#MadeInFrance : Entre prix de l'électricité et normes françaises - Le Floch Prigent, Nicolas Meilhan

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Transcript
00:00 – Ils ont un petit aigle comme problème national, non ?
00:02 – Il n'y a pas de sanctions sur le gaz.
00:04 On a augmenté nos importations de gaz russe par bateau.
00:08 Il n'y a aucune sanction sur le gaz naturel russe,
00:09 on peut en acheter tant qu'on veut.
00:10 On ne peut pas acheter de pétrole, on ne peut pas acheter de diesel,
00:13 on ne peut pas acheter de charbon, on ne peut pas acheter d'engrais,
00:16 sauf les américains je crois, parce qu'eux ils ont fait un petit astérisque,
00:20 mais on peut acheter du gaz.
00:22 Donc bon, très bien…
00:24 – L'instrument c'est compliqué.
00:25 – Il n'y a pas que North Sea, il y a d'autres endroits.
00:27 – On achète le gaz russe par l'Azerbaïdjan si jamais un jour on nous embête,
00:31 c'est pas de problème.
00:32 – C'est ce qui se passe d'ailleurs.
00:34 – Petit com' azerbaïdjani.
00:36 – Il n'y a pas que le pipeline qui passe par Nord Stream,
00:39 on pourrait très bien en avoir par…
00:41 il y en a toujours… le seul pipeline qui continue de fonctionner très bien
00:44 c'est Brotherhood qui passe par l'Ukraine.
00:47 – Fraternité.
00:48 – La fraternité, celui-là il continue à fonctionner.
00:50 On a coupé celui qui passait par la Pologne et l'Allemagne,
00:52 ça c'est Poutine qui a coupé parce qu'il voulait mettre en marche Nord Stream.
00:55 Il reste encore un tuyau qui fonctionne sur Nord Stream d'ailleurs si on le voulait.
00:59 – Un tuyau sur quatre.
01:00 – Un tuyau sur quatre.
01:01 Le souci c'est que sans gaz il n'y a plus d'industrie.
01:04 Et au-delà de ça, non seulement on n'a pas de gaz,
01:07 mais en plus aujourd'hui il coûte deux fois plus cher qu'avant,
01:10 et avant il coûtait deux fois plus cher qu'aux États-Unis.
01:13 Donc aujourd'hui en fait on est quatre fois plus cher que les Américains.
01:16 Et c'est ça le problème.
01:17 Et que face aux Américains, avant on était comme ça,
01:19 on se protégeait face à la Chine parce que les usines partirent en Chine,
01:21 mais là notre gros concurrent c'est les États-Unis
01:24 qui non seulement vont avoir une électricité moins chère que la nôtre,
01:27 que ce soit le gaz ou l'électricité,
01:29 mais en plus met en place des mesures protectionnistes
01:32 qui sont totalement contraires à la règle de l'OMC qui s'appelle…
01:35 – L'OMC ça ne sert à rien.
01:36 – Qu'on sait où qu'ils dirigent.
01:37 – Ça a servi à nous tuer.
01:39 À part nous tuer ça ne sert à rien, pas grand-chose, c'est vrai.
01:41 – Donc ils ont mis quelque chose dont vous avez peut-être entendu parler
01:44 qui s'appelle Inflation Reduction Act, donc I-R-A.
01:48 Et ce truc-là en fait qu'est-ce qu'il dit par exemple sur les voitures électriques ?
01:51 Il dit "écoutez si ta voiture est fabriquée aux États-Unis,
01:54 je te donne 7500 dollars et sinon elle n'a le droit à rien".
01:57 Donc ça c'est exactement ce que tu ne peux pas faire dans les règles de l'OMC
02:00 puisque la seule façon de faire la discrimination entre pays
02:03 c'est soit par rapport au droit de l'homme, soit par rapport à l'environnement.
02:06 Et donc ils sont en train d'absorber toutes les usines
02:10 qu'on voulait monter en Europe, le fameux Airbus de la batterie
02:12 qui est en train de se transformer en Boeing de la batterie
02:14 parce que les usines se barrent.
02:16 Tesla devait faire une giga-usine à Berlin,
02:19 il avait commandé toutes les machines outils etc.
02:21 Il a tout envoyé au Texas.
02:23 Et donc ça c'est terrible parce que nous on est le Nord-Européen
02:27 coincé entre les États-Unis et la Chine de l'autre côté.
