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00:00Mes chers compatriotes, je voudrais vous parler d'un sujet très grave, peut-être l'un des plus graves de tous, d'ailleurs,
00:06qui concerne l'appauvrissement tendanciel de la France et de la population française. Et l'une de ses raisons – c'est pas la seule –
00:13mais l'une de ses raisons étant la dégringolade de l'industrie, de l'industrie française. Pourquoi ?
00:19Bah parce que l'industrie, c'est à la fois la production de richesses, c'est la production de biens industriels,
00:25c'est des créations d'emplois, c'est de l'innovation et de la recherche, c'est un rayonnement planétaire,
00:32c'est ce qui permet à une France de rayonner. Alors la désindustrialisation, on peut la voir sous quelques graphiques.
00:37Regardez ce que je vous propose. En fait, il y a à peu près autant de chiffres que de graphiques, parce que ça dépend de comment on parle.
00:42Est-ce que l'on parle dans le produit intérieur brut français de la part de la stricte industrie manufacturière ?
00:49Est-ce que l'on parle de l'industrie au sens large ? Est-ce que l'on parle de l'industrie et des services industriels ?
00:55Donc il y a des différences entre les données statistiques qui sont disponibles. Mais une chose est certaine,
01:02c'est que toutes les statistiques convergent pour montrer que l'industrie, que ce soit au sens strict ou au sens large
01:07avec les services industriels, est en déclin rapide en France, dans le produit intérieur brut de la France.
01:12Regardez ces deux tableaux. Voici le premier qui est extrait de la Banque mondiale. Donc ça, c'est l'industrie au sens large
01:18avec les services, qui nous indique qu'en 1900, dans les années 60-70, on était aux alentours de 29% du PIB en production industrielle
01:29et services industriels, donc un petit peu en dessous de 30%. Et vous voyez sur ce graphique que c'est une dégringolade,
01:35une dégringolade qui va atteindre environ 18% en 2015. Et sur ce nouveau graphique, cet autre graphique qui – lui –
01:44n'est pas de la Banque mondiale mais qui vient de l'INSEE avec une analyse de la société privée BPI Finances...
01:51Eux, ils ont d'autres données. Ils voient la part de l'industrie manufacturière, donc au sens strict, à 20% en 72, et non pas à 28%.
01:58Mais là aussi, ce graphique dégringole. Et il a le mérite, par rapport au précédent, d'aller au-delà et d'aller quasiment jusqu'à notre époque,
02:04en 2022, où l'on voit que l'on est tombé en dessous de 10% de produits intérieurs bruts pour l'industrie manufacturière.
02:12Et là, nous touchons du doigt quelque chose qui est important. C'est qu'en fait, les pouvoirs publics sont bien obligés de constater
02:20que la désindustrialisation ne sort pas d'un chapeau. Elle tient au fait que de plus en plus d'entreprises sont contraintes
02:28de mettre la clé sous la porte. Et donc le gouvernement, les gouvernements, pressés par les événements, ont été obligés
02:36de faire des dons, en fait des aides financières de l'État aux entreprises. Or, ces aides sont en très forte croissance.
02:43Comme vous le voyez sur ce graphique de Statista, qui regroupe le total des dépenses fiscales classées,
02:50les dépenses socio-fiscales et les dépenses budgétaires bénéficiantes aux entreprises, en fait, le montant des aides publiques
02:56aux entreprises ne cesse de grimper depuis l'an 2000, où il était de 40,5 milliards d'euros en l'an 2000, le montant de l'aide publique,
03:04c'est-à-dire 2,7% du PIB, et où il est monté en 2019, d'après les statistiques, à 156,9 milliards d'euros,
03:13c'est-à-dire 6,4% du PIB. Alors ça, je le cite parce que c'est quelque chose de vraiment important. C'est que
03:21lorsque l'on étudie les raisons du manque de compétitivité des entreprises françaises et de l'industrie française,
03:27il y a évidemment beaucoup de gens qui citent le fait que les prestations sociales sont très élevées en faveur des Français,
03:34que les Français ne travaillent pas assez, etc. Mais on oublie de préciser quand même que les aides aux entreprises
03:40pèsent très très lourdément également dans le budget de l'État. Et d'ailleurs, on voit à ce moment-là les libéraux,
03:45les ultralibéraux garder motus sur cette question. Notamment, on se rappelle l'affaire du CICE pour le crédit pour les entreprises,
03:53qui avait coûté – je crois – à soi seul 10 milliards d'euros et qui, en fait, avait été une espèce de pur cadeau
03:57à des entreprises qui n'en avaient pas besoin. C'était une invention du temps de François Hollande.
