Au lendemain du second tour des élections législtaives, avec la victoire du Nouveau Front Populaire et le RN qui arrive en 3e position derrière le camp de la majorité présidentielle, écoutez l'interview de Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts.
Regardez L'invité de RTL Matin avec Olivier Bost du 08 juillet 2024.
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00:00RTL, matinale spéciale, avec Yves Kelvy.
00:03RTL, 7h47, Olivier Boss, vous recevez ce matin le maire de Perpignan,
00:07Premier vice-président du Rassemblement National, Louis Aliot.
00:10Louis Aliot, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:11Comment êtes-vous passé de la première force politique au premier tour
00:15à la troisième place ce matin ?
00:17Alors, troisième place, mes premières forces politiques,
00:2110 millions et des poussières de voix derrière.
00:24Vous avez des coalitions qui font 6 millions de voix
00:27pour le nouveau Front Populaire et 6 millions pour le...
00:29Donc, on reste le premier parti, et à l'Assemblée Nationale,
00:33le premier groupe politique.
00:35Parce que tout le monde parle du nouveau Front Populaire,
00:37mais une fois à l'Assemblée, Mélenchon aura ses 70 députés,
00:41l'EPS ses 70 députés, les Verts ses 20 ou 30 députés.
00:45Donc, on voit bien que l'Assemblée, déjà, va avoir un nouveau visage.
00:49Donc, nous, nous sommes quand même sur une dynamique,
00:51que l'on veuille ou non, par rapport à 2022,
00:54mais c'est vrai que nous avons été bloqués par cette espèce d'arc
00:58contre-nature soit-disant républicaine,
01:00qui fait qu'aujourd'hui, nous allons avoir une politique
01:04ou une absence de politique qui sera préjudiciable au Pays.
01:06Ça pose une question, ce matin, la présidentielle, puis les législatives.
01:10Est-ce que vous pouvez gagner une élection à deux tours ?
01:13Oui, on peut gagner. Moi, je l'ai fait à Perpignan,
01:14mais je pense que ça demande aussi des efforts de notre part.
01:17On ne fera pas l'économie d'un examen de conscience, si je puis dire.
01:22Il y a des candidats qui ont été candidats qui n'auraient pas dû l'être.
01:25Il va falloir s'interroger, pourquoi, sur toute la chaîne de représentation et de...
01:32Qu'est-ce que vous mettez en cause ?
01:32Ceux qui ont préparé, c'est les élections législatives,
01:35le fameux plan Manchinion ?
01:36Parce que j'en fais partie.
01:38On en avait préparé une grosse partie,
01:41mais dans l'urgence, il nous en est resté une centaine à peu près à investir.
01:46Il faut regarder tout, la formation aussi des cadres, etc.
01:49Donc, c'est à nous aussi de se mettre...
01:51Ça veut dire quoi ?
01:51Si on veut le pouvoir, il faut qu'on prenne les dispositions
01:54pour gagner et pour mettre en face, dans chaque circonscription,
01:58des candidats, d'abord implantés,
02:00et des candidats qui comptent, qui savent de quoi ils parlent.
02:02Ça veut dire que le plan Matignon n'existait pas, en fait.
02:05Le plan Matignon, ça voulait dire que vous étiez prêt avec 577 candidats présentables, si j'ose dire,
02:11et puis avec un programme clair.
02:13Ni l'un, ni l'autre n'étaient remplis.
02:15Moi, sur le programme, excusez-moi, mais aujourd'hui, on a quand même...
02:18On a vu des hésitations, avant le premier tour.
02:21On s'est mis en situation de cohabitation.
02:23C'est pas pareil.
02:24Vous ne faites pas en deux ans ce que vous vous apprêtez à faire en cinq ans.
02:27Et si vous regardez aujourd'hui la France de ce matin,
02:30si vous pouvez me dire, vous, la politique qui sera menée demain, je suis preneur.
02:33Parce que tout le monde se félicite de savoir qu'on a gagné, on a gagné.
02:36Mais demain, qu'est-ce qui va se passer ?
02:38Personne ne le sait, ni sur la retraite, ni sur le pouvoir d'achat.
02:41Et ce qui m'inquiète le plus, ni sur la sécurité, on n'en entend plus parler,
02:45ni sur le contrôle de l'immigration.
02:46Mais ce qu'on retient de cette campagne,
02:47c'est qu'à chaque élection, quelque part, vous retirez quelque chose de votre programme.
02:51Il y avait eu la sortie de l'euro retirée, la sortie du nucléaire abandonnée,
02:54la retraite à 60 ans pour tout le monde abandonnée également.
02:58Est-ce que vous avez toujours un problème de crédibilité ?
03:01Non, je ne crois pas.
03:02On avait un programme en quelques points qui était facilement applicable pour une cohabitation.
03:07Mais on travaille un programme plus large pour les présidentielles à venir
03:11et on s'adapte à la situation.
03:13On n'est pas monolithique.
03:15Et il y a des choses sur lesquelles on doit revenir, on doit réfléchir.
03:19Vous parliez d'un examen nécessaire de ce résultat.
03:23Ça veut dire quoi ?
03:24Qu'est-ce qui doit changer au Rassemblement national ?
03:25Écoutez, on va étudier circonscription par circonscription.
03:28On perd à peu près plus de 100 circonscriptions à deux points.
03:32Vous vous rendez compte, à deux points.
03:33Il y a dans les Hautes-Pyrénées, département très difficile pour nous,
03:36par exemple, à 48 et demi, on manque deux députés.
03:39Donc il y a des territoires qui sont pratiquement acquis,
03:42mais ces deux petits points, il faut aller les chercher.