02:30 Et en plus notre seule chance d'exister
02:32 c'était d'avoir accès aux matières premières de la Russie.
02:35 Et ça c'est terminé, on n'y aura plus accès.
02:37 Et le temps qu'on redevienne peut-être éventuellement un jour amis avec les Russes,
02:42 ils auront tout réinjecté vers les Chinois.
02:44 Donc ils auront construit leur pipeline et on n'aura plus rien.
02:49 – Triste réalité.
02:50 – Bon vous n'avez pas des bonnes nouvelles les gars ?
02:53 – Non mais c'est… du point de vue géopolitique on voit bien les difficultés,
02:58 par conséquent quand on a des difficultés on les regarde et on dit comment on s'en sort.
03:01 Et c'est ça qui m'intéresse.
03:03 Et comment on s'en sort, c'est ça qui m'intéresse.
03:06 – Je fais un numéro vert, un petit numéro vert.
03:09 – Si on ne fait pas un bon diagnostic,
03:11 si on veut produire en France il y a trois conditions.
03:14 On a parlé depuis le début un peu avec Luc.
03:16 La première condition c'est énergie bon marché.
03:20 Électricité, on en a parlé, peut-être qu'en 2026 ça va aller mieux,
03:23 mais en 2026 ce n'est pas tout de suite.
03:24 – On a deux ans, on a deux ans et on crève.
03:26 – Comment font les entreprises ?
03:27 – C'est ce que je dis à chaque fois que je vois quelqu'un de l'administration.
03:30 Je dis mais dans deux ans on rate gratis, ok, dans deux ans comment on fait ?
03:33 Tous les industriels disent on crève.
03:36 Vous laissez crever pendant deux ans et alors après vous allez refaire quelque chose.
03:40 Prenez d'abord les industries telles qu'elles existent aujourd'hui
03:44 et essayez de voir comment elles peuvent être conservées.
03:46 Alors c'est vrai l'industrie du plastique, c'est vrai la mécanique de la métallurgie,
03:49 c'est vrai de toutes les industries d'aujourd'hui, elles sont en train de…
03:54 – Je voulais revenir tout à l'heure sur comment on produit en France
03:57 pour essayer de trouver des solutions.
03:58 Donc la première c'est l'énergie.
04:00 Bon l'électricité peut-être dans deux ans et demi, le gaz…
04:03 – Non, non, non, deux ans et demi pour ceux qui se seront réunis en groupe
04:08 pour pouvoir négocier leurs prix.
04:10 C'est ça qui est marqué dans le journal.
04:11 C'est ça qui est marqué dans le journal.
04:12 – C'est pour ça que j'ai dit peut-être.
04:14 – Le petit qui est tout seul, là il est foutu, de toute façon lui il est cuit.
04:17 Bon, maintenant, si jamais il se réunit avec d'autres
04:20 et qu'il a une marge de négociation, il va pouvoir avoir un prix.
04:22 – J'ai ralenti le hic là.
04:23 – Quoi ?
04:24 – Non, je t'ai ralenti.
04:25 – Non, non, je t'ai ralenti.
04:26 A toi.
04:27 – Non, donc, deuxième chose, les normes.
04:29 On est quand même le seul pays, on en a parlé,
04:31 mais on s'implique des normes plus sévères que les normes européennes
04:35 et normes qu'on n'implique jamais à nos importations.
04:37 Donc c'est ça qui est terrible.
04:38 Tu parlais de l'histoire de la chips par exemple, là.
04:41 Où finalement, enfin, ça marche pour l'agriculture,
04:43 ça marche pour tous ces produits.
04:45 En Bretagne, on ne peut plus prendre de patates
04:48 parce que les patates, il y avait un insecticide qu'on prenait
04:51 et on pouvait faire l'agriculture de patates.
04:53 Et donc on avait des patates et on avait les chips correspondantes
04:56 et on a des chips.
04:57 Les mecs me disent, les types me disent, il n'y a plus d'insecticide.
05:00 Ça veut dire quoi ?
05:01 Ça veut dire qu'on n'a plus de patates pour faire les chips.
05:03 Alors très bien, qu'est-ce que vous faites ?
05:04 On ferme l'usine, voilà.
05:05 – En France, on est un pays où on fait du zèle.