04:01Alors quand vous lisez la littérature bien pensante, quand vous lisez les échos... Par exemple, je regarde ici les échos
04:08du 14 février 2024, donc du mois de février dernier. Le président de la République a fait de l'industrialisation de la France
04:17un axe majeur de ces deux quinquennats. Outre le financement, faire revenir de grandes industries dans l'hexagone
04:22présente de nombreux défis, que ce soit l'accès aux fonciers, la formation des salariés ou encore la décarbonation du secteur.
04:31Voilà. Donc à en croire le journal Les Échos, le problème des industrialisations, ce serait le manque de financement.
04:38C'est pour ça que d'ailleurs, Macron pioche dans le budget de l'État pour financer – comme on l'a dit – ses programmes
04:43France 2030 et France Relance. Ce serait aussi l'accès aux fonciers, c'est-à-dire la difficulté pour une entreprise
04:49d'installer une usine, de trouver les endroits où on peut construire une usine sans que ça soit une levée de boucliers
04:55auprès des populations avoisinantes, sans que le foncier ne soit trop élevé non plus.
05:00Ça serait aussi les questions de décarbonation, donc des contraintes de protection de l'environnement, de non-émission de CO2.
05:07Voilà. Ce seraient ça, les contraintes. Si on gratte un petit peu ailleurs, on découvre qu'il y a d'autres personnes
05:12qui ont d'autres raisons, qui avancent d'autres raisons. Les autres raisons, ça serait le manque de compétitivité de la France
05:19dû au fait que les Français ne travailleraient pas assez. Ça, c'est quelque chose qui revient régulièrement.
05:24Les Français sont des fainéants. Ils travaillent moins que les Allemands. Il y a aussi ceux qui considèrent
05:29– qui n'ont pas d'ailleurs tout à fait tort – que ce sont les prélèvements obligatoires en France qui sont extrêmement élevés,
05:34parmi les plus élevés du monde, et que donc l'État en France, qui est une espèce de gigantesque Moloch qui capte tout pour lui,
05:42et qu'il faudrait dégraisser le mammouth, comme ça avait été dit jadis, dégraisser l'État, sans préciser d'ailleurs au passage
05:49ce que l'on entend par « l'État ». Il est de bon ton, pour les gens qui pensent comme ceci, de taper sur les fonctionnaires
05:55de façon générale, en disant qu'il y a beaucoup trop de fonctionnaires. Mais quand on leur demande
05:59« Où est-ce que vous voulez supprimer les fonctionnaires ? », là, il y a déjà beaucoup moins de monde,
06:03parce qu'en règle générale, les mêmes qui disent qu'il y a trop de fonctionnaires en général trouvent qu'il n'y en a jamais assez en particulier.
06:08Il faudrait qu'il y ait plus de fonctionnaires dans la police, plus de fonctionnaires dans la gendarmerie,
06:12plus de fonctionnaires dans la justice, plus de fonctionnaires dans l'armée, plus de fonctionnaires dans les hôpitaux,
06:17plus de fonctionnaires dans les écoles et dans le système éducatif, plus de fonctionnaires dans les centres de recherche, etc., etc. Voilà.
