L'université que Lille a annulé la conférence sur la Palestine de la France insoumise prévue ce jeudi, estimant que "les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats". L'université dit néanmoins regretter "la pression exercée sur l'autonomie pédagogique et scientifique des établissements d'enseignement supérieur"
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00:00 Depuis quelques temps, nous voyons un cortège de censeurs qui ont surtout la volonté que ce que nous avons à exprimer sur le sujet israélo-palestinien ne s'exprime pas,
00:09 et qui essayent de faire haro sur ce type de conférence. Je crois que ce soir, tous les démocrates devraient avec nous protester contre cette censure.
00:17 Je note que cette censure, d'ailleurs, comme l'explique le communiqué de l'Université de Lille, elle est d'abord le fruit de pressions politiques.
00:23 La première d'entre elles vient de la députée macroniste Violette Spilbout, embrayée derrière par Xavier Bertrand, par l'extrême droite.
00:30 En fait, c'est l'axe que l'on connaît à l'Assemblée nationale, vous savez, qui va de la macronie jusqu'à l'extrême droite, qui s'est illustré à cet effet,
00:37 et qui a procédé à cette pression, à cette censure. Et je crois que cela est assez inquiétant et signe un climat délétère.
00:43 Et c'est la raison pour laquelle nous pensons que ces censeurs ne doivent pas avoir le dernier mot, et que si l'université, malheureusement,
00:49 n'a pas pu résister à cette pression, eh bien, dans tous les cas, la conférence aura lieu, puisqu'elle doit avoir lieu.
00:54 Il n'est pas question qu'en France, on vienne comme ça, faire pression politique pour interdire des conférences.
00:58 Et je crois que même celle des ceux, vous savez, qui ne partagent pas notre discours politique, devraient être à notre côté pour protester contre cette censure.
01:06 — Oui, mais il y a deux choses. La première chose, c'est que c'est une conférence qui semblait ressembler plus à un meeting politique,
01:12 puisque vous venez avec une candidate, Rima Hassan, aux élections européennes. Donc il y a une campagne.
01:20 Et puis la deuxième chose, c'est le logo qui pose problème, semble-t-il, le logo de l'association Libre Palestine,
01:26 qui est sur l'affiche de cette conférence, et qui montre un territoire qui englobe Israël, la Cisjordanie, la bande de Gaza comprise,
01:34 et qui donne l'impression que, finalement, s'il y a un État palestinien, on ne sait pas où on mettra les Israéliens.
01:39 Et c'est ça aussi qui a choqué et qui peut créer de la tension.
01:45 — D'abord, Olivier Truchot, il y a deux choses dans votre question. D'abord, sur la première, s'agissant du fait de faire de la politique à l'université,
01:51 jusqu'à preuve du contraire, non seulement ça n'est pas interdit... Et je crois même que...
01:54 — Si, les meetings politiques, si. — ...la politique, c'est pas quelque chose de sale. Il faut pas en avoir peur. Non, faire de la politique...
02:00 — Dans un meeting politique, pendant la campagne européenne, je pense que vous n'avez pas le droit dans une université.
02:03 — Non, il s'agit pas d'un meeting. Alors écoutez, vous regarderez, puisque vous êtes bien informé, Olivier Truchot,
02:10 vous verrez nombre de macronistes, de Hollandais qui régulièrement font des conférences en période électorale, à Sciences politiques, à l'université.
02:18 — Quand ils sont candidats. — Il y en a qui se tiennent même d'ailleurs ces semaines-ci. Mais en tout cas, ils soutiennent des listes.
02:23 Et ça va sans dire. Vous le savez très bien. Donc il faut arrêter l'hypocrisie. On a le droit de faire de la politique et de prôner
02:29 un certain nombre d'idées, y compris à l'université, dès lors qu'on respecte le cadre qui est posé. Vous savez que l'université de Lille
02:35 avait validé cette conférence, que l'association que vous mettez en cause a été agréée par l'université, par la préfecture.
02:41 Alors après, comme tout est prétexte à la polémique... — Alors le logo... — J'entends la polémique sur le logo. Mais le logo, il ne s'agit
02:48 absolument pas – et d'ailleurs, l'association l'a expliqué – il ne s'agit absolument pas de contester l'existence de l'État d'Israël.
02:54 Cela est un argument qui ne sert qu'à celles et ceux qui veulent faire de la politique. — Mais il est ambiguë, quand même, ce logo.
02:58 Reconnaissez-le, M. Cattin. — Non, non, non. Il est ambiguë pour ceux qui veulent laisser penser qu'il y aurait de l'ambiguïté.
03:05 Regardez par exemple, Olivier Truchot. L'UEJF. Vous connaissez ? L'Union des étudiants juifs de France. Ils ont exactement le même logo.
03:11 Et vous n'allez pas jusqu'à dire qu'ils ne respectent pas le droit international et contestent l'idée d'une solution à 2 États.
03:16 On pourrait peut-être pourtant le dire. Et vous ne le dites pas. Donc il faut arrêter de faire que tout soit prétexte à la polémique.
03:22 — Vous savez, les positions de la France insoumise, Olivier Truchot, et celles qui seront encore défendues ce soir à Roubaix et, j'insiste,
03:31 demain à Lille, sont des positions en faveur de la paix, en faveur du droit international, de la solution à 2 États.
03:37 Et même quand certains se sont exprimés en disant qu'ils doutaient sur la possibilité d'une solution à 2 États et qu'ils parlaient même
03:43 d'avoir un État unique, ils parlaient de droit commun, de droit pour les personnes de profession juive comme les personnes musulmanes.