05:07 On a fait du zèle, comme d'ailleurs sur le nucléaire,
05:08 on a fait du zèle, on a décidé du jour au lendemain,
05:10 parce qu'on a découvert un problème,
05:12 de faire 10 réacteurs du jour au lendemain,
05:13 c'est ça qui a envoyé un maximum d'entreprises,
05:16 c'est ça qui a fait exploser les prix de l'électricité.
05:18 – Je me fais avocat de Villeneuve.
05:20 Le principe de précaution, de temps en temps, c'est pas mal.
05:22 – Non mais de temps en temps, oui, mais après, le poison est dans la dose.
05:25 – Ce n'est pas une précaution, ça, c'est une stupidité.
05:29 Il faut changer les noms.
05:32 Qu'on prenne une précaution parce qu'il y a un danger,
05:36 mais qu'on sait qu'on n'a pas de danger,
05:40 mais on a envie de dire "oh là là, il faut faire peur, il faut faire peur",
05:43 et qu'on invente un danger pour prendre une précaution,
05:45 ça c'est embêtant.
05:46 Donc c'est là la limite de l'exercice.
05:49 Et aujourd'hui, le principe de précaution, qui n'est pas forcément idiot,
05:53 est transformé par, dès qu'il y a quelqu'un qui parle sur un danger potentiel,
05:59 on dit "on arrête", non ça ce n'est pas possible.
06:00 Et là, en l'occurrence, il y avait 8 réacteurs qui étaient pareils,
06:03 il y en avait un qui avait un problème,
06:05 on savait que ce problème existait depuis une dizaine d'années.
06:08 – C'est quoi la source de ça, on le savait depuis 10 ans ?
06:11 – On le savait depuis 10 ans, c'était dans les endroits où il fallait,
06:14 et je peux vous dire qu'on le savait depuis 10 ans,
06:16 qu'on savait qu'il y avait un problème de corrosion sous contrainte.
06:18 – On le savait depuis le début de toute façon.
06:19 – Depuis le début puisqu'on avait…
06:20 – Parce qu'on avait du mal à le faire.
06:21 – On avait, il y avait un tuyau comme ça, puis un tuyau qui était là,
06:25 et puis il fallait le mettre là.
06:27 On savait qu'on avait fait la contrainte,
06:28 et qu'on avait fait la soudure, et que c'était embêtant.
06:31 Alors on surveillait les soudures qui avaient été faites sous contrainte,
06:34 c'est facile, et puis on observait qu'il y avait des petits machins
06:37 sur l'une des centrales, on disait très bien,
06:39 alors on la regardait, on la regardait, on la regardait,
06:42 on la regardait, c'est 3 mm, 3 mm,
06:44 puis au bout de 10 ans, c'est toujours 3 mm.
06:46 Et puis à un moment, on a dit "Oh là là, il y en a 8 pareils,
06:48 toutes sont pareilles, on arrête tout".
06:50 Ce n'est pas la précaution ça, c'est la stupidité,
06:52 et on a fait quelque chose de stupide.
06:53 Voilà, c'est ça où ça ne va pas.
06:56 C'est-à-dire que, quel est l'objectif ?
06:58 L'objectif c'est d'assurer la sécurité des centrales, d'accord ?
07:01 En quoi est-ce que la colonisation sous contrainte
07:03 était un endroit où il y avait un problème de sécurité ?
07:05 Nul part, c'était le réseau secondaire.
07:07 – Fait comment pour survivre ?
07:09 – En fait c'est très simple.
07:11 – En déménage, en Tunisie, c'est ça ?
07:13 – Non, ce qui est très simple c'est qu'en fait,
07:16 l'Europe depuis toujours cherche à imiter,
07:19 s'inspirer de son grand frère américain,
07:21 on fait comme eux, point barre.
07:23 On fait comme les États-Unis.
07:24 Qu'est-ce qu'ils font les États-Unis ?
07:26 Exemple, on a les mêmes centrales nucléaires que les Américains,
07:29 puisqu'on a une licence au départ, qui est une licence Westinghouse.
07:32 Quand ils font la révision des centrales, tous les 10 ans,
07:35 pour prolonger la durée de vie, le cahier des charges, la norme,
07:38 c'est que la centrale respecte le cahier des charges,
07:40 les normes, lors de sa construction.
07:42 Et les centrales américaines, les réacteurs qui sont les mêmes réacteurs
07:45 qu'on a chez nous, ils durent jusqu'à 80 ans, d'accord ?
