Nicolas Béhar nous parle ce samedi de ces auteurs auto-édités qui ont réussi leur pari, à l'occasion du festival du Livre de Paris.
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00:00 C'est le festival du livre de Paris en ce moment.
00:02 Tu es allé y faire un tour, forcément, pour BFM TV, mais pas pour suivre l'auteur du dernier prix Goncourt ou Renaudot,
00:08 mais plutôt un jeune auteur qui a choisi l'auto-édition et dont la carrière, on peut le dire déjà, est plutôt bien partie.
00:13 Ah oui, c'est très très bien pour lui. Il s'appelle, il s'appelle, il s'appelle, il s'appelle Nicolas Krastev, il a 25 ans.
00:19 Il est normalien, il a une petite passion pour le rap, Nicolas.
00:22 Il avait écrit, il s'était auto-édité un livre, un dictionnaire critique de Damso.
00:27 Et en fait, ce dictionnaire critique, il a cartonné sur Internet.
00:32 Il en a vendu 25 000, dites-vous, en moins d'un an.
00:36 Donc, évidemment, ça a fait un peu parler.
00:39 Et donc, oui, il a pris l'auto-édition, lui, parce qu'en fait, il n'a pas appelé Albin Michel, il n'a pas appelé Grasset.
00:46 Il s'est débrouillé comme un grand.
00:48 Il a fait ça via Internet parce que l'auto-édition, vous pouvez le faire tout seul.
00:51 Par exemple, Amazon vous le propose avec leur service Kindle Direct Publishing, KDP.
00:57 Ça vous coûte 2,99 euros.
00:59 Vous bricolez une couverture, vous mettez votre manuscrit en ligne et hop, vous le proposez à la plateforme.
01:04 Après, bon, il faut s'occuper un peu de la promotion.
01:06 Nicolas, lui, il a fait appel à LibriNova.
01:10 LibriNova, eux, c'est un peu plus sérieux, un peu plus humain.
01:14 Ils proposent des services, les mêmes services finalement qu'un éditeur classique.
01:17 Et si vous écoutez Charlotte Haliber, c'est l'une des fondatrices de LibriNova.
01:21 C'est elle qui en parle encore le mieux.
01:23 Notre entrée de gamme, elle est à 49 euros, donc c'est accessible.
01:26 C'est-à-dire qu'on peut publier son livre en version numérique pour 49 euros et le mettre en vente partout.
01:30 S'il a envie de travailler sur le fond du texte, on va l'orienter vers des services éditeurs.
01:35 Il y a aussi le texte qui est déjà fini, mais qui a besoin de plus de conception.
01:40 Ça va être la couverture, la maquette, etc.
01:42 Le cœur de notre offre, c'est aussi la distribution.
01:44 C'est-à-dire que les livres sont commercialisés en version numérique, en papier, sur les librairies en ligne
01:48 et peuvent être commandés en librairie physique.
01:50 – Et ça lui a coûté 49 euros ?
01:52 – Non, alors Nicolas, il a pris des options supplémentaires, parce que lui, ça lui a coûté 400 euros.
01:57 Parce qu'après LibriNova, il s'occupe de la commercialisation en librairie.
02:01 Ils vous convertissent en e-book.
02:02 Nicolas, il a besoin d'une couverture, donc il a besoin de graphistes.
02:05 Donc voilà, ils sont occupés un petit peu de tout ça.
02:07 Ils peuvent aussi vous proposer du support éditorial.
02:09 Il y a des lecteurs professionnels qui peuvent vous donner des conseils sur le style et sur le texte.
02:13 Voyez-vous ?
02:14 – Alors, LibriNova ou les autres éditeurs, les auto-éditeurs,
02:17 c'est de la concurrence pour les éditeurs classiques, en fait, maintenant ?
02:19 – En fait, plus vraiment, pas du tout.
02:20 En fait, c'est même pour les éditeurs classiques, c'est un vivier de talent, en fait.
02:23 Et c'est ce qui s'est passé, parce que, en fait, dites-vous qu'il y a 2,5 millions de manuscrits
02:27 qui dorment dans les tiroirs des Français.
02:29 Il y a 700 000 manuscrits qui ont été envoyés, comme ça, à des éditeurs.
02:34 Et donc, les éditeurs, ça fait un peu le tri, l'auto-édition.
02:37 Et en plus, ils peuvent découvrir des pépites.
02:40 Et c'est ce qui s'est passé pour Nicolas Krastev,
02:43 parce qu'il a été contacté par les éditions Lattesse.
02:45 Écoutez-le.
02:46 – C'est assez inattendu, c'est Maïr Guven,
02:49 qui est un des éditeurs de chez Lattesse, qui me contacte par Instagram.
02:52 On se rencontre et donc, je découvre ce que c'est qu'un contrat,
02:55 je découvre que c'est qu'une date de rendu.
02:57 Il y a quelque chose qui va très vite.
02:59 L'auto-édition m'a permis, a été comme un tremplin vers ce monde que je convoitais.
03:04 – Et voilà, et donc, du coup, Lattesse l'a contacté.
03:07 Il a écrit un autre dictionnaire critique qui s'appelle "Orelsan, dictionnaire critique".
03:11 C'est dans leur collection "La Grenade".
03:13 Et voilà.
03:14 – Alors, je crois qu'hier, il y avait un visiteur un peu spécial au Salon du Livre.
03:18 C'était un déplacement qui n'était pas tellement prévu.
03:20 D'ailleurs, c'était le président de la République qui…
03:21 – C'était le président de la République avec Brigitte Macron,
03:23 son épouse, avec Rachida Ditty, la ministre de la Culture.
03:26 Sur le parcours, ils rencontrent des éditeurs.
03:28 Je vous le donne en mille, il y a l'éditeur de Nicolas,
03:31 elle s'appelle Véronique Cardi, elle n'a pas les mains vides,
03:33 vous me voyez venir, elle a des bouquins dans les mains.
03:35 Et qu'est-ce qui se passe ?
03:36 Bah regardez.
03:37 – Ce dictionnaire critique d'Orelsan que vous connaissez certainement
03:42 par un normalien spécialiste de littérature comparée, Nicolas Krastem,
03:47 qui a fait comme un dictionnaire amoureux ou critique des chansons d'Orelsan.
03:52 Vous connaissez tout ?
03:53 – Oui, donc vous rigolez, moi j'adore.
03:56 – Et au-delà, je vous prends à préparer une sélection du livre de Gilles Poche également.
04:00 [brouhaha]
04:09 – On était hyper fiers qu'il accepte de faire ça, ça a été formidable.
04:13 La présence française, on avait demandé à Olivier de travailler
04:16 avec des auteurs de toute l'Europe et ça a été un caractère.
04:19 – C'est un bon coup de pub ça.
04:20 – Ça fait un énorme coup de pub.
04:21 – Et on a appris que le président écoutait Orelsan par ailleurs.
04:24 – Et le bouquin de Nicolas, il est sur la table de chevet du coup présidentiel
04:27 qui sont en train de déguster les punchlines d'Orelsan.
04:29 Elle est pas belle la vie ?
04:31 Merci Nicolas, à tout à l'heure.