Hamas
18:27comme on l'a fait contre Daesh.
18:29Et d'un seul coup qui vient dire
18:30nous ne livrons plus d'armes à Israël
18:31en s'en mêlant un peu dans les explications.
18:33Et puis ensuite Israël doit respecter l'ONU
18:35parce que l'ONU a créé Israël.
18:37Le vote de l'ONU en 1947 est une étape importante dans l'histoire d'Israël.
18:40Mais ça a évidemment commencé bien avant.
18:43Le Zionisme, les accords Saïx-Picot, etc.
18:45Jusqu'à ce qu'il s'est passé après le vote de l'ONU.
18:48C'est-à-dire une guerre.
18:49Une guerre pour résister aux pays qui attaquaient Israël
18:52et qui refusaient ce partage décidé par l'ONU.
18:54Aujourd'hui l'ONU, c'est à la fois l'ONU qui essaye de faire la paix
18:57mais c'est l'ONU qui, avec la finule, est en impuissance au Liban
19:00depuis de nombreuses années à faire respecter la solution 17-0-1.
19:03Ça devrait être désarmé, le Hezbollah a mis des tunnels partout.
19:06J'ai un ancien général de la finule qui nous disait à ce micro il y a peu de temps
19:09qu'ils étaient là-bas pour se faire tirer dessus.
19:11Bien sûr, l'ONU n'a pas rempli sa tâche, elle n'a pas rempli sa mission.
19:15C'est l'ONU aussi qui est sévèrement mise en cause
19:18avec cette UNRWA qui est accusée d'avoir été dans la complaisance
19:21voire la complicité avec le Hamas.
19:23Ça a été quand même une accusation très grave.
19:25Ce n'est pas une raison pour tirer sur des positions de la finule
19:28quand on est un militaire israélien, mais on a une véritable crise là.
19:31Donc venir dire que c'est l'ONU qui décide,
19:33l'ONU qui vient dans son Conseil des droits de l'homme
19:35d'avoir le Qatar qui a pris des responsabilités
19:37quelques années après la Libye, un Conseil des droits de l'homme
19:40qui a plus souvent interpellé les États-Unis
19:43que la Corée du Nord ou l'Iran sur le respect des droits de l'homme.
19:46Les Nations Unies sont en crise parce que ça a été pensé
19:48après la Seconde Guerre mondiale et nous sommes entrés dans le XXIème siècle.
19:51C'est une institution qui est inadaptée et pourtant nécessaire.
19:54Sophie de Menton.
19:55Un raisonnement basique.
19:57Je me demande si le Président de la République n'a pas peur de ses banlieues
20:01et n'a pas peur aussi de la position de LFI.
20:04Parce que, excusez-moi, la position de LFI en France est insupportable.
20:08Quand on voit Sciences Po, quand on rentre à l'Assemblée avec un drapeau palestinien,
20:12c'est insupportable.
20:13Alors, je comprends complètement Israël
20:17et ils font le boulot de tout le monde en plus en essayant de détruire le Hamas
20:21parce que c'est une vraie problématique.
20:24Mais je crois que c'est aussi simple que ça.
20:26Et on ne dit pas assez à quel point LFI est dangereux en termes de politique étrangère
20:31et dangereux en apportant cette guerre.
20:35Je crois que c'est la peur de Macron qu'on apporte.
20:37Est-il sous influence Macron ?
20:39Excusez-moi, mais il faut un peu remettre l'église au milieu du village.
20:44Emmanuel Macron cherche, comme beaucoup d'autres chefs de gouvernement,
20:50et d'ailleurs, moi je lui reconnais ce courage-là,
20:52il essaye de trouver une solution.
20:54Il essaye de poser les limites à un Benjamin Netanyahou
20:58qui a l'air de ne pas en avoir.
21:00On a appris aujourd'hui la mort de Yahya Assinouar, l'ex-chef du Hamas à Gaza.
21:07Est-ce que ça va signifier la fin du conflit ?
21:10Je ne le pense pas.
21:11Parce qu'aujourd'hui, Benjamin Netanyahou est en guerre contre,
21:15on a l'impression, contre l'ensemble des Palestiniens.
21:18Non, ça peut signifier la fin du conflit
21:21si les guerriers du Hamas, les terroristes, se rendent et libèrent les otages.
21:25Et à ce moment-là, en effet, il faudra passer très vite à la solution politique.
21:28L'interview de Netanyahou dans le Figaro ce matin
21:30est très argumentée sur la partie guerre contre le terrorisme
21:33et très faible sur la partie solution politique.
21:35Parce qu'il n'en a aucune.
21:37Il joue, un, sa survie politique,
21:40il essaie d'éviter la taule,
21:42parce que c'est ce qui lui produit le jour où il ne sera plus Premier ministre.