06:24Mais il y a un « mais » dans tout ça. C'est que les deux raisons les plus fondamentales de la désindustrialisation de la France
06:36sont passées à la trappe. On n'en parle jamais ou quasiment jamais dans toute cette presse, jamais dans un plan présidentiel,
06:44bien entendu, jamais dans les grands partis politiques qui ont pignon sur télévision. C'est quoi les deux principales raisons
06:51des délocalisations et de la désindustrialisation ? La première raison, c'est la levée de toutes les restrictions aux échanges
06:59de mouvements de capitaux. La circulation des mouvements de capitaux était réglementée. Ça ne vous étonne pas,
07:05pour les gens qui me connaissent. Ça fait 17 ans et demi que je le répète. La circulation des mouvements de capitaux était
07:11strictement réglementée en France jusqu'en 1986, jusqu'à l'acte unique européen. Elle était réglementée, c'est-à-dire qu'une entreprise
07:20ou un particulier n'avait pas le droit de sortir de l'argent pour aller construire une usine à l'étranger,
07:25sauf si l'on obtenait l'autorisation expresse par une décision de l'État pour des raisons de politique générale
07:32et d'intérêt supérieur de la nation. J'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer. Par exemple, l'État avait autorisé Peugeot
07:37à créer une usine de fabrication automobile de 504 en Iran. À l'époque, c'était avant la révolution iranienne,
07:43parce que ça créait une filière automobile en Iran. Ça développait l'image de Peugeot dans tout le Moyen-Orient.
07:52Ça créait de l'emploi en France, parce qu'il y avait des boîtes automatiques, des engrenages, des pièces détachées
07:56qui étaient fabriquées à Sochaux pour envoyer en Iran. Ça facilitait le développement industriel d'un pays ami,
08:02le pays de l'époque, du chat d'Iran. Et puis il n'y avait aucun contre-effet, puisque la production de ces automobiles
08:09sur un marché naissant ne pouvait pas ensuite être réimportée en France, puisque nous étions maîtres de notre commerce extérieur.
08:16Eh bien c'est ça qui a volé en éclat en 1986 avec l'acte unique européen, qui a été ensuite gravé dans le marbre
08:25de l'article 63 du traité sur le fonctionnement de l'UE, du traité de Maastricht, qui aujourd'hui est le TFUE.
08:32Donc dans cet article, il est désormais prévu que toute restriction aux échanges de mouvements de capitaux
08:37est interdite entre les États membres et entre les États membres et les États tiers. Je l'ai déjà expliqué.
08:43Je l'ai déjà expliqué 100 fois. Allez vous renseigner sur d'autres vidéos précédentes.
08:48C'est ça qui a été à l'origine à partir de 1993, suite à la ratification du traité de Maastricht par les Français
08:54par référendum le 20 septembre 1992. C'est ça qui a été à l'origine des délocalisations industrielles massives,
09:01les transferts d'usines qui ferment en France pour ouvrir à l'autre bout du monde, et qui est à l'origine
09:06de la désindustrialisation. Alors ça, c'est quand même le point fondamental. Or, jamais... Macron !
09:13Jamais les responsables politiques des autres formations ne le disent. C'est le point n°1.
09:20La deuxième raison essentielle, c'est notre appartenance à l'euro. C'est-à-dire que nous avons la France
09:27à une monnaie qui s'appelle l'euro, qui est une monnaie commune et non pas une monnaie unique.
09:32Je vous renvoie à tout ce que j'ai pu dire sur le sujet. Mais qui a le même taux de change par rapport aux monnaies mondiales
09:37et notamment par rapport aux dollars. Or, le taux de change de l'euro est calculé par les marchés financiers internationaux
09:45en fonction d'une espèce de cote mal taillée entre ce que serait coté le Deutschmark, de la puissance industrielle
09:51la plus importante et la plus compétitive d'Europe, qui est l'Allemagne, d'un côté, et le drachme grec,
09:58qui est la puissance industrielle la plus faible – si l'on peut dire – de l'UE, de l'autre de la zone euro. Voilà.
10:04Donc là-dedans, la France participe à une monnaie dont le taux de change n'est pas calculé par la Banque de France,
10:12ni par le ministère des Finances français, ni par le gouvernement français, ni pas imposé aux marchés financiers.