07:49 Ça c'est un petit peu ce qui se passe quand vous faites le contrôle de votre voiture,
07:51 vous regardez, voilà, qu'est-ce qu'elle pollue.
07:54 En France, la centrale qu'on a construite il y a 40 ans,
07:57 il faut qu'elle respecte la norme de l'EPR.
08:00 D'accord ? Donc ça veut dire, je prends ma vieille voiture qui a 10 ans,
08:02 écoute, il faut que tu fasses les mêmes émissions qu'une voiture électrique.
08:05 Ah bah oui, mais c'est compliqué.
08:06 Ah bah non, mais c'est comme une voiture électrique.
08:07 Et donc aujourd'hui, forcément, ça va être quand même très compliqué
08:10 d'emmener notre parc de réacteurs à 80 années,
08:13 si on leur dit "tu dois respecter les normes de l'EPR,
08:15 qui intègrent la chute d'un avion, Fukushima, Tchernobyl, etc."
08:19 Donc première chose sur les normes, on s'aligne sur les Américains.
08:23 On leur a acheté les centrales, on s'aligne sur les Américains.
08:25 Est-ce qu'il y a eu des accidents aux Etats-Unis ? A priori non.
08:28 Deuxièmement, dans chaque voiture que vous achetez aux Etats-Unis,
08:31 il y a marqué où est-ce que la voiture est fabriquée.
08:33 Où est-ce que la voiture est fabriquée, où est-ce qu'elle a assemblée ?
08:35 Sur l'étiquette.
08:37 Ça c'est interdit en Europe.
08:38 Ça c'est interdit, pas de discrimination.
08:40 On marque, quand le mec va s'acheter sa voiture,
08:42 regardez, ça pourrait être par exemple Bruno Le Maire.
08:43 Quand il s'est acheté sa 208… Bruno Le Maire.
08:45 – C'est qui Bruno Le Maire ?
08:46 – Il s'est acheté, c'est un jeune entrepreneur,
08:48 mais qui crée des bons bouquins.
08:50 – C'est un écrivain. – Un écrivain.
08:52 – On compris.
08:53 – Bruno Le Maire, quand il s'est acheté sa 208 électrique
08:56 avec laquelle il s'affiche fièrement sur les réseaux sociaux,
08:59 il n'y avait pas l'étiquette pour marquer où c'était fabriqué.
09:01 Il ne savait pas que c'était fabriqué à Bratislava en Chlovaquie.
09:03 Sinon il ferait peut-être moins le malin pour dire "regardez, achetez français".
09:06 Et donc aujourd'hui, rien que pour les gens,
09:08 s'ils veulent acheter une Clio, ils se disent "ah c'est génial, j'achète le français",
09:11 "elle est fabriquée en Turquie ta voiture".
09:12 "J'achète une 200i", "elle est fabriquée au Maroc".
09:14 Si elle est marquée l'endroit où elle est fabriquée,
09:16 rien de savoir où elle est fabriquée, combien de choses.
09:18 Donc ça, deuxième chose, pas très compliquée à faire.
09:20 D'ailleurs on le fait en Europe sur les fruits et les légumes,
09:22 on met le lieu de fabrication, on pourrait le faire sur…
09:25 et ça marche pour le textile, ça marche pour tout.
09:28 Que les gens puissent avoir l'information.
09:29 Parce que si les gens vont payer 5, 10, 20% plus cher,
09:32 il faut qu'ils sachent pourquoi.
09:34 Si on ne leur donne pas l'information,
09:35 c'est parce que c'est fabriqué en France, c'est plus compliqué.
09:37 Donc deuxième idée.
09:38 Troisième idée, on assume quand Donald Trump…
09:41 Je fais Joe Biden.
09:44 Il a mis en place ce dont Donald Trump rêvait.
09:47 C'est-à-dire qu'il vous donne de l'argent
09:49 si c'est fabriqué aux Etats-Unis.
09:51 On fait pareil.
09:52 Prenons l'exemple de la voiture électrique.
09:54 Pendant des années, l'an dernier,
09:55 on a donné 500 millions d'euros à la Chine.
09:58 On leur a donné 500 millions d'euros
10:00 pour qu'ils fabriquent des batteries.
10:01 – C'est une subvention, c'est ça ?