21:45Mais aussi parce que la solution politique,
21:46elle viendra d'autres forces israéliennes quand il y aura des élections.
21:49Parce que c'est une démocratie, ce n'est pas le Hamas.
21:51Et la solution politique, je pense qu'elle doit aussi venir de l'ONU,
21:54que tout à l'heure, Christophe a avoué aux gémonies...
21:57Non, mais ils sont en impuissance !
22:00Ils sont en improbe à l'encontre de cette organisation internationale
22:04qui est pourtant cardinale dans le maintien de la paix.
22:06Mais impuissante !
22:07Non, impuissante, c'est vrai.
22:09Pourquoi impuissante ?
22:10Impuissante précisément parce que Christophe Barbier
22:13relaie les accusations complètement infondées
22:16à l'égard de l'UNRWA,
22:18sous-entendant que cette agence de l'ONU a des liens avec le Hamas.
22:22L'ONU elle-même a reconnu qu'il y avait un problème.
22:24Non, l'ONU n'a jamais reconnu ça.
22:26La finule, et on a des responsabilités là-bas,
22:28la finule qui doit faire respecter le désarmement au sud du fleuve litanique
22:32n'y arrive pas.
22:33La finule s'agit que sur ordre du gouvernement libanais.
22:36C'est comme ça qu'elle agit.
22:39Le gouvernement lui-même tenu parce que l'ESBOLA a fait subir au Liban depuis des années,
22:42donc c'est coincé.
22:43Parce que l'ESBOLA a, jusqu'à il y a quelques années,
22:45été le parti majoritaire au Liban.
22:48Ce que je ne veux pas, c'est que l'ONU devienne la SDN.
22:50Et donc il faut repenser complètement l'ONU.
22:54Mais pour ça, il faut avoir confiance dans l'ONU,
22:56il faut avoir confiance dans la possibilité du concert des nations.
22:59C'est-à-dire de mettre tout le monde autour de la table, y compris le Qatar,
23:01y compris le Liban, y compris ce que Christian Barbier et Sophie Menton n'aiment pas.
23:06Je vous interromps, excusez-moi, et nous parlons immigration dans un instant.
23:09Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
23:16RTL soir, on refait le monde avec Yves Kelvy.
23:20Et nous sommes maintenant en ligne avec Patrick Stefanini.
23:22Vous avez notamment, Patrick Stefanini,
23:24assumé l'étage de secrétaire général du ministère de l'immigration
23:27sous la présidence Sarkozy.
23:29Et vous êtes aussi le co-auteur d'un rapport sur l'aide médicale d'État.
23:32Merci beaucoup d'être avec nous dans On refait le monde,
23:34avec Sophie de Menton, Christophe Barbier et Pablo Piovivien.
23:37Alors qu'un sommet européen se penche en ce moment même à Bruxelles
23:40sur la question de l'immigration,
23:42Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, propose une mesure choc.
23:45Il entend négocier des accords avec des pays comme l'Égypte, l'Irak
23:49ou le Kazakhstan afin d'y renvoyer, j'ai bien dit d'y renvoyer,
23:52ceux que l'on ne peut pas expulser vers leur pays d'origine.
23:55Est-ce que c'est une bonne idée, monsieur Stefanini ?
23:59Oui, je pense que Bruno Retailleau et ses équipes font preuve d'inventivité
24:04sur un dossier qui est un dossier très difficile
24:07et où il faut explorer toutes les solutions.
24:10Alors, soyons bien précis,
24:12la proposition de Bruno Retailleau n'a rien à voir avec la solution
24:17imaginée par madame Mélanie,
24:19qui concerne des demandeurs d'asile repêchés en Méditerranée
24:24qui sont transférés en Albanie.
24:26Là, on parle de quelque chose de tout à fait différent,
24:29on parle de clandestins qui peuvent être des demandeurs d'asile
24:33définitivement déboutés,
24:35mais dont la situation au regard de l'asile a déjà été examinée.
24:38Donc ce sont des clandestins,
24:40leur pays d'origine est un pays vers lequel il est très difficile
24:44de les renvoyer, soit pour des raisons politiques,
24:47soit parce qu'il n'y a pas d'État,
24:48soit parce qu'il y a une guerre civile qui déchire le pays depuis des années.
24:51On peut citer l'Afghanistan,
24:53on peut citer aussi plusieurs pays de la Corne de l'Afrique,
24:56je pense notamment à la Somalie, peut-être à l'Érythrée et à l'Éthiopie.
25:00Et comme on ne peut pas renvoyer les intéressés vers les pays d'origine,
25:05Bruno Retailleau réfléchit à les renvoyer vers des pays
25:08par lesquels les intéressés ont transité avant d'arriver en France.
25:12Donc ça ne vous choque pas et vous pensez
25:14que vous êtes plutôt favorable à cette mesure, je vous ai bien compris.