10:19On peut pas l'imposer, d'ailleurs. Mais on peut quand même le réguler en augmentant, en jouant sur les taux d'intérêt.
10:23Nous n'avons plus cette possibilité, puisque nous appartenons à la zone euro et que les taux d'intérêt sont fixés
10:30par la BCE à Francfort pour l'ensemble de la zone. Donc les taux d'intérêt sont fixés avec un objectif de pas de trop d'inflation
10:39à l'intérieur de la zone euro. Mais cet objectif n'est pas forcément compatible avec une monnaie dont le taux de change
10:44serait compétitif pour l'économie française. Plus exactement, on a pu voir depuis la création de l'euro que
10:50pratiquement tout le temps, l'euro a un taux de change qui est trop cher pour l'économie française. Trop cher.
10:57Et il y a une statistique... Il y a des statistiques qui ont été faites – vous le savez – par un think tank allemand,
11:04une étude qui a été faite sur les années 1997-2017. Et sur cette période de 20 ans, sur l'impact du passage à l'euro,
11:13sur la prospérité par habitant, on s'aperçoit que l'Allemagne et les Pays-Bas ont été les très grands bénéficiaires
11:20de ce passage. La France a été au contraire tout à fait... Ça a été un désastre pour la France.
11:26Selon ce centre de politique européenne allemand, entre 1999 et 2017, la France, du fait de son appartenance à l'euro,
11:36a perdu – regardez le graphique – 3 591 milliards d'euros à cause de l'euro. Notez bien d'ailleurs que ce 3 591 milliards d'euros
11:46calculés par ce think tank est assez voisin des 3 100 milliards d'euros d'endettement que nous avons.
11:52Alors ce n'est pas forcément comparable, d'abord parce qu'il y avait déjà un endettement auparavant. Mais ce qu'il faut bien
11:57comprendre, c'est que cette dette que nous avons créée, c'est aussi pour pallier les problèmes créés par notre appartenance à l'euro
12:05– je le disais tout à l'heure – en subventionnant par exemple les entreprises pour qu'elles restent compétitives.
12:10Le même centre de politique européenne calcule que les perdants à l'appartenance à l'euro, c'est d'abord l'Italie,
12:17avec une perte brute sur 20 ans de 4 325 milliards d'euros, puis la France, 3 591 milliards, puis le Portugal, 424 milliards,
12:29puis l'Espagne, 224 milliards, puis la Belgique, 69 milliards. Alors qu'au contraire, les deux pays qui ont vraiment
12:36profité de l'euro, c'est l'Allemagne, avec plus 1 893 milliards, et les Pays-Bas, avec plus 346 milliards d'euros.
12:48Ce qui signifie... Vous avez déjà certainement vu passer ces statistiques, sur lesquelles d'ailleurs on attend...
12:52On aimerait que M. Macron, mais aussi tous ceux qui prétendent à la fonction de Premier ministre ou à la fonction présidentielle...
12:59On aimerait que tous les dirigeants politiques français s'expriment. On aimerait qu'il y ait un débat public à la télévision sur cette question.
13:05Selon les allemands, les chercheurs allemands, notre appartenance à l'euro a en fait bénéficié aux Allemands
13:12d'une augmentation de la prospérité de 23 116 € par personne en Allemagne, de 21 003 € par personne aux Pays-Bas.
13:21En revanche, leur appartenance à l'euro a coûté aux Italiens 73 605 € par personne pendant 20 ans, et aux Français 50 996 € par personne.
13:34Personne, au passage – je l'ai dit – ne parle de ces sujets. C'est quand même incroyable.
13:40Alors je n'ai pas dit, bien sûr, que ces deux questions... J'y reviens, je précise, je répète pour que les choses soient bien claires.
13:47Je ne dis pas que la libre circulation des mouvements de capitaux d'une part et que notre appartenance à l'euro d'autre part
13:54sont les seules raisons explicatives. Il y en a d'autres qui sont d'ailleurs corrélées. Par exemple le fait que la compétitivité
14:02de l'économie allemande est supérieure à l'économie française. Ça, c'est dû au fait que ça fait depuis des décennies,
14:08même – on peut dire – des siècles, au moins deux siècles, que l'Allemagne a une industrie plus performante.