03:44Et ces deux petits points, en fait, ça nécessite une discipline de parti
03:48et qui nous permettent demain de pouvoir les remporter,
03:50ce que nous allons mettre en place à partir de maintenant.
03:53Ces deux petits points, vous les devez notamment à ces candidats
03:56qui n'étaient pas forcément présentables,
03:59qui pour certains sont apparus racistes.
04:01Ils ont joué leur rôle puisqu'ils ont été mis évidemment
04:04sous les projecteurs médiatiques, même si dans les autres parties,
04:08on ne relèvera pas assez les potentiels candidats extrêmement dangereux
04:13qui faisaient partie notamment de la France Insoumise
04:16et de ce nouveau Front Populaire dont on va voir maintenant à l'Assemblée
04:20comment ils peuvent bordéliser une Assemblée
04:23et avec des conséquences sur la France.
04:25Justement, quelle opposition serez-vous à l'Assemblée ?
04:28Vous serez autour de 140 députés.
04:30Est-ce que vous pourriez, dès que l'occasion se présente,
04:32voter une motion de censure pour faire tomber le gouvernement,
04:34quel qu'il soit d'ailleurs ?
04:35Le problème, il est là.
04:36La Ve République a été faite avec une majorité claire.
04:38Il n'y a pas de majorité claire.
04:40En revanche, tout le monde peut être censuré par tout le monde.
04:43À gauche, ils ont un potentiel de voix contre eux.
04:46C'est déjà une menace sur le futur gouvernement que vous faites peser ?
04:49Je veux dire, c'est évident pour tout le monde.
04:51Si c'est la France Insoumise, elle sera censurée par le reste.
04:53Si c'est M. Macron, il sera censuré par le reste.
04:56La seule chose, je ne sais pas qui pourrait venir,
04:58c'est une alliance des contraires dans un gouvernement
05:01avec des ministres de gauche et de droite.
05:06Vous pourriez voter une motion de censure ?
05:08Évidemment, on l'a déjà fait.
05:10Mais nous, on est cohérents.
05:11Les textes qui sont bons, on pourrait les voter.
05:14Les textes qui ne sont pas bons, eh bien, on votera la censure.
05:17Emmanuel Macron se donne un peu de temps pour la formation d'un gouvernement
05:20pour trouver une majorité alternative.
05:22Si vous voyez que ça commence à prendre des jours, des semaines ou des mois,
05:26à partir de combien de temps pourriez-vous demander la démission d'Emmanuel Macron ?
05:30Non, mais il ne démissionnera pas, là.
05:32C'est sûr qu'il ne démissionnera pas.
05:33Il va aller jusqu'au bout.
05:34Pour lui, il est dans son fauteuil à l'Élysée.
05:37Il est confortablement installé.
05:39Il va gérer le quotidien.
05:41Il va gagner du temps.
05:42Même si on plonge dans une instabilité politique totale ?
05:44Ah oui, mais ça n'a pas l'air de trop le gêner,
05:46puisqu'il a dissous un moment quand même assez critique juste avant les JO.
05:50Donc, ça ne le gêne pas trop.
05:51Et c'est là où est le problème.
05:52Comment le gouvernement de la France va pouvoir demain tenir
05:55avec autant de disparité dans le paysage politique de la Nationale et de l'Assemblée Nationale ?
06:00La marée monte, ont dit hier soir Marine Le Pen et Jordan Bardella.
06:04L'image de cette marée qui monte est utilisée depuis des décennies par le Front National,
06:10depuis le Rassemblement National.
06:12Est-ce que cette image n'est pas un peu usée ?
06:15Elle est réelle.
06:16Je ne sais pas si elle est usée.
06:17Elle est lente, ça je vous l'accorde.
06:19Mais elle est réelle.
06:20Puisqu'aujourd'hui, on n'a jamais fait autant de voix, autant de députés.
06:24Qu'est-ce que vous dites à vos électeurs aujourd'hui, déçus, ce matin ?
06:27Je leur dis qu'on est là, qu'on défendra le programme et les idées qui sont les nôtres
06:32et qu'il faut qu'ils restent évidemment mobilisés.
06:34Ce qu'ils seront, parce qu'ils ne veulent pas des autres.
06:36Et s'ils ont voté pour nous, c'est précisément parce qu'ils ne voulaient pas des autres.
06:39Et dans ce flot, j'allais dire, des plus de 10 millions d'électeurs,
06:42vous avez des gens qui viennent d'autres partis politiques.
06:45Et la première force politique aujourd'hui en France,
06:47c'est celle qui ne veut pas du Rassemblement National.
06:50Ben non, parce que si vous regardez, c'est celle aussi qui ne veut pas du nouveau Front populaire.
06:55Et vous avez des blocs constitués, les uns ne veulent pas des autres.
06:58Sauf aller dans un gouvernement de compromis qui serait, à mon avis, funeste pour le pays
07:04et qui serait, je pense, dans la tête des électeurs, absolument condamnable.
07:09Vous n'aviez pas enterré trop vite le barrage républicain ?
07:12À ce point, oui, évidemment, la preuve en est là.
07:16Mais aujourd'hui, il y a une grande frustration,
07:18parce que vous avez des gens qui ne croyaient pas que le nouveau Front populaire arriverait en tête.
07:23Ceux-là commencent à s'inquiéter pour leur épargne, pour leur entreprise, pour le monde économique.
07:28Et c'est à partir de maintenant qu'à mon avis, les choses vont se mettre en place pour l'avenir.
07:32Merci, Louis Alliot.
07:33Merci.
07:33Louis Alliot qui revendique sur RTL d'être le premier.