25:18En tout cas, je n'y ai pas d'objection de principe,
25:22je ne vois pas d'ailleurs dans le droit international
25:25ou dans le droit européen ou dans le droit constitutionnel français
25:28ce qui pourrait s'y opposer.
25:30En revanche, il va falloir négocier avec ces pays,
25:35s'assurer bien évidemment, alors ça c'est un principe très important,
25:40s'assurer qu'ils appliqueront le principe du non-refoulement,
25:44c'est-à-dire qu'ils ne renverront pas les intéressés vers leurs pays d'origine.
25:49Mais pour le reste, c'est une piste qui mérite d'être explorée
25:56et simplement, il va falloir trouver des pays candidats
26:00pour ce partenariat avec la France.
26:02Sophie de Monton, première réaction.
26:03Alors je vais réagir aussi en chef d'entreprise,
26:06parce qu'il n'y a pas les émigrés, les clandestins, etc.
26:10Il y a des gens effectivement qui sont arrivés en France.
26:12Et nous, entrepreneurs, nous avons besoin d'eux.
26:15Il y en a besoin dans l'industrie, nous avons besoin d'eux.
26:17On en a dans la restauration, qui sont formidables.
26:20Il y a une ignorance de ce besoin, il y a des gens formidables qui bossent.
26:26Ce ne sont pas tous des assassins.
26:28Et donc là, on ne fait plus la différence entre les gens qui travaillent pour nous.
26:34Je pense qu'on a les restaurateurs parmi nous, etc.
26:37On voit, ils nous le disent, il y a des gens qui ont des papiers, qui sont des faux papiers.
26:40Le chef d'entreprise n'est pas supposé savoir qu'ils sont faux, etc.
26:43Ils sont souvent saints d'avoir les mêmes papiers.
26:45Et nous, nous avons, figurez-vous que je me suis même alliée au sein du mouvement éthique avec la CGT,
26:50pour dire qu'il faudrait une green card.
26:52Un statut spécifique.
26:53Absolument.
26:54Une fois qu'ils ont un vrai boulot.
26:55Quand ils ont un contrat, ils ont le droit de rester en France le temps de ce contrat.
27:01Et il ne faut pas mélanger ça avec des gens qu'on est obligé de reconduire hors du territoire,
27:06qui sont dangereux, qui sont fichés, etc.
27:08Et là, on est en train de tout mélanger.
27:10Pablo Piovivien ?
27:11Non, je crois qu'on ne mélange pas tout.
27:15Parce que, comme vous le savez, dans la loi d'Armanin,
27:18dans la loi qui a été votée au début de cette année,
27:21il est prévu que les étrangers en situation irrégulière,
27:27mais qui travaillent sur des métiers en tension,
27:30ce sont les métiers auxquels vous avez fait allusion,
27:32peuvent être régularisés.
27:36Ah, on a perdu le Stefanini.
27:38Le cas des clandestins ne s'appliquera qu'à des clandestins
27:41qui n'ont pas la possibilité ou qui ne veulent pas travailler sur des métiers en tension.
27:46Alors, merci de cette précision, Patrick Stefanini.
27:48Je voulais vous entendre quand même, même rapidement, tous les deux.
27:50Pablo Piovivien ?
27:51Juste, d'ailleurs, sur la liste des métiers en tension,
27:53pour l'instant, on ne l'a toujours pas.
27:55Alors, c'est super de vouloir proposer une nouvelle loi immigration,
27:59alors qu'on attend toujours cette liste de métiers en tension.
28:02Mais moi, je voulais revenir sur la question que vous posiez tout à l'heure,
28:05Yves, à Patrick Stefanini, sur la possibilité de ces partenariats internationaux
28:11où, en gros, on enverrait les gens déboutés du droit d'asile dans des pays tiers.
28:17Je trouve cette solution d'un cynisme et d'une inhumanité absolue.
28:21Qu'est-ce que vous allez envoyer ?
28:23Un érythréen qui est arrivé, je reprends l'exemple du monsieur Stefanini,
28:26qui est arrivé sur le sol français au Kazakhstan.
28:29Qu'est-ce qu'il irait foutre au Kazakhstan ?
28:31Quelle logique humaine permet de penser que ça pourrait être une solution ?
28:38C'est absolument dégueulasse.
28:40Et la dernière chose que je voulais dire, c'est que je vois aujourd'hui
28:44qu'à chaque fois que l'on parle d'immigration,
28:46on parle des étrangers, et je rejoins totalement Sophie de Menton là-dessus,
28:49comme si c'était des barbares.
28:50Comme si ils allaient commettre des crimes,
28:53comme s'ils allaient empêcher notre économie de fonctionner,
28:57alors même que je pense que c'est exactement l'inverse.