14:14Les Allemands sont un peuple plus industrieux. C'est le cas de le dire. Il y a une plus grande discipline au travail.
14:19Il y a peut-être une plus grande productivité par personne, etc., etc. Voilà. Donc ça, ce sont des données à long terme,
14:25des données structurelles. C'est vrai aussi que la France a des prélèvements obligatoires trop élevés. Ceci est exact.
14:31Mais moi, ce que je dis, c'est que même en admettant qu'il y a d'autres raisons, il faut savoir ce sur quoi on apprise.
14:40Le fait que les Allemands soient un peuple plus industrieux, qu'ils aient peut-être plus de sérieux au travail,
14:46plus de discipline au travail... C'est peut-être des idées reçues, mais je crois que ça correspond quand même
14:50à un petit quelque chose. Le fait que l'Allemagne bénéficie ou bénéficiait d'une source d'énergie intéressante
14:57avec le charbon et puis avec le gaz russe, la France grâce à l'énergie nucléaire... Tout ceci, ce sont des phénomènes
15:04qui sont structurels. Le fait que la France a des prélèvements obligatoires importants, plus importants que ses voisins,
15:14c'est régrettable. Il faut essayer de lutter contre. Mais je signale cette petite anecdote. C'est qu'il paraît qu'en 1900 ou 1905,
15:23les prélèvements obligatoires aux États-Unis d'Amérique étaient de 7% du PIB. Et en France, ils étaient déjà de 19% du PIB.
15:31Alors évidemment, maintenant, ils ont atteint des sommets. Mais ça veut dire que déjà, déjà, il y a 120 ans,
15:38les prélèvements obligatoires en France étaient parmi les plus élevés du monde. Donc ça veut dire quoi ?
15:44Ça veut dire que nous avons affaire à un phénomène de nature structurelle. Dit autrement et de façon familière,
15:50on découvre que les Français sont des Français et les Allemands des Allemands. De même que c'est une grande révélation
15:56que je vous fais, les Grecs sont des Grecs et les Italiens des Italiens. Et les Néerlandais, des Néerlandais.
16:03C'est-à-dire que ce sont n'a beau protester, tempêter, etc., il faut d'ailleurs essayer de réduire bien sûr cette voilure.
16:10Il faut essayer de réduire les prestations sociales, certainement. Mais c'est facile de le dire et c'est beaucoup plus difficile de le faire.
16:18Ça fait quand même des décennies qu'on voit se succéder à l'Élysée des présidents de la République, depuis Jacques Chirac,
16:24puis Nicolas Sarkozy, puis François Hollande, puis Emmanuel Macron, qui, lorsqu'ils arrivent à l'Élysée,
16:32expliquent que la France est trop endettée, qu'il va falloir réduire les déficits budgétaires. Et ils n'y arrivent pas.
16:40Alors moi, j'aimerais aussi qu'on ait un grand débat national. Pourquoi Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron ne parviennent-ils pas
16:49depuis 20 ans, 25 ans à réduire le déficit budgétaire ? Est-ce que c'est possible qu'on ait un débat sur cette question ?
16:57Parce que je connais bien tous ceux qui disent « Oui, il y a qu'à, faut qu'on... Il faut supprimer ci, il faut supprimer ça ».
17:03Mais l'État, lorsqu'il essaye de faire ça, les gouvernements, lorsqu'ils essayent de faire ça, ils se ramassent parfois des jacqueries
17:08ou des débuts quasiment de sédition, de révolution. Regardez la fin des Gilets jaunes, qui est quand même restée dans toutes les mémoires.
