Plus de 300 migrants évacués du plus grand squat de France à Vitry-sur-Seine : y a-t-il un lien avec les Jeux Olympiques ?

  • il y a 6 mois

Du lundi au jeudi, Thomas Schnell reçoit un invité au centre de l'actualité.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00 (Générique)
00:07 19h21 sur Europe 1, le plus grand squad de France.
00:10 Avitry-sur-Seine a été évacué ce matin, il a accueilli jusqu'à 450 migrants.
00:15 Les délogés vont être mis à l'abri près de Paris ou en région.
00:19 Bonsoir Bernard Carayon, maire les Républicains de Lavore dans le Tarn.
00:25 Pourquoi est-ce que vous vous opposez à cette politique de répartition des délogés ?
00:30 Je voudrais d'abord vous dire que l'histoire est étrange parce que à la veille de Noël 1980,
00:36 le maire communiste d'Avitry avait attaqué au bulldozer un foyer d'immigrés de Maliens.
00:41 Et ce maire avait été soutenu d'ailleurs par Georges Marchais qui était à l'époque le premier secrétaire du parti communiste
00:47 et qui avait écrit d'ailleurs au recteur de la mosquée de Paris que la poursuite de l'immigration
00:52 posait de graves problèmes et qu'il fallait arrêter l'immigration officielle et clandestine.
00:57 Moi je trouve que Georges Marchais avait tout à fait raison et le parti communiste avec lui à l'époque.
01:01 Moi je trouve que la politique du gouvernement en la matière, elle est à la fois inhumaine, hypocrite et dangereuse.
01:08 Elle est inhumaine d'abord parce qu'on ne déménage pas des migrants, qu'ils soient clandestins ou non, comme des meubles.
01:15 C'est hypocrite ensuite parce que s'ils sont dans la rue ou dans un squat de manière irrégulière,
01:22 c'est parce que le gouvernement leur a ouvert nos frontières, leur a ouvert notre carnet de chèques,
01:28 mais pas les logements nécessaires. Il faut dire qu'en France il y a une crise du logement terrible.
01:33 On n'a jamais aussi peu construit de logements que ces derniers temps.
01:38 Moins de 300 000 l'an dernier, on chute de 22% je crois.
01:42 40% d'ailleurs des immigrés eux-mêmes vivent en HLM contre 12% à peu près pour les Français.
01:49 C'est dire qu'il y a une vraie tension sur le marché du logement, mais il n'y a aussi aucune politique migratoire.
01:55 Nous n'avons aucune capacité en France à intégrer les 500 000 étrangers auxquels on délivre des titres chaque année.
02:02 2 millions depuis 4, 4, 5 ans, 2 millions.
02:06 Il y a très peu d'expulsions de gens qui sont clandestins et très peu aussi d'étrangers qui sont délinquants.
02:16 Je vous rappelle que 25% à peu près de la population carcérale est de nationalité étrangère.
02:22 En ce qui concerne Bernard Carayon, le déplacement de ces expulsés, de ces migrants,
02:27 que répondez-vous aux autorités qui expliquent qu'il faut désengorger les structures parisiennes ?
02:32 Encore une fois, on veut faire payer à la province l'inefficacité ou l'absence de politique migratoire.
02:40 Vous savez, en province comme à Paris d'ailleurs, tout le monde connaît aussi la surdélinquance des populations étrangères
02:48 parce que ce sont des personnes venues d'autres pays où on n'a pas le même rapport à la loi, aux femmes, à l'ordre, au respect de la loi que chez nous.
02:59 D'après le service des statistiques du ministère de l'Intérieur, 63% des agressions sexuelles en Ile-de-France sont commises par des étrangers.
03:09 40% des vols avec violence ou des cambriolages.
03:14 Donc tous les Français connaissent ces chiffres et donc ils sont inquiets que ce soit chez moi dans le TARP, que ce soit en Gironde demain
03:21 où devraient être expulsés ces personnes, encore une fois dans des conditions qui ne sont pas dignes selon moi.
03:28 - Tenez, Bernard Carayon, restez avec nous, je voudrais qu'on accueille sur Europe 1 un auditeur. Bonsoir Marc.
03:34 - Oui, bonsoir monsieur.
03:35 - Nous sommes en Moselle avec vous. Qu'est-ce que vous pensez de ces opérations de déplacement, de répartition des expulsés,
03:44 en l'occurrence des migrants du plus grand Squad de France évacués ce matin ?
03:47 - Oui, alors d'abord je voulais vous remercier de me donner la parole.
03:52 Et je rejoins tout à fait d'abord monsieur Carayon dans son raisonnement.