29:00Je pense qu'aujourd'hui, ils permettent un enrichissement de notre pays
29:05à énormément de niveaux, au niveau économique, au niveau culturel,
29:08qu'en plus de ça, au niveau humain, il est un devoir des Européens
29:14que de les accueillir le plus dignement possible,
29:16et que tout ça est mis de côté,
29:18parce que vous avez une extrême droite européenne
29:21qui pousse, pousse, pousse très fort
29:23pour aller sans arrêt vers leur accorder de moins en moins de droits
29:28et renier ce qui fait notre humanité commune.
29:30Oui mais enfin, il y a ceux qui doivent quitter le territoire quand même,
29:33ce n'est pas les mêmes !
29:34Oui mais c'est très peu.
29:35C'est très peu, et je ne vois pas pourquoi il ne leur enverra aucun accès.
29:38Christophe Barbier d'Audelin, pardonnez-moi.
29:40Il y a évidemment ceux qui sont dangereux qu'il faut renvoyer.
29:42Il y a aussi le fait que nos sociétés et nos économies
29:44n'arrivent plus à intégrer correctement, dignement, humainement,
29:47des masses de populations de plus en plus importantes.
29:50Donc il faut raccompagner aussi, mais en effet, humainement et dignement.
29:54Passer par le Kazakhstan pour aller à Érythrée,
29:56ça ne me semble pas en effet envisageable,
29:58d'autant qu'on peut faire moyennement confiance à certains pays
30:00pour bien traiter les immigrés qu'ils auraient accepté de récupérer.
30:03En revanche, l'idée qu'on retourne dans les pays par lesquels
30:06on est passé pour venir de son pays d'origine,
30:08ça, ça peut s'envisager, à mon avis.
30:11Par quoi ? Par la Libye ?
30:13Par la Libye, mais la Tunisie, en les surveillant.
30:16Quand on voit comment est-ce qu'ils traitent les migrants,
30:19justement, c'est pour ça qu'il faut contractualiser en disant
30:22attention, on va vérifier, nous, Européens,
30:24que nos règles juridiques et de dignité sont respectées
30:27jusqu'à leur retour chez eux.
30:29Ça peut s'étudier, je ne dis pas que ce soit la panacée.
30:32Bien entendu, beaucoup d'immigrés clandestins
30:34ont des comportements exemplaires et sont nécessaires à l'économie.
30:37Ce qui m'embête un peu, moi, si on les régularise...
30:39Ce qui m'embête un peu si on les régularise,
30:42c'est qu'ils prennent quand même la place de l'immigré
30:44qui a fait les démarches pour immigrer de manière légalement
30:47et qui s'est fait débouter.
30:48Parce qu'on lui a dit, il n'y a plus de place puisqu'il y a des illégaux,
30:50y compris vos places.
30:51J'ai un peu de retrait par rapport à ça.
30:53Et puis, il y a le regroupement familial.
30:55Quand même, au bout d'un certain temps,
30:57retourner chez soi pour faire profiter son pays de son expérience,
30:59ça me semble bien.
31:00J'avais promis de vous laisser 30 secondes, Sophie de Menton.
31:02L'émission est terminée, donc vous aviez quelque chose à nous annoncer.
31:05Si j'ai quelque chose à dire, un message positif,
31:08c'est la fête des entreprises.
31:09J'aime ma boîte, c'est la fête des entreprises
31:11et j'assiste beaucoup.
31:12C'est vraiment la seule chose,
31:14y compris pour tous les sujets qu'on a abordés,
31:16de compter sur les entreprises
31:18qui sont capables d'intégrer.
31:20C'est les seules qui intègrent.
31:22On a besoin de bosser.
31:23Il faut arrêter toutes les 3 minutes
31:25de mettre des semaines de 4 jours,
31:27de vouloir la retraite à 60 ans,
31:28quelle que soit la pénibilité,
31:29ce que je trouve épouvantable.
31:31Demandez aux entreprises ce qu'elles pensent
31:33et appuyez-vous sur elles.
31:35Syndiquez-vous.
31:36Merci.
31:37C'est parti de la fête des entreprises.
31:39C'est formidable, je salue Patrick Stéphanini
31:41qui était avec nous.
31:42Il est le bienvenu quand il voudra venir
31:43physiquement nous rejoindre dans ce studio.
31:45Dans un instant, l'essentiel de l'actualité,
31:47il sera 20h.
31:48Et Faustine Bollard pour son émission Héro.
31:50Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
31:52Bonsoir Yves.
31:53Ce soir, je vous propose de décortiquer
31:55les arnaques à l'amour
31:57à travers le témoignage de Catherine,
31:58extrêmement touchante,
32:00qui a été victime de ce qu'on appelle un brouteur.
32:02Elle lui a envoyé plus de 163 000 euros.
32:05A tout de suite dans Héro.
32:07Vous n'allez pas en croire vos oreilles.
32:08A tout de suite Faustine.

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