• il y a 8 mois
En hausse quasi-constante depuis le début de l'année, le sans-plomb 95-E10 s'affichait en moyenne à 1,8964 euro le litre la semaine dernière. Du jamais vu à la pompe depuis octobre.

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Transcription
00:00 - Le plafondement à 1,99. - Il est encore bon plein hier.
00:03 - C'est ça, il est effectivement, et Patrick Pouyanné l'a promis, durable sur toute l'année 2024,
00:10 mais c'est le seul à pouvoir le faire puisque Total est aujourd'hui la seule compagnie pétrolière
00:16 complètement intégrée en France de l'exploration à la distribution.
00:20 Derrière se pose le problème des autres marques qui, elles, ne sont plus que des distributeurs
00:25 puisque ESSO ne distribue plus en propre, BP ne distribue plus en propre,
00:28 ils vendent à des gros grossistes qui, eux, n'ont pas les moyens d'avoir des prix bloqués à 1,99€.
00:36 Donc on l'a vu déjà il y a deux ans, ça a créé dans nos réseaux certaines perturbations dues à des ventes en moins.
00:44 - Vous êtes gentiment en train de nous dire qu'on va se retrouver avec des queues qui n'en finissent pas devant les stations Total, là.
00:49 - Alors, il est vrai, et ça on l'a vécu. - Si ça continue de monter, on va le revivre.
00:53 - Si Total est à 1,99€ et que les autres sont à 2,10€, 2,20€,
00:58 il y aura forcément une appétence particulière pour le réseau Total, et il faut après que la logistique suive.
01:03 - Bon, en préparant cette émission, je crois que vous y avez répondu, je me disais,
01:08 mais pourquoi ne pas reconduire l'opération, vous savez, des primes carburant de 100€ pour les ménages modestes,
01:13 est-ce que c'est encore quelque chose d'envisageable ?
01:15 - C'est, je vais vous le dire, ce qu'il y a de plus efficace dans le sens où c'est ce qui touche ceux qui en ont le plus besoin en coûtant le moins cher.
01:22 - Donc le ciblé ? - Exactement.
01:24 - Mais quand je vous dis en coûtant le moins cher... - Vous allez le faire parce que ceux qui vous écoutent,
01:27 s'il vous leur confirmez, ils vont mettre des bougies devant le téléviseur.
01:29 - En coûtant le moins cher, ça coûte déjà très cher, on l'a fait sur 2022-2023, ça a coûté un peu moins de 10 milliards d'euros,
01:35 c'est beaucoup d'argent, vous n'êtes pas sans savoir les efforts budgétaires qui sont importants à faire en ce moment
01:40 pour maintenir nos services publics, parce que nos hôpitaux ont besoin d'argent, notre école a besoin d'argent,
01:44 notre régalien a besoin d'argent, et c'est pour cette raison qu'il ne faut pas gaspiller l'argent public.
01:48 - Je comprends très bien l'ensemble des enjeux d'un pouvoir qui est en activité,
01:55 mais est-ce que 100 euros pour les ménages modestes, c'est quelque chose qui peut revenir,
02:01 qui est dans les cartons, ou est-ce que c'est définitivement oublié ?
02:04 Depuis le début de cette émission, j'ai l'impression que vous me dites non.
02:07 - Alors moi, je ne vais pas vous surprendre, je ne fais pas les arbitrages budgétaires.
02:09 Simplement, ce que je vous dis, c'est que moi, je constate la réalité budgétaire actuelle du pays.
02:14 - Ce n'est pas possible. - Je constate les défis immenses d'investissement dans nos services publics,
02:17 et je me dis que ce sont des dispositifs qui coûtent extrêmement cher
02:21 et qui sont très corrélés aux variations du pétrole.
02:24 - Même ciblée, Anne de Guigny.
02:26 - Pourtant, le dispositif a été voté dans le budget 2024, et ça coûte 600 millions d'euros.
02:32 C'est évidemment beaucoup d'argent, à un moment donné, il faut faire beaucoup d'économies.
02:36 - Ce n'est pas monstrueux, honnêtement.
02:37 - Ce qui coûtait extrêmement cher, c'était la remise à la pompe de 30 centimes d'euros.
02:41 Là, c'était de la folie, c'était 1 milliard par mois.
02:44 Et en plus, c'était vraiment de la folie, c'était des milliards d'euros.
02:48 Et en plus, ça donnait quand même une incitation à la consommation d'hydrocarbures,
02:52 alors qu'on est en pleine transition écologique.
02:53 Donc, il n'y avait aucune cohérence de politique économique.
