• il y a 7 mois
Vincent Jeanbrun, le maire "Libres" de l'Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne, était en direct dans le Live Switek pour évoquer le coût des émeutes de juillet 2023, après la publication d'un rapport du Sénat.

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Transcription
00:00 Dans ce rapport, il y a plusieurs choses qui sont vraiment fondamentales.
00:02 La première, c'est que le rapport revient bien sur ce qu'un certain nombre de maires avait dit,
00:06 à savoir qu'il y avait une préparation des émeutiers
00:09 et qu'on n'était pas uniquement sur des jeunes oisifs,
00:12 mais qu'il y avait bien des stocks, des munitions, un entraînement, des préparations.
00:16 C'est un point qui est très important pour nous parce que les maires qui ont été victimes de ces émeutes
00:20 et avaient à travers nous nos populations,
00:22 on a affronté des scènes de guérilla urbaine
00:25 qui montraient bien qu'il y avait plus que simplement de loisiveté et envie de brûler une ou deux voitures.
00:29 C'est un point très important.
00:31 Le rapport revient aussi sur le fait qu'on a du mal à tracer le portrait type,
00:35 le portrait robot de ces émeutiers parce que,
00:38 vous l'avez dit, il y a des mineurs très très jeunes,
00:40 probablement ceux qui ont été les plus faciles à arrêter.
00:42 Donc on a l'impression qu'il y en avait beaucoup,
00:44 mais en réalité, le gros de la troupe, ceux qu'on n'a pas réussi à arrêter, les plus entraînés,
00:48 c'est plutôt un profil d'un homme de 23 ans.
00:52 Donc là aussi, on est bien loin des jeunes qui s'ennuyaient
00:55 et qui étaient uniquement perfusés sous les jeux vidéo.
00:58 Il y a vraiment un troisième point important pour moi dans ce rapport,
01:00 c'est que ça confirme que les symboles de la République étaient attaqués.
01:04 C'est ce qui m'a toujours fait dire qu'on était au-delà d'une simple séquence de violence urbaine
01:08 qu'on a pu connaître par le passé.
01:10 Il y avait vraiment un phénomène insurrectionnel.
01:12 Il y avait vraiment une volonté d'aller conquérir du terrain sur le terrain de la République.
01:16 Avec 273 commissariats et gendarmeries attaqués, 105 mairies, 243 écoles notamment.
01:21 Mais sur le profil des émeutiers, est-ce que vous, neuf mois après,
01:24 vous savez qui s'en est pris à votre domicile personnel ?
01:27 Qui a attaqué notamment à coup de mortier d'artifice
01:29 et en envoyant une voiture contre votre maison personnelle ?
01:33 Non, malheureusement, l'enquête est toujours en cours.
01:38 C'est très compliqué, puisque après plusieurs nuits d'émeute,
01:41 la plupart des caméras de vidéosurveillance qui étaient sur la ville avaient été détruites.
01:45 Et on voit là encore une fois que ceux qui ont attaqué mon domicile étaient très préparés,
01:51 puisqu'il y avait préméditation.
01:54 Ils avaient volé le véhicule qui a servi de voiture bélier à mon domicile.
01:58 Ils avaient évidemment préparé ce qu'on appelle les accélérants pour mettre le feu au véhicule.
02:03 Et surtout, ils sont partis après avoir percuté ma demeure,
02:06 après avoir tiré au mortier sur ma demeure et de fait sur ma famille.
02:11 Ils sont partis dans les délais parfaits pour être sûrs de ne pas se faire attraper par la police.
02:16 Ils étaient évidemment cagoulés, gantés, les gants scotchés.
02:19 On voit qu'il y a un niveau de préparation qui fait que c'est très difficile aujourd'hui
02:23 pour les enquêteurs de pouvoir élucider l'affaire.
02:26 On ne perd pas espoir parce que malgré tout, il y a des traces ADN qui ont pu être retrouvées.
02:29 Malgré tout, on peut espérer qu'un jour quelqu'un parle dans cette affaire.
02:33 Donc on ne baisse pas les bras.
02:35 Mais la vérité, c'est qu'en France, on est bien faible dans notre capacité
02:40 à aller pousser très loin l'investigation, notamment sur les réseaux sociaux.
02:44 C'est évoqué dans le rapport. Je pense qu'il faudrait aller encore plus loin.
02:48 Je vous donne un exemple.
02:49 Les policiers me disaient qu'ils ont fait comme partout du bornage.
02:52 Ils ont regardé combien de téléphones étaient connectés à l'antenne relais du secteur.
02:55 Mais chez nous, c'est quasiment 30 000 téléphones.
02:57 Donc ça ne donnait rien.
02:59 Demain, avec l'autorisation d'un juge, on aura la possibilité de dire
03:02 mais combien de téléphones étaient réellement actifs.
03:04 Pour ça, il faut demander aux opérateurs et aux constructeurs,
03:07 y compris aux fournisseurs d'applications comme Snapchat,
03:10 combien étaient actifs sur Snapchat à cette heure-là et dans ces environs.
03:13 Là, on aurait pu resserrer les taux et probablement retrouver ceux qui ont attaqué ma maison
03:19 et qui ont saccagé tant de villes à travers le pays.

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