17:14Et regardez comment Macron n'en menait pas l'arge, en définitive, même s'il y est quand même allé au fort simple,
17:19à grand coup de 49-3, ensuite, sur des réformes comme la réforme des... Si nous avons en France l'homme le plus riche du monde,
17:25M. Bernard Arnault, la femme la plus riche du monde, Mme Meyer-Pétaincourt, si nous avons en France un nombre de millionnaires
17:31tout à fait significatif par rapport à d'autres pays du monde, malgré la relative faiblesse du nombre de la population française,
17:39c'est que nous sommes dans une situation où les plus grosses fortunes font des bénéfices considérables.
17:45La libre circulation des mouvements de capitaux et l'euro qui permet d'évacuer les problèmes des évolutions de taux de change,
17:51tout ceci sert les intérêts des multimilliardaires. Et quand vous êtes multimilliardaire, que vous avez un système
17:58qui vous favorise à ce point, qui vous permet de vous hisser parmi les plus grandes fortunes mondiales, qu'est-ce que vous faites ?
18:04Eh bien vous faites tout pour que ce système perdure, même s'il est en train d'entraîner tout un pays comme la France
18:10dans un désastre industriel, dans une paupérisation généralisée, dans une chute du niveau de vie et tout ce qui va avec,
18:16comme l'augmentation verticale de la criminalité. Et pour maintenir ce système, eh bien qu'est-ce que vous faites
18:22si vous êtes multimillionnaire ou multimilliardaire ? Vous achetez des médias, des télévisions, des radios, des journaux,
18:29des magazines, pour faire quoi aux Français ? Qu'il ne faut surtout pas sortir de l'euro. Surtout pas.
18:36Que ce serait une catastrophe absolue. Et qu'il ne faut surtout pas sortir de l'UE. Que ce serait être d'extrême-extrême-extrême-droite.
18:42Que ce serait être raciste, xénophobe et tout y contient. Alors Macron, donc, lance ses programmes, fait de la communication.
18:51Mais qu'est-ce que l'on constate ? Si j'en crois un article de l'usine Nouvelle du 27 juin 2024, qui conclut qu'il y a eu
19:00plus de fermetures d'usines que d'ouvertures, la réindustrialisation est à la peine en France au début 2024.
19:08Selon le baromètre exclusif de l'usine Nouvelle, les fermetures ou menaces de fermeture d'usines ont dépassé
19:13sur les 5 premiers mois de l'année 2024 les ouvertures de nouveaux sites industriels. Alors voilà.
19:22Bien sûr que Macron peut mettre en avant telle ou telle création d'une usine, surtout s'il a mis de l'argent.
19:28Combien d'ailleurs de fois l'État a-t-il donné de l'argent, des subventions à des industriels français ou étrangers
19:35pour qu'ils investissent, qu'ils reprennent, qu'ils soient les repreneurs d'une usine qui battait de l'aile ?
19:40Et donc là, on avait des grands cocorico sur le thème « Ça y est, telle entreprise est sauvée ». Bravo Macron,
19:46bravo François Hollande. Ils ont réussi à sauver l'appareil industriel. Et puis on apprend 6 mois, 1 an après
19:52que l'industriel qui a acheté... En fait, il a commencé à faire de la vente à la découpe. Il a commencé à licencier
19:58telle ou telle partie des salariés. Il a vendu des machines. Et en fait, il a été ce qu'on appelle...
20:02C'est une espèce de prédation. Mais donc Macron va faire valoir les services de l'Élysée, le nombre d'emplois créés,
20:08le nombre d'industries, mais jamais un mot sur le nombre d'usines qui ferment et dont on apprend par l'usine nouvelle
20:13qu'il est supérieur aux usines qui auraient été créées. Alors je voudrais conclure cette intervention,
20:22parce qu'il faut quand même que les Français comprennent que nous sommes dans une situation d'impasse.
20:28Il y a plusieurs raisons qui expliquent la désindustrialisation de la France. D'abord, un phénomène assez général
20:35dans de nombreux pays très développés de tertiarisation, comme on dit, c'est-à-dire de passer à des activités de conseil,
20:41des activités de la finance, le marketing, la publicité, les jeux vidéo, etc., c'est-à-dire ce que certains appellent
20:47le secteur caternaire également. Donc le secteur industriel hostile à l'industrie lourde, au sens de l'industrie lourde,
20:54a tendance à diminuer. C'est un fait. Il y a certains qui invoquent la question démographique. Voilà.