02:56 Par contre, les mesures ciblées, je rejoins Alexis Isard,
02:58 les mesures ciblées sont les ménages défavorisés et qui ont besoin de leur voiture.
03:02 C'est ce qu'il faut faire. D'ailleurs, ça fait depuis le gouvernement Lionel Jospin.
03:05 En fait, c'est très récurrent, ce débat.
03:07 Dès qu'il y a une hausse des prix à la pompe, évidemment, les Français sont malheureux.
03:12 Et le gouvernement sait bien que la mobilité, c'est essentiel.
03:16 Et le gouvernement tente de trouver une réponse.
03:18 Il y a eu plein de tentatives.
03:20 Lionel Jospin, il a fait le TICP mobile.
03:22 C'est-à-dire que quand les prix montaient, la taxe baissait.
03:24 C'était une usine à gaz.
03:25 - Même moi, journaliste, je ne savais pas comment l'expliquer.
03:28 - Deux, trois centimes de gain à la fois.
03:29 - Je n'ai jamais été totalement convaincu que Lionel Jospin l'ait vraiment complètement comprise.
03:32 - Et en fait, ce qu'il fallait, si j'ai bien compris,
03:34 c'était mutualiser les données à la fois fiscales, pour que ce soit les ménages modestes qui en profitent,
03:40 et les données d'habitation, c'est-à-dire les ménages plutôt ruraux.
03:43 Et ce qu'a réussi Bercy à faire enfin, ce que Bercy a enfin réussi à faire...
03:47 - Ah mais Bercy, quand il est intelligent, il save le faire.
03:49 - Mais ça a pris 20 ans, si je puis le dire.
03:51 Donc il y a un an, ça a été fait.
03:52 Et là, officiellement, ça a été voté.
03:54 Mais j'entends ce que vous dites.
03:55 En effet, on n'en entend plus parler.
03:57 Mais officiellement, ça a été budgété.
03:58 Donc le débat...
04:00 - Fabrice Godefroy, alors venons-en maintenant à cette pétition,
04:03 lancée par 40 millions d'automobilistes.
04:05 Pouvez-vous nous rappeler ce qu'elle réclame et combien de personnes l'ont déjà signée ?
04:08 - Alors nous, on est... - Apparemment, c'est énorme.
04:10 - Alors 1,4 million de personnes qui ont signé cette pétition.
04:13 Effectivement, nous, on est parti du principe qu'il faudrait une refon...
04:17 - Il réclame quoi, ces 1,4 million ?
04:19 - Il demande un prix qui ne dépasse pas les 1,50 euro,
04:23 ce que l'on avait et qui était déjà insupportable à l'époque des Gilets jaunes.
04:27 C'est ce qui a été dit d'ailleurs dans le reportage.
04:29 À l'époque, c'était un prix qui était jugé comme insupportable.
04:33 Aujourd'hui, on en est très très loin.
04:35 Mais ce qu'on demande surtout, et c'est ça qui est surtout important,
04:38 je vois très bien que ça vous paraît aberrant,
04:40 mais pourtant 1,50 euro était insupportable, ce qui a débranché quand même les Gilets jaunes.
04:44 Et derrière, ce qu'il faut, c'est surtout une refonte de la fiscalité.
04:47 Aujourd'hui, la fiscalité, elle est quand même extrêmement compliquée.
04:50 On a quand même une TVA à 20% sur une autre taxe qui est fixe, la TICPE.
04:55 Donc une taxe sur une taxe, quand même.
04:57 Il y a 20% de TVA.
04:59 Donc ça veut dire qu'il y a un excédent de recettes fiscales
05:02 quand le montant du prix du carburant augmente, forcément.
05:05 Donc je pense qu'en étant constructif, il faudrait se remettre autour d'une table
05:10 et essayer d'avoir une révision de la fiscalité au niveau des carburants.
05:14 À une époque, on avait des prix administrés, il y a très très longtemps.
05:18 - 40 ans. - Il y a 40 ans.
05:20 Mais ça existait, des prix administrés.
05:22 - Ça existe toujours d'ailleurs dans nos îles, dans les Dom-Tom.
05:24 - Voilà, donc on pourrait certainement fixer des prix limites
05:28 qui ne seraient à pas dépasser parce que là, on est à 90 dollars aujourd'hui.
05:32 Mais imaginez si on rentre à 100, 110 dollars.
05:34 Ça peut très bien arriver avec tous les problèmes géopolitiques.
05:37 On va aller jusqu'où comme ça ?
05:38 Donc c'est vrai qu'il y a un moment où il faut se poser les bonnes questions.

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