10:03 – 6 000 euros, fois, on multiplie par nombre de voitures,
10:06 80% des batteries sont fabriquées en Chine.
10:08 Donc on subventionne les Chinois.
10:09 C'est facile.
10:10 Là, l'ADEME a monté une usine à gaz.
10:13 Alors ça va dans le bon sens.
10:14 Moi, je l'avais proposé avec France Stratégie il y a 4 ans,
10:16 d'arrêter de conditionner les aides à l'achat
10:18 et une sorte de performance environnementale, etc.
10:21 Donc l'ADEME a fait un truc avec 7 critères
10:23 pour réussir à sortir les véhicules électriques
10:25 fabriqués en Chine au charbon,
10:27 mais pas fabriqués en Pologne au charbon.
10:29 Donc ça, ce n'est pas forcément évident.
10:30 Par contre, les voitures fabriquées en France,
10:32 mais avec une batterie chinoise,
10:33 elles ne vont pas avoir la subvention.
10:34 Donc ça, c'est un peu dommage.
10:35 On simplifie.
10:36 Made in France, pas Made in France.
10:38 Made in France, tu as la subvention.
10:40 Pas Made in France, tu n'as pas la subvention.
10:41 C'est contraire.
10:42 Qu'est-ce qu'on fait ?
10:43 On pourrait faire très facilement quelque chose.
10:45 A, B, C, on a le droit en Europe de toucher au taux de TVA.
10:47 Normal.
10:48 Entre 15 et 25.
10:49 Ça, on a le droit de faire.
10:51 Sans sortir de l'Europe.
10:52 Donc là, on est à 20.
10:53 On descend à 15.
10:54 15% de TVA.
10:55 Et sur ces 15% de TVA,
10:57 on rajoute un élément de fiscalité kilométrique,
10:59 qui n'est pas de la TVA.
11:00 La fiscalité, c'est une prérogative des États membres.
11:03 Et cette fiscalité kilométrique,
11:05 elle est indexée sur la distance parcourue par l'objet.
11:08 Et ça, les distances, on les connaît.
11:09 – Avant livraison.
11:10 – Voilà.
11:10 De l'usine, d'assemblage,
11:12 au point de livraison, au port, etc.
11:14 Donc, moins de 1 000 km, zéro.
11:18 Ça fait 15% de TVA pour les produits fabriqués en France.
11:20 Et puis après, en Europe, où 1 000, 3 000 km, 5%.
11:25 3 000, 5 000, 10%.
11:27 5 000 machins, 15%.
11:29 Vous pouvez faire pareil en disant,
11:30 Union européenne, 5%.
11:32 Proche Europe, donc Turquie, Maghreb, 10%.
11:35 Et puis après, États-Unis, Chine, 15%.
11:37 Et ça, c'est un truc qu'on peut mettre en place,
11:39 qu'on a le droit de faire.
11:40 Mais ça, quand j'en ai parlé,
11:41 alors je suis allé voir,
11:43 j'ai eu des échanges avec un conseiller de Bruno Le Maire.
11:44 – Alors, qui c'est Bruno Le Maire ?
11:47 – Et donc, quand on dit ça,
11:49 "mais c'est ça qu'il faut faire",
11:51 et là, "mais non, c'est contraire à l'Europe".
11:52 Non mais attendez, à un moment donné,
11:55 si le prisme de lecture, c'est quoi l'objectif ?
11:57 C'est quand même l'intérêt de la France.
11:59 Est-ce que notre objectif,
12:00 c'est de réindustrialiser l'Europe ou de réindustrialiser la France ?
12:03 C'est ça le problème.
12:04 Parce que là, on est en train de faire des règles
12:05 pour réindustrialiser l'Europe.
12:06 Mais la désindustrialisation de la France, depuis 20 ans,
12:10 ce n'est pas que vers la Chine, c'est intra-européen.
12:12 C'est de partir en Europe de l'Est.
12:13 Sur l'automobile, on ferme 12 usines d'assemblage
12:16 en Europe de l'Ouest, on en ouvre 11 en Europe de l'Est.
12:20 Ce n'est pas la Chine.
12:21 La Chine, c'est un problème maintenant avec les voitures électriques.
12:23 Mais avant, c'est tous les pays d'Europe de l'Est.
12:25 C'est les pays à Bakou, c'est Pologne, Roumanie, Slovaquie, Hongrie, etc.