03:57 Je dirais, ce qui m'ennuie un petit peu c'est qu'on évacue.
04:01 C'est une démarche immédiate qui vise à donner une bonne image, à désengorger Paris,
04:05 à essayer en fin de compte de montrer quelque chose qui ne correspond pas à la réalité quotidienne des Parisiens.
04:11 Mais ce qui m'ennuie surtout c'est que ces hommes politiques nationaux qui évacuent et qui en fin de compte déplacent les populations
04:21 n'ont aucune vision en moyen ni à long terme, encore moins à long terme.
04:25 Qu'allons-nous faire de ces personnes que l'on déplace ? Comment vont-ils s'intégrer ?
04:29 On peut les loger, on peut les loger éventuellement mais il faut ensuite qu'ils s'intègrent en France.
04:34 Il faut qu'on puisse... On ne peut pas les maintenir dans la misère comme on le fait depuis maintenant trop longtemps.
04:39 Il faut vraiment essayer d'anticiper, essayer de réfléchir et ne pas uniquement faire ce que j'appelle du cinéma médiatique.
04:46 - Alors de la Moselle au Haut-Arne, Bernard Carayon, vous entendez ce que nous dit Marc ?
04:50 Est-ce que vous avez le sentiment que ces déplacements ce sont des sas où il y a une vraie volonté peut-être de les installer quelque part ces déplacés ?
04:59 - Non, c'est du raisonnement à court terme. On veut encore une fois, si je puis dire, nettoyer de manière hypocrite la capitale avant les Jeux Olympiques,
05:07 lui donner un visage qui soit convenable, si je puis dire, pour les touristes du monde entier qui vont venir chez nous.
05:15 Mais on ne règle aucun des problèmes de fond. Vous savez, 50% des centres d'urgence, des personnes qui sont dans les centres d'urgence en France,
05:24 50% sont occupés par des clandestins ou par des personnes qui demandent le statut de réfugiés dont on sait que 60% d'entre eux seront déboutés.
05:31 Ces centres d'urgence sont destinés en particulier aux femmes qui sont victimes de violences et notamment de violences conjugales.
05:38 Les logements, encore une fois, on construit très peu de logements en France et les lois environnementales ont réduit aussi les surfaces qui peuvent être utilisées
05:51 justement pour construire des logements. C'est la loi ZAN, Zéro Artificialisation Net. Les emplois, on nous dit qu'il y a des métiers en tension,
06:00 mais attendez, vous ne pouvez pas me faire croire qu'avec 500 000 étrangers qui arrivent chaque année, on ne pourvoit pas aux métiers en tension.
06:08 Tout cela est encore une fois très hypocrite et ça se fait sur le dos des Français. Encore une fois, j'y insiste parce que c'est un sujet tabou sur lequel l'État et le gouvernement ne font pas exception.
06:22 Le gouvernement d'aujourd'hui ne fait pas exception et est très hypocrite sur le sujet. Il y a une surdélinquance étrangère et les gens ont peur, je vous assure.
06:31 Bernard Carillon, est-ce que les maires peuvent s'opposer face à ça ? Est-ce que vous, vous avez les moyens de dire non à ces déplacements ?
06:39 Ecoutez, moi dans mon département, le préfet a compris qu'il n'était pas question pour moi d'accueillir un seul migrant supplémentaire.
06:47 Seuls sont mobilisables, si je puis dire, les maires qui en font la demande, mais j'observe que dans mon département, le préfet a refusé de m'indiquer le nom des communes
06:57 où l'on allait accueillir une cinquantaine d'immigrés qui viennent du Soudan et d'Afghanistan, qui sont des pays certes en guerre, dont la culture occidentale n'est pas tout à fait...
07:09 Il y a des sanctions, il y a des pressions qui sont faites contre les maires ?
07:16 Ecoutez, moi je suis, comme beaucoup de maires, je crains que ceux qui refusent ce type de transfert soient sanctionnés sous la forme de subventions qui seraient soit abandonnées, soit minorées,
07:30 soit de procédures administratives qui deviendraient du jour au lendemain plus tatillonnes.
07:35 Beaucoup de maires d'ailleurs refusent de s'exprimer sur ce sujet parce qu'ils ont peur justement de mesures de rétorsion.
07:42 On vous a entendu sur Europe 1, merci beaucoup Bernard Carayon, maire LR de Lavore dans le Tarn d'avoir été avec nous ce soir.
07:49 Merci également à Marc, à nos auditeurs, Marc qui nous appelait de Moselle.

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