21:00Il faut que pour une industrie se développe, il faut encore avoir une base de consommateurs qui se développent,
21:04ce qui n'est pas forcément le cas dans les pays européens, et en particulier en France. Il y a le pourcentage
21:11de prélèvements obligatoires qui pèse sur la compétitivité, le nombre excessif sans doute de fonctionnaires
21:17et en tout cas de niveaux administratifs. Il y a peut-être la durée du travail, des prestations sociales qui sont peut-être
21:24trop généreuses. Mais l'essentiel n'est pas là. L'essentiel de l'essentiel, c'est que nous ne pouvons pas lutter
21:33contre les délocalisations, donc contre la désindustrialisation, tant qu'il y a la libre circulation des mouvements
21:41de capitaux complètes imposés par l'UE et par notre appartenance à l'UE, et que les entreprises françaises
21:49ne peuvent pas être compétitives structurellement, sauf peut-être tel ou tel champion. Mais globalement,
21:55elles ne le peuvent pas, parce qu'elles sont en plus de tout non seulement confrontées à des entreprises
22:00qui travaillent au Bangladesh, au Vietnam, en Chine, en Inde, qui bénéficient de salariés qui ont des niveaux de vie
22:06très inférieurs au niveau de vie français, avec des charges sociales très inférieures, avec des contraintes
22:11environnementales très inférieures. Mais en plus de ça, nos entreprises sont pénalisées par notre appartenance
22:17à l'euro et à la zone euro, dont j'ai rappelé tout à l'heure par ce signe tant qu'allemand à quel point ça nous avait
22:22coûté de l'argent et à quel point cela place les usines et les industries françaises en situation de sous-compétitivité chronique.
22:32Alors une fois que j'ai dit tout ça, on en arrive à la vraie conclusion. La conclusion, c'est qu'est-ce qu'il faut faire ?
22:38Est-ce qu'il est clair que si nous proposons de sortir de l'UE, ça n'est pas par ringardise, par nostalgie, par xénophobie,
22:44par racisme, que sais-je encore, tout ce qu'on a pu entendre comme désinformation ? C'est tout simplement pour rendre
22:49aux Français la maîtrise justement de ce qui va permettre ou non d'autoriser les délocalisations industrielles.
22:56Et pas seulement, d'ailleurs. C'est aussi ce qui permettra de contrôler les mouvements de capitaux et de faire baisser
23:01considérablement l'ensemble de la fraude fiscale organisée par les plus grandes sociétés multinationales,
23:09qui arrivent à déclarer des absences de profits en France et des profits dans des paradis fiscaux pour en fait réduire
23:15à quasiment zéro la fiscalité, les impôts sur les sociétés qui le doivent au fisc français.
23:22Nous ne sommes pas ignorants de la situation financière des entreprises. Nous, nous voulons supprimer les cadeaux
23:27faits aux entreprises du style... Et le CICE du style ces 150 milliards d'euros que l'État dépense, comme je l'ai montré tout à l'heure,
23:35pour maintenir les entreprises au niveau de la compétitivité, dans la mesure où nous serons sortis de l'UE,
23:41dans la mesure où nous serons sortis de l'euro et où le nouveau franc se sera déprécié de l'ordre d'une 10% à 15%,
23:47ce qui rendra les importations plus chères, mais ce qui rendra les exportations beaucoup plus compétitives.
23:52Nous verrons diminuer le nombre de chômeurs. Nous verrons se rétablir nos comptes publics. Nous verrons diminuer
23:58les déficits sociaux. Nous verrons également qu'il n'est plus nécessaire d'assurer la compétitivité des entreprises
24:04en déversant des centaines de milliards d'euros... Je dis bien des centaines, 150 milliards sur les entreprises.
24:09Dans le programme que j'avais présenté, il y avait aussi le souci de diminuer les charges d'intermédiation de l'État au sens large.