12:30 C'est là que tout est parti.
12:31 C'est là que l'électromagnétisation est partie.
12:33 C'est là que les pneus sont partis.
12:35 Tout est parti dans ces pays-là.
12:36 Et donc, si on ne met pas des mesures intra-européennes,
12:39 je me souviens, en 2013, je suis allé voir le cabinet d'Arnaud Montebourg.
12:45 – Ministre de l'économie.
12:47 – Ministre du redressement productif, je crois.
12:50 Je ne sais pas si il avait l'économie.
12:51 Et donc, je suis allé le voir, je lui ai dit,
12:53 voilà, il y a deux choses à faire.
12:55 On met une taxe carbone aux frontières de la France,
12:58 taxe carbone indexée sur le contenu carbone de l'électricité,
13:00 parce qu'on a l'électricité la plus décarbonée au monde,
13:02 premièrement, sur tous les objets.
13:04 Deuxièmement, parce que mon sujet, c'est les voitures,
13:07 on met un bonus sur le poids des voitures légères,
13:08 on encourage les voitures légères, on pénalise les voitures lourdes.
13:11 On avait 9 milliards d'euros de déficit commercial
13:13 avec l'Allemagne sur l'automobile.
13:14 Et c'est, du jour au lendemain, avec un bonus/malus,
13:16 il n'y a plus de déficit, c'est terminé.
13:18 Parce que là, qu'est-ce qui se passe ?
13:19 On leur achète beaucoup de voitures lourdes,
13:20 et on leur vend très peu de voitures légères.
13:21 Vous mettez ça en place, c'est terminé le lendemain.
13:24 Et donc j'ai dit ça, et qu'est-ce qu'elle m'a dit ?
13:25 Elle m'a dit "Monsieur Mélenchon, c'est très bien vos idées, mais..."
13:27 Déjà, elle m'a dit "C'est pas l'agenda des ministres."
13:29 Je fais "Ah, ça c'est intéressant."
13:30 Parce que je me demandais bien en 2013 quel était son agenda.
13:32 Elle me dit "Ah non, mais vous comprenez,
13:33 il ne faut surtout pas se fâcher avec les Allemands."
13:34 Je lui ai dit "Comment ça, il ne faut pas se fâcher avec les Allemands ?"
13:35 – Et ça, c'était le cabinet de Montebourg ?
13:37 – Oui, 2013.
13:39 Mais d'ailleurs, j'ai eu l'occasion de parler avec lui.
13:42 Et donc le problème, c'est que tant qu'on n'a pas...
13:45 Et là, on commence à un peu l'avoir.
13:47 Tant qu'on n'a pas ce bras de fer avec l'Allemagne
13:48 qui permet de rééquilibrer l'Europe dans notre intérêt,
13:50 parce que l'Europe n'est orientée que dans les intérêts des Allemands.
13:54 – C'est l'homme malade de l'Europe, l'Allemagne ?
13:56 – L'homme malade de l'Europe ? Non, c'est la locomotive.
13:58 Sauf que la locomotive, on vient de lui couper le carburant,
14:00 donc elle va emmener toute l'Europe avec elle.
14:02 L'Allemagne, c'est la locomotive.
14:04 C'est elle qui fait notre excédent commercial en vendant des bagnoles
14:07 aux États-Unis et des machines d'outils en Chine.
14:10 Donc l'Allemagne, malheureusement, si on les perd, tout le monde part.
14:18 On ne partira pas tout seul, les Allemands.
14:20 – On a déjà des problèmes avec ce que nous avons fait
14:25 avec les sanctions contre la Russie.
14:28 Si jamais maintenant, l'Allemagne a des difficultés,
14:31 on va plonger encore plus vite.
14:32 – C'est notre principal partenaire en Europe.
14:35 – C'est le partenaire essentiel.
14:37 – Vous avez étudié un petit peu les fondamentaux de l'Allemagne récemment ?
14:39 – Oui, on est inquiet.
14:41 On est inquiet et les Allemands sont inquiets.
14:44 Et si jamais mes amis Allemands me demandent
14:48 si on arrachait la centrale nucléaire qui a été fermée en Bavière,
14:54 est-ce que vous êtes capable de la remettre en selle ?
14:56 Je les comprends, parce qu'effectivement, pour la Bavière,
15:00 le fait d'avoir de l'électricité chère,
15:03 donc qui est compensée par des subventions,
15:05 mais les subventions, jusqu'à quand vont-elles rester,
15:08 leur pose un problème de délocalisation
15:11 le plus rapidement possible vers les États-Unis,
15:12 compte tenu du prix de l'électricité tel que l'a exposé Nicolas.
15:16 Donc c'est un vrai sujet.
15:18 Mais oui, je reviens à son propos
15:21 pour reprendre le mien au départ de cet entretien.
15:23 C'est, il faut savoir quel est l'objectif.
15:26 Si l'objectif c'est l'industrie française,
15:28 eh bien on essaie de faire des choses qui sont conformes
15:30 aux intérêts de l'industrie française.
15:32 Si l'objectif n'est pas l'industrie française,
15:34 et l'industrie c'est de mettre "choose France",
15:37 c'est-à-dire de mettre les gens en France
15:40 pour acheter une industrie française et qu'ils partent avec,
15:43 si ça c'est l'objectif, effectivement,
15:44 l'objectif est atteint actuellement.
15:47 Mais si l'objectif est bien qu'il y ait une France industrielle
15:50 et que l'industrie se développe en France,
15:52 eh bien les suggestions qui sont faites,
15:55 tous les articles qui sont faits ici ou là,
15:58 sont contre-productifs.
16:00 - Il y a combien de patrons au gouvernement ?
16:02 - Zéro.
16:03 - Des mecs qui ont fait des boîtes quoi.
16:04 - Zéro.
16:04 - Pas des élevages de l'eau.
16:06 - Olivia Grégoire elle dirigeait une agence de communication.
16:08 - Non, non, non.
16:10 - Arrêtez de me faire peur.
16:12 - Non, non, non, il n'y en a pas.
16:14 - Mais un patron ouvrier.
16:15 - Il n'y en a pas.
16:15 - Il n'y a pas d'ouvrier, désolé.
16:17 - Il doit y avoir quelques patrons.
16:20 C'est une bonne question que vous posez,
16:22 c'est-à-dire que, est-ce que moi industriel,
16:24 et je suis industriel depuis longtemps,
16:26 est-ce que j'ai eu envie de faire de la politique
16:28 ou d'être ministre ?
16:29 La réponse est non.
16:29 Donc je reconnais que je suis mal placé
16:32 pour critiquer le fait qu'il n'y a pas de patrons
16:34 dans la politique et dans les ministères,
16:36 puisque moi en tant que patron,
16:38 je n'ai pas eu envie d'être ministre,
16:39 quand on m'a proposé de être ministre.
16:40 - Pourquoi ça ne fait pas ainsi ?
16:41 - Parce que non, ce n'est pas une question de paix,
16:43 c'est une question d'intérêt.
16:44 Moi, je suis maître chez moi,
16:46 dans les entreprises que je dirige,
16:49 et je suis content d'être maître chez moi,
16:50 d'avoir des objectifs, de répondre aux objectifs.
16:52 Là, l'objectif de la politique,
16:55 les conseillers interministériels que j'ai connus,
16:57 les trucs, "non, vous n'avez pas le droit de faire ça
17:00 parce que le sondage est mauvais",
17:02 tout ça, c'est insupportable.
17:05 Les patrons qui ont été ministres
17:08 ont été très malheureux.
17:09 Mon ami Francis Maire qui vient de décéder,
17:11 il a été très malheureux,
17:12 au Comité de l'économie, très malheureux.
17:13 Il a dit "mais ce n'est pas possible
17:15 d'être dans des conditions pareilles".
17:16 Pierre Dreyfus, dont j'ai été délégateur du cabinet,
17:18 il disait "mais moi, quand j'étais chez Renaud,
17:19 j'étais bien, mais qu'est-ce que c'est cette histoire ?
17:21 Pourquoi est-ce que les gens veulent faire des bêtises
17:23 et me les mettre sur le dos ?
17:25 Ce n'est pas possible".
17:27 Il y a une autre atmosphère.
17:29 Comment attirer des gens qui connaissent l'industrie,
17:31 c'est une autre question,
17:33 dans les ministères et dans l'administration,
17:35 ça, on ne sait rien.
17:37 Mais aujourd'hui, on est au degré zéro.
17:39 C'est-à-dire que, effectivement,
17:41 les membres des cabinets ministériels,
17:43 comme je l'ai dit tout à l'heure,

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