24:18C'est-à-dire que notamment, j'avais prévu de diminuer de 50% les charges patronales pour les PME réalisant
24:26moins de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel. J'avais prévu également un choc de simplification des normes
24:31pour favoriser la compétitivité des entreprises en supprimant le plus grand nombre possible de réglementations françaises,
24:37qui sont en fait des réglementations européennes. D'après certaines estimations venant du Royaume-Uni ou des Pays-Bas,
24:42la France pourrait ainsi faire des économies de 40 milliards d'euros pour les entreprises, notamment avec des paperas,
24:48avec des réglementations européennes qui ne seraient plus d'actualité. J'avais prévu aussi de faire des économies
24:54dans le train de vie de l'État, mais pas seulement de l'État dans le train de vie, fondamentalement des collectivités locales,
25:00puisque l'État, en fait, a vu le nombre de ses fonctionnaires réduit. L'État stricto sensu, je ne parle pas des collectivités locales.
25:06Donc dans mon programme, j'avais prévu d'alléger les strates administratives qui faisaient un fardeau considérable sur le dos des Français.
25:14Comment ? Les économies se chiffraient par dizaines de milliards. La suppression des coûts budgétaires liés à notre appartenance
25:21à l'UE, que j'estimais à 12 milliards d'euros par an d'économie. La suppression des conseils régionaux que nous remplacerions
25:29par des établissements publics administratifs de coopération léger, comme c'était le cas au début des années 70,
25:34dans les années 72 sous Georges Pompidou. Ça permettrait de supprimer 1 758 postes de conseillers régionaux,
25:40des frais d'investissement et de fonctionnement considérables et des doublons administratifs avec les conseils démarquementaux,
25:46tout ceci étant par ailleurs très préjudiciable à la lisibilité de l'action des pouvoirs publics. Économie 5 milliards d'euros par an.
25:52La suppression des coûts budgétaires liés à notre appartenance à l'OTAN. Économie 400 millions d'euros. La réduction par une réforme constitutionnelle
26:00du nombre de parlementaires que nous réduirions de 35%. On n'a pas besoin de 577 députés et de 354 – je crois – sénateurs.
26:10L'économie, si on réduit de 35%, 120 millions d'euros par an. La réduction de 50% du nombre de conseillers départementaux.
26:17Économie, 75 millions d'euros par an. L'abolition des financements publics aux partis politiques, 70 millions d'euros.
26:24Après tout, nous, nous nous débrouillons sans aucune aide de l'État. Eh bien pourquoi il n'en est pas de même pour tous les partis politiques ? Voilà.
26:32Chaque parti politique doit être financé par les Français, ce qui permettrait d'ailleurs d'éviter de maintenir en surfusion comme ça
26:39des partis politiques où il n'y a quasiment pas d'adhérents ni de donateurs, tout simplement parce que c'est un parti de notable
26:45et qui est uniquement entretenu par l'État, parce qu'il bénéficie d'année en année d'élections, d'élections d'élus,
26:51par tout simplement force acquise du mouvement. Je pense notamment au MoDem ou à l'UDI, où il n'y a pratiquement personne.
26:57Supprimons les subventions aux partis politiques. Que chaque parti fasse comme il le peut, comme nous, on le fait, et comme on y arrive très bien.
27:03J'avais prévu également de réduire les frais de fonctionnement et de déplacement du président de la République et du gouvernement
27:08de l'ordre de 40 millions d'euros d'économie. La suppression du CICE pour les grandes entreprises, 10 milliards d'euros d'économie.
27:17Voilà toute une série de mesures qui permettraient d'alléger considérablement le fonctionnement de la Maison France,
27:24de redonner à cette maison le muscle nécessaire d'alléger évidemment derrière les charges qui pèsent sur les entreprises.
27:32Mais tout ceci n'est possible encore une fois que si préalablement, on s'est assuré de pouvoir surveiller et interdire
27:39les délocalisations, et si on s'est assuré d'avoir une monnaie qui corresponde à la compétitivité de l'économie française.
28:16La vidéo n'est pas enregistrée pour l'instant.